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DANCING
WITH
THE
NOISE

Gary "Mani" Mounfield
1962-2025
(The Stone Roses & Primal Scream)

Music Blog
& OTHER

AYA, Deconstructed Club punk

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Heureux de l' accueil critique que reçoit Aya. Heureux aussi parce que cette reconnaissance justifiée intervenant après des années de galères met les projecteurs sur une virtuose de la production doublée d' une personnalité à fleur de peau terriblement émouvante.

Et également parce que très vieille connaissance de ce blog.


La première fois que les chemins d' Aya Sinclair et de DWTN se sont croisés s' était à l' occasion de l' hommage rendu à l' un des plus influents et avant gardistes labels des 10's, Tri Angle records (ici). A l' époque sous le pseudo SOFT elle clôturait la belle histoire du label avec l' Ep "And Departt From Mono Games", subtil UK Bass sous forte influence Deconstructed Club. Trois ans plus tard elle revient sous son prénom après avoir signé chez Hyperdub, le tout autant passionnant label tête chercheuse de Kode 9 (Dj Rashad, Laurel Halo, Dean Blunt & Inga Copeland, Nazar et Fatima Al Qadiri). Premier album intitulé "Im Hole" et première grosse taloche sonore. Son virage de l' UK bass vers la Deconstructed Club s' était accentué et voyait cette artiste plonger dans de ténébreuses abstractions sous une très haute influence Glitch. Plus agressif. Plus violant et plus bien plus surprenant.


Ce qui n' avait pas sauté aux oreilles devenait une marque de fabrique. Aya assumait dorénavant une singularité susceptible de la détacher de toute la scène Deconstructed Club. Elle stupéfia avec une musique ayant acquis une densité exceptionnelle et une complexité assez rare. L' introspection dont elle faisait preuve avait aussi de quoi interloquer l' auditeur. Les paroles, parfois énigmatiques, se jeter sur vous et on sentait qu' il y avait derrière cette poésie particulière bien des souffrances et des troubles. Cette originaire de Manchester avec ses mots perturbants affichant un certain désespoir et éructés au milieu d'un déluge sonore agressif pouvait apparaître comme l' un des fantasmes des connaisseurs de l' histoire musicale de sa ville. Celui nourrit par les récits de la rencontre entre Génésis P Orridge fondateur de Throbing Gristle avec Ian Curtis et des velléités qui en découlèrent chez ce dernier de passer du coté bruitiste de la musique industrielle en lâchant les trois autres gars de Joy Division.


"Hexed!" déboule et entraîne l' auditeur encore plus loin dans les tréfonds de l' âme humaine et de notre époque. Si sa musique parait toujours fortement atypique ce deuxième album se révèle un brin plus directe quand des structures Pop plus classiques émergent.

Si on perçoit Aya plus assurée ses textes révèlent toujours autant une vulnérabilité terrifiante. Nous sommes confronté à un intense examen de conscience qui peut à tout instant tomber dans l' auto détestation. Au fur et à mesure des 10 titres la musicienne virtuose du boucan et des attaques sonores laisse place à l' écorchée vif.

Elle nous balance ses traumas, ses blessures, ses dérives, ses addictions en pleine face et les jugements faciles devant une tel sincérité deviennent ce qu' ils devraient toujours être, creux et stupide.

Rarement on a aussi bien traité des nuits blanches devenant blafardes et de leurs lendemains interminables quand la déprime, le manque et la culpabilité prennent la place des euphories que trop passagères de la veille .

Rarement on a parlé si simplement et directement des blessures occasionnées par l' accueil d' un coming out Queer et Trans.


Si on peut désigner cette musique du terme de Deconstructed Club Aya évoque un croisement entre Techno, le Gabber et le Screamo Deathcore. On rajoutera des tropes Grime, Garage, et Doom. Ce qui s' apparente à une quête sonore la voit disséquer, la culture Dancefloor. Les coups de basse sont distordus, les percussions sont rayées et des breaks imprévisibles malmènent, rudoient jusqu' à nous faire perdre toute prise avec nos habitudes sonores de composition et sonore. Même celle de la taciturne Deconstructed Club.

Les son s' entrechoquent, vrombissent et des détonations sidèrent et glacent le sang. Ça hurle, ça éructe, ça gémit. Ça horrifie puis ça fait fendre l' armure jusqu' à qu' à bouleverser profondément. Mais devant cette musique à ce point viscérale il ne faut pas oublier toutes les trouvailles, le travail de recherche et la maestria d' Aya.


Confirmation d' un talent unique et coup de pied au cul d' une Deconstructed Club qui commençait à un peu s' assagir.



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