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DANCING
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Gary "Mani" Mounfield
1962-2025
(The Stone Roses & Primal Scream)

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NO JOY, sortir du Shoegaze et sa nostalgie pour mieux y retourner

Dernière mise à jour : 15 nov.

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Depuis près de 15 ans Jasamine White-Gluz avec son projet No Joy arpente tous les territoires possibles dans un seul but, sortir du revival simpliste Shoegaze Dreampop. Parfois elle a touché au but. Et parfois, elle s' est planté. Dubitatif à l' époque de "Motherhood" votre serviteur vient finalement de se réconcilier avec la Québécoise.


No Joy, très très vieux souvenirs. Je l' avais presque oublié. Starlette d' un avorté renouveau Shoegaze qui finalement offrit à son tour sa pelleté de formations revival sans profondes saveurs. Ce qui n' était pas encore le projet solo qu' il est devenu, représentait un petit espoir et charma grâce à ses deux premiers albums comme je le relatais en Avril 2013 (ici).

Depuis les deux suivants m' avaient quelque peu refroidi. Entre l' anodin "More Faithfull" et le très problématique "Motherhood" (j'y reviendrai) il s' en est passé des choses et surtout le Shoegaze et la Dreampop par l' intermédiaire d' autres artistes (Maria Somerville, Dummy, Just Mustard, The Ephemeron Loop) ont enfin repris la marche en avant en abandonnant le passé et le pastiche.


C 'est un peu à ma grande surprise que No Joy ne cesse de taper l' incruste dans mes écoutes en cette fin d' été. L' énergique "Bugland" confirme, certes avec délai, toutes les promesses aperçues il y 12 ans. Cela reste de la Dreampop Shoegaze mais dans une version assez originale. Pour cela White-Gluz perpétue sa tradition personnel qui est d' aller explorer d' autres territoire pour revigorer ses deux influences majeurs. "Motherhhod" en 2020 semblait s' inspirer d' une mixtape mêlant Shoegaze, Dreampop, Trip Hop, Nu-Gaze et Big Beat. Une étrange sensation d' être confronté à une compilation aléatoire et maladroite. De plus, les territoires traversés semblaient trop exclusivement provenir des 90's. Je m' étais alors dit qu' elle était bien gentille la québécoise mais que la ficelle nostalgique était un peu grosse. Sur certains titres cela fonctionnait quand sur d' autre nous n' avions à faire qu' à un travail grossier de faussaire rétro-gaga.


Le récent "Burgland" révèle ce qui avait alors été l' erreur de No Joy. Louper le virage numérique amorcé juste après les 90's. Accompagné du producteur IDM Angel Marcloid aka Fire-Toolz elle s' est donc décidé de tenter une version futuriste du Shoegaze taxée par beaucoup de version Cybernétique.

La production s' avère bien plus granuleuse que sur les précédents et cela change considérablement. Plus moderne. Les us et coutumes 90's semblent muter en traversant les époques qui lui ont succédé. Ce disque transpire le numérique. Beaucoup d' électro mais aussi des expérimentations touchant une plus large variété d' instruments. Synthés modulaires agressifs, cordes devenus surpuissantes, Dulcimer sous réverbération.

On retrouve la volonté maximaliste esquissée sur les deux premiers albums.

A présent elle n' hésite pas à confronter le naturel et la nostalgie liés au Shoegaze et à la Dreampop avec la modernité et le clinquant numérique. On oublie les 90's et il n' est pas rare de croiser les 80's et mieux, certaines sensations plus récentes tel l' Hyperpop. Un peu comme si Lush était produit par SOPHIE ou Oneohtrix Point Never.

Fire-Toolz par ses affinités IDM notamment en apportant beaucoup en maîtrise permet de développer une musique plus fluide dans sa volonté de passer d' un territoire à un autre. L' aspect compilatoire grossier du précédent s' estompe et nous assistons à une vision enfin débarrassée de toutes suspicions de faussetés et d' opportunisme.


Jasamine White-Gluz délaisse la mélancolie attachée au Shoegaze et à la Dreampop pour une volonté affirmée de retrouver de l' espoir et de la joie. Elle casse la caricature. On est plus sous le dogme d'un souvenir éthéré et pure mais face à des souvenirs déformés et remis à leur juste place après une profonde remise à jour. C 'est un Shoegaze qui évite les clichés tel le triste brouillard rural anglais pour également nous évoquer l' urbanisme ricain sous un soleil vif. En interview elle raconte par exemple qu' elle et Fire-Toolz après avoir composé et enregistré au milieu de la technologie moderne du studio partaient en voiture à travers la campagne canadienne afin d' écouter le produit de leur travail.

A certains instants c' est une férocité étrange qui s' empare de ressentis délicats et nostalgiques.


Avec "Bugland" No Joy semble retrouver enfin la place qui lui était promise, celle d' une actrice dans le renouveau Shoegaze Dreampop.




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