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- MHYSA, r'n'b aventureux et féministe
Les apparences sont parfois trompeuses...blablablabla. Vous connaissez la rengaine. Avec sa couverture le premier album de Mhysa va certainement faire fuir les caricaturistes et les étroits d'esprits allergique à tout ce qui est connoté R'n'b. J' allais dire les blancs de classe moyenne fan d'indie music mais faudrait pas non plus que je tombe dans leurs travers de grosses feignasses. Oups! Je viens encore de retomber encore sur une caricature! Quoique. Moitié du duo expérimentateur dans la même veine que Chino Amobi en version blagueuse, Scraaatch, Mhysa auparavant connu sous le nom d' E Jane était apparu sur la désormais compilation légendaire NON Worldwide Volume 1 tant les artistes y figurant donne le la depuis (Farai, Faka, Yves Tumor, RudeBoy). Un ep déjà passionnant sorti toujours chez NON la voilà qui passe au format long mais ce coup-ci chez Halcyon Veil (La française Fawkes,Mistress, Imaginary Forces). Petit changement de boutique mais on peut dire qu'elle reste dans le même groupe tant les deux patrons (Chino Amobi et Rabit) de ces deux labels sont comme cul et chemise sur l' esthétique sonore comme sur le militantisme. Mhysa aime le R'n'b au point de le considérer comme un véritable baume contre les saletés de notre époque. Elle l' utilise aussi comme une arme. Son combat? L' asservissement méthodique de la femme noire dans le monde. Pas étonnant donc de voir celle qui s' autoproclame "Queer Black Diva & underground popstar" fricoter avec Amobi et sa clique de militant/révolutionnaires politiques et esthétiques. Si elle avoue son amour en général pour le R'n'b et ses grandes diva (Rihanna et Beyonce) et ses qualités de guérison pour l' âme elle précise un plus grand intérêt pour les voix de ses prédécesseuses (Janet Jackson et Donna Summer à laquelle elle rend hommage sur l' album). Et en la matière on peut dire qu'elle aussi est bien dotée. C' est d' abord la voix qui vous touche sur ce disque. Elle a le plus beau rôle dès l' entame. Elle ne le lâchera que par instant. Certains y ont vu un rapport dans la mise en valeur de son organe vocale avec des gens pourtant perçus comme assez éloignés comme Liz Harris (Grouper) allant même jusqu'à citer This Mortal Coil ou Liza Gerard des Dead Can Dance. Il est vrai que le travail de spatialisation par réverbération fait sur elle donne des sensations assez similaire. Cette touche de diversité dans la culture r'n'b n' est pas la seule. En plus de l' héritage gospel et soul déjà présent chez une Klein ou Tumor on se retrouve à beaucoup de chose provenant de l' avant-garde électro (Laurel Halo), de l' ambient et même du post-club de Rabit et des décharges noise d'un Chino Amobi. Ce premier disque va compter avec son agressivité et son énergie hallucinante, sa candeur rêveuse, affective et charmeuse. Assurément l'un des plus intriguant de l' été si ce n'est de l'année.
- LEILA: Essentielle réédition de son gigantesque "Like Weither".
Nous sommes au printemps 1998 (voir ici) . Très vite l' image provenant d' archives familiales de cette jeune fille sur son espèce de bicyclette trafiquée va devenir un symbole derrière lequel bon nombres d' amoureux d' hybridation musicale, de passerelle entre le mainstream vers l' underground et d' avant garde vont se retrouver. Et il aura suffit d'un disque sorti en catimini mais rencontrant très vite un petit succès critique et populaire. Un disque devenu culte mais jamais réédité depuis 22 ans. Le contexte, 1998 année fabuleuse et peut-être... bien étrange pour les millennials. Je me souviens très bien de la découverte de ce disque. Je me revois l' écouter à la fois méfiant et charmé, puis totalement emballé et addict. Quand cette fille d' exilés politiques iraniens publie son premier album votre serviteur est perplexe et curieux avant de le découvrir. Perplexe parce que son "Like Weither" est emballé médiatiquement avec le stickers "a joué avec Bjork". Bien qu' étant fan de l' islandaise déjà devenue une boussole à talents et à courants novateurs je n' en étais pas moins averti de certaines technique de vente utilisées par l' industrie musicale. L' autre motif de mes doutes était que le seul titre connu de ma part était "Don't Fall Asleep" diffusé un soir chez Bernard Lenoir et relayé avec moult battage par les Inrocks. Un titre écouté à la volée, certes très bon, mais à mon goût franchement trop dans la lignée du "Maxinquaye" de Tricky et de pas mal d' autres choses. C' est qu' en 1998 on est en pleine avalanche Trip Hop. La belle iranienne fut étiquetée très vite Trip Hop et si avec du recule on peut trouver cela exagéré il faut se souvenir que le mot Trip Hop était devenue lui aussi un stickers commercial et une béquille pour journalistes dénués de vista. Il faut également préciser que le Trip Hop s' approchait très vite de l' impasse dans lequel il se retrouvera quelques temps après. L' overdose Trip Hop approchait. Et puis il y avait bien d' autres choses débouchant sur des horizons nouveaux. Votre serviteur comme tant d' autres en ce début 98 piochait allègrement entre l' avant- garde et les vieux courants pas encore trop bégayants car revigorés à l' époque par de jeunes talents. En ce temps-là le rétro-gaga à tout va n' était pas encore dominateur malgré la Britpop passéiste et les gens adoptaient avec plaisir une posture proche du cul entre deux chaises. Le classicisme pop rock et indie d' un côté, l' expérimentation et l' innovation des Dancefloors, de l' électronique la plus obtuse et de bien d' autres courant récents alors. L' ouverture d' esprit se conjuguait au présent voir au futur et pas seulement au passé. Je découvrais ahuri la version IDM du Shoegaze avec Boards Of Canada, un jeune type du nom d' Elliot Smith faisait vibrer ma corde indie après les excès Britpop. Britpop dont Pulp plantait alors les clous du cercueil en beauté avec "This is Harcore" juste après que Radiohead eut renversé la table. Les Autechre sortaient leur grand "LP5", Mark Hollis confirmait son statut d' investigateur du Post-Rock en pleine expansion et Air développait son ambient pop d' une manière préfigurant l' Hauntology déjà bien engagée par Boards Of Canada et Stereolab. Et que dire que du tabassage Big Beat crossower des Lo Fidelity Allstars. Les passages et collaborations entre une électro aventurière et un milieu indie pas encore recroquevillé sur lui-même et le passé était monnaie courante. Et la niche stylistique très mal vue. Je ne sais plus comment je me suis retrouvé avec une copie sur cassette du disque mais je me remémore parfaitement la claque que ce fut. Je passai ce printemps à n' écouter que "Like Weather" pendant des après-midi entière. "Like Weither" et le tout aussi gigantesque "Mezzanine" de Massive Attack. Dans mon esprit ces deux disques furent complémentaires au sujet du Trip Hop. Entre une qui flirtant avec le courant allait le faire hybrider avec la Pop et l' Idm et les autres de Bristol qui le trempèrent dans l' indus et les senteurs Post-Punk les fans de Trip Hop comme moi voyait poindre une belle sortie du tunnel après l' overdose. Une claque Pop esotérique marquant un tournant loupé plus tard. Je me revoie bien ces jours-là à chaque écoutes du disque. M' interroger sur la qualité de la copie quand le premier titre "Something" s' arrête brusquement après à peine 1 minute 29. Juste le temps de découvrir le chant de Luca Santucci qui influencera profondément un Damon Albarn alors en pleine commotion post-Britpop. M' étonner devant les trésors cachés de production et le traitement de la voix que recelait ce "Don't Fall Asleep" trop vite jugé auparavant. Des voix pas loin de préfiguraient celles perçues chez Burial plus tard. Me laisser happer par le subaquatique "Underwaters" puis être cueilli par cet espèce de Soul Pop aux subtils senteurs Trip Hop qu' est "Feeling" avant que le très "Mezzanine" parce que Indus "Blue Grace" finisse par m' assommer de sa beauté vénéneuse . Et enfin, tomber définitivement amoureux de Leila par la grâce du gigantesque "Space, Love". Tu parles d' une entame de disque. Pas à la moitié, à peine 5 titres, et l' auditeur avait déjà traversé mille et un territoires sonores. Au point que 22 ans après il est toujours impossible de classer de disque. C 'est quoi au juste "Like Weather". De la pop tendance Soul/R'nB. Oui, mais pas que bien sûr. Une pop sucrée, élégante et sensuelle mais mutilée, tarabiscotée parce que parfois recouvert de l' essence poussiéreuse du Trip Hop. Parfois parce que surtout c' est le désir d' expérimentation à outrance de l' IDM qui semble guider Leila tout le long de l' album. Parti de chez Galliano et Bjork la belle fricotait dorénavant avec la crème de ce courant au point de signer sur le label Rephlex du dieu du genre, Sir Richard D. James aka Aphex Twin. Passant de la soul-pop la plus charmeuse tel Don't Fall Asleep", "Misunderstood" ou "Won't You be my baby , baby" à l' expérimentation la plus ardues tel les Breakbeats Jungle tordus virant dans le Drone de "So Low...Amen", les synthés malades typiquement Autechre de "Mélodicore" et osant la touche Baroque de "Space, Love". Et tout ça quand elle n' offrait pas le visage déconneur et taquin de l' avant garde en cassant les rites et usages de l' autoroute mainstream pop avec une nouvelle coupure du son vicieuse et perverse à souhait sur "Knew" après celle de "Something". Pour beaucoup comme pour moi même c' est l' exemple typique de grand disque Pop Ésotérique. Un machin prodigieux qui peut à la fois charmer en rafraîchissant et faire péter les cloisons emmurant l' esprit des puristes de l' expérimentation par de bonne dose de pop parfaite, et aussi, convertir les perdreaux pop de l' année à des choses plus mystérieuses nécessitant une certaine initiation. Leila a de quoi être fière elle qui continue depuis des années à revendiquer l' héritage et l' influence sur sa musique de l' un des maîtres étalon du genre, le "Sign "☮︎" the Times" de Prince . Et oui, ce n' était pas seulement une simple amitié et du copinage entre elle et Bjork qui dira quelques temps plus tard que Leila était l' une de ses plus grandes sources d' inspiration avant même ce "Like Weither". "Like Weither" en 2020. Toujours essentiel. Leila ne s' explique pas pourquoi il a fallu autant de temps pour voir son chef d' oeuvre être réédité. Selon elle Rephlex n' a possédé les droits que 7 ans donc dès 2005 n' importe qui aurait pu le rééditer. Alors pourquoi autant de temps? On peut s' interroger longuement sur le comment du pourquoi de ce loupé. Un loupé qui rappelle un autre grand disque proche de celui de Leila parce que ésotérique aussi à sa manière. Le grand et complexe "Black Secret Technology" de A Guy Called Gerald réédité qu' en 2008 et plus jamais. Mais peut-on avancer que pendant toutes ces années le statut de ce grand disque fut biaisé par ce qu'il se passait alors. Ce disque prenait le passé et le propulsait vers le futur à grand coup d' expérimentation tordue et courageuse. Et ça faut bien l' admettre pendant toutes les 00's c' était pas vraiment le kiff d'une industrie en plein rétro-gagatisme. Le passé, oui pour se blottir face à un présent de plus en plus inhospitalier mais le futur surtout pas. Alors oui aux gentils et tendres doudous passéistes qu' étaient LCD Soundsystem et les Strokes mais surtout pas les trucs tordus et compliqués. C 'est qu' en plus avec le piratage numérique fallait remplir les caisses avec du pré-consommable, pas du "bizarre". Même ceux qui avaient connu cette belle année 98 aventurière et innovatrice ont alors fini par perdre certaines bonnes habitudes tel le goût du risque en matière musicale. Une autre raison et c' est Leila qui l' avance c' est qu' elle était et pendant encore très longtemps une femme totalement libre dans ce milieu fortement masculin. Malheureusement certaines questions liées au patriarcat et au féminisme étaient encore mises de côté. Finalement que sa ressortie en 2020 soit chez l'un des labels parmi les plus remueurs et avant gardistes des 10's après les moribondes 00's n' est que plus logique et savoureux. Aux lecteurs du blog je ne ferai pas l'injure de présenter longuement les mancuniens de Modern Love mais juste citer quelques noms tout autant emblématiques par ici: Demdike Stare, Andy Stott, Vatican Shadow, Low Jack, Lucy Railton et Rainer Veil. Et que Modern Love nous a gâté. Parce que ressortir ce disque était devenu vitale mais l' agrémenter du remastering d' un maître du genre en la personne de Rashad Becker alors là, c' est le coup de génie. Pendant 6 mois, temps très long, Rashad Becker a effectué un véritable travail d' orfèvre. Remettant "Like Weither" au goût du jour grace aux nouvelles technologie apparues depuis 98 mais sans non plus trahir l' original. Cette version est encore plus belle parce qu' elle rend fondamentalement justice au magistral et total talent de Leila en matière de production. Son inventivité et sa maîtrise entraperçus à l' époque vous explose aux oreilles d'une manière totalement inédite. Même en format MP3 ce qui très rare. L' écoute au casque est plus que conseiller. Disque jalon et grand classique de ces trente dernières années. "Like Weither" est bel et bien un classique et si son influence tarda c' est bel et bien à cause du contexte et d' événements dans l' industrie du disque. Pas à ses qualités. Mais peut être aussi parce qu' il était bien trop en avance sur son temps. Quand on observe les tendances apparues ces dernières années on peut y voir les traces de ce disque. Certains citent au sujet de ce côté pop ésotérique parfaite le grand "Devotion" de Tirzah produit par Mica Levi mais j' évoquerai aussi des disques parfois éloignés stylistiquement mais possédant traits caractéristiques en commun avec celui de Leila. Les deux derniers Yves Tumor ou encore ceux d' une Sophie ou d'un Lotic tant ces derniers nécessitent parfois une initiation tout en étant accessible par instant au plus grand nombre. Même Arca avec son tout dernier offre un pont entre une avant garde pointue et le mainstream avec ses courants dominants tel le R'n'b. Version originale
- KELORA, folk gothic post-brexit en provenance d'une ville adorée, Glasgow. Plus: Brother Michell
C' est le coup de coeur de ses derniers jours. Leur nom, Kelora, leur lieu d' origine : Glasgow. De toute manière suffit juste de prononcer le nom de la ville d' où viennent ces deux anges pour qu'immédiatement tout bon connaisseur en matière de musique indie dresse les oreilles. Tant de musiques venues de la-bas sont restées le pendent des berceuses de notre enfance pour des milliers d' anciens adolescents à travers les années et les lieux. Kitty Hall et Benedict Salter déboulent donc du même endroit que Orange Juice, Aztec Camera, Mogwai etc etc etc (et si on quite la ville pour les voisines alors on en parle même pas). Et l' histoire se répète, encore une fois. On peut parler à leur sujet de folk ou de twee pop teinté de culture gothique mais attention, ces trois vieux genres se conjuguent au présent et on peut parler de vieilles traditions passer par le filtre du numérique. Entre modernité et héritage culturel. Si on ressent en premier une impression de réconfort mêlée à de l' apaisement face à du déjà entendu immédiatement un autre sentiment apparait, le désarroi. Peut-il en est être autrement face à ces berceuses écossaises 2.0 dévoilant une évocation terrifiante de notre monde? En interview quand ils nomment ce qu'ils veulent évoquer par leur musique ils citent la réalité politique et sociale en ces termes : "diminuée, mélancolique, sinistre, nourrissante, fragile, orageuse etc". Ici encore il s'inscrive dans la tradition glaswegienne où le contexte sociale et politique finissent toujours par ressurgir accompagné bien souvent de mélancolie et de lucidité. C' était déjà pas toujours la joie d' être jeune en Ecosse dans les 80's ou les 90's alors une fois le Brexit passé on peut aisément comprendre le fort sentiment d' abandon d'une génération face aux choix d' autres. Sur les 4 titres le duo s' avère très astucieux dans la stratification de sons espacés et sophistiqués. Si vous les trouvez un brin froid et lugubre que dire alors toutes la cliques dark/gothique qui est en train de s' organiser autour d' eux. Des noms comme Total Leatherette ou BrothersMichelle parle déjà par eux même et collent aux musiques qu'ils font, électro proto-dark et indus entre Throbbing Gristle et Cabaret Voltaire pour les premiers. BrothersMichelle offre une version glacée et énigmatique d' un r'n'b croisé à une synthpop version gothique. Les rares curieux à s' être rendu à Glasgow voir de plus près cette scène et les autres annoncent avec assurance qu'il s' y passe quelque chose d' important capable d' éclairer notre monde si triste ici aussi. Allez savoir. Parmi les aventuriers parti à Glasgow il y a une française, PHOENE ! Allez vite sur sa page bandcamp parce que question ambient elle peut légitimement postuler au poste d' ambassadrice française du genre. C 'est un délice. Encore un talent ignoré ici et parti ailleurs. En attendant la prochaine déception mondiale dégustons ces premiers efforts et braquons les radars sur Glascow (même si perso ils l'ont toujours été ).
- KLEIN, encore plus intime avec la surprise "Frozen".
Alors que son "Lifetime" squatte toujours la platine chez votre serviteur, normal pour le disque de l' année 2019, l' artiste d' origine nigérienne vient de prendre son mon monde par surprise. Dans la nuit du 23 Avril dernier elle a publié sur sa page Bandcamp un nouvel album. Et encore une fois, cette nouvelle production va se révéler être un puits sans fond sonore dans lequel l' auditeur va être aspiré. Et enfermé à jamais de son plein grès. Il est peut être inutile de faire la présentation de la dame dans ce blog tellement elle est omniprésente depuis son apparition avec la claque "Only" en 2016 mais une dernière fois je vais tenter de résumer . Klein est une artiste hors norme. Quiconque est tombé sur une de ses oeuvre est obligé de remettre en question tout qu'il pouvait penser de la musique. Celle de Klein est inclassable tant elle échappe à ce qui a précédé. La jeune femme est spécialiste du collage sonore et est dotée en la matière d' une maestria totale. Donnez-lui n' importe quel son, même le silence, et elle va vous offrir une oeuvre aux capacités émotionnelles et artistiques gigantesques. Dans sa musique on peut croiser de vagues éléments R'n'b, Soul, gospel, africains, hypnagogic-pop, glitch, dancefloor, pop ou rock mais jamais on ne peut étiqueter par ces dénominations tellement ceux-ci sont passés à la moulinette de manières électro-acoustiques, musiques concrètes et expérimentales. Les ambiances sont elles aussi difficilement identifiables. On peut passer en un titre d' un univers familiale via des conversations chaleureuse prise à l' intérieur du foyer protecteur à un autre industriel, sombre et agressif pour finir par être bercé par une sorte d' ambient à la fois rassurante et étouffante par moment. Depuis quatre ans le mystère de la magie Klein reste totale. Et le tout récent "Frozen" ne va franchement pas l' éclaircir. A partir de tout et n' importe quoi, et surtout pas "réellement musical", elle réussit à transmettre ses sentiments, à nous émouvoir, comme très rarement chez les "musiciens" au sens propre du terme. Ce n' est bien sûr pas une réelle surprise que l' on peut faire passer des émotions fortes par la seule force du son mais chez Klein il semble évident que l' on atteint un sommet en la matière. "Frozen" est comme ses prédécesseurs, il faut l' écouter d'un traite. Comme un film. Klein l' explique très bien : "Le truc avec la musique, est que tout le monde peut faire de la pop, inné? Moi ce que je veux entendre, ce sont des histoires". Et que ses histoires sont hypnotiques, surprenantes, touchantes et souvent hautement symptomatiques et parfaitement descriptives de notre monde. Du monde extérieur comme du monde intérieur de son auteur. Si "Lifetime" dévoilait la présence religieuse dans la sphère familiale de Klein "Frozen" quant à lui nous parle de Klein et uniquement de ses émotions purement personnelles. Mais ne voyez pas ce disque comme un truc égocentrique. Le titre "Mark" démontre à quel point des événements sociétaux, politiques ou autres peuvent chambouler notre propre personnalité et toucher au plus intime. "Mark" est un hommage à Mark Duggan, tué en 2011 par la police britannique ce qui entraîna l' une des plus grandes séries d' émeutes que ce pays avait connu. Le titre débute par une avalanche de voix et de sons maltraités puis des slogans en lien de l' affaire apparaissent et le piano de Klein prépare sur fond de reportages journalistiques à la suite totalement bluffante. 10 minutes d' un silence total ou l' auditeur se retrouve plongé face à lui-même comme nous le sommes parfois quand des évènements dramatiques aux conséquences gigantesques interviennent sur nos écrans. le 13 Novembre 2013, le 11 Septembre ou encore l' apparition de la pandémie actuelle. "Frozen" est peut être le disque le plus minimaliste de Klein. Ses collages sonores, une guitares plus manipulée du bout des doigts que "jouée" et un piano d'une sobriété absolue. Mais l' aspect lo-fi possède tellement de fond et provient d' une personnalité si forte qu' à aucun moment l' auditeur va penser se retrouver face à un art pauvre en terme de ressource. Ce disque peut paraître rachitique, fait de rien, mais comme les autres de Klein faire preuve d' une puissance affective et réflexives dévastatrices. Encore un grand disque au compteur de l' une des artistes les plus importantes de l' époque.
- LEON DUNCAN & MAKOSSIRI,nouvelles pépites futuristes trouvées par Hakuna Kulala.Plus news NyegeNyege
C' est assurément l' un des disques les plus étranges de l' année. Encore une fois Hakuna Kulala (ici) tape très fort et nous offre à découvrir un grand espoir des musiques électro d' avant gardiste africaine. Très difficile d' avoir des infos sur ce nouveau petit génie déniché par le label Ougandais mais assurément il faudra garder en mémoire le nom de cette pépite Kenyanne, Leon Duncan. D' après le communiqué de presse Duncan a appris à maîtriser les logiciels dans le laboratoire d' électronique de son lycée à Nairobi. Très vite ses qualités 'l ont poussé à vendre ses beats sur la toile. D' humeur anxieuse et frénétique, toujours d' après le communiqué, il se tourne vers les musiques extrêmes. On n'en saura pas plus au sujet du bonhomme mais par contre, ce qui confirme son rapprochement des musiques un brin radicales, on apprend que son premier ep voit la participation d' un de nos chouchous, Martin Kanja du duo Duma. Immédiatement ce qui frappe chez Duncan c' est l' aspect bien particulier de la rencontre de ses influences. On ne connait pas vraiment de producteurs capable de mélanger d' une tel façon de l' Indus, du Dub ou du Gqom avec de l' électro façon Free Jazz. Grand amateur de rythmes très percussifs et syncopés on peut lui accoler la toute récente étiquette de Hard Drum. Rythme à 130 en plus des caractéristique décrites plus haut, on peut se demander ce que certains mette sous l' étendard de ce nouveau courant tant on trouve dans notre mémoire des artistes faisant la même tambouille. Souvent des artistes affiliés à la Deconstructed Club, au Gqom ou au Kuduro façon Prìncipe. Leon Duncan dépasse de toute façon tout assimilation styliste facile. "Nitendo Dub" délivre un Dub Hi-Tech, "Ching" évoque un Actress perdu un soir de festival Nyege Nyege sur les rives du Nil Blanc à Jinja et "Rucio" pour le coup nous offre le parfait exemple d' Hard Drum un brin psychedelique. "Babur", "Portable Anxiety" et "Digital Drug" semblent être ce que l'on ressent devant un set de Kuduro ou de Deconstructed Club sous acide. A peine 30 minutes de musique suffisent à Leon Duncan pour se présenter comme l' un des plus dignes compagnons de label pour Slikback en matière d' avant garde de haute volée. Essentiel !!! Hakuna Kulala ne s' arrête pas là en matière de sorties toutes plus passionnantes et percutantes les une que les autres. Quoi de plus normal pour l' un des plus importants labels électro. Makossiri, autre Dj Kenyanne, nous offre le tube pour Dancefloor "Juicy Juicy" et délivre un ep dynamiteur sous haute influence Slikbback. Tous les courants s' y mêlent et l' auditeur restera sonné un bon moment par ces titres évoquant la politique, l' Afrofuturisme moderne et la mythologie égyptienne. Autre nouvelle signature Hakuna Kulala, le congolais Uyisse qui évoque un Trap façon Drill/Footwork sous haute influence Gqom. Après le Don Zilla et Scotch Rollex début 2021, il semble que la pandémie n' ait pas refroidi les velléités futuristes Dancefloor d' Hakuna Kulala. Sortie Nyege Nyege 2021, toujours passionnant. Passons au label frère d' Hakuna Kulala, Nyege Nyege. Ces derniers annonce la sortie du disque de l' Indonésien Raja Kirik pour le 22 Octobre et par ici on s' est emballé pour le seul titre dispo, "Dor". Le Gamelan de ses origines se retrouve castagné par l' indus et le Gabber façon Deconstructed Club. A suivre de très très près. Plus tôt en septembre le label nous a offert une nouvelle compilation ""Sounds Of pamoja" regroupant ce qu'il se fait de mieux en Singeli Tanzanien (par là pour les retardataires). On retrouve Duke bien sûr mais aussi une pelleté de nouveaux noms. Pas obnubilé par l' Afrique, Nyege Nyege est allé chercher le néerlandais De Schuurman et le compile pour nous présenter sa relecture moderne de la Bubbling House, courant né d'une boulette de Dj. On va faire cours. Ce style est donc apparu parmi la diaspora Africaine d' Hollande. Un soir un Dj originaire de Curaçao passe un vinyle de Dancehall en 45 tours plutot qu' en 33. Effet immédiat, les danseurs devinrent fous et en redemandèrent. On notera également les albums de Rey Sapienz et du Nilotika Drum Ensemble .
- PRIMAL SCREAM "SCREAMADELICA". Histoire d'un groupe révolutionnaire aux deux chefs d'œuvres.
1991-2021 Trente ans séparent ces deux années. En 91 votre serviteur avait à peine 17 ans mais déjà la passion musicale commençait à s' emparer de lui depuis quelques mois. A l' image du narrateur de la chanson des La's "There She goes" qui observe la jeune fille de ses rêves passant dans la rue sans jamais oser l' aborder, manquait le truc essentiel gage de consécration et de non retour en arrière. Le premier baiser incendiaire. Ce sera 1991. Année magistrale et révolutionnaire en musique sur laquelle DWTN a commencé à revenir avec l' article sur "Nevermind" (ici). "Screamadelica" sera l' un de ces baisers incendiaires qui changent une vie. En commençant à écrire dessus une évidence est apparue rapidement . On ne pouvait réellement écrire sur "Screamadelica" sans revenir sur la carrière prolifique et complexe de ses auteurs ainsi que sur celle du label qui avait sorti ce disque. Et puis une autre évidence se révéla encore plus importante. "Screamadelica" tel le Yin avait un Yang, un autre chef d' oeuvre de Primal Scream. Il était temps de vous parler de Primal Scream et de ses deux chefs d' oeuvre. Un groupe et deux disquex essentiels pour comprendre d' où vient une certaine vision développée dans ce blog. GLASGOW 80'S Alan McGee & Robert "Bobby" Guillespie début 80's. L' histoire de "Screamadelica" et de Primal Scream débute dans le Nord du Royaume Uni dans les 80's en plein cauchemar Thatchériste. Glasgow subit de plein fouet les politiques d' austérité dictées par le Néo Libéralisme. Le chômage explose et Thatcher finit d' écraser les mouvements sociaux comme par exemple la grève des mineurs tel son fils putatif Macron avec les gilets jaunes trente ans plus tard. Autoritarisme, lois liberticide et flicage de la population avec comme mot d' ordre le Do It Yourself parce que selon la salope Maggy : "Nous sommes arrivés à une époque où trop d'enfants et de gens (...) rejettent leurs problèmes sur la société. Et qui est la société? Cela n'existe pas! Il n'y a que des individus, hommes et femmes, et des familles." Thatcher, Macron. Dépolitiser et favoriser l'individualisme en divisant. Comment voulez-vous qu' un aide soignant français en 2021 ne tire pas le parallèle entre son expérience personnelle et celles de la jeunesse british qu' il écouta autrefois. Malgré le temps passé le "No Futur" du Punk est plus que jamais l' horizon de toute une génération pas née assez tôt pour avoir profité et agit pendant l' espérance révolutionnaire des 60's et 70's. Deux gamins issus de la Classe ouvrière et la basse classe moyenne se rencontrent à l' école et une amitié se crée au nom de leurs passions communes pour la musique. Le plus âgé se nomme Alan McGee, l' autre Robert Guillespie rapidement renommé Bobby. Guillespie est le fils d' un syndicaliste et délégué du parti travailliste et cet héritage social et politique l' imprégnera fortement jusqu' à aujourd' hui. Il le revendiquera souvent parfois maladroitement, rare exception dans le milieu Indie et underground. A peine ado les deux sont emportés par la tempête Punk mais n' y participent que très peu vu leur jeune âge. Observateurs plus qu' acteurs. Ils n' auront de cesse de vouloir rattraper le train en marche de ces années révolutionnaires musicales en agrippant le wagon Post-Punk. Plus désireux d' un quart d' heure révolutionnaire que de célébrité. Assez vite ils deviendront des amateurs encyclopédistes du Rock à la culture pointue et gigantesque. Grandis sous le punk et le Post Punk les deux compères sont vite rejoint par un troisième larron du nom de Andrew Innes. Les trois nourrissent une passion aussi grande pour le psychédélisme fin 60's et le Krautrock. Leurs goûts musicaux s' élargiront toujours plus allant du Free Jazz des Coltrane et Sun Ra jusqu' aux expérimentations électros et bien plus tard Dancefloors. Leur leitmotiv sera d' assembler leurs deux grandes affinités, le psychédélisme et le punk. Les expérimentations musicales et psychotropes du premier avec les revendications sociétales et politiques du deuxième. Mc Gee prendra très vite le rôle du mentor/penseur/patron de label quand pour Gillespie ce sera celui de la rockstar/artiste engagé. McGee, Guillespie et Innes débutent en jouant dans The Drains formation de la deuxième vague punk puis évoluent Post Punk au sein de The Laughing Apple . En accord avec sa volonté de fusionner le Punk et le Psychédélisme afin de réveiller un rock plus vraiment révolutionnaire dans les 80's ,alors en pleine entourloupe Band Aid démagogique et subissant une Pop FM artificielle sans aspérité dominant même dans la presse plus spécialisée (le début du "Poptimism"?), Mc Gee en quête d' une certaine authenticité trouve refuge dans l' Indie Music naissante et fonde tour à tour Big Bang Pow! et Creation records (du nom d' une vieille formation Mods). A l' instar de Guillespie le rouquin Mc Gee entame donc très tôt une démarche que certain appelleront plus tard le Rockism (voir ici). Son opposé sera donc le Poptimism selon une vision franchement binaire. Mc Gee prend sous son aile une autre formation écossaise débutante dont Guillespie deviendra le batteur, The Jesus & Mary Chain. A peine dans le game et le rouquin chapeaute rien que l' une des formations les plus importantes du "bon" rock des 80's. Les "Jesus" seront une déflagration Punk et rock sujette à polémique dans un monde musicale assagi et tape à l' œil à l' image de leurs concerts bruitistes et courts finissant parfois en émeute. Juste avant Guillespie ,après des piges comme roadies chez les New Wave Altered Image, participe comme bassiste aux débuts Post-Punk/Coldwave de The Wake et se rapproche de la clique mancuniene de Factory. En 1982 il fonde Primal Scream avec un nouvel ami, Robert "Throb" Young. Innes les rejoindra trois plus tard. A même pas 20 ans ce type voit déjà son nom associé à d' autres devenus déjà des légendes. The Jesus & Mary Chain avec Guillespie. Deux singles sortiront très vite chez Creation pour Primal Scream dont le légendaire "Velocity Girl" présent sur la compilation tout autant légendaire "C86". K7 vendue avec le NME symptomatique du courant indie Jangle Pop alors en pleine expansion après la tornade The Smiths. Le premier album "Sonic Flower Groove" montre un Primal Scream qui a délaissé le Post Punk et le boucan Noise/Punk/ Indus des Jesus & Mary Chain pour se vautrer dans un maladroit mais charmant et délicat exercice mêlant passéisme, underground, DIY et contestation du mainstream. Toute la carrière de Primal Scream sera ainsi marquée par leur retour incessant de ces encyclopédistes sur le passé du Rock. Démarche souvent agaçante par ses senteurs aiguë de formoles en opposition à leurs échappées imprégnées de fraîcheurs modernistes. Beaucoup de naïveté et d' innocence quitte à se planter en beauté. Pas les moyens pour un clip à l' époque de "Velocity Girl" Guillespie lui en offrira un très beau des années plus tard sous forme d' hommage à l' égérie Warholienne Edie Sedgwick. Guillespie, après des débuts sur grand format fortement placés sous l' égide d'un axe 60's psyché californien Byrds/Love, décide de faire voyager sa machine temporelle Primal Scream vers le Detroit début 70's sous haute influence de drogues plus dure et de rock crado. Les drogues chez lui et Mc Gee joueront un rôle important jusqu' à frôler le drame et la toxicomanie la plus sérieuse. Les Stooges pour la folie toxicomane et l' influence croissant du Free Jazz dans leurs passions d' archivistes et le MC5 pour le contenu politique par une forte inclinaison à l' intrusion de slogans et citations dans les chansons. "Primal Scream" deuxième album sort en 1989 et se révèle clivant dans le petit monde Indie alors en pleine sidération Madchester avec les Stone Roses. Certains vont les traiter (à juste raison alors) de réac passéistes quand d' autres adeptes du groove fluide et les arpèges majestueuses des Roses de gros bourrins rockeux. Des titres tel "Ivy Ivy Ivy" ou "She Power" apparaissent dépassés immédiatement publiés et assurément à contre courant. Primal Scream en 89? Des gros bourrins ayant gobé un vieil acide périmé quand l' heure est à danser aux sons House sous la toute récente ecstasy . Dans un sens Guillespie et compagnie peuvent être perçus comme un signe annonciateur du passéisme Britpop quelques années plus tard et la version pataude et moins cynique des Strokes/Libertines 12 ans plus tard. Les Primal Scream semblent au bout de 7 ans de carrière encore se chercher et demeurer enfermés dans leur chambre d' ado de 1980 entravés qu' ils sont par tous les travers Rockist. Primal Scream semble sortir la tête de l' eau rétrogaga quand il s' agit de ballades psyché moins rock caricaturales tel "You're Just Too Dark To Care", "Kill The King"et surtout "I'm Losing More Than i'll Ever Have". Cette dernière chanson appelée à devenir la clé de la révolution Screamadelica. MANCHESTER ET L' ANGLETERRE 1989-90 Il faut imaginez le choc visuel et sonore totalement dépassé que représente Guillespie et compagnie en 89. Leur moule bite en cuir, les grosses bottes de Biker, leurs cheveux gras très longs et leur rock lui aussi très boursouflé remplissant à peine les petites salles. En face des foules au look baggy/ Casual et les coupes au bol se pressent aux concerts des Stone Roses. Les aspirations Funk Racaille sous ecstasy des Happy Mondays et autres hooligans tous droit sortis des stades de Foot face aux marottes passéistes de proto geeks. Si les Primal Scream veulent toujours la révolution, la musique quant à elle, ils la conjuguent au passé et tape résolument à côté. Mc Gee va passer par-là et remettre Guillespie sur les bons rails après avoir passer des années à copier et apprendre par cœur les bouquins de l' histoire du rock. Et selon l' étrange pédagogie toute Mc Geenesque, rien de mieux que de lui faire gober la dernière drogue à la mode pour le traîner dans les première raves à la découverte de cette nouvelle musique révolutionnaire, l' Acid House. Les ¨Primal Scream n' avait pas tord sur toute la ligne et étaient bel et bien dans l' ère du temps du Second Summer Of Love, psychédélisme et hédonisme révolutionnaire après les années de plomb Thatcher, mais au mode de l'imparfait. Mc Gee quant à lui via son label Creation déplacé sur Londres était bien plus au fait de ce qui se passait et cultivait son culte rock au présent. Il avait signé les plus bourgeois House Of Love et leur indie Pop plus moderne mais surtout il ne passerait pas à côté du bouleversement sonore abrasif Shoegaze en récupérant My Bloody Valentine dès leurs débuts puis plus tard Ride et The Boo Radleys. Guillespie y viendra délaissant la chaleur Soul mais bien plus tard. Suivront ou précéderont bien d' autres signatures de formations légendaires indies, Super Furry Animals, Swervedriver, The Telescopes, The Weather Prophets, Felt Momus, The Pastels, The Times. Creation Records devient le label phare Indie fin 80's début 90's. Souvent Rockist en mal d' authenticité Mc Gee mais certainement pas un type allergique au métissage stylistique et à l' innovation. Entre la volonté de faire renaître le bon vieux rock mais en cessant d' expérimenter des choses nouvelles afin d'y arriver. Quand Madchester en 88 explose Mc Gee en bon élève révolutionnaire qu'il est depuis toujours va là où le souffle de la révolte balaye le passé. Ce grand amateur de drogue va très vite résider un temps à l' épicentre de la révolte Acid House/ Baggy, Manchester et l' Haçienda de devenir sa seconde maison. Il faudra donc pas longtemps pour que Mc Gee traîne Guillespie dans une rave et lui donne à essayer l' ecstasy. Le choc est énorme et Guillespie de délaisser un temps les 60's et 70's pour un gavage Acid House, Techno et autre. Inner City par ci, The Orb par là et beaucoup beaucoup d' Haçienda. Le choc n' est pas seulement musicale, toxicomane et stylistique. Il l' est aussi sociale et politique Quand Guillespie se rend dans une des premières Rave sauvage à Brighton en 88 il s' en souvient : "Il n'y avait pas beaucoup de monde là-bas, mais ils n'étaient pas habillés avec des vêtements de créateurs chics; c'étaient des enfants de la cité. Nous n'avions jamais entendu de musique comme ça auparavant. Je n'étais pas sûr qu'en faire." Surtout que d' autres à Manchester ont déjà entamé la démarche de sortir de la salle de concert pour se rendre sur les dancefloors. Pas longtemps non plus pour qu'il lui présente un nouvel ami ancien maçon et DJ alors en plein la tourmente Acid et Dancefloor. Un Dj qui a à son compte dès 1989 une légendaire relecture avec Paul Oakenfold d' un titre indie Baggy , le "Hallelujah (Club Mix)" des Happy Mondays. Un de ces rares remix qui éclipsent l' original. 30 Novembre 1989, date historique. Madchester au sommet. Le 30 Novembre 1989 est le jour de gloire médiatique et télégénique du phénomène Madchester lié à l' acid House. L' émission Top of The Pops de la puritaine BBC reçoit les hooligans sous acide Happy Mondays et les anges Stone Roses alors sur le toit du monde. L' ère Thatcher va s' écrouler et la jeunesse britannique de danser sur sa tombe. C' est celle justement du Nord, portée sur la danse par sa tradition régionale (la Northern Soul) et la plus martyrisée économiquement et méprisée, qui va entraîner les autres sur le chemin de la révolte des Raves sauvages. La scène club jusqu' alors clandestine montre son bout du nez par le prisme de groupes à guitares. "Screamadelica" en sera le définitif avis de naissance. C 'est doncun ras de marée d' artistes Indies à la pointe du modernisme auquel assiste les jeunes téléspectateurs. Depuis les Smiths un brin rétrograde l' Angleterre n' avait pas vu l' Indie triompher de la sorte. Suivront à l' assaut des Top en provenance du "North" les Soup Dragons, The Farm, les Inspiral Carpets, les Charlatans et enfin les Candy Flip qui en reprenant "Strawberry Fields Forever" finiront de tisser le lien définitif entre les deux Summer of Love. Révolutions psychédéliques tant fantasmées et désirées par Mc Gee et Guillespie. Ceux qui avaient tout vu venir jusqu' à l' anticiper activement ,les New Order, d' en remettre une couche juste avant avec "Technique". On aura même droit à la pathétique et putassière récupération Mainstream Pop du style par l' affreux Georges Michael avec son titre "Freedom". Un pompage aseptisé en règle de "Loaded" et d' autres. Les Primal Scream sont regroupés devant leur petit écran et subissent une nouvelle fois le choc. Tant pis si on les juge de traîtres au Rockisme. Tant pis si ça plait à un plus grand nombre. C' est la musique qui les branche, elle est révolutionnaire et fout le feu, celle qu' ils ont donc envie de faire. De toute façon au bout de 6 ans d' une carrière sans succès, que risquent-ils? Le "Fools Gold" des Stone Roses sera le maître étalon pour "Loaded" et l' album qui suivra. Les Primal Scream s' attendent à voir débouler un clone des Roses ou des Happy Mondays et voit un type fringué comme eux en cuir et cheveux longs, tatouages et passion commune pour le rock de prolo de Thin Lizzy, les héros Glam tel T-rex. Ce type c' est Andrew Weatherall et sera le héros du miracle Crossover qu' est "Screamadelica". Peut être que Primal Scream y serait arrivé seul mais certainement plus laborieusement. Andrew Weatherall vers 1990 Les Primal Scream avaient la volonté de sortir de leur Rétromanie mais n' avaient pas les outils technologiques et les us et coutume adéquat. Weatherall va les leurs donnés en les initiant aux techniques issues du dancefloor. Lui aussi aime les ballades du dernier album et propose de remixer "I'm Losing More Than i'll Ever Have". Par crainte sa première proposition est un brin trop sage et respectueuse. Là où les Rockistes et autres arrivistes bas du front se seraient satisfait d' un relieftage à moindre frais les Primal Scream emportés par la déferlante révolutionnaire acid lui ordonne en la personne d' Innes d' en faire plus et se lâcher comme jamais . Jusqu' au sacrilège suprême d' enlever la voix du chanteur Guillespie. C' est l' acte de bravoure progressiste de ce dernier, accepter son retrait au nom de la cause commune. "Loaded" sort en Mars 90 et atteint la 16 ème place du Top 50. Succès Inouïe et inimaginable pour les Primal Scream et Creation. Les mauvaises langues s' étonnent quand d' autres hurlent à la trahison encore une fois. Parfois ce sont les même intégriste Indie qu' au moment de leur virage "bourrin/rock" un an plus tôt. Entre accusations de relookage artificiel pour coller à la mode d'une part et de l' autre que les honneurs ne doivent allés qu' à Weatherall. La suite va tous les faire taire. "Loaded" n' est qu' un remix mais un remix plus qu' audacieux. C' est surtout le début d' une grande aventure artistique, sociale et politique et pas qu' un simple coup marketing. De toute façon les Primal Scream qui n' ont pas briller par arrivisme et carriérisme auparavant et ils avaient déjà pris leur décision pour l' album à venir avant le succès de "Loaded". Weatherall fera partie de l' équipe le temps de l' enregistrement. Il se verra aidé par Hugo Nicholson. Autre choix profondément anti Rockist et rétrogaga aux grandes conséquences, ils s' achètent un échantillonneur Akaï et compose avec celui-ci et un clavier plutot que les guitares. Au clavier justement déboule en provenance d' uns autre formation Indie légendaire, Felt, l' un des musiciens qui jusqu' à aujourd' hui demeurera l' un des piliers du groupe, Martin Duffy. Exploit tant Primal Scream va voir défiler un nombre assez impressionnant de musiciens. C' est le début de la Réal Madrilénisation du groupe qui tel un grand club de Foot cherchera à composer sa Dream Team plus tard. Duffy va se révéler être prépondérant et permettre à Weatherall de donner au travers du piano la senteur House recherchée. Plutot que plagier, ils vont sampler. Plutot qu' imiter ils vont réinventer. Plutot que cibler une niche stylistique ils vont tout mélanger. Hybrider pour ensuite opérer une créolisation. L' enregistrement "Screamadelica" va être laborieux mais quoi de plus normal. Le disque ne sortira donc qu 'en Octobre 1990 soit plus d' un an plus tard. Ils repartent de zéro et tout est à réinventer pour atteindre les objectifs fixés. Ils avanceront pas à pas, single après single. Ils se défoncent et sortent en rave comme jamais mais ne cessent de travailler. Bien sûr que leur penchant pour la citation d' encyclopédiste demeure et le premier titre en boite le reflète, "Come Together". Oublié le Rock Blanc de l' ouvrière Detroit, c' est toute leur culture black qui est assumée. Qu' elle soit musicale et politique avec le speach en introduction de Jesse Jackson subtilisé au live Wattstax . Bonjour Le Rock et le Funk du Detroit Black de Georges Clinton et ses Parliaments/Funkadelic. Sly and The Family n' est pas loin non plus. "Come Together" transpirent la Soul et l' urbanisme des cités ouvrières martyrisée par le néolibéralisme tout au long de ce titre mêlant Gospel et Acid House. Encore une fois les us et coutumes rock sont dispersés et c' est la voix de Guillespie qui en fait les frais sur une version mixée par Weatherall. Oui il y citation mais franchement l' ensemble ne ressemble pas à un chanson plagiat classique mais plutot à une longue piste façonnée pour le Dancefloor. 1990 : Réconciliation entre Mods et Rockers sous l' égide de Madchester par Primal Scream (Innes en Baggy Boy, Guillespie en Mods et Robert "Throb" Young en rocker) Le "Come Together" qui sort en single à la fin de l' été 90 est la version produite par un autre Dj Terry Farley. La claque de la version Weatherall ne sera que plus belle pour l' album à venir et évitera à ce dernier de ressembler à une simple compile de singles déjà publiés. A nouveau un irréel carton pour une obscure formation underground quelques mois plus tôt quand il atteint la 26 ème place du top british. (NDLR Imaginez en 2021 Yves Tumor tutoyant les PNL et Weeknd dans les charts). Version moins aventureuse , elle garde la voix de Guillespie et voit sa durée se raccourcir, elle devient un hymne rock planant plus Baggy que dancefloor et Acid House. C' est le clip qui se charge de dévoiler la mutation opérée chez Guillespie les mois précédents. Si celui de "Loaded" sous haute influence psyché multicolore ou leur prestation à Top Of the Top reprenaient l' imagerie de Primal Scream à la Hell's Angel/Altamont pré Madchester, cuir avec pause à la Jagger et moto, dans celui de "Come Together" , on découvre un Guillespie au cheveux coupés Popeux dans une version Mods estivale qui sera repris et copiés par les Britpopeux 3 ans plus tard. Guillespie n' est pas seulement un collectionneur de disque érudit mais également a toujours fait preuve d' une connaissance parfaite des us et coutumes rock en matière vestimentaire et d' un bon goût plus que sûr. Primal Scream ne donnera plus de signe de vie discographique jusqu' à Juin 1991. Les mauvaises langues tirent donc la conclusion que le groupe patauge naturellement à donner une suite à l' artificiel et opportuniste "Loaded". 1991, année magistrale Madchester se meurt. Guillespie et compagnie ne cessent de bosser et d' expérimenter. Plus le temps s' égraine et plus ils prennent donc le risque de le sortir à contre courant une fois la vague Madchester enterrée. Au mieux de passer pour des suiveurs, au pire, pour des éternels largués. Mais comme il le dira plus tard, c' est un ouragan d' idées originales qui va les occuper et surtout, une farouche volonté de faire autre chose. Il faudra de toute manière aller bien plus loin que les Stone Roses et leur album de 89 quand ces derniers, empêtrés dans un procès avec leur ancienne maison de disque, ne transformeront jamais l' essai. Quant aux Mondays ils voient leur hooligan en chef Shaun Ryder plonger corps et âmes dans la dope après le sommet Baggy "Pill's 'n' Thrills and Bellyaches" de 90 et une tournée à faire pâlir Keith Richards ou Sid Vicious en matière de débauche. La culture dancefloor envahit le champs artistique britannique et la récupération se fait plus ou moins avec bonheur. La grande tradition britanique Pop n' y échappe pas et c' est Saint Etienne qui gagne la compète haut la main. C 'est qu' il y a du monde au portillon et tout le monde s' engouffre derrière Madchester. Par arrivisme ou pas. Les jeunots londoniens Blur par exemple sortent fin 90 et début 91 deux titres reluquant fortement le Baggy Sound du Nord Prolétaire ("She's so High" et "There's no Other Way"). Damon Albarn est coiffé comme un Stone Roses et pas encore le pourfendeur de la Britpop avec houpette et doc. Eux encore il avaient le talent nécessaire pour paraître originaux. Les cas de types ne provenant pas de Manchester et s' écroulant dès la mode finie tel des The Dylans lorgnant que trop sur les Roses , laisse songeur avec un profond arrière goût de récupération. Et que penser d' anciens vétérans se refaisant une jeunesse sur le dos du Baggy tel les James qui, au bout du compte et un ou deux singles, ne nous aurons laissé de mieux que leur t-shirt promotionnel. Madchester aura même droit à sa version Boys Band avec les gentillets EMF et leur tube européens "Unbelievable". Et je vous épargne encore le reste de la cohorte de piètres suiveurs qui polluera les ondes en 91. De toute façon en 91 de Madchester c' est plus précisément sa version indie à guitare qui crève parce que la révolution Acid House qu' elle accompagna et propagea est loin de finir dans les entrepôts et les club. La fête Baggy semble déjà se finir et n' aura duré qu' à peine trois ans. Tout juste le temps pour les seconds couteaux tel Paris Angels, The Farm, Inspiral Carpets, World Of Twist, The Real People de nous offrir les derniers classiques du genre. Le "Second Summer of love" a du plomb dans l' aile et l' heure est à présent chez les indies british au mélancolique Shoegaze (MBV, Slowdive) et ce juste avant une autre déferlante de guitares venant des Etats Unis. "Nevermind" de Nirvana va bousculer et éclipser un temps la révolution dancefloor et les formations Grunge de subtiliser la place durement acquise de l' indie dans les charts Britaniques. La contre attaque au frais du Shoegaze et Madchester sera la Britpop deux ans plus tard. Il y a de ces années qui marquent. De ces tournants où tout s' accélère, tout se mélange et tout explose. Parfois tout dérapent aussi. On assistera sans trop y prendre garde immédiatement à une scission entre une partie de la scène indie et les Dancefloors. Les guitares vont progressivement cesser de danser. Ce qui s' était rapproché va s' éloigner un temps. Restera du trait d' union tiré vers 89-91 entre guitares et dancefloor son apogée artistique, "Screamadelica". Le shoegaze a été une porte de sortie vers l' expérimentation juste avant la Britpop réac artistiquement mais la rencontre avec les dancefloors ne s' est pas approfondi. "Loveless" se clôture par ce qui était la clé, "Soon". D' autant plus que quiconque a entendu le remix réalisé par Andrew Weatherall (encore lui) juste après "Loaded" sait que cela aurait pu être encore plus beau avec une asso du producteur et de Shields. Et pourtant Seefeel l' opérera quelques temps plus tard cette foutue rencontre sur le mode Ambient, mais trop tard pour les guitaristes perdus en pleine Britpop. My Bloody Valentine Cette scission fera mal des années plus tard par un certain cloisonnement mais 1991 va offrir une diversité stylistique et une fraîcheur tel en provenance de partout que le fan indie ouvert aux autres n' en prendra pas vraiment conscience. 1991 est l' une des plus grandes années. Elle verra sortir des chefs d' œuvres comme "Loveless", "Screamadelica", "Nevermind" déjà cités mais aussi le Post Rock qui rapplique avec le "Spiderland" de Slint et l' immense "Laughing Stock" des vétérans Talk Talk. Massive Attack lance le Trip Hop avec "Blue Lines" quand A Tribe Called Quest brasse Jazz et Hip Hop dans un exercice proche dans un sens de Screamadelica. Les premiers Dj apparus dans la queue de la comète Acid House progressent en passant au format album en devenant des producteurs innovants. The Orb croise le Dancefloor et l' Ambient, LFO fait évoluer la Techno et l' Acid House et enfin les KLF apporte une touche situationniste à leur Acid House lorgnant elle aussi sur l' Ambient. 1991, Année vertigineuse. Revenons à Guillespie et compagnie. Un autre problème arrive et pousse Primal Scream à bosser avec un minimum de moyen et ainsi privilégier l' imagination et le Do It Yourself. Creation voit ses finances s' évaporer depuis des mois à cause d' un autre projet, le deuxième album des My Bloody Valentine justement. Kevin Shields squatte les studios et use les producteurs à la chaîne pour ce qui deviendra l' autre chef d' oeuvre révolutionnaire de l' histoire de Creation , "Loveless". Mc Gee déjà empêtré lui aussi dans les addictions voit ainsi son label risquer de mettre la clé sous la porte à quelques mois de la sortie des deux plus grand disques de son label. Les disques sortant chez Creation bénéficieront souvent d' un succès critique mais rarement commercial et le label de crouler sous les dettes. Le comble arrive pour cet homme du Nord quand un groupe de Reading, donc du Sud, sort un disque où les deux courants servant d' étendard à Creation se mêlent comme jamais auparavant comme dans ses plus beaux fantasmes de patron de disque. Chapterhouse, ce très bon groupe oublié de nos jours, publie "Whirlpool" à l' intérieur duquel en un titre offre la synthèse parfaite des aspirations Baggy/Dancefloor des Primal Scream et celle Shoegaze/Bruitiste/DreamPop de My Bloody Valentine et des autres formations du genre signées chez Mc Gee (Ride, Boo Radleys, Slowdive). Quand Madchester rencontre le Shoegaze, Chapterhouse La date de sortie de "Screamadelica" se précise, ce sera à l' automne. L' enregistrement arrivant à sa fin au printemps 90. Le buzz autour du disque s' amplifie à coup de une des hebdos anglais musicaux (NME & Melody Maker). Buzz justifié ou pas, c' est alors la grande interrogation dans le milieu Indie. Un élément de réponse sous forme de claques monumentales va précéder l' album via deux singles monumentaux. En juin 1990 Creation sort "Higher Than The Sun" dans sa version courte (3'36") mixée par The Orb. Un invité de marque est présent sur cette version comme sur la deuxième présente sur l' album. Cette présence va éclairer encore la démarche et surtout son origine des Primal Scream dans leur tournant dancefloor et expérimental. C' est le légendaire bassiste Jah Wobble de Public Image Limited. Voilà l' explication de l'ouverture d' esprit et du passage à l' acte courageux des Scream. Si Guillespie et Mc Gee citent le Punk ils ont aussi beaucoup retenu du Post Punk et de sa volonté d' enlever toutes les œillère Rocn'n'roll. Chez eux les styles musicaux seront appliqués sur la bande comme la peinture sur une toile. Par petite touche sans hésiter à changer de couleur quitte à faire du syncrétisme. Combiner ce qui est au yeux de certains incompatible. "Higher Than The Sun" voit Guillespie atteindre une certaine béatitude après l' excitation dancefloor de "Loaded". The Orb entraîne, afin de les reposer, Primal Scream alors en pleine descente d' acide dans la salle Chill Out. Et les Scream de faire dans l' Ambient et le Dub. La version longue intitulée "A dub symphony in two parts" n' apparaît que sur l' album. Plus ouvertement Dub c' est un sommet du genre inatteignable que Guillespie tentera souvent de rééditer avec succès parfois. Selon les versions le single offre plusieurs version remixée et je vous invite à vous ruer aussi sur l' "American Spring Mix" tout autant planant que les deux autres. La pression monte de plus en plus et en Août "Don't Fight It, Feel It" va définitivement faire taire les idiots et rassurer les inquiets. L' album à venir ne va pas seulement être une petite réussite indie chanceuse mais clairement un chef d' oeuvre par un très grand groupe. Un disque appelé à marquer son époque et les suivantes. Ce titre est devenu un titre légendaire de l' Acid House et parfois certains auditeur de mixtape ont du mal à imaginer que les auteurs sont un groupe de "rockeurs" écossais. On en a vu des tentatives en territoire étranger par des groupes indie et il faudra attendre "OK Computer" et "Kid A" pour voir une formation guitare tutoyer les cadors d' un autre courant. Comme à l' accoutumé le titre original chanté par Denise Johnson est accompagné par un remix et encore une fois Primal Scream offre une relecture digne si ce n' est meilleur de l' original. Le "Scat Mix" comme celui de "Higher Than The Sun" pourrait taper l' incruste sur l' album que l'on y trouverait rien à redire. En quatre singles c' est tout que l'on pensait de l'univers Primal Scream, des types bloqué dans leur chambre d' ado indie encyclopédiste sentant la vieille chaussette Punk et Rock qui vole en éclat. Guillespie devient une Rock Star du jour au lendemain, une Rockstar qui ne fait plus vraiment le "Rock" attendu par les neuneus au front bas. L' album sort le 23 Septembre 1991 et est acclamé dans la presse spécialisée. Succès critique même chez les critiques les plus difficiles et avant gardiste tel Simon Reynolds pourtant réputé avoir la dent dure et pointue en Dance Music. Pour ceux qui ne connaissent de Primal Scream que les derniers disques il peut apparaître croquignolesque que le spécialiste pourfendeur de la rétromanie ait adoré ce disque fait par des encyclopédiste du rock adorant les fringues vintage. Succès commercial également puisqu' il deviendra disque de platine et que certains titres frôlent de nos jours les 50 millions de lecture sur Spotify chacun. Chez les autres artistes la claque est la même jusqu' à aujourd'hui. Beaucoup d' artistes se sont revendiqués de "Screamadelica" et ce jusqu' au Dancefloor qui ne devrait y voir qu' un charmant emprunt à sa culture. Parlez de ce disque à Guy Manuel Homen-Christo des Daft Punk et vous allez être surpris. On retrouve dans l' album les singles sortis plus tôt mais le public de l' époque stupéfié découvre des versions différentes. Versions souvent encore plus réussies parce qu' aventureuses que les premières écoutées. "Loaded" double sa durée du single et Weatherall en offre la version la plus aboutie. La plus grosse surprise à ce sujet est "Come Together" qui se voit transformée en tuerie dancefloor où les paroles de Guillespie ont disparu. Plus du tout le titre rétrogaga un brin modernisé du single. Comme écrits plus haut "Don't Fight It, Feel It" subit aussi un allongement plus inspiré par la culture Dancefloor et prend encore plus d' envergure. Assurément on dansera sur "Screamadelica", le disque par excellence pour la soirée à la maison avant de rejoindre le Dancefloor. On pouvait craindre qu' ils aient balancé leur plus belles cartouches et le reste du disque ne serait que petites réussites et remplissage. La surprise du chef Guillespie débute le disque. Et c' est aussi la preuve qu' il n' en a pas fini avec ses manière archivistes du rock. "Movin' On Up" sera le plus gros tube de Primal Scream. Le plus Rolling Stones de ses titres, bref le plus rétrogaga, et quoi de plus normal puisqu' ils ont décidé de se passer de Weatherall pour le faire enregistrer par un vétéran des Stones en la personne du producteur Jimmy Miller. "Movin' On Up" est le titre revival réussi et frais par excellence. Celui qui fait illusion parce que digne des illustres aînés juste avant que les effets pervers de l' incongruité temporelle et de la redite opèrent. Mais probablement pas le genre de titre sur lequel construire une carrière comme tant de groupe l'ont fait par la suite. "Slip Inside This House" est la seule reprise du disque mais quelle reprise. Les Primal Scream tisse là le lien définitif entre l' Acid Rock des 60's et l' Acid House. Celui qui justifie toute leur démarche entamée avec "Loaded". Il fallait oser s' attaquer à ce titre alors oubliée des 13th Floor Elevator. Déjà le connaitre. Et encore un classique au compteur de ce disque qui ne sortira en single qu'en 1992. "Inner Flight" ce n' est rien d' autre qu' un autre trésor mélangeant emprunt et innovation. Un autre bras d' honneur aux ayatollahs Rockistes. Guillespie après les Rolling Stone et 13Th Floor Elevator" s' attaque à tremper dans le bain Acid House et Ambient de "Higher Than The Sun" rien de moins que l'idole de tous en matière de symphonie adolescente californienne, Brian Wilson et ses Beach Boys. "Inner Flight" envoie "Pet Sounds", déjà planant tel un spectre sur l' album ,dans les étoiles et le futur en l' arrachant de sa plage et de son époque. "I' m Comin' Down" et "Shine Like Stars" étaleront un peu plus de la diversité des influences de Primal Scream (Jazz) et seront de la même veine planante que "Inner Flight" et "Higher Than Sun". Ce dernier verra les deux versions décrites plus haut présente histoire d' enfoncer le clou dans le marbre et graver à jamais ce disque dans l' histoire. Mais il faut bien un petit loupé. "Damaged" c' est encore du Rolling Stone mais période "Exile on Main Street" donc plus Bluesy et Country. On aime ou on aime pas. Perso J' ai toujours eu tendance à le passer mais avec le temps je lui trouve les même qualité que "Movin' On up" en matière de titre rétro frais. L' après "Screamadelica", entre gueule de bois rétro et Britpop à gogo. La tournée qui suivra sera couronnée elle aussi de succès. Les dates s' enchaînent ,et Primal Scream gagnant de plus en plus d' argent, de voir la débauche de s' accélérer. L' héroïne remplace l' acide et le gros coup de fatigue d' arriver. Quand je vous écrivais que le Primal Scream n' étaient ni opportunistes ni carriéristes mais de réels passionnés de musique agissant au grès de leurs passions la suite va le prouver mais pas dans le sens que l'on aurait préféré. Fin 1991 de passage à Memphis les Primal Scream enregistre deux titres du Ep Dixie Narco. "Stone My Soul" et "Carry Me Home". Deux ballades typiquement blues rock teintées de Soul. On est très loin de l' Haçienda et les Primal Scream de sombrer encore une fois dans le rétrogaga et ce coup-ci encore plus profondément que sur "Primal Scream" de 89. Histoire de rentabiliser, le ep contient "Movin' On Up" mais offre le titre "Screamadelica" rejeté pour l' album. Ce sera le dernier grand trip aventureux de cette époque. Fortement Soul et Funk mais toujours acidifié par Weatherall, c' est le chant du cygne auquel participe encore une fois Denise Johnston après les avoir suivi en tournée. Il faudra attendre trois ans que Primal Scream se remette de tout ça et sortent un disque. Et encore. "Give Out But Don't Give Up" est une douche froide pour tous ceux qui ont adoré le virage moderniste et dancefloor. Visiblement Guillespie et compagnie se prennent encore plus pour les Rolling Stones. Blues Rock avec un brin de Soul parfois revitalisant. Ce disque est une purge Rétrogaga dans lequel on voit des junkies incapables de prendre une nouvelle direction et se la jouer devant leur glace. Ironie de l' histoire, 1994 va voir le triomphe d' un mouvement franchement rétrograde par moment mais à la différence des Scream perdu dans des States d' autrefois fantasmés, les Blur, Suede, Pulp et autres groupes de la Britpop sont profondément encrés dans la société anglaise du moment et cela va les sauver un temps. Le seul titre un brin potable et vas-y que Guillespie se prenne pour un Jagger tunné. Juste bon pour une soirée déguisée Rock chez des Macronistes. Pour Mc Gee de son côté l' inévitable est arrivée. Il a du vendre Creation tout en gardant les rênes à Sony afin d' éponger les dettes . Mais toujours le flair pour le rouquin qui va très vite piger que la Britpop arrive et va être une nouvelle tempête. Pas vraiment un grand coup de vent artistique mais surtout un ras de marée commerciale. Il ne veut pas louper le train et pour ça il va faire très fort en signant immédiatement un groupe mancunien. Pour le prix d' un il aura le songwriting éclatant des Stone Roses et la folie déjantée des Happy Mondays. Enfin son groupe de Manchester rien qu' à lui et tant pis si il n' est plus du tout porté sur les Dancefloors et l' expérimentation. Des types plagiant les Beatles avec talent et ce, selon les us et coutumes agressives des Sex Pistols. Sex, Drug & Rock'n'roll Mc Gee avouait enfin au grand jour ses penchants McLaren. Un certain soir de 1993 à Glasgow il était sûr d' avoir vu le futur du Rock'n'roll. Là où tout avait commencé pour lui et Guilllespie 15 ans plus tôt. Sa seule erreur fut que le futur se conjuguait au passé. Oasis, les géniaux fouteurs de merde chez Creation Mais seulement voilà, suite à sa trouvaille d' une bande de branleur de Manchester, plutôt que plébisciter l' expérimentation chez ses groupes il va les pousser à suivre les pas rétro de ses nouveaux chouchous. Pour un peu le meilleur et surtout le pire. Le Shoegaze sera banni des locaux de Creation au bénéfice d' une vision passéiste/Britpop. Ride se suicide dans une bouillie de Jangle Pop et de psychédélisme. Teenage Fanclub et les Super Furry Animals sauveront l' honneur mais en matière de rétrogaga ils ont toujours été une étrange sorte de précurseurs. Les talentueux Boo Radleys offrent les derniers chefs d' oeuvre aventureux à Creation ("Giant Steps" et le très fou "C'mon Kids") avant de s' y mettre à la Britpop ("Wake Up") avec un petit succès puis baisseront les bras se sentant pas assez défendus par le label. Et ne parlons pas de Slowdive qui se renouvellent fortement et judicieusement ("Pygmalion") misa qui eux aussi passeront pour les mauvais élèves jusqu' à carrément se faire foutre à la porte. Retour en grâce Les chemins de Guillespie et Mc Gee vont progressivement se séparer. Mc Gee tombe toujours plus durement dans les drogues et surtout, il est accaparé par le succès et les frasques des deux frangins Gallagher. Oasis qui va se planter royalement perdus dans un brouillard épais d' égo et de coke avec leur troisième album. Le rouquin gourou/grand frère porté de plus en plus disparu dans les limbes d' une Britpop commençant donc à s' essouffler, les Scream vont s' affranchir de lui et prendre définitivement confiance en eux. Terminée l' époque d' un Mc Gee dictant plus ou moins ses choix en matière d' hygiène de vie et de vision artistique. Guillespie et compagnie se rendent très vite compte du naufrage et gaspillage que fut "Give Out But Don't Give Up". L' impasse rétrogaga se referme sur eux et autant ne pas suivre les lubies en la matière de Mc Gee. Primal Scream se doit de réagir sinon ce sera la fin. Et puis il est aussi question politique entre les deux. Mc Gee et Noel Gallagher participent activement à l' élection du pitoyable chantre de la Social-Démocratie Tony Blair quand Guillespie ,probablement moins opportuniste et surtout plus lucide en la matière, sent l' entourloupe venir derrière le menteur et futur toutou de Bush. La réponse sur la marche à suivre est toute trouvée. Se souvenir de "Screamadelica" et se calquer sur son modus operandi. Et Primal Scream de se lancer dans le mercato tel un Real de Madrid afin de trouver du sang neuf. Former ce qui deviendra vers 2000 la Dream Team Indie Baggy. Et en matière de transfert ils vont faire très fort avec une recrue s' avérant déterminante pour leur carrière. En 1990 ils avaient plongé dans Madchester et la Stone Rosesmania pour "Screamadelica". En 1997 ils ne se contentent plus de prendre des leçons, ils récupèrent l' un des professeurs en la personne du bassiste des Roses en lieu et place d' Henry Olsen, Saint Gary " Mani" Mounfield. Une des idoles prolos absolues de votre serviteur. Il y aurait tant de chose à écrire sur "Vanishing Point". Presque autant que "Screamadelica". Honneur au chef Guillespie pour résumer ce disque inspiré du vieux films contre révolutionnaire portant le même titre: "Un album de road-movie anarcho-syndicaliste speed-freak… La musique du film était de la musique hippie. , alors nous avons pensé : 'Pourquoi ne pas enregistrer de la musique qui reflète vraiment l'ambiance du film ?" Ça peut surprendre pour les non initiés qui associent trop rapidement Psychédélisme avec Apolitisme, utopisme béat, culte de la liberté individuelle et léthargie après des années de caricatures et propagandes Néo Libérale. Mais on pouvait vers 1969 prendre de l' acide et faire de la politique. De la vraie, bref, de l' anticapitaliste. "Vanishing Point" est ,comme trop rapidement entraperçu dans ses précédents, un disque de fans foncièrement politisés tel le MC5. La même recette syncrétique de "Screamadelica" va être reprise ainsi le spectre des influences jugées brièvement incompatibles de s' élargir bien plus que pour le précédant. Le Dub, le Krautrock (Cab) , le Trip Hop naissant, l' indus et le Post Punk vont bousculer les habitudes Bluesy et Soul. L' acid House ayant pris un coup de vieux c' est la Techno qui tiendra son rôle et Weatherall ("Trainspotting") de ne participer qu' à un seul titre. Le groupe s' émancipant en s' occupant seul de la production avec l' aide de Brendan Lynch La basse de Mani apportant un groove à la fois élastique et costaud à une formation qui en la matière pouvait paraître un peu droite dans ses bottes. Même si ce dernier ne participe qu' à quelques titres son esprit et son influence plane sur tout le reste. Porté par le cataclysmique single "Kowalsky" tutoyant la chienlit commerciale à la 8ème place des singles, l' album va se révéler être un nouveau succès en se classant 2ème du Top Album britannique. Avec du recule on peut réellement s' étonner et s' enthousiasmer de la capacité des Primal Scream en ces temps-là de réussir l' exploit de faire atteindre des sommets de ventes à des titres si peu mélodique. L' album est une montagne russe émotionnel passant du calme à la tempête, du rock au Dub et l' expérimentation, de l' agressivité à la béatitude. Les ingrédients semblent avoir été ré-assemblés pour produire de nouveaux modèles d' hybridations réussies. Lee Scratch Perry se met au psychédélisme de la côte Ouest des States dans "Burning Wheels". Le calme et la béatitude de "Get Duffy" avec ses affects jazzy et Soul ou plus loin "Trainspotting" et sa vision glauque d' une certaine Ambient grandie sous le Trip Hop. "Star" c' est enfin Primal Scream qui refait le coup du Gospel façon Rolling Stones mais sans tomber dans le bourrin rétrogaga. "Out Of The Void" semble être un titre perdu de "Screamadelica" servant d' agréable trompe l' œil cachant une suite bien moins indulgente pour les amateurs de psychédélisme béat. Derrière "Kowalski" placé en avant poste d' autres titres bien plus agressifs voient se dégager un malaise et une colère inédits chez Primal Scream. Quelque chose est en train de changer chez Guillespie qui ne relève plus de l' hédonisme révolutionnaire euphorique de "Screamadelica". De la naïveté de croire que c' est gagné depuis la révolution Acid House. Bien au contraire. Nous arrivons à la fin des 90's et il ne se voile pas la face l' encyclopédiste du rock. Cette décennie est celle de nombre de faux semblant et son milieu naturel, l' Indie Rock a peut être un peu trop fait dans le Post Modernisme. En 1997 Blair est élu et Guillespie a déjà bien senti que les choses ne changeront pas dans ce vieillisant Royaume Uni, lieu de naissance d' un capitalisme plus que jamais triomphant. Il sent aussi poindre que les va-t-en guerre préparent leur retour depuis la première guerre du Golf. Le dub dark et angoissant de "Stuka" débute la série des références militaires dans le vocabulaire Guillespie. Un Guillespie qui comme dans "Screamadelica" va se faire de moins en moins locace question paroles. Deux instrumentaux le confirme mais surtout son songwritting le voit préférer les phrases courtes et surtout une passion décuplée pour le slogan sur le mode situationniste. "Medication" c 'est du Primal Scream fan irraisonnable des Stones mais on est loin du pastiche. Quelque chose de malsain flotte sur ce titre et c' est volontaire. Un peu comme si les Primal Scream ont décidé, plutot que singer les Stones, d' offrir leur BO à un documentaire sur le meurtre d' Altamont, l' un des symboles de la fin des utopies 60's . "Motörhead" reprise de qui vous savez les voit d' ailleurs sauter de 69 à 76-77. Peut être histoire d' éviter le ventre mou de l' histoire révolutionnaire. Petite remarque au sujet de la boulimie stylistique de l' écossais. Il ne s' est jamais attaqué au Glam réellement. Le punk Guillespie perdu de vue depuis les 80's commence à réapparaître. Ce que confirme la participation à la basse du Sex Pistols Glen Matlock dans la grande tradition de la Drean Team à la Primal Scream. Le titre de Lemmy Kilmister se voit dépoussiéré, dépourvu de ses gros attributs gênant Rock'n'roll pour devenir un hymne EBM Motorik éructé par un Guillespie chantant avec un masque de Dark Vador (véridique!). Laissés pour mort après la débâcle de 94 les Primal Scream se présentant à nouveau comme d' étonnant "Rockeurs/Punks Avant Gardistes" et vont taper l' incruste parmi une liste d' albums symbolisant un renouveau rock. Liste tout autant hallucinante comme celle de 1991. Les deux grandes années british des 90's verront donc Primal Scream au premier plan et devenir des influenceurs de premier rang. 1997 l' autre grande année musicale des 90' s pour la perfide Albion. D' autres formations ont compris comme Primal Scream que les guitares Britpop réac s' était pris le pied dans le tapis nostalgico-gaga et qu' il fallait aller de l' avant si ce n' est, au moins, de sortir du carcan Pop et guitare héros Britpop. En premier lieu Blur ,les grands instigateurs de la Britpop, lorgnent sur le Slacker Rock des Pavement, The Charlatans se souviennent de leurs débuts Madchester et font peut être le disque typiquement North Britpop que Primal Scream n' a pas pris la peine de faire. Le Post-Rock en vengeur masqué du Shoeagaze domine l' avant garde Indie avec Mogwai. Radiohead triomphe en hybridant l' indie au Prog Rock et c' est peut être bien là où perce à jour l' immense influence de "Screamadelica" en matière de "rockeur Indie". Cette façon d' envisager un album totalement libéré de tout carcan, capable de passer du coq à l' âne stylistiquement et surtout abandonnant les guitares un temps quand cela s' avère nécessaire. Peut être qu' un jour Thom Yorke le reconnaîtra. Specialized dépoussière alors le psychédélisme et les Rolling Stones bien mieux que Primal Scream autrefois. The Verve et Super Furry Animals faisant un peu la chose de leur côté avec une Britpop réellement originale. Les Beta Band quant à eux offrant la version inédite acoustique de l' électronica alors florissante. Une Electronica sortant du Dancefloor à nouveau comme sous Madchester tel Squarepusher et sa Drill'n'Bass ou µ-Ziq pour également taper le squat dans les charts et chambre d' Indie Popeux avec The Prodigy, Death In Vegas et surtout les Chemical Brothers offrant à la Britpop un dernier regain de forme. Portishead et Alpha portent alors une nouvelle pierre à l' édifice Trip Hop comme Roni Size à la Drum And Bass. A la fin de l' année 97 Primal Scream brille à nouveau de mille feu jusqu' à offrir un album remix Dub et confirmer si on en doutait encore du poids de ce courant sur la jeunesse Punk et Post Punk fin 70's à laquelle appartenait Guillespie. Les fans quant à eux craignent encore une fois le retour de flamme Post Screamadelica. Il n' aura pas lieu. Bien au contraire "XTRMNTR, le deuxième chef d' oeuvre révolutionnaire L' an 2000 apocalyptique de Primal Scream et Creation Records. Souvent quand la discussion aborde Primal Scream il m' est arrivé de détonner au moment de citer leur meilleur album. Jusqu' à 2000 le consensus, et même encore, nommait "Screamadelica". Passé 2000 j' ai toujours rencontré des regards dubitatifs si ce n' est pas écarquillés quand le titre "XTRMNTR" à prononcer "Exterminator" sortait de ma bouche. Surtout si mes interlocuteurs sont français. Les anglo-saxons quant à eux ne s' étonnant guère, question de bon goût et de curiosité. Faisons un peu le point sur ce qui avait été les dix années du groupe à l' aube du nouveau millénaire. Avec "Screamadelica" les rockeurs indies underground qu' étaient les Primal Scream allaient danser à l' Haçienda sous acide et décrocher la lune commerciale. "Give Out But Give Up" les voyait en plein bad trip rétro dans un garage glauque et enfin "Vanishing Point" leur offrait un road movie rafraîchissant au grand air post-Britpop. "XTRMNTR" ce sera Primal Scream en mode guérilla urbaine en guerre contre le Néolibéralisme et l' industrie Militaire. "XTRMNTR" est un disque d' une audace irréelle, d' une férocité absolue et d' une immense colère révolutionnaire. Une gigantesque oeuvre radicale . Tout le monde en prend pour son grade. C' est le disque le plus intelligent et lucide intuitivement de toute leur carrière. Sorti juste avant le revival rock des Stokes et Libertines, il va agir tel un détergent purificateur moderniste et engagé pour affronter la décennie rétromane et apathique qui suivra. Cet album déboule après la guerre du Golf 91 annonce celle de 2003 que très peu n'osent imaginer. Charge encore plus virulente et pertinente que ne l' étais "Vanishing Point" contre les délires interventionnistes occidentaux aux conséquences désastreuses. Contre le délire militaro-industriel, le saccage néo-libéralisme de notre environnement et sociale pour enfin attaquer l' illusion démocratique sur laquelle tout le reste repose. "XTRMNTR" n' épargne pas non plus l' Indie music. En 2000 Guillespie nous balance à la gueule la triste vérité sur les 90's. Une réalité que nous nous évertuons alors à ne pas voir et à assumer. Thatcher et son dogme néo-libéral avaient gagné et nous nous sommes plongés progressivement dans une nostalgie falsificatrice et antalgique. Jeunes gens des années 2020, cherchez pas le début de léthargie générale de votre époque. Guillespie et son groupe qui avaient débuté les 90's aux premières loges de l' hédonisme et euphorie Acid House, vont comme personne nous réveiller et dévoiler l' immense gueule de bois avec laquelle on sort de cette décennie. Disque le plus politique, le plus violent il est tout naturellement le le plus explosif et le plus "Maximaliste" niveau sonore. Comme à l' accoutumé Guillespie recrute et ce coup-ci encore il va allez rechercher ce qu' il se fait de mieux. Une façon de rattraper un loupé de leur carrière. La révolution Acid House, ils n' étaient pas passé à côté. Par contre le bruitiste Shoegaze avec ses caractéristiques abrasives carrément, laissant à Mc Gee le soin de signer My Bloody Valentine, Ride et compagnie. Alors quand on s' appelle Monsieur Guillespie et qu' avant d' être une légende Indie établie depuis "Screamadelica" on reste un fan, on incorpore d' autres légendes laissées sur les faussés de l' histoire. Après Mani suite à la séparation des Stone Roses c' est Kevin Shields de My Bloody Valentine qui va incorporer la Dream Team. Et Primal Scream à nouveau de passer dans une autre dimension. Kevin Shields En retraite interminable depuis "Loveless" Kevin Shields jaillit dans la galaxie Primal Scream via un mix sur le single "If They move, kill Them" sous le pseudo de My Bloody Valentine Arkestra. Partant du titre originel Shields délivre une relecture qui pulvérise les frontières de l' expérimentation comme rarement dans la carrière de Primal Scream. Même si il ne va contribuer qu' à un titre et en mixer trois, Shields tel un spectre va considérablement peser sur l' enregistrement de "XTRMNTR". Guillespie et Innes sont les deux grands protagonistes de l' enregistrement. Aidés en cela par une pelleté de collaborateurs pour la production dont David Holmes , Adrian Sherwood, Dan The Automator, Brendan Lynch ou les The Chemical Brothers. Toujours par volonté de former la Dream Team Bernard Summer de New Order effectuera une apparition aux côtés de Shields pour l' un des plus grands titres de Primal Scream. Rejetant encore plus les manières plus classiques d' autrefois les deux anciens gamins de Glasgow optent pour l' art du collage à la Burroughs. Que ce soit pour les paroles comme pour l' instrumental. Samples, boucle rythmique, superposition et slogans révolutionnaires déchiquetés recrachés façon Punk à votre gueule. Déclarant dans cette logique la guerre aux voyelles comme l' illustre le titre les Primal Scream dressent en agissant ainsi une attaque et une critique frontale contre le langage, principal élément de contrôle des masses. L' entame "Kill All Hippies" agrippe les fringues des niais nostalgiques du courant Hippie et réédite l' acte Punk. En bon fils de prolo Gillespie rappelle que justement le prolétariat british n' avaient que peu goûté aux délires contestataires utopistes, buccoliques et hypocrites de la jeunesse bourgeoise de 68. Le punk à la suite de certaines sous-cultures tel les premiers Skinheads vomissait sur tout ça. Guillespie avec "XTRMNTR" casse le récit historique un peu trop linéaire et simpliste écrit par une certaine classe sociale. A l'instar d' une légendaire photo prise à Londres dès 1968. Primal Scream semble être en recherche de sensations physiques angoissantes et martiales digne de l' EBM de groupes comme DAF. Mani tout en gardant une certaine fluidité rend sa basse maladive et perverse quand l' environnement sonore agresse de toute part et crée de la paranoïa. "Kill All Hippies" n' était que le hors d' oeuvre du festin bruitiste révolutionnaire et innovateur qu 'est ce disque. L' un des très rares titres encore porteur en lui de la sensibilité funk. Le triptyque qui suit est un tunnel absorbant l' auditeur agissant tel une blitzkrieg sonore. L' effet Shields à son apôgée. Quiconque s' aventure dans ce triptyque formé par "Accelerator", "Exterminator" et "Swastika Eyes" n' en revient pas indemne. "Accelerator" est une jubilation rarissime d' agressions et de transgressions sonores par le traitement des guitares par Shields. Guillespie éructe comme jamais perdu dans le tunnel Noise reformé du "You Made Me realize" de My Bloody Valentine . Le son vient de partout, les rythmiques tel des zombies, sont putrides et proviennent d' outre tombe. "Exterminator" est une mutation robotique et industrielle de funk dystopique. Primal Scream est l' un des grands annonciateurs de la mouvance dystopique des 10's de la Deconstructed Club et d' autres. Et "Swastika Eyes" est ... un monstre. Un monstre d' électro, de trash politique. Si Primal Scream a bien compris une chose c' est que la plus belle arme en matière de contestation musicale ce n' est pas le riff, mais le rythme. Dans "Swastika Eyes" la boite à rythme et la basse de Mani agissent tel les tapis de bombes de la seconde guerre mondiale. Les samples et les boucles soniques interviennent ensuite comme les gaz chimiques. Que ce soit dans la version, la plus aboutie, du mix de Jagz Krooner ou celle plus stéréotypée et accueillante des Chemical Brothers, ce titre explose les dancefloors de l' utopie hédoniste qui avaient engendré "Screamadelica". Le curseur des influences stylistique est bien loin de celles plus mélodiques de "Screamadelica". Guillespie le pousse encore encore plus loin pour le détonnant rap "Pills". Judicieux de part leur partie prix de s' attaquer au language. Délaissant le matraquage sonore les Primal Scream semblent à partir de cet instant du disque effectuer un travail plus pointilleux, expérimentale et délicat sur les textures. Accalmie après le déluge précédent. "Blood Money" se rappelle de leurs anciennes tentations jazzy et passions cinématographiques quand "Insect Royalty", le titre le plus faible, semble chercher sans succès un territoire inexploré. "Keep Your Dreams" c' est Mani qui, seul, prend les choses en mains et, guidant l' auditeur dans un rêve hallucinatoire, réussit l' exploit d' offrir 9 ans après le digne alter égo plus moderne à "Higher The Sun" et "Inner Flight". L' accalmie fut courte. Le remix de "If They move, kill Them" par Shields sort le monstre "XTRMNTR" de ses rêves étranges et son début de torpeur. La version de "Swastika Eyes" des Chemical Brothers semble être une tentative un brin ennuyeuse de rééditer le diptyque "Higher Than The Sun" de Screamadelica. Auraient-ils du inverser les deux versions quitte à aseptiser la trilogie du début d' album? Peut être mais au final l' auditeur ne sortira pas de l' album avec le sentiment de redite. Un autre titre, énorme, considéré par pas mal de fans dont votre serviteur comme peut être leur meilleur, va clore de la plus belles des manières "XTRMNTR". "Shoot Speed/Kill Light" manque de superlatif. Il y a tout en à peine 5 minutes et dix huit secondes. Un rythme Krautrock ensorcelant joué avec un Mani au sommet encore une fois en citant Neu! , Peter Hook de Joy Division et le Velvet Underground. L' autre New Order, Bernard Summer, y apporte sa guitare histoire d' enfoncer le clou. Guillespie y est comme jamais sexy ET punk à la fois. Kevin Shields à la production invente un version rock du Drone qu' il maîtrise à merveille. "Du haut de ces 5 minutes 18 de sons, c' est trente ans de rock qui vous contemple" serait la parodie de citation la plus juste pour décrire ce monument de la carrière de Primal Scream. Vous l' aurez peut tre êcompris mais votre serviteur est incapable de réellement opérer une hiérarchie entre "Screamadelica" et "XTRMNTR"au point de profiter de l' anniversaire du premier pour évoquer sa passion pour le second. On ne peut pas faire l' impasse sur le Yang alors que l' on célèbre le Ying. Ces deux disques sont bel et bien le Ying et le Yang selon Primal Scream. La mort de Creation Records "XTRMNTR" sort le 31 Janvier 2000 mais verra sa carrière dans les charts plombée par le manque de moyens pour sa campagne publicitaire auprès du public et des critiques internationaux . L' effort étant concentré sur le Royaume Uni ceci expliquant en partie la sous estimation dont il sera victime jusqu' à nos jours. Creation venait en effet d' annoncer fin 99 qu' il allait définitivement mettre la clés sous la porte. Problèmes financiers malgré la manne Oasis mais surtout épuisement physique et psychique pour Mc Gee après des années de toxicomanie et de fiestas. Sans parler ses élucubrations et expérimentations politiques avec la désillusion Blair. Artistiquement aussi ça sentait le roussi parmi l' écurie du rouquin. Creation n' effectua quasiment plus de nouvelles signatures supposées apporter un vent frais. The Boo Radleys étaient à l' agonie, les Super Furry Animals n' auront pas sorti à temps leur classique vendeur "Rising around the world", Saint Etienne alternera le bon et l' ennuyeux et les Jesus & Mary Chain effectuant un retour censé être tonitruant mais surtout synonyme de bout de course. Les Teenage Fan Club seront peut être les artistes les plus porteurs de stabilité dans l' histoire du label pour l' homogénéités qualitative de leurs disques. Triste mais attendue fin du label phare des 90's. Mc Gee réapparaîtra sporadiquement sur les radars mais pour de l' anecdotique. Création puis mort du label Poptones ou encore pour un rôle de gourou/légende vivante rédempteur et conseiller auprès des Libertines, The Klliers, Glasvegas ou encore les affreux Kaiser Chiefs. Le reste de son temps sera consacré à soigner son addiction et faire fructifier son héritage et sa légende avec à la clé des livres et des documentaires ("Upside Down: The Story Of Creation Records" ) relatant son histoire et celle de Creation. Le plus grand groupe de scène et "Evil Heat" Creation dans les limbes, Guillespie et compagnie entame une tournée mondiale histoire de supporter un disque prodigieux en mal d' éclairage médiatique. C' est à ce moment-là que beaucoup estimèrent à juste titre qu' il ne s' agissait rien de moins que de la meilleur formation live. Primal Scream avec sa Dream Team est au sommet de son art scénique et peut se permettre de faire l' impasse sur la plus part de ses titres phares d' autrefois quand il ne les transforme pas selon les manière Shields. L' apport sonore d' un Kevin Shields en mal de live avec My Bloody Valentine mis en parenthèse , la présence stimulante et charismatique de Mani et enfin la fin d'un turn over systématique depuis 98 au poste de batteur avec le métronome et puissant Darrin Mooney y sont pour beaucoup. De cette époque subsiste dans la mémoire de votre serviteur le souvenir indéfectible d' une prestation à Bénicassim et sur le net la vidéo du concert légendaire à l' Astoria de Londres en 2000. Courant 2000 Primal Scream entame l' enregistrement de l' album suivant. Kevin Shields et Jagz Kooner à la production sont rejoints par le duo Two Lone Swordsmen et ainsi l' un de ses membres effectue son grand retour, Andrew Weatherall. Comme toujours des noms connus collaborent aux titres, Jim Reid des Jesus & Mary Chain et Robert Plant. Mais celle qui attire les regards adeptes des pages people c' est Kate Moss pour un duo sur la reprise du légendaire "Some Velvet Morning" de Nancy Sinatra et Lee Hazlewood. Beaucoup considèrent "Evil Heat" comme le dernier chapitre d' une trilogie entamée avec "Vanishing Point". Il est vrai qu 'il semble fusionner les deux précédents. Peut être du fait que Weatherall soit réapparu, des titres comme "Deep Hit of Morning Sun" et "Space Blues #2" reconvoquent un peu "Screamadelica" malgré la patte Shields qui ne peut pas tout sauver. "City" et "Skull X" se chargent de faire revenir le groupe à ses penchant rock un peu fortement rétrogaga. Comme toujours quand Primal Scream pense Rolling Stones et Stooges il ne le conjuque pas au parfait. Et "Evil Heat" de devenir un album synthèse des 20 années de carrière précédente. Entre modernisme et passéisme. Très vite et naturellement sa réception va être accompagnée d' un sentiment de déception. A vrai dire, comme ce fut le cas pour "Give Out but Don't Give Up", il ne fait pas bon être le successeur de chefs d' œuvres tel "Screamadelica" et "XTRMNTR". Mal accueilli à sa sortie, à juste raison par instant, "Evil Heat" a plutot bien passer les années et se révèle ne pas être le disque loupé que certains ont pensé à l' époque. Un disque frustrant tout au plus. Effectivement il semble que Primal Scream effectue un retour en arrière en ayant désiré mettre la pédale douce en matière d' agression sonore la réservant pour les live. Toujours pertinents il semble cependant que Guillespie et les autres commencent à marquer le pas et ne savent plus vraiment quelle direction prendre. D' où un une sensation de fouillis. Ils se voulaient modernistes depuis deux disques mais les tentations rétros reviennent sournoisement bel et bien à la suite du revival Rock apparu en 2001. Un concert en guise de chant du cygne. La colère et l' envie de révolutionner sont toujours là mais le poids des ans commence à peser. Ce qui illustre cela le mieux est peut être un autre concert devenu légendaire. La prestation donnée à Glastonbury en 2005. Plus punk que jamais, et probablement défoncés aux amphétamines pour les uns et d' autres potions pour les autres, avec quelques hectolitre de vin par dessus, pas bon mélange, les Primal Scream fatigués physiquement mais combatifs, balancent un gigantesque cocktail Molotov de provocation et de règlement de compte en tout genre sur la scène principale. Entre le sublime et le pathétique. La tension est perceptible dès l' entrée sur scène au son de "Come Together" . Mani semble en mode festivalier avec l' envie de s' éclater mais lui et Guillespie vont très vite rééditer l' acte punk anti hippies de "Kill All Hippies". Quoi de plus normal qu' à l' occasion de ce festival emblématique du courant honni devenu symbole de la dérive festivalière mercantile et son hédonisme hypocrite bon marché. Toute les contradictions d' une carrière seront présentes ce soir-là. La colère politique et sociale bousculant l' envie hédoniste de danser à l' image d'un "Accelerator" chassant la diffusion dorénavante nostalgique "Come Together". Guillespie adopte immédiatement une attitude antagoniste typiquement punk et annonce vouloir "vous donner de mauvaises vibrations". Plus tard ce sera " Nous sommes un groupe de punk rock et vous êtes une bande de putains de hippies " pour s' en prendre ensuite aux fans de Kylie par un gracieux "Fuck You" et traiter de panurgisme complaisant l' ensemble de la foule. Et toujours dans la plus grand tradition punk quand il singe un salut nazi sur un "Swastika Eyes" d' anthologie on se demande si les plus cons sont lui pour ce geste stupide ou les neuneus à la vue basse n' écoutant pas les paroles du titre et en feront une polémique franchement hypocrite. Le concert, toujours à l 'image de leur carrière, va alterner les grands sommets sonores souvent modernistes et les plus ennuyeux marqué par leur penchants rétro rock. La Dream Team Baggy-Shoegaze est au grand complet. Capable du pire comme du fabuleux parce que toujours authenticiques ce concert est le résumé parfais de ce qu' est Primal Scream. Débuté devant un publique parsemée il va se conclure de manière chaotique et sublime devant une foule immense en état second. Le groupe, surtout Mani et Guillespie, dépasse volontairement la durée prévue après avoir écraser toute la concurrence par un triptyque "Kowalski", "Swastika Eyes" et "Move On Up". Guillespie va se faire chasser de scène mais juste avant, alors que Mani aguiche les nostalgiques vieux et jeunes avec quelques mesure du "I am The The Resurrection" des Stone Roses, il balance : "Voulez-vous entendre les Stone Roses ?" À la réponse enthousiaste de la foule, il répond: "Eh bien, vous auriez dû être ici il y a 15 ans, putain de salauds paresseux." En quelques mots il prédit ces tristes années 00's revival qui verra l' Indie innovatrice agoniser. Des mots anti nostalgique et revival aux conséquences gigantesques sur un (presque) vieux cons corrézien quand il tombera sur cette vidéo quelques mois plus tard. Jusqu' à décider de créer un blog plus tard. POST SCRIPTUM 2005 à nos jours Le successeur d' "Evil Heat" tardera à venir et prend l' apparence d' une douche froide. "Riot City Blues" c' est le pire de Primal Scream. Passéiste, sans imagination et caricatural. Même "Primal Scream" et "Give Out But Don't Give Up" sont meilleur que ce naufrage total. Guillespie et Innes optent pour leurs sales manies réac et leur carrière va bientôt s' apparenter à une pré retraite dorée. Le seul membre original du groupe avec Guillespie ,Robert "Throb" Young, quitte en 2006 le groupe suite à ses problèmes de toxicomanies. Les années de défonces et de tournées incessantes commencent à se faire payer pour tous mais si Innes et Guillespie deviendront progressivement sobre mais Young ne s' en sortira jamais et sera découvert mort à son domicile en 2014. Kevin Shields déjà sur le départ logiquement après ce retour au rétro Bluesy Rock reformera My Bloody Valentine en 2008. Fidèles à leur mouvement pendulaire entre Passé-Présent les Primal Scream redeviennent un brin moderne avec "Beautifull Future". Malheureusement le songwritting est flemmard et la démarche de faire du bon vieux Rock neuf ne repose que sur la technologie de studio. Le curseur stylistique semble lui aussi en panne et révèle un groupe incapable d' aller vers des courants plus contemporains comme autrefois. Rendez-vous manqué avec le Dubstep qui à l' instar d' un Burial avait de quoi dialoguer sur la Nostalgie avec Guillespie. Un autre membre devenu important quitte le navire peu de temps avant "More Light" (2013) . Mani revient à la maison mère qui se reforme, The Stone Roses. L' univers artistique de Primal Scream s' en ressent fatalement et "More Light" voit le groupe opter pour un Néo-psychédélisme souvent acoustique étonnant. Retour aussi d' un certain discours politique mais sans aucunes mesures avec la radicalité de "XTRMNTR". Maggy Thatcher vient de mourir mais à quoi bon se réjouir pusiqu' elle a gagné et fait plein de petit (Macron). "More Light" reste un album intéressant et certainement leur meilleur depuis 2002. Suivra le très synthpop "Chaosmosis", ni raté ni réussit, ni à faire les mauvaises langues diront. Comme son vieil ami Mc Gee, Guillespie passera beaucoup de temps à surfer sur et entretenir la légende Primal Scream. En 2009-2010 le groupe joue "Screamadelica" au cours d'une tournée nostalgico-gaga avec le seul réel intérêt de voir Mani poser sa griffes sur ce disque qu' il n' avait pas enregistré. Et le résultat est bien sûr fantastique. Entre bio et documentaire, rééditions anniversaires à gogo, ressorties d' enregistrements pas toujours utiles, coups de gueule politique et peopolisation, Guillespie demeure omniprésent. Et le statut culte de Primal Scream et ses deux chefs d' œuvres, de grandir assez judicieusement. "Honnêtement, j'ai senti que nous rachetions le rock'n'roll. Mais mon avis était que le rock'n'roll devrait être une expérience festive, euphorique et extatique. Haute énergie.Je trouvais que le rock était devenu trop intérieur et c'était peut-être un peu trop sérieux. J'ai senti que ce que nous faisions à ce moment-là était ce que le rock'n'roll devrait être, sauf que c'était moderne, c'était futuriste." Bobby Guillespie au sujet de "Screamadelica" TOP ALBUMS PRIMAL SCREAM Ex Aequo, SCREAMADELICA & XTRMNTR (1991) & (2000) 2. VANISHING POINT (1997) 3. EVIL HEAT (2002) 4. LIVE IN JAPAN (2003) 5. MORE LIGHT (2013) 6. ECHO DEK (1997) 7. PRIMAL SCREAM (1989) 8. SONIC FLOWER GROOVE (1987) 9. BEAUTIFUL FUTURE (2008) 10. CHAOSMOSIS (2016) 11. GIVE OUT BUT DON'T GIVE UP (1994) 12. RIOT CITY BLUES (2006)
- LES IMMANQUABLES, Janvier-juin 2019
Si le temps manque terriblement pour faire de bonnes et complètes chroniques celui pour écouter de la bonne musique ne manquera jamais. Alors en attendant le retour des chroniques voici le traditionnel bilan semi annuel. Alors 2019? Mondialisation heureuse! Si si c' est possible! Et une mondialisation qui se conjugue au futur via l' expérimentation et le choc passé/nouvelles technologies. Le post-club/Deconstructed Club quant à lui n' en fini pas d' étendre ses tentacules, le label NAAFI avec Debit en Amérique du Sud et l' argentin Aggromance , Nazar en Angola, Angel-Ho en Afrique du Sud et NKISI du Gabon pour les NON Worldwide. Au Kenya Slikback prend tout ce que l'on a adoré ici ces dernières années (Gqom, footwork et Post-Club) et en fait la plus parfaite des synthèses. Côté vieux continent Kablam en Suede, Rian Treanor en Angleterre et LOFT au Pays De Galle confirment. Chez les Russe de Regular Citizen on suit aussi le Post-dancefloor mais on le mélange à la Trance du bon Lorenzo Senni. L' Iran nous offre l' un des plus beaux descendants de Scott Walker en la personne de Msylma et que dire du dernier SOTE qui propulse les traditions persanes dans le futur. Le singeli en provenance de Tanzanie via le label Nyege Nyege n' en fini pas de suivre les pas du Footwork sur le chemin de la révolution des dancefloors. Ce qui tombe plutot bien puisqu'une des légendes du Footwork, Dj Nate revient avec un nouvel album 9 ans après l' une des pierres philosophales du genre " Da Trak Genious" Une Star du blog (Holly Herndon) continue de tutoyer les sommets expérimentaux mêlés à la pop culture moderne à l' instar d' autres valeurs sûres repérées depuis longtemps qui ont fait plus qu' assurer simplement leur rang. Helm, These New Puritans, Logos, Fennesz et Sarah Davachi qui s' est trouvée une petite soeur en la personne de la géniale Kali Malone. La révélation Ana Roxanne éclabousse la scène Ambient avec un zeste de Pop pendant que Nivhek (Liz Harris), Fennesz, Tim Hecker et Rafael Anton Irisari consolident les fondations du renouveau de la scène. 2019 sera aussi l' année qui aura vue Leyland Kirby en finir avec son projet The Caretaker et la série sur la démence "Everythere at the end of the time". Du côté des friche industrielles Dark Ossia offre enfin un long format et dévoile sa grande classe pendant que la légende Cosey Fanni Tutti reprend son trône. Côté monuments historiques Beth Gibbons fait dans le classique en reprenant Gorecky et fatalement l' évidence est là, la plus grande chanteuse des 20 dernières années éblouit et touche au plus profond de l' âme. Earth, SunnO))), Bill Callahan, Clinic et d' autres tiennent eux aussi leurs rôles. Et puis il y a l' inimaginable. L' inespéré! Alors que les Fat White Family délaissent avec talent les guitares qui recommence à bégayer sérieusement sur le mode Post-Punk des mioches offrent aux artefacts de l' âge de gloire rock/punk/indie une jeunesse inespérée. Ce que DWTN espérait depuis longtemps semble enfin arriver. Renaissance artistique des satanées guitares. Black Midi n' a pas fini d' attirer l' attention des anti rétro et que dire du retour annoncé des Girl Band qui demeuraient jusqu'à présent le seul espoir d' une improbable marche en avant après des années de rétrogaga. Plus classiquement on vient peut-être de trouver un hybride détonnant du post-punk copulant avec l' art du single infaillible Britpop, la culture indie et la sensibilité typiquement irlandaise. Fontaines DC? Un talent hors norme en matière de songwritting pour pondre des tueries pop/rock. Idles et Shame peuvent franchement aller se recoucher avec leurs faux semblants. La traditionnelle playlist TOP 30 ALBUMS HOLLY HERNDON Proto BLACK MIDI Schlageneim NKISI Seven Directions HELM Chemical Flowers MSYLMA Dhil-Un Taht Shajarat Al Zaqum BETH GIBBONS & THE POLISH NATIONAL RADIO SYMPHONY ORCHESTRA HENRYK GORECKY Symphony N°3 KALI MALONE The Sacrificial Code LOGOS Imperial Flood NIVHECK (LIZ HARRIS) CATERINA BARBIERI Ecstatic Computation SISSO Mateso DUKE Uingizaji Hewa JAY MITTA Tatiso Pesa SOTE Parallel Persia AMNESIA SCANNER & BILL COULIGAS Exachast OSSIA Devil's Dance RIAN TREANOR Ataxia THESE NEW PURITANS Inside The Rose TIM HECKER Anoyo FAT WHITE FAMILY Serfs Up! DJ NATE Take Off Mode KÀRRYN The Quanta Series SPELLLING Mazy Fly ANGEL-HO Death Becomes Her RAFAEL ANTON IRISARI Solastalgia ALAMEDA 5 Eurodrome SARAH DAVACHI Pale Bloom REGULAR CITIZEN Sleeping Unique THE CARETAKER Everythere At the End Of The Time Stage 6 AKIRA RABELAIS CXVI Bonus KABLAM Confusia JAMES FERRARO Requiem For Recycling Earth LA PLUS BELLE PROMESSE POUR LA SUITE GIRL BAND "THE TALKIES" Date de sortie: le 27 Septembre TOP EP'S & SINGLES SLICKBACK Tomo ANA ROXANNE ~~~ LOFT And Deppart From Mono Games AMAZONDOTCOM Mirror River DEBIT System AGGROMANCE Turbera NAZAR Enclave GALYA Bisengalieva EP Two LEE GAMBLE In A Paraventral Scale MIXTAPE RABIT The Dope Show TOP FAILLES SPATIO TEMPORELLES VANISHED TWIN The Age Of Immunologie FONTAINES D.C. Dogrel CHAI Punk BOY HARSHER Carefull THE COMET IS COMING Trust In The LIfeforce Of The Deep Mistery JAMES BLAKE Assume From TOP DES MONUMENTS HISTORIQUES FENNESZ Agora COSEY FANNI TUTTI Tutti BILL CALLAHAN Shepherd In A Sheepkin Vest EARTH Full Upon Her Burning Lips CLINIC Wheelpappers And Shunters SLEAFORD MODS Eton Alive SUNN O))) Life Metal STEVE MASON About The Light DEERHUNTER Why Hasn't Everything Already Disappeared? THE CHEMICAL BROTHERS No Geography Plus...un type revenu d' entre les morts PURPLE MOUNTAINS (DAVID BERMAN des SILVER JEWS) Eponyme
- L' ESPRIT DE NYEGE 2020, compilation gigantesque.
Récemment dans DWTN on a beaucoup parlé de géniales compilations réunissant divers artistes. "Apocope" par le label C.A.N.V.A.S. (ici) , celle du Club Chai (là) et "This is Caïro Not The Screamers" (ici). Il était souvent question de compilations regroupant des artistes issus d'un collectif, d' une scène précise ou d' un label. Les fils conducteurs de cette série dictée par l' actualité discographique étaient l' avant garde électronique des dancefloors ou autre, une certaine vision de Créolisation musicale, quand le passé et les racines se mêlaient au présent et à la technologie pour entrapercevoir le futur en innovant. Entre multiculturalisme, goût du risque et espoir. Des fils conducteurs en parfaite adéquation avec ce que ce blog veut transmettre. Oublier le rétrogagaïsme avec son culte d' un vintage sclérosant musicalement, politiquement et intellectuellement. Cette espèce de stase culturelle omniprésente en occident que beaucoup ne veulent pas voir et amplifient par leur nombrilisme culturel et étroitesse d' esprit. Si il existe un label, une scène ou un festival qui regroupent toutes ces aspirations avec ceux cités plus haut, qui est devenu à leurs yeux comme aux miens le phare absolu, qui personnifie plus que jamais un certain état d' esprit c' est bel bien l' épicentre Ougandais de Nyege Nyege. Collectif d' artiste, label avec son petit frère Hakuna Kulala et enfin son festival. Festival devenu en quelques années l' un des plus importants par son influence sur tout le reste du monde musicale dans son ensemble. Nyege Nyege vient de ressortir plus amplement "L' esprit de Nyege 2020" sortie en catimini fin 2020. Compilation regroupant les artistes ayant participé à l' édition 2020 uniquement en numérique pour cause de Covid. Pour les habitués du blog que je vous en parle de cette nouvelle sortie du label ne sera pas une surprise tant ici Nyege nyege est adulé. Pour les autres ce sera encore une occasion de rattraper en marche ce train qui file droit dans le futur. Mais attention. Que ce soit pour les premiers comme les seconds la découverte de ces 48 titres va produire un véritable cataclysme et définitivement tuer pas mal d' idées préconçues et de préjugé. Cette compilation est d' une richesse, d' une diversité et d' une qualité rarement croisées dans le domaine. Beaucoup de festivals peuvent pratiquer le même exercice quantitativement mais beaucoup en passeront par du remplissage et les temps morts de s' accumuler à cause de programmation parfois trop homogènes stylistiquement et souvent inégales qualitativement. "L' esprit de Nyege" cumule la quantité et la qualité durant près de trois heures. Pas d' ennuie, pas de bouche trou et la surprise et le choc à tout instant. Que vous connaissiez ou pas les artistes présents. Résumer stylistiquement ce que vous allez découvrir est une gageure. Énumérer? Allons-y mais ce ne sera que trop inexacte et réducteur. Kuduro, Gqom, Mahraganat, Techno, Indus, Techno, Bailé, Ambient, Footwork, Nois, Glitch, Grindcore, Deconstructed Club et même de la musique modulaire Africaine. Et j' en passe. L' impression d' électro délivrée au kilomètre peu ou pas variées de certains festival européens est impossible ici. Et à cela on peut préciser quelque chose d' essentiel, cette variété stylistique se retrouvent souvent dans un seul titre tellement ces artistes sont inclassable et opèrent sans aucunes œillères. Beaucoup des artistes présents sont africains naturellement, c' est le rôle fondateur du Nyege Nyege Festival d' être un outil de découverte et de promotion de la musique électro de ce continent. Mais pas seulement. Les artistes venant d' ailleurs, et pas uniquement de la diaspora africaine, ont droit de citer et ainsi on redécouvre les liens et les aspirations communes que DWTN ne cesse de vous démontrer depuis des mois. Un zeitgeist plane sur la planète électro, expérimentale et dancefloor comme sur d' autres musiques. Et son épicentre où tous se retrouve c' est Nyege Nyege. Cette compilation le prouve magistralement. Commençons par les non résidents africains. Le Rap complexe du duo américain NNSS-KHX05 lorgne sur l' Afrique comme il était le cas il y a très longtemps dans ce genre. On retrouve tout ému un vétéran Footwork en la personne d' EQ Why bidouillant un souvenir télévisuel ce qui confirme au passage la passion africaine pour le style chicagoan croisé à de multiples reprise sur cette compilation. Un contingent portugais, RS Produções et l' adorable Blacksea Não Maya, entendus chez Principe font revenir leur Kuduro moderne sur ses terres d' origine. On découvre même des français inconnus au bataillon. Un type vivant à Montpellier nommé B4MBA et fan d' Uk Bass malaxant avec maîtrise le Grime, le Trap, l' Afro et le dancehall. Un autre, réunionnais vivant à Saint Denis répondant au nom de Jako Maron, modernise et propulse ses racines Mayola dans un futur intense et un brin dystopique. Quant au dénommé Boogzbrown à part qu' il semble venir du même endroit que Jako Maron on sait juste que son titre Deconstructed Club étonne. Encore une fois après les avoir croisé sur "Apocope" et à la maison mère SVBKVLT on retrouve les omniprésents Gabber Modus Operandi trempant leur Gabber et Hardcore indonésien dans la culture Tanzanienne. Egalement présente sur "Apocope" et membre du collectif C.A.N.V.A.S. on retrouve la passionnante Elvin Brandhi en collaboration avec le local Ecko Bazz avec un titre susceptible d' inventer à lui seul un courant nouveau. Un gros contingent égyptien (dont Zuli et 1127) sélectionné par Nadah El Shazly ("Apocope" et "This is Caïro...") avait déboulé dans la version numérique du festival, il en reste l' étonnant Yunis et son Folk égyptien façon synthé mais surtout les décrasseurs d' oreille KZLK et Tyor Yganna digne compagnon de 1127. Et j' en oublie ! Mais peut être plus encore que les "étrangers" c' est bel et bien les artistes en provenance du continent entier africain qui bluffent et assomme les concurrences mondiales par leurs fraîcheurs, leur originalité et leur talent. Entre hédonisme jubilatoire et ambiance Dark l' auditeur est sans cesse bousculé dans ses certitudes. Les déjà connus par ce blog réussissent encore à nous étonner aussi. Bampa Pana qui avait attiré mon regard sur ce label avec ma découverte du Singeli Tanzanien prouve que ce genre et lui même ne se repose pas sur leurs lauriers et on découvre ses successeurs, MC Kadilida et Dj Travella. Ce bon vieux Dj Diaki affole encore les Bpm avec son Balani Fou quand le génie Sud Africain Menzi entraîne le Gqom encore plus profond dans les ténèbres bruitistes et industriels avec ses potes de Phelimuncasi, Dj Mp3 et Skhotane. Vous voulez des nouvelles têtes? C 'est une avalanche à faire perdre la boussole le plus aguerri de cette scène. Afrorack n' en fini pas d' aguicher, Slammy Karugu interpelle quand le congolais Chrisman s' annonce être une des grandes révélations avec sa merveille "Another Banger". Bhejane parait plus sâge que Menzi avec son Gqom un tantinet classique mais se révèle totalement efficace. Boutross est la réponse Rap africaine aux américains quand le marocain 3xOJ devient une autre grande révélation avec son intriguant et planant "Stasix". Et là aussi j' en oublie. Et les Nyege Nyege/Hakuna Kulala originaux me direz-vous? Duma calme un peu leur Cybergrind et intriguent encore plus eux aussi, Zilla, Mc Yallah avec Debmaster assurent et le roi SLIKBACK domine tout ce petit monde de son trône avec une espèce mutante de Techno venue de nul part. Pour conclure je me demande juste si cette compilation regroupant des artistes participant à l' édition 2020 n' est pas tout simplement la plus belle qu' il m' ait été donné d' entendre de toute ma vie. Voir carrément l' une des plus grandes compilations de tout temps. En prime et pour ceux un brin appeuré par les 3 heures de compilations voici une mixtape faite par Crotch Goblin d' à peine une heure résumant le tout.
- SARAH DAVACHI, retour bouleversant.
Visiblement Sarah Davachi est parti depuis 7 ans pour un rythme de un disque par an. Avec beaucoup d' artiste ces sorties rapprochées pourraient nous amener à la lassitude. Ça, c' est pour les autres. Quand il s' agit de la canadienne la succession de disque va vous amener qu' un seul sentiment à chaque fois, l' émotion. "Cantus, Descant" après la petite fugue un brin trop classique de "Pale Bloom" nous ramène dans les territoires étranges et ensorcelants de "All My Circles Run", "Let Night Come On Bells End The Day" et "Gave In Rest". Bref Sarah Davachi au sommet du Drone et d' une certaine Ambient. Après le piano sur "Pale Bloom" c' est aux orgues de toutes natures que Davachi rend hommage. Pour cela elle a enregistré sur 5 instruments répartis dans 5 églises différentes à travers le monde. Amsterdam, Chicago, Vancouver, Copenhague et Los Angeles. On navigue de nouveau dans cette étrangeté hybridant la musique chorale Médiéval, les manies de Drone Electro acoustiques et la composition minimaliste. Et comme toujours sa passion pour les textures se conjugue sur un mode intime dévastant. La grande nouveauté, si il faut bien en chercher une chez cette artiste qui sans révolutionner son art continue de toucher et de surprendre, c 'est l' apparition quasiment divine de sa propre voix. Après la participation très lyrique de Fausto Dayap Daos pour "Pale Bloom" c 'est Davachi qui s' y met sur deux titres et sa petite voix timide apporte encore en bouleversement émotionnel. Ses senteurs musicales médiévales évoqueront évidemment Julia Holter mais une Julia accompagnant sobrement une Liz Harris de Grouper. Même s' il s' agit de son album le plus long l' auditeur ne sera jamais tenter de lâcher tellement l' envoûtement opère et il se surprendra à y replonger de plus bel. A noter que la canadienne sort désormais ses disques sur son propre label créé pour l' occasion, Late Music.
- FENNESZ, mondes imaginaires des chambres d' enfants.
Doit-on encore présenter Christian Fennesz? Le pape incontesté de l' ambiant glitch au cours des 00's. L' auteur de ces deux monuments que sont "Endless Summer" et "Venice". On peut rajouter "Black Sea" sorti en 2008 qui clotura une décennie majestueuse. Sans parler de ses travaux fréquant avec Ryuchi Sakamoto ou parfois des gens de mondes éloignés comme Sparklhorse du regretté Mark Linkous pour son dernier cadeau à l' humanité. Le déchirant In The Fishtank 15 Fennesz revient en solo après "Bécs" paru en 2014 et autant vous le dire tout de suite. Il a retrouvé l' état de grace des 00's après des 10's en dent de scie. Fennesz c' est dans mon esprit le pote mélancolique des Aphex Twins et Autechre. Celui qui nous a sauvé pendant la pathétique décennie du revival avec sa quête de paysage sonores inédits qui puisaient leurs origines et ambiances dans ce que les 90's et 80's avaient fait de mieux. La rencontre de la rêverie et du bruit du Shoegaze. De l' expérimentation électronique, informatique et ses bugs, avec les vieilles guitares. Ce genre de type ,très rares à l' époque et tout autant aujourd ' hui, aux allures de Dandy rock/pop qui fréquentait les dancefloors et l' expérimentation la plus obtue et moderne. Un David Sylvian perdu chez WARP. Le mec nourri par la pop, l' indie, le rock et qui n' a eut de cesse de reproduire les émotions du fan qu' il était mais avec tout autres techniques. Recherchez par exemple ses relectures des Beach Boys ou de A-Ha et vous comprendrez que le terme de niche stylistique est à bannir dans l' histoire de Fennesz. "Agora" semble à la fois un retour aux sources et un bond en avant. Bond en avant parce que franchement depuis 2008 l' autrichien semblait marquer le pas. Les trouvailles et le talent étaient toujours là mais une certaine folie douce et étrange avait disparu. Elle est revenue. Retour aux sources par la façon qu' il a été fabriqué. Fennesz explique qu' il a perdu son studio et qu' il s' est retrouvé 20 ans en arrière avec ce qu' il lui restait. Trois fois rien. Sa guitares, deux ou trois bidules électroniques et un ordinateur pour malaxer tout ça. Et surtout une vieille habitude, l' écoute et la composition au casque, seul, dans une chambre. Tout ce qui fait que ce disque est un prodigieux retour en grace est écrit dans la phrase précédente et peut se résumer en un titre présent sur le disque, "In My Room". Titre ô combien symbolique dans la culture pop musicale. Comme jadis avec le petit Brian Wilson et par la suite tant et tant d' ado, c' est peut être bien la pièce la plus propice à l' imagination. Laissons de côté l' aspect coquin que certains devenus uniquement libidineux n' y voient uniquement. Revenons entre éternel enfants rêveurs. Dans "Agoria" les drones de Fennesz semblent être les draps du lit de l' enfant dans lequel il se calfeutre et imagine un monde merveilleux dont ne sont visible de l' extérieur par les plis que les plus hautes montagnes et collines. Les plaines et les recoins aux mille et une merveilles sont cachés. On perçoit donc en premier le statisme des drones puis des effets glicth réactualisés sculpent le bruit. Petit à petit c' est bel et bien tout un environnement inédit et magique qui est peint par Fennesz avec méticulosité. Chaque détail a son importance dans un enchevêtrement de forces qui nous titillent les sens tout azimut. C 'est une musique à la fois imposante par son aspect de mille feuille mais aussi rafinée comme tojours chez lui. Et le lit de l' enfant auditeur symbole d' intimité et de calfeutrage dévoilent une immensité inenvisageable. Fennesz est donc revenu à ses origines tout en injectant l' expérience acquises au fil des années et nous offre assurément l' un des plus beaux rêve ambient de l' année en cours. Alors vous savez ce qu'il vous reste à faire pour fuire ce triste monde d' adulte. Toujours la même chose depuis votre plus tendre enfance et vos moments solitaire d' ado amoureux de musique. Votre chambre fermée à double tour, votre lit, l' obscurité, un casque et la musique de Fennesz.
- NKISI & ANGEL-HO, NON WORLDWIDE va-t-il enfin changer la donne mondiale?
Cela fait 5 ans que NON Worldwide existe. Et à peine un peu moins de temps que ce blog ne cesse de vous pousser vers ce collectif. Je vous invite donc à vite vous jetez sur les anciens articles le concernant. De près comme de loin. Commencer par là puis utilisez le moteur de recherche. Attention, votre journée risque être bien remplie mais ne craignez rien. Absolument pas perdue. 2019 sera-t-elle l' année qui verra NON Worldwide s' imposer définitivement comme boussole musicale mondiale? Une boussole musicale mais pas seulement. Politique et sociétale également. Une boussole permettant de retrouver le chemin de la résistance ou celui du futur musical. En tout cas ça commence très fort avec coup sur coup deux albums réussis qui finissent de dresser un tableau complet de la révolution NON Worldwide en cours. Jusqu' à présent seul Chino Amobi parmi ses fondateurs nous avait offert une arme de destruction/révolution massive sous la forme d'un disque long format (voir ici). Disque susceptible de dresser un premier panorama objectif de l'univers sonore NON Worldwide mais un rien incomplet tant le collectif n' a pas d' œillères. De plus le reste du catalogue du label étant majoritairement et exclusivement constitué de ep ses productions étaient très peu cités dans les médias papier ou net tellement le format album est privilégié. Des Eps toutefois maintes fois célébrés par ici, Faka, Klein, Why Be, Dedekind Cut, Mhysa etc etc. Et ne parlons pas des compilations de la maison avec leur déstabilisante tendance à être d' une richesse extrême et ^à faire découvrir des artistes appelée sous peu à devenir majeurs. Bon nombre d' artistes découverts par le collectif signent ses albums et recueillent les lumières des projecteurs médiatiques qu' une fois partis vers d' autres labels et NON Worldwide et ses créateurs devenant un peu trop souvent les oubliés de l' histoire. Parfois c' est le contraire. Par exemple deux génies grandis ailleurs ont trouvé judicieux de fricoter avec la bande. Yves Tumor et Alex Zhang Hungtai aka Dirty Beaches. A noter concernant le dernier nommé que la cohorte de revivalistes et nostalgico-gaga qui l' aiment sans réellement comprendre tout à l' art impressionniste du bonhomme se sont abstenus de le suivre en ces terres franchement inhospitalière pour leurs esprits consommateurs et conformistes. Bref , même dans ce cas NON passait à la trappe. Il était donc temps que NON Worldwide prenne la place qui lui est due. Le trône! Les deux autres fondatrices du label ont enfin décidé d' apparaître au grand jour et c' est une délivrance et une confirmation pour tout ceux qui ont un jour tant espérer de ce collectif. NKISI et ANGEL-HO perpétuent chacune à sa manière le gros œuvres entrepris par Amobi. Une révolution. Tout simplement. Révolution musicale, politiques et sociétale. Il est juste dommage que les deux artistes NON Worldwide soient obligés d' en passer elles aussi par d' autres labels pour espérer toucher un peu plus les médias et bénéficier d' une distribution digne de leur talent. ANGEL-HO "DEATH BECOMES HERE", BJORK DE PASSAGE DANS LES TOWNSHIP DE DURBAN. Pour les retardataires NON Worldwide est un collectif d' artistes originaires d' Afrique. Y vivant ou issus de sa diaspora. Leur mot d' ordre est le suivant: utiliser le son pour dévoiler aux regards occidentaux de descendants des colonialistes les rapports de forces qui construisent notre monde. Ce qui se voit comme ce qui est invisible. Entre anticapitalisme, anti Colonialisme avec son dérivé moderne l' impérialisme et question de genre. ANGEL-HO (Angelo Antonio Valerio) sur sa musique et celle de NON Worldwide: "Un moyen d' exprimer la violence récurrentes sur les corps non blancs". Elle/il nous vient d' Afrique du Sud comme ses amis de Faka (Voir ici). A l' instar du duo la question de genre est centrale chez Angel-Ho. Une nouvelle fois chez un artiste issu de NON Worldwide nous nous retrouvons confronté à un gigantesque travail de déconstruction suivi par une inévitable remise à neuf d' une multitude d' influences musicales. Un brassage précédant une relecture innovante. Des trois fondateurs de NON Angel-Ho est celle qui se rapproche le plus des territoires connus de la pop. On osera dire la plus accessible. Pour être plus précis vous trouverez dans son "Death becomes here" bien des choses s' apparentant à du R'n'b et le Rap. Mais vu, entendu et réapproprié d' Afrique et/ou au sein de sa diaspora. C' est donc d' abord un sentiment de déjà entendu et de confort qui agrippe l' auditeur. D' abord! Parce que très vite l' étrangeté, le goût du bruitisme, du sound collage cher à Amobi va s' incruster. Bousculer le tout venant pop et underground. Ce qui ressemble à l' autoroute mainstream pop va petit à petit dévoiler des trous, des chausse trappes et des virages imprévus. Agressions sonores maximalistes, industrielles ou digitales. Alternance dans le format d' instrumentaux et de chansons "pop". Question rythme le climat musicale de son pays marque tout le disque de son empreinte. Les boites à rythme semblent être faites du même matériau que celles ayant créer le Gqom de Durban après avoir servi le Kwaïto. C 'est peut être ici l' une des traces de nouveauté les plus flagrantes dans son R'n'b. Question paroles Angel-Ho peut parfois déstabiliser. Alternance de propos hyper consuméristes avec nom de marque cités et clin d' œil au monde la mode typiques du R'n'b vite éjectés par d' autres plus relatif à la question de genre à mille lieu de la mysoginie et du faux féminisme d' une Beyonce. Angel-Ho dit être fan de Missy Elliot et de Bjork. Elle ne triche pas en balançant des références abusives. Surtout concernant Bjork. Comme l' islandaise le personnage qu' elle s' est créé fait partie intégrante de la musique comme de l' aspect visuel. Le lien est d' autant confirmé que l' on peut aisément comparer sa "pop" à une sorte de croisement de deux collaborateurs de la reine Bjork, Rabit et Arca. Son premier album est peut-être celui qui pourra servir le plus aisément de porte pour les peureux et autres inhabitués à l' univers Deconstructed Dancefloor et Post-Club qu' elle- seule conjugue le plus éhontément sur le mode pop . Son R'N'B mutant dans le rôle de la clé idéale. NKISI "7 DIRECTIONS", REVOLUTION TECHNO OU AMBIENT? DECONSTRUCTED CLUB ASSUREMENT; Si on peut titiller sur le disque d' ANGEL-ho en argumentant qu' il ne brille pas vraiment par son originalité à tout instant de par ses aspirations pop mainstream, comme on pouvait passer à côté de celle d'un Yves Tumor en 2018, il en sera plus difficile concernant le "7 Directions" de Melinka Ngombe Kolongo aka NKISI. Ce disque est une franche et magnifique réussite moderniste. Comme chez sa collègue le terme déconstruction est central et en la matière sa signature sur le label d'un des maîtres du genre est un gage sûr. Que Lee Gamble craque sur sa musique après celle de l' une des révélation 2018 ZULI et vous n' avez qu' à suivre aveuglément comme avec l' égyptien. Ce disque offre l' alliance parfaite de l' Ambiant et de la culture du Beat. Option polytrythmie cochée au gros marqueur pour la dernière qui fait de ses aspirations Techno un changement conséquent dans le domaine plutot qu' une simple relecture trop sage. Une autre influence pas toujours bien vue mais déjà copieusement citées par ici (Lorenzo Senni, Gabber Eleganza ou au sujet du Singeli de Bamba Pana (ici) ) pointe clairement son bout du nez. Le Gabber. Rien d' étonnant puisque cette originaire du Congo a passé sa jeunesse au sein de sa diaspora en Belgique. Plat pays ex colonisateur mais aussi Terre de Gabber par excellence. Pourvu d' un gros bagage en Psycho acoustique acquis entre Bruxelle et Londres NKISI n' en a pas pour autant oublié ses traditions musicales et spirituelles puisqu' elle fait appel amplement à la cosmologie Bantoue pour construire sa musique. Je devrai dire par sculpter son œuvre sonore tant elle se plait à tirer des passerelles entre les deux arts. Encore un point commun avec Gamble. Chez Nkisi l' aspect coutumier soulageant de ses nappes synthétiques ambiant est contrebalancée systématiquement par sa maîtrise polyrythmique faite de boucle s' approchant parfois d' une singulière martialité apportant étrangement une ambiance angoissante . La rythmique prouve une nouvelle fois sa capacité à changer la perception de l' auditeur. S' en dégage ainsi une finition aboutie franchement hypnotisante et prenante pas si évidente au premier abord si il n' en subsistait que le squelette rythmique. Nkisi nous offre ainsi probablement le meilleur album de cette année commencée pas franchement sur les chapeaux de roue. Tout style confondu Il apparaît très clair qu' il va de plus en plus être difficile d' éviter la sphère NON Worldwide en cette année 2019 quelque soit les chapelles. Amobi s' occupant de l' expérimentation la plus obtuse, Nkisi redéfinissant le dancefloor en le rapprochant de l' ambiant quand Angel-ho pervertit le R'n'b let le rap les plus mielleux ou caricaturaux.
- BEST OF 2018
Et voilà les traditionnels Tops de fin d' année. Encore plus que les années précédentes la musique moderne, on laisse la passéiste aux autres, s' est conjuguée à toutes les langues et sur tous les continents. Elle n' a cesser d' inventer. Le brassage stylistique s' est accentué et les œillères ont volé en éclat parmi une nouvelle génération curieuse et doté d' un courage artistique à tout épreuve. A l' image du Post-club dont je vous ait amplement parlé (voir ici), l' innovation s' est souvent reposée sur un gros travail de déconstruction des tropes de musiques provenant de partout. Un besoin vital de créer plutot que recopier pour mieux coller à notre époque se fait de plus en plus fort après des années de revival à tout va. Ainsi 2018 est la grande année du Post-Club avec Lotic, Rabit et Amnesia Scanner. Le dancefloor s' est vu chamboulé dans ses coutumes à l' instar d' autres genre musicaux récents ou plus anciens. Mutations à tous les étages, sur tous les continents et sur tous les modes de conjugaison. Par exemple Lisbonne voit sa diaspora africaine propulser leur culture dans le futur électronique (Prìncipe), le Singeli Tanzanien suit le footwork et est appelé à changer la donne en matière de rythmique. Au Maghreb on ne sait plus où donner de la tête entre le mariage Passé/présent de Deena Abdelkader et la fuite en avant vers le futur de Zuli. Et que dire du dancefloor latino entre les mains des NAAFI et les relecture d'une Elysia Crampton. Les instruments anciens ont aussi retrouvé une nouvelle jeunesse au contact de la technologie comme chez Vessel ou ont été tout simplement utilisés d' une nouvelle façon (Julia Holter, Sarah Davachi). De vieux genre habitué au revivalisme bas du front se sont enfin vu évoluer concrètement, le Grime devient fun chez Proc Fiskal, le jazz redevient aventureux chez Sons Of Kemet et Eli Kezler, la Soul se transcende chez Serpentwithffet et Huerco S sous le pseudo de Pendant rénove l' ambient. Le monde va mal et ça a aussi son importance sur la musique. Elle ne vit plus dans sa bulle rétro. Les mots "Politique", "contestations" ou "revendications" ne sont plus des gros mots casseurs d' ambiance dans la société du spectacle Néo-libérale. Défense des minorités, la question du genre, féminines, le Néo-colonialisme etc etc. On a croisé tout ça sur ces disques. Mieux. La critique du Capitalisme et de ses méfaits est à l' ordre du jour et pas seulement à l' avant-garde. Le Post-Punk avec sa philosophie contestataire domine à nouveau le monde ankylosé des guitares (Shame, Idles) après des années de rétromania édulcorée sur ces sujets-là. Farai s' occupe quant à elle des vieux synthés 80's. Mais peut être la plus belle promesse pour l' avenir que 2018 nous ait offert est que la frontière entre musique Pop et avant-garde a été franchie de plus en plus fréquemment et ce avec un succès certains. Sophie et Yves Tumor a eux seuls ont fait voler en éclat des murs que l'on croyait incassables depuis longtemps. Tirzah trempe son r'n'b dans la mixture expérimentale de Mica Levi quand Gazelle Twin mélange Pop/Indus/Noise avec la musique du Moyen âge pour mieux nous prévenir des dangers du passéisme. Mais peut être en guise de conclusion retenons la plus belle leçon de 2018. Celle qui provient d'une bande de vieux cons à l' intention de tous les fans un brin réac de vintage qui justement leur vouent un culte gigantesque. Qu' ils soient vieux ou jeunes. Les Low ont réussi, ou tout simplement osé, là où bon nombres n' y pensent même plus. Se renouveler tout simplement! Faire table rase du passé, n' en garder que quelques traces, puis doté d' un courage à tout épreuve partir à la conquête du futur pour faire du neuf. Low et tous les autres, l' exemple à suivre! PLAYLISTS 2018 TOP ALBUM 1. YVES TUMOR Safe In The Hands Of Love (*) 2. SARAH DAVACHI Let Night Come On Bells End The Day & Gave In Rest (*) 3. SOPHIE Oil Of Every Pearl's Un-insides (*) 4. LOTIC Power (*) 5. GAZELLE TWIN Pastoral (*) 6. ZULI Terminal (*) 7. AMNESIA SCANNER Another Life (*) 8. TIRZAH Devotion (*) 9. DEMDIKE STARE Passion (*) 10. LOW Double Negative (*) 11. TIM HECKER Konoyo (*) 12. PENDANT (aka HUERCO S) Make Me Know You Set (*) 13.VESSEL Queen Of Golden Dogs (*) 14. ELYSIA CRAMPTON Eponyme 15. GÀBOR LÀZÀR Unfold 16. LOLINA (INGA COPELAND) The Smoke (*) 17. RABIT Life After Death (*) 18. JULIA HOLTER Aviary (*) 19. BAMPA PANA Poaa (*) 20. PROC FISKAL Insula (*) 21. TERESA WINTER What The Night Is For 22. ONEOHTRIX POINT NEVER Age Of 23. THE CARETAKER Everythere At The End Of Time Stage 4 & 5 (*) 24. OBJEKT Cocoon Crush 25. DEBIT Animus (*) 26. GROUPER Grid Of Points (*) 27. ABUL MOGARD Above All Dreams 28. ELI KESZLER Stadium 29. LUCY RAILTON Paradise 94 30. FARAI Rebirth (*) 31. DEENA ABDELWAHED Khonnar (*) 32. ALEX ZHANG HUNTAI Divine Weight 33. JLIN Autobiography (Music From Wayne McGregor's Ballet) 34. BEACH HOUSE 7 (*) 35. CECILIA Adoration 36. BLUE CHEMISE Daughters Of Time (*) 37. LET'S EAT GRANDMA I'm All Ears (*) 38. ROY MONTGOMERY Suffuse (*) 39. тпсб Sekundenschlaf (*) 40. DIALECT Loose Bloom 41. CHAINES The King 42. SOHO REZANEJAD Six Archetypes (*) 43. PAPER DOLLHOUSE The Sky Looks Different Here (*) 44. CHEVEL Always Yours 45. BLISS Signal Eponyme (*) 46. THE MODERN INSTITUTE Another Exhibition At The Modern Institute (*) 47. SPACE AFRIKA Somewhere Decent To Live 48. DJ TAYE Still Trippin' (*) 49. VANLIGT Folk 50. ROSALÌA El Mal Querer RECAPITULATIF: 1. YVES TUMOR Safe In The Hands Of Love 2. SARAH DAVACHI Let Night Come On Bells End The Day & Gave In Rest 3. SOPHIE Oil Of Every Pearl's Un-insides 4. LOTIC Power 5. GAZELLE TWIN Pastora 6. ZULI Terminal 7. AMNESIA SCANNER Another Life 8. TIRZAH Devotion 9. DEMDIKE STARE Passion 10. LOW Double Negativ 11. TIM HECKER Konoyo 12. PENDANT (aka HUERCO S) Make me Know You Sweet 13.VESSEL Queen Of Golden Dogs 14. ELYSIA CRAMPTON EponymE 15. GÀBOR LÀZÀR Unfold 16. LOLINA (INGA COPELAND) The Smoke 17. RABIT Life After Death 18. JULIA HOLTER Aviary 19. BAMPA PANA Poaa 20. PROC FISKAL Insula 21. TERESA WINTER What The Night Is For 22. ONEOHTRIX POINT NEVER Age Of 23. THE CARETAKER Everythere At The End Of Time Stage 4 & 5 24. OBJEKT Cocoon Crush 25. DEBIT Animus 26. GROUPER Grid Of Points 27. ABUL MOGARD Above All Dreams 28. ELI KESZLER Stadium 29. LUCY RAILTON Paradise 94 30. FARAI Rebirth 31. DEENA ABDELWAHED Khonnar 32. ALEX ZHANG HUNTAI Divine Weight 33. JLIN Autobiography (Music From Wayne McGregor's Ballet) 34. BEACH HOUSE 7 35. CECILIA Adoration 36. BLUE CHEMISE Daughters Of Time 37. LET'S EAT GRANDMA I'm All Ears 38. ROY MONTGOMERY Suffuse 39. тпсб Sekundenschlaf 40. DIALECT Loose Bloom 41. CHAINES The King 42. SOHO REZANEJAD Six Archetypes 43. PAPER DOLLHOUSE The Sky Looks Different Here 44. CHEVEL Always Yours 45. BLISS Signal Eponyme 46. THE MODERN INSTITUTE Another Exhibition At The Modern Institute 47. SPACE AFRIKA Somewhere Decent To Live 48. DJ TAYE Still Trippin' 49. VANLIGT Folk 50. ROSALÌA El Mal Querer TOP EP & SINGLE 1. LAUREL HALO Raw Silk Uncut Wood (*) 2. JAMES FERRARO Four pieces for Mirai 3. DJ NIGGA FOX Crânio (*) 4. MARTYN BOOTYSPOON Silk Eternity (*) 5. BJORK Arisen My Senses (*) 6. RAIME I'm Using Content Or Is Content Using Me 7. KLEIN CC 8. GABBER ELEGANZA Never Sleep#1 9. DJ LILOCOX Pax & Amor 10. UNIIQU3 Phase 3 11. SINJIN HAWKE & ZORA JONES Vicious Circles 12. P ADRIX Album Desconhecido (*) 13. BOY HARSHER Country Girl Ep (*) 14. 700 BLISS Spa 700 (*) 15. 8ULENTINA Eucalyptus (*) 16. CHANNEL TRES Eponyme (*) 17. KELORA Girl (*) 18. JAMES BLAKE If The Car Beside You Moves Ahead (*) 19. NAZAR Enclave 20. LOW JACK Riddim Du Lieu-Dit (*) 21. DOON KANDA Luna 22. CARLA DAL FORNO Top Of The Pops 23. EVOL Ideal Acid 24. HANDY Smacker 25. NEGATIVE GEMINI Bad Baby 26. TOXE blink 27. ZULI Trigger Finger 28. PONTIAC STREATOR & ULLA STRAUSS Chat 29. MMPH Serenade 30. JOHN BENCE Kill & DEAN BLUNT Soul On fire TOP REEDITIONS THE BETA BAND The Three Ep's CHRISTOPH DE BABALON If You're Into It, I'm Out Of It (*) BROADCAST Tender Buttons TOP 5 COMPILATION NON WORLDWIDE COMPILATION TRILOGY Vol. 1,2 & 3 (*) IN DEATH'S DREAM KINGDOM PATINA ECHOES PC MUSIC Volume 1 & 2 PHYSICALLY SICK 2 Sans oublier la livraison annuelle GQOM en provenance de Durban via l' Italie GQOM OH ! The Originators TOP LABELS LES PETITS JEUNES (qui ont fait beaucoup parler d' eux) PRINCIPE DISCOS, Portugal (Dj Nervoso, Dj Marfox, Nidia Minaj, DJ Nigga Fox) (*) HALCYON VEIL (USA)(Rabit & Chino Amobi, Imaginary Forces, Mistress, Conspiracion Progresso) CLUB CHAI USA (Foozool, 8Ulentina, Jasmine Infinity) N.A.A.F.I. Mexique (Debit, Lechuga Zafiro, Omaar, Imaabs, Zut Zut) (*) THE DEATH OF RAVE Royaume Uni(Teresa Winter, Rian Treanor, Gàbor Làzàr, The Sprawl, Sam Kidell) NYEGE NYEGE Ouganda (Bampa Pana) NON WORLDWIDE No Country (Alex Zhang Huntai, Chino Amobi, Farai, Dedekind Cut, Faka, Why Be, Klein, Embaci) GQOM OH ! (Afrique du Sud) (Dominowe, Citizen Boyz, Cruel Boyz, Forgotten Souls, TLC Fam) BLACKEST EVER BLACK (Raime, Tropic Of Cancer, Carla Dal Forno, Pete Swanson, F Inger, Tomorrow the Rain Will Fall Upwards, Regis, Cut Hands) ORANGE MILK RECORDS (Giant Claw, Death's Dynamic Shroud, Jerry Paper, Uq Why, Dj WWWW, Foodman) (Ceux qu'on aime bien mais qui n'ont pas fait grand chose) DREAM CATALOGUE (2814, Telepath, Equip) SUBTEXT (FIS, Emptyset, Paul Jebanasam) DIAGONAL (Powell, Not Waving, Elon Katz, Evol, Container, N.M.O, NHK Yx Koyxen, In The Mouth Of The Wolf, Russel Haswell) LES GROS (Ceux qui ont fait leurs preuves) PLANET MU (RP Boo, Kuedo, Ital Tek, WWWings, Asher Levitas, Antwood, Jlin, Sami Baha, etc etc etc) PAN & Lost Codes (Label de Visionist) (le prochain Rashad Becker s' annonce énorme, Yves Tumor, Valerio Tricoli, M.E.S.H., ADR, Lee Gamble, Lotic, Visionist, Helm, Objekt, Kamixlo, Sky H1, Ling) TRI ANGLE (Roly Porter, Brood Ma, Katie Gately, Rabit, Vessel, Holy Other, Balam Acab, Evian Christ, FIS, SD Laika etc...) HOSPITAL PRODUCTION (Shifted, Prurient/Vatican Shadow, Ninos Du Brasil, Dedekind Cut, Alessandro Cortini, Clay Rendering, Silent Servant) MODERN LOVE (Demdike Stare, Andy Stott, Low Jack, Miles, Millie & Andrea) HYPERDUB (Teklife, Jessy Lanza, Dj Taye, Babyfather/Dean Blunt, Burial, DVA, Endgame, Fatima Al Qadiri, Laurel Halo) TYPE RECORDINGS (Shapednoise, Basic Rythm, Kane Ikin, Insha, Zelienople, Sylvain Chauveau, Pete Swanson) NIGHT SLUGS & FADE TO MIND (Kelela, Kingdom, Nguzunguzu) & (Jam City, Girl Unit, L-Vis 1988, Egyptrixx) TOP FAILLES SPATIO TEMPORELLES Ils sont jeunes (ou parfois vieux) et font de la musique d'une autre époque. C'est franchement bien foutu et même parfois prodigieux mais seulement voilà...Merde !!! On est en ... 2017 et on les aime non sans gène. Faut vivre avec le futur! 1. US GIRLS In A Poem Unlimited 2. SONS OF KEMET Your Queen Is A Reptile 3. SERPENTWITHFEET Soil 4. ICEAGE Beyondless 5. IDLES Joy As An Act Of Resistance (*) 6. SHAME Songs Of Praise (*) 7. SKEE MASK Compro 8. KAMASI WASHINGTON Heaven & Hearth 9. JON HOPKINS Singularity 10. 공중도둑 mid-air thief 무너지기 TOP 10 DES MONUMENTS HISTORIQUES Aussi beaux que l' architecture moderne même si c'est pas toujours révolutionnaire. Mais! Ca tient et ça tiendra toujours la route. Surtout, que la jeunesse prenne garde de ne pas y squatter trop longtemps. Eux, ils savent faire, vous les jeun's, prenez modèle mais surtout surtout, NE PAS COPIER, ça ferait du Made in China pour nouveaux riches. Vivez votre temps et préparez le futur! 1. AUTECHRE NTS Sessions 1-4 2. RP BOO I'll Tell You What§ 3. APHEX TWIN Collapse 4. BRIAN ENO & KEVIN SHIELDS ThE Weight Of History (*) 5. WILLIAM BASINSKY & LAWRENCE ENGLISH Selva Obscura 6. GRUFF RHYS Babelsberg 7. PAUL WELLER True Meanings 8. SPIRITUALIZED And Nothing Hurt 9. CHINISHI ATOBE Heat 10. CAT POWER Wanderer
- DEMDIKE STARE, dancefloor asymétrique.(Et hommage à deux héros et l' histoire de leur Manchester
C' est sans crier gare que vient de nous tomber dessus un double ep en provenance de la plus grande formation de Manchester de ces 30 dernières années. A noter pour ceux qui ne savent pas, quand on dit "plus grande formation de Manchester" c' est déjà un petit peu comme dire du "monde entier" tant cette ville a influencé le globe par des dizaines de disques révolutionnaires, des modes de vies (culture dancefloor) et sa pelleté d' artistes géniaux qui ont systématiquement changer la donne depuis plus d' un quart de siècle. Les lecteurs assidus auront compris que la formation en question n' est autre que Demdike Stare. Il s' est écoulé deux ans depuis leur merveilleux "Wonderland" qui les avait vu certes recevoir un plus grand éclairage médiatique et un plus important succès critique mais franchement pas encore à la mesure de leur talent gigantesque. Ici on a pas attendu le troupeau de moutons médiatiques. Classé 5ème du top annuel "Wonderland" succédait à leur série de single prodigieux "Testpressing" qui leur avait valu la première place du top 2014. Depuis les Testpressing ont été regroupés dans une compilation qui partagent avec leur autre monstrueuse compilation "Tryptych" la deuxième place du top des 5 ans du blog (par là). Bref, Demdike Stare c' est du très lourd, les Autechre ou Aphex Twin de la décennie. Depuis 2016 ils n' ont pas chômé les deux gars. Entre un travail d' archéologues sonores pour le GRM (Groupement de Recherches Musicales) sous l' égide de l' INA (ici) , la création de leur label DDS avec des tueries comme les deux albums d' Equiknoxx (voir ici), ceux de Shinichi Atobe et des ep de Mica Lévi avec ou sans Tirzah. Sans parler de leur collaboration avec le légendaire collectif italien Il Gruppo Di Improvisazione Nuova Consonanza. Et ne parlons pas de leurs mixtapes réussies tel "Circulation" ou celle pour Fadder (ici). Que pouvaient-ils bien encore nous offrir Sean Canty et Miles Whittaker? Quelle voie inconnue allaient-ils prendre ces indécrottables expérimentateurs? Et bien l' écoute de "Passion" éclaire très vite les interrogations. Ils poursuivent leur chemin tracé depuis les essentiels Testpressing. L' explosion des frontières entre la crudité urbaine et l' imagination débridée, l' expérimentation et les cultures Pop et Dancefloor de tous les pays. Une nouvelle fois avec les Demdike Stare le mot Avant-Garde n' est pas fatalement synonyme d' ennuie et d' imperméabilité mais se marie parfaitement avec l' hédonisme des dancefloors. A condition bien sûr de reconnaître que peut être, les meilleurs et les plus innovantes des musiques de danse sont celles qui font bouger le corps de manière ...anormale. La Demdike Stare "Touch" , qui tient souvent en une forte senteur d' occultisme se dégageant d' un très gros travail de déconstruction et de réinterprétation de "vieux" styles ou courants, est une nouvelle fois à son apogée. Le premier titre "New fakes" débute comme un drone planant parfait pour un film de science fiction puis devient une espèce de Weightless Grime en provenance d' une autre dimension que celle traversée par Logos et compagnie. "At it Again" malaxe tel une coction machiavélique et hallucinogène le Hardcore, la Jungle et la Noise, "Know Where To Start" fait muter le grime d' une manière totalement ensorcelante. Le reste du temps on semble se retrouver en territoire connu jusqu' à ce que le sol se retourne vous emportant dans les bas fonds du laboratoire des deux sorciers. Leur passion avérée par la signature des Equiknoxx sur leur label et déjà présente sur "Wonderland" pour la culture Dancehall et ses riddims se voit percutée et hachée par leurs héritages Post-punk et électro mancunien. "Spitting Brass" est une sorte de riddim virant acide par instant puis New Wave juste après. Du glorieux passé de leur ville on en reparlera à la fin de la chronique mais avant cela on pourra encore évoquer et bénir la large palette stylistique des deux gugus et leurs immenses connaissances historiques. Tout le passé des dancefloors britanniques se retrouve remis au goût du jour mais d' une manière fondamentalement désordonnée et imprévisible participant ainsi à un vrai travail de réinvention. Très étrangement, alors que les Testpressing ne brillaient pas par leur accessibilité, "Passion" qui provient des mêmes méthodologies se révèle être leur disque le plus facile. Le plus linéaire. Mais à aucun moment leur musique ne perd ses aspects foufous, déraisonnables et radicaux. Les breakbeats Jungle se confrontent aux mêmes rythmiques martiaux croisés sur les légendaires "Frontin'" ou "Past Majesty". Alors qu' étonnamment les Demdike Stare n' ont que très rarement été associés par leurs gènes indus à la vague Deconstructed-Club ou Post-Club ou à d' autres artiste tel Oneohtrix Point Never aux sonorités cristallines hyper modernes, des titres comme "Caps Have Gone" ou "Know where To Start" ne jureraient pas dans un mix entre un Amnésia Scanner et un Rabit, ou encore parmi une sélection de Fractal Fantasy (Sinjin Hawkes & Zora Jones). "Passion" va encore marquer les esprits et comme ses prédécesseurs vite devenir le grimoire essentiel pour les sorciers musicaux du futur. En à peine 9 titres la carte des territoires inconnus explorés par les mancuniens s' est encore agrandie. Les huits premiers titres sont bel et bien dévastateurs et bousculent sans cesse le passé et les certitudes. Se réapproprient les leçons de l' histoire avec maîtrise pour mieux les pervertir et ce, sans aucune retenue. L' auditeur même le plus aguerri et fin connaisseur en sort totalement lessivé, déboussolé et sans plus aucunes certitudes face à ces tueries pour dancefloor du future. Assommé il ne devra surtout pas oublier de lire le dernier chapitre du grimoire. Il contient une dernière recette de sorcellerie mais celle-ci se contentera juste de réinterpréter avec respect une autre bien plus ancienne crée autrefois sur les terres des Demdike Stare et qui aura le don certainement d' en émouvoir plus d' en leur rappelant les souvenirs glorieux de cette satanée ville de Manchester. Un étonnant dernier titre calme que ce "Dilation" qui cloture le disque et que l'on peut décrire comme de l' ambient hantée faite avec des synthés venu de la nuit des temps. A force d' incantations occultes les Demdike Stare ont réussir à faire revenir dans notre mondes deux esprits géniales longtemps disparus. "Dilation" peut être vu comme une sorte de clin d' oeil signifiant que la boucle vient d' être bouclée et l' auditeur n' aura plus qu' une envie ensuite. Ecouter un de ces vieux titres mancuniens symbolique du moment où toute cette foutu histoire débuta. Un dénommé Ian au chant et un Martin derrière les manettes du studio. "Atmosphere". Et comme une bonne nouvelle ne vient jamais seule Demdike Stare longtemps absent voit pratiquement tout son catalogue disponible sur Spotify.