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Nico

ANDY STOTT, ou Manchester sera toujours le Manchester de 1980.Ou celui de 1988 ... ou Bristol 1994?!



Le nom d' Andy Stott était depuis pas mal de temps sur toutes les lèvres dans le domaine électro-dub. L' an dernier il avait cueilli votre serviteur avec deux ep délivrant une espèce de Dub Techno aux couleurs indus vaporeuse et complexe. Le magnifique "Passed Me By" et "We stay Together" pouvant servir de remplaçant parfait pour aficionados Shoegaze frustrés perdu sur le dancefloor de 2011.


Bien évidemment qu' une nouvelle fois la localisation de ce Dj/Producteur en rajoutait aux attentes de votre serviteur au vue de ma fixette personnel à tout ce qui a attrait ou provient de Manchester. Question d' éducation musicale et autre. Si 2011 a vu Andy Stott me cueillir alors 2012 le voit carrément me foutre une grosse raclée bien givrée.


"Luxury Problems" est sorti le 29 octobre dernier et depuis ne cesse de squatter mes oreilles. Je pensais que le passionnant "RIP" d' Actress serait appelé a demeurer l' album de l' année en électro tant il tutoyait les sommets mais la dernière sortie du passionnant label Modern Love ,qui nous a déjà offert les terrifiques et géniaux Demdike Stare, va probablement se hisser plus haut. Mais avant de disséquer plus précisément ce monstre génétiquement modifié qu'est "Luxury Problem" il conviendrait de raconter le parcours sinueux et discret de l'un des producteurs les plus avant-gardistes et essentiels ces dernières années.


Rapidement le brave Andy est devenu un dj et producteur réputé sur Manchester pour sa techno très minimal, une sorte de mix entre microhouse et Dub Techno. Mais à coté de cela, et ce qui explique après coup beaucoup de chose sur la folle liberté artistique du gars, Stott a joué en tant que bassiste dans des formations post-punk. Donc une salvatrice tendance à la curiosité et à l' ouverture d' esprit. Dès 2006 il publie son premier album dans cette vaine,"Merciless".


Son premier et unique label jusqu'à présent sera donc Modern Love également de Manchester et ceci a son importance tant ce label va concentrer les talents novateurs mancuniens de l' époque. Quand Stott signe chez ces anciens salariés d'une boutique de disque (Pelicanneck devenu Boomkat) il y fait la rencontre de l'autre grand génie du label, Miles Whittaker aka Miles et moitié des tout aussi géniaux Demdike Stare.

Ces deux là vont devenir les booster de la fusée Modern Love. Une fusée à tête chercheuse, autant capable de creuser le passé pour déterrer un sacré combustible par leur penchant hauntologique. Velléités hauntologique très utiles au décollage afin d' explorer les territoires inconnus et vastes de l'univers électro.

Tout va y passer.Dark ambient, dub, drone, drum & bass, microhouse, dub techno, industrial etc etc. Sous les pseudos rigolo de Millie & Andrea Stott et Wittaker vont se confronter à cette bonne vielle Jungle, au breakbeat, l'UK Bass, le trap et même, même le papa du footwork, le juke.

Alors bien sûr aux cotés de Whittaker et de son confrêre Sean Canty des Demdike Stare, puis plus tard de leur pote à tous, le maître incontesté de l' Hauntologique, Sir Leyland Kirby avec son projet The Stranger (en plus des Caretacker), comment voulez-vous messieurs & mesdames que Stott ne prenne pas la tangente pour l' inconnu.


Et l' inconnu va être découvert par Stott au moment de son premier virage artistique. Et quel virage! En 2011 déboulent deux ep's en à peine 6 mois qui vont emporter tout sur leur passage. "Passed Me By" et "We stay Together" voient ANdy Stott s' échapper du peloton Dub Techno qui commençait sérieusement à lézarder sur la route de l' évolution quitte à tomber dans l' auto-complaisance typique des genres en passe de s' éteindre en terme d' innovation.

"Passed Me By" et "We stay Together" offre une musique bien plus personnelle et étrange. Stott ralentissait les BPM et usait de techniques Lo-Fi et l' auditeur de découvrir une forme préhistorique mais provenant du futur. Sous forte influence du "Splazsh" d' Actress Andy Stott donnait l' impression de plonger le dancefloor dans les tréfonds tout en engourdissant les danseurs par de fortes doses d' une potion qu' il venait d' inventer.


Un an donc après ce chamboulement Stott allait-il poursuivre sa course folle à l' innovation ou marquer un temps d' arrêt et labourer les même terres que celles découvertes avec "Passed Me By" et "We stay Together"? Non. "Luxury Problems" est bel et bien un grand pas en avant. Commençons par une évidence pour tout bon Manchester addict. Manchester quelque soit l' année sera toujours le Manchester de 1980. On ne peut s' empêcher tout au long des 8 titres de penser à l' air glaciale et novateur qui venant du cimetière hébergeant Ian Curtis balayait les rues mancuniennes vers 1980 pour s' engouffrer dans les bureaux de Factory Records. Et Pas seulement. Ce qui était un petit courant d' air sur "Passed Me By"/ "We stay Together" devient un grand coup de vent.

Avec "Luxury Problems" Stott se le fait sien ce coup de vent glacial et le souffle dans l' Hacienda de 1988 désertée. A moins que Stott l' ai plongé dans un océan sonore ou flotte les pensées moroses et déchirantes de Curtis avec les corps des danseurs désarticulés tel des fantômes de l' été 88. Des souvenirs Indus de la cité du "North" et des 70's sont filtrés comme jamais et ils semblent avoir été enfermés dans les cloisons et les fondations du club haut lieu de Madchester et de l' expansion de la culture Dancefloor. Stott semblent les avoir écouter et repéré pour les recracher et jouer avec sur le Dancefloor. A la fois sombre avec ses atmosphères offrant une étrange impression d' éclat élégant et blafard, ce disque offre de grands espace étonnamment.

Alternant entre le Downtempo et des accélérations bienvenues ce disque révèle une belle et petite nouveauté dans la musique de Stott. La voix irréelle et magnifique d' une certaine Alison Skidmore. Alors qu' il était difficile d' y penser à part l' élément Dub sur les deux ep's mais l' ajout de cette voix évoque irrémédiablement Bristol 1994!!! Oui le Trip Hop tant moqué injustement de nos jours par certains. Étrange impression de retrouver des Portishead s' étant plongé dans le "Mezzanine" Post Industriel des Massive Attack. A d' autres instant on s' aperçoit que Stott ne se contente pas de piller son héritage régional et qu' il a écouté bien d' autres chose comme certaines sensations Jungle ou rave sans parler de l'influence toujours plus grande de Burial sur la scène anglaise électro reboostée depuis. Avec tout ce que je vous ai écrit vous comprenez bien que vous soyez bizarrement nostalgico-gaga de Manchester, tant cette ville a toujours conjugué héritage et innovation (sauf avec les neuneus Oasis bien sûr), ou jeune fan avide du passé, du présent et du futur, que le dernier album d' Andy Stott est à peine sorti un classique essentiel en provenance de cette bonne vieille ville qui nous a déjà tant offert.






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