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ARAB STRAP, retour déchirant et ... victorieux



Arab Strap, marotte ultime parmi les marottes indie. On espérait plus rien d' eux même si ils nous manquaient. A peine si on daignait jeter une oreille sur leurs aventures solo fatalement en deçà de leur première carrière. Outsiders à leur début, produisant la plus belle des BO pour tous les outsiders et ratés de la vie amoureuse, sociale et politique. Bref, les gens ordinaires. Outsider encore et toujours même au pays des cultes musicaux pour nostalgico-gaga. Très peu de groupe s' en revendiquant. Culte puissant mais très peu répandue dans les jeunes générations.

En même temps il aurait été ardu au premier pilleur venu en manque de personnalité de piller l' héritage Arab Strap tant justement ces derniers offraient une musique à très forte personnalité. En y repensant je me demande bien si à chercher des successeurs au duo écossais ou juste une certaine filiation et ressemblance ne faut-il pas aller voir du côté des Sleaford Mods sur un mode plus politique.

Voilà donc Arab Strap bel et bien de retour après une première reformation il y a quelques années pour seulement une série de concert. Histoire de reprendre le flambeau de ces mêmes outsiders, ratés, inutiles et dépressifs qui ne le sont réellement qu' aux yeux des "élites" en tout genre. Ces mêmes "élites" qui n'en finissent pas de briller par leur incompétence en apportant encore plus de malheurs à nos outsiders chéris. Que ce retour tombe au bon moment. Arab Strap nous avait manqué mais certainement encore plus en pleine pandémie où nous nous sommes tous retrouvés étrangement encore plus seul avec nous même. Comment décrire le machin écossais aux jeunots? Imaginez donc deux types comme tout le monde, deux clowns blancs mélancoliques déguisés en Auguste à l' humour sarcastique capable de débuter une chanson par: "C'était la plus grosse bite que tu avais jamais vue".

Un grand type adepte du spoken word avec une bière à la main en fin de soirée et un petit rouquin fan d' electronica et de post-Rock. Deux bidules souvent remplis de bière tiède et de tristesse mais aussi d' une force de vie absolue capable de vous toucher au cœur comme de vous faire danser sur de terrible et déchirante histoire où se mêlent amours déçus, déception et petite joie d' un morne quotidien. Des types capables d' offrir une musique ne cassant pas trois pattes à un canard en apparence mais susceptible d' émouvoir quiconque se donne la peine de la creuser jusqu' à l'os.

16 ans après le réussi "The Last Romace" Adrian Moffat et Malcolm Middleton reviennent en pleine forme en nous épargnant la chausse trappe de la nostalgie et de l' ennuie, lot des reformations inutiles. Mélancoliques toujours mais surtout pas nostalgiques en terme de création musical les Arab Strap apparaissent motivés et créatifs comme les débutants prêts à cracher au monde leur "triste" vérité de l' âme humaine. "As days get Dark" les dévoilent au sommet de leur art au point qu' il n' est pas exagéré ni mensonger d' avancer qu' il s' agit de leur meilleur disque dans une carrière qui en compte beaucoup. Dès le premier titre on découvre des Arab Strap jouant plus serré, concentré comme jamais et capable d' utiliser une plus large palette bien mieux maîtrisée qu' autrefois. Les guitares de Middleton offrent une fraîcheur bluffante et il semble encore mieux maîtriser l' art de la boucle. Les rythmes associés à sa guitare et l' enluminure électro décoré de cordes luxuriante offrent un groove palpitant susceptible d' éclabousser de sa classe la jeune concurrence. Le fait marquant et déjà entraperçu avec "The Last Romance" est que les Arab Strap à l' aise sur le long format sont devenus étrangement des monstres d' efficacités sur le format court du single. "The Turning of our Bones", "Compersion, Pt 1" et "Here come comus" comptent assurément parmi les meilleurs de leur carrière et certainement de l' année en cours.

On l' avait déjà pensé il y a 20 ans mais sur ce disque comme jamais auparavant les Arab Strap apparaissent être la réponse indie 90's aux Cure New Wave début 80's (la trilogie). Mélancolique comme toujours mais bien plus Dark et romantique qu' autrefois. Moffat après toutes ces années de repos semble atteindre les sommets dans son art de conteur naturel et ultra-doué. Avec son esprit mordant dévoilant un misérabilisme jouissif voir hédoniste Moffat s' empare comme personne de nos insatisfactions permanentes fruits de nos pulsions naturelles dans ce monde carcéral. Son talent d' écriture a mûri et tutoie les très grands tel Nick Drake ou Nick Cave. Retour inattendu au timing parfait et assurément l' une des réussites de cette année ce "As days Get Dark" est déjà un classique du groupe voir tout court.




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