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Music Blog
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DANCING
WITH
THE
NOISE

Nico

CARLA DAL FORNO, miroir intime.


Attention. Ce disque est dangereux. Une pythie va s' emparer de vous. Une pythie doublée d' une sorcière. Cette oracle de l' âme va vous dévoiler votre passé, le présent et l' avenir de ce qui trame en vous. Vous montrez ce que vous ne voulez pas savoir de vous. Vous faire peur, vous attrister, vous faire pleurer. Elle va vous ensorceler et finalement vous soigner. Creuser jusqu'à l'os pour éliminer le malheur. Regardez bien cette photo. Un femme élancée, vêtu de noir, une chevelure entre le rouge et le roux, un instrument. Derrière son visage d' ange se cache bel et bien une pythie. La dernière que l'a vu en musique se nommait Nico. Pour arriver à ses fins elle va tout d' abord vous ouvrir la sienne. Une âme torturée, fragile, mais forte. Elle va se mettre à nu comme rarement dans les disques. La dernière que l'on a vu une jeune femme au visage innocent seule sur scène avec son instrument nous livrer sa vie autant intensément, elle se nommait Chan Marshall, Cat Power. Depuis un an on savait que Carla dal Forno allait s' inscrire dans la lignée des deux autres. Mais à sa façon.

Comme les deux autres elle est hors du temps Carla Dal Forno. Sa musique aussi. Sur son premier album solo vous allez être emporté irrémédiablement par une force invisible. La musique y a l' apparence monacale et minimaliste mais elle est aussi charnelle et intense comme très peu. Nico est devenue Nico quand elle laissa loin derrière elle le rock du Velvet et la pop de "Chelsea Girl". Quand elle assuma sa voix fragile et oublia les sarcasmes du vilain Lou et de tant d' autres. Quand elle partit chanter seule et bouda le succès populaire avec pour seul aide le brave John. Dal Forno fait comme son illustre aîné. Son parcours est débuté au sein d'un groupe (Mole House) et de multiples collaborations (les magnifiques peintres impressionniste et surréalistes de nos cauchemars enfantins, F Ingers mais aussi Tarcar). Il n'y a rien non plus de précieux chez elle, pas de crochet racoleurs. Hors de toutes velléité de plaire, divertir, endormir. Hors du temps vous dis-je, hors des modes, hors de la frénésie suicidaire de notre monde. Et pourtant, son oeuvre parle que trop bien de notre quotidien affectif. Depuis qu' elle apparaît sur moult et variées sorties discographiques de Blackest Ever Black je crois bien que l'un de nos labels préférés tient là sa reine. Son instrument sur scène n' est ni l' harmonium, ni la guitare. C' est une basse noire doit notre Pythie de l' âme sort des lignes fortement post-punk. La boite à rythme qui l' accompagne délivre des battements saccadés. Un dub malsain enveloppe tout et si on lui échappe c' est pour tomber dans un folk psychédélique encore plus pernicieux. Beaucoup de chose diverses semblent déstructurées et détournées par Dal Forno pour dispenser son puissant spleen fantomatique. C 'est un disque moderne parce qu' alternant instrumentaux ambient et chanson tout sauf simplistes. Un disque pour les éreintés de la vie de 2016 mais les éreintés pas encore résignés ou cynique. Un disque pour ceux qui ne cesse de vouloir comprendre, savoir, chercher et finalement combattre.


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