top of page
nico-1 bis.jpg
Music Blog
& OTHER

DANCING
WITH
THE
NOISE

Nico

DEAN BLUNT, musique inclassable au centre de tout


L' empêcheur de tourner en rond préféré de ce blog effectue enfin son grand retour sur un vrai album. Il était un peu moins question de Dean Blunt ces dernières années si ce n' est moult collaborations et activités artistiques extra musicale. Mais au fil des 7 années séparant ses deux derniers albums son poids en terme d' influence n' a fait que grandir. Attendu au tournant le taquin Blunt allait-il se planter?

Il se sera donc écoulé 7 ans entre son récent "Black Metal 2" et le précédent. Une attente vite devenue une éternité pour le fan de l' anglais icône de ce blog à ses débuts (ici). Récemment j' ai réécouté l' ensemble de ses disques sortis au début des 10's et la sentence est évidente. En l' espace de deux ans Blunt en solo ,ou accompagné, nous a alors offert quatre trésors intemporels qui n' ont pas pris une ride, et à présent on constate le poids évident sur des artistes ou disques apparus depuis. On se contentera de citer Arca et Yves Tumor.

Pour les retardataires Blunt en à peine 15 mois nous offrit l' hypnagogic Pop "Black is Beautiful" avec Inga Copeland (9ème top DWTN), son virage Art-Pop "The Redeemer"(4ème top DWTN), sa relecture Rap avec réappropriation des rites Dream Pop indie selon un axe historique Factory Records/Rough Trade/4AD , "Black Metal" (8ème Top DWTN). Sans oublier le méconnu "Stone Island" dans lequel Blunt semble s' être muté en un étrange Gainsbourg indie perdu dans une chambre d' hôtel Moscovite. Bien sûr que Blunt n' a pas chômé entre temps, le projet collectif Babyfather (17ème top DWTN 2016) et une multitude de sorties numériques ont pu combler les attentes mais il était évident que la suite du premier "Black Metal" se faisait attendre. Et le fan du bonhomme d' espérer enfin pour son idole une réelle et solide reconnaissance critique. Un bruissement chez les critiques retardataires s' était déjà fait entendre à l' occasion de la sortie de la compilation "Roaches 2012-2019" En ce qui concerne la reconnaissance critique tardive il semblerait que Dean Blunt avec "Black Metal 2" recueille enfin ce qui lui est du depuis près de 10 ans. Un rapide regard sur l' évolution des notations Pitchfork (souvent représentatives des autres sites musicaux) apporte un petit éclaircissement sur un de leurs grands loupés en terme de vista. Le grand "The Redeemer" 6.1, "Black Metal" 7.3 et le monument hypnagogic Pop "Black is Beautifull" un tout autant sévère 7.4 et le comble de l' arrivisme ce fut quand la compile "Roaches 2012-2019" contenant certes des pépites mais évidemment moins essentiel que les albums parce que composée de chutes de studio et de "Face B" se voyait noter d' un supérieur 7.8. Et "Black Metal 2" de décrocher enfin une note supérieur à ce qui semble être un échelon supérieur chez Pitchfork, 8.1. Il est à noter que l'inverse se produit également chez Pitchfork & compagnie quand on constate que certaines grosses notes de la décennie écoulées ne figurent pas ou alors très mal classées dans les Top de la décennaux parus en 2020. "Black Metal 2" sans révolutionner sa musique consolide cependant une approche iconoclaste, pointue, intransigeante et incorruptible. Quelques petites évolutions certes mais Dean Blunt continue de délivrer une oeuvre inclassable appelée à laisser une trace indélébile et à influencer un grand nombre de ses successeurs. Le son parait encore plus cristallin et la voix semble plus assurée malgré les limites de son chant. Un chant aux dispositions étroites qui semble être celui de quelqu' un qui s' ennuie par sa monotonie mais qui au final régale par sa richesse et sa force quand on passe outre ces particularités. Mais est-ce ça le plus important quand on se retrouve face à un tel cri de liberté artistique? Pour ceux qui étaient passés à côté du premier "Black Metal" ou de ses autres disques je pense que ce dernier opus est peut être la porte d' entrée parfaite. Plus court par le nombre de titres mais aussi par la durée de ces derniers. Si il parait moins bordélique et peut être moins aventureux et surprenant Blunt y fait acte d' une concision absolue comme jamais et d' une assurance encore plus grande. Les thèmes abordés sont comme toujours plus proche du Hip Hop que des genres et courants présents musicalement. Un Hip Hop mélancolique mêlant à la fois le désespoir et la volonté de changer les choses qui dépasse largement les poncifs du genre. C' est de toute façon ce qui fait depuis ses débuts la pertinence de Blunt. Pas de gènes stylistique et un esprit libre total pour ce type défini comme "Arty" qui avait osé déclaré sa flamme pour les bas du front mais époustouflant lads de Oasis. Un type capable de faire du rap sans rapant sur des musiques fortement Lynchienne. Chez Blunt les revendications, les thématiques abordées et le discours sont indépendants des idées reçues associées des genres musicaux. Avec Blunt l' imperfection et la bizarrerie de sa musique ressentie par l' auditeur est finalement ce qui fait son intérêt en la différenciant de l' inertie et l' apathie produites par la majorité des sorties discographiques. Des musiques ,quelque soit leur style, se ressemblant que trop parce que trop "parfaite", trop facilement consommable et surtout, trop "anesthésiante". 7 ans après, Blunt semble avoir repris avec succès son odyssée artistique parcemée d' acte de bravoure en terres hostiles.


 RECENT POSTS

bottom of page