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Music Blog
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DANCING
WITH
THE
NOISE

Nico

M.E.S.H., l' IDM du 21 ème siècle. Et aussi son Richard D James ?


Depuis que j' écris sur toutes ces musiques basées sur la déconstruction des clichés sonores dancefloors, ce que les anglo-saxons nomment "Post-Club/Dancefloor ou "Deconstructed club sound", une figure me revient sans cesse à l' esprit. Une figure centrale de notre époque à laquelle personne ne prête vraiment attention. Celle du type posté à l' entrée du club que l'on croise en entrant mais qui ne fait pas partie du service de sécu. Celui qui est bel et bien venu pour la musique en priorité mais qui défie les normes et la routine des clubs. Attention à ne pas confondre avec le pilier de bar ou le poseur social. Ou encore le simple fêtard consommateur majoritaire en France. Je vous parle du type qui ne fait rien comme les autres. Qui ne se contente pas de ce qui semble suffire à la majorité. On le nommera en 2017 James Whipple aka M.E.S.H. . Suffisamment avancé dans le couloir d' accès pour entendre ce que le Dj passe sur la piste mais refusant obstinément d' y rester comme les autres. De s' en satisfaire. Allant même parfois jusqu'à se sortir pour revenir quelques instants après. Ou pas. Mais diable e où peut-il bien aller? Faire! Refus de choisir ou simple hésitation? Cette figure si situationniste du type agissant à contre flux des autoroutes urbaines, pratiquant donc une sorte de Dérive Intra-muros et temporelle me rappelle une autre des clubs croisée il y a bien longtemps du côte de Manchester. Celle du dealer guettant le client entre deux salles thématiques, la piste "Rock" et la piste "Funk". Les deux musiques se mélangeant dans sa tête acidifiées le type décida d' en faire sa propre musique en créant un groupe. Il le nomma Happy Mondays et participa au phénomène Madchester ou Baggy Sound. On l' appelera Shaun Rider . Mais si il existe donc un point commun entre les deux figures ne respectant les signalisations et circulations sociales une troisième semble être aussi à convoquer. Celle du type apparu juste après le second. Alors lui, il est rentrée dans le club, il a écouté et volé les ingrédients sonores du cocktail, puis est reparti tranquillement chez lui pour bricoler ses propres ustensiles et produire une musique cocktail née sur les dancefloor mais absolument pas dansante au grès de ses expérimentation. C 'est qu'il ne voulait pas uniquement "danser" ce curieux personnage. Encore un "dangereux" anti-conformiste celui que l' on appellera Richard D James. La morale de toute cette histoire est facile à trouver. Ne jamais suivre aveuglément et ne jamais se contenter de ce qui a été fait. Tracer sa propre voie en faisant attention de ne pas se retrouver enfermé dans la niche/discothèque. Et ce sont les "parias" qui tracent le chemin suivi par les autres. Si le lien entre M.E.S.H. et Shaun Rider semble un peu tiré par les cheveux parce que le mancunien est malheureusement resté trop longtemps enfermé dans la boite de nuit (tellement défoncé qu'il était) celui entre l' américain résidant à Berlin et le génial cinglé de Cornouaille apparaît de plus en plus fort. Les deux n' ont pas hésité à sortir du club et si Aphex Twin semble n' être jamais revenu on peut le soupçonner fortement de roder sur le parking et de reluquer dans les caisses les sons de la nouvelle génération comme l'indiquent ses set-list actuelles. James Whipple est quant à lui revenu dans le club et pas par la petite porte. Des "fous furieux" (Bill Couligas boss de PAN en tête) aux yeux de bon nombre l' ont embauché comme DJ !!! Et lui aussi avait volé la liste des ingrédient du cocktail pour en faire un à sa manière. Une boisson à la fois plus piquante et suave, plus stimulante qu' abrutissante. C' est acté dans son deuxième album, "Hesaitix". Et il n' est pas le seul en cet automne 2017, un autre appelé Lee Gamble a fait exactement la même chose (voir par là). M.E.S.H. avec le successeur du monstrueux "Piteous Gate" en 2015 (voir ici) se montre plus poli et courtois qu' il y a deux ans. Moins agressif et obstiné que Richard D James. Même si ce dernier agrémentait sa recette de breakbeat jungle par instant histoire de se faufiler aux dépends des videurs gardien du temple hédoniste. L' abstraction toujours présente se retrouve confrontée à des rythmiques plus accentuées ou un poil plus évoquées. On retrouve ainsi sur "Hesaitix" les deux faces du producteur. Celles plus expérimentale de cet hallucinant et obligatoire "Piteous Gate" que DWTN avait classé 2ème meilleur album mais aussi celle plus assimilable par les dancefloors classiques de son EP jouisseur "Damaged Merc" (lui aussi classé en 2016). On alterne tout au long des 11 titres entre plages "dansantes", remarquez bien les guillemets, et plage "ambiante". Remarquez ici aussi les guillemets histoire de ne pas tomber dans la caricature de l' ambient symbole de musique planante inoffensive. M.E.S.H. offre de l' ambient une vision dystopique donc fatalement flippante par instant et futuriste plutot qu'un retour sur des espèves de fondamentaux "naturels" et/ou"authentiques". Trait commun entre ses deux faces qu' il mélange avec réussite ici pour n'en faire qu'une, une gamme sonore digitale reluquant sur le noise et la "nature". Comme depuis toujours il y a à la fois une sensation et une fascination affichée pour la technologie et un petit quelque chose d' organique. Et des nouvelles technologie ou de la nature on oublie les a-priori, la seconde peut se révéler autant flippante que la première finalement plus rassurante. Encore une fois c' est le futur que Whipple nous donne à voir. C 'est même plus fort encore, il nous y téléporte et pour celà réussit à faire de nous des cyborgues. A la question que tout bon fan un brin simpliste de Blade Runner se pose, "Deckard est-il humain ou replicant?" M.E.S.H. et d' autres cherche plutot à répondre à "Un replicant n' est-il pas un peu humain?". Le post-club des M.E.S.H., Lotic ou Gamble répondent aussi bien que l'IDM des Aphex Twin et autres Autechre à la question débile "la technologie va-t-elle tuer l' humanité" et en celà sont devenus au fil des sorties les plus parfaits descendants de la clique tournant en orbite autour du laboratoir spatial lancé dans les 90's, WARP. De toute façon il y a bien longtemps que PAN et Berlin sont devenus la NASA et le Cap Canaveral de notre époque pour ceux désirant voir et aller plus loin. Si Aphex Twin était un Youri Gargarine jamais revenu sur terre M.E.S.H. semble bien être devenu avec les autres notre Neil Armstrong.


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