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DANCING
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Nico

JLIN, quand le Footwork fout le bordel à l' auditorium.




"The most exciting music is one that physically demands the body to move in unfamiliar ways"

("La musique la plus excitante est celle qui oblige physiquement le corps à bouger d'une manière inconnue") Steve Goodman Aka KODE 9


Après 6 longues années d' attente Jlin revient au format album studio classique. La reine du Footwork était attendue au tournant. Quelle orientation pouvait-elle bien prendre après les titanesques "Dark Energye" et "Black Origami" ? Allait-elle continuer d' amener le Footwork en territoires éloignés de son lieu d' origine ou opérer un retour au source? "Akoma" perpétue les bonnes habitudes prise dès le début de sa carrière et amène le style musicale chicagoan au-delà de toute espérance.

 (Pour les retardataires utilisez le mot clé histoire de rattraper le temps perdu)


Au cours des 6 années séparant "Akoma" et "Black Origami" Jlin n' a pas cessé d' évoluer . Deux ep passionnants, "Embryo" qui la voyait s' approcher inexorablement de l' IDM d' Autechre et Aphex Twins et enfin "Perspective" l' an dernier qui confirmait ses accointances pour le minimalisme et le Glitch. Avec ce dernier elle franchissait un palier supplémentaire en collaborant avec le Third Coast Percussion Ensemble jusqu' à devenir finaliste du prix Pulitzer. Auparavant elle avait publié "Autobiography", musique composée pour le spectacle de danse contemporaine de Wayne McGregor.

Le statut de Jlin a continué quant à lui de grandir et le grand espoir du Footwork est devenue une référence absolue en matière d' avant gardisme musical jusqu' à sortir du cadre unique de son courant d' origine. Pas pour rien que son nom a été associé à la crème des crèmes dans le domaine et quelque soit le genre, SOPHIE, Ben Frost, Holly Herndon et la reine Bjork. Et ne parlons de la vénération que lui voue Aphex Twin.


Avouons tout de suite qu' "Akoma" n' atteint pas immédiatement l' intensité de ses deux prédécesseurs en matière de choc futuriste et de surprise mais on peut mettre cela sur le compte justement des Ep's qui ont ponctué l' intermède en nous dévoilant progressivement les développements artistiques de l' américaine.

Il faut rappeler pour les néophytes à quel point la sortie de "Dark Energy" atteignait comme de très rares exceptions avant lui les sommets révolutionnaires des dancefloors. Un véritable cathaclysme digne de celui provoqué par la Jungle 20 ans plus tôt.

Moins clinquant et désarçonnant mais bien plus diversifiée et accessible. Le quidam peut ainsi toujours s' accrocher à des sonorités un brin moins étranges tel celles lorgnant sur le Jazz, le Trap, le classique Moderne avec le minimalisme et les passés Techno de Detroit et de la Rave.

A vouloir colorer son Footwork expérimental d' une multiple palette Jlin ne perd pas non plus son encrage dans le genre qui l' a vu naître. Au fil des titres Jlin nous entraîne dans une pérégrination l' amenant des Dancehall de Chicago pour aller sur les Dancefloors européens en passant par des salles bien plus institutionnelles et académiques.

Et en chacun des lieux et styles cités elle fout le bordel et casse les préjugés et le conformisme tout en poussant à entamer une danse de Saint Guy inédite.


Au fil des 11 titres on va en croiser du beau monde. Bjork ouvre le bal suivi par le quatuor Kronos et enfin l' un des papes du Minimalisme, Philip Glass en personne. Mais avec Jlin la collaboration n' est pas un simple cache misère divertissant comme chez tant d' autres. A l'images de la voix de Bjork à peine reconnaissable l' américaine ne la joue pas petit bras ou fan trop respectueuse. Son art et sa maîtrise sont si forte que c' est bien elle qui vampirise les artistes cités. Si sa musique mérite toujours une attention particulière tant les détails sont importants elle se révèle toujours aussi dérangeante, stimulante et hypnotique qu' aux premiers jours.


Le chemin parcouru depuis son apparition sur la légendaire compilation Bangs & Works Vol.2 de Planet Mu est gigantesque et le palier franchi par "Arkhoma" encore phénoménal.

Jlin avait marqué la décennie précédente et ce disque est une affirmation sans contestation possible que les 20's seront encore celles de la reine du Footwork.



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