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Nico

TERESA WINTER, hypnotique et fabuleux trip estival Post-Rave pour une artiste devenue très grande.


Souvent le quidam associe les musiques dites "expérimentales ou "d' avant garde" à quelque chose d' austère, de froid voir d' ennuyeux. Bref la prise de tête pas fun du tout alors que lui, le quidam, il veut s' éclater. Danser ou planer et que surtout ce soit facile à digérer. Le quidam pourrait s' y mettre, il en a évidemment les capacités, comme tout le monde. Mais à ses yeux, le mot expérimental et souvent les expression "musique très personnelle" ou "musique différente" font office d' épouvantail à tord. La rencontre est rare mais peut être aussi le quidam n' est pas le seul fautif. La vie, son quotidien et également, parfois, souvent, le "passeur", critique, journaliste officiel ou pas à force d' intellectualiser ou par snobisme. Le quidam, et visiblement certains journalistes "officiels", ne connaissent pas Teresa Winter. Parce que question musique personnelle, inédite, expérimentale mais aussi musique tripante, jouissive, luxuriante et enfin, belle, elle s' y connait. Teresa Winter peut charmer même le plus obtus et fermés des quidams et ça fait des années que ça dure.

On sais peu de chose sur cette anglaise d'une trentaine d' année. C 'est dire la très petite aura médiatique dont elle jouit. Et pourtant. Apparue vers 2014 Winter débarque en cette année 2021 pour son 5 ème album officiel. Donc une carrière déjà bien entamée qui nous a laissé déjà deux grands albums et deux autres franchement pas anodins non plus. En 2015 la cassette "Oh Tina, no Tina" dévoile donc cette inconnue lovée dans la queue de la comète Hypnagogic-Pop en passe de disparaître. Immédiatement les comparaisons à la belle Maria Minerva adulée par ici sont nombreuses. Il est vrai que le son et la voix de l' anglaise rappellent Minerva mais cette dernière semble déjà s' en différencier par les influences qu' elle introduit dans son ambient Hypnagogic-pop. Plutot que la House ou la Synth Pop chez l' estonienne avec Winter on s' apperçoit de réminiscences d' IDM planante et de Rave typiquement britannique. Coup d' essai et coup de maître mais totalement passé inaperçu si ce n' est aux oreilles du label The Death Of Rave à qui on devait déjà les placements sur orbite de petits génies tel Rian Treanor, Gabor Lazare et Powell. Deux ans plus tard la revoilà avec le désormais classique "Untitled Death". Si la belle abandonnait les rêveries Hypnagogic Pop c' était pour mieux nous plonger dans d' autres aux origines bien plus psychotropes et obscures. Elle se présenta alors tel une chamane des temps et sons modernes délivrant une espèce de Dream Pop expérimentale et ésotérique aux accoutrements très Ambient. Alliant propos plus ou moins aguicheurs par sa voix échantillonnée, synthés Lo-Fi traités par des logiciels algorythmiques, des manières franchement électro acoustiques, Winter pouvait par des sonorités cristallines surgissant sans prévenir dans des songes ambient amener l' auditeur à un état euphorique rare. Un auditeur ne sachant plus si il errait dans des paysages sonores angoissant et austère ou multicolore et psychédélique, se retrouvant seul face à lui même pour vivre une expérience étonnamment exubérante.


Un an plus tard, après avoir évoqué une version complexe et étrange des œuvres Dream Pop un brin légères de Grouper voir Leyland Kirby dans sa façon d' utiliser les sons du passé, elle évoque des artistes bien plus abrupte et direct mais toujours avec un goût prononcé pour les choses hallucinogènes tel Cosey Fanni Tutti et Coil. Ce qui était susurré est clairement affiché dans "What The Night is For" (21ème Top DWTN album 2018). Elle nous parle de la sexualité féminine, d' occultisme, de tentations transgressive et de morbidité. A l' image des sujets abordés plus abruptement et sérieusement que les songes d' avant, Winter introduit des sonorités en provenance du Classique dans sa potion à base toujours de Dream Pop ambient et de souvenirs hauntologiques Rave et Acid. Étrange impression d' écouter une ange Dream Pop vous réciter les passages les plus hard du Marquis De Sade.

2021 va débuter avec la cassette "Love Crime" publiée dans la série Documenting Sound qui a pour but d' illustrer le confinement 2020 par des enregistrements d' artistes plus ou moins réputés au cours de cette triste période. Les six titres de "Love Crime" sont loin d' êtres anecdotiques après les deux grands disques qui l' ont précédé. Après l' étrange brutalité parce que toujours euphorisante de "What The Night is For" Winter se fait plus aguicheuse musicalement. Musicalement parce que ce coup-ci on quitte le Marquis de Sade pour évoquer le féminicide en évoquant le meurtre de la chanteuse des Skatalites, Margarita Mahfood. En perpétuel évolution elle utilise ce coup-ci des artefacts Dub et Jungle pour offrir une nouvelle version de sa Dream Pop de l' époque "Oh Tine, No Tina". Plus Pop qu' hypnagogique même si le spectre de Maria Minerva semble encore planer avec celui plus typiquement britannique de Saint Etienne. Inclassable toujours avec cette manière bien à elle de mêler Hauntology et Deconstructed Club.


A peine digéré et charmé par ce beau "Love Crime" l' anglaise nous emporte encore plus loin et nous ensorcelle définitivement pour le reste de l' année avec son deuxième album en à peine 4 mois, "Motto Of The Wheel". C 'est probablement son meilleur disque à ce jour. Nous découvrons une artiste arrivée à maturité et culminant au sommet de son art. Les treize titres de son disque le plus long confirment son art d' allier la contemplation précise et la réflexion avec son discernement émotionnelle dans l' art de la nostalgie. Toujours Hauntologique mais bien plus que ça dorénavant. Si elle ose toujours en expérimentant dans l' électro acoustique elle dévoile dorénavant un agile capacité dans les crochets Pop ou Dancefloor totalement assumés. De l' entame Junglieste " Echo Disappear" au passage Transe "Hard Life In Plastic" Winter vous emporte loin en territoire psychédélique. Cette touche à tout stylistique dévoile un savoir faire gigantesque dans l' utilisation de sa palette dorénavant richissime et diverse. Bien plus Pop et accessible à certains moment elle ne perd absolument rien dans l' art de surprendre et sa musique garde si ce n' est s' enrichit encore plus en pouvoir ésotérique et hallucinogène. Teresa Winter nous parle de ses souvenirs estivaux des stations balnéaire anglaises, de son enfance, de la télé d' autrefois et pourtant, jamais elle ne tombe dans le cliché et le rétrogaga mièvre. Qui donc en ce moment peut ce permettre d' évoquer à la fois l' intransigeance de Cosey Tutti, la sensualité de Maria Minerva, l' agression hédonistes des dancefloors, l' euphorie Pop des tubes dansant estivaux et même les songeries shoegaze comme le fait aussi personnellement cette fille? Personne. Teresa Winter vient de définitivement prendre une place de haut rang dans nos cœurs.





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