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NYEGE NYEGE & HAKUNA KULALA, retour sur l' Afrique qui met les dancefloors à genou. Et pas q


A peine remis de la déferlante Singeli de 2019, 3 albums classés dans le top DWTN, excusez du peu, Nyege Nyege Tapes tape à nouveau très fort dès l' entame de 2020 et refait parler de lui dans ce blog. Le label Ougandais créé par Arlen Dilsizian et Derek Debru est en quelques mois devenu une des balises les plus sûr en terme de renouveau et de révolution dancefloor. Et ne parlons pas non plus de son festival en passe de devenir l'un des plus prisés de la planète.Et ce à travers toutes les frontières. L' impact de ce petit label fixé à Kampal est digne du poids que peuvent avoir les labels occidentaux tel Hyperdub ou Planet Mu. C 'est là-bas que ça se passe et tout bon futuriste se doit de passer y jeter une oreille. Et si à Nyege Nyege on rajoute le petit frère Hakuna Kulala alors on se rend compte qu' il faut aller du côté des légendes style Warp ou Factory et son Haçienda dans un autre genre pour tenter vainement de décrire ce qu' il est en train de se passer. Le dernier arrivé un brin fainéant pourrait résumer l' affaire Nyege Nyege à l' apparition d' un nouveau courant, le Singeli (voir ici). La dernière sortie du label va battre en brèches les opinions faciles de certains et confirmer ce que le label dévoile depuis ses débuts, la richesse stylistique et le caractère avant gardiste que l' Afrique musicale cache depuis longtemps. Un coup d' œil dans le rétro du label et nous comprenons très vite que Nyege Nyege et ses artistes s' appuie sur un héritage hautement solide et trop souvent méconnu par ici. Kadodi auscultait les musiques rituelles, "Gulu City Anthems" qui se penchait sur celles que l'on entend pendant les mariages de l' Est Africain, " Electro achuli Kaboom of North Ugunda" sur leurs versions électro ou encore le lourd héritage de Ekuka Morris Sirikiti contenu dans une compilation essentielle. Bien sûr que le singeli a une place importante avec Duke, Sisso, Jay Mitta et Bamba Pana mais il s' en est passé des choses depuis la légendaire compilation "The Sound of Sisso". Compilation elle aussi essentielle et repérée par ici puis présente dans les top 2017 du blog comme l' album "Poaa" de Bamba Pana dès 2018. Nyege Nyege seul ou par l' intermédiaire de son excroissance Hakuna Kulala , suprême machine à voyager dans le futur en brassant les influences venues de partout (footwork, Asie, Post-club), regarde plus loin que le ghetto Tanzanien et le seul courant Singeli. L' an dernier sa signature du français Judgitzu faisait subir au singeli une mutation à grand coup de Techno Hardcore et de Gabber. Deux courants partageant avec l' Africain un goût assumé pour les BPM poussés au delà des limites. Première rencontre avec la culture électro occidentale qui allait vite être suivi par une autre beaucoup moins attendue. Ça s' est passé quand l' allemand Errorsmith, grand défenseur de la cause Dancehall mais revue et corrigée par la Bleep Techno, s' est pointé à la rencontre de Jay Mitta en Ouganda accompagné de la clique écossaise déjà connue ici de The Modern Institute (voir par là). Choc des cultures assuré. Et des climats aussi faut bien dire(Ouganda vs Glasgow!!!). The Modern Institutes, apôtre de la minimal Wave et de Cabaret Voltaire, une clique capable de traîner Mark E Smith et Genesis P Ordridge sous opiacées sur une piste Gabber. De cette intrigante rencontre reste une cassette "Live at Villa" au charme indéniable. Bien sûr qu' il est encore question plus ou moins de Singeli avec ces exemples mais que dire de la musique venue de nul part du projet collectif Metal Preyers. Dernière sortie en date du label nous voici loin du dancefloor Tanzanien avec la participation des anglais Lord Tust et Jessie Hackett, et de l' américain Mariano Chavez. L' Afrique des griots et de ses musiciens traditionnels côtoie des ambiances lourdes Industrielles et Dark Ambient avec des drones sortis de leur contextes. En gros Coil dans l' Afrique urbaine du 21 ème siècle. Effet garanti en terme de dépaysement mais aussi de franchissement temporel, passé-présent-futur. Une belle petite claque. Juste avant ce projet bluffant Nyege Nyege a encore gratté dans le passé proche de la musique africaine. Et disons-le franchement vu son potentiel, dans le futur des musique du reste du monde tellement il y a de quoi faire en matière d' inspiration. Il va être question d' un courant peu connu qui retrouve une seconde jeunesse. Ce coup-ci faut prendre la direction de l' Ouest jusqu' au Mali à la découverte du bien nommé Balani Fou ou Crazy Balani en version anglo-saxonne. Si l'un des créateurs originel du style est Seydou Bagayoko dans les 90's et qu' il a connu son heure de gloire dans les 00's le disque dont il est question est une version plus moderne développée par Dj Biaki. Entre perfectionnement et retour au racine DJ Biaki pousse les compteurs BPM du Balani dans le rouge et une nouvelle fois les aficionados du footwork et des musique hyper rapide comme le gabber ou la trans vont s' y retrouver. Les autres tituberont face à ce déluge de polyrythmies en tout genre. C 'est de l' électro bien sûr mais la tradition africaine en la matière se fraye un chemin et apporte un perfectionnement avec un sens du détail qui bluffera même les fans les plus obsédé d' IDM et de Jungle. Ce qui peut apparaître aux plus coincés du bulbe que comme une vague musique de bourrins teintée d' exotisme bas de gamme va en faite se révéler une véritable bombe à multiples déflagrations retardées. Et remettre pas mal d' idées reçues à la poubelle.

Passons à présent au petit frère de Nyege Nyege, Hakuna Kulala. Ce label créé avec l' aide de Nyege par Slikback, Zilla et Sapienz peut réellement être considéré comme la tête de pont dans le futur. Sa musique est encore plus moderne et surtout plus perméable à tout ce qu' il se fait de neuf sur les dancefloors contemporains mondiaux. Et pas seulement les dancefloors. L' an passé j' avais classé en plus des sorties de Slikback, le grand génie de tout ce bordel, l' album détonnant "Kubali" de la paire Debmaster & MC Yallah. Une pépite de Hip Hop africain avec des manies Trap mélangées à des sonorités issues des dancefloors et lorgnant autant sur l'indus que le footwork ou le Gqom. Un autre disque Hakuna avec MC m' avait également titillé, le grimesque et dubstep "Kyusa Embela" par le très punkie Ecko Bazz. Et que dire du ténébreux et acide "Mushoro" de Rey Sapienz et son dancehall mélangé au Soukous pouvant aller jusqu'à faire flipper même les plus endurcis des fans de Throbbing Gristle et de Vatican Shadow. Un peu avant Slikback avait donné à entendre le fruits de ses collaborations teinté de footwork avec la clique asiatique Post Club géniale de SVBKVLT (33EMYBW et HYPH11e entre autres) sur les ep "Slip 1 & 2". Vous l' aurez compris Hakuna Kulala est le label par où passe toutes les musiques réellement modernes du monde entier pour rencontrer celles tout autant rafraîchissante d' Afrique. Beaucoup de Post-Club qui continue ainsi son épidémie mondiale et stylistique, un socle Footwork et une attraction irrémédiable pour le Gqom Sud Africain sont à noter pour les inconditionnelles du blog. Et ce n' est pas avec "Headroof" que les manies du label vont s' arrêter. Cette fois-ci les curseurs de l' expérimentations et de l' abstraction sont eux aussi poussés dans le rouge. Encore une fois la Villa de Nyege Nyege sert de point de rencontre entre occident et Afrique. L' improvisatrice Elvin Brandhi s' accoquine avec la crème Nyege et Hakuna sous le pseudo de Villaelvin pour offrir un post-club de haute volée au point de faire rougir les cadors du genre. Un genre qui reprend entre leurs mains une seconde jeunesse alors qu'il n' a même pas encore perdu la première. Arrivé à la fin de cet inventaire je me dis qu'il va me falloir comme en 2019 beaucoup de mauvaise fois pour ne pas tresser systématiquement des lauriers aux sortie des deux labels et leur faire squatter les places d' honneurs en fin d' année. Et on n' est pas au bout de nos surprises quand on sait ce que Haluna Kulala prépare pour Avril. Une bombe Gqom ! La révélation du festival 2019 organisé par le label annonce la sortie de son véritable premier ep et quiconque est tombé sur son live chez Boiler Room sait que fatalement ça va être une déflagration. Son nom c' est Menzi et ce dj originaire de Johansburg va mettre nos idoles de Durban à genou. Et pas seulement.

Les bandcamp des deux labels où tous les artistes se trouvent sont bien sûr inévitables et dispo ici:


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