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M.E.S.H. et le crew JANUS : LE SON DU FUTUR DES CLUB. MAIS EST-ON OBLIGE DE DANSER DANS UN CLUB ?


Dans mon top de fin d' année j' écrivais ceci au sujet de M.E.S.H : "LE DIAMANT BRUT QUI NOUS A PONDU UN SUPER SINGLE ET QUI VA FAIRE PARLER DE LUI EN 2015". "Piteous Gate" comme son ep Scythians de 2014 est encore un véritable diamant brut. Brut pas vraiment, James Whipple l' a façonné son putain de joyau sur long format. Mais à sa manière. Cette manière si révolutionnaire et avant-gardiste que lui seul et ses pote du crew Janus avec quelques autres explorent et perfectionnent pour tutoyer les sommets de la créativité.


M.E.S.H. fait partie du collectif Janus de Berlin. Lui et ses compères n'en finissent pas de bousculer tout sur leur passage. TCF et ses algorithmes, Lotic avec ses pépites à la beauté étincelante et Kablam. Si vous voulez du neuf, de l'inédit, de l' exigeant ou tout simplement le futur pour dancefloor reliftés, c'est chez eux qu'il faut aller. Le fondateur, Dan DeNorch a tout résumé avec une phrase appelée à devenir légendaire :


"Nous sommes à la recherche d'un son qui n' existe pas."


Une fois ceci gravé dans votre petite tête il faut s' attendre à tout et surtout à rien de connu. Découvrir M.E.S.H. et son "Piteous gate" en 2015 c'est comme tomber par hasard sur un disque d' Autechre en 1997. Pas de compromis. Courage et persévérance seront réclamés à l' auditeur. Ce disque n'est pas beau. Moins beau en tout cas que son alter ego version proprette, Arca. Arca offre de la beauté sonore, délicate, subtile. James Whipple c'est la sauvagerie, du grossier, du foutraque, de l'inorganique, du réel. Avec lui une sensation de malaise peut vous saisir tellement cette musique semble aller de travers. Pas dans le sens du poil ou plutot dans tous les sens rendus possibles par l'imagination. Je suis toujours à la recherche de musique significative de notre époque. Des changements et des bouleversements de notre monde. Avec M.E.S.H. je suis servi. Rarement quelqu'un nous a offert une bande-son parfaite pour accompagner la révolution numérique. Plus précisément le matraquage d'informations que nous subissons quotidiennement. Les tweets, les chaines info, Youtube, les vidéos amateur que l'on s' échange sur les site communautaire ou par nos portables. En quelques instants on entend tout et son contraire. On est forcé à penser de la même façon. Est-ce bien ce truc? Est-ce mal? Y'a t-il embrouille ou tout est extrêmement clair?

M.E.S.H. se présentait récemment en interview comme un "récepteur pour la surcharge constante d'information". Il racontait aussi avoir débuté l' enregistrement de Piteous Gate en se tenant constamment informé de la crise Ukrainienne. Lucide lui et son disque définissent parfaitement nos réactions face à tout ceci. Nous ressentons un poids par la quantité d'infos, nos pensées sont embrouillées mais enfin et surtout, c'est surtout une sensation dominatrice d' exaltation qui nous pousse à continuer.


Piteous Gate est beaucoup moins dancefloor que pouvait être Scythians. Sur ce point précis M.E.S.H. continue le travail de sape sur les idées que la majorité se font au sujet de la musique de club.


"QUAND JE SUIS INVITE A JOUER DANS UN CLUB , FAIRE DANSER LES GENS N'EST ABSOLUMENT PAS DANS MES PENSÉES "


Encore une phrase appelée à devenir culte. Elle n'est pas de notre homme du jour mais d'un autre producteur américain génial lui aussi et auteur d'un autre album marquant en 2015, Rabit. Entrepris par la clique Janus et des gens comme Logos, FIS ou Visionist, cette vision iconoclaste qu'un club ne doit pas passer systématiquement de la musique dansante gagne du terrain. Et tous de créer une musique inédite, hyper expérimentale, empruntant aux techniques et signifiants conventionnellement attribués à la dance music. Des techniques et des signifiants massacrés, dénaturés, détournés. On a l'impression qu'ils veulent transformer les pistes de danse en cinéma d' art et essai version 2.0. 20 ans après ils reprennent les choses là où l' IDM d' Aphew Twin et Autechre les avait laissé. Mais attention, si la démarche est la même, le résultat et les manières sont différentes car ils utilisent les outils, les aspirations et la culture de leur époque et non pas celle des aînés. Ce n'est pas du revivalisme tellement ça respire le présent. Peut être aussi qu' Aphex Twin et Autechre agissait plus par innocence et naïveté. Cette nouvelle génération agit plus probablement par ras le bol après des années de musique trop systématiquement dansante ,qui plus est amenée à se répéter un peu trop ces derniers temps. Les ténors de Warp débarquaient à peine 5 ou 6 ans après l' explosion de la house et de la culture de club. C'était encore une course à l' exploration. On peut rajouter dans le lot de ces jeunes révolutionnaires de 2015 Powell avec ses sales habitudes d' abandonner le sacro saint rythme en cours de morceau.



Iconographie typique de Janus pour une mixtape de Lotic. Le logo Hate-Copy-Hype est devenu le symbole de l' idéologie de Janus et de leurs différences avec les autres. C'est aussi une critique acerbe du fonctionnement de l'industrie de la musique et de son dénigrement systématiquement et hypocrite des musiques expérimentales et underground. On la trouve invendable mais on n' hésite pas à la piller. Fonctionnement vieux comme le rock mais probablement vivant à présent (plus précisément depuis la fin des 90's) son apogée ultime.

La quantité et la diversité des informations sont représentées chez cette américains par une diversité stylistique sans borne, et parfois opposée dans certains esprit. En un clic Whipple passe de la pop à la dance, de l'ambiant à la musique concrète et électro-accoustique. De sons organiques tel ceux de gouttes d' eau à une chaude instrumentation orientale pour balancer finalement l' artificialité glacial d'un son évoquant un compteur geiger. Quand on écoute Piteous Gate on a l'impression d' écouter une musique visuelle faite de petites touches sonore à la manière des impressionnistes. En plus de tous les styles cités plus haut la force d'impact des sons électro et de la production se rapproche aussi du maximalisme digital d'un Rustie ou de l'importantissime "Classical curves" de Jam City. M.E.S.H le confirme en déclarant "adorer le vernis et l' aspect théâtral des gros sons". Son logiciel préféré est Fruity Loops et notamment ses presets d' origine même si pour son dernier disque il avoue avoir créer les siens.

En à peine 30 minutes c'est une vrai révolution de palais ou plutot "du club". "Club" est justement le nom/étiquette que l'on commence à lire de plus en plus au sujet de Janus et de leurs amis. Je dirai perso qu'il s' agit d' une version anti-conformiste de la vision passée et majoritaire. Et si on reécoutait parce qu'à force de danser ce n'était plus le cas. Et en plus avec une visée politique en plus de l' hédonisme habituel. Une façon originale d'imaginer la musique pour dancefloor qui sera l'un des fait marquants de 2015 en trustant les palmarès de fin d' année. A cet immense chef d' oeuvre pamphlétaire qu'est "Piteous gate" sorti en Juillet succéda le parfait "The blue Quicksand is going now" de FIS. Il y a une semaine Rabit tapa très fort à son tour avec le très grand "Communion" et à présent le tout frais single de Lotic annonçant son album "Agitations" place encore une fois la barre très haute, et toujours dans une dimensions inconnue des humains. Rabit vient en plus de créer un label en plus des Janus, Halcyon Veil, ça promet.

Il faut aussi ajouter le poétique "Safe" de Visionist et sa vision déformée du grime comme chez Logos.





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