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Nico

MENZI, déflagration dark du Gqom.


Autant le dire tout de suite, Menzi en matière de Gqom ,voir également dans tout ce qui touche les dancefloor mondiaux, a littéralement plié le game pour l' année à venir ! Et pour cela, il lui aura fallu un seul ep d' à peine 6 titres. Je vous l' avais annoncé (ici). L' annonce de son premier ep était devenu LE buzz pour quiconque connait le courant Gqom et sait à quel point le label Hakuna Kulala est devenu le label phare en avant garde musicale. "Impazamo" est sorti le 10 avril et depuis votre serviteur ne s' en remet toujours pas.

Menzi Shabane est originaire du canton d' Umlazi dans la banlieue de Durban, épicentre de la scène Gqom qui se propage à travers les dancefloors mondiaux depuis 5 ans et dont je vous parle depuis si longtemps (ici). C' est l'un des pionnier de la scène puisqu' il avait déjà été croisé au sein du duo Infamous Boiz et qu 'il apporta à de nombreuses occasions ses talents de producteurs à des gloires locales. Son nom circulait mais jamais en terme de sortie discographique sérieuse. Le label Gqom Oh! était carrément passé à côté sans que cela n' amenuise l' importance que ce label possède dans la propagation du Gqom et la découverte de ses talents. A vrai dire et au vu du gqom brut et originel produit par le label, avec ses sons de percussions bruts et hypnotiques fabriqués sur des boites à rythmes bas de gamme , Menzi n' y a pas vraiment sa place. Par contre, et cet ep le prouve parfaitement, seul l' ougandais Hakuna Kulala et ses velléités futuriste et avant gardistes était l' antre idéal. Tout comme les artistes présents chez Hakuna Kulala Menzi pratique le déconstructivisme quand il s' agit de composer. A l' instar de Slikback avec un large panel de style et courant électro allant du breakbeat en passant par le footwork et le Kuduro, Menzi dissèque quant à lui le Gqom pour mieux le renouveler et le plonger dans un bain cyberpunk. Encore une fois on peut parler de Deconstructed Club au sujet d' un artiste en avance tel Menzi. Les même techniques, les mêmes manières et quasiment les même effets sauf qu' avec ce disque le Sud Africain obtient l' équilibre parfait entre le Post-Club pas toujours dansant et le Gqom qui a fait ses preuves pour cette activité. Le premier morceau qui donne son nom à l' ep commence avec une intro cinématographique digne de Rabit ou Chino Amobi produit par Lotic ou Arca puis la rythmique entre en jeu et on se retrouve en plein territoire Gqom.

Comme dans le post-club et chez Hakuna Kulala Menzi apporte un soin particulièrement méticuleux à l' élaboration sonore. Soin bien moindre dans la version brut de décoffrage présente chez les artistes GQOM Oh! et l' ensemble de la scène même si chez les concurrents du label Goon Club Stars les Rudeboyz et Dj Lag on a par le passé constaté d' énormes progrès en la matière.

Il y a également d' étonnante similitudes entre ces manières et le tout récent chef d'oeuvre de "Rough Kuduro" de Nazar (voir ici). Au delà de la profondeur et du travail effectué sur les sonorités c' est le parfum post industriel qui rapproche tout ces artistes malgré les kilomètres les séparant. "Impazamo"propulse le gqom dans l' ère post -indus lui apportant une connotation dramatique et effrayante . Attendez-vous à être terrifié par des cris venus de nul-part en pénétrant dans les ténèbres d'une usine en ruine afin de participer à une cérémonie de chamanisme hypermoderne. Les nouveautés apportées au Gqom par Menzi ne manquent pas. Les voix de "Minimal Surge" intensifient encore plus la tension instaurée par le premier titre. Des voix malmenées et possédant un affolement fortement communicatif. L' utilisation de motifs drone dans "Underground Abaphansi" atteint elle aussi une force rarement croisée chez ses prédécesseurs de Durban. Et que dire du voyage trans galactique que le Gqom subit avec les deux tueries "QGM Dance" et "Zulu Warior". Il n' a jamais atteint un tel niveau dramatique, une tel explosion sonore. Le Gqom se fait Noise comme jamais et on serait pas surpris qu' un Vatican Shadow nous en balance en plein milieu de ses set Indus-Techno. C 'est sur ces deux titres que l'on repère les fils qui relie l' africain du sud à l' angolais Nazar. Entre les deux champs de guerre on croise une vieille connaissance en la personne d' Ecko Bazz sur "GQOM Terra" pour ce qui apparait une vraie-fausse accalmie. On ressort de cet ep anéanti mais avec la seule et puissante envie d'y retourner. Menzi? Le virtuose qu'il manquait au Gqom.

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