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Nico

ZULI, quand la modernité sape la caricature. L' égyptien qui pousse les frontières musicales enc


Le premier album d' Ahmed El Ghazouli aka Zuli se nomme Terminal. Il ne pouvait pas mieux trouver tant à l'instar de la zone aéroportuaire et les voyageurs qui y transitent son disque évoque le mystère, l' insaisissable. Comme le "Khonnar" de Deena Abdelwahed "Terminal" va être très difficile à classer. L' homme dit détester " l' exotisation" dont est victime trop souvent toutes les musiques venant de son pays non occidental. Difficile tache aussi que de parler de son quotidien sans que cela ne soit trop facile aux mauvaises interprétations souvent guidées d' a-priori de fausser le message. Ardu donc de lutter contre ces maux sans ne pas fuir son quotidien et se recrocquevilier sur tout autre sujet anodin. Zuli nous parle de sa ville, Le Caire. Ou plus exactement de la "mort et la renaissance de l' égo" des hommes et femmes en son sein. Pour lui, artiste producteur dans la société égyptienne, la caricature de cette dernière accentue un peu plus la marginalisation de gens comme lui. Et le serpent n' en fini pas de se mordre la queue. Si la démarche se rapproche fortement de celle de Deena Abdelwahed celle de Zuli a encore plus à voir avec la Deconstructed-Club des NON Worldwide et Janus. Elle est encore plus futuriste tant les us et coutumes ont disparu. Des traces de son héritage musicale égyptiens il n'y en a plus. L' aspect oriental ne se retrouve plus que dans l' utilisation de sa langue maternelle. Et encore. La langue arabe est ici tordue, maltraité, désorientée. Zuli est fan de Rap et a donc invité une pelleté de MC. Mais attention, ici le MC s' apparente le plus souvent qu'à un simple instrument permettant à Zuli son propre langage bien personnel. Mais le Rap chez lui ne peut pas ressembler de près ou de loin à un pastiche des ricains tant Zuli voit plus loin. Tant sa culture est riche et son ouverture d' esprit grande. Côté instrumentation l' Egypte n' est plus qu' un souvenir oublié, l' Egypte du passé, pas celle de 2018. Celle qui a passé ses journée sur Napster et les sites de streaming à l' heure d' internet. La révolution numérique continue de faire son oeuvre et si ses aspects sombres se sont dévoilés très tôt, les positifs, la mondialisation heureuse, après avoir déambuler dans les sous-terrain du net ose apparaître en plein jour de plus en plus. Eblouïssement assuré pour les bas du front. Seul le phrasé Rap peut leur servir de branche à se raccrocher. Branche qui cassera quand les velléités ambient ou noisy du bonhomme reprendront le pouvoir. Etiqueter sa musique est tout bonnement impossible tant ses sources d'inspirations sont lointaine géographiquement comme culturellement.. Encore un malaxage de rap, d' IDM très Autechre, d' ambient et d' expérimentation. Sans parler du contingent de traces d' UK Bass, grime, jungle et de techno. Zuli comme à Mexico (NAAFI), San Francisco (Club Chai), Lisbonne (Principe) a fréquenté le dancefloor mais c' est pour mieux s' en échapper à son grès. Et il va bien plus loin dans l' art de la déconstruction. Pas étonnant alors de le retrouver signé par Lee Gamble sur son label UIQ après d' autres grands espoirs tel Lanark Artefax ou RKSS. En quatorze titres l' auditeur est plongé dans un marécage de Bass d' où d' étranges et aériennes mélodies l' extirpe pour ne pas sombrer. Zuli dit avoir apporter le plus d' attention aux mélodies justement, et ça se ressent fortement tant elle sont magistrales. Moins de senteurs industriel comme chez Abdelwahed mais bien plus de mélencolie et de dystopie post-club avec utilisation de glitch noisy et certains relicats de drones perdus. Zuli va donc très loin et signe le parfait premier album. Je racontais au sujet de Deena Abdelwahed que la boussole de l' électronique mondiale partait dans tous les sens. Zuli vient de lui faire faire trois fois le tour sur elle-même jusqu' à la démagnétiser. Oublions-la. Il existe un grand spécialiste du cassage de règle, maître incontesté pour déboussoler, qui n' est pas passer à côté du talent de l' égyptiens jusqu' à le programmer à chacune de ses prestations live. Aphex Twin himself. Plus rien à ajouter.



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