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DANCING
WITH
THE
NOISE

Nico

APOCOPE, Dissection de la Pop agonisante pour une renaissance.


ELVIN BRANDHI

Parfois certains label ou artistes facilitent franchement la tache au chroniqueur. Si certains n' expliquent pas laissant leur oeuvre vivre d' elle même et nous faire faire le job ou que d' autres embobinent et en font des tonnes sur souvent du vide il arrive que d' autres décrivent et expliquent parfaitement ce qu' ils ont voulu créer. Le label anglais C.A.N.V.A.S. appartient à la dernière catégorie. Pour bien comprendre à quoi nous avons à faire avec leur deuxième compilation il suffit de lire leur dossier de presse.

" Apocope est un geste quelque peu blasé, échoué et désorienté mais provocant et plein d'espoir, s'efforçant de redéfinir le domaine du possible. Ce n’est ni une tabula rasa, ni une rupture nette avec le passé, ni une nostalgie. Apocope remodèle la langue vernaculaire pour créer un espace de respiration pour une époque à bout de souffle. Il révèle et reflète le traumatisme d'une génération en proie à la stase culturelle et aux conflits, laissant échapper du sang meurtri."


C 'est exactement ce l'on découvre dans cette compilation nommée "Apocope". Même le titre devient une évidence. Une apocope désigne les abréviations ne gardant que la première syllabe la plus part du temps. On peut rajouter qu' au fil du temps certains linguistes se sont aperçus que les Apocopes par leur utilisation rajoutaient des sens (cachés ou pas) aux mots originaux. Ainsi dire "resto" au lieu de "restaurant" indiquait bien plus de chose sur la personne le prononçant ou ses intentions. Cette compilation traite et agit tel des apocope musicaux et plus particulièrement de la Pop music au sens large qui bien souvent agit justement elle aussi comme des apocopes car elle signifie bien plus (politique, société, mœurs etc etc) que originellement. Ainsi dans "Apocope" les artistes nouent des liens étonnant entre des genre apparemment éloignés et dévoilent justement l' art de l' apocope qu' ils partageaient. Un peu comme si sous les couches de peintures apparentes et différentes on s' aperçoit que les premiers choix des différents peintres était les même, les motivations similaires et les intentions égale malgré des résultats différents. Il s' agit bien sûr comme souvent dans ce blog d' une musique expérimentale pratiquant la déconstruction pour atteindre une certaine réinvention. On peut encore parler de Deconstructed Club mais au fil des 8 titres on semble naviguer constamment entre le Noise, le Post-Indus, le Drone, la musique concrète et que sais-je encore. A ces courants et leurs sales manières on retrouve d' autres courants qui y sont confrontés et ne s' en remettent pas. La Pop, le shoegaze, le Rap ou encore de la musique de chambre. Si le label et le collectif d' origine est situé à Londres C.A.N.V.A.S. comme de plus en plus d' autres offre à écouter des artistes venant de partout. Aux côtés des originaux tel les Irlandais Lugh O' Neill et Olan Monk, ou la déjà repérée et aimée par ici pour son Ep "Shel Life" en 2019 Elvin Brandhi, des gens résidant à Bruxelles tel Billy Bultheel croisé sur le "Faust" d' Anne Imhof, en Indonésie avec une autre tête connue en la personne d' Hulubalang des fêlés de Gabber Modus Operandi (ici), et bien évidemment un contingent oriental avec l' égyptienne Nadah El Shazly et le Jordanien Bashar Suleiman.

Nadah El Shazly qui par sa seule présence confirme les ressemblances évidentes et les liens entre le projet Apocope et une autre compilation dont je vous avais déjà parlé il y a quelques temps, "This Is Caïro. Not The Screammers" (voir ici). Et des liens avec d' autres habitués de DWTN on en découvre encore et encore. Nadah El Shazly est une habituée du Nyege Nyege festival tout comme Elvin Brandhi.


Il ne faut pas avoir peur de l' ambiance souvent étouffante, complexe et industrielle de l' ensemble. Bien sûr que la guitare et les manip de sample de Leisha Thomas aka Alpha Maid vont intimider les accro de l' Indie Lo-fi mais ils vont aussi découvrir une version nouvelle de leur courant préféré. Et que vont dire les fans de My Bloody Valentine quand Olan Monk les évoque tout autant que Salem et la WitchHouse sur des paroles en gaélique? Billy Bultheel traîne le lyrisme d' Arca là où même ce dernier pourtant si courageux n' oserait y aller quand Alvin Brandhi réussit à exploser encore plus le chaos sonore déjà bien gigantesque d' Amnesia Scanner. Quant à Nadah El Shazly et Bashar Suleiman ils confirmeront ce que les Zuli, Msylma et 1127 entre autres nous avaient déjà laissé penser. L' Egypte et la péninsule arabique sont à la pointe de l' avant garde tout comme cette prometteuse compile et label à suivre absolument


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