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DANCING
WITH
THE
NOISE

Trish Keenan, Broadcast

LINGUA IGNOTA, du Death Industriel à l' église.


Kristin Hayter aka Lingua Ignota est l' une de ces artistes dont les sorties discographiques ne laissent jamais indifférentes. Son "Canigula" de 2019 m' avait titillé l' oreille et ouvert un petit peu mes écoutilles d' athée. Sorti cet été "Sinner get Ready" fait bien plus jusqu' à me pousser à revenir sur son prédécesseur un peu trop vite oublié.


Issue de la scène Death Industrial, soit la rugosité Noise alliée à la froideur et l' obscure Indus, Ignota poursuit avec son quatrième album une évolution s' apparentant à une ascension permanente vers les cieux. Je ne peux pas vraiment expliqué pourquoi j' ai remisé trop vite son "Caligula" ni pourquoi "Sinner Get Ready" qui est de la même veine hante mes jours et mes nuits depuis quelques temps. Peut être une question de contexte tant il faut bien avouer qu' en ce moment la musique fortement imprégnée de spiritualité d' Ignota a de quoi répondre à nos inquiétudes. Ou du moins calmer nos angoisses et apaiser nos anxiétés post Covid.


Enregistré en plein confinement comme beaucoup d' autres sortant ces temps-ci ce disque a également vu son auteur souffrir d' une grave blessure à la colonne vertébrale. Ignota basée à Chicago s' est souvenue de sa terre d' origine, la Pennsylvanie et les Appalaches. Elle s' est aussi souvenu de la forte présence du christianisme dans son enfance et sa région d' origine nommée La Ceinture de la Bible. Lingua Ignota s' inscrit dans la grande tradition rock de songwritters imprégnés de religion. Nick Cave encore et toujours, Léonard Cohen autrefois. Ignota évoque fortement l' australien par le fait que l' on semble rencontrer quelqu' un puiser dans une religion à laquelle elle ne semble pas voué un culte rigoriste.


"Sinner Get Ready" parle donc de piété, de renaissance et de pardon. Le mal et le bien s' y côtoient et Ignota confirme que l' infime séparation entre eux semble plus que poreuse. Celle qui est depuis longtemps est imprégnée par l' Opéra et le lyrisme décuple leurs capacités en matière de catharsis. On ressort de cette expérimentation bouleversée et l' athée un peu moins rigoriste sur le sujet religieux. Si "Caligula" était marquée par une certaine propension à intercaler dans l' Indus une instrumentation plus classique "Sinner Get Ready" continue et va plus loin en abandonnant encore plus les sonorités métalliques. Les orgues, le banjo et des field recordings en lien direct avec la religion tournoient autour d' un solide piano et d' une voix magistrale tour à tour agressifs ou apaisés. Lingua Ignota fait également appel à l' héritage musical indien des Appalaches et ce toujours dans sa volonté de diversification qu' elle dévoile deux albums. Lingua Ignota nous offre peut être son meilleur album d' une carrière déjà marquante par sa singularité et sa vision sans frontière. Une sorte de Folk mutante Dark Ambient qui ne renie rien de son passé bruitiste.





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