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Nico

Oneohtrix Point Never, disque résumé d'une oeuvre gigantesque.


Plus de 13 ans de carrière, près d' une vingtaine d' album si on compte certaines collaborations, les différents pseudos et les BO. Et le temps qui fait son oeuvre, inexorablement. Qu 'avait-il encore à nous dire le bon Daniel Lopatin si vénéré par ici depuis les débuts de ce blog? Lopatin est quelqu' un d' intelligent et de lucide. Il sait qu' il a entamé un tournant décisif dans sa carrière depuis 2017 et la BO "Good Time". Avec le récent "Magic Oneohtrix Point Never" il semble confirmer qu 'il partage avec bon nombre de ses fans historique le constat. Va falloir du changement tant ce disque évoque l' arrivée au bout du merveilleux chemin de traverse entamé depuis longtemps. Alors on dira juste que ce disque est le "vrai" regard en arrière sur les magnifiques et novateurs paysages sonores qu' il nous a offert depuis 13 ans. On peut y voir comme c' est le cas depuis "Good Time" une pause dans une course effrénée créative. Une pause qui semble s' éterniser tant l' homme nous avait habituer à une grande vitesse d' évolution . J' écris "vrai" parce que le disque somme de ces années-là aurait du être "Age Of" mais que voulez-vous, Lopatin n' a pas pu s' empêcher d' innover encore un petit peu dans son art. Plus pop et surtout saupoudré d' une énorme couche Baroque.


Alors il va être encore question d' oubli, de la nostalgie et de l' étrange façon dont nos goûts et nos souvenirs musicaux se construisent. D 'une volonté diffuse de ne pas répéter gratuitement le passé mais en l' évoquant de participer à la construction d'un futur proche et d' illustrer le présent.

Nous allons traverser des sensations d' isolement, de solitude, mélanger le faux et le vrai. De l' histoire d'un gamin découvrant le monde à travers la radio, comme celui de James Ferraro qui percevait dans sa chambre à coucher le son à peine audible de la radio familiale. "Magic Oneohtrix Point Never" c' est bien évidemment ce retour sur les courants de pensée et genres musicaux dont Lopatin est une pièce centrale. Un catalyseur si ce n' est un génial investigateur. L' Hypnagogique Pop, l' Hauntology, le Maximalism la Vaporwave et la Deconstructed Club/Post-Club. Tout y est comme le dit si justement le bonhomme:

"(...) Pop baroque maximaliste avec des paillettes athmosphériques" Les affinités pop sont encore plus présentes que dans "Age Of" et ce qui est en soit l' un des éléments qui peut rendre ce disque un brin décevant pour les fans historiques amoureux d' innovations et de remises en question. Non pas que Lopatin fasse fausse route en tâtant de la pop par opportunisme après des années d' underground et de musiques plus complexes mais parce que du Oneohtrix Point Never à la sauce pop ça a déjà été fait. Mais pas par Lopatin himself. Son influence a été tellement immense et rapide que nous en avons déjà entendu du OPN dans le mainstream et bien d' autres courants tout autant novateur que le bonhomme.

Et puis il y a aussi un autre élément lié à la pop qui peut expliquer la déception des fans originaux bien habitués aux concepts développés par OPN et le quiproquo qui semble se développer voir s' accentuer chez les autres. Je l' avais déjà évoquer au sujet de John Maus (ici) ou d' Ariel Pink. Le fond de pensée critique et de réflexion provenant de Hypnagogic-Pop, de la Vaporwave ou proche de L' Hauntologie aurait tendance à se dissoudre quand il est confronté ou mélangé à certains traits caractéristique de la Pop. En résumé ces trois courants semblent voir la forme Rétro-Vintage éclipser le fond franchement pas passéiste.

Finalement le seul tord de Lopatin depuis son virage plus "mainstream", "plus abordable", est seulement d' avoir été un brin en retard par rapport à son importance et son impact chez ses contemporains. A sa décharge faut dire qu' il était parti tellement loin sur les chemins de traverses créatifs qu'il n' avait plus en vue les autoroutes où son nouveau pote The Weeknd et tout une pelleté de suiveurs faisaient retentir leur goût commun pour la synth-pop 80's sur les ondes mondiales. Le clip du titre "Lost But Never Alone" l' illustre parfaitement tant l' imagerie 80's Vaporwave et Hypna semble avoir été mille fois vue avant que l' un des rois du courant nous en offre un exemple. Et puis il y a aussi ses dignes héritiers, les jeunots Sophie et Arca entre autres qui ont pousser les réflexions Lopatinesques encore plus loin vers les cieux jusqu' à parfois fait évoluer ce dernier. De ce dernier disque et des précédents c' est de bien ça que l'on peut le taxer. L' élément de surprise qui faisait tant le charme et surtout la force d' impact de Lopatin a disparu et il semble à présent qu' il en a conscience. On était parti de l' Hypnagogic-Pop tendance New Age, une New Age de plus en plus modernisée, puis il est passé par la Vaporwave pour déboucher sur la bombe Hypergrunge et le CyberRock du gigantesque "Garden Of Delete". Et voilà qu' avec ce disque nous avons un peu de tout rassemblé tel une mixtape avec les derniers rajouts en date, la pop à forte connotations 80's. L' art idiotsyncratique que Lopatin avait élevé au plus haut semble n' être plus gage de chef d' oeuvre et il faut plutot se tourner vers la Deconstructed-Club pour y retrouver les sensations de surprises et de révolution novatrice. Même l' instabilité des titres si caractéristique et tellement fertile pour la réflexion semble être devenue une marque de fabrique trop attendue et moins percutante.

Mais le bonhomme n' est pas semble-t-il épuisé tant ce disque recèle encore bien de moments majestueux et troublants à faire pâlir les suiveurs. Le roi n' est pas mort. On dira juste qu 'il se repose après bien d' aventures plus belles les une que les autres.




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