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DANCING
WITH
THE
NOISE

Gary "Mani" Mounfield
1962-2025
(The Stone Roses & Primal Scream)

Music Blog
& OTHER

JUST MUSTARD, shoegaze euphorique.

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Je l' avait déjà écrit au sujet de leur ""Heart Under" de 2022 (voir ici) , les Just Mustard ne sont pas de simples revivalistes bas du front. En perpétuelle mutation ce quintette ne cesse d' aller de l' avant sans se reposer sur ses lauriers. Troisième album de nos chouchous irlandais et encore une réussite offerte par ce groupe qui ,avec quelques autres (ici, par là ou ailleurs) , bouscule le Shoegaze jusqu' à le faire muter.


Tout d' abord le récent "We were just here" confirme le fait que Just Mustard est définitivement sorti du peloton. Peut être pas encore maillots jaune du renouveau Shoegaze mais de ces vainqueurs réguliers d' étape de montagne qui un beau jour peuvent décrocher le Jackpot. Avec le précédent plus porté sur l' Industriel ils s' étaient révélés comme de véritables maestros des textures sonores. Textures qui paraissaient réellement renouvelées face à la concurrence. Le judicieux pas de côté vers le Noise et le Gothique en plus d' autres influences provenant d' univers éloignées les avait emmené plus loin que les suceurs de roue. Je n' avais pas non plus manqué de citer le rôle probable joué par leur compatriotes, les immenses Girl Band/Gilla Band.

Le tout récent disque confirme ce talent de producteur, talent décuplé par la présence au mix du vétéran star de l' exercice David Wrench. Et si ce type se pointe une deuxième fois pour donner un coup de main c' est que ce vieux renard des studios sait qu' il est tombé sur des artistes talentueux, amateurs comme lui d' étrangeté et surtout avides d' expérimentations sonores.


Cette formation en incessante métamorphose opère un nouveau changement de cap stylistique et d' ambiance. Bye bye le sage Shoegaze des débuts et l' obscurité Noise et Gothique. Ils sont sortis des entrepôts et des souterrains pour prendre un peu de soleil. Leur brouillard Shoegaze s' est ainsi dissipé et d' ardents rayon lumineux percent de plus en plus jusqu' à éblouir et réchauffer l' ambiance. La noirceur et la mélancolie laisse dorénavant place à une douce euphorie nouvelle. Mieux. En chemin des profondeurs il semblerait que nos Irlandais se soient campés un instant sur un Dancefloor. A l' image de la chanson portant le même titre que l' album les Just Mustard peuvent vous amener à une véritable danse de Saint Guy. Sans renier leur côté obscure et doux amers pas très éloigné des premiers New Order ils semblent reluquer les us et coutumes dansants des mancuniens ou du LCD Soundsystem disco.


Les mélodies sont bien plus incisives et accrocheuses qu' autrefois tellement elles semblent avoir été le fruit d' un énorme travail et d' une volonté certaine de recherche. C' est toujours claustro mais résolument aguicheur. Peut-on parler d' un tournant plus Pop avec un talent neuf chez eux pour le crochet ? Peut être que le fait d' avoir effectué les premières parties d'un maître en la matière (The Cure) et la proximité des Indie Post Punk devenus stars des festivals et des stades (Fontaines.D.C.) n' y est pas pour rien.

Si avant ils semblaient partir d' une matière atmosphérique Ambient et ensuite y accoler un exosquelette pop leur fonctionnement s' est inversé. D' abord le squelette, les articulations et ensuite la chair.


L' auditeur est lancé sur une montagne russe émotionnel dont il n' en sortira pas indemne. Just Mustard aborde l' intérieur et l' extérieur, l' intime et l' environnement. Peut être moins violent que They are Gutting A Body of Water ils semblent eux aussi désirer d' un Shoegaze plus ouvert au monde que sur la simple introspection.

Ouvert stylistiquement aussi puisque la Motorik Krautrock pointe son nez sur "SILVER" quand "Out of Heaven" réactualise leurs passions Trip Hop déjà repérées.

Et puis il y a la voix de Katie Ball. Bien plus mise en avant elle envoute, ensorcelle et sublime l' ensemble. Plus assurée Katie Ball franchit elle aussi un gigantesque palier. Elle permet, associée aux talentueuses expérimentations portant sur les textures des autres, de porter leurs idées simplissimes de vers un maximalisme jubilatoire.


Oui avec ce disque Just Mustard ne sont plus une simple et gentille formation de plus dans l' histoire du Shoegaze. Il compense le loupé de Ride qui avait certes calquer au genre avec talent la tradition de l' efficacité Pop britannique ("Going Blank Again") mais en zappant la gigantesque culture dansante qui les avait précédé (Madchester).

Il aura fallu attendre très longtemps pour que d' autres enfants de la patrie de Saint Kevin Shields relève le flambeau magistralement de ce courant jugé hâtivement par les couillons comme mort né.









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