On ne présente plus Sarah Davachi dans ce blog. Depuis son "All my circles Run" de 2017 cette canadienne truste annuellement les tops Albums. 2022 la voit offrir son disque peut être le plus abouti. Somme de toutes les expériences passées ce "Two Sisters" semble revêtir le costume de l' album clé d'une déjà riche carrière et peut être bien son chef d' oeuvre absolu. Pour les retardataires Sarah Davachi est une experte en orgue depuis son passage au sein du Centre National de Musique du Canada . Obsédée par les musiques classiques, médiévales et religieuses du passé elle n' a de cesse pour autant de les propulser dans le présent si ce n' est le futur. Sa carrière est parsemée de voyages spatio temporels qui finissent toujours par atterrir en territoire Ambient-Drone et classique Moderne. Des drones qui perdent vite tout dans l' esprit de l' auditeur tout sentiment de monotonie pour le plonger dans un labyrinthe de douces émotions profondément viscérale et d' expérimentation obtus. Le dernier "Antiphonals" malgré sa réussite ne m' avait pas tant emballé que ça. Une impression de simple retour en arrière après les aventures précédentes. Pire. Son statut de reine héritière de Pauline Oliveros sérieusement remis en question avec la talentueuse prétendante Kali Malone auteur du magnifique "Living Torch" plus tôt dans l' année. "Two Sisters" efface immédiatement cette impression et on retrouve la canadienne un cran au dessus. C 'est un album somme mais surtout un album qui révèle une artiste au sommet de son art capable d' une musique vu et entendu nul part. L' expérimentation a repris ses droits un très laps de temps suspendus. L' étrangeté qui accompagne Davachi depuis toujours semble avoir été renforcée alors que toute ces années auraient du l' atténuer. Davachi excelle comme jamais dans sa spécificité de brouiller systématiquement les pistes. De mélanger avec magie et maestria ce qui semblerait être opposé. Le passé rencontre le présent, un présent obscur et flippant à l' image d'une musique nouvellement devenue pessimiste et sombre. L' acoustique et l' électronique se mêlent avec encore plus de limpidité et la nostalgie se tourne vers l' inconnu. Ses Drones apparaissent tour à tour modernes ou baroques. On l' avait vu chanté mais cette fois elle invite Jessika Kenney et offre une version originale des merveilles du chef d' oeuvre d' Akira Rabelais (ici). "Alas Departing" introduit avec le traitement d' une voix fantomique un Leyland Kirby inédit dans l' univers Davachi. A force de ne ressembler à rien ni personne Davachi semble depuis ses débuts nous offrir une espèce d' Hauntology purificatrice et aventureuse sous des attraits faussement nostalgique, académique et revivaliste. Mais surtout, plus encore avec ce dernier album, Davachi nous offre l' une des plus émouvante et belle musique d' avant garde. Un baume pour le corps et les esprits ouverts et difficiles. Magique !
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