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DANCING
WITH
THE
NOISE

Gary "Mani" Mounfield
1962-2025
(The Stone Roses & Primal Scream)

Music Blog
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DJ HARAM, colère sur le Dancefloor et ailleurs

Dernière mise à jour : 15 nov.

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Zubeyda Muzeyyen aka Dj Haram est une habituée de ce blog depuis très longtemps. De ces noms croisés dans tous les bons coups mais qui n' ont jamais droit à leur quart d' heure de célébrité. Dans le cas de la native de Brooklyn c' était par faute d' un passage au long format en solo. L' injustice est enfin réparée avec le coup de poing sonore "Beside Myself".


La première fois avec Dj Haram? Janvier 2017 avec sa participation à la légendaire compilation du Club Chai (ici). La deuxième ? Pour 700 Bliss, son duo formé avec Moor Mother (par là). En 2022 l' album "Nothing To Declare" confirmera le talent des deux copines. Si Moor Mother continua de faire parler d' elle Dj Haram quant à elle fit profil bas. Toujours active mais il sembla assez vite évident qu' elle savait prendre son temps et nous préparait un sacré coup. "Beside Myself" est un choc sonore. Œuvre démesurée, fulminante, ténébreuse et provocante. Ça passe ou ça casse. Mais si ça passe l' auditeur courageux appréciera l' un des grands disques de l' année. Avec Dj Haram c' est à une Deconstructed Club de haute volée et assez originale que nous sommes confronté. Entre Jersey Club, Hip Hop et Techno industriels, avec des traces prégnantes d' UK Bass teintées de Noise. Les influences et les fruits venimeux de leurs brassages offrent une très grandes diversité.

Dj Haram se dévoile définitivement comme une très grande expérimentatrice qui sait cependant garder un aspect ludique jubilatoire. Certains titres ont résolument leur place sur une Dancefloor quand d' autres sont propices à la méditation et une sérieuse prise de conscience Elle semble jouer tout en gardant un sérieux efficace lui permettant un sens de l' inventivité et de la concision assez rare.

Peut être le plus grand intérêt chez Dj Haram est dans ce brassage d' influences la présence de ses origines culturelles. Souvent quand des producteurs occidentaux vont chercher des sons venus d' ailleurs cela peut vite apparaître comme un maquillage à l' exotisme surfait et artificiel tellement le contexte d' origine est rejeté. Oublié ou méconnu. Dj Haram avec son album tape du poing sur la table de l' appropriation culturelle. Celle qui explique avoir grandi entre les disques du Moyen Orient ramenés par ses parents et ses Sonic Youth délivre une musique authentique et surtout pas candide. Elle maîtrise suffisamment les deux cultures pour produire une musique profonde au service de ses colères et de ses espérances. Le titre "Lifelike" résume parfaitement cela avec ses ressemblances aux dernières productions solo de Kim Gordon et la présence de cordes Moyen Orientales sans que cela ne paraisse incongru ou falsifié. Comment pourrait-il en être autrement que ce "Beside Myself" ne soit pas porteur d' une colère et d' une rage prêtes à soulever des montagnes. Nous sommes face à une artiste femme, queer, issue de l' émigration. On comprends assez vite qu' elle en a pris plein la gueule et que son quotidien est une lutte permanente pour juste avoir le droit de vivre comme elle l' entend. Les paroles la décrivent comme dégoutée de notre époque et on ne peut que valider. Disque teinté de chagrin et d' anti aliénation de toute sorte. Il s' attaque à l' hypocrisie de l' occident colonisateur, au système familiale oppressif, au néolibéralisme et aux œillères stylistiques.

Les couplets sinistres faits de paroles poétiques surréalistes sont portés par des cordes plaintives. L' expérimentation s' empare des sons d' une cité bouillonnante de brassage de cultures. Des rythmes superposés apportent de la profondeur à ce boucan rageux.


On a attendu longtemps mais ce que l' on soupçonnait est enfin vérifié. Dj Haram est l' une des plus grandes dans l' univers Deconstructed Club jusqu' à le propulser dans un combatifs et unique futur providentiel.




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