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Trish Keenan, Broadcast

BOY HARSHER, faille spatio-temporelle gothique.


Aujourd' hui je suis de bonne humeur alors je vais gentiment flatter le passéiste qui sommeille en nous tous. Profitez! Ça ne durera pas. Je vous avais déjà parlé de Boy Hasher il y a plus d' un an (voir ici) et mis en avant dans les classements de fin d' année. Ces rejetons de la Minimal Wave apparue vers la moitié des 00's n' en finissent pas de se faire remarquer de plus en plus ces deux dernières années. Leur sage mais talentueuse relecture d' une EBM pop aux fortes senteurs gothiques avait réussi à charmer même les plus anti Rétro tel votre serviteur. Après le ep "Country Girl" qui regroupait pas mal de titres sortis auparavant en single il était temps de passer au gros œuvre. "Careful" réédite le petit miracle des disques précédents. Comprenez nous offrir une faille spatio temporelle suffisamment surprenante pour ne pas tomber dans la redite facile. Nous nous retrouvons une nouvelle fois happé par ces titres darkwave parfaits pour accompagner vos retours de soirée en voitures dans les matins blafards de nos villes ou de nos campagnes. En 10 titres ils ne font que nous parler d' amour mais sans les gants. L' amour est peut être la plus belle chose du monde en apparence mais ici on est pas chez les bisounours et l' amour révèle ce qu' il peut provoquer comme blessures, trahisons et violences. Cet amour qui en un claquement de doigts vous fait passer d'une jouissive fuite en avant à deux vers le rejet, la défection et enfin un encore plus lourd isolement qu' avant la rencontre. Les amoureux du gothique ne se referont pas. Sous leurs apparences froides musicale ou vestimentaires ce sont d' indécrottables romantiques. Mais qu' est ce qui fait que Boy Harsher a un petit supplément les éloignant du troupeau des revivalistes? A vrai dire je ne sais pas vraiment. Si ce n' est un petit côté Lynchien dont leurs illustres aînés était dénués. Les romans anglais 19ème siècle comme influence sont ici abandonnés au profit de l' univers de Lost Highway. Il se dégage de leur EBM franchement pop un sentiment de glamour que l'on a pu autrefois retrouver chez Chromatics et les intermèdes instrumentaux très cinéphiles évoqueront l' art ambiant pop des HTRK. Ce n' est pas tape à l' œil. Vous n' y trouverez pas de tube dantesque pour festivals estivales. Mieux. En se réappropriant le passé d' une certaine synth-pop à succès facilement identifiable (Depeche Mode, Tears For Fears) ils font preuve d' un certain vice moderniste déjà croisé chez le géant John Maus. Si une chose est sûr c' est que les Boy Harsher consolide un art jusqu' ici charmeur et se hisse en tête du peloton des nostalgico-gaga à la frontière si peu foulée séparant le passéisme du présent.


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