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Posts de blog (471)
- DJ ELMOE, quand le Footwork expérimente.
On ne l' attendait plus. Dj Elmoe sort enfin un disque sur un label digne de ce nom. Planet Mu évidemment. Le grand espoir du Footwork découvert sur la légendaire compilation Bangs & Works Volume 1 de 2010 en était l' une des grandes révélations. 15 ans plus tard son "Battle Zone" replace au sommet du genre ce garçon qui si il n' avait cessé de produire de la musique n' avait jamais bénéficié des projecteurs médiatiques. Une immense injustice vient d' être réparée. Intriguant Dj Elmoe l' a toujours été. Dès ses deux titres présents sur Bangs & Works il se différenciait de la scène Footwork puis très vite il disparut pour ne réapparaître que très discrètement par sa participation aux disques des autres mais surtout par des albums sortis en catimini sur le net. "Battle Zone" fait disparaître le brouillard dans lequel Johnathan Tapp aka Dj Elmoe aimait à se lover. Il s' agit bien d'un artiste différent des autres du Southside Chicago préférant offrir une version expérimentale d' un Footwork qui ne cherche ainsi plus vraiment à faire danser. En terme de diversité j' expliquais récemment que Traxman ( ici ) faisait office de mètre étalon dans le Footwork mais Dj Elmoe va encore plus loin en n' hésitant pas à convoquer la Bossa Nova, le classique, la Lounge Music et carrément un accordéon. Mieux encore. Elmoe n' est pas addicte aux sacrés 150-160 BPM. Les tempos chez lui sont bien plus diversifiés que chez ses petits camarades. On le savait mais les 25 titres plus ou moins anciens de ce disque qui peut s' apparenter à une compilation le démontrent avec force. Dj Elmoe est l' un des plus grands. IL peut aisément s' assoir à la table de DJ Rashad, Traxman et RP Boo. De plus il fait figure de trait d' union parfait avec ses soeurs Jlin et Jana Rush plus portées sur l' expérimentation. Redécouvrir son Footwork longtemps mis de côté nous fait rencontrer miraculeusement le choc ressenti début 10's quand le courant explosa à la face du monde. Un choc d' étrangeté et de nouveauté. Tout y est comme en 2010. Ces percussions frétillantes et discrètes qu' il dispose avec parcimonie et malice. Cette TR 808 Rolland qui sait prendre son temps tant elle est maniée avec une agilité assurée. Ces samples qui prennent eux aussi le temps de se dévoiler pour mieux vous faire chanceler et surprendre. Doit-on danser ou tout simplement écouter? Et que dire de cet art de la fausse piste quand les autres, même le meilleurs ne surprennent plus vraiment. La palettes des sentiments est multiple et souvent paradoxale. On peut passer de l' euphorie à l' apaisement et du rêve à l' anxiété en quelques secondes. 15 ans après Dj Elmoe réussit à m' offrir l' un de mes fameux fantasmes musicaux non réalisés jusqu' alors. Combiner le Footwork avec l' autre important courant apparu à la même époque, l' Hypnagogic Pop. "Battle Zone" replace Dj Elmoe dans l' Olympe du Footwork et prouve quelques semaines après le disque de Traxman à quel point ce genre sera toujours synonyme de modernité intemporelle. Maintenant il ne me reste plus qu' à placer ce disque dans le Top du genre que vous retrouverez ici .
- YHWH Nailgun : Deconstructed Rock cataclysmique.
Les YHWH Nailgun étaient apparus sur les radars en 2022 avec deux Ep tout autant intriguant l' un que l' autre. Depuis le buzz est monté progressivement chez les amateurs de musiques anticonformistes qui les attendaient au tournant avec fébrilité par crainte d' être confronté une nouvelle fois à une si belle promesse non tenue . Trois ans plus tard "45 Pounds" déboule enfin et c' est un véritable coup de tonnerre. Mes premières impressions vers la fin 2023 étaient partagées. Entre un fol espoir et l' inquiétude que cela soit trop beau pour être vrai. Avec leurs lacunes inhérentes à leur jeunesse d' alors, parfois on s' y perdait et eux ne semblaient pas toujours savoir où ils allaient, "YHWH Nailgun" et "No Midwife and I Wingflap" apparaissaient clairement dans mon esprit comme la réponse ricaine aux géniaux irlandais Girl Band/Gilla Band ( ici ) et aux percussions de Valentina Magaletti au sein de Moin ( ici ) . L' association de ces deux groupes prenait alors dans mon petit cerveau le rôle d' un pur fantasme tant je les adule. "45 Pounds" voit YHWH Nailgun (prononcez Yahvé) resserrer leur art et aller au plus simple. Efficacité absolue, œuvre brut sismique susceptible de charmer sans pour autant tomber dans un compromis fruit de la timidité du débutant qui n' ose pas tout. En 10 titres condensé en à peine 21 minutes les originaires de Brooklyn balance une énorme bombe sur les territoires Rock Indie. Fini les faux semblants niaiseux des uns et les redites copieuses des autres. C 'est une relecture totale du style et le renversement de la combinaison désuète traditionnelle Guitare-Voix-Batterie. Les YHWH Nailgun délivre une conception du Rock réellement innovante et captivante. Plus j' écoute cette musique et plus j' ose penser que YHWH Nailgun nous offre à force de déconstruction des habitudes et des us et coutumes la version rock de ce qui se fit il y a peu en électro, la Deconstructed Club ( ici ) . L' auditeur va identifier des tropes de vieux courants et styles apparentés au Rock totalement détournés et utilisés d' une manière profondément idiosyncratique. Ont-ils écouté Arca, SD Laika, HYph11E, Chino Amobi ou Sophie? On peut également évoquer l' HyperPop tant cette musique offre un Rock dans une version à la fois viscérale et cérébrale n' hésitant à en faire trop via un second degré totalement assumé. "45 Pounds" c' est un shoot de dopamine évoquant la vie numérique de la génération Z. Nous sommes confronté au déversement ininterrompu de désir inassouvis, de frustrations, d' informations parfois contradictoires souvent interrompues et parasités par d' autres. Cette musique de l' ère Internet est à son image, frénétique. Les mélodie sont amputées et les paroles que des bribes chopées à la volet. Devant vous le chaos humain post moderne de 2025. Entre désolation et volonté de foutre en l' air ce qui semble tenir encore debout mais cache l' horizon et le chemin du grand tournant. Ce monde que nous décrive les YHWH Nailgun peut paraître certes absurde, risible, ridicule et flippant mais ils le font d' une manière absolument pas nihiliste et hostile tant ils peuvent redonner la force d' affronter ce réel. Il est impossible de les étiqueter. Bien sûr que parfois ce Groove venu de nul part peut évoquer LCD Soundsystem aux jouvenceaux des 00's mais pour les autres ce sera des noms bien plus illustres parce qu' en leur temps bien plus originaux que le gentil grassouillet Prof Pépère de Dance Punk James Murphy. Dire que YHWH Nailgun ça ressemble à des Liquid Liquid ou A Certain Ratio et The Pop Group n' est pas faux mais encore trop vague. Il faut encore plus fouiller dans la catégorie Experimentale et une filiation via l' audace et certaines sonorités va apparaître. This Heat ! Comme les anglais en leur temps les jeunots de Brooklyn adorent les textures singulières et n' hésitent pas à utiliser des idées tonales parfois très éloignées et différentes les une des autres. L' auditeur est en permanence surpris et l' imprévisibilité est leur marque de fabrique sur l' aspect son qui peut être à la fois métallique et synthétique, diffus et opaque. Imprévisibilité toujours concernant les structures des titres. Ils ont beau être courts cela ne les empêche en rien de vous déconcerter par leurs tournures. Ces compositions sont absolument anticonformistes et ne cesseront de surprendre voir de choquer. Je parlais de Groove plus haut et il apparaît clairement que la grande star de ce disque est le batterie. Tenue par Sam Pritchard qui officine aussi en temps que producteur. Ce type a la polyrythmie dans le sang, un goût et un don unique pour toujours être sur le fil du rasoir de la cacophonie. Avec une souplesse hallucinante il fait preuve d' une hyperactivité hallucinante quand il s' agit de changer de rythme ou de chercher sur tous les éléments de sa batterie le son qui va vous emporter loin de la routine Rock. A ce sujet les YHWH Nailgun sont profondément Dada dans cette façon qu' ils ont de s' inspirer du Free Jazz sans jamais plagier le passé. Entre provocation et authenticité absolue. Ils vont encore plus loin que Still House Plants dans ce domaine. La complexité rythmique peut certes évoquer le Math Rock mais franchement on est loin de ce que nous offrit il y a peu la vague revivaliste dans le domaines et qui provoqua souvent chez moi et d' autres une aversion définitive liée à une forme d' overdose avec un courant rapidement devenu trop traditionnaliste. L' autre star du disque est la voix de Zack Borzone. Parfois on se demande si ce n' est pas la Kim Gordon des grands jours qui aboie, grogne et hurle tout ce qu' il a au fond des tripes. Lui aussi semble prendre un immense et pervers plaisir à ne jamais tomber dans le déjà entendu. Quand Pickard avec sa batterie tient la baraque et envoie les titres dans la quatrième dimension et que Borzone vous arrache à la torpeur du "consommateur" de musique divertissante les deux autres membres du groupe, Jack Tobias et Saguiv Rosenstock, en remette une couche à grand coup de synthés déformés surnaturels et de guitares totalement méconnaissables. C 'est surtout sur ces sons de guitares inédits et l' anticonformisme des compos avec le goût des cris de bêtes qu 'il faut penser aux adorables Girl Band/Gilla Band même si chez les irlandais nous semblons être confronté à une façon multidimensionnelle quand les ricains ne jurent que par une démarche purement anti conventionnelle. Face à la rugosité de cette musique et la déferlante sonore qu' elle contient on peut parler de Hardcore mais alors dans une version bien plus complexe et réfléchie qu' il n' y parait. Une version surtout fertile pour l' avenir. Les YHWH Nailgun se rapprochent des révélations expérimentalistes de l' an dernier, Moin et Still House Plants et avec eux enfin, on peut dire définitivement après les éclaireurs Girl Band/Gilla Band, que le Rock a retrouvé le goût du risque et a définitivement repris le chemin du futur.
- Post-Club/Deconstructed Club, musique révolutionnaire pour dystopie contemporaine.
De gauche à droite: Jam City, M.E.S.H., Total Freedom et Lotic. En cette année 2018 le Post-Club est au centre de l' actualité en ce qui se fait de plus avant-gardiste en électro. De plus rafraîchissant. Mais comme bien souvent l' étiquette même de Post-Club peut paraître si flou que certains arrivistes qui ont par exemple découvert Lotic cette année sont susceptibles d' y mettre un peu tout ce qui y ressemble. SOPHIE a-t-elle à voir par exemple avec les Lotic et autres pensionnaire du club Janus? Bref on peut s' attendre à un peu tout et n' importe quoi d' ici peu. Surtout que le mot n' est pas encore réellement sur toute les lèvres et sous les plumes. Comme d' habitude les artistes eux-même y sont pour quelques choses à force de ne vouloir pas être affiliés à un machin réducteur et d' y perdre ainsi un peu de leur singularité. Souvenir d'un interview franchouillarde bâclée où Lotic suite à un quiproquos sur le terme expliquait à quel point il voulait justement rester dans le club. Post ne désigne évidemment pas la sortie du club mais bel et bien d' y incorporer de nouvelles visions musicales. On peut parfois également retrouver les même artistes sous l' appellation de Deconstructed-Club. Cette dernière est revenue sans cesse tout au long de l' histoire pour des scènes et artistes bien éloignés du sujet du jour (voir idm). Bref, c' est pas clair cette affaire et ce dernier terme risque d' en perdre plus d'un tant Deconstructed-Club peut désigner uniquement une simple technique de création musicale. Lee Gamble ou Lorenzo Senni ne font que ça et pourtant. Partagent-ils plus avec un M.E.S.H. ? On peut s' interroger si derrière ces deux désignations il existe une véritable cohésion justifiant sa légitimité. Si ce n' est pas une invention journalistique pour définir un machin qui a justement semblé pendant très longtemps échapper à la presse musicale. Ce n' est pas faute de vous avoir tenu au courant des liens tissés et des affinités régulièrement dans ce blog tant les principaux acteurs de cette scène y sont présents. Les M.E.S.H., Lotic, Amnesia Scanner, Rabit, NON Worlwide et compagnie. Il est donc venu le temps de faire le point sur le sujet. Une récapitulation haut combien nécessaire tant le sujet est flou mais aussi et surtout parce que tous ces artistes sont en train de booster les musiques dites électroniques. Yves Tumor vient d' écraser la rentrée avec son album et je peux vous affirmer que si ça ne saute pas aux oreilles le type a bien plus de point commun avec le Post-Club qu' avec la pluspart de ses collègues de WARP. LES ORIGINES DE LA DECONSTRUCTED CLUB: Venus aux platines des mythiques GHE20GOTH1C Au début de la deuxième décennie du siècle dans les bas-fonds de New York certains se sont mis à tout casser à grand coup de marteau-piqueurs informatiques, de croisements de looks et d' innovation en matière de DJing. Que ce soit les barrières musicales comme celles de goûts sexuels et des origines sociales et raciales. L' épicentre se trouvait vers Brooklyn au cours des soirées mythiques GHE20GOTH1K ("Ghetto Gothic") organisées par Venus X. Elles rencontrèrent un très gros succès mais surtout une certaine reconnaissance même en France via le monde de la mode (Rihanna s' en inspira ou plutôt pilla provoquant la colère de Venus X).Très vite des mecs comme Total Freedom firent parler d' eux tant leur approche révolutionnait un peu le milieu musicale en voie de patinage nostalgico-gaga. D' une certaine manière ils étaient le pendent dancefloor et festif à l' hypnagogic-pop. D 'autres artistes éloignés de New York apparurent immédiatement dans la lignée. Chino Amobi aka Diamond Black Hearted Boy ( voir ici ), Elysia Crampton aka E+E ( voir par là )et Eric Burton aka Rabit partageait en commun avec Total Freedom un goût prononcé pour une sorte de collage sonore épique à fortes résonances conceptuelles et proche des arts visuels . Très vite ils oublièrent les règles du dancefloor et le dogmatique rythme 4/4 pour créer un tout nouveau vocabulaire musical dans lequel on pouvait également retrouver beaucoup d' éléments anthropologiques. Leurs travaux abordaient beaucoup de sujets politiques, il y était souvent question de la culture Queer, de féminisme et du genre, d' internet et de ses effets sur les relations humaines, des relations inter-raciale et des méfaits de la mondialisation via une certaine colonisation toujours présente comme passée. D 'autres favorisaient également une approche conceptuelle plus accentuée sur la technologie et le futurisme. Bref une musique réellement protestataire le regard vers le futur plutot que le passé et qui commença sérieusement à me titiller les oreilles vers 2013-14 ( ici ). Musique donc épique où opérait un certain détournement où la culture pop et dancefloor passée et présente y subissaient de violentes attaques sonores provenant aussi bien des sons préhistoriques informatiques que d'une indus abrasive. S' opérait une réel et riche brassage stylistique menant à de nouvelles formes d' hybridation. D' autres sur la côte Ouest des USA et d' un petit peu partout (Koweit!) se joignirent à leur petite révolution. Derrière la bannière du label Fade To Mind des gens comme Kingdom, Nguzunguzu et Fatima Al Qadiri venu du monde artistique commencèrent à faire parler d' eux et à fréquenter la clique d' origine. Encore plus vite le phénomène est apparu quasi simultanément de l' autre côté de l' océan. La vitesse de l' épidémie s' explique par les réseaux numériques au centre de toute cette histoire récentes. Cette scène est en effet un pure produit de la culture dancefloor passée et propagée par internet via les soundcloud et autres bandcamp. En Angleterre donc, puisqu' il ne pouvait s' agir que d' elle, Jam City et le label Night Slugs fondé par L-Vis 1990 avec leur grosse culture UK Bass s' inscrivirent dans la même démarche à leurs manières bien british. D' autres en Europe se firent tout autant prompt à suivre un mouvement qui n' en était qu'à ses balbutiement. TCF pour la Norvège avec sa cassette YYAA ( voir ici ) et Why Be au Danemark. Immédiatement cette scène se distingua par son hétérogénéité. Sociale, raciale et sexuelle. A LA CONQUÊTE DU MONDE Comme souvent ce sont les versions les plus faciles et aguicheuses de Fade To Mind et Night Slugs qui firent leur apparitions dans la presse pour recueillir un succès d' estime vers 2012-13. Pour DWTN c' était par-là et ici et j' y tissais déjà un lien toujours d' actualité entre Jam City qui venait de sortir le véritable premier album du genre ("Classical Curves") et les deux labels (Fade To Mind & Night Slugs) avec le renouveau instrumental du Grime souvent nommé Weightless, bref les Logos, Mumdance et Visionnist. Internet et le système Néo-libéral avec son emprise sur la mondialisation étant au coeur de leurs préoccupations on peut aussi évoquer un certain cousinage avec la Vaporwave bien plus calme mais tout autant provocatrice. James Ferraro est un exemple parfait à l' époque de son tournant opéré entre "Far Side Virtual" et "Sushi". Si Total Freedom trouva une solide reconnaissance avec des titres plus percutants et dansants sur les dancefloors Chino Amobi et Elysia Crampton consolidaient dans l'ombre des autres leurs conceptes et technicités pour aller encore plus loin quite à définitivement oublier la volonté de danser. Amobi en profita pour créer avec Angel-Ho NON Worldwide et offrit à cette Deconstructed-club une première plaque tournante mondiale par sa nature de rassembleuse d'une certaine diaspora et ses visées politiques et sociétales. Ce collectif bientôt label met la main sur des gens passionnant comme Mhysa, Dedekind Cut, Why Be, Klein, les Faka avec d' autres artistes Gqom et Yves Tumor. Rabit quant à lui créa la deuxième plaque tournante avec son label Halcyon Veil et continua à porter une attention particulière sur ce qui faisait en Europe que ce soit à Lisbonne et le label Principe comme Berlin. Surtout Berlin, parce que c' est dans la capitale de l' Allemagne et de la culture dancefloor continentale que le terme Post-Club trouve son origine.Bien sûr que toute cette clique n' était pas seule au monde dans sa volonté de faire bouger les choses. Eloignés dans un premier temps de cette galaxie deux autres artistes omniprésent dans ce blog montrèrent leurs bouts du nez et révélèrent de vraie similitudes dans leurs sales manières déconstructivistes et visées conceptuels. D' abord une jeune femme américaine mais passé par Berlin partageait avec eux un intérêt assumé pour la technologie et des vues futuristes. Plus proche de l'expérimentale que des soirées GhettoGohtic New Yorkaises Holly Herndon ( ici ) peut être désignée comme une cousine. L' autre est un garçon originaire du Venezuela qui montra son bout du nez discrètement d' abord puis de plus en plus lyriquement. Lui aussi faisait dans la déconstruction tarabiscotée. On évoqua immédiatement sa proximité sonore avec Total Freedom et Kingdom mais avec des petites touches R'n'B et Hip Hop plus accentuée. Son nom, Arca( ici) , et chez lui aussi il y était beaucoup question du genre, du corps et de sexualité sur un fond sonore épique aux senteurs futuristes et modernes. LE POST-CLUB et BERLIN En 2012 l' effervescence noctambule et électro de Berlin voit débouler de nouveaux venus avec la création du Club Janus ( ici ) par Dan Denorch et Michael Ladner. Immédiatement des ricains y prirent leurs quartiers et les liens avec la Deconstructed Club ricaine et anglaise s' établirent. James Whipple aka M.E.S.H. et J'Kerian Morgan aka Lotic commencent ainsi à faire parler d' eux. A ces deux nouveaux une vieille tête apparu dès les débuts se joint pour repousser les limites de ce que doit être la musique de club, Why Be. Un troisième ricain originaire de Miami et passé par l' Italie se pointe aussi et celui-là aussi va bientôt faire parler de lui. Dans un premier temps il mixera sous le pseudo de Bekélé Berhanu et sortira une mixtape très remarquée en 2015 sur le label du collectif. Son nom dans le civile selon ses dires, Sean Lee Bowie, mais son pseudo le plus connu, Yves Tumor ( ici ). Les visées conceptuelles, politiques, sociétales et musicales sont les mêmes que chez NON Worlwide et Halcyon Vieil . Au point de voir les Janus sortir des disques et collaborer avec les deux (Yves Tumor). Les velléités de réécrire les règles et casser les coutumes du dancefloor aussi au point de très vite les faire remarquer dans la cité allemande et de tisser le lien avec le Grime Weightless britannique de Logos et Visionist. Internet une nouvelle fois offre ses capacités en matière de propagation et d' amplification et le label Tri Angle s' empresse de mettre la main sur Lotic et Rabit. Signant par la même occasion un autre américain proche de tout ce petit monde, SD Laïka. M.E.S.H. signera chez les allemands de PAN Records confirmant par là les ponts entre ce nouveau dancefloor et des choses plus expérimentales et extrêmes présente sur cet important label en matière d' avant-garde. Bill Kouligas le créateur de PAN a très vite compris l' importance de la scène Deconstructed Club bientôt renommé en Europe Post-Club et son label vite devenir une autre plaque tournante pour ce mouvement. La place prépondérante de Berlin dans les musiques électro en tout genre faisant d' elle un vrai aimant une pelleté d' autres artistes rejoignent les troupes Janus au point parfois d' effectuer des virages artistiques plus ou moins serrés. Un grand contingent nordique se faufile sur les traces de Why Be. Les Finlandais Amnésia Scanner délaissent leur Tech-House faite sous le nom de Renaissance Man pour plus de sauvagerie technologique et politique. La suédoise Kablam ramène son bagage de Body-Music à la scandinave sans les connotations masculines et faschistes. Le danois Dj Hvad apporte quant à lui une pincée de culture Pendjab (Inde). PANDEMIE MONDIALE ET STYLISTIQUE Mexique 2015 Vous l' aurez compris derrière une simple homogénéité stylistique se cache en fait un puissant courant artistique aux revendications sociétales, raciales et modernistes très fortes. Revendications communes avec d' autres styles. Je parlais de la Vaporwave mais très vite une autre scène par ces accointances est à rapprocher de la Deconstructed-Floor ou Post-Club. Internet étant au coeur de son existence il apparaît très clair qu' avec son esthétique post-internet, certaines revendications féministes ou LGBT et son inscription dans le présent mondialisé via le net la clique de PC Music allait reluquer de plus près ce qui se faisait chez Janus, Halcyon ou NON Worldwide. En 2018 avec sa composante Bubblegum Bass agressive faite sur les bases d'un sérieux travail de déconstruction et d' hybridation moderniste , l' album "Oil Of Every Pearl's Un-Insides" de SOPHIE, ainsi que la personnalité de son auteur, font de lui un album très proche du "Power" de Lotic ou du "Another Life" des Amnésia Scanner. L' influence très puissante et l' ouverture d' esprit de cette scène font que partout à travers le monde de nouveaux venus peuvent facilement se revendiquer en être les enfants. La côte Ouest américaine a vu apparaître après Fade To Mind de nouvelles soirées aux cours desquels une nouvelle génération de producteurs et Dj, souvent eux aussi issus de diasporas et de minorités, firent leurs armes. On peut citer le Club Chai avec Foozool et 8unlentina. De l' autre côté de la frontière mexicaine c' est le collectif NAAFI avec Embaci, Imaabs et DEBIT au point de sortir en collaboration des disques avec NON Worldwide au sein desquels on croise certains Janus. En Angleterre c' est une nouvelle fois dans la diaspora latine qu'il faut chercher et surtout chez le Bala Club avec Kamixlo, Endgame et l' étonnante présence de la belge Sky H1. Les Sud Africains de Faka avec leur déconstruction du Gqom et leur revendication sont aussi un peu de la partie. On peut encore retrouver des liens avec les portugais de Principe Records. Plus proche dans l' esthétique et les orientations portant sur la technologie et la politique des gens comme Antwood au Canada, Brood Ma toujours en Angleterre, CECILIA et Chevel (ce dernier retisse le lien avec la Weightless Grime) en Italie, CONCLUSION: LE CHANGEMENT C' EST MAINTENANT Que l'on appelle ça Deconstruted Club ou Post-Club, ou qu' également on opère une scission entre les deux termes, il apparaît de plus en plus évident que les artistes regroupés derrières ces mots sont en train de changer la donne. Si pour le moment, on le constatera dans les bilans annuels, le tout-venant des sites et médias sous domination blanche et indie les rangent rapido dans la case fourre-tout et bien vague Avant-garde électro, les tops annuels par la présence des SOPHIE, Yves TUMOR, Lotic et d' autres vont dévoiler un peu plus l' importance du bidule pour le futur. L' éternel histoire de l'underground méprisé qui s'infiltre partout pour tout changer, recommence une fois de plus. Déjà les compiles Club Chai et NAAFI, auxquels il faut rapprocher aussi la clique Fractal Fantasy (certes un brin éloignée stylistiquement mais tout autant moderniste), sont souvent avancées par les têtes chercheuses des dancefloors comme étant les plus en avance. Des icônes et de parfait radars à Next Big Thing tel Bjork ou Aphex Twin, Daniel Lopatin et James Ferraro ne cessent de tourner autour. L' hypnagogic-Pop, la Vaporwave et le Footwork avait déjà secoué ce putain de monde devenu nostalgico-gaga. La deconstructed-Club et/ou le Post-Club avec leurs cousines la Bubblegum Bass, le Grime Weightless, la Batida portugaise et toutes autres formes de musiques à base d' hybridations et de déconstructions issues de minorités (Gqom, Singeli), sont susceptibles voir assurées, de foutre tout en l' air et devenir des influences majeurs à l' avenir. Ne loupez pas le train. SELECTION L' axe Fade To mind & Night Slugs NGUZUNGUZU,TOTAL FREEDOM & KINGDOM The Claw JAM CITY Classical Curves NGUZUNGUZU Skycell FATIMA AL QADIRI Desert Strikes KINGDOM Dreama L' axe Halcyon Veil-NON E+E The Light That you Gave Me To See You DIAMOND BLACK HEARTED BOY Father, Protect Me ELYSIAN CRAMPTON American Drift CHINO AMOBI Paradiso RABIT Baptizm RABIT Communion RABIT & CHINO AMOBI The Great Game: Freedom From Mental Poisoning MISTRESS Hollygrove NON WORLDWIDE Compilation, Vol.1& Trilogy MHYSA Fantasii LES COUSINS ELOIGNES & GRIME WEIGHTLESS HOLLY HERNDON Platform ARCA Mutant LOGOS Cold Mission VISIONIST Safe MUMDANCE & LOGOS Present Different Circles JANUS & LES NORDIQUES M.E.S.H. Piteous Gate M.E.S.H. Damaged Mec LOTIC Heterocetera LOTIC Power BEKELE BERHANU Untitled KABLAM Furiosa WHY BE Snipestreet AMNESIA SCANNER As AMNESIA SCANNER Another Life HVAD Hvad PANDEMIE MONDIALE & STYLISTIQUE SOPHIE Oil Of Every Pearl's Un Insides SD LAÏKA That's Harakiri WWWINGS Phoenixxx AÏSHA DEVI DNA Feelings ZIÙR U Feel Anything? CLUB CHAI Vol.1 N.A.A.F.I Pirata 2 BROOD MA Daze ANTWOOD Virtuous S.C.R. BALA CLUB Bala Comp Vol.1 TOXE Muscle Memory FAKA Bottoms Revenge LANARK ARTEFAX Whities 011 ENDGAME Savage DEBIT Animus PLAYLIST plus ou moins dans l' ordre de l' article
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