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458 éléments trouvés pour «  »

  • MJ GUIDER, Bayou éthérée

    Après Liz Harris de Grouper, The Slaves, White Poppy, Julia Holter parfois, Paper Dollhouse, Tropic Of Cancer ou Julianna Barwick récemment, voici encore une fois une enfant ensorcelante et rêveuse de Mamie Elizabeth Fraser. Encore une fois l' écossaise voit apparaître une de ses progénitures de l' autre coté de l' Atlantique et encore une fois elle peut en être fière. MJ Guider a parfois les traits de sa mère spirituelle et de ses Cocteau Twins mais que les traits. L' enfant ne sombre pas dans le mimétisme facile et nous offre le disque éthéré parfait pour passer ce putain d' été flippant et caniculaire. Selon le dossier de presse l' intrigante Mélissa Guion (je sais, vous allez le lire partout de la plume de nos critiques feignants), ce bel objet artistique qu'est "Precious System" a été inspiré par la confrontation de paysages très variés et en un sens opposés de sa Louisiane natale. Plutot que de confrontation le terme de métissage ou d' association serait plus approprié. La musique de MJ Guider c 'est une promenade entre friche industrielle et la nature la plus sauvage possible. Si on imagine la rencontre entre Le Bayou et les traces de l' oeuvre humaine que sont les usines désaffectées, le mobilier urbain et les zones commerciales laissés à l' abandon, je pense que par réflexe on imaginerait très peu un quelconque lien avec les landes glaciale du Royaume Uni post industriel du début80's. Et on penserait surtout pas à la pop éthérée des gothiques Cocteau Twins. Jazz, Blues, Doctor John ou plus récemment et en version urbaine moderne le fêlé de Lyl Wayne. Bref toute une gamme de musiques chaudes, enfiévrées voir agressives sauf à quelque chose sobre provenant d'un âge glaciaire. Le sentiment dystopique de la rencontre entre l' homme moderne et la nature est encore présent sur un disque en cette année 2016. Si il existe des différences de son et de manières entre la vision de Mélissa Guion plus "archaïque" et celle de personnes plus influencées par la révolution numérique 'Herndon, Arca) le sujet de la rencontre technologie-nature/corps est bel et bien là. Si le sentiment de désolation lié à la dystopie pointe son nez il est teinté d'un certain optimisme caché. A l' instar d'une Herndon ou d' un Arca un espoir allié à une certaine combativité pour croire en l' avenir. Si les deux artistes cités partent au front contre le cynisme et la peur tel des guérrier MJ Guider et ses soeurs de la fratrie Frazer font plutot office de vieux sages zen et sensibles laissant le temps faire son oeuvre. la nature reprend ses droits et les herbes sauvages envahissent les usine et magasins désertés pendant que la brume des matins du bayou remplace les nuages de pollution. Après des débuts en total solo MJ Guider s' est adjoint l' aide de deux musiciens pour son album. Son premier ep "Green Plastic" sorti en 2014 apparaissait plus timide avec des titres à la production hypnagogiques et tirant plus sur une ambient à la rythmique transparente. Mélissa Guion entre-temps a pris de l' assurance et sa musique s' en ressent. Les rythmiques sont ce coup-ci plus fortes, les ambiances moins furtive et la voix totalement plus présente et affirmée. Un poil plus pop mais comme ses soeurs du nouveau millénaire cet aspect n'est pas autant vivace ouvertement que pour Cocteau Twins. Les appétences pop moins souhaitées sont peut être l'une des raisons qui explique que MJ Guider et compagnies ne tombent pas dans le mimétisme parentale. Si leur musique reste charmeuse elle refuse malgré tout toute les envies de drague et de facilité nostalgique dont d' autres n' hésitent pas (Grimes). Ce refus permet ainsi une singularité collant bien plus à notre époque. Le charme va opérer un très long moment et ce disque absolument pas revivaliste risque bien se retrouver dans bon nombre de top courageux de fin d' année.

  • WORKING MEN'S CLUB, et si il existait deux formes de revival? Celui des bourges et celui des prolos.

    C' est la dernière hype anglaise de l'indie . Comme souvent une formation au senteur rétrogaga. A l' instar de certaines formations apparues ces derniers temps tel les Shame, Idles, The Murder Capital ou les champions Fontaines.D.C., les Working Men's Club lorgnaient sévèrement sur l' âge d' or Post-Punk comme le prouvait leur premier single "Bad Blood". Un single à la recette revival franchement mille fois entendue depuis 20 ans tant les gamins piochaient sans gènes à la fois dans l' histoire américaine et anglaise du genre. Une voix et un phrasé rappelant un étrange mix entre Tom Verlaine de Television et un Mark E Smith jeunot. Des guitares aux senteurs Television (encore) rencontrant Joy Division avec un goût pour le funk rappelant les Talking Heads . Bref, que du classique rétro-gaga. A ceci de particulier que les Working Men's Club avaient coché l' option Funk dans le catalogue de vente sur internet par le biais duquel bon nombre d' autres se contentent de piocher afin de monter un groupe tel des fashions victims dénuées de personnalité tentant de masquer leur manque en la matière. Et le conformisme de guetter. Et pire que ça, on semblait tomber un peu plus dans les affres du rétro-gaga. Cette recette qui possédait des ingrédients amenant à la danse évoquait une formation plus récente et elle aussi grande adepte du pillage historique Post-Punk, LCD Soundsystem. Manquait l' électro pour s' afficher comme le "digne" successeur de James Murphy mais il était claire que les Working se différenciaient de la sorte de leurs contemporains britanniques et Irlandais plus adeptes d' un post-punk originel plus politisé et personnel. Plus encrés dans leur présent. Donc on pouvait dire des Working King's Men , et encore après l' écoute de leur récent album par instant, qu 'ils faisaient du LCD Soundsystem. Un LCD Soundsystem qui en son temps ne faisait rien d' autre que du Eno/Post-Punk post Daft Punk. Oui je sais, on est arrivé au truculent moment où des revivaliste pillent d' autres revivaliste et le rock indie de se mordre la queue. Mais depuis la sortie de leur premier album éponyme tout ce qui n' était qu' une redite de la triste régression indie à guitare entamée depuis 20 ans devient un sujet bien plus complexe. Et Les Working Men's Club de trouver chez votre serviteur une miraculeuse indulgence. A cela il y a plusieurs explications. D' abord l' attachante personnalité de leur leader, Syd Minsky-Sargeant. Un gamin d' à peine 20 ans. Né à Londres il se fait virer de ses logements sociaux pour atterrir dans un trou perdu du Nord de l' Angleterre, Todmorden. Bref passer en un rien de temps du tout au rien et le gosse de s' ennuyer ferme dans la campagne avec pour seule distraction les passages irréguliers du bus et la musique. Cette dernière va devenir sa bouée. Mais attention aux apparences si Todmorden semble éloignée de tout c' est aussi une petite ville où les habitants tentent de recréer une vraie vie communautaire rurale. Par exemple c' est là-bas qu' a vu le jour l' une des premières expérience mondiale d' autosuffisance alimentaire. Et en matière culturelle aussi ses habitants tentent d' échapper à la triste vie que leur réserve le Néo-libéralisme. Il existe deux salles de concerts à tendances selles aussi communautaires dont le fameux pub Golden Lion. Et jeune Syd a du pas mal y trainer. Passionné de musique et doté d'un sacré caractère que certain caractérise par le termes de "grande gueule" dans la plus pure tradition du "North", Syd part pour la proche Manchester afin d' y poursuivre ses études de musique mais visiblement les écoles d' arts aussi n' en ont plus voulu de lui par la suite. Douloureuse expérience mais vous avouez qu' en matière d' expérience musicale Manchester se révèle être un sacré puits de science au vu de son passif. D' après ce que l'on entend le petit Syd s' est entiché pour les périodes pré-Britpop plutot que l' ère Oasis avec ses guitares triomphantes. La Britpop qu' il semble mépriser au plus haut point. Sa musique révèle surtout un fort penchant pour Factory Records. Et un large spectre Factory Records! Autant celui des début de Joy Division/Section 25 qui adoraient le Krautrock et fricotait avec l' indus/dark que celui synthpop de New Order et de l' Hacienda en pleine explosion Acide sous haute influence Detroit. Madchester devrais-je dire tant l' album surprend avec des voix oniriques et des guitares Baggy venues du tréfonds des 80's. Pour résumer un peu trop on a envie de dire que ces gamins tente d' offrir une mixtape New Order en ne puisant que dans "Movement" et "Technique", deux disques tellement différents l'un de l' autre. Mais à Factory et Manchester s' ajoute une autre ville référence du Nord. Sheffield! L' écoute des titres de l' album font tourner les regards vers Sheffield indubitablement. Encore une fois après l' album époustouflant dans un autre domaine de Rian Treanor (ici) . La proto électronique des Cabaret Voltaire et la synthpop de Human League y côtoient les senteurs mancunienne du "Technique" de New order. Et celà va jusqu' au chant de Minsky-Sargeant qui est l' épine dorsale du groupe et sa musique. Bien sûr que Mark E Smith reste une référence mais Ian Curtis est abandonné au profit d' un Jarvis Coker de Pulp, lui aussi de Sheffield. Comme ses illustres aîné il impose sa forte personnalité aux chansons allant jusqu' à pourrir un présentateur BBC avec tout le charme des grandes gueules du Nord. Cela n' a pas été dit ailleurs mais la North-Touch du gamin avec le traitement de sa voix et surtout son phrasé évoque en moi les souvenirs du chanteur de l' une de mes marottes ado, Dave "The Wrekked Train" Randall des Lo Fidelity Allstars. Ce n' est bien sûr pas du Big Beat et le disco/funk apparaît que fugacement via les touches Techno et Acid House mais écouter "Valleys" évoque des fantômes mutants des légendaires "Kasparov's Revenge" ou "Blister on my Brain". L' autre raison de mon indulgence est le fait qu' entre le single et l' album le groupe continue d' évoluer et enrichit donc sa palette. On peut déceler des traces des débuts de Simple Minds New Wave par exemple ou des riffs typiquement Orange Juice. Visiblement Minsky semble avoir écouter les derniers album des Horrors. Mais ce sont surtout les synthés qui ont pris le pouvoir avec une vraie maîtrise en matière de production. C' est que Minsky-Sargeant conscient des limites d'un post-punk un peu trop limité en influence vira une partie des troupes au profit de la guitariste Mairead O'Connor Moonlandingz grande copine de la Fat White Family dont les Working Men's Club firent également la première partie. Si on rajoute le très judicieux choix comme producteur de l' ex Add N To X Ross Orton (Artic Monkeys, The Fall) on comprend très vite que la troisième raison de mon affection pour cette formation est qu' elle a compris qu' elle devait s' échapper du carcan Post-Post-Punk actuel pour ne pas par exemple suivre la pitoyable trajectoire des Idles. Ainsi cette jeune formation offre des hymnes flatteurs et palpitants tellement la petite surprise guette l' auditeur à chaque croisement de rue. La musique sous haute influence de la personnalité de Minsky offre la sensation d' être coincé dans les carcans de la vie quotidienne du Nord mais de vouloir s' en sortir. Ses paroles nous plonge dans un océan d' émotions conflictuels à l' image de la vie mouvementée de son leader et on oscille entre espoir et désespoir. Espoir des lendemains qui chantent et dystopie. C' est ici que l'on peut voir ce qui sépare définitivement la démarche des jeunes Working Men's Club de celle d'un James Murphy déjà vieux à son apogée. Entre le revivaliste s des 00's et ceux des 20's. Chez LCD Soundsystem il n' y avait pas cette volonté de changement et de destruction que l'on perçoit chez Minsky-Sargeant. Peut-être que l' explication est que les revival se succédant n' ont pas tous les même caractéristiques. Que certains seraient plus porteur en terme d' espoir que d' autres plus teintés de cynisme et de désespoir. Peut être faut-il voir du côté des origines sociales. Même si ils ont écouté les même disques il y a un monde entre le Murphy New Yorkais trentenaire issu de la classe moyenne et ce gamin provenant la working-class anglaise grandi dans le Nord du pays. Comme il y a un monde entre les Strokes issues de la grande bourgeoisie New Yorkaise écoutant Television et les Fontaines.D.C. adulant aussi la clique de Tom Verlaine mais étant imprégné de la culture socialiste bohème de leur quartier populaire. Dans l' article sur les Idles dans lequel les classes sociales sont aussi abordées je mettais la citation suivante de Lias Saoudi: "Pour moi, le post-post-punk classe moyenne représente un effondrement dans la nostalgie, né d'un refus du présent, dans un monde où le futur a été pratiquement annulé." Les Working Men's Club de Minsky-Sargeant à l' instar des Fontaines.D.C. démontrent que le post-post-Punk de classe inférieur est moins l' appel à la nostalgie et un cocon passéiste pour ne pas voir la catastrophe arriver que bel et bien le désir de participer à ce que doit être le futur tout en s' appuyant sur les grandes leçons du passé comme bases solides. Peut-être parce que ces gens-là ont plus rien à perdre dorénavant alors que tous les James Murphy du monde sans s' en rendre compte s' accroche à leurs acquis en passe de sombrer aussi. L' album des Working Men's Club est profondément touchant même si il est imparfait, que parfois il sombre dans des redites trop entendues ou qu'il évoque un peu trop Lcd Soundsystem. Cette dernière remarque est à minimiser tant LCD Soundsystem s' est accaparé des pans entiers de l' histoire jusqu' à chasser dans nos esprits les originaux et ainsi parasiter notre référenciel par sa proximité historique. Touchant ce premier album parce que l'on y découvre des gamins qui n' ayant plus que pour bagage l' historique de la musique et pour modèle des prédécesseurs qui ont laisser tomber tout espoir, tentent malgré tout, de sortir du marasme rétro-gaga pour participer à nouveau à un futur probable. C' est parfois maladroit, pas encore abouti, mais ça a au moins le mérite d' avancer un timide pas là où d' autres courant ont définitivement pris leurs quartiers, l' inconnu et le combat. Et pour la bonne bouche ma vieille marotte:

  • En passant: DJ Rashad, premier hit footwork grand-public ?

    Résumé des épisodes précédents, http://dancingwiththenoise.blogspot.fr/2012/04/en-passant-addison-groove-et-le.html http://dancingwiththenoise.blogspot.fr/2012/04/en-passant-traxman.html http://dancingwiththenoise.blogspot.fr/2013/02/en-passant-slava-et-young-smoke-le.html Finalement ne manquait-il pas "le tube" au footwork pour qu'il quitte la sphère underground pour l' overground. Comprenez, un plus large public, et plus particulièrement le milieu indie européen par exemple. Et bien le voilà le putain de morceau susceptible de mettre sur toutes les langues le mot "footwork". Si je dis ça c'est pas pour rien car récemment je suis tombé sur une chronique d'un illustre critique français travaillant pour un non moins illustre hebdo autrefois mensuel et bimensuel. La brave homme nous pondait à propos de la tuerie de Slava "On it" un petit papier totalement à coté de la plaque et qui démontrait surtout le retard d'une partie de la critique française. Au printemps dernier le passage à la Vilette de Dj Spinn et Rashad était quasiment passé inaperçu et prouvait que nos rock-critiques hexagonaux passaient à coté une nouvelle fois comme ils l' avait fait avec le dubstep il y a une dizaine d'année. Mais revenons au "tube" de la footwork tant espéré et c'est DJ Rashad qui s'y est collé. Pas surprenant de la part du bonhomme qui nous avait comblé avec son album de l' an dernier (classé 33 ème dans le top 2012 de DWTN). En fait d'un album c' était plutot une sorte de compilation tellement les titres partaient dans tous les sens et qu'en définitive manquait la cohésion dont avait fait preuve Traxman de son coté avec LE grand album footwork jusqu'à présent ("Da mind of Traxman"). Rashad nous balance ce coup-ci un ep 4 titres ,"Rollin", et ainsi le format court rend encore plus évidant le talent du Chicagoan. Les samples vocaux sont moins massacrés qu' à l' accoutumé et certaines sonorités de la rythmique semblent avoir été le fruit d'un travail de production plus important apportant ainsi une sophistication remplaçant la touche lo-fi des débuts. Vivement un album entièrement réussi cette fois-ci.

  • DJ EARL nous offre un fantasme, ONEOHTRIX POINT NEVER version footwork

    Il Il y a deux ans disparaissait l'un des piliers de la scène Footwork, DJ Rashad. L' effet sur cette scène s' apparenta à un deuxième coup de projecteur médiatique dont bénéficièrent les originaux de Chicago mais aussi leurs enfants à travers le globe. Je me suis déjà penché ici sur l'invasion planétaire et hors des barrières stylistiques du footwork. Sur son poids et son influence. Le crew de Rashad, Teklife, a mis du temps pour se remettre de cette mort prématurée. Artistiquement cela s' est traduit par un désir de renouvellement et une ouverture à des Dj provenant d' autres univers que le petit monde du ghetto de Chicago. 2015 et 2016 ont vu aussi Teklife avec DJ Spinn, Tripletrain ou le petit génie Dj Taye partir dans tous les sens et parfois se perdre dans la redite. Chose impensable pour un genre en permanente évolution et recherche de nouveautés à sampler. Ils avaient au moins le mérite de ne pas se reposer sur leurs lauriers et l' héritage Rashad, ce-dernier certainement étouffant par son importance et le rôle de meneur du bonhomme. Taso et Paypal s' en sortaient mieux peut-être parce qu' arrivés plus tardivement et s' étant construit en-dehors de la famille Teklife. Il y a avait probablement un travail de deuil à effectuer. Le salut d'un footwork en perpétuelle mutations nous est venue de l'extérieur du crew de façon plus ordonnée et réussie. Dj Clent, Jlin, Dj Diamond et papi RP Boo nous ont épatés par leurs trouvailles, leurs goûts du risques et leur curiosité innés à ce style depuis toujours de toutes formes musicales en matière de sample. Glacial et orchestral pour Jlin, électronique de tout temps pour Clent et post-internet pour Paypal. Ce dernier étant peut-être le plus libre d' esprit de Teklife. La grammaire du genre s' est vue elle aussi réorganisée par l' afflux de vocabulaires étrangers. Finalement, cet été 2016 aura enfin vu le renouveau de Teklife avec la sortie du génial "Open your eyes" de Dj Earl. Ce disque est symbolique de la quête d' univers nouveaux par la scène Footwork et des capacités du genre à utiliser toutes sortes d' ingrédients. L' aspect entre-soi des productions Teklife post-Rashad a disparu. Faut-dire qu'un sacré larron a été appelé à se mêler à la famille. Le bon Daniel Lopatin d' Oneohtrix Point Never. Il doit être facile à imaginer pour le lecteur assidu de ce blog tout ce que comportait comme excitation et impatience l' annonce de cette collaboration au mois de Juin. Pour moi la collision Lopatin/Footwork relevait du fantasme musicale absolu. A ce propos manque plus que la rencontre Footwork/Noise/Post-club/Post-internet. Si Oneohtrix n'est présent qu' au crédit de trois titres sur huit la démarche vers l'univers des synthés et du détournement via les samples se fait présente sur les autres collaborations de Earl et son travail solo. On retrouve par exemple les manières jazzy (version free) du footworks mais sans en passer nécessairement et naïvement par l'utilisation de sample soul/funk/jazz du passé trop utilisés depuis les 80's et les 90's. Le footwork offre encore et toujours sa capacité avant-gardiste à chercher l'inconnu. Le titre "Smoking Reggie" voit toute la palette Lopatin apparaître. Synthés stridents et répétitifs devenant planant puis subissant une attaque de sample agressifs un brin inattendus. Sur "Rachett" il accentue la physionomie oppressante innée du footwork et libère la liberté artistique de Earl et de ses comparses. Enfin sur "Let's Work" l' art du détournement Lopatinesque nous offre un sample incongru (saxo soprano?) qui très vicieusement cache le passage d'une rythmique typique footwork à quelque chose de plus techno. On frôle un "mauvais goût" aux oreilles chastes (ou devrais-je dire réac?) et nous nous retrouvons oppressé sur le mode orientale. "Drumatic", titre sans OPN mais avec MoonDoctor, évoque Lopatin malgré tout. Earl récupère les sonorités synthés de ce dernier et son art du carambolage de samples immiscés dans des rythmes explosés puis réassemblés sans mode d' emploi. Pour les amateurs d' Oneohtrix on peut le voir comme ça, influence de Lopatin sur le footwork, mais pour les amoureux et les connaisseurs du genre chicagoans il s' avère que les choses ne sont pas si simples. On précisera aussi que l' une des premières artistes électro et d' avant-garde a s' inspirer de la rythmique Footwork et à le revendiquer n'est autre que Laurel Halo, proche de Lopatin. Les rythmes fracassés et l'utilisation de sample elle aussi proche de la collision chez OPN ont certainement été influencée par la découverte du style par le bon Daniel puisqu'elles n' étaient pas présente à ses débuts. Ce disque n'est pas une collaboration artificielle ou simplement incongrue. L' histoire en l' atteste. Si "Smoke dat green" avec Taso est du footwork de très haut niveau on peut tout de même citer "Fukk it up" avec Manny et Taye comme étant le maillon faible des huit titres. On retrouve en effet un peu tous les travers et le sur-place du Teklife post-Rashad d'il y a un an. Une recette devenue trop facile pour ses génies, bref on s' emmerde un peu. "Lotta A$$" souffre un peu des même tares mais fini par passer un peu plus. Mais si il faut décerner en conclusion le titre de joyaux d'un disque qui est déjà l'une des réussites footwork de 2016 et ce un titre sans apport de Lopatin c' est bien à cette merveille de "All INN" qu'il se doit d' en appeler. Une pure rythmique footwork se voit servir de fusée à une navette analogique nous emmenant planer dans des paysage à la fois lugubres, futuristes et limite dystopique. Planer à 160 Bpm. Drôle de sensation. Ma lubie de rythme frénétique copulant avec l' éthérée commence à prendre forme. Merci à Taye de nous faire rencontrer encore une fois l' intrigante Suzie Analogue comme collaboratrice.

  • TASO ou, effet boomerang pour le footwork.

    2016 restera comme une très bonne année footwork. Je vous avais parlé de Dj Earl et de sa collaboration fructueuse avec Oneohtrix Point Never ou encore des multiples relectures footwork tirant vers le haut des titres d' autres artistes passionnés par ce genre (Factory Floor par Jlin, Oneohtrix par Earl et Jessy Lanza par Spinn et Taye). Et que dire du footwork foutraque du japonais Foodman et du retour inespéré de Dj Diamond. Mais pour être encore plus précis 2016 a été surtout comme l' année du retour en force réussi et du renouvellement de la scène originale de Chicago. Deux après la mort de Rashad il semble dorénavant acquis que le crew Teklife s' est enfin remi de ce drame et que chaque membre ose réenclencher la marche avant en se démarquant de la figure tutélaire de Rashad. Alors que le genre n' en finissait toujours pas de voir son influence mondiale grandir la scène de Chicago semblait effectivement être en état de choc. Pour en sortir il en fallait passer par la mutation. Earl et compagnie sont, soit allés voir du côté de leurs compatriotes états-uniens et des autres courants de ce pays ou bien, soit en creusant au plus profond les nombreuses pistes découvertes par Rashad. L' homme dont il est question ici opta pour une autre option. Taso je vous en avait déjà souvent parlé , classé régulièrement dans les tops de ce blog, j' ai toujours eut une affection particulière pour son "Teklife Till Tha Next Life" de 2014. Si le suivant ("Vol.2") semblait lui aussi marqué par le saut du "trauma Rashad" il se révélait aussi que Taso par son lieu de vie (San Francisco) possédait un certain recule par rapport aux chicagoans ce qui lui permettait une vision plus personnelle. Son tout récent et très bien nommé "New Start" confirme cela et Anastasios Ioannis Skalkos III nous offre un exemple parfait de l' effet boomerang en matière de musique. Tel l' arme de chasse Taso nous dévoilent un footwork lancé de Chicago pour faire le tour du monde il y a bientôt 7 ans et qui revient au point de départ imprégné de tous les paysages sonores et les manipulations rencontrés depuis. En 7 titres le footwork de Taso aborde l' art du breakbeat Jungle ("Bussin"), évoque l'influence du genre sur la scène dubstep et grime anglaise et européenne. Si les bases du genre déposées par Rashad, RP Boo et les autres sont bien là, BPM à 160, samples vocaux aigus sur-employés et art du synthé rayonnant (mais que devient Young Smoke un des grand adeptes de cette technique?) Taso réussit ici l'une des révolutions génétiques parmi les plus abouties et bluffantes. Dommage qu'il soit sorti trop tard pour être présent dans le top 2016 parce que, la place aurait été très très haute!!!

  • Teklife remixe Jessy Lanza

    Récemment Dj Earl après sa collaboration avec le bonhomme pour son propre album s' était permis un remixe génial d' Onéohtrix Point Never qui se révélait être la cerise sur le gateau. Deux de ses compères Teklife (que l'on ne présente plus tant ce collectif est omniprésent dans ce blog depuis 5 ans) ont fait de même avec une autre artiste en vue. Dj Spinn et Taye se sont attaqués au "Could Be U" de Jessy Lanza et le moins que l'on puisse dire c'est que si dans cet exercice Earl faisait dans le surplus intéressant tellement l'original était grandiose nos deux bonshommes propulse littéralement le titre de Lanza bien au-dessus de l'original question modernité. Nos deux Teklife réalise ici la même performance que celle de Jlin avec un titre des Factory Floor. Rendre le remixe bien plus intéressant que la première version. J' avais bien aimé le disque de Lanza mais comme vous avez pu le remarquer il a été classé dans le top des failles spacio-temporelles. Un peu trop rétro à mon goût sur la longueur et franchement pas assez aventureux. Peut être aussi qu' à force de la voir s' afficher partout avec son t-shirt Teklife et clamer partout son amour pour le footwork et Holly Herndon j' espérais un grand chambardement footwork et expérimental dans son électro-pop et son r'n'b. Qu' à cela ne tienne, Spinn et Taye viennent de nous offrir l' étrange et l' aventureux tant espéré chez la Canadienne et ceci est d' hors et déjà dispo sur un ep de remixe de cette dernière. Autre pépite présente à choper car fort bien modernisatrice d'une oeuvre de Lanza, le titre remixé par DVA. Bref Jessy, je t' aime bien mais si tu pouvais la prochaine fois filé la prod de ton disque à ceux-là plutot qu'au gentil mais rébarbatif et nostalgico-gaga Jeremy Greenspan des Junior Boys ça nous ferait le plus grand bien.

  • SKY H1, beauté belge.

    Je sais très peu de chose sur Sky H1 si ce n'est que la découverte de son premier ep s' apparente à un énorme coup de coeur. Un son moderne au service d' une musique majestueuse et sensible piochant un peu partout dans ce que DWTN aime actuellement. Cette belge réussit dès la première tentative. Le peu qu'il est facile à glaner au sujet de cette jeunette c'est sa proximité de la clique Bala, un collectif auquel appartient l'une des découvertes de 2015, l' anglo-chilien Kamixlo (classé dans le top ep du blog), Endgame et probablement Lexxi (déjà vu chez Elysia Crampton). Une compilation des artistes Bala parue en Juin avait déjà vu mes oreilles être attirées par un titre de la Belge absent du ep. Compilation dispo ici dans l' article sur Kablam. Que Sky H1 ait signé sur le sous-label Codes créé par Visionist avec PAN n'est pas surprenant. Il s' agit bien de Grime ambient et dystopique comme chez l' anglais mais pas seulement. Un aspect vaporeux et des voix plus présente la distingue. Mélancolique mais moins lyrique. Sur certains titres un effet hypnotique sournois apparaît et vous vous retrouvez à planer et onduler. Il y a chez elle un sens de la retenue remarquable. Donc encore une fois Codes fait très fort et se hisse au niveau de PAN version ep uniquement. Kamixlo et sa tuerie "Demonico" en 2015, Ling et son "Attachment" en Février et aussi classé dans le top mi-annuel et enfin ce "Motion" bruxellois. Je ne peux que vous recommander de guetter chaque apparition de ces pochettes si caractéristiques symbole du label. Et encore plus de suivre de très près cette nouvelle arrivée dans l'univers de la musique moderniste. L' explosif "Demonico" de Kamixlo Ling

  • MENZI, déflagration dark du Gqom.

    Autant le dire tout de suite, Menzi en matière de Gqom ,voir également dans tout ce qui touche les dancefloor mondiaux, a littéralement plié le game pour l' année à venir ! Et pour cela, il lui aura fallu un seul ep d' à peine 6 titres. Je vous l' avais annoncé (ici). L' annonce de son premier ep était devenu LE buzz pour quiconque connait le courant Gqom et sait à quel point le label Hakuna Kulala est devenu le label phare en avant garde musicale. "Impazamo" est sorti le 10 avril et depuis votre serviteur ne s' en remet toujours pas. Menzi Shabane est originaire du canton d' Umlazi dans la banlieue de Durban, épicentre de la scène Gqom qui se propage à travers les dancefloors mondiaux depuis 5 ans et dont je vous parle depuis si longtemps (ici). C' est l'un des pionnier de la scène puisqu' il avait déjà été croisé au sein du duo Infamous Boiz et qu 'il apporta à de nombreuses occasions ses talents de producteurs à des gloires locales. Son nom circulait mais jamais en terme de sortie discographique sérieuse. Le label Gqom Oh! était carrément passé à côté sans que cela n' amenuise l' importance que ce label possède dans la propagation du Gqom et la découverte de ses talents. A vrai dire et au vu du gqom brut et originel produit par le label, avec ses sons de percussions bruts et hypnotiques fabriqués sur des boites à rythmes bas de gamme , Menzi n' y a pas vraiment sa place. Par contre, et cet ep le prouve parfaitement, seul l' ougandais Hakuna Kulala et ses velléités futuriste et avant gardistes était l' antre idéal. Tout comme les artistes présents chez Hakuna Kulala Menzi pratique le déconstructivisme quand il s' agit de composer. A l' instar de Slikback avec un large panel de style et courant électro allant du breakbeat en passant par le footwork et le Kuduro, Menzi dissèque quant à lui le Gqom pour mieux le renouveler et le plonger dans un bain cyberpunk. Encore une fois on peut parler de Deconstructed Club au sujet d' un artiste en avance tel Menzi. Les même techniques, les mêmes manières et quasiment les même effets sauf qu' avec ce disque le Sud Africain obtient l' équilibre parfait entre le Post-Club pas toujours dansant et le Gqom qui a fait ses preuves pour cette activité. Le premier morceau qui donne son nom à l' ep commence avec une intro cinématographique digne de Rabit ou Chino Amobi produit par Lotic ou Arca puis la rythmique entre en jeu et on se retrouve en plein territoire Gqom. Comme dans le post-club et chez Hakuna Kulala Menzi apporte un soin particulièrement méticuleux à l' élaboration sonore. Soin bien moindre dans la version brut de décoffrage présente chez les artistes GQOM Oh! et l' ensemble de la scène même si chez les concurrents du label Goon Club Stars les Rudeboyz et Dj Lag on a par le passé constaté d' énormes progrès en la matière. Il y a également d' étonnante similitudes entre ces manières et le tout récent chef d'oeuvre de "Rough Kuduro" de Nazar (voir ici). Au delà de la profondeur et du travail effectué sur les sonorités c' est le parfum post industriel qui rapproche tout ces artistes malgré les kilomètres les séparant. "Impazamo"propulse le gqom dans l' ère post -indus lui apportant une connotation dramatique et effrayante . Attendez-vous à être terrifié par des cris venus de nul-part en pénétrant dans les ténèbres d'une usine en ruine afin de participer à une cérémonie de chamanisme hypermoderne. Les nouveautés apportées au Gqom par Menzi ne manquent pas. Les voix de "Minimal Surge" intensifient encore plus la tension instaurée par le premier titre. Des voix malmenées et possédant un affolement fortement communicatif. L' utilisation de motifs drone dans "Underground Abaphansi" atteint elle aussi une force rarement croisée chez ses prédécesseurs de Durban. Et que dire du voyage trans galactique que le Gqom subit avec les deux tueries "QGM Dance" et "Zulu Warior". Il n' a jamais atteint un tel niveau dramatique, une tel explosion sonore. Le Gqom se fait Noise comme jamais et on serait pas surpris qu' un Vatican Shadow nous en balance en plein milieu de ses set Indus-Techno. C 'est sur ces deux titres que l'on repère les fils qui relie l' africain du sud à l' angolais Nazar. Entre les deux champs de guerre on croise une vieille connaissance en la personne d' Ecko Bazz sur "GQOM Terra" pour ce qui apparait une vraie-fausse accalmie. On ressort de cet ep anéanti mais avec la seule et puissante envie d'y retourner. Menzi? Le virtuose qu'il manquait au Gqom.

  • HYPH11e, NAHASH & SVBKVLT: l' Asie conquiert les dancefloors du futur, après l' Afrique.

    Voici enfin venu le premier album de Tess Sun aka Hyph11e. Et comme prévu c' est un cataclysme qui va ravager les dancefloors mondiaux. Après l' Afrique et le binome de label Hakuna Kulala/Nyege Nyege c' est au tour des déjà repérés par ici SVBKVLT de Shangaï de bousculer la cartographie des dancefloors avec pour étendart le "Aperture" d' Hyph11e. L' Europe est à la traine et on va franchement pas pleurer mais plutot laisser les échoués du rétro sombrer. Occupons-nous plutot de ces asiatiques et de la belle chinoise qui propulsent les dancefloor dans le futur. SVBKVLT, un label avant gardiste à la conquête du monde L' an dernier SVBKVLT s' est invité en bonne place de notre top Label. Bien au chaud à côté d' Hakuna Kulala et Nyege Nyege. Et pour cause. D' abord parce que ce label a des liens étroits avec les génies africains mais pas seulement. Comme les deux autres il est devenu l' un de mes fournisseurs officiels en matière de musique moderne et futuriste. 2019 a donc vu SVBKVLT devenir un habitué de DWTN et le top album n' y a pas échappé avec la présence des efforts de Gabber Modus Operandi et 33EMYBW. Deux gigantesque claques où le gabber, l' IDM et le footwork se voyaient fourvoyés par les sales manières Post-Club et la Jungle avec le Grime rajeunir à vue d' oeil pour le meilleur et surtout une fraîche originalité . Progressivement le Gqom et le singeli vont taper l' incruste dans les playlists et les productions des asiatiques. Et ça aurait pu être encore plus beau si seulement votre serviteur avait eu le temps de pondre un top compile. SVBKVLT avait en effet sorti son essentiel "Cache01", une compilation assommant la concurrence par sa richesse et sa diversité. Mais d' où vient SVBKVLT ? D' abord ce fut un club devenu légendaire, le Shelter de Shangaï. Situé dans ancien Bunker anti-nucléaire le Shelter était managé par un type venant de Manchester, Gary Williams. Et oui brave gens, il y a toujours un type de Manchester dans les bons coups cités par ce blog. Question de culture et de feeling. Et bien sûr l' anglais et ses potes asiatiques ne tardèrent pas à fonder un label. En 2016 la belle aventure du Shelter commencée par des soirées Dubstep cessa et laissa place au ALL dans un autre endroit de Shangaï. Pendant ce temps-là SVBKVLT grossissait délaissant le Grime et le Dubstep pour devenir un repère en matière de Decobstructed Club/Post Club. A partir de 2018 les choses devinrent vraiment sérieuses avec les ep d' Osheyack, 33EMYBW et de Zaliva-D. La Chine ne fut plus une destination aux seuls attraits exotiques en matières de dancefloor mais réellement une boussole avant gardiste à surveiller de très près. 2019 sera donc l' année tournant avec les albums de 33EMYBW et des Indonésiens de Gabber Modus Operandi. 2019 sera aussi l' année du rapprochement inattendu entre les trois plus grandes écuries en matière de musique dancefloor du futur. La Chine et l' Afrique, une histoire qui s' écrit aussi via l' économie par une nouvelle colonisation qui ne veut pas dire son nom mais l' histoire dont il est question ici est évidemment le bon côté du rapprochement de ces deux peuples éloignés géographiquement et culturellement. Les artiste SVBKVLT se mirent donc à trainer au festival Nyege Nyege et très vite rencontrèrent les artiste du label frere Hakuna Kulala. Deux ep collaboratifs virent le jour. "Slip A" chez Hakuna Kulala avec Slikback, 33EMYBW, Osheyack et Yen Tek, puis pour SVBKVLT "Slip B" avec toujours Slikback et Hyph11e. La Playlist DWTN de SVBKVLT La surprise française de SVBKVLT 2020 chez SVBKVLT offre une sacrée surprise pour nous français. Déjà croisé dans certains DjMix de la clique Raphaël Valensi aka Nahash sauve l' honneur national en matière de Deconstructed Club/Post Club avec son "Flowers Of Revolution". Autant vous le dire immédiatement Nahash est d' hors et déjà la révélation française de cette terrible année. Une bombe faisant s' entrechoquer les genres tel que la Jungle, le Gabber, le Reggaeton ou la Drum&Bass pour les transposer dans le futur. Enfin dans un disque français il y a tout ce que l'on aime par ici. Une bombe musicale mais aussi une bombe politique. Dans ce domaine aussi Nahash sauve l' honneur. Laissons le type s' expliquer et si on rajoute que les sons utilisés par le bonhomme ne trahissent absolument ses origines en préférant aller voir ailleurs sans œillères on comprend pourquoi DWTN vient de trouver son idole frenchy. «Je lisais et regardais des documentaires sur Haïti et Cuba, et j'essayais d'imaginer ce que seraient ces pays sans aucune influence occidentale» "Les sons durs et industriels que j'ai utilisés pour parler de ce qui se passe lorsque la dure réalité du néolibéralisme prend le contrôle d'un pays qui pourrait très bien s'en passer." C' est un disque à la fois conflictuel mais aussi charmeur avec ses instants de calme. Percutant sans être assommant il vous réveille autant le corps que l' esprit. Virulent et réfléchi. Parfait pour cette époque où une forme d' autoritarisme certaine ne se cache plus. Le premier grand disque français de Deconstructed Club qui, à l' heure où j' écris, n' a toujours pas une seule chronique made in France. Le jour d' après ressemble aux tristes jours d' avant chez la critique française aussi! Nahash offre à son nouveau label un disque appelé à devenir un classique de son catalogue. Hyph11e, la bombe dancefloor 2020 Il ne faut pas faire attention à l' âge de Tess Sun, trente ans. Son assencion est assez rapide dans un certain sens. Grandi à Hebei en Chine elle débarqua à Shangaï qu' en 2015 après un triste parcours tracé d' avance par ses parents de beaucoup d' enfants chinois. Ecole, leçon de piano pour le bagage culturel obligatoire dans certaine classe moyenne de la société, université où elle découvre tardivement internet puis carrière dans une compagnie aérienne. Mais seulement voilà en 2013 la jeune chinoise se révolte face à l' autoritarisme parentale typique de la société chinoise et décide de tout plaquer pour travailler dans un studio d' enregistrement. Vers 2014 elle assiste à un Dj Mix du producteur japonais Dubstep Goth Trad et c' est la révalation électro. A peine deux plus tard le déménagement pour Shangaï et sa rencontre avec la clique SVBKVLT. La voici plongée pendant de longues nuits dans le bain Grime/Industrial/Dubstep typique des soirées SVBKVLT. A peine deux après son introduction dans l' univers électro elle se retrouve dans une plaque tournante de la Deconstructed Club/ Ppost Club alors en pleine montée de sève. Très vite SVBKLT la repèrent et tombent sur son titanesque titre "Black Pepper". 2017 voit la sortie de son premier Ep "Vanishing Cinema" et immédiatement on s' apperçoit que la crème Deconstructed Club s' intéresse à cette nouvelle venue par l' intermédiaire de remix signés M.E.S.H. et Tzusing. A peine un an plus tard c' est une petite consécration quand le radar humain en matière d' innovation et talent musicaux Kode 9 accompagné de la légende Burial la mettent dans leur mixtape Fabriclive. En 2019 avec la troupe SVBKVLT elle se rend au Nyege Nyege Festival et se lie avec les champions du coin. Immédiatement le ep collaboratif avec Slikback sort et on comprend très vite qu' elle possède une carrure de la même dimension du Kenyan résidant en Ouganda. 2020 voit donc la consécration officialisée de l' une des reines de la Deconstructed Club par la sortie de ce phénoménal "Aperture". Hyph11e démontre qu' elle est arrivé à maturation et possède un rare talent pour produire une musique où ses influences se fusionnent avec maîtrise tout en laissant transparaitre une personnalité solide et forte via un monologue intérieur sans faux-semblant. A la fois cyber-sonqiue et profondément humaine la musique d' Hyph11e charme par ce difficile assemblage de Transe diffusé à la manière d'une harpe, de breaks industriels hachés et de voix saccagées. Le gamelan n' est pas loin non plus. Demeurent depuis ses débuts cette fascination plus forte qu' ailleurs en territoire Deconstructed Club pour le footwork et la jungle. L'une des particularités d' Hyph1e face aux autres est ce sentiment d' écouter une musique par le prisme d'un stromboscope alors que les autres démontre une certaine linéarité. Les rythmes sont syncopés, irréguliers et en même temps légers, prêts à s' envoler. La thématique du trou , des angles morts de nos personnalités, semble guider de plus en plus cette artiste. Sous la première couche sonore riche semble exister un vide obscure. Avec Hyph11e et son "Departure" SVBKVLT s' affirme comme l'un des leaders mondiaux en matière d' avant garde électro et offre la dynamite moderniste pour faire sauter les dancefloor mondiaux si ce n' est nos confinements domestiques. Et Hyph11e de taper l' incruste parmi la déjà vieille garde avant gardiste féminine, Les Herndon, Halo et compagnie.

  • ANCIENT METHODS revient faire mal.

    Tiens! Je n'ai jamais écrit sur Ancient Methods. Ou si peu ! J' avais bien un peu parlé vite fait de ses supers remix (The Soft Moon sous sa patte reprend de sa vigueur perdue depuis longtemps) et notamment celui de Powell. J' ai également bien sûr abordé et classé le monstrueux ep inaugural du duo qu' il forme avec CindyTalk, In The Mouth Of The Wolf. Par ci et par là. Il est temps que Michael Wolkenhaupt ait droit de citer dans ce blog en son seul nom tant ses productions multiples me retournent systématique la tête. Vient de sortir sur Persephonic Sirens un 4 titres à la fois bourrin dark et vicieusement réfléchi. Bref, comme ce qu'il fait depuis toujours, de la techno industrielle un brin complexe. Le précédent, le juste nommé "La saignée", marquait déjà un passage à l' échelon supérieur du peloton des producteurs du genre. Le récent "The First Siren" confirme et on espère vivement un format plus long juste histoire que les projecteurs se tourne sur lui tant ce gars nous épate systématiquement. In The Mouth Of The Wolf Powell c' est déjà monstrueux, mais Powell version Ancient Methods on frise la jouissance apoplexique!

  • La terre s' arrête de tourner, nos mancuniens préférés reviennent!!!

    Depuis quelques jours la rumeur enflait mais cette fois-ci le doute est évacué et la nouvelle est tellement sûr qu' elle est encore plus belle. Les numéros un du top DWTN 2014 viennent de sortir leur dernier album. Il s' appelle "Wonderland" et on peut même écouter un extrait en streaming. Nos rois de la déstructuration annoncent un retour aux affaires plus axé sur le dancefloor que sur l' ambient. Avec ces petits vicieux ne vous attendez pas non plus à danser...tout à fait normalement. Ne vous attendez pas non plus à du revival mais plutot à retrouver de vieux souvenirs totalement déchiquetés, autopsiés puis modifiés génétiquement. Le titre "Source" avec ses faux airs jungle et ragga est déjà une véritable démonstration à l'instar de leurs eps de la série Testpressing. D' ailleurs avec eux comme avec Modern Love une bonne nouvelle n' arrivant jamais seul le label annonce pour décembre la sortie CD de l' album agrémentée des Testpressing regroupés pour la première fois. Vous l' aurez compris, on parle de l'une des formations les plus importantes de l' expérimentation électro en tout genre, les DEMDIKE STARE !!!!!!!!!

  • La Femme, bastard pop chez les sociaux-démocrates.

    Deuxième album pour ce groupe français en provenance de Biarritz. Parler de cet album sereinement se révèle difficile tellement l'emballage médiatique les concernant est gigantesque. Un emballage qui floute, qui attise, qui aveugle et divise faussement. Les réactions du publique sont tout autant révélatrices et symptomatiques. La nature même de ce phénomène est à décrire et devient ainsi passionnant par ce qu' elle révèle de notre vieux pays et des fractures en son sein. Et celà dépasse le simple domaine musicale. Des fractures cachées depuis longtemps sont devenues béantes mais certains ne les voient que par instant quand à d' autres moment ils proposent d' y remédier (via La Femme) d' une manière totalement infertile si pas contre-productive. Tout dépend de quel coté on se trouve. Parlons musique d' abord et on verra le reste ensuite . LA MUSIQUE Ce qui marque dès l' entame du disque c 'est sa production. Très propre, soignée en apparence. Un semblant de modernité. Comme l' impression que donnent certaines ressortie remasterisée de classiques du passé. "Refait à neuf". Mais cela a peut être aussi à voir avec le contenu comme on le voit plus bas. L' album est long. Très long. 16 titres. Plus d'une heure de musique. Cela me rappelle le passage du format vinyle au format CD dans les 90's quand les groupes se sont sentis obligé de remplir à tout prix le nouveau format bien plus grand que le précédent. Ce mode opératoire est vite passé de mode pour de bonnes raisons. Ils sont rares de nos jours ceux qui s' y osent. Courageux les La Femme. Mais l' exercice est loupé et comme il était facile à prévoir une sensation de vide côtoie celle de la répétition. L' état d' esprit qui nous est offert est rock et punk mais avec le vocabulaire pop et le tout dans la plus pure coutume de la chanson française avec son amour irraisonnable de l' humour et de la dérision. Une phrase dit "En France on n'a pas beaucoup d' humoriste mais qu'est-ce qu'on a de comiques". Je rajouterai "en France on a pas beaucoup de talent musicaux mais qu'est ce qu'on a de musiciens comiques". La tarte à la crème et une certaine "impertinence" cachent beaucoup de vide en matière d' idée purement musicales. Peut être un complexe d' infériorités et un abandon. La Femme est plus à classer chez les humoristes façon Dutronc ou Ferrer que chez les comiques. Mais malheureusement ils tombent aussi ou, vont être perçus, du mauvais coté. Un peu comme Katerine en son temps. La Femme apporte un petit renouveau en France. Du moins, ils offrent une rareté. On n' est pas dans une niche stylistique préhistorique bien définie (cf Jean Claude Satan et d' autres). Certains toxico de la caricature rock et de l' étroitesse d' esprit vont s'y casser les dents. Des influences un brin plus large qu' à l' habitude en France. Une érudition qui peut étonner. On va vite voir pourquoi cela n' est plus gage d' originalité ou un outil précis pour le jugement et l' appréciation. Le curseur s' est déplacé si le regard vient du passé. Cette érudition était peut-être systématiquement synonyme d' ouverture d' esprit, d'une forte volonté de changer les choses. Mais c' était il y a longtemps, avant internet. Et puis observer bien les références et les emprunts de La Femme. Les plus récentes ont plus de vingt ans! Plus vieilles que les membres du groupe et ça explique bien des errements. Parce qu' aussi le lien que ce pays entretient avec sa musique populaire dévoile par exemple une très faible érudition dans chacune des chapelles sur la musique des autres. Et encore moins une approche globale sociologiquement et géographique, intergénérationnel et sur le long terme historiquement. Une approche refusant l' intégration d' autres domaine de réflexion que celles purement divertissante. Et quand ça arrive, ça manque de pratique .Sur la longueur ce disque donne l' amer impression qu'une recette facile est répétée. Systématique. Vous vous rappelez de la Bastard-pop (ou mash-up). Cet art de mélanger des musiques bien référencées pour le plus grand nombre pour créer la surprise via des associations surprenantes et booster nos soirées. C' est à cela que me fait penser ce disque et le charme que certains peuvent lui trouver. Un certain art ni trop grossier mais aussi ni trop subtile pour que cela se voit suffisament du carambolage des références. Mais comme avec le Mash-up on est très loin de l' art et de la réflexion du détournement des nouveaux courant avant-gardistes (Vaporwave, Lopatin, Post-club, Post-internet etc etc). Le but n' est pas du tout le même et si cela l' était c' est encore loupé. Comme avec beaucoup de leur génération c' est à un véritable problème psychiatrique et psychologique que l'on est confronté. Le "Transfert". Passer de la variété yéyé à la New Wave en mariant France Gall avec les synthés ou faire rentrer au chausse pied la culture indie des 90's en plein milieu d'un hit de Plastic Bertrand ("Tatatiana") ça peut le faire une fois. Ca peut épater et surprendre. Leur art démontre une certaine intelligence et malice absente chez les bas du front mais c'est donc un art résumable en une simple recette. Recette symptomatique du déni face au Transfert. La Femme se fait ou, nous fait, parfois très très mal quand la névrose saute enfin aux yeux par des anachronismes défaisant les bonnes volonté du groupe. Un malaise prend l' auditeur quand il voit un Daniel Darc revenu des 80's déambuler dans "SON" Paris de 1980 et se mettre à parler de réseau sociaux ("SSD"). Dans "Psyzook" c'est un prénom venu d'un lointain passé et plus du tout utilisé (sauf dans certains milieux aisés adorant le vintage) qui jette le froid de l' anachronisme. Un anachronisme voulu ou pas mais un anachronisme qui trahit une certaine maladresse. A force de la jouer avec la France de Roger Giquel et Giscard (la France de Darc) pour tenter de décrypter notre époque le transfert émotionnel a accouché d'une horreur. De plus la recette a déjà été faite avant. Et les petits enfants répètent ce que leur parent avait déjà emprunté aux grands-parents. Sauf que les parents en avaient conscience. Ainsi le goût prononcé du vintage et du kitch, de toute époques ou genres (glam, variété yéyé), évoquera immanquablement des gens comme Stereolab ou même Pulp. Pulp oui, mais en moins working-class. Et puis si Darc et Jacno (moins clairement) sont présents indirectement ou pas c' est l' hombre du père des deux qui plane. Le roi de la pop française des 60's et 70's. Une ombre que des types comme Dominique A par exemple avait su éviter. Quand la pop anglo-saxonne version française va tuer le père? Il faut tuer Gainsbourg. Ou du moins son souvenir. Bruler l' héritage. Les basse de mélodie Nelson pullulent et quand la recette facile consistant à marier Gainsbourg avec des synthés un brin rétro-futuristes sensés être la nouveauté alors on tombe encore sur du déjà vu. Air ! Ce problème est typique de ce qu'est La Femme. Un groupe de la génération post-internet qui ne le sait pas ou ne l' assume pas, et en ignore (le déni) l' une de ses caractéristiques. Un groupe nourri du passé musicale disponible sur internet. Abreuvé jusqu'à l' overdose et incapable de gérer l' omniprésence du passé. Incapable de voir son époque avec SON regard plutot que celui du père et du grand-père. Si Tout désirs créatifs, de nouveautés ou d' innovation sont réels chez La femme ils sont tués dans l'oeuf. Ne penser que par la passé. Ce disque me fait penser à un autre dans un tout autre style mais qui semble avoir des similitudes dans la démarche. Le "Redacted" de Not Waving. Les La Femme puisent dans le référenciel culturel 60's et 70's pour parler de notre époque. Comme je le dis dans la chronique concernant Not Waving (par ici) l' italien fait aussi ça mais le résultat dévoile toute l' erreur et la contre-productivité des français. LE RESTE L' emballage médiatique autour de la sortie de ce disque n' est pas une nouveauté. C' est une habitude chez nos médias et l' industrie musicale (Woodkid, JC Satan par exemple). Mainstream comme underground. Cette dernière agissant comme la première alors qu'elle est censé critiquer et être une alternative. De plus les transfuges de la presse "underground" du net vers les médias mainstream sont une tradition. Il s' agit bien ici d'une caste dans laquelle pour rentrer il ne faut surtout pas faire de vague. Un peu, on est censé être dans le milieu culturel et "rock", mais pas trop quand même et le nivellement par le bas est la conséquence. Le Plan de carrière est à respecter sinon... D 'un coup tous semblent allez dans le même sens et un groupe pris au "hasard" (faux hasard mais vrai logique industrielle et commerciale) devient "Le sauveur". Et ça, ça agace un publique pas si dupe mais parfois trop résigné. "Résigné" jusqu'à quand? La grande question qui plane sur toute la société française du règne Hollande depuis quelques temps. La question que ne se posent pas ces gens-là. Ils devraient. Histoire de sauver leurs fragiles arrières. Mais le sauveur de quoi exactement? Le sauveur "de la musique" en France nous dit on. "De la musique"? "De quelle musique?" Là encore personne n'est dupe et tous savent que c' est une industrie et une classe professionnelle et sociale qui tente de sauver sa peau et un système après la révolution internet. De protéger ses acquis face au rebattage des cartes qu' elle ne cesse de stigmatiser quand elle ne tente pas la récupération maladroite. Pour qu'il y est un "renouveau", "un bol d' air frais" en art, faut qu'il y ait de la nouveauté. Un truc novateur ou révolutionnaire. Et curieusement, systématiquement, ils évitent ou loupent les opportunités d'une manière bien propice aux soupçons de tout genre. La confiance est rompu entre les critiques rocks et leur lecteurs (ce qu'il en reste). Comme pour les autres médias. Visiblement ça les gène pas eux aussi. Comme je l' ai écrit plus haut rien de "nouveau" dans La Femme et leur vision trop marquée par le passé. Tout le monde le voit et ce n'est pas qu'une question de goût. Enfin disons que certains ne veule pas trop voir ce fait évident. Les plus lucides sont justement ceux censés n' avoir pas goût ou d' érudition. La mode vintage est un exemple. Omniprésente dans la classe moyenne, elle est perçu comme ringarde chez les couches inférieurs. Regardez les baskets dans la rue. Elles disent beaucoup de choses sur le sujet de la nostalgie. Notre presse est l'une des plus fébriles du monde. L' une aussi atteinte le plus fortement de panurgisme. Normal pour un si petit monde si peu diversifié. Et le publique est à son image faute d'un vrai travail indépendant de journaliste, défricheur et ! Pédagogue. Parlez avec eux et ils vous expliqueront pourquoi La Femme ou ses équivalents. Ils vous diront que le publique français est fermé d' esprit. C'est pas leur faute et rien ne pourra changer. Cette argumentation reposant sur rien d' autres que sur un manque de courage et une acceptation des faits établis est la même sur bien d' autres domaines comme cet article de Médiapart le démontre ("Les insidieuses oeillères des vieux mâles blancs programmateurs de musique"). Article que je vous conseille juste parce que le vieux quadra, blanc,hétéro du bas de la classe moyenne que je suis s' en tire avec les honneurs via son blog. Peut être aussi parce que ce blog était une réponse et un acte face à mes pathétiques congénères. Les liens entre mon article et celui de Médiapart sont évidents. Ces vieux quadras et leurs adeptes sont tellement coupé de la société et englués dans leurs certitudes et leur culture qu'ils sont capables d' écrire des phrases pathétiques bien révélatrice de leur vision égocentrique et fausse de la France en 2016: "En effet, à l’heure actuelle, difficile de trouver un groupe, qui plus est chantant en français, capable de fédérer un public extrêmement large et hétérogène, qui va des lecteurs des Inrocks aux auditeurs de France Inter en passant par les blogueuses mode, les loubards 2.0 qui vouent un culte à Born Bad Records ou les publicitaires français à la recherche d’ambiances sonores bon marché." Bravo Goûte mes Disques et on s' interrogera sur ce qu'ils entendent par "public extrêmement large et hétérogène". Se rendent-ils comptent qu'ils ne parlent que d' à peine 5% de la population? Le reste ne compte pas visiblement. Ou si peu. Le mâle blanc programmateur ou journaliste est celui qui commande et qui a le pouvoir. Partout. Sa politique dans le mainstream est ultra-libéral et néo-conservatrice. Quand ça peut marcher et se payer une aura pseudo de gauche culturelle on suit les autres (Libération sous la plume d'un transfert carriériste de The Drone, cf juste après) . Dans le faux underground mais vrai regroupement de poseur c' est conservatisme et communautarisme religieux, guettoïsation voulu et assumé stupidement selon sa religion. Une religion pas monothéiste mais bel et bien "snobiste" . On aime la marge quel qu'elle soit. Enfin celle qu'on connait et digéré. Mauvaise ou bonne. Et quand on s' aperçoit que les chouchous d' hier sont un peu "vendus" ou juste acceptés par les vilains/les autres, alors fatalement on peine à assumer le fait que ses choix reposent sur pas grand chose à part une pose rebelle et des goûts souvent réacs (The Drone). Et on s' en va trouver une nouvelle marotte pas si éloignée que ça de la précédente (en ce moment c'est Jacques pour certains). Dans le pseudo underground majoritaire, celui qui porte à présent La Femme aux pinacles, leur politique a tous les attraits de cette utopie irréalisable et faux-cul qu'est la social-démocratie. Le si petit monde de la pseudo presse underground et de l'industrie est peuplé de Hollande. Une dénonciation mais non remise en question d'un système en place dans les actes malgré les promesses. Une minorité fatalement coupé de la majorité et agissant à contre-courant de l' histoire en marche avec le passéisme inné de ceux qui ont peur du futur pour leur place. Et comme il y a mensonge alors on en fait des tonnes sur sa politique et les effets d' annonce (leurs choix sur La Femme), "La Femme est l' avenir du Rock". Quitte à fausser le débat avec une formulation tapageuse et floue car jugée "hors sujet" par un publique manquant cruellement d' éducation et d' érudition en la matière. Et qui est censé remédier à l' inculture si ce n'est les même journalistes et programmateurs. En même temps mes fréquentations m'ont amené à constater que les plus cultivés et ouverts sont souvent les simples fans de musique restés tout aussi fort curieusement éloignés de ces professionnels de la profession. Chez ce vieux quadra tout ce qui n' est pas vendable et irrémédiablement trop critique du système, qui ne vient pas de son milieu sociale et culturel, tout ce qui est trop neuf pour qu'il puisse se faire un avis et comprendre avec son regard du passé. Tout ça, ne compte pas. Culture post-internet , footwork, gqom de Durban, bass-music des cité anglaise, électro de Lisbonne, artiste revendiquant leur ethnisme en une critique post-colonial ou anti capitaliste (Elysia Crampton). Tout ça est moins important que la millionnième relecture des Smiths, des Clash ou de Gainsbourg. Moins important que les artefacts innofensifs de la culture rebelle blanche d' autrefois (le garage rock). Moins important que la énième nouvelle pépite hip hop américaine bien assimilable rapidement par le système. Le rap est au fan indie blanc ce que le "copain arabe" est au raciste. Moins important que la house dansable en festival. C 'est fatalement moins vendable. Moins "important". Du "sous genre". Marrant cet emploi de "sous" pour désigner des choses de moindre importance par des gens se revendiquant de l'underground. CONCLUSION Alors oui La Femme est un groupe important en cette rentrée 2016. Important non pas parce que cette oeuvre musicale peut favoriser ou décrire correctement un mouvement sociétale général, mais parce qu'elle dit beaucoup sur une infime partie de cette société. Celle qui a le pouvoir. Celle qui malgré ses revendications ne cesse de tout bloquer, de tout mépriser et de jouer le jeu d'un système qui le leur rend bien. Les Laurent Pujadas de la musique et leur nivellement par le bas. Bien sûr que La Femme "c'est bien foutu", mais cela n' apporte rien, tout au plus un divertissement de plus. Bien sûr que tous les critique musicaux et acteurs de ce petit monde ne sont pas comme je l' ai décrit. Mais si peu, et si mal organisés. Et si imprégnés eux aussi de cette triste époque au système tant omniprésent. Beaucoup de ceux dont il est question vous diront que cette "Nouveauté" tant recherchée par moi même et quelques autres n' existe pas et que ceci explique cela.Elle existe. Même en France. Mais c'est vrai que pour la partager il y a un gros travail de recherche, de volonté et de pédagogie pour rattraper des années de nivellement par le bas, d' obscurantisme capitaliste et de domination par ces "mâles blancs, hétéros ...".Deux exemples. Des gamins français qui adorent la même musique "NOUVELLE" que je défends inlassablement dans ces pages. Des gamins avec d' autre références que les vieux quadras et leur laquais.Une musique post-internet qui est tout le contraire de celle passéiste des La Femme. Qui parle de son époque. Qui s' approprie le passé pour faire du neuf.Ils s' appellent Aprile avec son label Permalnk et ses soirées Bye Bye Ocean pour l'un. Il cite Oneohtrix Point Never, la vaporwave de James Ferraro et l' uk bass teinté de footwork et de post-internet des Night Slugs et du Fade To Mind de Jam City. Il cite mais ça se sent aussi dans sa musique et ses choix qu'il ne s' agit pas d'une pose. L' autre c' est NINJA SWORDS, fan de la clique Janus, de NON et probablement d' Elysia Crampton, de ces nouvelles musiques que certains vieux cons dénigrent si rapidement ( par la ) en nommant pour proposer une "vraie" nouveauté, Autechre !!!Le futur existe, même en France.Faut-il juste le vouloir et oublier le passé.

  • CHAI, japonaiserie indie-pop tout sauf niaise. Et ne leur dites surtout pas qu 'elles sont "

    Par ici on ne vous a pas fait le coup de la J-Pop. Si on aime la pop sans se pincer le nez tel un garagiste neuneu à œillères on ne va pas pour autant remplacer ouverture d' esprit et besoin de fuir le conformisme anglo-saxon par une envie facile et ambiguë d' exotisme. Un désir d' exotisme franchement putassier et pervers utilisé souvent par certains critiques enlisé jusqu' aux oreilles dans la nostalgie-gaga et les déguisements sociétaux et culturels. Au risque parfois d' enjoliver une musique variétoche bas de gamme et faussement "fraîche". Le groupe dont il va être question c' est du solide. Pas du gnan-gnan pour geek niais. Ça a le goût du Canadry Dry version à la fraise pour fifille. Ça a le goût, l' apparence, l' emballage mais à l' intérieur c' est bel et bien de l' alcool fort coupé à de l' acide. Un truc à vous retourner la tête et ses a-priori et voir la vie rose. A espérer plutot qu' à s' anesthésier la cervelle. Chai est un quatuor japonais de Nagoya qui a commencé à faire vraiment parler de lui depuis 2 ans, date de l' un premier album "Pink". Contrairement aux niaiserie J-Pop et l' historique indie de leur nation Chai évite deux travers. Le premier, elles ont un sacré savoir historique et ce dans bien des styles musicaux. Très grande diversité. Si il faut trouver un squelette on parlera d' un goût affirmé pour la Dance-Punk des Lizzy Mercier Descloux et autres Liquid Liquid (surtout sur "Pink") mais dans une version postérieure aux relectures indies de la New Rave. Reliquat d' un probable amour adolescent de ces filles pour Cancei De Ser Sexy, Klaxons ou les indolores Datarock. Si il faut imaginer les changements survenus depuis "Pink" et la montée en puissance de leur compétences en décrassage d' oreilles l' effet que Chai provoque peut s' imaginer tel des Crystal Castles en mode pop ou Late Of Pier en moins électronica. De plus elles ne sont pas restées enfermées dans l' underground et leur velléités pop/commerciale reluquent sur les succès commerciaux de Gorillaz ou de NERD du dorénavant devenu affreux, Pharrell Williams. En parlant de Pharrell Williams on peut aborder à présent le deuxième travers évité par les Chai. Le revival facile. Et oui, Pharrelle Williams n' aura fait que ça en définitive, en solo comme avec les papys nostalgico-gaga de disco que sont les vieux Daft Punk. Comme d' habitude l' une des recettes employée est la diversité des influences et leur réappropriation franchement originale. Chai ressemble à un groupe de garage rock qui n' hésite pas à jouer du synthé et ne reste pas le cul posé dans son garage fétide propice à un entre-soi nauséabond. Chai offre donc une originalité qui défie un petit peu l' art japonais et musicale de la relecture sâge des oeuvres des maîtres du passé. Spécificité japonaise qui consiste à d' abord savoir imiter à la perfection les illustres aînés puis après, trouver son propre chemin et enfin faire ressortir son identité propre. Les Chai affirment clairement leur différence là où un moribond James Murphy ne fait que singer de plus en plus grossièrement depuis 10 ans. Et en plus le gros Murphy est même pas japonais! Mais avant de poursuivre une description purement musicale il faut aborder ce que cache leur pop javellisée à l'underground du passé. Et oui parce que là se niche l' autre secret permettant aux Chai de ne pas tomber dans le revival nostalgico-gaga bas du front des garagistes ou autres. Je vous ai prévenu, pas de J-Pop niaise ici. Pas de Girls band gentillet monté de toute pièce avec grand renfort de rats de studio. Parfois je me demande d' ailleurs si certains groupes indie à guitares tellement interchangeable ne partagent pas plus de traits communs avec les Spice Girls qu' avec ceux dont ils se réclament. A vérifier à la Route du Rock 2019 où à Primavera pour les courageux. Revenons à l' Asie. Souvent derrière les formations japonaise encensées par une presse aux aboies en quête de cheval de Troie en matière d' ouverture d' esprit exotique il y a un conformisme et une vision misogyne franchement inexcusable. Vous voyez j' espère ce que je tente de décrire. Ces bidules tellement too much et mimi mais qui dévoile une espèce de fétichisme aux relents vraiment nauséabonds comme la culture nippone peut parfois en être porteuse. Les Chai le disent haut et fort. Ce qu' elles détestent c' est la culture Kawaii. Ce goût du mignon qui cache/gâche tout une partie de la culture populaire japonaise. Elles annoncent vouloir faire du Néo-Kawaii et préférer plus que tout une certaine forme d' individualisme et d' indépendance aux relents de patriarcat conformiste du Kawaii originel. Pour casser un système ou une mode rien de mieux que l'infiltration afin de le foutre en l' air de l'intérieur. Les Chai détournent les codes en leur faisant subir un gavage de maximalisme typiquement underground. Les voix deviennent exagérément stridentes jusqu' à en décaper leur bagage bubblegum Pop 80's et 90's. Ecouter le récent et vicieusement intitulé "Punk" par rapport à ses fortes senteurs pop perverties rappelle au vieux cons que je suis une sensation similaire ressentie dans les 90's, la claque Maximaliste rock-pop des Supergrass. C 'est exubérant jusqu' à en devenir pervers et ici, c 'est dans le bon sens. On est loin d' un maquillage "indie" "rock" ou post punk occasionné par un producteur de variétoche malhonnête. Dans cette quête de l' accroche pop tout en affichant clairement ses habitus et origines indie, tenter de taper l' incruste dans les charts de tout poil, un petit truc clairement Britpop. La Britpop fut énorme aux japons. Bien plus que par chez nous jusqu' à en propulser sa version passéiste niponne au haut des charts nationaux, Cornelius. Mais si je pouvais continuer les rapprochement entre Chai et leurs illustres aînés compatriotes jusqu' à citer Pizzicato Five en plus de Cornelius je me dois de vous affirmer clairement ma préférence pour les filles de Chai. Chai n' est pas une lubie ou un passe temps trop mimi. Il y a quelque chose de vraiment profond et contestataire dans leur musique et l' auditeur ne doit pas rester bloqué sur leurs tenues de scène identiques et leurs chorégraphies tellement clichés. Chai vient de nous offrir en à peine 10 titres jouissifs et vindicatifs le plus parfait des disques d' indie pop printanier pour la saison 201-2019. Voir plus. Un miracle tellement les dernières réussites en la matières sont rares. Peut être citons Let's Eat Grandma récemment tout comme The Go! Team pour les 00's et Supergrass pour les 90's.

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