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Nico

DESIRE MAREA, POST-CLUB DIVIN


Quatre ans après la claque "Bottoms Revenge" (par ici) un des membres du duo queer Sud Africain Faka nous revient et affole cette fois-ci les boussoles post-club de votre serviteur après avoir titiller celles du Gqom. Premier album solo et premier chef d' oeuvre. (Récap pour les derniers de la classe au sujet du Post-Club ici)

Si le premier album de Faka semble devenir un serpent de mer celui de Desire Marea sorti en janvier dans un quasi anonymat devient au fil des jours la grande révélation de 2020. Faka avait entre temps sorti un second ep en 2017 qui avait laissé sur sa faim. Toujours Gqom mais franchement moins envoûtant et surprenant et on commençait même à avoir quelques doutes sur l' avenir du duo plus réputé pour ses performances que ses rares sorties discographiques. Surtout l' art de la déconstruction qui les rapprochait du Post-Club semblait en berne et leur musique prenait une patine vieillotte. Sur "Desire" rien de tout cela. C 'est même une énorme surprise futuriste. Une nouvelle fois le post-club s' annonce comme une des locomotives de la décennie entamée. Le Gqom ne subsiste dans la musique de Marea que par bribes. Des bribes certes parsemées un peu partout mais souvent détectables que par les junkies du Gqom des débuts. On retrouve aussi parfois les sound-collage qui étaient une des marque de fabrique de Faka mais ils semblent eux aussi être devenus mis en retrait même si un titre comme "The Void" et ses incantations en zoulou ne dépareilleraient pas sur "Bottoms Revenge". L' aspect cérémonial semble quant à lui bien plus mis en avant et flotte sur le dancefloor où Marea nous attire une forte odeur de divin. Dieu sur un dancefloor avec un dj queer aux manettes.L' auditeur va être complètement déboussolé par ce mélange de divinité et des sujets comme l' amour, la luxure, la perte, le déracinement et le sentiment d' appartenance à une communauté. Encore une fois le post-club prouve ses énorme capacités à restituer la complexité de notre époque. Parce que de ce disque on peut bel et bien parler de Post-Club comme il était justifié au sujet du chef d' oeuvre d' Yves Tumor "Safe in the hands of Love". A la fois visible et invisible. Passif ou actif.

Avec ses manières franchement Post-Club le Sud Africain s' attaque à une multitude de styles et les titres s' étendent sur une gamme très variée. On navigue entre Gabber et Synthwave dès "Zibuyile Izimakade" puis vient une sage pop incantatoire à base de Marimba et de Hip Hop pour le single ""You Think I'm Horny", une tuerie électro disco ( "Tavern Kween") à la Gus Gus (!!!), une attaque martiale instrumentale digne de Chino Amobi et de la Drill and Bass d' Aphex Twin et Suarepusher et on arrive au déjà cité "The Void". L' art du collage sonore évoque l' un des pionnier du Post Club Total Freedom et en même temps une certaine précision expressive queer et goût pour l' extravagance amènera à SOPHIE. Comme pour Arca il semble que chez Desire Marea la musicalité, les voix et le goût de la performance artistique s' entremêlent et ne font plus qu'un. "Desire" déborde de trouvailles fraîches et galvanisantes qui permettent de dépasser le simple travail de déconstruction pour offrir un univers neuf et totalement étranger jusqu' alors.


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