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Trish Keenan, Broadcast

JANA RUSH, l' autre fille du footwork


C 'est LA révélation footwork de cette année. Celle que l'on avait pas vu venir tellement Jlin monopolise l' attention. Et pourtant on ne peut pas vraiment dire que la discrète Jana Rush est une débutante. C' était même l'un des secrets les mieux gardés du footwork à Chicago au point que votre serviteur passionné de cette scène depuis 2010 n' en connaissait que quelques titres sous le pseudo de JA RU et de vagues rumeurs sur les forums spécialisés. Cette trentenaire débuta sa carrière de Dj au sein des radios des blocks de Chicago à ...10 ans! Premier disque de ghetto Tech/house à 15 (1996) chez ... Dance Mania, rien que ça! Si vous ne connaissez pas Dance Mania et son créateur Jesse Saunders allez vite sur le net, histoire de réparer une grosse bévue musicale. La transition magique de la juke à cette révolution que fut le footwork fin des 00's , et aussi de tout ce qui a précédé en terme d' innovation sur les dancefloors chicagoans, elle peut donc dire qu' elle en était et pas qu'un peu. Alors que toutes les portes lui semblaient ouvertes pour accompagner sa consoeur Jlin derrière la cohorte des mecs l' histoire s' arrêta net. Maman Rush appréciait peu qu'elle passe son temps à faire de la musique avec ses copains Rashad et Deeon. Jana étant une brave et adorable jeune fille à sa maman elle se lança dans des études en 2000 pour devenir brillamment ingénieur en Chimie et ...technologue en tomographie par ordinateur. Me demandez pas je sais foutrement rien de ce truc, moi mon truc ici c' est le footwork. Le footwork justement, avec les bonnes fréquentations qu'elle avait, elle ne pouvait y échapper. Même avec la tête dans les bouquins. C' est peut être bien là le truc qui fait que son "Pariah" arrivé sur le tard après tous les copains ne ressemble absolument pas à une redite. Le recule pris avec une très bonne vision d' ensemble pendant toutes ses années-là lui permit d' enfanter une version bien à elle du footwork. Un footwork également bien plus teinté de la techno, de la house et de la ghetto sous toutes leurs formes apprises chez Dance Mania. Ce qui frappe au premier abord chez elle c' est donc bien l' omniprésence de l' électro. Bien plus que chez les autres grands noms. Ensuite il y a la puissance et l' âpreté à faire pâlir bien des mâles du genre. "Break it", l' un des plus grands titres de l' histoire déjà riche du footwork, résume parfaitement cela. Un monstre au BPM gigantesque et aux sautes d' humeur dévastatrices. Mais attention, âpreté ne veut pas dire bourrin systématiquement comme on le verra plus tard. C est que notre revenante a un sacré sens du détail et opère avec précision et sérieux tel un rat de laboratoire. Probable déformation professionnelle. Jana Rush est autant singulière par son parcours et sa forte personnalité qu' elle est aussi totalement imprévisible dans ses manières. Sa parfaite connaissance du genre et sa maîtrise complète de toutes les variantes font de "Pariah" un parfait résumé de tout ce qui a été tenté avec le footwork. On passe tour à tour de l' art de la fluidité à la Rashad au tape à l' oeil minimaliste et à l' efficacité de RP Boo et Traxman. Sans parler de sa passion et de sa virtuosité très "JLINienne" en matière de percussion. Si on retrouve chez elle quelques bons (et attendus) samples issus de l' héritage soul/funk/hip hop Jana Rush se démarque de tout le reste une fois de plus au regard des emprunts étonnants mais aussi du "produit fini". "Divine" et d' autres titres la voit explorer une espèce de drone évoquant étrangement une forme nouvelle accélérée d' ambient si ce n'est de shoegaze!!! . Face à "Midline Shift" comment ne pas imaginer les vocaux de My Bloody Valentine ou d'une cohorte de chanteuse dream-pop maltraités sur une rythmique footwork vaselinée. Après le footwork un brin trippant et étrangement planant, même à très forte vitesse, elle peut aisément se jouer ailleurs des codes dancefloor house et techno et de leurs synthés avec en toile de fond des tics toujours très dronesque, musique concrète (!) et même ...IDM! Aphex Twin déjà fan de Jlin devrait vite écouter. Autre rencontre du troisième type la présence de bons vieux breakbeats directement en provenance de la jungle. Pour résumer mon amour de ce disque, entre le shoegaze et l' ambient façon footwork et maintenant la drum & bass british toujours à la même sauce cette fille m'offre pour le prix d'un disque pas mal de mes fantasmes de partouze stylistique que la découverte du footwork avait enfanté.

Sept ans après Bangs & Works et alors que les suiveurs de mode et les opportunistes, raccrochés au wagon à la suite de l' éclairage apporté par la mort médiatisée de Rashad , commencent à lâcher l' affaire (ouf!) le footwork via "Pariah" prouve une nouvelle fois toute sa vitalité et qu'il ne s' agissait surtout pas d'un "sous genre". Il y avait une reine footwork, JLin ...il y en a à présent deux!

La même à 15 ans pour le légendaire Dance Mania

Son ep de 2016 sous le pseudo de JA Ru célébrant son grand retour avec le terrifique "Space". Titre footwork parfait pour halloween.


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