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  • NKISI & ANGEL-HO, NON WORLDWIDE va-t-il enfin changer la donne mondiale?

    Cela fait 5 ans que NON Worldwide existe. Et à peine un peu moins de temps que ce blog ne cesse de vous pousser vers ce collectif. Je vous invite donc à vite vous jetez sur les anciens articles le concernant. De près comme de loin. Commencer par là puis utilisez le moteur de recherche. Attention, votre journée risque être bien remplie mais ne craignez rien. Absolument pas perdue. 2019 sera-t-elle l' année qui verra NON Worldwide s' imposer définitivement comme boussole musicale mondiale? Une boussole musicale mais pas seulement. Politique et sociétale également. Une boussole permettant de retrouver le chemin de la résistance ou celui du futur musical. En tout cas ça commence très fort avec coup sur coup deux albums réussis qui finissent de dresser un tableau complet de la révolution NON Worldwide en cours. Jusqu' à présent seul Chino Amobi parmi ses fondateurs nous avait offert une arme de destruction/révolution massive sous la forme d'un disque long format (voir ici). Disque susceptible de dresser un premier panorama objectif de l'univers sonore NON Worldwide mais un rien incomplet tant le collectif n' a pas d' œillères. De plus le reste du catalogue du label étant majoritairement et exclusivement constitué de ep ses productions étaient très peu cités dans les médias papier ou net tellement le format album est privilégié. Des Eps toutefois maintes fois célébrés par ici, Faka, Klein, Why Be, Dedekind Cut, Mhysa etc etc. Et ne parlons pas des compilations de la maison avec leur déstabilisante tendance à être d' une richesse extrême et ^à faire découvrir des artistes appelée sous peu à devenir majeurs. Bon nombre d' artistes découverts par le collectif signent ses albums et recueillent les lumières des projecteurs médiatiques qu' une fois partis vers d' autres labels et NON Worldwide et ses créateurs devenant un peu trop souvent les oubliés de l' histoire. Parfois c' est le contraire. Par exemple deux génies grandis ailleurs ont trouvé judicieux de fricoter avec la bande. Yves Tumor et Alex Zhang Hungtai aka Dirty Beaches. A noter concernant le dernier nommé que la cohorte de revivalistes et nostalgico-gaga qui l' aiment sans réellement comprendre tout à l' art impressionniste du bonhomme se sont abstenus de le suivre en ces terres franchement inhospitalière pour leurs esprits consommateurs et conformistes. Bref , même dans ce cas NON passait à la trappe. Il était donc temps que NON Worldwide prenne la place qui lui est due. Le trône! Les deux autres fondatrices du label ont enfin décidé d' apparaître au grand jour et c' est une délivrance et une confirmation pour tout ceux qui ont un jour tant espérer de ce collectif. NKISI et ANGEL-HO perpétuent chacune à sa manière le gros œuvres entrepris par Amobi. Une révolution. Tout simplement. Révolution musicale, politiques et sociétale. Il est juste dommage que les deux artistes NON Worldwide soient obligés d' en passer elles aussi par d' autres labels pour espérer toucher un peu plus les médias et bénéficier d' une distribution digne de leur talent. ANGEL-HO "DEATH BECOMES HERE", BJORK DE PASSAGE DANS LES TOWNSHIP DE DURBAN. Pour les retardataires NON Worldwide est un collectif d' artistes originaires d' Afrique. Y vivant ou issus de sa diaspora. Leur mot d' ordre est le suivant: utiliser le son pour dévoiler aux regards occidentaux de descendants des colonialistes les rapports de forces qui construisent notre monde. Ce qui se voit comme ce qui est invisible. Entre anticapitalisme, anti Colonialisme avec son dérivé moderne l' impérialisme et question de genre. ANGEL-HO (Angelo Antonio Valerio) sur sa musique et celle de NON Worldwide: "Un moyen d' exprimer la violence récurrentes sur les corps non blancs". Elle/il nous vient d' Afrique du Sud comme ses amis de Faka (Voir ici). A l' instar du duo la question de genre est centrale chez Angel-Ho. Une nouvelle fois chez un artiste issu de NON Worldwide nous nous retrouvons confronté à un gigantesque travail de déconstruction suivi par une inévitable remise à neuf d' une multitude d' influences musicales. Un brassage précédant une relecture innovante. Des trois fondateurs de NON Angel-Ho est celle qui se rapproche le plus des territoires connus de la pop. On osera dire la plus accessible. Pour être plus précis vous trouverez dans son "Death becomes here" bien des choses s' apparentant à du R'n'b et le Rap. Mais vu, entendu et réapproprié d' Afrique et/ou au sein de sa diaspora. C' est donc d' abord un sentiment de déjà entendu et de confort qui agrippe l' auditeur. D' abord! Parce que très vite l' étrangeté, le goût du bruitisme, du sound collage cher à Amobi va s' incruster. Bousculer le tout venant pop et underground. Ce qui ressemble à l' autoroute mainstream pop va petit à petit dévoiler des trous, des chausse trappes et des virages imprévus. Agressions sonores maximalistes, industrielles ou digitales. Alternance dans le format d' instrumentaux et de chansons "pop". Question rythme le climat musicale de son pays marque tout le disque de son empreinte. Les boites à rythme semblent être faites du même matériau que celles ayant créer le Gqom de Durban après avoir servi le Kwaïto. C 'est peut être ici l' une des traces de nouveauté les plus flagrantes dans son R'n'b. Question paroles Angel-Ho peut parfois déstabiliser. Alternance de propos hyper consuméristes avec nom de marque cités et clin d' œil au monde la mode typiques du R'n'b vite éjectés par d' autres plus relatif à la question de genre à mille lieu de la mysoginie et du faux féminisme d' une Beyonce. Angel-Ho dit être fan de Missy Elliot et de Bjork. Elle ne triche pas en balançant des références abusives. Surtout concernant Bjork. Comme l' islandaise le personnage qu' elle s' est créé fait partie intégrante de la musique comme de l' aspect visuel. Le lien est d' autant confirmé que l' on peut aisément comparer sa "pop" à une sorte de croisement de deux collaborateurs de la reine Bjork, Rabit et Arca. Son premier album est peut-être celui qui pourra servir le plus aisément de porte pour les peureux et autres inhabitués à l' univers Deconstructed Dancefloor et Post-Club qu' elle- seule conjugue le plus éhontément sur le mode pop . Son R'N'B mutant dans le rôle de la clé idéale. NKISI "7 DIRECTIONS", REVOLUTION TECHNO OU AMBIENT? DECONSTRUCTED CLUB ASSUREMENT; Si on peut titiller sur le disque d' ANGEL-ho en argumentant qu' il ne brille pas vraiment par son originalité à tout instant de par ses aspirations pop mainstream, comme on pouvait passer à côté de celle d'un Yves Tumor en 2018, il en sera plus difficile concernant le "7 Directions" de Melinka Ngombe Kolongo aka NKISI. Ce disque est une franche et magnifique réussite moderniste. Comme chez sa collègue le terme déconstruction est central et en la matière sa signature sur le label d'un des maîtres du genre est un gage sûr. Que Lee Gamble craque sur sa musique après celle de l' une des révélation 2018 ZULI et vous n' avez qu' à suivre aveuglément comme avec l' égyptien. Ce disque offre l' alliance parfaite de l' Ambiant et de la culture du Beat. Option polytrythmie cochée au gros marqueur pour la dernière qui fait de ses aspirations Techno un changement conséquent dans le domaine plutot qu' une simple relecture trop sage. Une autre influence pas toujours bien vue mais déjà copieusement citées par ici (Lorenzo Senni, Gabber Eleganza ou au sujet du Singeli de Bamba Pana (ici) ) pointe clairement son bout du nez. Le Gabber. Rien d' étonnant puisque cette originaire du Congo a passé sa jeunesse au sein de sa diaspora en Belgique. Plat pays ex colonisateur mais aussi Terre de Gabber par excellence. Pourvu d' un gros bagage en Psycho acoustique acquis entre Bruxelle et Londres NKISI n' en a pas pour autant oublié ses traditions musicales et spirituelles puisqu' elle fait appel amplement à la cosmologie Bantoue pour construire sa musique. Je devrai dire par sculpter son œuvre sonore tant elle se plait à tirer des passerelles entre les deux arts. Encore un point commun avec Gamble. Chez Nkisi l' aspect coutumier soulageant de ses nappes synthétiques ambiant est contrebalancée systématiquement par sa maîtrise polyrythmique faite de boucle s' approchant parfois d' une singulière martialité apportant étrangement une ambiance angoissante . La rythmique prouve une nouvelle fois sa capacité à changer la perception de l' auditeur. S' en dégage ainsi une finition aboutie franchement hypnotisante et prenante pas si évidente au premier abord si il n' en subsistait que le squelette rythmique. Nkisi nous offre ainsi probablement le meilleur album de cette année commencée pas franchement sur les chapeaux de roue. Tout style confondu Il apparaît très clair qu' il va de plus en plus être difficile d' éviter la sphère NON Worldwide en cette année 2019 quelque soit les chapelles. Amobi s' occupant de l' expérimentation la plus obtuse, Nkisi redéfinissant le dancefloor en le rapprochant de l' ambiant quand Angel-ho pervertit le R'n'b let le rap les plus mielleux ou caricaturaux.

  • BEST OF 2018

    Et voilà les traditionnels Tops de fin d' année. Encore plus que les années précédentes la musique moderne, on laisse la passéiste aux autres, s' est conjuguée à toutes les langues et sur tous les continents. Elle n' a cesser d' inventer. Le brassage stylistique s' est accentué et les œillères ont volé en éclat parmi une nouvelle génération curieuse et doté d' un courage artistique à tout épreuve. A l' image du Post-club dont je vous ait amplement parlé (voir ici), l' innovation s' est souvent reposée sur un gros travail de déconstruction des tropes de musiques provenant de partout. Un besoin vital de créer plutot que recopier pour mieux coller à notre époque se fait de plus en plus fort après des années de revival à tout va. Ainsi 2018 est la grande année du Post-Club avec Lotic, Rabit et Amnesia Scanner. Le dancefloor s' est vu chamboulé dans ses coutumes à l' instar d' autres genre musicaux récents ou plus anciens. Mutations à tous les étages, sur tous les continents et sur tous les modes de conjugaison. Par exemple Lisbonne voit sa diaspora africaine propulser leur culture dans le futur électronique (Prìncipe), le Singeli Tanzanien suit le footwork et est appelé à changer la donne en matière de rythmique. Au Maghreb on ne sait plus où donner de la tête entre le mariage Passé/présent de Deena Abdelkader et la fuite en avant vers le futur de Zuli. Et que dire du dancefloor latino entre les mains des NAAFI et les relecture d'une Elysia Crampton. Les instruments anciens ont aussi retrouvé une nouvelle jeunesse au contact de la technologie comme chez Vessel ou ont été tout simplement utilisés d' une nouvelle façon (Julia Holter, Sarah Davachi). De vieux genre habitué au revivalisme bas du front se sont enfin vu évoluer concrètement, le Grime devient fun chez Proc Fiskal, le jazz redevient aventureux chez Sons Of Kemet et Eli Kezler, la Soul se transcende chez Serpentwithffet et Huerco S sous le pseudo de Pendant rénove l' ambient. Le monde va mal et ça a aussi son importance sur la musique. Elle ne vit plus dans sa bulle rétro. Les mots "Politique", "contestations" ou "revendications" ne sont plus des gros mots casseurs d' ambiance dans la société du spectacle Néo-libérale. Défense des minorités, la question du genre, féminines, le Néo-colonialisme etc etc. On a croisé tout ça sur ces disques. Mieux. La critique du Capitalisme et de ses méfaits est à l' ordre du jour et pas seulement à l' avant-garde. Le Post-Punk avec sa philosophie contestataire domine à nouveau le monde ankylosé des guitares (Shame, Idles) après des années de rétromania édulcorée sur ces sujets-là. Farai s' occupe quant à elle des vieux synthés 80's. Mais peut être la plus belle promesse pour l' avenir que 2018 nous ait offert est que la frontière entre musique Pop et avant-garde a été franchie de plus en plus fréquemment et ce avec un succès certains. Sophie et Yves Tumor a eux seuls ont fait voler en éclat des murs que l'on croyait incassables depuis longtemps. Tirzah trempe son r'n'b dans la mixture expérimentale de Mica Levi quand Gazelle Twin mélange Pop/Indus/Noise avec la musique du Moyen âge pour mieux nous prévenir des dangers du passéisme. Mais peut être en guise de conclusion retenons la plus belle leçon de 2018. Celle qui provient d'une bande de vieux cons à l' intention de tous les fans un brin réac de vintage qui justement leur vouent un culte gigantesque. Qu' ils soient vieux ou jeunes. Les Low ont réussi, ou tout simplement osé, là où bon nombres n' y pensent même plus. Se renouveler tout simplement! Faire table rase du passé, n' en garder que quelques traces, puis doté d' un courage à tout épreuve partir à la conquête du futur pour faire du neuf. Low et tous les autres, l' exemple à suivre! PLAYLISTS 2018 TOP ALBUM 1. YVES TUMOR Safe In The Hands Of Love (*) 2. SARAH DAVACHI Let Night Come On Bells End The Day & Gave In Rest (*) 3. SOPHIE Oil Of Every Pearl's Un-insides (*) 4. LOTIC Power (*) 5. GAZELLE TWIN Pastoral (*) 6. ZULI Terminal (*) 7. AMNESIA SCANNER Another Life (*) 8. TIRZAH Devotion (*) 9. DEMDIKE STARE Passion (*) 10. LOW Double Negative (*) 11. TIM HECKER Konoyo (*) 12. PENDANT (aka HUERCO S) Make Me Know You Set (*) 13.VESSEL Queen Of Golden Dogs (*) 14. ELYSIA CRAMPTON Eponyme 15. GÀBOR LÀZÀR Unfold 16. LOLINA (INGA COPELAND) The Smoke (*) 17. RABIT Life After Death (*) 18. JULIA HOLTER Aviary (*) 19. BAMPA PANA Poaa (*) 20. PROC FISKAL Insula (*) 21. TERESA WINTER What The Night Is For 22. ONEOHTRIX POINT NEVER Age Of 23. THE CARETAKER Everythere At The End Of Time Stage 4 & 5 (*) 24. OBJEKT Cocoon Crush 25. DEBIT Animus (*) 26. GROUPER Grid Of Points (*) 27. ABUL MOGARD Above All Dreams 28. ELI KESZLER Stadium 29. LUCY RAILTON Paradise 94 30. FARAI Rebirth (*) 31. DEENA ABDELWAHED Khonnar (*) 32. ALEX ZHANG HUNTAI Divine Weight 33. JLIN Autobiography (Music From Wayne McGregor's Ballet) 34. BEACH HOUSE 7 (*) 35. CECILIA Adoration 36. BLUE CHEMISE Daughters Of Time (*) 37. LET'S EAT GRANDMA I'm All Ears (*) 38. ROY MONTGOMERY Suffuse (*) 39. тпсб ‎ Sekundenschlaf (*) 40. DIALECT Loose Bloom 41. CHAINES The King 42. SOHO REZANEJAD Six Archetypes (*) 43. PAPER DOLLHOUSE The Sky Looks Different Here (*) 44. CHEVEL Always Yours 45. BLISS Signal Eponyme (*) 46. THE MODERN INSTITUTE Another Exhibition At The Modern Institute (*) 47. SPACE AFRIKA Somewhere Decent To Live 48. DJ TAYE Still Trippin' (*) 49. VANLIGT Folk 50. ROSALÌA El Mal Querer RECAPITULATIF: 1. YVES TUMOR Safe In The Hands Of Love 2. SARAH DAVACHI Let Night Come On Bells End The Day & Gave In Rest 3. SOPHIE Oil Of Every Pearl's Un-insides 4. LOTIC Power 5. GAZELLE TWIN Pastora 6. ZULI Terminal 7. AMNESIA SCANNER Another Life 8. TIRZAH Devotion 9. DEMDIKE STARE Passion 10. LOW Double Negativ 11. TIM HECKER Konoyo 12. PENDANT (aka HUERCO S) Make me Know You Sweet 13.VESSEL Queen Of Golden Dogs 14. ELYSIA CRAMPTON EponymE 15. GÀBOR LÀZÀR Unfold 16. LOLINA (INGA COPELAND) The Smoke 17. RABIT Life After Death 18. JULIA HOLTER Aviary 19. BAMPA PANA Poaa 20. PROC FISKAL Insula 21. TERESA WINTER What The Night Is For 22. ONEOHTRIX POINT NEVER Age Of 23. THE CARETAKER Everythere At The End Of Time Stage 4 & 5 24. OBJEKT Cocoon Crush 25. DEBIT Animus 26. GROUPER Grid Of Points 27. ABUL MOGARD Above All Dreams 28. ELI KESZLER Stadium 29. LUCY RAILTON Paradise 94 30. FARAI Rebirth 31. DEENA ABDELWAHED Khonnar 32. ALEX ZHANG HUNTAI Divine Weight 33. JLIN Autobiography (Music From Wayne McGregor's Ballet) 34. BEACH HOUSE 7 35. CECILIA Adoration 36. BLUE CHEMISE Daughters Of Time 37. LET'S EAT GRANDMA I'm All Ears 38. ROY MONTGOMERY Suffuse 39. тпсб ‎ Sekundenschlaf 40. DIALECT Loose Bloom 41. CHAINES The King 42. SOHO REZANEJAD Six Archetypes 43. PAPER DOLLHOUSE The Sky Looks Different Here 44. CHEVEL Always Yours 45. BLISS Signal Eponyme 46. THE MODERN INSTITUTE Another Exhibition At The Modern Institute 47. SPACE AFRIKA Somewhere Decent To Live 48. DJ TAYE Still Trippin' 49. VANLIGT Folk 50. ROSALÌA El Mal Querer TOP EP & SINGLE 1. LAUREL HALO Raw Silk Uncut Wood (*) 2. JAMES FERRARO Four pieces for Mirai 3. DJ NIGGA FOX Crânio (*) 4. MARTYN BOOTYSPOON Silk Eternity (*) 5. BJORK Arisen My Senses (*) 6. RAIME I'm Using Content Or Is Content Using Me 7. KLEIN CC 8. GABBER ELEGANZA Never Sleep#1 9. DJ LILOCOX Pax & Amor 10. UNIIQU3 Phase 3 11. SINJIN HAWKE & ZORA JONES Vicious Circles 12. P ADRIX Album Desconhecido (*) 13. BOY HARSHER Country Girl Ep (*) 14. 700 BLISS Spa 700 (*) 15. 8ULENTINA Eucalyptus (*) 16. CHANNEL TRES Eponyme (*) 17. KELORA Girl (*) 18. JAMES BLAKE If The Car Beside You Moves Ahead (*) 19. NAZAR Enclave 20. LOW JACK Riddim Du Lieu-Dit (*) 21. DOON KANDA Luna 22. CARLA DAL FORNO Top Of The Pops 23. EVOL Ideal Acid 24. HANDY Smacker 25. NEGATIVE GEMINI Bad Baby 26. TOXE blink 27. ZULI Trigger Finger 28. PONTIAC STREATOR & ULLA STRAUSS Chat 29. MMPH Serenade 30. JOHN BENCE Kill & DEAN BLUNT Soul On fire TOP REEDITIONS THE BETA BAND The Three Ep's CHRISTOPH DE BABALON If You're Into It, I'm Out Of It (*) BROADCAST Tender Buttons TOP 5 COMPILATION NON WORLDWIDE COMPILATION TRILOGY Vol. 1,2 & 3 (*) IN DEATH'S DREAM KINGDOM PATINA ECHOES PC MUSIC Volume 1 & 2 PHYSICALLY SICK 2 Sans oublier la livraison annuelle GQOM en provenance de Durban via l' Italie GQOM OH ! The Originators TOP LABELS LES PETITS JEUNES (qui ont fait beaucoup parler d' eux) PRINCIPE DISCOS, Portugal (Dj Nervoso, Dj Marfox, Nidia Minaj, DJ Nigga Fox) (*) HALCYON VEIL (USA)(Rabit & Chino Amobi, Imaginary Forces, Mistress, Conspiracion Progresso) CLUB CHAI USA (Foozool, 8Ulentina, Jasmine Infinity) N.A.A.F.I. Mexique (Debit, Lechuga Zafiro, Omaar, Imaabs, Zut Zut) (*) THE DEATH OF RAVE Royaume Uni(Teresa Winter, Rian Treanor, Gàbor Làzàr, The Sprawl, Sam Kidell) NYEGE NYEGE Ouganda (Bampa Pana) NON WORLDWIDE No Country (Alex Zhang Huntai, Chino Amobi, Farai, Dedekind Cut, Faka, Why Be, Klein, Embaci) GQOM OH ! (Afrique du Sud) (Dominowe, Citizen Boyz, Cruel Boyz, Forgotten Souls, TLC Fam) BLACKEST EVER BLACK (Raime, Tropic Of Cancer, Carla Dal Forno, Pete Swanson, F Inger, Tomorrow the Rain Will Fall Upwards, Regis, Cut Hands) ORANGE MILK RECORDS (Giant Claw, Death's Dynamic Shroud, Jerry Paper, Uq Why, Dj WWWW, Foodman) (Ceux qu'on aime bien mais qui n'ont pas fait grand chose) DREAM CATALOGUE (2814, Telepath, Equip) SUBTEXT (FIS, Emptyset, Paul Jebanasam) DIAGONAL (Powell, Not Waving, Elon Katz, Evol, Container, N.M.O, NHK Yx Koyxen, In The Mouth Of The Wolf, Russel Haswell) LES GROS (Ceux qui ont fait leurs preuves) PLANET MU (RP Boo, Kuedo, Ital Tek, WWWings, Asher Levitas, Antwood, Jlin, Sami Baha, etc etc etc) PAN & Lost Codes (Label de Visionist) (le prochain Rashad Becker s' annonce énorme, Yves Tumor, Valerio Tricoli, M.E.S.H., ADR, Lee Gamble, Lotic, Visionist, Helm, Objekt, Kamixlo, Sky H1, Ling) TRI ANGLE (Roly Porter, Brood Ma, Katie Gately, Rabit, Vessel, Holy Other, Balam Acab, Evian Christ, FIS, SD Laika etc...) HOSPITAL PRODUCTION (Shifted, Prurient/Vatican Shadow, Ninos Du Brasil, Dedekind Cut, Alessandro Cortini, Clay Rendering, Silent Servant) MODERN LOVE (Demdike Stare, Andy Stott, Low Jack, Miles, Millie & Andrea) HYPERDUB (Teklife, Jessy Lanza, Dj Taye, Babyfather/Dean Blunt, Burial, DVA, Endgame, Fatima Al Qadiri, Laurel Halo) TYPE RECORDINGS (Shapednoise, Basic Rythm, Kane Ikin, Insha, Zelienople, Sylvain Chauveau, Pete Swanson) NIGHT SLUGS & FADE TO MIND (Kelela, Kingdom, Nguzunguzu) & (Jam City, Girl Unit, L-Vis 1988, Egyptrixx) TOP FAILLES SPATIO TEMPORELLES Ils sont jeunes (ou parfois vieux) et font de la musique d'une autre époque. C'est franchement bien foutu et même parfois prodigieux mais seulement voilà...Merde !!! On est en ... 2017 et on les aime non sans gène. Faut vivre avec le futur! 1. US GIRLS In A Poem Unlimited 2. SONS OF KEMET Your Queen Is A Reptile 3. SERPENTWITHFEET Soil 4. ICEAGE Beyondless 5. IDLES Joy As An Act Of Resistance (*) 6. SHAME Songs Of Praise (*) 7. SKEE MASK Compro 8. KAMASI WASHINGTON Heaven & Hearth 9. JON HOPKINS Singularity 10. 공중도둑 mid-air thief 무너지기 TOP 10 DES MONUMENTS HISTORIQUES Aussi beaux que l' architecture moderne même si c'est pas toujours révolutionnaire. Mais! Ca tient et ça tiendra toujours la route. Surtout, que la jeunesse prenne garde de ne pas y squatter trop longtemps. Eux, ils savent faire, vous les jeun's, prenez modèle mais surtout surtout, NE PAS COPIER, ça ferait du Made in China pour nouveaux riches. Vivez votre temps et préparez le futur! 1. AUTECHRE NTS Sessions 1-4 2. RP BOO I'll Tell You What§ 3. APHEX TWIN Collapse 4. BRIAN ENO & KEVIN SHIELDS ThE Weight Of History (*) 5. WILLIAM BASINSKY & LAWRENCE ENGLISH Selva Obscura 6. GRUFF RHYS Babelsberg 7. PAUL WELLER True Meanings 8. SPIRITUALIZED And Nothing Hurt 9. CHINISHI ATOBE Heat 10. CAT POWER Wanderer

  • DEMDIKE STARE, dancefloor asymétrique.(Et hommage à deux héros et l' histoire de leur Manchester

    C' est sans crier gare que vient de nous tomber dessus un double ep en provenance de la plus grande formation de Manchester de ces 30 dernières années. A noter pour ceux qui ne savent pas, quand on dit "plus grande formation de Manchester" c' est déjà un petit peu comme dire du "monde entier" tant cette ville a influencé le globe par des dizaines de disques révolutionnaires, des modes de vies (culture dancefloor) et sa pelleté d' artistes géniaux qui ont systématiquement changer la donne depuis plus d' un quart de siècle. Les lecteurs assidus auront compris que la formation en question n' est autre que Demdike Stare. Il s' est écoulé deux ans depuis leur merveilleux "Wonderland" qui les avait vu certes recevoir un plus grand éclairage médiatique et un plus important succès critique mais franchement pas encore à la mesure de leur talent gigantesque. Ici on a pas attendu le troupeau de moutons médiatiques. Classé 5ème du top annuel "Wonderland" succédait à leur série de single prodigieux "Testpressing" qui leur avait valu la première place du top 2014. Depuis les Testpressing ont été regroupés dans une compilation qui partagent avec leur autre monstrueuse compilation "Tryptych" la deuxième place du top des 5 ans du blog (par là). Bref, Demdike Stare c' est du très lourd, les Autechre ou Aphex Twin de la décennie. Depuis 2016 ils n' ont pas chômé les deux gars. Entre un travail d' archéologues sonores pour le GRM (Groupement de Recherches Musicales) sous l' égide de l' INA (ici) , la création de leur label DDS avec des tueries comme les deux albums d' Equiknoxx (voir ici), ceux de Shinichi Atobe et des ep de Mica Lévi avec ou sans Tirzah. Sans parler de leur collaboration avec le légendaire collectif italien Il Gruppo Di Improvisazione Nuova Consonanza. Et ne parlons pas de leurs mixtapes réussies tel "Circulation" ou celle pour Fadder (ici). Que pouvaient-ils bien encore nous offrir Sean Canty et Miles Whittaker? Quelle voie inconnue allaient-ils prendre ces indécrottables expérimentateurs? Et bien l' écoute de "Passion" éclaire très vite les interrogations. Ils poursuivent leur chemin tracé depuis les essentiels Testpressing. L' explosion des frontières entre la crudité urbaine et l' imagination débridée, l' expérimentation et les cultures Pop et Dancefloor de tous les pays. Une nouvelle fois avec les Demdike Stare le mot Avant-Garde n' est pas fatalement synonyme d' ennuie et d' imperméabilité mais se marie parfaitement avec l' hédonisme des dancefloors. A condition bien sûr de reconnaître que peut être, les meilleurs et les plus innovantes des musiques de danse sont celles qui font bouger le corps de manière ...anormale. La Demdike Stare "Touch" , qui tient souvent en une forte senteur d' occultisme se dégageant d' un très gros travail de déconstruction et de réinterprétation de "vieux" styles ou courants, est une nouvelle fois à son apogée. Le premier titre "New fakes" débute comme un drone planant parfait pour un film de science fiction puis devient une espèce de Weightless Grime en provenance d' une autre dimension que celle traversée par Logos et compagnie. "At it Again" malaxe tel une coction machiavélique et hallucinogène le Hardcore, la Jungle et la Noise, "Know Where To Start" fait muter le grime d' une manière totalement ensorcelante. Le reste du temps on semble se retrouver en territoire connu jusqu' à ce que le sol se retourne vous emportant dans les bas fonds du laboratoire des deux sorciers. Leur passion avérée par la signature des Equiknoxx sur leur label et déjà présente sur "Wonderland" pour la culture Dancehall et ses riddims se voit percutée et hachée par leurs héritages Post-punk et électro mancunien. "Spitting Brass" est une sorte de riddim virant acide par instant puis New Wave juste après. Du glorieux passé de leur ville on en reparlera à la fin de la chronique mais avant cela on pourra encore évoquer et bénir la large palette stylistique des deux gugus et leurs immenses connaissances historiques. Tout le passé des dancefloors britanniques se retrouve remis au goût du jour mais d' une manière fondamentalement désordonnée et imprévisible participant ainsi à un vrai travail de réinvention. Très étrangement, alors que les Testpressing ne brillaient pas par leur accessibilité, "Passion" qui provient des mêmes méthodologies se révèle être leur disque le plus facile. Le plus linéaire. Mais à aucun moment leur musique ne perd ses aspects foufous, déraisonnables et radicaux. Les breakbeats Jungle se confrontent aux mêmes rythmiques martiaux croisés sur les légendaires "Frontin'" ou "Past Majesty". Alors qu' étonnamment les Demdike Stare n' ont que très rarement été associés par leurs gènes indus à la vague Deconstructed-Club ou Post-Club ou à d' autres artiste tel Oneohtrix Point Never aux sonorités cristallines hyper modernes, des titres comme "Caps Have Gone" ou "Know where To Start" ne jureraient pas dans un mix entre un Amnésia Scanner et un Rabit, ou encore parmi une sélection de Fractal Fantasy (Sinjin Hawkes & Zora Jones). "Passion" va encore marquer les esprits et comme ses prédécesseurs vite devenir le grimoire essentiel pour les sorciers musicaux du futur. En à peine 9 titres la carte des territoires inconnus explorés par les mancuniens s' est encore agrandie. Les huits premiers titres sont bel et bien dévastateurs et bousculent sans cesse le passé et les certitudes. Se réapproprient les leçons de l' histoire avec maîtrise pour mieux les pervertir et ce, sans aucune retenue. L' auditeur même le plus aguerri et fin connaisseur en sort totalement lessivé, déboussolé et sans plus aucunes certitudes face à ces tueries pour dancefloor du future. Assommé il ne devra surtout pas oublier de lire le dernier chapitre du grimoire. Il contient une dernière recette de sorcellerie mais celle-ci se contentera juste de réinterpréter avec respect une autre bien plus ancienne crée autrefois sur les terres des Demdike Stare et qui aura le don certainement d' en émouvoir plus d' en leur rappelant les souvenirs glorieux de cette satanée ville de Manchester. Un étonnant dernier titre calme que ce "Dilation" qui cloture le disque et que l'on peut décrire comme de l' ambient hantée faite avec des synthés venu de la nuit des temps. A force d' incantations occultes les Demdike Stare ont réussir à faire revenir dans notre mondes deux esprits géniales longtemps disparus. "Dilation" peut être vu comme une sorte de clin d' oeil signifiant que la boucle vient d' être bouclée et l' auditeur n' aura plus qu' une envie ensuite. Ecouter un de ces vieux titres mancuniens symbolique du moment où toute cette foutu histoire débuta. Un dénommé Ian au chant et un Martin derrière les manettes du studio. "Atmosphere". Et comme une bonne nouvelle ne vient jamais seule Demdike Stare longtemps absent voit pratiquement tout son catalogue disponible sur Spotify.

  • VESSEL, Musique de chambre pour club.

    Sebastian Gainsborough aka Vessel passe avec maestria le difficile écueil du troisième album. "Queen of Golden Dogs" comme ses prédécesseurs constitue un tournant artistique totalement réussi. Il le réintroduit parfaitement dans la lignée de ces artistes de la décennie qui auront changé la donne pour le futur après qu'il ait choisi des chemins de traverses peu employés par les autres mais haut combien pertinent pour son oeuvre . (Vessel dans DWTN ça a commencé par là et aussi ici. 16ème au top 2012, 5ème en 2014 et en 2018 ... ?) Que ce "Queen of Golden Dogs" soit tout juste sorti deux semaines à peine après le "Aviary" de Julia Holter (voir urgemment ici) est tout sauf un heureux hasard. Il prouve qu' un petit nombre d' artistes tentent avec courage et une débauche hallucinante d' idées novatrices de faire avancer le schmilblick. De nous faire sortir de la rétromanie et des ghétoïsations stylistiques et sociales. Et que ce petit nombres de rénovateurs semblent s' agrandir et tisser des liens détonnant à travers tout le spectre musicale de l' avant garde. Holter avec son bagage universitaire ricain et ses fréquentation hypnagogic-pop ou autres avait à l' origine peu de point commun avec l' anglais et ses racines européenne et dancefloor. Le parcours artistique de Vessel n' était pas censé rejoindre et évoquer autant facilement celui d' Holter. Quel point commun entre son "Order and noise" avec son Dub minimaliste à base de House et de Techno déconstruite et les affinités pop partant dans tous les sens d' Holter (prog, ambient,art etc etc)? Et question instrumentation comment aurait-on pu imaginer l' utilisation commune de cordes franchement baroques quand l' anglais s' était mis à faire dans la danse rituelle avec des instruments faits maisons sortants de sa seule et unique imagination ("Punish Honey"). Sans parler de sa participation au collectif UK Bass de Bristol, Young Echo, face aux trop rares collaborations d' Holter avec le fruit des dancefloors, sa copine clubeuse Laurel Halo. Outre la présence de cordes issues du Baroque classique "Queen of Golden Dogs" se rapproche d' "Aviary" par ce qu'il contient de l' épopée et d' audace artistique en matière de diversité. Une épopée à la fois intime et expansive. Douce ou violente à l' image de l' utilisation des corde et des rythmes lourds qui traversent l' espace sonore tout au long du disque quand bon grès leur semble. Vessel illustre parfaitement ce qu'il veut dire de nos pensées connues ou inconnues qui mettent une sacrée zizanie dans nos petits cerveaux face à un monde cataclysmique. Une oeuvre gigantesque et aventureuse qui ose réconcilier l' irréconciliable dans les esprits étriqués. Tour à tour puissante et vulnérable ce disque propose sans cesse des mélanges stylistiques osés et ceux synthétiques de l'organique et du numérique. Vessel semble se rapprocher à nouveau d' artistes symboles de modernité sonore après le détour bricoleur de "Punish Honey". Les textures sonores ont autant à voir avec Oneohtrix Point Never ("Argo") ou Forest Swords qu' avec la bien plus sage Holter en terme de production et de traitement par l' électronique. On peut aisément placer Vessel au juste milieu entre Holter et un Tim Hecker. "Queen of Golden Dogs" marque un tournant réel également par la présence affirmée de la voix humaine débouchant sur une sensation étrange où se mêle pragmatisme et magie, ode aux femmes, dancefloor expérimental et spiritualité. Son côté dark voit ici apparaître par l' intermédiaire de la voix une douce lumière rarement croisée dans ses oeuvres antérieurs. Vessel quite à donner parfois le tourni en matière d' influences tisse une nouvelle fois des liens entre des précurseurs en apparence éloignés et Holter se retrouve ainsi associée à Arca ou Holly Herndon. Mieux en matière de brassage, "Zahir" par la voix d' Olivia Chaney sa collaboratrice fait rentrer la Soul dans le milieu symphonique. De la même manière les synthés et samplers de New Order ou Art Of Noise se retrouvent dopés au numérique du 21ème siècle et prennent une cure de jouvence que les revivalistes 80's n'oseraient jamais de par leur panurgisme et leur conformisme bourgeois. On peut aller plus loin dans la recherche de similitudes avec de glorieux noms. Le mélange technologie et instrumentations organique, vieux et jeune styles, évoque inévitablement la Bjork de toujours et les tentatives des These New Puritans.L' aspect ritualisé présent chez Vessel depuis longtemps fera penser aux récents disque de James Holden mais aussi par sa noirceur aux glorieux aînés de Coil. L' alternance de calmes au classicisme affiché et de montées agressives à grand coup de technologie évoquera en loucedé une sorte de Godspeed You Black Emperor oubliant de son post-rock le deuxième terme mais promenant le premier dans l' univers électro et noïsi. "Queen of Golden Dogs" d'un abord déconcertant en premier lieu prouve une nouvelle fois l' écriture parfaite de Vessel et son sens inné de l' arrangement expérimental. Encore un disque de 2018 venant d'un artiste qui, après avoir quitter les sentiers battus, nous revient totalement revigoré et susceptible de renverser définitivement toutes les tables où d' autres après les avoir déposé et sacralisé se contentent de psalmodier les saintes écritures du passé vidées de toute leur puissance.

  • RABIT, surréalisme et alchimie numérique.

    L' un des artistes majeurs de la Deconstructed-Club ou Post-Club (voir par là) revient un an à peine après "Les fleurs du Mal" (voir ici). Troisième "vrai" album et troisième virage artistique. Peut être le plus réussi et abouti depuis les débuts d' une carrière déjà essentielle pour quiconque veut savoir de quoi le futur musical sera fait. Que pouvait-il bien faire Eric C Burton après "Communion" et la confrontation entre l' Indus expérimentale et les mouvements issus du Grime? Quelle trajectoire prendre une fois son "Les Fleurs du mal" paru avec son abstraction et son minimalisme forcené à force d' intense déconstruction de l' électro? Son parcours jusqu' à présent pouvait se résumer à la quête d'une dystopie toujours plus puissante, un désir de revenir à des choses plus primaires et élémentaires tout en adoptant la double posture d' un historiens expérimentateur . "Life after Death " est bel et bien un nouveau tournant dans la carrière de l' américain. Quoi de plus normal pour ce chantre de la Deconstructed-club, un genre qui a pour dogme de jamais faire du surplace et de ne cesser de réinventer. Rabit dit qu' il n' est pas satisfait quand il écoute de la musique censée se référer à l' occultisme, domaine qu' il semble de plus en plus apprécier. Il raconte aussi que "la recherche et la révision de genres dans la musique électronique étaient fétichistes et contraignantes et n’étaient pas le meilleur moyen pour moi de communiquer". En fait il semble avoir abandonner sa carrière de fossoyeur du passé et de réinventeur pour celle d' alchimiste du son. Ce qui n' était qu' une simple expérimentation sur des bases historiques devient effectivement un vrai travail spirituel et alchimiste sur le son en lui même et les styles musicaux. Il va plus loin dans l' expérimentation en surchargeant d' ingrédients qu 'il a réduit à la plus infime des particules à force de manipulations. La rythmique semble atteinte d' instabilité chronique et le bon vieux 4/4 passe à la moulinette. Les dancefloors des débuts sont très loin dorénavant. Les motifs incantatoires deviennent une habitude tout comme l' intrusion de bruits dans ses collages sonores. Une nouvelle fois la passion de Rabit pour les légendaires COIL se justifie même si le goût pour l' occultisme qu' il partagent avec les anglais se drape d' hypermodernisme et de futurisme numérique par les bruits qu' il injecte. Autre influence qui a aussi un rôle majeur dans la créativité de Rabit ce sont les techniques de Djing Chopped & Screwed du légendaire Dj Screw. Rabit nous d' ailleurs offert récemment deux mixtapes rendant hommage à cette technique. Les caractéristiques du genre qui sont un ralentissement du rythme, la répétition de certains passages et le rajout de scratch et d' effets sont encore plus flagrant sur "Life after Death". La musique de Rabit en devient plus psychédélique et introspective sans rien perdre de sa noirceur. Rabit délivre un psychédélisme que l'on peut franchement traiter à la fois de hanté et de subtil. Une sorte de musique kaléidoscopique théorisée. La parfaite bande-son pour ce monde qui semble s' effondrer un peu plus chaque jour. L' emploi des musiques de films d' actions comme celui des illustrations sonores des jeux vidéos amplifie la volonté de dramatisation et d' atteindre une forme nouvelle d' onirisme puissant. Alors qu 'une voix nous annonce la fin du monde prochaine ou la venue sur terre d'un futur Hitler l' américain dissèque et analyse les diverses mutations des relations humaines afin d' y déceler le moindre motif d' espoir pour l' avenir. Après avoir flirter avec le Grime Weightless et le dancefloor européen surtout anglais, Rabit semble revenir plus près des territoires foulés par ses comparses américains des débuts, Chino Amobi et surtout Elysia Crampton. Comme chez la dernière le psychédélisme se réinvente chez Rabit en empruntant autant à la modernité technologique qu' à l' occultisme et les cultures ancestrales. Chopped & Screwed tribute à Dj Screw et son Ses deux mixtapes

  • TIM HECKER, les crissements célestes.

    Souvent la rencontre avec la musique de Tim Hecker s' apparente à de la souffrance. Beaucoup n' y ont pas résisté. Pourtant derrière l' agression sonore c' est une sorte d' expérience céleste qui est offerte aux plus courageux. Cet aspect était clairement visible sur le dernier album du canadien, "Love Streams". Hecker toujours en quête de renouvellement était parti en Islande travailler avec des chorales du cru. Une étrange lumière tel celle traversant les vitraux des église semblait avoir frappé sa musique. Deux ans plus tard la même lumière réapparaît sur "Konoyo" et cette fois elle n' aveugle plus Hecker qui retrouve ainsi la force et la maîtrise de ses grands classique "Ravedeath 1972" et "Virgins". Comme le titre l' indique Hecker a quitté l' occident pour l'orient mais n' a pas pour autant abandonné les techniques utilisées en Islande. Plutot que les choeurs des églises il s' est acoquiné avec l' ensemble Tokyo Gakuso, un orchestre spécialisé dans la musique traditionnelle japonaise, le Gagaku. Il poursuit son travail de confrontation d'une spiritualité ancestrale rencontrant la dystopie et le modernisme contemporain. Par ses choix judicieux les samples d' éléments acoustiques qu' il enregistre, synthétise puis manipule, contredisent les caricatures du zen japonais qui dominent nos visions occidentales. Les grincements de cordes et leur pincement prennent une toute autre ampleur et puissance en évacuant l' apparence statique et inactif du zen. Il faut mener une sacré bataille avec son esprit pour pouvoir s' élever. Parti de l' ambiant et du Glitch Hecker s' est concentré depuis longtemps sur l' art du drone au point d' en maîtriser tous les aspects. "Konoyo" marque dans un sens un retour au source rafraîchissant pour l' art dronesque ambiant. L' un pape du genre, La Monte Young n' a jamais caché l' influence et le poids du Gakuso sur ses oeuvres. Et Hecker prouve une nouvelle fois la capacité des drones ont à la fois à apaiser par la consonance comme engendrer le malaise et la critique puis le réveil et le passage à l' acte par la dissonance. Le premier titre du disque est trompeur avec ses cordes qui vous agressent immédiatement et son semblant de claustrophobie. Hecker semble revenir à la violence, l' étouffement et l' intransigeance de "Ravendeath 1972" mais par la suite on s' aperçoit du chemin parcouru. "Konoyo" entre les moments rêveurs teinté de zénitude et ceux plus violents et remuants offre une diversité et une ouverture d' esprit dont "Love Streams" semble manquer depuis sa sortie malgré un trait commun. Ce trait commun c' est La lumière qui laissait entrevoir à l' auditeur/spectateur un espace insoupçonné et un mouvement invisible dans la musique d' Hecker auparavant. Celui que l'on croyait spécialisé dans le huis-clos devient un grand metteur en scène pour fresques poètico-religio-historico-philisophiques à la Terrence Malick. Tim Hecker semble lui aussi conscient du long voyage artistique qu'il entreprit à ses débuts. Nous avons l' impression curieuse de voir un type qui ne cesse d' aller dans son passé pour confronter ce qu' il en a appris et construit à ses dernières expériences et d' autres univers bien éloignés. Un peu à l' image d'un Japon capable d' effacer en un instant toute trace de son passé pour vénérer une modernité pas toujours synonyme d'un réel progrès pour mieux y revenir il semble que Tim Hecker nous parle plus particulièrement des rêves offerts par l' idée de mondialisation dans le passé. "Konoyo" évoque le fossé qui existe dorénavant avec la triste réalité et le rêve mondialiste salopé par le capitalisme tout en nous poussant à dépasser les aspects négatifs pour améliorer les positifs. Neuvième album et nouvelle réussite. Encore une fois les musiques expérimentales nommées bêtement comme "savantes" et perçues comme intimidante aux yeux des fans timorés de musiques "moins complexes"(indie, garage, électro dansante) dévoilent leurs aptitudes à capter notre époques et à nous donner la force d' y croire encore.

  • GAZELLE TWIN dévoile les vrais visages que certains goût pour le vintage peuvent cacher. Et leurs da

    Elizabeth Bernhoby aka Gazelle Twin n' a pas chômé ces 4 dernières années avec une multitudes de projets en tout genre. Mais il faut reconnaître que l' attente se faisait de plus en plus grande concernant un hypothétique album pur et dur. La dame maniant à merveille l' approche conceptuel on se demandait bien également ce qu' elle aurait à nous offrir comme sujet après son "Unflesh" de 2014. Ce dernier avait offert ses réflexions sur le corps et les horreurs qu' il peut faire naître d' une part, son influence et celles du capitalisme sur nos esprit d' autres part. Avec "Pastoral" elle aborde d' autres sujets, parfois en lien indirect avec les précédents, mais tout autant passionnants et surtout toujours aussi bien maîtrisés et preuve d' une lucidité exemplaire. Incapable de faire dans le surplace elle opère également quelques petits changements musicaux forts bienvenus tout en consolidant les bases solides apparus dans "Unflesh". Avec "Pastoral" nous retrouvons cette musique Post-industrielle à la fois agressive et troublante avec une capacité fortement abrasive au sens propre comme figuré sur les faux-semblants. Toujours si hypnotique et attractive par ses penchants Art-Pop avec ces mélodies si ensorceleuses qui faisait de "Unflesh" une arme à double détente. Une musique qui innove juste ce qu'il faut pour ne pas répéter bêtement et perdre de ses capacités contestataires et artistiques. Depuis "Unflesh" le Brexit s' est initié dans le quotidien de la belle comme dans celui de ses compatriotes. Mais plutot que pleurnicher sur le comment du pourquoi ses congénères seraient assez stupides pour avoir voter pour le pire avec la condescendance de celui qui croit savoir mais ne voit jamais rien venir (comprenez le politique et le journaliste de grands médias), Gazelle Twin tente de réellement comprendre pourquoi a-t-il eut lieu. Qu' est-ce qui l' a favorisé. Pour elle le racisme ou le repli sur soi étaient déjà présent auparavant et surtout, particulièrement bien cultivés volontairement ou pas dans les Mass-médias comme dans nos quotidiens ruraux avant le Brexit . Ce dernier ne les a pas lâcher dans la nature le temps d'une consultation électorale. Parfois certaines choses anodines recèlent en fait le terreau propice aux catastrophes. Parfois aussi nos méfiances, nos incompréhensions, nos avertissements sur ces adorateurs du bon vieux temps que je nomme ici par nostalgico-gaga sont ignorés ou taxés de snobisme, d' intolérance, de jeunisme, ou même d' intollérance au nom du sacro-saint "il en faut pour tout les goûts". "Intolérance" le fait de critiquer le recours systématique au passé? Un comble comme nous allons le voir plus bas. Gazelle Twin n' aime pas elle aussi ce goût hégémonique pour toutes sortes de nostalgies et leur diffusion ad nauseam actuelle. Cette passion du vintage totalement assumée qui sert de doudou sentimental aux résignés ou de cheval de Troie aux réacs et racistes de tout bord. Ce vintage qui sert également à certains de dénonciation du consumérisme à tout va et du capitalisme victorieux alors que ces derniers l' ont déjà récupéré et mis à leur profit en lui faisant perdre une bonne partie de son contenu contestataire et critique à leur encontre. Gazelle Twin a ainsi creusé derrière certaines images d' Epinal d' une Angleterre idéalisée pour y débusquer les dangers et les non-dits qu' elles cachent. Le beau tableau idyllique de la ruralité que certains dressent à longueur d' année en cachant à peine une larme de nostalgie pour le bon vieux temps. L' Angleterre pseudo éternelle des cottage avec leurs haies, leurs petit troupeau de mouton, les jolis petits village avec leur pub à l' ambiance chaleureuse et leurs fêtes annuelles. Petit rappel : pas besoin d' aller en Angleterre, en France c' est pareil et ça s' appelle Jean Pierre Pernaut et un certain culte de la ruralité et des coutumes développé depuis quelques temps . Gazelle Twin gratte, arrache et rappe la croûte du tableau pour mettre à jour la terreur, les plaies anciennes et certains règlements de compte qu' elle cachait. Sans vraiment vouloir diviser elle s' attaque par exemple au cas des Babyboomers. Ces grands férus justement de traditions rurales qui ne cessent de regretter le bon vieux temps sauf qu' ils oublient un peu vite que c' est bel et bien leur génération principalement qui délaissa ce qu' ils disent regretter en pliant sous le joug du consumérisme et du néolibéralisme par goût du confort individualiste. Gazelle Twin brasse cet amour passéiste avec le présent mondialisé et à la modernité quand certains ne cessent de les opposer binairement. La belle tradition pastorale avec ses clavecins et ses fluttes à bec se retrouvent maltraitée par l' électronique et des boucles sonores déformatrices. Des genres musicaux anciens, folkloriques, sont mélangés avec délectation par la belle à des courants bien plus récents et symptomatiques de la ville. Sa voix et son interprétation théâtrale renforce les non-dits ruraux des uns et la manipulation des extrémistes. Elle prend la madeleine de Proust des uns et la plonge dans le coca des autres. Elle ne dévoile pas non plus un modernisme extrémiste et naïf. Elle aime bien le bon vieux vinyl mais ... pour écouter de la nouvelle musique pas trop déconnectée du temps présent. Le goût en apparence sans danger cultivé un peu partout de nos jours pour le vintage et les traditions quels que soient les sujets révèlent ce qu' il cache comme attitudes passéistes, isolationnistes, infantiles, résignées et franchement totalement chimériques voir dangereuses. Les moqueries d' hier face à la quête désuètes de certains pour un passé éteints laissent place à l' effroi. Oui, il se pourrait bien comme le déclame Gazelle Twin qu' il y avait bien du racisme ou ce qui le favorise voir de la manipulation derrière quand on promeut la ruralité et son pseudo art de vivre avec sa prétendue solidarité idéalisée. Une façon de dénigrer les villes pour ses maux réels mais aussi ceux fantasmés tel leurs mixités ethniques et multiculturelles. Oui, quand on titille la fibre régionaliste ou stylistique en musique sur un mode nostalgique il se pourrait bien que la première conséquence soit un repli sur soi puis fatalement un isolement propice à bien d' autres maux. Communautarisme, ghettoïsation, haine ou incompréhension de l' autre...disparition? Oui encore, quand on se retrouve face à certaines émissions ou ouvrages pseudo-historique c' est bel et bien une nostalgie puante du féodalisme et de la monarchie qui est opposée bêtement aux méfaits de la mondialisation sur nos démocraties à l' agonie. Gazelle Twin ,tel l' illustre la couverture du disque, est devenu le bouffon qui met à jour la bêtise, les contradictions, les faux-semblants et les dangers des "gentillets" nostalgico-gaga de tout poil.

  • BLISS SIGNAL, mariage de l' électro, du grime et du ...Métal.

    Je vous parle souvent de ce qui me parait être à mes yeux le meilleur festival de musique du monde, le Unsound Festival de Cracovie. Chaque année je regrette de ne pouvoir m' y rendre tellement les artistes défendus dans ce blogs y sont régulièrement présents. Et ne parlons pas du nombre incalculable de fois où ce sont justement cette bande de polonais qui me les ont fait découvrir. Chaque année ce festival a la particularité de nous offrir des collaborations exclusives de multiples artistes. Bliss Signal est ainsi né à l' occasion pendant l' édition 2017 quand Jack Adams aka Mumdance s' associa avec James Kelly aka WIFE. Mumdance n' est bien sûr pas un inconnu dans ce blog tant je ne cesse de vous parler de son Grime Weightless et de son pote Logos avec lequel il a créé le label Different Circles. Un label où les oeillères sont interdites permettant ainsi de nous délecter d' hybridations de tout types à base de Grime, UK Bass, Indus, Techno, Post-Club, Dark Ambient etc etc. Récemment Different Circles nous a offert le merveilleux "Always Yours" de Chevel et un ep rafraîchissant de Raime. Jack Adams quant à lui avait été un peu abordé pour son travail électro pop sous le pseudo de WIFE pour Tri Angle Records. Déjà on avait constaté chez lui sa passion Black Métal provenant de son premier groupe de métalleux Altar Of Pragues. Après le ep "Drift" fort remarqué les voilà qui confirment sur le long format les promesses contenues par ce dernier. Premier album donc au titre éponyme sorti sur deux structures spécialisé dans l' expérimentation à tout va et surtout le Métal. Mais ce disque aurait pu sortir tout aussi bien sur Different Circles tant il n' aurait pas juré aux côté de Shapednoise et FIS présents par exemple sur la compilation essentielle parue en 2016 et défendue par ici ("Mumdance & Logos presents Different Circles"). Ce que "Drift" laissait entrevoir l' album confirme et perfectionne. Ce n' est pas la première fois que le Métal se confronte à la culture dancefloor/Rave et l' expérimentation mais avec ces deux artistes talentueux l' hybridation prend une nouvelle dimension. Le Métal et sa lourdeur se voit gonflé à l' hélium et décolle tel un immense Zeppelin. Il n' en perd pas pour autant sa force initiale et son intensité. Loin de là! Chacun amène son savoir faire, Kelly bien sûr son expérience dans le genre, mais probablement aussi les leçons retenues de WIFE. Mumdance n' a pas de mal à s 'initier dans la noirceur Métal tant son amour de la dystopie dans son Grime Weightless s' y apparente. Les rythmiques sont lourdes et hyper répétitives comme il se doit. Si leur rythme accéléré semblent évidemment flirter avec celui de l'indus ou du Noise on sent aussi que le traitement électronique et les manipulations de Mumdance les font se rapprocher de genre éloignés tel le Footwork. Mumdance est un artiste qui aime la notion de conception sonore et ici aussi cela s' applique parfaitement avec l' apport de mélodies instrumentales chatoyantes et scintillantes susceptibles de provenir de son bagage ambient. La légèreté qui se faufile entre les détonations de grosses caisses et de cymbale symptomatiques du Métal permet également d' évoquer la cousine Blackgaze mais aussi son grand père et son père, le bon vieux Shoegaze et le Post Rock. PS: L' affiche du Unsound Festival 2018 qui commence le Dimanche 7 Octobre ne déroge pas à la règle. Une tuerie et une offre rarissime pour les belles découvertes et les futurs grands noms. Je vous le redit, c' est le meilleur festival électro du monde. Berlin à côté avec son Atonal n' a pas à la ramener trop. Quant aux Nuits Sonores... pfffff! Rien qu 'énumérer les noms vous fait regretter de ne pas vivre dans ce pays pas vraiment synonyme de fun. Que du lourd, Sophie, Jlin, Lotic, Amnesia Scanner la légende himself Terry Riley (!!!), Sinjin Hawkes et Zora Jones, RP Boo, Sarah Davachi, Rian Treanor, Rabit, Objekt, Gabor Lazar, Marie Davidson, Nazar, Gaika, Huerco S, Bampa Pana, Dj Lag, Lilicox etc etc. Je sais, cette succession de noms, c' est exactement celle susceptible de figurer dans une playlist de Dancing With The Noise. Plus d'info ici. "Floodlight": Rythmique indus métaleuse, synthé planant, Blitz très "You made me realise" de qui vous savait et détonation Grime Weightless. Dystopie euphorique déjà parmi les titres de l' année.

  • CHANNEL TRES, curieuse faille spatio-temporelle House & Hip-Hop.

    Alors que certains s'engouffrent dans les profondeurs du passé en quête d' inspiration et s'y perdent, d' autres réussissent à délivrer un vague machin à la fois rétro et...original. Les manières de faire peuvent être multiples et variées mais si une se distingue c' est l' hybridation de deux genres anciens par le danger qu' elle comporte justement. Se dire, je vais prendre de ceci et mélanger avec cela parce que cela n' a jamais été fait et ça va le faire grâve peut se révéler totalement artificiel. Channel Tres passe au travers des cafouillages des uns et des maquillages trop voyant des autres. Elevé au son du funk et de la Soul de sa grande mémé, du jazz de son grand pépé et enfin du G-funk 90's de sa maman le petit a été plus malin que se vautrer dans un collage facile mais franchement risqué. Il lui manquait la clé entre ces différents courants afin d' éviter de mettre bout à bout toutes ces influences sans réellement de liant. Suffisait de regarder la frise historique musicale de son pays. Le petit machin si petit la-bas en terme de succès populaire, surtout face à celui des Snoop Doggy Dog et Doctor Dre et leur G-Funk, et si grand par son poids historique en Europe. L' illumination lui est venu en écoutant un titre du gentillet mais parfois franchement nunuche, Drake. Le canadien y avait glissé un sample de Moodymann l' un des champions incontestés de la Deep House, cette House devenue pépère par ses BPM ralentis. Sur son premier ep éponyme la délicieuse et hypnotique voix grave de Channel Tres débite son héritage hip hop/G-Funk californien en plein milieu des dancefloors dorés de la grande époque House de Chicago et Detroit. Un Snoop Doggy Dog toujours cool mais exposant plus facilement sa fragilité blablate sur un Mr Fingers assuré. Plus les titres défilent et plus l' amour récent de Tres pour la House semble prendre le dessus et effectuer ainsi le classique pèlerinage initiatique allant de Chicago vers Détroit que tout bon apôtre de la culture Dancefloor doit effectuer une fois dans sa vie. Souvent tenté par le passé la petite recette de Channel Tres semble réussir entre les mains de ce producteurs qui avait déjà bossé avec des cadors. En attendant de savoir si ça tiendra sur la longueur d'un album dégustons cette petite hybridation un brin passéiste.

  • KODE9 & BURIAL fabriclive100, la bonne mondialisation en un mix

    Est-il utile de présenter les deux compères auteurs de ce mix? Qui de mieux le légendaire club Fabric bien pouvait aller chercher afin de fêter la 100 ème sortie de la prestigieuse série Fabriclive? A ma gauche, Steve Goodman aka Kode 9 , légende vivante du Dubstep et d' à peu près tout ce qui touche de près ou de loin à la culture dancefloor british de ces 15 dernières années. Personnage omniprésent dans ce blog via son label Hyperdub et sa passion pour certaines musiques. Lee Gamble, Dj Rashad, Laurel Halo, Doon Kanda, Proc Fiskal, Dj Taye, Jessi Lanza, Fatima Al Qadiri, Hype Williams (Dean Blunt & Inga Copeland etc etc. A ma droite, Burial, rien de moins que l' auteur du plus grand disque électro des 00's ("Untrue"). Lui aussi un monument. Ce dernier, fidèle à sa légende, est du style discret. Pas de live et très peu de mix. Quand c' est le cas Kode 9 est souvent à l' initiative. Déjà sa seule présence au crédit de ce mix est un événement en soi. Avec ces deux vieux routiers on pouvait s' attendre à un mix un tantinet récapitulatif avec les yeux dans le rétroviseur pour cet album anniversaire d' autant plus que les 20 ans de ce club haut lieu de la culture dancefloor approchent également. C' est un petit peu le cas. Vous y retrouverez du Grime, de la jungle, de la drum&bass, du hardcore et bien sûr du Dubstep des origines. Des vieilleries qui ont marqués les esprits à jamais. Des vieux noms souvent proche de la galaxie Hyperdub. Mais pas seulement. En 2018 comme en 2008 Kode 9 avec Burial désirent et réussissent encore à pointer du doigt le futur et ainsi demeurer les guides suprêmes des chemins de traverse débouchant souvent sur les cités du futur. Ils continuent à regarder, scruter, guetter partout dans le monde ce qui va compter. Leur démarche est encrée dans le Passé ET le présent. Ce mix est donc tout sauf passéiste. Il tisse les liens entre les époques. Ce disque est également tout sauf nombriliste. Il va plus bien plus loin que l' Angleterre. La construction du mix est aussi remarquable et symbolique d'une certaine ouverture d' esprit. L' impression de passer d'un chapitre bien distinct à un autre, parfois dansant, parfois calme et ambient. Le diktat de la montée et de la danse à tout prix est oublié. A d' autres moment ces chapitres se chevauchent et offrent des trésors d' hybridations impensables mais totalement jouissifs. La première partie du mix semble clairement être l' oeuvre de Burial. On notera l' apparition de la géniale Klein (récente signature d' Hyperdub à voir ici) vite suivie par une autre vieille connaissance du label avec Cooly G. Puis première surprise qui n'en est pas vraiment une tant on connait les goûts curieux et sans bornes de Burial. La légende nous offre une bonne dose de Gqom avec trois artistes parmi les meilleurs représentants de ce genre Sud-Africain dont je ne cesse de vanter les mérites (voir ici et là). A peine fini la section africaine, Burial prend la direction des pays latin avec un inédit de NAZAR qui reluque autant le label Principe de Lisbonne (on en parle ici) que la clique Mexicaine de NAAFI (voir là) et le Bala Club (ici). Après cela le mix semble regarder un peu dans le passé et surtout l' Angleterre quand un vieux titre électropop de Luke Slater enclenche la vitesse supérieur en terme de Bpm avec tout ce qu'il faut par la suite de Hardcore et de Jungle pour ravir les nostalgico-gaga de service. Clairement, c' est Kode 9 qui vient de prendre la main tandis que Burial se charge de certains intermèdes. On pense que ce dernier va reprendre la main quand un Vladislav Delay ambiant met fin à la furie précédentes mais il semble que Kode 9 surenchérit et nous offre l' une des passions qu' il possède en commun avec votre serviteur, le Footwork. Bien sûr il y aura l' homage inévitable à Dj Rashad mais aussi quelques inédits de Dj Spinn et de celui que l'on avait perdu de vue, Dj Tre. La suite confrontera encore le footwork avec tout ce qui peut passer sur les platines des deux génies. Ben Frost maltraité par Jlin se voit taquiner par Dj Taye et le renouveau du Grime de Proc Fiskal précède un feu d' artifice Chicagoans avec le maître RP Boo et Dj Chap. Bref, en un peu plus d' une heure ces deux grands bonhommes vous délivre une véritable leçon en matière de Dj set. Diversité, richesse et refus de tout diktat. DWTN vous recommande fortement son écoute tant Burial et Kode 9 s' inscrivent dans la ligne éditoriale de ce blog. Dansons avec tous les bruits, d' où qu'ils viennent et qu' ils ne soient surtout pas déjà entendus mille fois.

  • DEBIT et NAAFI, vers un futur castagneur, ambient et latin.

    Pour une fois on ne va pas parler de la diaspora africaine regroupée dans le collectif NON Worldwide, quoique. Ici il va toujours être question de diaspora mais ce coup-ci sa version latine. Je sais qu' il y a bien quelques latins chez NON (Elysia Crampton par exemple) et que ces derniers ouvrent souvent leurs portes à quiconque en a un peu ras le bol de l' égèmonie blanche occidentale et de ses sales manies et mensonges d' anciens colonisateurs. Vous allez vous apercevoir aussi qu' en matière d' héritage Sud Américains musicale Arca et Elysia Crampton ne sont que les deux arbres qui cachent une forêt à la densité et à la richesse typiquement amazonienne. Il y a un autre point commun en terme d' attraction entre NON et l' artiste et son collectif dont il va être question et vous allez vite comprendre pourquoi chez DWTN on préfère surveiller de près ces collectifs venus d' ailleurs plutot que les bégayeurs blancs adeptes du mensonge indie music et revivalistes. Le futur est la-bas! La vrai vie avec ce qu'elle peut avoir de plus moche comme le plus enthousiasmant est AUSSI la-bas! Où ça va me demander goguenard le crétin fan de Garage? La-bas! A Mexico. Et plus précisément à Oaxaca sur la côte. Et malheureusement pour lui pas une guitare en vue. Comme à Durban (Gqom), Chicago (Footwork), Londres (Néo-grime), Berlin (Post-dancefloor), à Lisbonne (et sa batada mutante), à San Francisco à Mexico et Oaxaca il s' en passe de belle sur les dancefloors. On y danse, on y baise, et pas seulement! On y revendique, on y lutte. Parfois même, on n'y danse pas du tout ! On y fait...autre chose. On cherche à illustrer ce monde si triste, hypocrite et violent où les vieilles habitudes de la colonisations persistent derrière les oripeaux d'un autre système d' exploitation de l'humain, le néo-libéralisme. NAAFI tente de rédéfinir l' underground et le dancefloot via unemusique parfaite pour illustrer une dystopie devenue réalité. On y consomme pas de la posture sociale bourgeoise passéiste avec dégustation de pinard sur fond de musiques pseudo branchouilles et "alternatives" tellement vieillotte et rébarbatives. NAAFI est une espèce de collectif latin sur lequel repose les bases d'un label appelé à devenir important ces prochains mois. Basé à Mexico City il fait de plus en plus parler de lui. Eduqués dans les rave sauvage organisées dans les entrepôts désafectés de la capital mexicaine, et oui il y a aussi des raves sauvages ailleurs que chez les blancs européens, NAAFI sort le premier album d'une artiste parmi les plus prometteuses. Ces gamins se revendiquent Punk et ils le peuvent. Il y a bien longtemps que cette vieille marotte occidentale s' est muée en une chose bien plus passionnante et vivante que la caricature que l'on nous offre par ici. A leurs débuts proches du binôme Fade To Mind/Night Slugs ils se sont rapprochés de la clique du Club Chai de San Francisco (via Zutzut) et parfois d' autres liens apparaissent avec le Bala Club londoniens (Kamixlo) et évidemment, parce que le monde avant gardiste est petit, NON Worldwide. Le son des artistes NAAFi est à base d'un brassage intense de leur culture propre et de tout ce qu'il s' est fait ou peut de faire en électronique. Et surtout ce que l'on apprécie par ici c 'est que leurs sources d' inspirations alternent sans arrêt et pince-nez entre musique "populaire" et d' avant-garde. Ce son est autant arrogant et tabasseur qu' intriguant quand il décide de planer ou de faire peur. Les NAAFI nous viennent du dancefloor mais n' hésitent pas à désobéir aux dogmes dancefloor. Les oreilles grandes ouvertes sur le monde, le passé, le présent et le futur, les NAAFI questionnent aussi leur identité latine sans se ghettoïser. NAAFI comme NON Worldwide c' est le début de la mondialisation heureuse par la critique acerbe de la mondialisation malheureuse. Pas étonnant donc qu'il y a quelques mois les deux collectifs se soient associés pour nous offrir une compilation et des mixtapes collectives. Chez NAAFI on peut croiser une version latine de l'UK Bass et du Grime sous les doigts agiles de Omaar et de Lato, un funk Carioca surprenant du brésilien MC Bin Laden, un Reggaeton latinos teinté d' indus de Imaabs à faire pâlir les grands manitous du métissage british. NAAFI nous offre donc le premier album de la mexicaine récemment installée à New York, Delia Beatriz aka Debit. Cette proche d' Arca a beaucoup traîné sur les dancefloor mais offre sur "Animus" une version personnelle qui en rappellera tant d' autres. Une musique franchement post-dancefloor à force de lorgner sur l' ambient et de ne pas rechercher systématiquement l' objectif dansant. Comme avec un Dedekind Cut certaines habitudes des pistes de danse sont certes identifiables mais très vite on se retrouve face à de la vraie ambient un brin agressive et flippante. A la différence du dernier Dedekind Cut et de ses tentations post-New Age réussies par un virage à 180° Delit garde en elle la violence et l' agressivité des dancehall qui l'on vut mûrir. Les couches de réverbération sont taillées au scalpel, elles lorgne souvent sur l'indus et les voix semblent à la fois angéliques ou diaboliques. Les synthés filent la pétoche et rajoutent aux ambiances insolites et préoccupantes de ce disque tout autant cultivées par l'usage récurent de rythmiques tribales. Souvent le reggaeton sert de fil d' ariane puis parfois nous quittons les ambiances agressives et claustrophobes pour une ambient toujours sombre mais également expansive susceptible de surprendre par ses capacités d' élévation et d' espoir. Comme avec beaucoup d' autres productions facilement affiliées au terme post-dancefloor, M.E.S.H. ou Rabit et Chino Amobi, Debit réussit à offrir un paysage sonore riche susceptible d' éviter la monotonie musicale actuelle. Chez elle aussi les questionnements sur le genre, le sexe et le corps s' habillent de revendications sociales et politiques et de questionnement sur nos inconscients refoulés. Evidemment la dystopie n' est jamais loin et la démarche de l' artiste mexicaine évoque ainsi encore plus sa filiation avec la clique de Different Circles (Logos, Mumdance). Si la clique fait déjà parler d' elle depuis deux ans un palier semble avoir été franchi en maturité artistique et en qualité avec le dernier Debit qui est d' hors déjà l'un des grands disques d'une année pas encore à sa moitié.

  • LOW, les vétérans qui rénovent l' indie.

    A quoi peut-on voir qu'un mouvement musicale piétine. Qu'il part dans une mauvaise direction fatale pour lui? Que le renouvellement ne se fait pas? Peut être quand un de ses vétérans offre un disque qui fout la honte à tous les jeunots par ce qu'il comporte. Innovation, remise en question, surprise et courage artistique. Quand il révèle ce qu'il manque aux autres. Est-ce qu'un jour LOW a sorti un mauvais disque? Jamais. Est-ce qu'un jour LOW a ennuyé? Jamais. Mais est-ce que LOW pouvait encore nous étonner après 25 ans de carrière plutot que simplement réconforter nos nostalgies? Et bien oui! Après Slowdive au sujet du shoeagze c' est au tour de LOW de remettre les points sur les i. Comment vous expliquer en quoi le dernier LOW, leur 13ème album, peut s' apparenter une réel cure de jouvence pour la scène dite indie/alternative à laquelle ce groupe unique appartient. Comment il va bousculer les "vieux cons" et jeunes cons. Par exemple un Dj malicieux pourrait très bien glisser au cours de l'un de ces mix qui ont la côte en ce moment , soit souvent un brassage de techno indus et de Dark Ambient pour le peloton et du post-club pour les échappées, le titre qui entame le dernier Low , "Quorum". Si le jeune ou le vieux-jeune appréciant déjà le mix va flipper mais étrangement se sentir bien face à leur exploration des tréfonds humains comme il se doit avec Low, pour le vieux quadra ou d' autres jeunes déjà vieux qui ne cesse de les cultifier au nom de leur nostalgie-gaga ça risque devenir gênant. Bref l' étroitesse d' esprit et de curiosité des uns va leur exploser à la gueule. Ces derniers vont quant à eux après avoir écouter le mix des pincettes sur le nez faisant bonne figure pour cacher leur désintérêt si ce n'est leur mépris pour ces musique trop modernes pour eux, vont éprouver un profond malaise quand le nom de la formation leur sera dévoilé. Si au moins ils reconnaissent. Ou on peut être vicieux et si par de miraculeuse circonstance ils ont eut vent du nom d' Andy Stott leur mentir en attribuant à l' anglais ce titre qu' il aurait fait pour une voix féminine inconnue. "Double Negative" est leur disque le plus réussi depuis très longtemps. Un des plus beaux joyaux de leur couronne indie. Inespéré aux regards d' autres vieilles formations indie (Flaming Lips, Granddaddy par exemple) mais totalement prévisible tant ce groupe s' avère l'un des plus endurant et capable de réelles remise en question. Il leur redonne une seconde jeunesse qu'ils n' avaient jamais réellement perdu. Plus décapant et culotté que les précédent cet album s' avère surtout le plus énergique et violent mais il garde cependant leurs légendaire obscurités et sérénités en guise d' arme massive contre le renoncement et la démission. L' apathie des émotions et des idées. On en ressort plus fort et rempli d'optimisme ce qui continuera d' étonner encore plus d' un néophyte. "Comment une musique triste peut rendre heureux?". Réponse LOW, Nick Drake, Joy Division etc etc etc. Comment Low réussit ce miracle? Savant mélange de vieilles méthodes avec des outils récents et des références originale et neuves. Ils avaient déjà bosser avec B.J. Burton en tant que producteur pour le précédent mais ce coup-ci ils l'ont fait à la l' ancienne en lui laissant une plus grande liberté. Débarquement en studio avec des croquis sous les bras et totale confiance à ce jeunot de Burton dans son rôle de tuteur si ce n' est de guide. Plus d'un vieux ou jeune borné indie ne sait plus faire ça se contentant d' ordonner au type derrière la vitre à quel vieille référence leur musique doit ressembler pile poil. Burton connu et respecté pour ces travaux avec James Blake et Bon Iver apporte sa touche moderniste et aventureuse. Et ça passe par son goût pour l' électro dans ses formes les plus expérimentales et ses coup d' oeil lointains à la scène des dancefloors. Bref, Low fricote avec bien autre chose et sort une nouvelle fois de la niniche des chiens indie. Je ne pensai pas l' écrire un jour mais LOW vient de nous offrir son "Kid A", LE Radiohead révolutionnaire. Ici aussi on retrouve des touches glitchy, un enrobage électro pas artificiel hantant et propulsant la musique du groupe hors de ses terres dans le futur. La production est donc primordiale par l' importance nouvelle des textures et du grain. Si la Touch Dubstep présente chez James Blake est aussi présente les Low laissent leur producteur les rapprocher de gens très éloignés et intransigeant comme Basinsky, Tim Hecker ou GAS. Que les vieux se rassurent, les harmonies divine de Sparhawk et de sa femme Mimi sont toujours la caractéristique principale de leur musique. Mais parfois elles sont noyées, maltraitées voir impossible à identifier. Les fameuses mélodies et crochets qui nous chopent sans prévenir depuis 25 ans pendant leur lente divagation introspectives faussement monotones dévoilent elles aussi un sacré coup de jeune. Les oreilles bouchées vont encore à ce propos nous parler d' ennuie face à leur aspect "monotone" amplifié ici par de plus fort et assumé drone mais c' est qu 'ils ne comprendront toujours pas une chose évidente depuis toujours. Une de ces incompréhensions qui fait louper tant de choses à certains esprits légers. A quel point ce groupe dit "Slowcore" et indie ont toujours fait vogué leur héritage rock, dreampop voir post-rock sur la rivière de l' ambient et ses affluents proche. A quel point également derrière le ressenti de calme et parfois de lassitude ce nichait dans leurs albums une diversité et une richesse insoupçonnée. En temps normal un disque de LOW serait classé à la fin d' année dans le top des monuments historiques. Cette fameuse petite séparation que j' opère entre les disques réussis par les jeunots et ceux par les "vieux". Ces derniers dévoilant un peu trop l' âge des auteurs et de leur style musical parfois un brin déconnecté du présent. Low n' a pas leur place chez les vieux tant leur musique dans "Double Negative" se révèlent bien plus qu'une canne pour traverser notre époque puante, mais une arme surpuissante susceptible de changer profondément vos aspirations musicales ou autres. Comme quoi, les vieux ont toujours un avenir et ça passe par la fréquentation des jeunes pluto que l' ehpad indie. PS: Euh ...comme Low est allé cherché le jeune Burton, c' est quand que Yves Tumor s' occupe de Siritualized parce que là, Papy Jason Pierce, il commence sérieux et réutiliser toujours la même came

  • IDLES, les gentillets soubresauts des guitares à l' agonie.

    Depuis la création de ce blog je ne cesse d' avancer cette constatation, le salut du rock et plus particulièrement celui de ses guitares passe par le post-punk entre autres choses. Mais alors que Idles balance son deuxième album et rencontre un succès critique et "populaire" hallucinant, tout deux mérités, un goût amer reste dans le gosier. "Dans un premier temps !" aurais-je du écrire plus souvent et d' autres de l' affirmer plus clairement en ce qui concerne le salut. Parce que tout réussit qu'il est le IDLES s'il affiche une volonté de changer les choses ne va pas pour autant tuer les poisons actuels de la scène rock actuelle et d'une partie de son publique, leur cynisme et cette horrible ironie de gens bien retranchés dans le passé et leur petit monde. Ce post-punk est semble-t-il le courant qui subit le moins les affres du revivalisme. Celui que la patine du temps néo-libérale n' arrive jamais tout à fait à édulcorer ou rendre totalement inoffensif par l' effet gentillet du vintage nostalgique(cf le garage pour ça). Mais attention ce processus est inévitable et comme il est déjà en cours il deviendra fatalement problématique. N' est-ce pas déjà le cas et ce qui justifie cette chronique de IDLES. C' était dans ses gènes au post-punk de tenir le route encore un temps tant l' aspect politique a toujours été prédominant. Mais pas seulement. Et le début du problème des IDLES commence ici. Le post-punk signifie pour une personne comme moi bien autre chose que guitares énervées et paroles politiques et sociétales. Par la variétés de ses formes et esthétiques ce courant avait également une approche artistique franchement diversifiée à la vision très large. Pour les héros des origines la forme devait elle aussi à l' instar du fond nécessiter une accroche dans le présent et si possible dans le futur afin l' anticiper si ce n'est de le provoquer. Une esthétique vieillotte rendait toujours selon eux le message moins clair voir totalement infertile. Parti des guitares punk il s' est aventuré très loin et ,tel le parcours des Raincoats, jusqu' à les rendre méconnaissables ou carrément les abandonner. Public Image Limited avec "Metal Box" et "The Flowers of Romance" était et reste une ligne directrice. Incorporation d' autres influences, expérimentation et enfin une plus grande attention sur les ambiances. Le Post-punk est, et doit rester, la sortie de secours de toutes salles de rocks et bar quand ces derniers deviennent des ghettos sociaux et stylistiques. Le Post-Punk n' a pas échappé au revivalisme vintage à l' orée des 00's. The Strokes, Interpol et LCD Soundsystem (pour la version dansante) portaient en eux le germe mais tous ces groupes mettait l' attention sur les aspects pop et indie rock "classiques". Petites trahisons que l'on pardonna un temps jusqu'à ce qu' elles se révèlent être un retour en arrière sans grande réflexion teinté de cynisme et d'ironie parfois. Le volet politique se fit de plus en plus franchement en roue libre et finit même parfois par disparaître. Succès publique assuré mais lifting consumériste le rendant franchement inoffensif malgré les volontés affichés de ses acteurs que l'on se contentera de nommer de "doux naïfs". Ou de pointer du doigt leur origine sociale et celle d'une partie du publique. Dès 2010 le politique et une version plus abrupte, souvent aussi plus prolo pour les origines de ses artistes, mais reluquant toujours les origines rocks et punks émergea et DWTN vous en parla avec Iceage, Savages, Ought, Total Control, Viet Cong (Preoccupations), Protomartyr, The Fat White Family dans un sens, Shame etc etc. Mais à côtés de ce nouveau revival le blog aborda, bien plus souvent, une multitude d' artiste et courants en apparence éloignés mais qui portaient très haut l' étendard et la volonté de changement autrefois détenu par le post-punk. Not Waving en électro, Carla Dal Forno et tant d' autres. Même la démarche critique et expérimentale d' un James Ferraro, d' une Holly Herndon ou d'un Daniel Lopatin comporte l' héritage post-punk originel . Donc voici IDLES qui débarque toutes guitare hurlantes et décapantes. Première remarque, ce retour d'un post-punk plus "underground" et politisé n' est plus autant tonitruant qu' à l' époque des premiers Iceage, Savages ou Women. La nouveauté a disparu et IDLES s' inscrit en queue d'une liste déjà longue appelant à la lassitude. Ce qui les sauvent du tout-venant c' est malgré celà le sentiment éprouvé à leur découverte d'une certaine fraîcheur. Les voir en live ne peut laisser indifférent et faire bailler. Puissance et vitalité exemplaires. Ils possèdent également une assez forte personnalité pour sortir du peloton de revivalistes. Le look n' est pas un copié-collé de Mark E Smith, Tom Verlaine ou Ian Curtis comme ceux des 00's. Les postures des guitaristes expliquent bien à elles seules que IDLES a su intégrer des choses apparu après l' âge d' or. Lookés 10's respirant une certaine envie de s' éclater malgré tout (oui je sais,du revival 80's quand même). On semble ainsi par instant retrouver chez IDLES ce penchant assumé pour un certain hédonisme traduit en vêtement et résolument engagé sur le fond que d' autres prolo anglais affectionnaient à la fin des 80's. Les Stone Roses en tête et les mouvements baggy et Acid quand la morosité et le côté cul-bénit d' un Morrissey commençait à dévoiler son isolationnisme. IDLES rvendique ouvertement leurs volontés optimistes et rien que ça c' est déjà un bonus comparé aux James Murphy de tout poil. Le post-hardcore de Fugazi ou Hüsker Dü et la Math-rock de Shellac sont d' évidentes influences vu la hauteur des guitares. Un chanteur qui déambule en permanence de long en large de la scène tel un MC du Rap prêt à affronter le public ça nous change des piquets 00's coincés derrière leur pied de micro. C 'est bien un type qui est apparu après et qui a intégré dans sa culture perso le hip-hop et tout ce qui en a découlé. Il se proclame fan de Kanye West et de Grime. Et puis il y a la voix du bonhomme. Celle de Joe Talbot. Leader charismatique dans la plus pure tradition post-punk des Lydon et Smiths. Intelligent et fin observateur à la volonté affichée d' en découdre il apporte une certaine sensibilité touchante. Dans le premier album paru en 2017 un titre m' avait ému tout en remuant ma fibre politique. Son "Mother" était un hommage vibrant à sa mère infirmière récemment décédée doublé d' un violent manifeste contre les politiques néo-libérales qui détruisent les système de santé et leur personnel. Un aide-soignant en Ehpad ne peut que lui dire merci tant le sujet ne semble pas réellement intéresser ses congénères. Dans le tout récent "Joy as an act of resistance" on retrouve tout cela et plus. Des thématiques bien encrées dans l' époque tel l' immigration, le brexit mais aussi le retour flippant d'une certaine virilité masculine, les éternels souhaits des parents jugées parfois réac ou trop conforme au dogme néo-libéral. Il identifie très bien et met en avant certains maux et danger sociétaux pour l' avenir tel l' agonie des centre villes tout comme certains comportements héroïques dans le quotidien et ce en échos à "Mother" sur les soignants. Talbot à la suite de Jason Williamson décrit particulièrement bien aussi la diabolisation rampante de la classe ouvrière et d'une grande partie de la population dans les médias et ailleurs. A ce sujet de la diabolisation du "peuple", dans le ailleurs, ne faut-il pas aussi un peu observer un peu plus le comportement de la faune des salles et festivals de rock? Certaines attitudes élitistes, snobinardes, postures sociales et isolationnistes? Même chez certains fans des Idles . Encore ces espèces de quiproquos, ambiguïtés voir petits arrangements bien visible en France qui me rappelle ceux constatés au sujet d' un Ariel Pink Et John Maus. Quand le côté vintage masquait au regard de certains nostalgico-gaga ghétoïsés la démarche Hauntologique. Mais seulement voilà. Si ce disque des IDLES est totalement réussi par instant, il n' en demeure pas moins qu' il possède malgré de grands moments des tares à l' image de l' ennui qui peut s' emparer de l' auditeur sur la longueur d'un album. Curieusement, ou peut-être pas, c' est quand ils abandonnent la frénésie Hard-Core et Math-Rock qu' ils accèdent à une nouvelle dimension. Quand un certain post-punk kiffant l' ambiant refait surface accidentellement. Quand la vitesse ralentie un peu quelque chose de bien plus rafraîchissant se dévoile mais c' est rare et la vitalité du reste peine à voiler une certaine répétitions stylistiques du passé. Leurs versions du rockab ou du revival Mods des 70's font franchement trop garage revival à la Thee Oh Sees pour être passionnant et portent en elles tout ce qui peut attirer les cyniques en tout genre jouant le double-jeu. Il y a donc bien un truc qui coince. Stylistiquement malgré l' amour pour le hip hop ou le grime, leur ville d' origine Bristol et son passé de brassage de style et le fond politique actualisé pertinent, leur musique sonne résolument trop vintage et raccroche Idles vers le passé et la niche sociale et stylistique du petit monde du rock à guitare contemporain. Parce que IDLES lorgne fondamentalement dans le passé musicalement les visées futuristes de prise de conscience puis de marche en avant de la lutte ont quelques peu du plomb dans l' aile. Ils luttent réellement, ne font pas semblant, ont bien identifié l' ennemi mais se sont totalement plantés sur le choix des armes qui se retournent contre eux. Si ils sont lucides sur bien des choses on ne peut s' empêcher de constater une certaine naïveté franchement embarrassante. La technologie moderne n' est pas abordée par exemple ou si c' est le cas c' est d'une manière un peu "nez pincé". Absente dans le son, le choix des armes disais-je, comme dans les paroles. Alors qu' ils le veulent ou non, elle a un impact considérable sur notre quotidien, pour le meilleur comme pour le pire et surtout pour les musiciens qu'ils sont, c' est l' un des outils essentiels pour pouvoir moderniser leurs armes. C' est une tare récurrente du vintage, soit réfractaire ou soit coupé du monde en ce domaine terriblement important. Après il y a aussi qu' arrivé au deuxième album les IDLES commence déjà à se répéter musicalement quand ce n' est pas Talbot qui donne des signes de facilité par l' usage de banalités. Franchement le coup du "ce flocon de neige va devenir une avalanche", c' est carrément du niveau d' un Jean Jacque Goldman des restos du coeur qui ferait simplement gausser Brigitte Macron et Stéphane Bern autour d'une tisanne. Trop bisounours pour correspondre à la réalité et être réellement productif. Convertit que les convaincus et Williamson des Sleaford Mods de régner sur le trone du songwriting post-punk et de la poésie prolo pour un bon moment. Bref vous l' aurez compris, j' adore les Idles, leur disque est à écouter et j' ai un respect totale pour eux mais seulement voilà! Ce que j' attendais du post-punk à guitare sur le retour c' était qu'il permette qu'on sorte définitivement de la spirale revivaliste et de la niche stylistique et sociétale dans lequel le rock indie s' est enfermé depuis les Strokes. Que les guitares se remettent à expérimenter à nouveau afin d' innover et trouver un vocabulaire pertinent pour notre époque. Qu' elles échappent à leur passé. Kevin Shields a 55 ans et Thurston Moore vient de fêter son soixantième anniversaire et depuis leur heure de gloire les guitares n' inventent plus. IDLES a raison sur le fond mais son choix esthétique s' avère totalement inopérant si ce n'est pas être un cul de sac créatif. Non, IDLES ne va rien changer avec son Post-punk si ce n' est que rendre hommage et perpétuer une déjà trop longue tradition. Par contre, les Lotic, Arca, Amnesia Scanner, Yves Tumor, Rabit, Non Worldwide et tant d' autres, tous ces gens dont je parle sans cesse, eux, ils ont effectué le bon choix des armes. Ils parlent des même sujet que Joe Talbot, mais en plus précis, et vont même bien plus loin. Il a raison Talbot quand il enfonce les portes ouvertes avec "je mets les homophobes dans des cercueils" et les racistes c' est des méchants parce que l'on est tous pareil. Mais franchement, les réflexions d' un Lotic ou Arca sur le genre, celles d'un Tumor ou de NON Worldwide sur la colonisation et les races, ça vole franchement plus haut et se révèle bien moins facile à caricaturer et à réfuter par les salops. Et que dire du fait que IDLES comme tous les autres groupes à guitares se refuse à toucher là où ça fait mal, les visées passéistes du genre. Ariel Pink, Maus et Lopatin pour l' électronique ont bien su trouver le chemin du questionnement et le courage pour tenter de trouver des solutions. Pourquoi cette obstination et cet aveuglement? Pourquoi cette course folle contre le mur de la redite de la part des amoureux de cet instrument?

  • TIRZAH, grand retour pour un titre en attendant mieux.

    Trois ans sans nouvelles de la révélation 2018 ça commençait à faire long. Hier Tirzah Mastin a enfin donné de ses nouvelles et comme d' habitude elle nous a cueilli comme ce le fut avec son irréel et sublime "Devotion". Un seul titre pour l'instant et pas de dates prévues pour un futur album mais ce "Send Me" suffira à ravir la petite fanbase et les autres de la grande copine de la reine Lo-fi experimental Mica Lévi. Bien sûr cette dernière est présente sur un titre qui peut surprendre les fans de Tirzah un brin distraits et peu curieux par sa fin. Fin typique des derniers et époustouflants travaux de Lévi. Tirzah aborde les même thèmes que sur "Devotion", la convalescence, le fait d' être une artiste, l' amour maternelle et une nouvelle fois, le charme opère.

  • TIRZAH, pop intime du futur. (Et Mica levi est encore dans le coup)

    C' est un de ces disques étranges au charme langoureux au sujet desquels il faut prendre son temps pour écrire. "Devotion" est sorti en juillet et il est rapidement devenu le disque le plus écouté du moment. Plaisir hautement addictif. Plus l' évidence qu'il fallait parler de cette beauté devenait forte plus je reculais le passage à l' acte. C 'est que l' adorable Tirzah avait touché au plus intime jusqu'à ce que son disque deviennent mon navire ultime pour dériver tout au long de cet été caniculaire. Ce n' était pas réellement une inconnue, juste une vieille connaissance perdue de vue qui revenait de manière éblouïssante. Je n' ai jamais été fan des Hot Chip de Jo Goddart. Souvenir tenace d'un concert de Route Du Rock où l' anti-revivaliste que je suis a subit l' un de ses pires excès de rage tant le spectacle de leur live plan-plan et des gamins dansant sur une musique si passéiste et sans originalité paraissait totalement ridicule et anachronique. Si je vous parle de Jo Goddart alors que le sujet est tout autre, voir à l' opposé dans un sens, ce n' est pas par hasard. Le monsieur a monté il y a de ça quelques années un label répondant au nom Greco-Roman. Et si ça suffisait pas il a signé les pilleurs débiles de Disclosure. Casier judiciaire lourd mais en 2013 il signe la débutante Tirzah pour un ep inaugural. Grosse claque et surprise tant le type ne nous avait pas habitué à autant de courage et de bon goût. Le ep s' intitulait "I'm not dancing" et si il partageait avec Goddart un goût commun pour le dancefloor et plus particulièrement la House il avait déjà le petit quelque chose en plus. Ou du moins une particularité tant en faît la caractéristique de cette dernière était un certain minimalisme, une intimité touchante et une étrangeté dont ses collègues du label manquaient cruellement. C' est que Tirzah n' était seule. Elle a peut être fait une mauvaise rencontre avec Goddart mais par contre depuis son enfance elle avait une chouette copine dans son entourage. Le genre de rencontre qui change tout. Une copine que vous connaissez fatalement si vous êtes un habitué de ce blog. Tirzah traîne sans arrêts avec Mica Levi (Micachu & The Shapes) depuis les bancs de l' école jusqu' aux dancefloor avide de leur multiples passions communes tel le Dubstep,le Grime et le Garage (l' électro pas le vieux truc à guitare). Elles décidèrent donc de continuer leurs jeux dans les Home-studios ce qui donna "I'm not dancing". Et puis...plus rien. Quasiment pas de trace sur le net de cette énigmatique Tirzah que j' avais classé dans le top ep de 2013. Ses sorties suivantes manquaient cruellement d' appuie par son label et Goddart semblait ne pas réellement prendre conscience de la pépite qu'il avait déniché. 2018, alors que Jo Goddart doit encore se pincer en se remémorant la surestimation exagérée de sa formation franchement ennuyeuse Tirzah quant à elle vient tout simplement de nous offrir le grand disque Pop de l' année avec une plus grande visibilité depuis sa signature chez Domino. Entre-temps on l' avait à nouveau recroisé sur un magnifique ep de sa cop's classé par ici en 2016 ("Taz and May Vids") et une étrange pépite Hypnagogic-pop ("Time Moves Slow Rench It") s' était glissé vers nous via soundcloud. Elle a donc pris son temps, une maternité expliquant aussi ce laps de temps, mais l' attente est amplement justifiée. Sa musique à l'image de ses sorties discographiques semble aussi avoir tendance à se ralentir tout en gardant sa fluidité. L' aspect House a quasi disparu au profit de ses amours R'n'b et Soul. Mais attention ici pas de vernis FM et clinquant. Un R'n'b dont les couleurs se font moins tape à l' oeil, la production bombant moins le torse tant elle parait chétive. Ce qu'il demeure des premiers ep c' est peut être ce qui touche le plus vite car elle ne joue pas à cache-cache, sa voix! Une magnifique voix à la fois forte, puissante et aussi susceptible de se briser à chaque instant. Elle et Mica Levi ont encore plus expérimenté que par le passé. Elles sont parties très loin à l' aventure en quête de nouveaux sons dans une multitude de contrées musicales. Les textures s' en ressentent par leur diversité même si la personnalité musicale de Tirzah semblent inchangée. Toujours cette voix puissante positionnée devant un décor dont il semble émaner des vibrations vaporeuses. Une production aux apparences Lo-Fi qui rajoute à l' aspect déchirant de sa musique. Si elles ont oublié la House et le dancefloor vieillot de Goddart elles ont par contre bien capté celui de l' époque avec ses samples de boites à rythme compressés. Si sa voix est cajolée Tirzah n' hésite pas à effectuer un gros travail sur les autres. Les synthés sont bancales et non proprets et à un instant c' est une guitare bien indie qui nous cueille à l' entame d'un titre. En onze titres Tirzah et Mica Levi redéfinissent le R'n'b pour le projeter vers un avenir radieux et hypnotique. Entre leurs mains les références et les courants peuvent assurément être affublés du qualicatif de Post tant le travail effectué n' est pas un simple copiage remis au goût du jour. Alors que bon nombre confonde authenticité et nostalgie, Tirzah touche au plus profond de nous avec un disque détaché du passé et du présent, une oeuvre qui ne parle que d' amour, celui pour les autres et pour toutes les musiques et surtout celles que l'on ne connait pas encore. Et Mica Levi de consolider encore une fois son rôle de génie underground de la décénnie.

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