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Music Blog
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DANCING
WITH
THE
NOISE

Nico

FAST SELECTION N°3


TOMOKO SAUVAGE Musique Hydromantique

C' est le disque à la fois le plus étrange et le plus naturel de cet hiver. Etrange parce que si de prime abord il semble tellement simpliste et monolithique il faut un certains temps pour se laisser une chance de percevoir la beauté facinante qu'il recelle. Naturel parce qu'il n'est ici question que d' eau!. Comment cette chose partout présente et connue depuis toujours sous toutes ses formes possibles peut elle redevenir étrange? Tomoko Sauvage vit à Paris depuis quelques années et produit peu de disque. La plus grande partie de son temps elle le passe à façonner des installations sonores et visuelles avec une méticulosité et un sens du rituel digne d'un jardinier japonnais adepte du bonsaï. Il est bien évidemment à la fois question d'une approche zen et musicale qui aurait plu à coup sûr à John Cage. Sauvage aime laisser fondre des blocs de glace afin que des gouttes tombent dans des récipients en céramiques tous munis d' hydrophones. Pas de manipulations sonores via l' électronique ou quoi que ce soit. Le résultat est sidérant et devient totalement hypnotique. Digne des plus passionnante expérimentations électro d'un Rashad Becker ou d' Autechres devenues moines boudistes.

LA BLAGUE FRANCAISE DU MOMENT, THE LIMINANAS

The Liminanas avec un fan de la première heure. Jeunes gens, quand apercevez cet individu (celui qui fait des signes de vieux avec ses doigts), rodant autour de jeunes ou très vieux musiciens, fuyez!!! Le philou c' est un peu comme les mouches sur la viande, signe absolu que la date de péremption est dépassée.

Attention accrochez-vous et tentez de ne pas vous esclaffer. Même si, dans un certains sens, nous ne devrions pas trop nous réjouir tant cela relève d'un grave et sérieux cas psychiatrique de pure déni. Déni fortement partagé collectivement dans notre hexagone. Ou bien serait-ce de l' humour? Alors dans ce cas la blague est bien lourde et on frise le cynisme le plus crasseux. Bref, le leader des Liminanas, formation de Perpignan, pour qui la course du monde s' est arrêté il y a trop fort longtemps vient d' oser: "Nous ne donnons pas dans le revivalisme"

Pour ceux qui ne comprennent pas la blague je vous laisse un lien dudit groupe mais on peut encore plus rire ou flipper grave quand on lit ce qu'il lui permet de dire cette tarte à la crème: "D’ailleurs, certains puristes nous accusent déjà d’être des vendus" "Aïe!" on fait en imaginant les pseudos "puristes" mais c' était attendu. Quand on vous sort le neuneu et bien anti progressiste "mais y' a pire ailleurs" en lieu et place d' actions concrètes ou d' arguments solides c' est que la situation est encore plus désespérée et que vous avez à faire à un peureux ou un réac qui ne s' assume pas.

BOY HARSHER "Country Girl ep"


Amateurs de dancefloors lugubres et dégoulinant de crasse voici ce qu'il vous faut. Une sorte de Tropic Of Cancer qui a foutrement la bougeotte. On bascule en un instant de l' EBM à des nappes de synthé planantes en apparence légères pour finalement se retrouver baignant dans du drone visqueux . Un beat techno martial se voit accompagné par une voix fantomatique venue d' outre tombe. Ce duo nous vient du Massachusetts et si il a déjà un album à son actif il ne semble commencer à faire parler de lui en Europe que très récemment. Comme avec les suivants (Bicep) Boy Harsher peine un peu à quitter le passé , les 80's dans leur cas, et si ils réussissent ce n'est que pour péniblement atteindre les débuts 90's. A l' exception de ce bémol leur ep "Country Girl" a la qualité de suffisamment marquer les esprits par l' étrangeté et l' intensité provenant de l' association de rythmiques minimalistes avec ce chant ensorcelant fait de spasme et de chuchotements.

BICEP Glue

Si il y a un titre qui porte bien son nom actuellement c' est bien celui-ci. "Glue" semble s' agripper à vous tel les vieux souvenirs d' adolescences. "Glue" c' est 4 minutes 30 d'un condensé des 90's revues et corrigés. On pense à la série Global Underground et aux icônes Orbital et Futur Sound Of London. "Glue" ne va plus vous lâcher avec ses breakbeats jungle pépères qui s' entortillent vicieusement autour de vous, ses synthés mélancoliques prenant et enfin ce sample vocale qui vous élèvera au dessus des cieux tel les voix des anges. Pour ceux à qui ça plait les deux producteurs de Belfast formant ce duo rééditent l' exercice avec tout un pan de la culture dancefloor et rave 90's tout au long de leur premier album. Parfois bluffant ("Aura" et "Glue"), souvent gentillet, l' exercice rabibochera les indécrottables nostalgico-gagas sur la longueur et les autres un poil plus portés sur la nouveauté; par instants seulement pour ces derniers.

COMMENT RESTER JEUNE? ECOUTER DE LA MUSIQUE DE JEUNES.​

Ryuichi Sakamoto & David Byrne ont très bon goût.

Alors que beaucoup de jeunes et des vieux déjà séniles se vautrent dans le vintage à toutes les sauces en singeant leurs illustres prédécesseurs que font justement ces derniers? Si certains vieillissent pépère tranquillou en répétant ad vitam aeternam leurs bonnes et vieilles histoires (Nick Cave côté guitare/piano ou Four Tet côté machine) d' autres font ce qu'ils ont toujours fait. Ce qui fait exactement le pourquoi du comment de leur originalité et ainsi de leur importance et de leurs influences gigantesque. Ils ne sontente pas de leur petit cocon douillet et vont voir ailleurs. Ne regarde pas exclusivement dans le rétro mais aussi devant.

Honneur au plus pointu et visionnaire. Ryuichi Sakamoto. Depuis la parution de son génial "Async" il n' a pas cessé de nous abreuver de relectures de ce disque. Et toujours par de jeunes gens "vraiment" modernes et aventureux. Pas par des lèche cul comme c' est parfois le cas dans ces exercices d' hommage trans générationels. Déjà abasourdi par les remix d' Oneohtrix Point Never de son désormais classique "Andata" et celui d' Arca pour le plus méconnu mais tout autant génial "Async" voici qu' enfin nous avons la totalité des nouvelles versions et le casting choisi par le japonais a de quoi faire tripper tout bon lecteur de DWTN. Arca et Oneohtrix naturellement mais aussi Motion Graphics, Fennesz, Yves Tumor, Andy Stott et Johann Johannson. On croise aussi de beaux noms comme Alva Noto, Electric Youth ou SURVIVE. Seul point noir, la présence du compatriote Cornelius dont on se demande bien si il a réellement compris l' intérêt du remix tant sa partie ressemble à l' original. En même temps "Originalité" et Cornelius n' ont jamais vraiment rimé ensemble si l'on se réfère à ses disques. Cornelius l'un des instiguateurs principaux du poison revivaliste à la fin des 90's.

DAVID BYRNE Le meilleur pote d' Eno brille lui aussi, mais dans une moindre mesure, dans l' art de s'entourer de têtes chercheuses jeunes. En plus de "dieu" Brian Eno c' est deux des plus passionnant artistes de ces dix dernières années que nous retrouvons avec joie. Oneohtrix Point Never encore une fois et enfin et surtout Jam City qui ne nous avait plus donné de nouvelles depuis sa belle mixtape "Trouble" en 2016. On a hate de voir ce que va donner ces belles asso trans-générationels. Par contre la présence de Jack Penate emballe beaucoup moins et on espère que le prochain Byrne aille beaucoup plus loin que sa collaboration avec St Vincent en terme de courage artistique. Remarquez espérer de St Vincent qu'elle remue un petit peu notre papi des Talking Heads question originalité avait de quoi faire doucement rigoler vu la sienne. Le premier titre douche un peu nos espoirs mais apporte un éclairage un rien ironique sur le revivalisme et les redites dont le leader des Talking Heads a été victime depuis une dizaine d' années.

Bref, sans utiliser la même instrumentation à proprement parler, Byrne se met à faire du LCD Soundsystem. Même mélange habile d' immédiateté et de complexité. Enfin ça c' est ce qu'il va apparaître aux fans naïfs de James Murphy. Parce que bien sûr la vérité est l' inverse, Murphy a toujours fait du Byrne. Et même un peu trop avec le temps.

GAZELLE TWIN

Cela fera bientôt 4 ans que nous sommes sans nouvelles originales et discographiques d' Elizabeth Bernholz aka Gazelle Twin (si toi pas connaître, toi aller ici). J' exagère bien sûr en ne parlant que d' album studio dans une forme classique parce que l' intrigante anglaise nous a entre temps offert la B.O du film "Out Of Body", les relectures de son déjà classique "Unflesh" sous le nom de "Fleshed Out" et enfin à la toute fin de l' année dernière plusieurs extraits de l'une de ses passionnantes prestations live à classer entre le concert classique et la performance, "Kingdom Come". En attendant le successeur tant attendu de "Unflesh" sur lequel elle annonce travailler voici un titre original qu' elle offre à une compilation en honneur au poète anglais T.S Eliot?. Compilation à ne pas rater tant on y retrouvera pas mal de têtes connues et adorées par ici. Pan Daijing, Lanark Artefax, Roly Porter, Ian William Craig, Pye Corner Audio, Tomoko Sauvage déjà vue plus haut et Shapednoise . Bien sûr et comme toujours avec elle l' ambiance est oppressant, dure et étrange. La belle résume parfaitement ce titre par : "Je voulais que l'on se sente chassé dans les bois par des fous avec des fourches et des torches enflammées."

CS + KREME

Petit coup de coeur pour une musique tellement fuyante et légère que l'on a qu'une envie, la rencontrer à nouveau et ne plus la lacher. Si on ne prète pas trop attention on peut passer trop rapidement à côté les titres hypnotiques de CS+Kreme. Après un premier ep passé incognito il y a deux ans leur deuxième risque bien de faire parler un peu plus au sujet de ce duo presque inconnu. Presque parce que les deux types on les connait bien par ici. Conrad Standish n' est autre que le mari de la chanteuse de HTRK avec qui il collabore (présence de l' autre HTRK sur le 2ème ep) comme également avec la moitié des Fuck Buttons, Blanck Mass. Le deuxième appartient aux chouchous de ce blog, Sam Karmel de F Ingers. Serait-ce les effets du soleil australien mais nous nous retrouvons face à des véléités pop assommées, des chansons enfumées qui se traînent. Qui prennent leur temps pour nous offrir un songwriting de haute tenue. Une pop moins hermétique et hantée que celle délivrée par Karmel au sein de F Ingers qui parfois lorgne sur les 80's des Blue Nile sans les envolées jusqu' à celle plus étonnante de la Vaporwave.

RIAN TREANOR chez WARP, enfin presque!

Il y a quelques temps j' émettais l' idée que très prochainement nous allions voir Lanark Artefax signer chez Warp. C' est pas tombé loin. Dans l' article (voir ici) consacré à l' écossais ré-inventeur de la vieille IDM je citais Rian Treanor en tant que voisin stylistique et bien devinez quoi? C' est sur ce dernier que le vénérable label vient de mettre le grappin. Certes d'une manière détournée en réactivant son très vieux sous label Arcola. A l' abandon depuis 14 ans Arcola selon les dires de WARP est appelé à redevenir un petit nid douillet où la musique électronique contemporaine va s' acoquiner avec celles provenant des club. Le dossier de presse cite une liste de noms allant de Jean Claude Risset aux chouchous de ce blog, Lorenzo Senni ou Jam City. Ce "Contraposition" malaxe donc tout ça de la même manière avec laquelle l' anglais avait maltraité le footwork ou le dancehall et offre une vison encore plus sombre que celle de ses trois premiers ep.

LE POINT ...DOMINICK FERNOW

Il ne se passe pas un mois sans une sortie du bonhomme sous un de ses multiples pseudos. Et comme en général on est rarement déçu face à sa production pléthorique il est difficile de pouvoir le chroniquer autant qu' il le mériterait. Le boss du label Hospital Productions est un véritable stackhanoviste de la cause dark/indus/noise et même au delà tant le bonhomme a les idées larges.

"En petite forme" serait-on tenté de dire au sujet du bonhomme puisqu'il n' a sorti qu'un disque en un mois. Enfin c' est une façon de parler car le disque en question offre plus de trois heures de musique qui se révèlent être pour l' auditeur une véritable épopée dark et expérimetale. "Rainbow Mirror" est d' hors et déjà à classer parmi les grandes oeuvres du plus pertinent des médecins légistes bruitistes de notre époque viciées.

BONUS: JOHN MAUS ET FAKA à la télé française Mieux vaut tard que jamais!

D' abord l' interview de l'un des plus beaux des spécimens appréciés par ici dans laquelle les lecteurs de DWTN vont parfaitement s'y retrouver sur le fond puis ce sera au tour des Faka déjà abordé par ici (voir par là) et de leur Gqom politique et sociale. A voir chez Arte dans l' émission Tracks du 19 janvier


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