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DANCING
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Nico

TIRZAH, pop intime du futur. (Et Mica levi est encore dans le coup)


C' est un de ces disques étranges au charme langoureux au sujet desquels il faut prendre son temps pour écrire. "Devotion" est sorti en juillet et il est rapidement devenu le disque le plus écouté du moment. Plaisir hautement addictif. Plus l' évidence qu'il fallait parler de cette beauté devenait forte plus je reculais le passage à l' acte. C 'est que l' adorable Tirzah avait touché au plus intime jusqu'à ce que son disque deviennent mon navire ultime pour dériver tout au long de cet été caniculaire. Ce n' était pas réellement une inconnue, juste une vieille connaissance perdue de vue qui revenait de manière éblouïssante. Je n' ai jamais été fan des Hot Chip de Jo Goddart. Souvenir tenace d'un concert de Route Du Rock où l' anti-revivaliste que je suis a subit l' un de ses pires excès de rage tant le spectacle de leur live plan-plan et des gamins dansant sur une musique si passéiste et sans originalité paraissait totalement ridicule et anachronique. Si je vous parle de Jo Goddart alors que le sujet est tout autre, voir à l' opposé dans un sens, ce n' est pas par hasard. Le monsieur a monté il y a de ça quelques années un label répondant au nom Greco-Roman. Et si ça suffisait pas il a signé les pilleurs débiles de Disclosure. Casier judiciaire lourd mais en 2013 il signe la débutante Tirzah pour un ep inaugural. Grosse claque et surprise tant le type ne nous avait pas habitué à autant de courage et de bon goût. Le ep s' intitulait "I'm not dancing" et si il partageait avec Goddart un goût commun pour le dancefloor et plus particulièrement la House il avait déjà le petit quelque chose en plus. Ou du moins une particularité tant en faît la caractéristique de cette dernière était un certain minimalisme, une intimité touchante et une étrangeté dont ses collègues du label manquaient cruellement. C' est que Tirzah n' était seule. Elle a peut être fait une mauvaise rencontre avec Goddart mais par contre depuis son enfance elle avait une chouette copine dans son entourage. Le genre de rencontre qui change tout. Une copine que vous connaissez fatalement si vous êtes un habitué de ce blog. Tirzah traîne sans arrêts avec Mica Levi (Micachu & The Shapes) depuis les bancs de l' école jusqu' aux dancefloor avide de leur multiples passions communes tel le Dubstep,le Grime et le Garage (l' électro pas le vieux truc à guitare). Elles décidèrent donc de continuer leurs jeux dans les Home-studios ce qui donna "I'm not dancing". Et puis...plus rien. Quasiment pas de trace sur le net de cette énigmatique Tirzah que j' avais classé dans le top ep de 2013. Ses sorties suivantes manquaient cruellement d' appuie par son label et Goddart semblait ne pas réellement prendre conscience de la pépite qu'il avait déniché. 2018, alors que Jo Goddart doit encore se pincer en se remémorant la surestimation exagérée de sa formation franchement ennuyeuse Tirzah quant à elle vient tout simplement de nous offrir le grand disque Pop de l' année avec une plus grande visibilité depuis sa signature chez Domino. Entre-temps on l' avait à nouveau recroisé sur un magnifique ep de sa cop's classé par ici en 2016 ("Taz and May Vids") et une étrange pépite Hypnagogic-pop ("Time Moves Slow Rench It") s' était glissé vers nous via soundcloud. Elle a donc pris son temps, une maternité expliquant aussi ce laps de temps, mais l' attente est amplement justifiée. Sa musique à l'image de ses sorties discographiques semble aussi avoir tendance à se ralentir tout en gardant sa fluidité. L' aspect House a quasi disparu au profit de ses amours R'n'b et Soul. Mais attention ici pas de vernis FM et clinquant. Un R'n'b dont les couleurs se font moins tape à l' oeil, la production bombant moins le torse tant elle parait chétive. Ce qu'il demeure des premiers ep c' est peut être ce qui touche le plus vite car elle ne joue pas à cache-cache, sa voix! Une magnifique voix à la fois forte, puissante et aussi susceptible de se briser à chaque instant. Elle et Mica Levi ont encore plus expérimenté que par le passé. Elles sont parties très loin à l' aventure en quête de nouveaux sons dans une multitude de contrées musicales. Les textures s' en ressentent par leur diversité même si la personnalité musicale de Tirzah semblent inchangée. Toujours cette voix puissante positionnée devant un décor dont il semble émaner des vibrations vaporeuses. Une production aux apparences Lo-Fi qui rajoute à l' aspect déchirant de sa musique. Si elles ont oublié la House et le dancefloor vieillot de Goddart elles ont par contre bien capté celui de l' époque avec ses samples de boites à rythme compressés. Si sa voix est cajolée Tirzah n' hésite pas à effectuer un gros travail sur les autres. Les synthés sont bancales et non proprets et à un instant c' est une guitare bien indie qui nous cueille à l' entame d'un titre. En onze titres Tirzah et Mica Levi redéfinissent le R'n'b pour le projeter vers un avenir radieux et hypnotique. Entre leurs mains les références et les courants peuvent assurément être affublés du qualicatif de Post tant le travail effectué n' est pas un simple copiage remis au goût du jour. Alors que bon nombre confonde authenticité et nostalgie, Tirzah touche au plus profond de nous avec un disque détaché du passé et du présent, une oeuvre qui ne parle que d' amour, celui pour les autres et pour toutes les musiques et surtout celles que l'on ne connait pas encore. Et Mica Levi de consolider encore une fois son rôle de génie underground de la décénnie.


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