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GAZELLE TWIN dévoile les vrais visages que certains goût pour le vintage peuvent cacher. Et leurs da


Elizabeth Bernhoby aka Gazelle Twin n' a pas chômé ces 4 dernières années avec une multitudes de projets en tout genre. Mais il faut reconnaître que l' attente se faisait de plus en plus grande concernant un hypothétique album pur et dur. La dame maniant à merveille l' approche conceptuel on se demandait bien également ce qu' elle aurait à nous offrir comme sujet après son "Unflesh" de 2014. Ce dernier avait offert ses réflexions sur le corps et les horreurs qu' il peut faire naître d' une part, son influence et celles du capitalisme sur nos esprit d' autres part. Avec "Pastoral" elle aborde d' autres sujets, parfois en lien indirect avec les précédents, mais tout autant passionnants et surtout toujours aussi bien maîtrisés et preuve d' une lucidité exemplaire. Incapable de faire dans le surplace elle opère également quelques petits changements musicaux forts bienvenus tout en consolidant les bases solides apparus dans "Unflesh". Avec "Pastoral" nous retrouvons cette musique Post-industrielle à la fois agressive et troublante avec une capacité fortement abrasive au sens propre comme figuré sur les faux-semblants. Toujours si hypnotique et attractive par ses penchants Art-Pop avec ces mélodies si ensorceleuses qui faisait de "Unflesh" une arme à double détente. Une musique qui innove juste ce qu'il faut pour ne pas répéter bêtement et perdre de ses capacités contestataires et artistiques. Depuis "Unflesh" le Brexit s' est initié dans le quotidien de la belle comme dans celui de ses compatriotes. Mais plutot que pleurnicher sur le comment du pourquoi ses congénères seraient assez stupides pour avoir voter pour le pire avec la condescendance de celui qui croit savoir mais ne voit jamais rien venir (comprenez le politique et le journaliste de grands médias), Gazelle Twin tente de réellement comprendre pourquoi a-t-il eut lieu. Qu' est-ce qui l' a favorisé. Pour elle le racisme ou le repli sur soi étaient déjà présent auparavant et surtout, particulièrement bien cultivés volontairement ou pas dans les Mass-médias comme dans nos quotidiens ruraux avant le Brexit . Ce dernier ne les a pas lâcher dans la nature le temps d'une consultation électorale. Parfois certaines choses anodines recèlent en fait le terreau propice aux catastrophes. Parfois aussi nos méfiances, nos incompréhensions, nos avertissements sur ces adorateurs du bon vieux temps que je nomme ici par nostalgico-gaga sont ignorés ou taxés de snobisme, d' intolérance, de jeunisme, ou même d' intollérance au nom du sacro-saint "il en faut pour tout les goûts". "Intolérance" le fait de critiquer le recours systématique au passé? Un comble comme nous allons le voir plus bas.

Gazelle Twin n' aime pas elle aussi ce goût hégémonique pour toutes sortes de nostalgies et leur diffusion ad nauseam actuelle. Cette passion du vintage totalement assumée qui sert de doudou sentimental aux résignés ou de cheval de Troie aux réacs et racistes de tout bord. Ce vintage qui sert également à certains de dénonciation du consumérisme à tout va et du capitalisme victorieux alors que ces derniers l' ont déjà récupéré et mis à leur profit en lui faisant perdre une bonne partie de son contenu contestataire et critique à leur encontre. Gazelle Twin a ainsi creusé derrière certaines images d' Epinal d' une Angleterre idéalisée pour y débusquer les dangers et les non-dits qu' elles cachent. Le beau tableau idyllique de la ruralité que certains dressent à longueur d' année en cachant à peine une larme de nostalgie pour le bon vieux temps. L' Angleterre pseudo éternelle des cottage avec leurs haies, leurs petit troupeau de mouton, les jolis petits village avec leur pub à l' ambiance chaleureuse et leurs fêtes annuelles. Petit rappel : pas besoin d' aller en Angleterre, en France c' est pareil et ça s' appelle Jean Pierre Pernaut et un certain culte de la ruralité et des coutumes développé depuis quelques temps .

Gazelle Twin gratte, arrache et rappe la croûte du tableau pour mettre à jour la terreur, les plaies anciennes et certains règlements de compte qu' elle cachait. Sans vraiment vouloir diviser elle s' attaque par exemple au cas des Babyboomers. Ces grands férus justement de traditions rurales qui ne cessent de regretter le bon vieux temps sauf qu' ils oublient un peu vite que c' est bel et bien leur génération principalement qui délaissa ce qu' ils disent regretter en pliant sous le joug du consumérisme et du néolibéralisme par goût du confort individualiste. Gazelle Twin brasse cet amour passéiste avec le présent mondialisé et à la modernité quand certains ne cessent de les opposer binairement. La belle tradition pastorale avec ses clavecins et ses fluttes à bec se retrouvent maltraitée par l' électronique et des boucles sonores déformatrices. Des genres musicaux anciens, folkloriques, sont mélangés avec délectation par la belle à des courants bien plus récents et symptomatiques de la ville. Sa voix et son interprétation théâtrale renforce les non-dits ruraux des uns et la manipulation des extrémistes. Elle prend la madeleine de Proust des uns et la plonge dans le coca des autres. Elle ne dévoile pas non plus un modernisme extrémiste et naïf. Elle aime bien le bon vieux vinyl mais ... pour écouter de la nouvelle musique pas trop déconnectée du temps présent.

Le goût en apparence sans danger cultivé un peu partout de nos jours pour le vintage et les traditions quels que soient les sujets révèlent ce qu' il cache comme attitudes passéistes, isolationnistes, infantiles, résignées et franchement totalement chimériques voir dangereuses. Les moqueries d' hier face à la quête désuètes de certains pour un passé éteints laissent place à l' effroi. Oui, il se pourrait bien comme le déclame Gazelle Twin qu' il y avait bien du racisme ou ce qui le favorise voir de la manipulation derrière quand on promeut la ruralité et son pseudo art de vivre avec sa prétendue solidarité idéalisée. Une façon de dénigrer les villes pour ses maux réels mais aussi ceux fantasmés tel leurs mixités ethniques et multiculturelles. Oui, quand on titille la fibre régionaliste ou stylistique en musique sur un mode nostalgique il se pourrait bien que la première conséquence soit un repli sur soi puis fatalement un isolement propice à bien d' autres maux. Communautarisme, ghettoïsation, haine ou incompréhension de l' autre...disparition? Oui encore, quand on se retrouve face à certaines émissions ou ouvrages pseudo-historique c' est bel et bien une nostalgie puante du féodalisme et de la monarchie qui est opposée bêtement aux méfaits de la mondialisation sur nos démocraties à l' agonie. Gazelle Twin ,tel l' illustre la couverture du disque, est devenu le bouffon qui met à jour la bêtise, les contradictions, les faux-semblants et les dangers des "gentillets" nostalgico-gaga de tout poil.


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