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DANCING
WITH
THE
NOISE

Nico

GROUPER, Liz Harris tutoie les sommets.


Il se sera donc écoulé près de 4 ans entre les deux derniers albums de Grouper. Comment avons-nous fait pour tenir si longtemps? Autant le dire tout de suite, l' attente valait la chandelle. Liz Harris vient encore de nous offrir l' une des plus belles oeuvres de l' année en cours. Depuis 13 ans cette américaine ne cesse de nous étonner et de nous émouvoir au point de devenir l'une des grandes dames de la décénnie comme le furent jadis une Bjork ou une PJ Harvey. Près de treize albums au compteur et toujours pas une once d' ennui ou la sensation de se retrouver face à de inutile. Des hauts, voir des très hauts, et quelques bas, si réellement le mot "bas" est le terme approprié dans son cas.

"Grid Of Points" vient de sortir et la première chose qu' il vient à l' esprit c' est la capacité cette artiste à toucher la corde sensible de chacun malgré des moyens de plus en plus pauvres. Ici il y a encore moins d' instruments et d' effets que sur le déjà minimaliste "Ruins". Ce dernier pouvait évoquer par son dénuement la maison de résidence servant de lieu d' enregistrement au Portugal. Un habitat spartiate où le minimum vital (des années 2000) suffisait tel la sonnerie de micro-onde que l' on pouvait distinguer en arrière plan. "Grids of Point" c' est le même habitat mais transposé dans le Wyoming avec ce coup-ci la sensation qu' il est totalement vide de tout meuble. Avec sa seule voix et un piano Harris arrive encore à occuper un espace gigantesque. Ses paroles sont sussurrées voir même expirées par une voix granuleuse qui ne subit pratiquement aucune transformation. Les silences ont dans la même logique encore plus d' importance que pour le précédent. Un bruit de fond enveloppe tout le disque et évoque par ses crépitements des artistes comme Leyland Kirby ou les Demdike Stare. Il nous offre la même sensation que "Ruins", un être humain s' adresse à nous de la plus simple des manières malgré le brouhaha mondial environnant. Le temps se suspend en à peine une demie heure et huit titres. Avec le fond sonore décrits plus haut servant de fil conducteur les titres semblent s' enchevêtrer. Les mélodies faites d' arrangements sobres se superposent et paraissent s' étendre à perte de vue. Sensation accrue par une réverbération touffue et chatoyante malgré sa froideur et paradoxalement un sentiment de rigidité. Un disque immédiat à la pureté incomparable. L' émotion est omniprésente, obsédante et désarmante. Liz Harris explique que l' enregistrement ne dura pas plus d'une semaine et qu' il fut interrompu par une forte fièvre. Certains titres présentent donc un aspect non fini qui rend l' ensemble encore plus essentiel. Fragile. Magnifique.


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