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DANCING
WITH
THE
NOISE

Gary "Mani" Mounfield
1962-2025
(The Stone Roses & Primal Scream)

Music Blog
& OTHER

DJ K, brûlot Bruxaria en provenance du Brésil

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Deux ans après la bombe "Panico No Submundo" (25ème du Top DWTN) le jeune producteur brésilien DJ K revient foutre le bordel sur les Dancefloors mondiaux. Avec son "Radio Libertadora !" il franchit un palier et finit de propulser la Bruxeria (appelée aussi Beat Bruxeria ou Funk Bruxeria) aux sommets de l' avant garde Dancefloor.


Jamais on ne remerciera le label Ougandais Nyege Nyege Tapes pour son travail de défrichement et de mise en lumière de l' avant garde mondiale d' où qu' elle provienne. Une besogne salvatrice que ses congénères occidentaux n' exécutent pas ou si peu. Depuis que son attention s' est déplacée de son Afrique natale et de ses diasporas vers l' Amérique du Sud et plus particulièrement le Brésil on en finit pas de prendre dans nos tronches des claques d' innovations et de fraîcheur. Juste avant la déflagration glaciale du Funk de BH de la pépite Dj Anderson Do Paraìso (ici) Nyege Nyege avait déjà offert à la planète le premier album de DJ K. Également une immense déflagration stylistique également. Dj K ne vient pas du même endroit que Dj Anderson originaire de Belo Horizonte. Si il faut aller plus au sud jusqu' à Sao Paulo, comme son compatriote, il a lui aussi appris son art de Dj et de producteur dans les fêtes de quartier des Favelas. Donc un dancefloor d' extérieur ce qui a peut être son importance dans l' impact sur des oreilles occidentale où le Dancefloor est majoritairement pratiqué en intérieur et ainsi conçu dans cette optique. La Bruxaria déchaînée de Dj K va immédiatement marquer les auditeurs occidentaux par sa puissance, sa prodigieuse énergie, un aspect possiblement jugé tapageur et une certaine hyperactivité. A l' extérieur les sons s' envolent et se dispersent, de plus, dans une rue sous le ciel étoilée avec en toile de fond les bruits d'une ville, l' attention du danseur peut assez vite est perturbée. Dj K se doit d' harceler sans cesse le danseur de stimulus pour ne pas le perdre.


La Bruxaria se caractérise par une impression de cacophonie provenant d' intrusions soudaines et imprévisible de son stridents et agressifs. Des Delays serrés sont placés entre les temps. Rires hystériques, voix réverbérées et hyper saturées, alarmes perçantes, sirènes Rave et toutes sortes de bruit provenant de déchets numériques . Les Basses (la bonne vieille TR 808) et les synthés peuvent également se révéler distordue, les derniers alternante des graves très lourds et des aigues poussés à la limite de l' audible pour les oreilles trop sages.

L' auditeur a l' impression d' être confronté à un parasitage sonore provenant de mondes occultes. À de la véritable sorcellerie urbaine. Il s' agit là d' un psychédélisme malsain puissant au point que l' impression qu' un bad trip peut s' emparer de nous à tout moment.


Les Dj de Bruxaria puisent évidemment leur inspiration dans le Baile Funk mais aussi dans la riche palette stylistique des rythmes Afro-Brésilien. Ils raclent la chair de ces rythmes pour ne garder que des percussions minimalistes. C' est à une bien étrange potion magique incorporant des éléments maximalistes et minimalistes que l'on a affaire. Quand on y porte une oreille plus attentive on s' aperçoit que cette musique ne se contente pas de ne regarder que dans son passé mais qu' elle s' ouvre à toute la planète avec un talent certain en matière d' hybridation. Ainsi il n' est pas surprenant de tomber sur des samples arabisants chez Dj K.


L' ambiance est carnavalesque. Mais carnavalesque façon Moyenâgeuse, plus authentique. Pas sur le mode caricatural attrape touriste des cartes postales annuelles de Rio. Les "faibles" deviennent les "puissants" dans ces fêtes de favelas et si un puissant se pointe il se doit lui aussi de prendre le rôle de l' autre sinon gare à lui . Dj K et ses potes ont bien compris la portée politique et révolutionnaire de Carnaval. Le titre de son deuxième album n' est rien d' autre qu' un hommage à une période agitée de l' histoire brésilienne et débute par un extrait de discours de la figure communiste Carlos Marighella.

« On répondra œil pour œil, dent pour dent (...) la lutte a déjà commencé. »


Dj K crée une musique qu' il ne faut pas hésiter d' affubler du terme de Punk. Punk et Carnaval, ne manque plus qu' à déceler du Situationnisme et on est pas loin du bréviaire "Lipstick Traces" de Marcus. L' introduction de sons "parisites" et distordus dans ce qui est censé être un simple divertissement est peut être la première marche. Nous nous retrouvons un peu aussi dans une sorte de danse macabre avec des personnes portant le si symbolique et troublant masque de clown comme peut le suggérer la pochette. D' ailleurs amis français, ne trouvez-vous qu' il vous rappelle quelqu'un le terrifiant clown aux côté de Dj K.


Mais malheureusement il y a un bémol. Un bémol que l' auditeur progressiste (au sens sociétale et concernant les mœurs) rencontre trop souvent. Certaines interventions sont teintées d' une misogynie puante. Depuis le Gangsta Rap l' histoire se répète. Que faut-il faire? Eternel débat. Tout rejeter? Non. Mais probablement faire comme suit. Alerter. Contextualiser. Sans pardonner ni excuser.


Avec ce dernier album Dj K franchit ,et fait franchir à la Bruxaria, un gigantesque palier. Dans les mois à venir, assurément, les Dj de toute la planétaire, et surtout les occidentaux, vont y puiser de quoi renouveler leur production parfois bien ronronnante et bégayante.





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