top of page
nico-1 bis.jpg
Music Blog
& OTHER

DANCING
WITH
THE
NOISE

Nico

COBY SEY, l' incroyable remède Post Dépression


Il y a deux sortes d' artistes. Ceux qui déboulent de nul part du jour au lendemain et enfin ceux que l' on a vu arriver en pensant naïvement qu' ils ne seraient qu' un homme ou femme de l' ombre. Vénérés ou sous-estimés et souvent affublés du sentencieux et réducteur "Pôte de l' autre". Entre le produit d' appel pour fans de ses "pôtes" et un bouche trou opportuniste. Coby Sey est bien plus que ça et rappelle par sa destinée appelée à être grandiose un autre type apparu en premier lieu dans l' entourage de mastodontes tel Massive Attack et Portishead, le brave Tricky. Et bien vous savez quoi? Cosey Sey est exactement ça . Le Tricky des 20's. Dans la forme comme dans le fond.

Coby Sey fait partie des "Pôte de...". Proche et collaborateur d' une ribambelle d' artistes adorés dans ce blog. Attention la liste donne le tournis tant elle comporte les noms de personnes parmi les plus importantes dans la musique pas comme les autres. Dean Blunt (ici), Mica Lévi (par là), Tirzah () et Klein (par ici). On l' a vu aussi tournoyer autour de la gentille Kelly Lee Owens (). Sey fait donc partie de la communauté artistique du Sud Est de Londres et le revendique jusqu' à se présenter comme l' étendard de ce mode d' action et de vie. Quand vous entrez dans son "Conduit" sorti chez les adorables AD 93 (label connu ici pour héberger Moin aka Raime, Maxwell Sterling et Pessimist ), vous êtes pris d' effroi face à ces ambiances sombres virant à la claustrophobie. Le propos fait preuve d' une lucidité cassante, le malheur est bel et bien là, mais Sey ne cesse de nous apporter la solution d' une manière ambiguë. Ce sera collectivement et solidairement qu' elle arrivera. La communauté humaine doit se resserrer pour faire face à l' apocalypse qui vient. Quite à punir peut être ceux d' en haut qui cherche par leurs (riches) moyens à s' en exclure et se retrouver entre eux à l' image de l' enclos à bourges "Golden Pit" vu à Rock en Seine (voir ici). Avec son phrasé Spoken Word évoquant fortement un Tricky chromé et non enfumé et quelques petites senteurs musicales à peine suggérées il devient clair que ce disque est encore à classer dans ce fantomatique Revival Trip Hop que nous observons depuis quelques mois. Mais comme toujours avec les coups de cœur de ce blog on est bien loin de la resucée infertile et nostalgique. Tri Hop reluquant l' Indus Post Punk suivant les pas du Massive Attack de "Mezzanine" et Tricky perriode "Pre-Millennium Tension" ? Oui mais pas seulement. Comme d' autres de ses contemporains Sey y introduit certaines choses apparues bien plus tard que le milieu 90's. Et c'est peut pour ça que l' on va pas oser l' étiquette Post Trip Hop immédiatement. "Y' a autre chose". De toute façon en interview Sey a accepté le terme de Post Grime. Manière de briser les premiers émois nostalgiques 90's et de rendre le curseur plus aléatoire afin de perdre en chemin les nostalgico-gaga se bornant généralement à une période et un courant bien précis et imperméable au reste. Coby Sey est bel et bien un enfant du Trip Hop et du Grime mais également de tout ce qui a fait l' UK Bass et la culture Dancefloor ces 20 dernières années sans parler de courant encore plus anciens tel le Free Jazz avec un saxo apparaissant régulièrement tout au long de "Conduit". Est venu le moment dans cette chronique de citer encore une fois la Deconstructed Club. Il est clair que Sey retourne le dancefloor jusqu' à y introduire l' enfer de notre quotidien Post Covid après un été écologique catastrophique et avant les solutions néo-libérales d' autruche capitaliste et destructrices socialement. Des éléments Drone et Noise comme du côté des artistes Deconstructed Club omniprésents ici colore la vision de Sey. Mais alors que chez beaucoup on ne reluque qu' un passé de loin à force de vouloir retrouver la nouveauté sonore Sey expérimente d' une façon plus courageuse et bien moins tapageuse et branleuse que le Grime auquel il va être associé en plus du Trip Hop. Un critique britannique a parlé de Boards Of Canada rencontrant Grouper. Effectivement à bien des égards il y a fondamentalement chez lui la volonté de recréer un futur avec sa solution lorgnant sur les bienfaits de la communauté et de la collectivité. Son phrasé qui évite les cris et la vocifération tel les chuchotements et l' intimité d' une Liz Harris de Grouper se marie avec l' emprunt d' élément du passé (Noise, Indus, Hip Hop, Techno, Post Punk, Free Jazz) pour évoquer un futur disparu. Oui je sais, ceux qui savent vous se rappeler de l'un des courants fondateurs du débuts 10's du renouveau artistique et politique en musique, l' Hauntology music. Et je vous conseille que trop d' aller faire un tour dans les archives du blog. Le regard vers le passé et le futur mais les pieds bel et bien plantés dans notre présents urbains à l' instar de tout ce renouveau musical anglais que l' on perçoit et supporte ici. Souvent Mancunien, Space Afrika, Rat Ensemble, Blackhaine, Iceboy Vilet ou d' ailleurs tel les déjà cités Klein, Mica Lévi et Tirzah. Tous enfants ou proches de Sir Dean Blunt. En cette rentrée 2022, qui s' annonce encore plus incertaine et catastrophique que les précédentes après un été où enfin les craintes de certains sont malheureusement apparu aux regards de la majorité, Coby Sey délivre un véritable chef d' oeuvre à la fois tourné vers le passé et novateur, brut et caressant, réaliste et porteur d' espoir, nous entraînant collectivement enfin de l' avant pour lutter et nous sauver.




 RECENT POSTS

bottom of page