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Music Blog
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DANCING
WITH
THE
NOISE

Nico

LOTIC, la confirmation.


C' était évident. Le premier album du résident Berlinois ne pouvait qu' être une gifle comme le fait que DWTN se jette dessus et ponde une chronique dythyrambique. Lotic revient sans cesse dans ce blog depuis 4 ans. Soit directement pour ses sorties discographiques (classées systématiquement) ou indirectement. En effet musicalement Lotic appartient en effet à toute cette musique d' avant-garde futuriste dont je ne cesse de vous rassasier. Cette antidote suprême à tout les revivalismes polluants pour nos oreilles. Pote de Rabit et M.E.S.H. au sein du crew Janus il est bien sûr dans tout les coups quand le terme Post-club et déconstructivisme sont cités même si il réfute maladroitement l' étiquette. Il est vrai que sa musique et ses comparses va beaucoup plus loin.

Il est aussi souvent question dans ce blog de questionnement sur le genre et d' identité sexuelle (Arca, Elysia Crampton), de l'humanité et technologie avec leurs interactions (OPN, Holly Herdon), de l'influence artistique et autre d' internet (SOPHIE, PC Music), de ce monde inégalitaire et pourrissant provoqué par un pouvoir suicidaire et oppresseur (NON Worldwide, Klein, Yves Tumor). Pouvoir de l' argent mais aussi celui imposant les normes des uns aux différences des autres. Le premier album de Lotic s' appelle justement "Power" et dans ce dernier il n' est question que de ça.

J Kerian Morgan a pris son temps pour nous offrir ce petit chef-d' oeuvre de modernité et d' humanité. Faut dire que la vie ne l' a pas trop épargné depuis 2015 date de ses deux premiers trésors, l' ep "Heretocera" et la mixtape "Agitations". Du jour au lendemain il s' est retrouvé sans abrits, lui qui déjà se sentait si mal logé dans son propre corps. "Power" s' est donc fait en plusieurs fois selon les opportunités et les coups du destin. Une gènése à l' image de notre monde où tout peut basculer dans un sens ou un autre à tout instant sans que l'on soit réellement et continuellement maître de nos destins. L' originaire de Houston décrit son disque comme une "exploration large des nombreuses façons dont le pouvoir peut être exprimé et vécu". Et si il y a pouvoir, il y a force. Et si il y a force d' un côté ce qu' il y a fragilité de l' autre. Les changements soudains intervenants dans de nombreux titres l' illustre parfaitement. La force du pouvoir alterne avec des notes d' espoir et de fragilité. La grande leçon de "Power" c' est le fait que ce que nous considérons comme faiblesses peut très vite se révéler comme le terreau de nos forces à venir. L' art de la déconstruction chere à Lotic ,tout comme à un Lee Gamble ou Elysia Crampton, dévoile ainsi que dans ce monde s' effondrant dans un gigantesque chaos de nouvelles identités apparaissent, de nouvelles opportunités tout comme de vieilles histoire longtemps enfouies. Rien, personne, ne doivent être négligés. Passés sous silence. Et il faut veiller à ne pas les laisser disparaître. Les faiblesses, les blessures qui font mal et aussi ce qui passait pour des plantages. Ils se révéleront fort utiles. Ce sont les socles du futur radieux ou tout au moins bien moins dystopique. Ici tous les styles ont leur place. Le R'n'b se teinte d' industriel croise le souvenir du bon vieux Gospel , les jeux vidéos tutoient le Heavy Metal comme chez Lopatin. L' électronique la plus abruptes fricote avec le tout venant des pistes de clubs. Des bruits robotique glaçant précèdent des violons lyriques qui laisseront la place à une voix fragile psalmodiant au milieu du fracas du monde.

Ce disque s' intitule donc le Pouvoir. Le "leur" et le notre. Le notre que nous négligeons trop aveuglé par les démonstrations implacables du leur. Le pouvoir de notre corps par exemple même quand on veut nous le faire prendre comme une tare définitive ou une anormalité. La musique de Lotic comme celle de ses congénères modernes est celle qui exprime le mieux ce corps. Elle en témoigne comme cela ne l' avait plus vraiment été le cas depuis trop longtemps en musique populaire tant le revivalisme affadit malgré tout ce dont était porteur les musique du passés régurgitées à leur apparition. Depuis toujours les peuples luttent contre les forces négatives, réelles ou imaginaire, par la musique. Ce que longtemps certains ont voulu n'y voir que musique artificiel, froide, sans âmes, est en train avec cet artiste et tant d' autre , de dévoiler une humanité gigantesque susceptible de lutter solidement. Ils accusèrent les nouvelles technologies d' inhumanité et préférèrent se borner aux anciennes. En 2018 les sorties discographiques nous prouvent tout le contraire. Des pelletés de disques "faits à l' anciennes" qui peinent de plus en plus à cacher les faiblesses de la redite. Le rinçage du temps sur les formes anciennes d' art musicale. Il y a bien sûr des exceptions. Ce disque est truffé de mantras pouvant servir de baume et de cri de révolte. Dans ce qui est nommé Post-club et qui peut pouvait par instant rebuter à force de d' abstraction sonore créant un sentiment d' asphixie il y persiste malgré tout l' aspect tribal et rituel revigorant. Lotic comme tant d' autres avant-gardiste (Oneohtrix Point Never, SOPHIE) use de polytrythmies longtemps dédaignées par l' occident iméprialiste. Il sait à présent utiliser sa voix afin de confirmer que cette musique est l'une des plus émotionnelles et porteuse d' humanité du moment. Après SOPHIE et le relatif succés critique de OPN Lotic ne se contente plus de toquer à la porte des cloitrés du passéisme, il défonce les vitres et y propulse la modernité et la lucidité qui y manquait tant.


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