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Nico

MOIN & BLACK MIDI: 2021, confirmation d' un grand cru pour les guitares après des années de disette.


A peine arrivé à la moitié de l' année il faut se pincer pour y croire mais l' évidence est là. 2021 est probablement déjà à classer comme une grande année pour les guitares. Après des années de rétrogaga parsemées de pépites novatrices isolées. En cet été ce sont à nouveaux deux grands disques qui vont conforter cette constatation. Le tant attendu Black Midi et enfin la surprise venue du monde électro plus habitués aux louanges de ce blog que les guitares auparavant, les Raime devenus Moin.

Black Midi, retour bluffant d 'un groupe hors norme .

Bien sûr par ici on avait pressenti ce regain de forme surtout présent dans le Post Post Punk depuis quelques temps mais alors que le début 2021 était marqué par un point d' arrêt si ce n'est un début d' effondrement de ce courant avec un ras le bol naissant (Idles, Shame), trois disques par leur origines stylistiques via une prise de distance du Post-Punk originel viennent de rebooster ces satanées guitares rétrogaga. Le premier album des Black Country, New Road avait annoncé ce regain de forme avec son rock plus expérimental que scolairement Post Punk mais malgré des qualités assez solides et un goût du risque absent chez les autres depuis longtemps on pouvait tout de même lui trouver des tendance un brin trop revivaliste. Parfois également quelques moments sans réel intérêt pour qui connaissait bien l' histoire. A cela il faut rajouter un sentiment fortement atténué de surprise deux ans après la détonation Black Midi qui déjà avait déjà pris de sacrées distances du tout venant Post-Post Punk un brin étriquée dans sa diversité. Black Country, New Road se faufilant derrière les Black Midi ne n' hésitant pas à faire partouzer nombre de variantes extrêmes qu' avait connu le rock après le Post-Punk. Un zeste de Math Rock par-ci sortant de la caricature dans laquelle il s' était enfermé pendant les succès des Battles et Foals avec un envahissant contingent plus ou moins inspirés de suiveurs. Un zeste de Noise Rock par-là et un goût fort pour l' expérimentation façon Talking Heads, Sonic Youth voir This Heat. Mais la tendance s' approchant d'un sursaut des guitares aventureuses et curieuses s' est bel et bien accélérée cette année coup sur coup avec l' approche maximaliste tout terrain issue d' une révolution Hardcore sans œillères de The Armed (ici) et le monument Art Punk brassant tout ce qui passe avec une sens rares de l' indédit en matière d' hybridation en tout genre des Squid (). Il semble loin le temps où en matière de courage guitariste un brin novateur nous n' avions que le Girl Band à se mettre sous la dent. Black Midi risquait beaucoup tant ils avaient tutoyaient les sommets avec "Schlagenhaim" quite à se griller leurs ailes. Étaient-ils encore une énième version de petits rats malins de discothèque qui ont trouvé le disque oublié des autres mais incapable d' aller plus loin par exemple? Ou bien encore un de ces nombreux habiles du travestissement de style musicale capable de se déguiser en mille et une versions revivaliste des illustres ancêtres mais à peu de frais en terme de personnalité et d' originalité? Le deuxième album des Black Midi confirme leur réel talent et une solide personnalité mais surtout une volonté farouche de ne pas faire comme les autres. Bien sûr "Calvacade" provient de personnes ayant étudié avec assiduité l' histoire mais plutot que recracher les références ils les dépassent largement et confirment les espérances. En plus de leur volonté d' évoluer et changer la recette gagnante du premier album au risque de manquer de cartouches le destin s' est aussi chargé de leur glisser quelques chausses trappes qui en définitive leur aura servi de tremplin vers un nouvel inconnu. Et ça ce n'est que les plus grands groupes ou artistes qui en sont capable.


Leur guitariste Matt Krasniewski-Kelvin atteint d'une maladie mentale a été obligé de prendre du recule et peut être bien que cet aléas poussa encore plus le groupe à sortir de son confort acquis par le succès. L' embauche de Kaidi Akinnibi au saxophone et de Seth Evans aux claviers fait souffler sur "Calvacade" une tornade jazzy version avant garde avec Sun Ra en guide suprême. Le Math Rock qui les avait vu grandir perd de sa prédominance au profit de l' épouvantail absolu des punk et post-punk caricaturaux, le Prog Rock. Evidemment pour quiconque connait le Post Punk originel ce n' est pas une surprise (WIre, This Heat, The Resident) mais pour certains neuneus Post Punkeux devenu tel depuis qu' ils ont vu Idles à la télé ça risque piquer ou bien et plus positivement juger à leur juste valeur des fripouilles d' Idles et consorts. Si on rajoute le confinement propice à la réflexion et au prises de recule en lieu et place des heures d' improvisation la tête dans le guidon durant les tournées avortées les Black Midi avaient tout pour ne pas pondre la redite et se sortir du piège du deuxième album. Inclassable ils le restent, voir encore plus qu' il y a deux ans. Quoiqu' ils fassent leur musique est immédiatement identifiable. Bien sûr que la voix du déjà très grand Geordie Greep jouent un rôle déterminant dans cette particularité mais pas seulement tant ce dernier osant également dans le chant de nouvelles pistes surprenantespar des variations osées . Et même quand c' est le bassiste Cameron Picton qui s' y colle le son, le fond et la forme reste du pure Black Midi. Dire que Black Midi avec leurs manières Prog-Rock poursuive le chemin entrepris par King Crimson peut être juste mais avancer qu' ils font du King Crimson s' avère complètement hors de propos. Black Midi ne ressemble à rien et si il emprunte une démarche il ne s' agit absolument pas de la technique ou du savoir faire. Même quand certains spectres intouchables et sacrés planent fortement tel celui d' un Scott Walker sur la ballade "Marlene Dietrich" et l' apothéose "Ascending Forth" il faut admettre que l'original est lointain. Ailleurs une petite particularité auquel on n' avait pas tout de suite prêté attention nous revient en pleine figure à grand coup de ferveurs gospel et d' une certaine quête de spiritualité rappelant Alice Coltrane référentiel jazzy oblige. Greep et le génial batteur Simpson ont grandi et jouer dans les églises et ça se sent comme jamais.

MOIN, et RAIME se rappela ses souvenirs guitaristiques 90's.


Comme je vous l' écrivais en début d' article c' est peu de le dire mais les 10's qui ont vu naître ce blog n' ont pas franchement marqué nos mémoires en matière de guitares. Peureuses, rétrogagas, bafouillantes et bedonnantes la plus part du temps. Les rares pépites novatrice étaient plus que rare et ainsi les Girl Band de tenir le rôle du héros quasi solitaire de ceux grandis pendant leur dernière grande décennie en terme de créativité, les 90's.

Alors plutot que de perdre son temps à la recherche des heures glorieuse alors devenues lointaines DWTN alla voir ailleurs si l' herbe était plus fraîche et parcourir les presque 10 années de blog nous le prouve. Si il y a un label symbole des verts pâturages où il nous arriva de recroiser des guitares sur un mode original c' est bel et bien le regretté Blackest Ever Black (ici). Et l' une des tête de gondole de ce label passionnant fut le duo électro Dark Ambient Raime (ici). Raime avec son chef d' oeuvre original "Quarter Turns Over a Living Line" plongeait à la suite des Demdike Stare le Dancefloor qui les avait vu grandir dans dans un bain de sorcellerie Indus et Ambient.

Pas de guitares où alors en arrière fond tant une approche Post Punk semblait transpirer de leur musique électro. Leur deuxième album "Tooth" confirma ce penchant. Mais pour vraiment rencontrer leur passion pour les guitares, les amours de jeunesse 90's des deux Raime, Joe Andrews et Tom Halstead, il fallait aller jeter une oreille sur le 1er ep de Moin en 2013.


Moin ou la rencontre des deux Raime avec Valentina Magaletti sous le haut patronage d' un axe This Heat/ Steve Albini. Magaletti est une percussionniste fan de musique concrète, d' Ambient Tribale et d' improvisation en tout genre. Croisée à de multiples reprise dans ce blog quand il s' agissait de Shit & Shine, Vanishing Twin et Tomaga. Quand Tom Halstead se charge de la guitare qui est enfin la star de leur musique son compère Joe Andrews s' occupe du sampler et de l' électro. Magaletti s' occupant de l' ossature rythmique et participant grandement à l'une des caractéristique détonante de la musique de Moin. Un groove agressif et malsain susceptible de vous emporter très loin. Entre austérité et puissance. La musique que délivre cet album intitulé "Moot!" est tendue au possible et angoissante mais absolument entrainante. Les sample flippants ou agressifs rajoutent à la tension tout comme les retouches électro d' enregistrements live du duo Halstead/Magaletti. En terme d' influences pouvant aguicher le fan de rock indie 90's des évidences sautent aux oreilles. 30 ans après "Spiderland" le poids des Slint est encore gigantesque sur ce qui se fait d' interessant et un brin moderne en guitare. Ils sont omniprésent sur "Moot!". On rajoute évidemment Steve Albini, Shellac, Fugazi etc etc. Ce post-punk version 90's naviguant entre post-Hardcore, Post Rock et Math-Rock. Avec leur copine également présente derrière Raime les deux gars assument totalement leur parti pris sans aucuns compromis ni faiblesses. Dans le monde électro ils passaient déjà comme des gens à part alors leur choix d' influence par une certaine radicalité ne souffre d' aucun illogisme. Si ils nous offrent une autre porte de sortie que Black Midi et compagnie on peut constater qu' elle est particulièrement complémentaire et peut même avoir une influence prochaine sur la clique poussant fortement derrière les Black Midi. Moin réussit un tour de force par une prise risque que les groupes précédemment cités ont sagement évité. Moin s' empare d' un courant stylistique très précis et appartenant à une époque elle aussi très concise sans tenter l' hybritation d' une palette plus large. Evidemment c' est leur culture électro/dancefloor particulièrement large et sans frontière qui leur donne les capacités d' innover sans s' enfermer dans le pastiche. CONCLUSION Que ce soit avec le dernier Black Midi ou l' échappée "Moot!" des Raime on peut sans prendre de risque qu' en cette année 2021 les guitares ont soldiement repris goût à l' aventure et à un certain sens de l' innovation ou du moins du changement. Gageons que ce ne soit pas un feu de paille emporté à nouveau par une tempête Rétrogaga stérile comme l' industrie musicale nous a malheureusement habitué depuis les années 2000.








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