A quoi peut-on voir qu'un mouvement musicale piétine. Qu'il part dans une mauvaise direction fatale pour lui? Que le renouvellement ne se fait pas? Peut être quand un de ses vétérans offre un disque qui fout la honte à tous les jeunots par ce qu'il comporte. Innovation, remise en question, surprise et courage artistique. Quand il révèle ce qu'il manque aux autres. Est-ce qu'un jour LOW a sorti un mauvais disque? Jamais. Est-ce qu'un jour LOW a ennuyé? Jamais. Mais est-ce que LOW pouvait encore nous étonner après 25 ans de carrière plutot que simplement réconforter nos nostalgies? Et bien oui! Après Slowdive au sujet du shoeagze c' est au tour de LOW de remettre les points sur les i.
Comment vous expliquer en quoi le dernier LOW, leur 13ème album, peut s' apparenter une réel cure de jouvence pour la scène dite indie/alternative à laquelle ce groupe unique appartient. Comment il va bousculer les "vieux cons" et jeunes cons. Par exemple un Dj malicieux pourrait très bien glisser au cours de l'un de ces mix qui ont la côte en ce moment , soit souvent un brassage de techno indus et de Dark Ambient pour le peloton et du post-club pour les échappées, le titre qui entame le dernier Low , "Quorum". Si le jeune ou le vieux-jeune appréciant déjà le mix va flipper mais étrangement se sentir bien face à leur exploration des tréfonds humains comme il se doit avec Low, pour le vieux quadra ou d' autres jeunes déjà vieux qui ne cesse de les cultifier au nom de leur nostalgie-gaga ça risque devenir gênant. Bref l' étroitesse d' esprit et de curiosité des uns va leur exploser à la gueule. Ces derniers vont quant à eux après avoir écouter le mix des pincettes sur le nez faisant bonne figure pour cacher leur désintérêt si ce n'est leur mépris pour ces musique trop modernes pour eux, vont éprouver un profond malaise quand le nom de la formation leur sera dévoilé. Si au moins ils reconnaissent. Ou on peut être vicieux et si par de miraculeuse circonstance ils ont eut vent du nom d' Andy Stott leur mentir en attribuant à l' anglais ce titre qu' il aurait fait pour une voix féminine inconnue.
"Double Negative" est leur disque le plus réussi depuis très longtemps. Un des plus beaux joyaux de leur couronne indie. Inespéré aux regards d' autres vieilles formations indie (Flaming Lips, Granddaddy par exemple) mais totalement prévisible tant ce groupe s' avère l'un des plus endurant et capable de réelles remise en question. Il leur redonne une seconde jeunesse qu'ils n' avaient jamais réellement perdu. Plus décapant et culotté que les précédent cet album s' avère surtout le plus énergique et violent mais il garde cependant leurs légendaire obscurités et sérénités en guise d' arme massive contre le renoncement et la démission. L' apathie des émotions et des idées. On en ressort plus fort et rempli d'optimisme ce qui continuera d' étonner encore plus d' un néophyte. "Comment une musique triste peut rendre heureux?". Réponse LOW, Nick Drake, Joy Division etc etc etc. Comment Low réussit ce miracle? Savant mélange de vieilles méthodes avec des outils récents et des références originale et neuves. Ils avaient déjà bosser avec B.J. Burton en tant que producteur pour le précédent mais ce coup-ci ils l'ont fait à la l' ancienne en lui laissant une plus grande liberté. Débarquement en studio avec des croquis sous les bras et totale confiance à ce jeunot de Burton dans son rôle de tuteur si ce n' est de guide. Plus d'un vieux ou jeune borné indie ne sait plus faire ça se contentant d' ordonner au type derrière la vitre à quel vieille référence leur musique doit ressembler pile poil. Burton connu et respecté pour ces travaux avec James Blake et Bon Iver apporte sa touche moderniste et aventureuse. Et ça passe par son goût pour l' électro dans ses formes les plus expérimentales et ses coup d' oeil lointains à la scène des dancefloors. Bref, Low fricote avec bien autre chose et sort une nouvelle fois de la niniche des chiens indie. Je ne pensai pas l' écrire un jour mais LOW vient de nous offrir son "Kid A", LE Radiohead révolutionnaire. Ici aussi on retrouve des touches glitchy, un enrobage électro pas artificiel hantant et propulsant la musique du groupe hors de ses terres dans le futur. La production est donc primordiale par l' importance nouvelle des textures et du grain. Si la Touch Dubstep présente chez James Blake est aussi présente les Low laissent leur producteur les rapprocher de gens très éloignés et intransigeant comme Basinsky, Tim Hecker ou GAS. Que les vieux se rassurent, les harmonies divine de Sparhawk et de sa femme Mimi sont toujours la caractéristique principale de leur musique. Mais parfois elles sont noyées, maltraitées voir impossible à identifier. Les fameuses mélodies et crochets qui nous chopent sans prévenir depuis 25 ans pendant leur lente divagation introspectives faussement monotones dévoilent elles aussi un sacré coup de jeune. Les oreilles bouchées vont encore à ce propos nous parler d' ennuie face à leur aspect "monotone" amplifié ici par de plus fort et assumé drone mais c' est qu 'ils ne comprendront toujours pas une chose évidente depuis toujours. Une de ces incompréhensions qui fait louper tant de choses à certains esprits légers. A quel point ce groupe dit "Slowcore" et indie ont toujours fait vogué leur héritage rock, dreampop voir post-rock sur la rivière de l' ambient et ses affluents proche. A quel point également derrière le ressenti de calme et parfois de lassitude ce nichait dans leurs albums une diversité et une richesse insoupçonnée.
En temps normal un disque de LOW serait classé à la fin d' année dans le top des monuments historiques. Cette fameuse petite séparation que j' opère entre les disques réussis par les jeunots et ceux par les "vieux". Ces derniers dévoilant un peu trop l' âge des auteurs et de leur style musical parfois un brin déconnecté du présent. Low n' a pas leur place chez les vieux tant leur musique dans "Double Negative" se révèlent bien plus qu'une canne pour traverser notre époque puante, mais une arme surpuissante susceptible de changer profondément vos aspirations musicales ou autres. Comme quoi, les vieux ont toujours un avenir et ça passe par la fréquentation des jeunes pluto que l' ehpad indie. PS: Euh ...comme Low est allé cherché le jeune Burton, c' est quand que Yves Tumor s' occupe de Siritualized parce que là, Papy Jason Pierce, il commence sérieux et réutiliser toujours la même came