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- YVES TUMOR, l'improbable Rockstar. Les origines du phénomène et Top Album
Trois ans après le fol été 2018 (ici) ce qu' il convient d' appeler la "Rock Star" préférée de ce blog vient à nouveau d' enflammer la période estivale 2021. Et toujours ce sens parfait du timing et du marketing même si bien sûr, l' essentiel n' est pas là. Annonce surprise le 15 Juin d' un single coup de poing suivi immédiatement de la vidéo digne des exploits précédents de Tumor en matière de clip coup de poing eux aussi. A peine un mois s' écoule et le 15 juillet il annonce la sortie d' un ep chez Warp. Et quel Ep que ce "Asymptomatical World". L' occasion pour DWTN d' analyser une des plus brillantes carrières de ces dix dernières années et de tenter de comprendre d' où vient sa singularité et son talent. Sur les réseaux sociaux la soirée de ce fameux 15 juillet s' est transformée en un sacré révélateur du solide culte dont Tumor bénéficie dorénavant. Un culte récent à la propagation rapide en deux étapes étalées sur à peine 10 ans. La première concerna le petit monde de l' avant garde la plus pointue et commença à apparaître au grand jour des réseaux à l' époque "Serpent Music" chez PAN. La seconde débuta avec une nouvelle signature sur un label illustre et se poursuivit avec un tournant artistique le voyant passer de ténor de l' underground avant gardiste à celui de star Indie. Des confins de l' avant garde et l' underground jusqu'aux sommets de l' Indie Music. Yves Tumor & James Ferraro, Primavera festival 2012 Né dans le Tennessee Shean Bowie dit avoir grandi dans un milieu ennuyeux et un brin réac. A l' adolescence il se jette à corps perdu dans la musique et très rapidement devient un parfait instrumentiste touche à tout. Toujours selon lui c' est principalement au sein de la scène Noise qu' il fit ses premières armes. Plus tard il avouera une passion totale pour Throbbing Gristle et l' indus. Très vite il va développer l' habitude d' utiliser une multitude de pseudo et sa trace ne sera pas toujours à suivre jusqu' au point que votre serviteur va apprécier certains de ses disques sans même savoir qu' il s' agit du même personnage. Le principal et celui qui me le fit connaître au début des 10's est Teams. Sous ce pseudo, Sean Bowie, qui venait de migrer vers des cieux plus propices à ses velléités artistiques (la Californie), est apparu dans le voisinage de la Chillwave (Toro Y moi, Washed Out, Neon Indian). Très vite il s' en différencia par ses penchants expérimentaux et l' aspect moins Pop de sa musique pour se rapprocher fortement de l' Hypnagogic Pop avec qui il partageait ces caractéristiques. A l' instar de ses multiples pseudos le futur Yves Tumor dévoilent rapidement un goût persistant pour le voyage. Géographiques comme stylistiques. Jamais là où on l' attend. On le croisera Côte Est, en Italie, Angleterre et Allemagne. En grand aventuriers amateurs de territoires inexplorés musicaux il va très vite s' emparer d'une multitude de genres et courants artistiques du passé pour en créer de nouveaux. Dix ans plus tard cela reste une de ses marques de fabrique. Pas de cloisonnement chez cet adepte du mouvement perpétuel. Son premier album s' intitule "Dxys Xff" et sort dès 2011 mais si on veut bien comprendre l' évolution du bonhomme il faut prendre en compte que les dates de ses premières publications ne sont pas toujours raccord avec son évolution. "Dxys Xff" laisse transparaître des éléments de la Vaporwave alors en gestation associés à des penchants Wonky, soit du Dubstep croisant le Hip Hop, et un éloignement certain de la Chillwave. Les penchants Vaporwave se confirment fortement l' année suivante quand Teams collabore avec Daytime Television au sein de Teamm Jordann pour l' album "Champion" qui offre une version moins dystopique qu' à l' accoutumée pour la Vaporwave. Deux ans après "Sierra City Center (Diamond Club)" (2013) peut apparaître comme un retour en arrière Hypnagogic Pop mais laisse à penser qu' il contient des titres précédant la création de "Dxys Xff". "Sierra City Center" est pour moi son premier grand disque et l'un des classiques de l' Hypnagogic Pop. Sean Bowie apparaît bel et bien comme un suiveurs des fêlés Ariel Pink et John Maus mais va bien plus loin à l' instar d' un James Ferraro. Une prédilection appuyée pour les guitares d' où qu' elles proviennent marque ce disque et s' observera tout au long de sa discographique avant de revenir en force sur "The Assymptotical World". Quelques semaines après "Sierra..." Teams publie "OneWorld開発" et le brassage stylistique de se poursuivre voir de s' accélérer: UK Bass, Ambient House, Juke, Future Garage. Le tout avec les us et coutumes Hypnagogic Pop et dorénavant Vaporwave. Tumor vient de franchir un palier important et ça s' est joué juste avant. C' est qu' un an plus tôt Yves Tumor croisa le chemin d' un génie. 2012 voit sa collaboration au sein de Bodyguard avec le grand James Ferraro (ici). Les uns disent qu' il participa à la mixtape essentielle "Silica Gel" quand les autres ne lui accréditent que sa participation aux live de Ferraro. Une chose est sûr on ne fricote pas avec Ferraro sans séquelles comme ce fut le cas pour Daniel Lopatin (Oneohtrix Point Never) et Laurel Halo. Une autre collab avec la comète Mykki Blanco le mettra un peu plus sous les projecteurs underground et novateurs. En 2011-2012 Tumor fréquente donc Ferraro à la fin d' une période cruciale. Ferraro venait de lâcher l' Hypnagogic Pop de ses débuts avec ses manipulations Lo-Fi pour basculer vers la Vaporwave et plus précisément l' Utopian Virtual. "Far Side Virtual" sorti en 2011 abandonnait donc la chaleur Lo-Fi pour les son Hi-Fi qui progressivement devint Maximaliste à force de superposition d' une multitude de couches sonores. Tendance en cours également de l' autre côté de l' Atlantique avec sa version UK Bass de Rustie qui partageait elle aussi un goût prononcé pour le son Hi-Fi brillant voir vrillant pour les oreilles. Si nous ne savons pas réellement le rôle de Tumor sur la légendaire mixtape "Silica Gel" dans laquelle le Cloud Rap et le R'n'b sont maltraités dans une sorte de proto Deconstructed Club Maximalist et Vaporwave une chose est certaines, c' est la présence de Tumor sur le live enregistré au Primera Festival de 2012. Encore une fois Ferraro et Tumor change de style pour défigurer la Trance et l' Ambient pour ce qui fut alors l' un de leur disques le plus facile d' accès. Après les souvenirs 70's Rock FM, Synthpop, New Age ou les rengaines publicitaires de L' hypnagogic Pop Tumor avec Ferraro se sont emparé donc de leurs pendents 80's et des musiques de jeux vidéos dans la Vaporwave dans un premier temps pour s' attaquer au Rap et au R'n'B avec Bodyguard. Les styles et les courants musicaux sont avec eux de la matière à manipuler et déformer plus qu' un déguisement ou une formule vintage à refourguer. Une matière dont l' utilisation doit interroger, déranger, être désacralisée et surtout ne pas devenir un doudou pour rétrogaga. Avec James Ferraro Yves Tumor se retrouva à travailler et à penser sur la nostalgie et nos souvenirs musicaux avec une critique forte du consumérisme. Sujet maintes fois abordé dans ce blog avec également la Hauntolgy. Déjà attaché aux textures Tumor va avec Ferraro développer un peu plus ses capacités et son originalité en terme de production. Le son abrasif du maximalisme prend le pouvoir un temps mais les expériences crachoteuses Lo-Fi et les guitares entr'aperçues sur "Sierra City Center"ne sont pas loin et resurgiront. 2013 voit également apparaître le pseudo Yves Tumor avec des titres sortis en single numériques appelés à figurer sur "The Serpent Music". 2014 rien à signaler en terme de sorties mais Tumor a très certainement passé son année à créer et surtout écouter ce qui se faisait ailleurs après trois ans de surproduction. Ainsi qu' à sortir en boite en Europe parce que le Dancefloor plutot absent voir discret dans ses manipulations va faire une entrée fracassante. 2015 confirmera nos intuitions puisque Tumor réapparaît sous le pseudo de Bekelé Berhanu et se voit fréquenter le Janus Club de Berlin avec l' une des mixtapes phare d' un courant alors en pleine gestation. Dans "Untitled" les sales manies Deconstructed Club (ici) se confronte à ses souvenirs Noise, sa passion Indus pour Throbbing Gristle, sa nouvelle passion pour les percussions d' Afrique de l' Est et son art du Sound Collage développé avec l' Hypnagogic Pop. Un nouveau changement stylistique dans sa musique mais également visuellement par son look. Le petit geek avant gardiste sage va vite devenir une espèce d' oiseau de nuit androgyne tendance SM, amateur des marges les plus osées et poussant haut les revendications Queer et Lgbt. Yves Tumor & Chino Amobi le patron de NON Worldwide. Pour Tumor ce fut très vite la version underground de la célèbre phrase "in the right place at the right time". Sans même être cité à chaque fois Tumor ne devint pas seulement un habitué de ce blog en trustant le Top 10 des tops annuels mais également un grand habitué des articles concernant la Deconstructed Club et bein d'autres courants novateurs. A peine son expérience Berlinoise terminée qu' on le retrouve sur la première compile NON Worldwide (ici) et pote avec Chino Amobi (ici). Et tant qu' à fricoter avec la crème de la Deconstructed Club autant aller faire un petit passage au sein du Halcyon Veil de Rabit pour la génial compilation "Conspiraciòn Progresso" (1ère du top ep 2016). L' année 2015 se clôture en beauté avec un nouvel album "When Man Fails You" dans lequel Tumor semble stopper sa course folle stylistique pour faire le point et affirmer sa personnalité. D' une noirceur inédite dans sa production ce disque démontre l' une des forces de Tumor, soit un talent hors norme pour aborder l' intimité et décrire la relation amoureuse et ce avec très peu de paroles. Il se dévoile un maître en Sound Collage et offre une Ambient régénérée. A la suite du disque est annoncé sa signature sur un autre label phare de l' avant garde, PAN (Lee Gamble, M.E.S.H., Objekt etc etc). 2016 sera donc le sommet de la première partie de son culte. Les sites électro et avant gardistes célèbrent "Serpent Music" (ici) qui se classera dans nombres de leurs classements annuels (Wire par exemple). Par ici Top 8. Suite logique et aboutie de "When Man Fails You" ce disque voit Tumor effectuer un nouveau virage stylistique vers les racines Soul et psychédéliques. Et l' auditeur de se retrouver face à une version Ambient de l' Afro Futurisme. Racines et influences bien évidemment passées à la moulinette via l' esprit moderniste et pervers du bonhomme. Les sample détonnent par leur variété et une forme de désespoir semble s' emparer un peu plus de l' auditeur qui se confronte à l' anxiété sociale, la paranoïa et la mort. Désespoir face auquel Tumor nous propose pour l' affronter une spiritualité inédite dans sa musique. Tumor s' inscrit parmi la fine fleure de l' avant garde aux côtés de Klein quand certains le rapproche pour son approche arty d' un Dean Blunt. Malgré l' effet PAN et sa participation à la réputée et remarquée compilation "Mono no Aware" Tumor peine à sortir du monde avant gardiste et électro. Les sites Indies plus important ne le repèrent qu' à peine et ne parlons pas de la France où Yves Tumor deviendra l' énième symbole de l' allergie à la nouveauté et l' expérimentation pour ensuite devenir celui d' un arrivisme et la vision bas du front de sa presse. Un an après le choc "Serpent Music" Tumor enfonce le clou avec le trop sous estimé "Experiencing the Deposit of Faith" (ici). Dans la suite logique du précédent il lorgne sur l' ambient mais une ambient détonante au pouvoir émotionnel sans précédent dans sa carrière et la parfaite maîtrise d' un groove hypnotique et transcendant. Et Tumor brisa la frontière séparant l' Avant Garde de l' Indie ronronnante. Après l' étape du culte très limité mais solide au sein de l' underground la plus pointue Tumor passa dans une autre dimension. Son grand virage de 2018 en direction d' une musique un brin plus accessible et une plus grande visibilité médiatique sans rien perdre de son talent et son originalité est d' abord précédé par l' annonce de sa signature chez les légendaires WARP. "Safe In The Hands Of Love" (ici) puis "Heaven To A Tortured Mind" (ici), lui amenèrent la reconnaissance tardive et lente du petit monde Indie et de ses sites. L' américain vit alors son noyau dur s' agrandir considérablement au point qu' il explosa à la face du monde numérique ce 15 Juillet 2021 et les jours qui suivirent. Tous les site qui naguère le boudaient lui tressent des lauriers et le bonhomme de devenir une improbable Rock Star. "Safe in The Hands Of Love" est une déflagration dans le milieu Indie qui ne l' avait pas vu venir. Déflagration sonore mais également visuelle tant Sean Bowie s' est rappelé son nom de naissance et en s' inspirant des paillettes Glam Rock de qui vous savez assume totalement les us et coutumes vestimentaires et scénique de la RockStar. Pour ceux comme DWTN qui suivait le bonhomme et lui vouait déjà un culte c' est également une surprise. Maintes fois espéré, l' introduction de l' avant garde de la décennie écoulée (Hypnagogic Pop, Vaporwave, Deconstructed Club) dans la sphère indie et ce avec une réussite totale, relevait du pure fantasme après des années de rendez-vous manqués. Avec du recule relire les chroniques Pitchfork et autres de Tumor ne permet pas encore à expliquer leur engouement surtout quand on y décèle une certaine perte de repère et pas mal d' approximations dans ce qui est écrit. Ils adorent mais peinent à expliquer les origines de cette musique qui part dans tous les sens, aux influences bien trop diverses pour être cataloguée, capable d' offrir enfin le mariage entre une expérimentation aventureuse et des capacités en songwritting Pop/Soul et Rock digne des plus grands. Sincèrement je pensai à un accident quand je vis apparaître le nom de Tumor dans les Top annuels des Pitchfork, Inrock et compagnies. Deux ans après rebelote avec le plus facile d' accès "Heaven To a Tortured Mind" qui continue de bénéficier un accueil critique victorieux mais via des chroniques toujours autant perdues parce que leurs auteurs n' avaient pas vu le début du film de la carrière de Tumor. Comment expliquer alors cette capacité à s' emparer de vieux styles tel de la matière comme l' Hypnagogic Pop, ce son puissant et striant issu d' une production aventureuse et sans bornes sans se souvenir du Maximalisme et de la Vaporwave, et ce méticuleux travail de destruction et de reconstruction dans une nouvelle forme façon Deconstructed Club. Surtout quand on a négliger ces trois courants parce que jugés "Sous genre" et bien moins vendeur de ticket pour les festivals. "The Asymptomatic World", le bijou de la couronne d' un avant gardiste devenu RockStar. "The Asymptomatic World" est donc arrivé à l' improviste et des sites tel Pitchfork ou ce qui reste des Inrocks de le chroniquer. Chose plutot inhabituel dans le ronronnement journalistique qui boude ce format en général mais qui en dit long de l' impact du bonhomme. Un impact appelé à s 'intensifier d' ici un an. Il y a un petit détail à préciser sur le culte Yves Tumor en cours de solidification et de croissance. Tumor n' a quasiment jamais tourné en Europe avant les restrictions COVID. Très peu de vidéos circulent mais les rares promettent des concerts assez intenses pour multiplier l' impact sur les festivaliers par exemple. Comme toujours avec Yves Tumor cet ep laisse l' impression que tout change en apparence mais finalement, rien dans le fond. Faut dire que question fond le bonhomme en a revendre après plus de dix ans à expérimenter et réfléchir. Quite à déstabiliser la critique dans son ensemble qui s' étonne systématiquement de ces changements. Evidemment elle a raison mais qu' en partie et peine à réellement réaliser ce qu' il se passe depuis trois sorties discographiques. Ce qui fait que Tumor apporte aux petits mondes de guitares une inespérée bouffée d' air frais. Bien sûr que la Soul et les solos Prince semblent s' effacer pour laisser place à des tendances stylistiques aux origines plus proches chronologiquement. Ce n' est pas une nouveauté que dire que Tumor reluque les 90's indie. Déjà à l' époque de "Safe in the hands of love" cette décennie était présente comme l' atteste la tuerie Baggy/Soul "Noid". Le traitement des guitares a toujours évoqué certaines expérience shoegaze ou Noisy et certains ressortent à juste raison cette référence au sujet du récent ep. Sur "Asymptomatical World" Tumor évoque le Post Punk, le Grunge, le Glam, l' Indus, le Gothic et pleines d' autres vieilles choses. Mais Tumor va plus loin que le simple revival et ne se contente pas de simplement moderniser une vieille machine. N 'oubliez pas que Tumor a fait plus que fricoter avec les cliques Deconstructed Club Berlinoise de Janus et celle d' Halcyon Vieil de Rabit. Il détourne les tropes et les retravaille en permanence. Sauf qu 'il a laissé ses vieilles lubies dancefloor pour ses amours guitaristiques assumées comme jamais sur cet ep. Ainsi certains de ces titres débutent comme une resucée rétrogaga mais immédiatement, la copie s' éloigne des originaux. Les us et coutumes s' effondrent au fil de morceaux qui filent droit au but mais ne cessent de se rapprocher du précipice et risquent de s' effondrer sur eux même. Chose curieuse dans son sens de l' innovation il y a quelque chose d' insolent à la Oasis ou à la bêcheuse façon The Strokes chez Tumor comme si justement Oasis et les Strokes ne s' était pas contenter de pomper le passé des guitares avec arrogance ou cynisme mais en plus de les traiter avec irrespect pour finalement les faire viser le futur. Beaucoup des caractéristiques de Tumor ont à voir avec la production qui quant à cette dernière peut influencer fortement la construction des titres. Une production viscérale qui fausse l' aspect vintage et le train train du songwritting rétrogaga. Sur ce point il est à préciser un petit changement autour de Tumor puisque Justin Raisen a disparu au profit de Yves Rothman et Chris Greatti. Du coup Tumor et sa fine équipe se lachent comme jamais en matière de production sur "Asymptomatical World" . Les curseurs tutoient le rouge dans un exercice fondamentalement Maximalist. Et pour faire plus précis et taper juste on peut affirmer que les titres présents sur cet ep offre une relecture Maximalist des textures sonores de cette bonne vieille Hypnagogic Pop. Et il est peut être même bien là le secret de la grandeur et l' originalité du Yves Tumor deuxième version depuis 3 ans. Il a tout retenu de son expérience underground et avant gardiste pour ensuite transposer son savoir en des terres plus connues mais moins réputées pour leur originalité ces dernières années. D' une certaines manière Tumor venge l' Hypnagogic Pop, la Vaporwave et la Deconstructed Club, trois genres musicaux novateurs jugés comme "sous-genre" par un milieu Indie un brin nombriliste. Et c' est ça qui déstabilise la critique et une partie des réfractaires indies dans leur ensemble. Tumor vient d' un univers où le concept n' est pas une tarte à la crème comme chez certaines formations indie. L' Hypnagogic Pop, la Vaporwave et la Deconstructed Club sont les œuvres d' artistes qui ne se sont pas contenter de faire comme les autres mais ont chercher à nous interroger, nous interpeller afin de réfléchir sur ce qu' était devenu la musique pop ou autres de nos jours. Pour conclure on dira juste que Yves Tumor qui vient de fêter ses dix ans de carrière discographique est probablement l' un des plus dignes héritier de David Bowie et qu' il apparaît lui à son tour comme un messie envoyé du futur au pays des guitares en 2021 après des années de rétromanie. Mais à la différence de l' anglais, qui débuta dans un Pop Rock plus mainstream (Hunky Dory-Ziggy) pour s' abreuver et s' inspirer de l' underground avant gardiste (la trilogie Berlinoise) après moult changement stylistique, c' est que l' américain commença dans l' avant garde et l'underground pour ensuite filer vers un plus large publique avec dans ses bagages 10 solides années de réflexion artistique et d' expérimentation en tout genre. Cette infime différence est peut être ce qui singularise Tumor mais surtout le rend essentiel parce que ce type de parcours quoi qu' en pense certains était devenu inexistant ces 20 dernières années. TOP ALBUM Sous une multitude de pseudos et de collaborations Yves Tumor arrive à atteindre la vingtaine d' albums ou mixtapes en à peine 10 ans de carrière. Bien sûr il en manquent mais vous trouverez ici une grande majorité de ses sorties. 1. YVES TUMOR Safe In The Hands Of Love (2018) 2. YVES TUMOR Serpent Music (2016) 3. YVES TUMOR Experiencing The Deposit Of Faith (2017) 4. YVES TUMOR The Asymptotical World (2021) 5. YVES TUMOR Heaven To A Tortured Mind (2020) 6. YVES TUMOR When Men Fails You (2015) 7. RAJEL ALI Vejas SS16 Soundtrak (2015) 8. TEAMS Sierra City Center (Diamond Club) (2013) 9. BEKELE BERHANU Untitled (2015) 10. TEAMS One World 開発 (2013) 11. DEDEKIND CUT + YVES TUMOR Trump$America (2016) 12. THE MOVEMENT TRUST Asemic Swing (2016) Collaboration avec L.R. BEDMAN 13. TEAMS Dxys Xff (2011) 14. SILKBLESS Club:Gen (2014) Collaboration avec L.R. BEDMAN 15. TEAMM JORDANN Champion (2012) Collaboration avec Daytime Television 16. TEAMS Everything Was Beautiful (2019) 17. SILKBLESS SB1 (2013) 18. TEAMS + NOAH + REPEAT PATTERN Kwaidan (2018) PLUS : Trois compilations essentiels où Yves Tumor apparaît. NON Worldwide Compilation, Vol.1 (2015) PAN Mono No Aware (2017) HALCYON VEIL ConspiracÌON Progresso (2016)
- DIJIT, fumée bristolienne sur Le Caire. Quand le Trip Hop redevient moderne là où on l' attendai
Imaginez que vous vous retrouvez confiné dans un modeste appartement de la banlieue du Caire ces derniers jours. Engourdie par une chaleur récemment réapparue, vous êtes affalé sur un canapé vétuste. Noyé bien sûr dans la fumée d' une chicha dont vous ne pouvez plus vous passer. Et tout ça au son d' un vieux Portishead ou Tricky sur lesquels se superposent les sons modernes des radios locales et les appels des muezzins. Difficile cependant de se représenter cette scène allez-vous me dire. Tant elle se révèle à la fois fortement intrigante et incongrue. C 'est que vous ne connaissez pas Dijit. La gigantesque bourrasque d' air frais dans nos vies confinées de ce triste printemps 2020. Et le grand retour totalement inespéré et tout autant inattendu ,voir appréhendé, du Trip Hop dans nos vies de presque vieux ainsi qu' à la découverte d'un style échappé des griffes des revivals incessants de l'industrie musicale pour les plus jeunes. Hashem L Kelesh aka Dijit est un artiste pluri-disciplinaire résidant dans la banlieue de la capitale Egyptienne. Méfiant mais engagé politiquement ce jeune homme d' à peine 30 ans produit de la musique depuis une dizaine d' années. Passé d' abord par un rock "Horrible" selon ses dires il s' est dirigé vers les sonorités plus modernes et permissives en matière d' expérimentation. Il se définit comme "un homme triste" fortement attiré par la création artistique portant sur le corps et le sexe. Il dit aussi vouloir créer "des illusions de sons et d' images qui, à sa grande surprise, plaisent à certaines personnes". Le label YOUTH d' Andy Lyster , déjà repéré pour l' excellent "Lo Tech" de L Lund l' an dernier, nous dévoile donc le merveilleux premier disque de Dijit, "Hyperattention Selected Dijital Works Vol.1" . Le nom du disque en forme de clin d' œil suffit à faire savoir quel est l' un des héros du bonhomme qui se revendique comme un autodidacte par internet. Et bien évidemment comme un fan d' Aphex Twin pour ceux qui connaissent pas l' un des disque les plus importants des 90's. Mais étrangement, ce qui rajoute à l' aspect mystérieux de ce machin, ce n' est pas de l'Idm de Richard D James qui est évoqué immédiatement à l' écoute du disque. C' est une évidence. Au Caire entre 2013 et 2018, un type s' est imaginé avoir un pied dans le Bristol des 90's et l' autre dans sa patrie agitée en plein Post- Printemps arabe. Et tout aussi étrangement, cela ne sonne absolument pas comme une réappropriation flemmarde d' un passé lointain chronologiquement (30 ans!) ainsi qu' exotique par son origine géographique. Dijit rénove le Tri Hop et ce d' une façon à la fois radicale et mesurée. Pour les lecteurs de ce blog le fait qu' en Egypte et le Moyen Orient la modernité soit vivace en matière de création sonore ce n' est pas une surprise. Loin de là. Zuli (ici) et Msylma (par là) ont déjà mis de sacrés coups de pieds au cul des a-prioris occidentaux. Dijit quant à lui réussit à totalement s' approprier le passé occidental et à nous le rajeunir d' une manière rarement croisée dans notre si vieille Europe. Bien sûr que l' auditeur va penser aux premiers Portishead ou au "Maxinequay" de Tricky ainsi qu' à Massive Attack période "Mezzanine". Les ambiances enfumées, flegmatiques et sobres virant plus rarement, mais parfois, à l' étouffant et l' angoissant cible tout un pan des 90's dans ce qu' elles avaient de plus passionnant et émouvant. Mais les aspects orientalisant et le gout de la modernité sonore issu de l' indietronica et l' IDM de la clique Warp vont irrémédiablement évoquer par affinité d' origine la grande Leila en plus des voisins Msylma et Zuli. A l' image de l' absence des craquements vinylesques typique du Trip Hop d' origine celui de Dijit, les remplaçant par des petites évocation numériques et digitales, est frais jusqu' à atteindre vicieusement l' hyper modernité du Post Club. Ce disque dont l' enregistrement s' est étalé sur 5 ans, est surtout le fruit d' un travail collaboratif entre un producteur lo-fi intransigeant et génial invitant ses amis à poser leurs voix sur ses productions. Et que le carnet d' adresse de Dijit est riche en talent vocaux et diversités. Tout comme ce disque appelé à devenir un classique de cette heureuse mondialisation moderne musicale passant sous les radars d'un occident musical indie à l' agonie à force de rétromanie. Merveilleux ! LE TRIP HOP EN QUELQUES MOTS ET UNE PLAYLIST The Wild Bunch dans les 80's, Bristol. Je pense que si pour les plus perspicaces c' est une évidence il faut quand même envers les plus jeunes le dire , la génération de votre serviteur a baigné dans le Trip Hop pendant les 90's. Grandi sous Madchester avec sa partouze rock indie et électro-dancefloor, témoin de l' apparition du Hip Hop plus tôt, donc déjà adepte du brassage stylistique et culturel, passant par le shoegaze novateur et l'IDM pour le goût des textures et l' abstraction, à mes yeux le Trip Hop était aussi important que tous les noms cités. Une musique totalement adapté au spleen post chute du Mur et triomphalisme révoltant du Capitalisme. Et bien sûr aux rites enfumés des post-ado. A la fois post-moderne par l' utilisation des samples du passé musical mais tout autant frais et novateur par ses manières et le rendu il se permettait d' être le passage obligé entre d' une part l' égocentrisme et le passéisme de la Britpop/rock si réconfortant par leurs aspects de madeleine de proust pour jeune en manque de révolution mais également et malheureusement indicateur d' un nombrilisme sociale et de race pesant. Et d' autre part, l' expérimentation futuriste radicale parfois intimidante de l' électro façon Jungle, Drum & Bass où ce coup-ci la mixité de race et sociale était la règle. Le terme Trip Hop a été souvent utilisé à tors et à travers par la critique mais honnêtement ce style était aussi bien identifiable que difficile à cloisonner tant les variantes furent multiples. Dresser une playlist du genre en tentant de garder une certaine forme de purisme est une véritable gageure tant ce courant et ses artistes possédaient un goût certain pour le mélange des genres. Si les racines étaient bien évidemment à trouver dans le Hip Hop chaque artistes y a introduit ses marottes personnelles. Les 60's Baroque-pop, variétoches ou Soul pour leur goût affirmé des voix féminines, se confrontaient ainsi aux affinités plus récentes comme le Post-punk indus (Mezzanine) , techno ou indie rock voir jazzy. Bien évidemment la clique de Bristol est obligatoire mais le style a tellement influencé mondialement et culturellement que l'on peut autant le retrouver à peu près partout mélangé à d' autres styles multiples. Du rôle influenceur d'une Neneh Cherry au copinage avec Bjork et des tentations d'une frange indie (UNKLE) Aborder le Trip Hop sans citer DJ Shadow, si éloigné de Bristol est tout de même impossible tant sa musique partageait avec celle des anglais. Et que dire des catalogues Mo Wax et Ninja Tune pour des versions souvent instrumentales. Voici une très longue playlist qui reflète cette diversité et la tendance hégémonique du Trip Hop a ruisseler un peu partout. Et les éternels absents de Spotify
- Farai, le post-punk façon NON Worldwide rappellant tant Massive Attack et l' avant glaciation n
Le frisson est là! Mais pas n'importe lequel. Ce satané putain de frisson ressemblant autant à un cri de guerre que d' amour. Un cri à la fois terrorisant et jouissif. Réconfortant et encourageant pour partir au combat. Son nom c' est Farai. Artiste originaire du Zimbabwe résidant à Londres. Plus qu'une simple énième découverte musicale comme tant d' autres que le flot massif de sortie nous apporte. Elle semble ainsi répondre à la question de l'omniprésence rétro souvent abordée dans ce blog et ce au travers d' un lien tissé entre deux périodes. Farai mais aussi la lecture d'un livre qu'un heureux hasard a mis entre mes mains récemment. Un livre racontant l' histoire d'un des plus grands groupes de la musique. Groupe auquel on ne peut que penser en écoutant la belle. Massive Attack. Farai parait à mes yeux entamer la même démarche que certains autres dont il a été question par ici. Des Rustie, Lorenzo Senni, Oneohtrix Point Never ou Ariel Pink pour la faire vite. D'une certaine manière Farai tente consciemment ou pas de réponde à la question : Quand ça a merdé? Quand ça s'est arrêté? ça s'est mis à patiner? Et une fois la réponse trouvée de poursuivre en apportant une solution au problème posé. "Vers la fin 90's ça a chié semblerait-il? . Depuis c'est revival et vintage à gogo! Soumission et fatalisme. Ok, alors reprenons juste avant pour pouvoir repartir sur de bonnes bases". Sa solution semble être un énième retour en arrière mais différent de celui opéré par tant de gaga nostalgiques dans la musique. Cela peut paraître illogique, critiquer l' arrêt de la course du temps et le recours au passé systématique pour se plonger à son tour dans une période donnée. S'en imprégner fortement et la recracher. Tout dépend peut-être quel époque, quel musique, quel endroit, quel classe sociale on se réfère. Les objectif et les motivations de la démarche? Je vous ai justement déjà parlé ici à propos de l' Hauntologie et de sa différence avec la rétro nostalgie repérée par Adam Kesher. Les Ariel Pink, Oneohtrix Point Never se mirent à fouiller les poubelles de l' histoire mainstream et underground pour réécrire le futur et le présent. A leurs yeux c' était plus propice que les sempiternelles même références du musée musicale institutionnalisé. Farai semble en être une autre version. Une version plus directe! Et sans passé par la case poubelle de l' histoire. Mais peut-être par le placard de l'histoire ou certains entreposent les belles choses qu'il n' osent, influencé par les modes, ne plus porter. Beaucoup tissent des liens entre 2017 et les années trente. Montée du faschisme face àux "crises" économique et politiques . On sait comment ça c'est fini et entre perte de mémoire des uns et le déni des autres une grosse majorité opte pour un illusoire arret du cours du temps. Pour d' autres, une minorité semble-t-il, c'est 1917-2017 et notre siècle n' a réellement commencé avec ses bouleversements que depuis quelques mois. Comme si la fin du précédent et le début du 21ème siècle semble s' être apparenté à une pause malencontreuse de l' histoire sous la domination d'un truc terrible dans bien des domaines. L' apparition de Farai semble bien vouloir signifier un peu de ça et pour elle la marche de histoire se gela donc vers 96-98 au moment même où un groupe de Bristol tenta de changer le cours des chose à grand coup de brassage culturel et musicale. Le néo-libéralisme s' est abattu sur le monde et gela tout progrès et changement possible en s' accaparant la mondialisation. En infiltrant tout. Et la musique n' y échappa pas sous la forme d'une glaciation rétro recouvrant toute forme de nouveauté et d' expérimentations originale. Il y a aussi un sentiment âpre et ténu qui s' était emparé de moi depuis quelques années et qui vient de ressurgir grace à Farai et les écrits de Mélissa Cheram sur la clique de 3D. Le grand brassage culturel symbolisé par Massive et Bristol s' est-il pas un peu évaporé pendant l' ère nostalgico-glaciaire? L' approche de la musique, et particulièrement en France, ne s' est-elle pas franchement un peu teinté de cloisonnement hypocrite et masqué au cours de cette glaciation? Ma découverte des titres de Farai mélée à la piqure de rappel qu'est le livre de Mélissa Chemam me donna l' impression qu' un long et ennuyeux chapitre prenait enfin fin et que l'on se retrouvait ainsi au point de départ. Venons-en à Massive Attack et le moment juste avant que ça gèle selon ce que Farai évoque. 1998 Bien sûr il y eut d' abord "Unfinished Sympathy" et "Blue Lines" en 91. 1991, année surchargée de choc musicaux mais curieusement, ce n' était pas ma première rencontre avec la clique de 3D qui semble avoir laissé le plus d' impact sur moi. Mais bel et bien l' effroi et le plaisir ressenti au printemps 98. Comment se remettre de "Mezzanine". Mon préféré et pas que pour des raisons purement émotionnelles. La chaleur trip hop rencontrait la glace indus-New Wave grace à la magie du sampling. Que ce passe-t-il si on trempe le sabre rougeoyant de la colère tout juste sorti de la fonderie dans la rage glaciale faite d' azote liquide à moins 500 degrés. Massive Attack par le mélange des genres et des clans me retourna. Jamais je ne remercierai cette formation et leur ville de Bristol pour le shoot d' ouverture d' esprit qu'ils m'ont injecté. Pas d' oeillères ou de niche stylistique, depuis le Pop Group, en passant par Tricky et Portishead c'est une marmite de genre où aucun ingrédient, aucune classe sociale, aucune race n' y a pas sa place. Tout y était le bienvenue. Toutes les musiques et les cultures. Bristol? Aussi important que Manchester et Berlin. Point final et toute discussion devient intutile. Automatiquement au cours de mes lectures au sujet de Massive Attack et de sa ville dans mon esprit une autre rencontre du chaud et du froid s'y est associé. Peut être parce que sa découverte date aussi de ce fichu printemps 98 et aussi parce qu'à y regarder de plus près bien des points commun la reliait à Mezzanine. Une autre forme de crossover stylistique et culturel parfait. Et pourtant le disque dont il est question ne semble pas bénéficier à tord du même prestige que "Mezzanine". Les témoins peuvent vous le dire, votre DWTN n' écoutait que deux disques en ce printemps-là, Massive Attack et ..."How to Operate With a Blown Mind". Hein quoi! hurle le néophyte. Oui oui, "How to Operate With a Blown Mind" et surtout "Vision Incision". Hein quoi? De qui?. Lo Fidelity All Stars. Formation affiliée au courant Big Beat mais aussi étiqueté Skunk Rock . Un truc de journalistique pas si faux que ça dont le nom était une référence à la fumette. DWTN est tombé dedans comme dans le trip hop bristolien. Avec les Lo Fidelity il y avait aussi les Regular Fries et les Campag Velocet. Certains ont voulu caricaturer en les définissant comme un regrettable retour de flamme madchester mais il y avait là un contenu politique, une fraîcheur et un goût pour la diversité bien plus important et pertinent que ce qui suivra. Raillé et très vite mis au rebut leur crossover pas si débile que ça . Le trip-hop représenté par Massive Attack n' y échappa pas non plus. C' était devenu has-been et il faut aller fouiner dans la presse musicale et les premier sites pour tomber nez à nez avec un ras le bol sous jacent chez certains. Comme si cela avait été une overdose forcée. Un trop plein de trip hop et ce dernier finalement qu'un simple effet de mode passager avec certes de grands moments mais franchement lassant. Mais bon dieu que le produit faisait du bien et franchement il était bien moins nocif que les tendance revivalistes et égogentriques amenées par la Britpop. Lassés donc, certains se vautrèrent dans le revival rock des Strokes et compagnies. Avouez qu'ils avaient une bien curieuse façon de lutter contre la lassitude en choisissant le déjà vu. Mais c' était plus complexe et plus vicieux qu'un simple repli sur soi assumé en société. Le culte du passé maquilla ce qui n' était qu'un retour en arrière et si les mariages mixtes furent accepté on peut se demander si ce n' était pas ceux uniquement déjà célébrés. 2017. La rage et la colère froide sont toujours là. Le Néo libéralisme dogmatique et sa course à la compétitivité suicidaire continuent la prise d' otage des cerveaux. Le mur contre lequel nous fonçons approche encore plus vite. Le désastre écologique s' amplifie, la haine et la peur de l' autre règnent partout sur fond du désastre économique qui n'est rien d' autre que son terreau. Les même maux semblent s' être surmultipliés et ce qui semblait n' être que des lubies de gauchistes utopiques aux yeux de certains en 98 deviennent des évidences. Au mur terrifiant certains à la vue courte répondent par d' autres murs illusoires et meurtrier. Le rêve de l'union européenne fagocité par le Néo-libéralisme s' écroule et se retrouve nez à nez la crise des migrants. Avec l'individualisme forcené et l'isolationisme qu'il a créé.Tout ça Massive Attack l' avait prophétisé dès 95. Réécoutez "EuroChild" ! Regarder cet Eurochild qui a voulu se goinfrer sur le dos des autres et qui à présent se voit imposer des cures d' austérité et les autres frappé à sa porte pour réclamer leur du. Pas un hasard non plus si Massive Attack reprend ce vieux titre dès l' annonce du Brexit. L' isolationnisme en musique il est aussi bel et bien là. Mais d'une manière bien particulière. Beaucoup parlent des anciens mariage mais se révèle totalement hermétique aux nouveaux. Un collectif semble répondre à "Eurochild" d'une façon très directe 22 ans après. Je vous en ai maintes et maintes fois parlé tant ses publication et son activisme sont devenu au fil des mois via de sacrées remises en question une bouée de sauvetage musicale, politique et morale. C'est donc une nouvelle fois par Non Worldwide que m'est venu la beauté, la joie et le sursaut. Une nouvelle fois ce collectif basé sur la diaspora africaine brille par son flaire, son ouverture d' esprit stylistique et son importance. Après les sud africains de Faka et bien d' autres NON offre au monde Farai. Son premier titre "The Sinner" présent sur cette putain de compile essentiel qu'est "NON Worldwide Compilation Vol.1" avait déjà bien des similitudes avec la clique du nord de l' Angleterre Lo Fidelity. Similitudes qui ne m'ont pas sauté aux oreilles tant la compile était si riche en nouveauté et en diversité. Ce flot de brassage stylistique à nouveau novateurs. La diaspora africaine se réempare des influences américaine et européenne plus blanche. Un retour de boomerang salvateur. Comme 3D qui écoutait The Clash, du post-punk puis du hip hop pour enfin brasser tout ça dans Mezzanine. Comme les Lo-Fidelity tapant autant dans le funk, le ska et le disco des blacks que l' électro post-Madchester et le rock des prolétaires anglais. "Lion Warrior" apparu vers janvier marque un virage important dans l'oeuvre de Farai. Elle s'est trouvé un nouveau compère de jeu, Tone.Ce dernier lui apporte une certaine sobriété et simplicité. Au début ça peut ne pas vous le faire. Sentiment de retrouver la même recette facile repérée chez TV on The Radio ou plus récemment Algiers et Light Asylum. Mais assez vite la recette s' avère ne plus être une liste d' ingrédient facilement maîtrisable par le premier cordon bleu venu. Les incantations paraissent décuplées. 20 ans après le terrifiant "Mezzanine" des Massive Attack ce titre semble à la fois avoir été fait au même moment dans un studio voisin puis via une faille temporelle s' être imprégnée de notre époque contemporaine . De la réalité prophétisée par "EuroChild". Les ressemblances sont troublantes et touchantes. Seule différence, la concision désarmante offert par les faibles moyens et les rares outils de Farai et Tone. Pas de corde symphonique ici de même que pas plus de mur shoegaze façon Tv On the Radio méthodiquement construit en studio. "Inhale Exhale" semble quant à lui avoir été bricolé sur la même boite à rythme rachitique chopée chez Easy Cash que celle des deux héros lads, les Sleaford Mods. Sa montée glaciale et étouffante, le travail sur la voix, c 'est exactement le même truc que les Lo Fidelity. Quand l' Afrique rencontre l' angoisse et la déprime du post-punk froid c'est à une catharsis jubilatoire et revigorante. On retrouve ça aussi dans le Gqom, ces nappes de synthé qui plombent et enveloppent la chaleur de la rythmique ou du chant ici. Claque du jour? Une journée qui risque bien durer une délicieuse éternité.
- En passant : Gazelle Twin ou, le corps, l' esprit et les caisses de supermarché.
Au cours d' une discussion récente sur un forum de geeks musicaux de mon acabit un bon ami du net devant mon désarroi m' offrit l'un des plus beaux cadeaux de cette fin 2014. Le sujet du jour était voix féminine, expérimentation et avenir de la pop. Une fois Holly Herndon et Laurel Halo abordée je renaclai en ce qui concernait l' exercice 2014. Les deux artistes citées n' avaient pas trouvé d' héritières sur le long format. FKA Twigs a bien sûr été abordée mais l' ensemble des intervenants tombèrent d' accord sur sa légèreté des territoires sonores inconnus mais sans remettre en question sa réelle singularité. Les noms de Inga Copeland et de Fatima Al Quadiri furent jugée bien trop expérimentales avec leurs univers trop éloignés de la pop. Les noms de Carla Bozulich et de Jenny Hval déboulèrent. Toutes deux ont également offert deux très bons disques mais les intervenants s' accordèrent pour regretter que leur musique était à la limite de l' expérimentale avec leurs références au passé un peu trop daté et leur parfum de déjà-vu. La ténébreuse Pharmakon fut citée à comparaître par un de nos confrères mais devant son abstraction sonore un brin agitée du bocal et ses couvertures d' albums pour le moins gerbantes on se gaussa un instant et on pria le blagueur de cesser de faire son clown. Faudra attendre encore longtemps pour entendre Pharmakon dans les supermarchés, ou bien au rayon boucherie lol. Le moment était grâve. 2014 n' avait donc pas eut LE disque répondant aux critères, pas une nouvelle artiste à la personnalité forte, aventureuse et déchirante serait apparue sur terre. A la fois pop et expérimental, abordable et malgré tout sauvage. St Vincent étant jugée devenue bien trop domestiquée et pas assez novatrice le désespoir règna. Ça allait finir par le point Godwin du genre en musique. Bref le souvenir des idoles de notre jeunesse (aux plus vieux) rappliquèrent, Bjork, PJ Harvey, Beth Gibbons, Kate Bush. Et puis...Et puis... Et puis un gamin anglais entra dans la danse. Ce petit branleur nous balança un seul nom. Ce nom quasi inconnu de tous était accompagné d'une vidéo. Pas une minute après, tous les intervenants avaient déserté le forum et se retrouvaient tous sur les sites de téléchargement. Le frisson des merveilleuses découvertes musicales au milieu de la nuit s' empara de moi et ne me lacha plus . Grand moment de 2014. Aussi frissonnant que celui ressenti devant Beth Gibbons et Portishead en live l' été dernier, c'est dire. Mais quel rapport avec la Beth. Vous allez voir. Le nom ? Gazelle Twin La vidéo? Celle-ci La demoiselle se nomme en vérité Elizabeth Bernholz et nous vient de Brighton. Je l' avais déjà croisé et repéré pour l' espèce de Dark Synth pop de son premier album "The entire city". Truc super cool mais franchement léger face à ses références, The Knife et Fever Ray d'une part et les synthés flottant de John Foxx d' autre part. Une petite relecture du passé charmante mais un poil trop gentille et pas assez aventureuse à mon goût. Mais devant ce "Antibody" dévastateur par son alliance de puissance et d' austérité ma surprise fut énorme et mes premiers a-prioris furent battus en brèche. Son récent "Unflesh" vient de la faire entrer directement dans la cours des grandes citées plus hauts. Le bombardement rythmique de "Antibody" qui tape sur tout votre corps et ses sonorités qui vous collent aux basques comme de la gelée gluante évoqueront à tous le frisson Portishead de "Machine Gun". Seule différence sur ce titre avec les Bristoliens, cette voix terrible qui scande plus ses paroles qu 'elle ne les chante et ce qui en rajoute à la fibre dramatique du titre. Plus tard sur le disque les beats absents et la voix décalée bien plus chantée vous rappelleront définitivement Beth Gibbons ("Child", magnifique!). Une autre des déesses novatrices des 90's ne cesse de planer, la Bjork de "Medulla" et de son annonciateur "Vespertine". C'est dingue ce que ces deux disques avec leur travail sur la voix ont inspiré comme disques et artistes géniaux ces dernier temps, Julianna Barwick, Holly Herndon, Laurel Hallo et tant d' autres. Bernholz adore le coté étrange (inhumaine?) et asexué des voix comme le peuvent paraître naturellement celles très animalière des chorales Inuits repérées par Bjork ou alors, quand la technologie s'en mêle, pour une approche cette fois-ci cybernétique, comme chez Holly Herndon, PlanningToRock et la fratrie The Knife/Fever Ray (ces derniers alliant les deux). La belle de Brighton nous explique avoir désiré depuis le premier album faire table rase du passé systématiquement. Si son premier disque était art pop celui-ci s' approche de l'industriel mais toujours dans une vision "pop" comme le démontre le titre très Throbbing Gristle "Still life". Effectivement ses références John Foxx et Gary Numan ont disparu avec leurs synthés éthérés et ensorcelants. Sauf peut être pour un bref rappel sur le bon et toujours très Bjork/Gibbons "Premonition". Ce qui a beaucoup changé c'est par la production que ça c'est passé. La rencontre de Bernhozs avec le génial producteur et expérimentateur londonien Benge, pote de Foxx lui aussi, y est pour beaucoup. Le choix du bonhomme pour un mixage et des rajouts analogiques font mouche. Cette façon de vouloir déposséder de l' aspect organique les instruments et les voix apporte un pesant sentiment d'enfermement inconnu jusqu' à présent et lui permettant d' échapper définitivement aux fantomes de ses références. Les détails sont nombreux sans atteindre la surcharge. Si à première vue ce disque pourrait paraître pour une relecture très habile il n'en n'est rien. Non seulement Gazelle Twin a travaillé sur la forme en y injectant beaucoup d' elle même mais elle a su aussi trouver un fond consistant bien différent également des influences. Un fond d' actualité, pas déconnecté. Les sujets abordés par ses textes et son approche artistique ont tous à voir avec le corps. Comme j'en avais parlé pour le dernier Vessel, le corps et tout ce qui peut lui arriver est omniprésent une nouvelle fois dans un grand disque en 2014. Automutilation (évoqué aussi par les effets "désorganiques" de la production), la fausse-couche, la fin de vie et les soins palliatifs. La violence de sa musique que l' anglaise nous offre correspond à la violence qui règne dans les rapports entre le corps et l' esprit. Quand par exemple le premier lache le second et devient ainsi une espèce d'étranger que l'on doit traîner ou qui, tout simplement, va nous faire disparaître. Peut être pas un hasard si les synthé tant planant et sains de John Foxx sont devenu sur "Unflesh" dégueulasses et mal foutus, bégayant des rythmes dénaturés maladifs. En complément pas vu chez Vessel, la belle nous rappelle qu'en 2014 dans la relation Corps/esprit (tant abordé par l' art par le passé), un troisième larron est apparu. Le numérique. Ce dernier crée donc un troisième nous-même en plus des deux autres. Le corps (le physique), l' esprit(nos idées) et enfin le numérique, piquant à l'un et à l' autre et parfois, s'y substituant bien malgré nous. Gazelle Twin aborde ces sujets-là sérieusement et sans peur les creuse pour ensuite nous les rebalancer avec écoeurement au visage sous la forme d'un défoulement jubilatoire. Une autre dimension est présente dans sa musique. Une dimension politique citée et assumée par l' anglaise en interview. Au travers de quelques titres c'est une sacrée critique du capitalisme qui nous est offerte. Et toujours par le prisme des rapports corps/esprit avec la technologie en incruste. Que cette dernière soit numérique ou pas. Et oui, ce système quand il n' est pas synonyme de destruction avec ses conséquences anti-écologique , passe aussi son temps, plus vicieusement, à ne pas respecter pas les processus naturelles les plus essentiels. Ceux de la nature bien sûr mais aussi ceux des humains. Et Gazelle Twin d' imaginer en un seul titre la vengeance des animaux d' élevages intensifs puis de nous remémorer ce terrible et angoissant sentiment de surveillance permanent ressenti par tous dans ce résumé ultime du capitalisme que sont les supermarchés (les fameux bip liberticides, comptables et anxiogène des caisses). Magistrale démonstration que ce bien nommé "Belly of the Beast". A ce propos, Elizabeth Bernholz raconte avoir été victime dans sa jeunesse de phobie et d' anxiété. Elle nous le raconte dans" Anti body" avec ses souvenirs d'un autre endroit devenu un équivalent des supermarchés en terme d' angoisse pour bon nombre, les terribles vestiaires des lycées. La grande leçon que nous offre ce grand disque c' est bien cela. On nous vend depuis le 19ème siècle un système comme étant le meilleur, le plus "épanouissant" pour l' humain. Elizabeth Bernholz nous démontre tout le contraire en nous dévoilant une toute autre réalité. Jamais, poussé par un consumérisme agressif omniprésent, un capitalisme féroce, cruel, élevant la compétition au rang de valeur suprême et enfin cette société du spectacle aveuglante et harassante, l' humain n' a eut à ce point la profonde envie de se recentrer sur lui même afin d' élaborer des techniques de survie. Alors quand en plus le corps vous lache (parfois à cause de tout ça justement), que votre esprit est embrouillé par tous les stimulis/parasites cités et qu'en plus la technologie en rajoute , Gazelle Twin déboule et s' interroge sur une quelconque porte de sortie. En espérant qu'elle ne soit pas définitive comme certaines de ses allusions au suicide le suggèrent. Une chose est sûr. Face à nos tourments modernes, avec ces mélodies à la fois dissonantes et hypnotiques, ces voix asexuées (angéliques?) parfois virulentes et si frêle à la fois, ce disque si violent mais si accrocheur (donc pop) vous donnera le chemin d'une sortie au final plus combative et l' énigmatique Bernholz de scander au son de son électro symbolique de leur technologie:"je vais les battre à leur propre jeux". PS: Son premier LP
- FAST SELECTION N°4
Cette 4ème Fast Selection s' apparente à un curieux exercice de chronique rapide suivant un fil directeur pour déboucher sur une conclusion d'une évidence absolument limpide. J' avais trouvé la précédente franchement un peu trop passéiste. Dans celle-là on repasse la marche avant en quête ultime de nouveautés musicales. De pistes à explorer et des expériences inédites. Et tout aussi bizarrement que cela puisse paraître on termine par un disque vieux de 20 ans. C' est une réédition. Mais parfois certaines rééditions, parfois, se révèlent d' une grande pertinence pour expliquer, disséquer, notre présent. тпсб Sekondunschlaf Il se passe quoi sur les berges du Lac Lagoda ? Déjà se poser la question où est le lac Lagoda semble une bonne introduction face à la première et totalement incongrue interrogation. Situé entre la Finlande et la Russie, autant dire un endroit où personne n' a envie de s'y rendre, ce lac paumé nous offre une musique autant flippante que charmeuse. Un Ovni débusqué par les passionnants Blackest Ever Black. On a peu d' information mais il semblerait que тпсб soit composé de deux jeunes russes qui ont vite fait de casser les caricatures liées à la ruralité et à la société russe . Parfait exemple de ces musiques moderne créées dans les provinces reculées où tout devient possible par l' éloignement des hype et des modes en tout genre. Le calme bucolique des campagnes se mêle à l' anxiété citadine infusée dans les contrées "sauvages" par le net. Nous nous retrouvons face à une espèce d' ambient où des éléments jungle et même footwork tapent l' incruste. Au final, тпсб livre une pépite susceptible de prendre dans ses phares toutes les sortes de hipsters et de parasites musicaux croisés dans nos villes et de les faire passer pour ce qu'ils sont. Des gros ploucs. MARTYN BOOTYSPOON Parfois il m' arrive d' aimer des choses provenant de Montréal. Parfois, parce que le reste du temps il semble qu'un filtre bien français s' opère face à nos pseudos "cousins". Bref, c' est la blague Suuns ou Coeur de Pirate à tous les étages. Martyn Bootyspoon n' a pas encore eut droit à son 1/4 d' heure de célébrité dans les Inrocks ou dans sa version encore plus hipster et stupide, Tsugi. Celui-là les lecteurs de DWTN l'ont déjà croisé au sujet du label Fractal Fantasy (Sinjin Hawke et Zora à voir par ici), label à la pointe du combat en terme de mutation et de recherche pour dancefloor d' avant garde. De toute façon ce type a une tel personnalité que l'on ne peut pas rater son emprise dans les compiles du label. Son premier Ep "Silk Eternity" le démontre d' une manière parfaite. Quoi qu' il touche, la diversité des styles ferait pâlir les oreilles pourtant sans bornes de ses congénères de FracTal, sa modernité comme sa maîtrise parfaite du passé éclaboussent de leur classe la conccurence. Tout devient magique chez lui. Ressortir la ghettotech en 2018 pouvait déjà surprendre et se révéler un exercice casse gueule mais la version faite par ce type est digne des travaux de déconstruction moderniste infligés à d' autres styles par un Lee Gamble. Et comme avec Gamble sur le dancefloor les effets peuvent s' avérer étonnamment dévastateurs par la complexité de certaines rythmiques et les choix de sample. Vous en connaissez vous capable de vous rendre à nouveau moderne un vieux Daft Punk faisandé à force d' écoute en supermarché . KELORA Je vous avais déjà parlé du duo écossais mi Tee Pop mi Gothique (Voir ici). On attend toujours l' annonce d' un album mais les deux gamins de Glasgow nous ont encore offert un clip magnifique de simplicité et de beauté accompagnant un titre aux mêmes caractéristiques. JAMES BLAKE "If The Car Beside You Moves Ahead" Même si il est un peu tôt pour le hurler il semblerait tout de même qu' enfin James Blake se soit mis à refouler les chemins tortueux et merveilleux de ses premières oeuvres. Celui qui semblait s' être assagi ces derniers temps au point de plaire aux Beyonce et autres franchises commerciales pop à grand coup de chansons réussies mais un poil trop pépères parait donc enfin revenir en grande forme avec son dernier single. Sa voix est à nouveau maltraitée pour notre plus grand plaisir dans un titre qui nous emporte très loin dans les profondeurs de l' âme et de nos villes. LOLINA/INGA COPELAND 700 BLISS 700 Bliss c' est Dj Haram et Moor Mother. Pour faire court ces deux filles de Philadelphie sont à surveiller de très près. Est-ce du rap, de la noise, de l' indus-Hip Hop? De tout! Et il faut rajouter le terme "Orientalisant" en lien avec la source de pas mal de leurs samples. Logique imparable, elles sortent un premier ep chez Halcyon Veil le label So' post-dancefloor de Rabit. Leur "Spa 700 " est la parfaite suite logique du merveilleux album de Mhysa paru l' an dernier avec les même caractéristiques. Encore plus agressif, "définitif" et destructeur. Première tentative discographique, réussite totale et gros coup de boule dans nos tronches. 8ULENTINA Eucalyptus La co-fondatrice du génial Club Chai nous offre son premier ep solo. Pour les malheureux qui sont passé à côté de l' une des tueries dancefloor (et autres) de 2017 allez voir la-bas s'y le futur y est. "Eucalyptus" porte parfaitement son nom pour ses qualités en matière de nettoyage des idées rances et dépassées qui monopolisent les habitudes des dancefloor. Comme pour la sinusite ça calme et ça débouche. 8ulentina continue à changer nos manies et à nous propulser vers un futur prometteur. NON WORLDWIDE TRILOGY COMPILATION Est-il encore pertinent de présenter le collectif NON Worldwide dans ce blog? Depuis des mois NON squatte mes posts, depuis des mois les artistes affiliés ou proche stylistiquement de NON raflent les lauriers. Fari, Faka, Mhysa, Rudeboyz, Yves Tumor, Klein etc etc. Pour un bon début allez voir l' article sur l'un de ses fondateurs, Chino Amobi. La grande nouvelle est qu'ils ont décidé de nous refaire le coup de la compilation. Deux ans et demi après la déjà classique "Volume 1" dans laquelle il suffit de piocher pour trouver ce qu'il se fait de mieux en musique avant-gardiste à forte connotation politique NON vient de sortir sa suite et fait plus fort. Il est ici question de trilogie. Le premier volume est déjà dispo et les dates sont annoncées pour les deux suivants. Larguer les amares, vous allez partir très très loin. Une pelleté de noms inconnus, d' autres déjà bien connus tel un titre cataclysmique de Klein et la confirmation du talent d' Embaci. DES NOUVELLES DE LA REINE MERE Alors que Bjork prépare sa tournée mondiale de 2018 une de ses plus belles et vieilles manies ressurgit. Celle de se faire remixer par la crème électro. En regardant dans le rétroviseur l' évidence est encore une fois flaggrande. Bjork est le radar absolu pour détecter le meilleur tellement la liste des heureurx élus adoubés par la reine donne le vertige. En 2018 comme en 2017 avec ses collaborations avec Arca et Rabit Bjork nous prouve encore que son flaire gigantesque est intact et son goût toujours sûr. A la surprise général elle vient d' annoncer un ep de remix de son génial "Arisen My Senses" présent sur son "Utopia". Et à la lecture des 3 heureux élus les lecteurs de DWTN vont se retrouver en territoire connu. Jlin (voir ici), Lanark Artefax (voir là) et Kelly Lee Owens (voir là-bas). Dispo sur tous les sites de streaming jetez-vous dessus. Artefax confirme, Jlin et le footwork gagne sans forcer et la belle Kelly étonne sans trop surprendre. Bonus: Quand la reine se pointe dans une salle des fêtes pour danser sur un set d' une autre reine, celle du Footwork, Jlin of course! LE POINT ...DOMINICK FERNOW et ses potes. Pépère vient d' annoncer pour son projet le plus calme Rainforest Spiritual Enslavement une nouvelle sortie, un enregistrement live réalisé sans publique. "Red & Genesis". Probablement réalisé en France au cours d'une date jamais annoncée cet énième enregistrement voit aussi la présence de notre honneur national Low Jack. Tiens justement ce dernier... Low Jack vient de sortir une magnifique collection de riddims sur son propre label Gravats Records. Low Jack dévoile les liens étroits entre lui et les géniaux Equiknoxx (voir ici). Le ep s' appelle "Riddims du Lieu Dit" et son écoute est obligatoire pour redorer notre blason national et le teinter des couleurs du jamaïcain. Pour finir avec Fernow il ne faut pas oublier non plus une autre sortie essentielle de son Hospital Production, le givrant "Babe Beer Bar Car" de Matthew Folden aka Dual Actions . De la belle oeuvre dark/indus dénaturant l' héritage techno, le grime et même, quelle belle surprise (!), le footwork. Le grand disque Hospital de ce début 18. CHRISTOPH DE BABALON C'est quoi un artiste en avance sur son temps? C' est quoi un disque qui ne vieillit pas? Mieux, qui a parlé de notre époque avec 20 ans d' avance? Un nom d' artiste et une pochette faisant office depuis des années de mot de passe pour la malle aux trésors? C'est ça: Le mythique "If You're into it I'm Out of It" de Christoph De Babalon. On ne remerciera jamais assez le téléchargement illégal pour l' opportunité qu' il nous offrait dans les 00's de découvrir ces disques oubliés ou mis de côté par la réécriture systématique de l' histoire par les opportunistes. Merveilles du passé que les labels oubliaient sans cesse de rééditer. A la découverte du très gros travail de réédition concernant Babalon vous allez très vite comprendre pourquoi tout bon fan des Demdike Stare, Burial, Raime, Aphex Twin, Radiohead (Tom Yorke en est fan), GAS, Régis, Leyland Kirby, de footwork, de jungle, d' indus, l' ambiant et de tant d' autres choses se doivent un jour d' écouter cette musique. Babalon a brisé les murs. Cassé les habitudes. Foutu le bordel. Nous a fait danser tout en nous faisant flipper et nous provoquer. Les breakbeats s' incrustent dans les drones, les polyrythmies préfigure le footwork, les sons semblent venir de laboratoires du futur. Avec son bagage électro et ses sales manières post-punk ce type en a sauvé plus d'un du marasme guitaristique. John Peel, le présentateur légendaire de la BBC, l' adorait et l'a souvent cité dans ses listes d' évangiles aux côté des Undertones et de The Fall.
- FAST SELECTION N°3
TOMOKO SAUVAGE Musique Hydromantique C' est le disque à la fois le plus étrange et le plus naturel de cet hiver. Etrange parce que si de prime abord il semble tellement simpliste et monolithique il faut un certains temps pour se laisser une chance de percevoir la beauté facinante qu'il recelle. Naturel parce qu'il n'est ici question que d' eau!. Comment cette chose partout présente et connue depuis toujours sous toutes ses formes possibles peut elle redevenir étrange? Tomoko Sauvage vit à Paris depuis quelques années et produit peu de disque. La plus grande partie de son temps elle le passe à façonner des installations sonores et visuelles avec une méticulosité et un sens du rituel digne d'un jardinier japonnais adepte du bonsaï. Il est bien évidemment à la fois question d'une approche zen et musicale qui aurait plu à coup sûr à John Cage. Sauvage aime laisser fondre des blocs de glace afin que des gouttes tombent dans des récipients en céramiques tous munis d' hydrophones. Pas de manipulations sonores via l' électronique ou quoi que ce soit. Le résultat est sidérant et devient totalement hypnotique. Digne des plus passionnante expérimentations électro d'un Rashad Becker ou d' Autechres devenues moines boudistes. LA BLAGUE FRANCAISE DU MOMENT, THE LIMINANAS The Liminanas avec un fan de la première heure. Jeunes gens, quand apercevez cet individu (celui qui fait des signes de vieux avec ses doigts), rodant autour de jeunes ou très vieux musiciens, fuyez!!! Le philou c' est un peu comme les mouches sur la viande, signe absolu que la date de péremption est dépassée. Attention accrochez-vous et tentez de ne pas vous esclaffer. Même si, dans un certains sens, nous ne devrions pas trop nous réjouir tant cela relève d'un grave et sérieux cas psychiatrique de pure déni. Déni fortement partagé collectivement dans notre hexagone. Ou bien serait-ce de l' humour? Alors dans ce cas la blague est bien lourde et on frise le cynisme le plus crasseux. Bref, le leader des Liminanas, formation de Perpignan, pour qui la course du monde s' est arrêté il y a trop fort longtemps vient d' oser: "Nous ne donnons pas dans le revivalisme" Pour ceux qui ne comprennent pas la blague je vous laisse un lien dudit groupe mais on peut encore plus rire ou flipper grave quand on lit ce qu'il lui permet de dire cette tarte à la crème: "D’ailleurs, certains puristes nous accusent déjà d’être des vendus" "Aïe!" on fait en imaginant les pseudos "puristes" mais c' était attendu. Quand on vous sort le neuneu et bien anti progressiste "mais y' a pire ailleurs" en lieu et place d' actions concrètes ou d' arguments solides c' est que la situation est encore plus désespérée et que vous avez à faire à un peureux ou un réac qui ne s' assume pas. BOY HARSHER "Country Girl ep" Amateurs de dancefloors lugubres et dégoulinant de crasse voici ce qu'il vous faut. Une sorte de Tropic Of Cancer qui a foutrement la bougeotte. On bascule en un instant de l' EBM à des nappes de synthé planantes en apparence légères pour finalement se retrouver baignant dans du drone visqueux . Un beat techno martial se voit accompagné par une voix fantomatique venue d' outre tombe. Ce duo nous vient du Massachusetts et si il a déjà un album à son actif il ne semble commencer à faire parler de lui en Europe que très récemment. Comme avec les suivants (Bicep) Boy Harsher peine un peu à quitter le passé , les 80's dans leur cas, et si ils réussissent ce n'est que pour péniblement atteindre les débuts 90's. A l' exception de ce bémol leur ep "Country Girl" a la qualité de suffisamment marquer les esprits par l' étrangeté et l' intensité provenant de l' association de rythmiques minimalistes avec ce chant ensorcelant fait de spasme et de chuchotements. BICEP Glue Si il y a un titre qui porte bien son nom actuellement c' est bien celui-ci. "Glue" semble s' agripper à vous tel les vieux souvenirs d' adolescences. "Glue" c' est 4 minutes 30 d'un condensé des 90's revues et corrigés. On pense à la série Global Underground et aux icônes Orbital et Futur Sound Of London. "Glue" ne va plus vous lâcher avec ses breakbeats jungle pépères qui s' entortillent vicieusement autour de vous, ses synthés mélancoliques prenant et enfin ce sample vocale qui vous élèvera au dessus des cieux tel les voix des anges. Pour ceux à qui ça plait les deux producteurs de Belfast formant ce duo rééditent l' exercice avec tout un pan de la culture dancefloor et rave 90's tout au long de leur premier album. Parfois bluffant ("Aura" et "Glue"), souvent gentillet, l' exercice rabibochera les indécrottables nostalgico-gagas sur la longueur et les autres un poil plus portés sur la nouveauté; par instants seulement pour ces derniers. COMMENT RESTER JEUNE? ECOUTER DE LA MUSIQUE DE JEUNES. Ryuichi Sakamoto & David Byrne ont très bon goût. Alors que beaucoup de jeunes et des vieux déjà séniles se vautrent dans le vintage à toutes les sauces en singeant leurs illustres prédécesseurs que font justement ces derniers? Si certains vieillissent pépère tranquillou en répétant ad vitam aeternam leurs bonnes et vieilles histoires (Nick Cave côté guitare/piano ou Four Tet côté machine) d' autres font ce qu'ils ont toujours fait. Ce qui fait exactement le pourquoi du comment de leur originalité et ainsi de leur importance et de leurs influences gigantesque. Ils ne sontente pas de leur petit cocon douillet et vont voir ailleurs. Ne regarde pas exclusivement dans le rétro mais aussi devant. Honneur au plus pointu et visionnaire. Ryuichi Sakamoto. Depuis la parution de son génial "Async" il n' a pas cessé de nous abreuver de relectures de ce disque. Et toujours par de jeunes gens "vraiment" modernes et aventureux. Pas par des lèche cul comme c' est parfois le cas dans ces exercices d' hommage trans générationels. Déjà abasourdi par les remix d' Oneohtrix Point Never de son désormais classique "Andata" et celui d' Arca pour le plus méconnu mais tout autant génial "Async" voici qu' enfin nous avons la totalité des nouvelles versions et le casting choisi par le japonais a de quoi faire tripper tout bon lecteur de DWTN. Arca et Oneohtrix naturellement mais aussi Motion Graphics, Fennesz, Yves Tumor, Andy Stott et Johann Johannson. On croise aussi de beaux noms comme Alva Noto, Electric Youth ou SURVIVE. Seul point noir, la présence du compatriote Cornelius dont on se demande bien si il a réellement compris l' intérêt du remix tant sa partie ressemble à l' original. En même temps "Originalité" et Cornelius n' ont jamais vraiment rimé ensemble si l'on se réfère à ses disques. Cornelius l'un des instiguateurs principaux du poison revivaliste à la fin des 90's. DAVID BYRNE Le meilleur pote d' Eno brille lui aussi, mais dans une moindre mesure, dans l' art de s'entourer de têtes chercheuses jeunes. En plus de "dieu" Brian Eno c' est deux des plus passionnant artistes de ces dix dernières années que nous retrouvons avec joie. Oneohtrix Point Never encore une fois et enfin et surtout Jam City qui ne nous avait plus donné de nouvelles depuis sa belle mixtape "Trouble" en 2016. On a hate de voir ce que va donner ces belles asso trans-générationels. Par contre la présence de Jack Penate emballe beaucoup moins et on espère que le prochain Byrne aille beaucoup plus loin que sa collaboration avec St Vincent en terme de courage artistique. Remarquez espérer de St Vincent qu'elle remue un petit peu notre papi des Talking Heads question originalité avait de quoi faire doucement rigoler vu la sienne. Le premier titre douche un peu nos espoirs mais apporte un éclairage un rien ironique sur le revivalisme et les redites dont le leader des Talking Heads a été victime depuis une dizaine d' années. Bref, sans utiliser la même instrumentation à proprement parler, Byrne se met à faire du LCD Soundsystem. Même mélange habile d' immédiateté et de complexité. Enfin ça c' est ce qu'il va apparaître aux fans naïfs de James Murphy. Parce que bien sûr la vérité est l' inverse, Murphy a toujours fait du Byrne. Et même un peu trop avec le temps. GAZELLE TWIN Cela fera bientôt 4 ans que nous sommes sans nouvelles originales et discographiques d' Elizabeth Bernholz aka Gazelle Twin (si toi pas connaître, toi aller ici). J' exagère bien sûr en ne parlant que d' album studio dans une forme classique parce que l' intrigante anglaise nous a entre temps offert la B.O du film "Out Of Body", les relectures de son déjà classique "Unflesh" sous le nom de "Fleshed Out" et enfin à la toute fin de l' année dernière plusieurs extraits de l'une de ses passionnantes prestations live à classer entre le concert classique et la performance, "Kingdom Come". En attendant le successeur tant attendu de "Unflesh" sur lequel elle annonce travailler voici un titre original qu' elle offre à une compilation en honneur au poète anglais T.S Eliot?. Compilation à ne pas rater tant on y retrouvera pas mal de têtes connues et adorées par ici. Pan Daijing, Lanark Artefax, Roly Porter, Ian William Craig, Pye Corner Audio, Tomoko Sauvage déjà vue plus haut et Shapednoise . Bien sûr et comme toujours avec elle l' ambiance est oppressant, dure et étrange. La belle résume parfaitement ce titre par : "Je voulais que l'on se sente chassé dans les bois par des fous avec des fourches et des torches enflammées." CS + KREME Petit coup de coeur pour une musique tellement fuyante et légère que l'on a qu'une envie, la rencontrer à nouveau et ne plus la lacher. Si on ne prète pas trop attention on peut passer trop rapidement à côté les titres hypnotiques de CS+Kreme. Après un premier ep passé incognito il y a deux ans leur deuxième risque bien de faire parler un peu plus au sujet de ce duo presque inconnu. Presque parce que les deux types on les connait bien par ici. Conrad Standish n' est autre que le mari de la chanteuse de HTRK avec qui il collabore (présence de l' autre HTRK sur le 2ème ep) comme également avec la moitié des Fuck Buttons, Blanck Mass. Le deuxième appartient aux chouchous de ce blog, Sam Karmel de F Ingers. Serait-ce les effets du soleil australien mais nous nous retrouvons face à des véléités pop assommées, des chansons enfumées qui se traînent. Qui prennent leur temps pour nous offrir un songwriting de haute tenue. Une pop moins hermétique et hantée que celle délivrée par Karmel au sein de F Ingers qui parfois lorgne sur les 80's des Blue Nile sans les envolées jusqu' à celle plus étonnante de la Vaporwave. RIAN TREANOR chez WARP, enfin presque! Il y a quelques temps j' émettais l' idée que très prochainement nous allions voir Lanark Artefax signer chez Warp. C' est pas tombé loin. Dans l' article (voir ici) consacré à l' écossais ré-inventeur de la vieille IDM je citais Rian Treanor en tant que voisin stylistique et bien devinez quoi? C' est sur ce dernier que le vénérable label vient de mettre le grappin. Certes d'une manière détournée en réactivant son très vieux sous label Arcola. A l' abandon depuis 14 ans Arcola selon les dires de WARP est appelé à redevenir un petit nid douillet où la musique électronique contemporaine va s' acoquiner avec celles provenant des club. Le dossier de presse cite une liste de noms allant de Jean Claude Risset aux chouchous de ce blog, Lorenzo Senni ou Jam City. Ce "Contraposition" malaxe donc tout ça de la même manière avec laquelle l' anglais avait maltraité le footwork ou le dancehall et offre une vison encore plus sombre que celle de ses trois premiers ep. LE POINT ...DOMINICK FERNOW Il ne se passe pas un mois sans une sortie du bonhomme sous un de ses multiples pseudos. Et comme en général on est rarement déçu face à sa production pléthorique il est difficile de pouvoir le chroniquer autant qu' il le mériterait. Le boss du label Hospital Productions est un véritable stackhanoviste de la cause dark/indus/noise et même au delà tant le bonhomme a les idées larges. "En petite forme" serait-on tenté de dire au sujet du bonhomme puisqu'il n' a sorti qu'un disque en un mois. Enfin c' est une façon de parler car le disque en question offre plus de trois heures de musique qui se révèlent être pour l' auditeur une véritable épopée dark et expérimetale. "Rainbow Mirror" est d' hors et déjà à classer parmi les grandes oeuvres du plus pertinent des médecins légistes bruitistes de notre époque viciées. BONUS: JOHN MAUS ET FAKA à la télé française Mieux vaut tard que jamais! D' abord l' interview de l'un des plus beaux des spécimens appréciés par ici dans laquelle les lecteurs de DWTN vont parfaitement s'y retrouver sur le fond puis ce sera au tour des Faka déjà abordé par ici (voir par là) et de leur Gqom politique et sociale. A voir chez Arte dans l' émission Tracks du 19 janvier
- FAST SELECTION n°2
Rapide sélection des coups de coeur n' ayant pas les honneurs d'une chronique en bon et due forme faute de temps. BJORK, ARCA, KANDA TRIO GAGNANT DE 2017 ? Plus que quelques jours avant l' attendu "Utopia" de celle qui est considérée comme la Reine Mère par beaucoup . Bjork a toujours su s' entourer et ce coup-ci on peut affirmer qu' elle a été chercher et trouver la bande d' artiste la plus en adéquation avec son univers. Passé la cinquantaine Bjork est encore à la pointe de l' avant-garde et demeure un phare comme l' étaient des personnages comme Bowie ou Eno. Celle qui ose également se revendiquer comme une "artiste pop" alors que d' autres jouent les snobes "undergrouuund" . Je me souviendrai toujours de ses avertissements à la moitié des 90's et début 00's face à la résurgence des guitares bégayeuses et alors que personne ne percevait le danger dans le fléaux revival et rétro. Encore aujourd' hui elle n' a de cesse de dénoncer un monde trop attaché au passé et cherche le futur en revendique simplement cette vision. Par l' acte elle met en lumière les faux-semblant de bon nombres d' autres musiciens bégayeurs et autres fossoyeurs de nos espoirs: "Mon métier consiste à écrire des chansons qui n' existent pas encore, maladroite parfois, mais qui relèvent de la création, quelque chose que l'on transforme en réalité" Après Arca et son univers particulier si moderne et classique à la fois qui illumina le début de l' année (voir ici), puis Rabit (par là) pour la production du prochain c' est un compère de longue date d' Arca justement qui se pointe chez l' islandaise pour le meilleur. Jesse Kanda on l' a très souvent croisé par ici pour son travail sur le visuel des Arca comme pour d' autres (FKA Twigs). Son influence est grandissante au point d' être cité par des artistes indies d'un tout autre univers (voir plus bas). Mais alors que beaucoup découvrent son existence ou s' insurgent devant l'une des plus belles pochettes de la carrière déjà reconnu en la matière de Bjork il ne faut pas oublier que JESSE KANDA fait aussi dans la musique. En mars dernier il nous avait délivré un très prometteur ep sous le pseudo de Doon Kanda. Première sortie tellement réussie que DWTN l' avait classé dans le top ep mi-annuel. Chez Kanda on retrouve un peu les même choses que chez Arca, un tourment manifeste recouvert d'un voilage de beauté, mélange de style cinématographique à l' esthétique club. Par contre la musique de Kanda apparaît moins emphatique et beaucoup plus secrète. LEYLAND KIRBY "We, so tired of all the darkness in our lives" Faute de temps je n' ai toujours pas chroniqué sa dernière trilogie sur la démence et Alzheimer sous son pseudo de The Caretaker , "Everywhere at the end of the time". Quoi de plus logique que l'un des papes de l' Hauntologie s' intéresse fortement à la perte de mémoire et des repères. Travail rare et passionnant d' autant plus que que Kirby fut aide-soignant dans un institut spécialisé. Votre serviteur exerçant le même métier prendra donc tout son temps pour vous en parler bientôt mais je peux déjà vous dire que les trois disques sont à mon humble avis l'une des oeuvres les plus justes et pertinentes sur le sujet. En attendant Kirby sous son véritable nom vient de nous offrir l'un de ses plus beaux disques. Offrir est le mot juste puisqu' il a décidé de le laissé en libre accès. "We, so tired of all the darkness in our lives" semble dans un sens une autre contribution de l' ancien aide soignant à la musique tellement ce disque fait du bien dans notre époque pourrie et malsaine. Un baume apaisant puissant à forte teneur en honnêteté et possédant un pouvoir émotionnel rarement croisé cette année. Des synthés fantomatiques croisent une batterie somnambule. Hypnose thérapeutique testée et approuvée. REGIS The Master Side Autre grand retour même si il ne s' agit que d'un ep celui de cette légende des dancefloors où ça cogne sec et ça fait flipper. Où ça réfléchit un poil plus qu' ailleurs aussi. Le vétéran Karl O'Connor aka Regis est vénéré lui aussi par ici comme la précédente. Lui il serait plutot le Roi de tout ceux qui n'ont pas oublié le passé post-punk/indus de l' électro au moment où la culture dancefloor a perdu de son contenu social et politique en passant de l'underground à l' overground. L' idole de personnes très fréquentables comme le label Blackest Ever B lack au sein duquel il a trouvé refuge depuis quelques années. Blackest qui ose une comparaison risquée mais finalement justifiée en accompagnant le deux titres d'une phrase empruntant à un grand classique de Chet Baker : "L' album de jazz le plus important de 1964-65" Les deux titres offrent un florilège de breakbeat façon indus/techno aux effets lents mais terriblement intenses. Bref, on danse avant que la terre ne s'ouvre sous nos pieds pour nous engloutir dans ses profonndeurs. GOD SAVE NONO Et oui ! DWTN tombe le masque ! Derrière mon amour pour les sons nouveaux, l' expérimentation aventureuse, les rythmes venus d' ailleurs et mon désamour revendiqué pour tout ce qui a attrait à la nostalgie en musique et les visions bas du front se dissimule un amour irraisonnable pour la fratrie de Manchester. Les rois de l' exercice rétro et de l' anglo-rock centrisme. Ceux par qui l' underground se mua en Overground pour le meilleur et le pire. Oasis avait en partie préfiguré tout ce que j' ai détesté dans les 00's jusqu'à aujourd' hui. Et quand Bjork appelait à la prudence face à la rétromanie comme je l' ai écrit plus haut c' était au sujet de la Britpop justement. SAUF QUE! Derrière leur pillage du passé, leurs paroles frisant la caricature il y avait le petit quelque chose qui manque tant à la plus part des groupes indies actuels. Le truc qui ressemblait à un supplément d' âme façon prolo avec un bidule qui tirait vers le grain de folie (ou de bêtise?) originel du rock d' avant sa récupération et son affadissement. Après deux exercices solo passables voici que notre bon Nono Gallagher a retrouvé sa maestra des 90's dans l' art du titre qui n' invente rien et tout à la fois. La pop song parfaite qui veut tout et rien dire. D' abord ce fut "Holy Mountain", titre résolument psyché et Glam qui, tradition familiale oblige, pique un peu du "Back in The Ussr" de qui vous savez pour le propulser dans des territoires rarement explorés par Nono. Mais la réelle surprise signe d'un"vrai" début de renouveau et de guérison chez le Beatles Addict c' est le deuxième single, l' instru "Fort Knox" . N' oublions jamais que Nono a grandi pendant Madchester et qu' il lui en est resté le goût du crossover. Ici on retrouve les rythmiques funky couplée à un psychédélisme orientalisant avec ses sirènes de cordes. Si on pense évidemment à Primal Scream et à ses collaborations avec les Chemical Brothers il y a aussi un truc très Massive Attack. Nono dit s' être inspiré de Kanye West et de son "The Power". En attendant l' album, et la probable déception, savourons ! PS: OK ! Je reconnais que mon attachement à Nono ayant produit ces lignes un brin trop complaisantes est avant tout celui à une ville et son passé musicale. Oh et puis merde ! Je change d' avis! Non pas NONO & MAN CITY MAIS ... LIVERPOOL : GOD SAVE MICHAEL HEAD !!! Lui appartient aussi à la catégorie des monstres sacrés mais en version ça a mal tourné. Le culte sur Morrissey et les Smiths ? Il était pour lui dans un monde plus juste. Il y a de ça quelques années le NME lui offrait une couverture légendaire parce qu'elle retourna les esprits en Angleterre en cassant certaines idées reçues. Le meilleur Songwritter c' était lui et pas Morrissey ou NONO Gallagher. Justice était rendue. L' homme derrière l'un des plus grands disques d' indie pop de tous les temps, "Pacific Street" avec ses Pale Fountains effectuait un énième retour des enfers, de l'oubli et des drogues dures. C 'était en 1999. Avant d' y retourner. Depuis l' homme n' a de cesse de nous envoyer quelques nouvelles, toujours pertinentes et terriblement touchantes. Ce coup-ci c' est accompagné d'une bonne formation et encore une fois il semble que cette salope de vie n' a toujours pas fait de cadeau . Bien sûr celà ressemble à une véritable faille spatio-temporelle mais le talent est toujours là. Entre évidence et complexité. On est entre la côte Ouest des States (Byrds et Love) et un pub à la sortie d' Anfield (stade des Reds). Cet homme vieilli trop tôt reste l' éternel enfant fan de musique des rue de Liverpool. En prime je vous mets l'un des docus musicaux les plus touchants. Rareté parce qu'en plus c' est l'oeuvre d'un journaliste devenu gateux depuis longtemps et français qui plus est. Il est question de Liverpool comme il aurait pu être question de Manchester tellement c' est le "NORTH" qui nous est montré. Pas de "North", pas de blog. Un docu qui expliquera peut être au plus jeunes mes petites contradictions sur Head et Gallagher par rapport au reste. Michael Heads... on a juste envie de lui dire: YOU NEVER WALK ALONE ! PANIER GQOM Le Gqom de Durban c 'est un peu comme le footwork, DWTN est tombé dans la marmite Sud Africaine et ne veut surtout pas en sortir. Trop addict à cette House croisée à la tradition du pays, à ses polyrythmies, ses samples vocaux envoutant et ses drones sournois. Si 2017 ne nous a pas offert de Gqom en format album le genre continue de grossir et de muter alimenté qu'il est par un flux constant de ep. AUDIOBOYZ "The Rise of Gqom" RUDEBOYZ Bounce Gqomwave TLC FAM "Isbethelo seGqom" EMO KID "Gqomtera" THE HORRORS V Revoici les plus grands rats de discothèque que l'indie anglaise ne nous ait offert depuis longtemps. Les meilleurs? Cinquième album d' une étonnante très longue carrière pour une formation très vite étiquetée buzz jetable à ses débuts mais qui ne cessa de repousser la date limite de péremption en pillant le passé avec une certaine (et rare) grande classe. La faille spatio-temporelle spécialisée dans le bon goût par excellence The Horrors. Une machine à remonter le temps qui ne semble jamais rester très longtemps bloquée sur la même époque et les même lieux. Qui ose aussi taper dans les références qui semblent faire peur aux toutous des niches stylistiques et des modes. On les a vu tour à tour faire dans le garage gothique (The Cramps & The Birthday Party de Cave) et la gravure de mode pour midinette avec "Strange House" (leur album le plus pourri logiquement). Nous surprendre une première fois par leur sortie de cette niche ghetto que peut être le garage avec les manies 90's noise/shoegaze croisées à l' héritage Krautrock 70's de "Primary Machine". Deux ans plus tard " Skying" les voyait revenir aux début 80's en n' hésitant pas à nous rappeler que Simple Minds fut certes un groupe de stade mais aussi un bon groupe mais que dans le genre The Chameleons c' était tout de même une autre dimension. Et tant qu' à faire autant piller la fin des 80's et le baggy sound de Madchester sur le même album. Le tout avec des manières Britpop. The Horrors démontrait donc une capacité pas très fréquente de changer de peau tout en gardant les acquis et les traces des précédentes. Certes des girouettes mais des girouettes fidèles en amour quite à passer par la bigamie. C' est peut être en plus d'un coup de fatigue avec un inédit ralentissement dans leur quête de nouvelles lubies et un peu trop de références accumulées qui firent de "The Luminous" en 2015 une petite déception. Trop de chose et plus vraiment de vision à long terme. Leur dernier "V" s' annonçait donc comme le naufrage logique d' une formation futée mais pas assez innovante pour se relever. C' est tout le contraire! La solution est passée par une vision plus prog rock et pop mainstream 80's totalement assumée (bonjour...Tears For Fears, Duran Duran...gloups!) et surtout par l' aboutissement du grand geste que les Horrors, ces anciens fan de garage et de son stupide culte d' authenticité rock, ont osé faire. Flirter jusqu'à conclure avec la perfide électronique et sa culture. Elle est partout d'une manière vicieuse. En fait il compose comme les producteurs électro plutot que les songwriters du rock ou de la pop. La fatigue envolée ils ont retrouvé la patate en matière de manipulation génétique. C' est que la bande à cette putain de tête à claque de Faris Badwan (qui a enfin oublié de singer le binôme Curtis/ Cave) ne s' est jamais contenter du simple copiage et ont toujours su regarder le présent et le futur. En la matière bien d' autres formations auraient des leçons à prendre. Biens sûr qu'il a eut plein de disques beaucoup plus audacieux et novateurs mais dans leur domaine qu' est la chansonnette indie on ne peut pas vraiment dire que c' est monnaie courante. "V" est agréable, direct sans être putassier. A ce propos et au vue de l' accueil enthousiaste pour certains disques récents franchement passables et d'une certaine manière bien putassiers (Oh Sees, Arcade Fire, LCD SOundsystem), si ce n' est pas manquant d'une totale originalité avec leur recopiage rétro bas du front, on se demande si les exercices rétro américains ne sont pas mieux acceptés et encensés injustement de par leur simple origine géographique plutot que leurs qualités artistiques? Comme si il y a avait deux poids deux mesures dans les accueils médiatiques selon que vous soyez british ou ricain. Le plus grand média sur la musique du net il est quoi? Entre la pochette et le clip l' influence de Jesse Kanda se fait plus qu' évidente. LABEL A SUIVRE : ORANGE MILK RECORDS "Je ne parle pas assez d' Orange Milk Records. Pourtant que de perles issues de ce label américain défendues ou citées dans ce blog . Foodman, DJWWWW, EQ Why, Nico Niquo, Jerry Paper etc. Que de pochette plus belle les unes que les autres. Que de genres musicaux abordés tant adorés par ici, footwork, glitch ou vaporwave. Et cette énumération n' est qu'un trop rapide résumé avec les artistes du label tant le brassage d' influences, de cultures et de concept offre l' inidentifiable et l' inclassable." DWTN Octobre 2016. Octobre 2017. Un an s' est écoulé depuis mon introduction pour la chronique de l'un des disques les plus dingues de 2016, le "Classroom sextape" de DEATH'S DYNAMIC SHROUD.WMV . Il s'en passe des choses en un an mais au final rien n' a changé chez Orange Milk à l' instar de ce blog qui n' a jamais le temps de lui offrir plus de chronique. Toujours enfant putassier de la Vaporwave le label ne cesse de définir les contours sans limites de la suite à ce genre. Il est impossible de définir l' identité musical du label de Keith Rankin aka Giant Claw tellement on y trouve de tout. Seule certitude, ce sont les rois de la déconne et de la contestation du capitalisme agonisant et de sa culture pop par samples interposés. Samples si possible les plus puant trouvés au fond de la poubelle de l'histoire pop. L' Expérimentation reste et demeure leur leitmotiv. Toujours ses sublimes pochettes qui commencent à être copié même par les plus conformistes label de garage rock ou d' indie pop. On se trouve une modernité comme on peut. La modernité chez Orange Milk est bel et bien inscrite dans les gènes comme le prouve ses dernières sorties. Encore un grand cru pour l'un des plus importants labels du moment. Les dernières pépites: NMESH "Pharma" Le plus fou de tous Alex Koenig aka Nmesh? Probablement ! Peut-il en être autrement quand on détourne la bande original de ce chef d' oeuvre du cinéma pour ado des 80's, "Ferris Bueller’s Day Off". Sinon on croise Bush, PacMan, une élection de Miss America et que sais-je encore comme merde sonore du passé devenue de l'or massif. Et en prime son album est accompagné de remix par de sacré nom tel un Traxman à mille lieu de son footwork habituel et cette relecture qui comblera tous les fans désabusés de M83 GIANT CLAW "Soft Channel" DEATH'S DYNAMIC SHROUD "Heavy Black Heart" SONORANT "Koeosaeme"
- FAST SELECTION n° 1
Rapide sélection des coups de coeur n' ayant pas les honneurs d'une chronique en bon et due forme faute de temps. DREAM TEAM C 'est la collaboration ultime et le titre phare de la semaine. A l' occasion de la Singles Series de la chaine Adult Swim "Saint Brian" (Eno) a convié un autre Saint de la religion de DWTN, "Saint Kevin". Absolument pas une surprise quand on connait l' amour réciproque entre les deux génies. Eno cite régulièrement "Glider" de My Bloody Valentine dans sa liste de disques préférés. Grande leçon de musique et d'une de ses histoires cachées en 9 minutes chrono. Eno Et Shields mettent ainsi en musique les liens ténus entre le gamelan de Bali et les drones (bruitistes ou pas). Bref, si vous n' avez pas lu l'un des livres essentiels sur la musique de ces 20 dernières années, voici un bref résumé. Pour les courageux le livre suit le titre en question. NOT WAVING Good Luck Alessio Natalizia revient en pleine forme et tout en joie et espoir. Deuxième album euphorique et jouissif mais surtout pas niais pour le Diagonal Records de Powell. Un des rares disques actuels mariant parfaitement politique et hédonisme. Lucidité avec message d' espoir et d' unité sociale. "Good Luck" dévoile toute la classe et la perspicacité de l' italien en matière de brassage de style. Rave, EBM, Crunk, ambient, Indus et bien sûr Post-punk. Présence de la Canadienne Marie Davidson pour un titre un brin poussif et attendu face au reste de l' album. Et comme je suis gentil présence du titre phare de Davidson (un brin trop rétro pour votre serviteur) paru l' an dernier mais qui émoustillera vos soirées . SUDAN ARCHIVES C'est l'une des belles petites surprises de cet été. Un truc étonnant qui allie par l' expérimentation un violon teinté de tradition en provenance d' Afrique du Nord Est avec un r'n'b so 90's et la culture hip hop. Sans tomber dans la caricature exotique Britney Denise Parks surprend autant qu' elle charme. KAITLYN AURELIA SMITH The Kid Après une collaboration intéressante avec la légendaire Suzanne Ciani (allez voir par ici si Ciani est une inconnue pour vous) Kaitlyn Aurelia Smith offre certainement son album le plus solide. Encore plus rétro-futuriste grace à sa quantité astronomique de synthés vintages en tout genre, "The Kids" nous offre un curieux exercice portant sur l'enfance à la fois hauntologique et pop . PROTOMARTYR Relatives in Descent Protomartyr aborde la nature instable de la vérité en ces temps pollués par les fake news. Leur Post-punk aux manières datées réussit encore à charmer et interroger malgré l' apparition côté instrumental d'une certaine lassitude prévisible au bout de 4 albums. En même temps ne boudons pas notre plaisir quand on regarde l' état rétrogaga et coupé des réalités de la concurrence en matière de guitares indie. Si ses compères se répètent un peu trop Joey Casey niveau paroles pète le feu et appuie là où ça fait mal. Mais attention Protomartyr et autres pilleurs ricains de The Fall et Wire. La perfide Albion risque bien vouloir récupérer son héritage. Cf la suite. HOTEL LUX Mark E Smith aurait-il dans une dernière montée de libido semé sa petite graine un peu partout en Angleterre à l' occasion de sa 2947 ème tournée? Remarquez entre la sale manie de ses jeunes congénères à reluquer le passé et le contexte politique catastrophique post-brexit il était à prévoir face au pillage ricain et même danois (Iceage) une réappropriation de l' art contestataire à forte teneur sociale à la suite des "vieux" instigateurs Fat White Family et autres Sleaford Mods. Si depuis quelque mois Shame, formation Londonienne proche de Mica Levi (!!!), fait parler d' elle en réactivant le fantôme post-punk british à grand coup de singles contestataires et de clip déjantés aujourd 'hui il va être d'une autre nouvelle pépite . Et eux aussi font très fort dans la provoc et le choix de sujets terrifiques pour leur chanson. Ils s' appellent Hotel Lux et pour leur deuxième single emporte tout sur leur passage en balançant à la face de leur pays une terrible vérité. Le plus grand tueur en série d' Angleterre, plus de 400 morts à son compte, agissait en toute légalité et était même payé par le contribuable. C 'était le bourreau. LABEL A SUIVRE : THE DEAF OF RAVE TERESA WINTER, MAXWELL STERLING, GABOR LAZAR, CROWW Le label de Manchester The Death Of Rave ne fait pas trop parler (encore) de lui mais petit à petit construit un sérieux catalogue où l' expérimentation et le modernisme redonne ses lettres de noblesses à LA ville du nord. En début d' année ils ont réédité l'une des réussites de 2016 classée 35 ème du top DWTN. Le somptueux "Hollywood Medieval", premier album du fiston d'une des figures phares de la scène post-punk Mancunienne, soit Maxwell Sterling rejeton officiel de Linder Sterling. La fameuse "Linda" grande copine du jeune et solitaire Morrissey, la même "Linda"qui créa les pochettes des Buzzcocks ou de Magazine et encore la "Linda" de LUDUS !!!! Après ce coup de génie The Death Of Rave nous offrit un ep intéressant de Gabor Lazar après son passionnant album paru plus tôt dans l' année (voir ici) et un OMNI (objet musical non identifié) du nom de Croww. Mais dernièrement le label fait encore plus fort en nous dévoilant l' énigmatique Teresa Winter. Les fans de Grouper, des vieux Coil, du jeune Aphex Twin ou même de Leyland Kirby feraient bien d'y jeter une oreille. "Untitled Death" est une merveille absolue d' ambient taquine et hallucinogène avec des zestes de dream-pop et aussi de beaucoup d' autres choses. Si sa musique est assez difficile à décrire et apparaît comme énigmatique on en sait également très peu sur la belle. Le mystère plane mais une chose est sûr, ce disque et cette artiste referont parler d' eux à coup sûr. PANIER FOOTWORK Ici on aime le footwork depuis toujours. J' ai parlé longuement de Jlin et de Jana Rush mais en cette rentrée 2017 un bon nombre d' autres sorties prouvent si il était encore nécessaire la vitalité du genre né à Chicago fin 00's. Des noms connus pour les plus assidus du blog comme de parfaits inconnus. TRAXMAN Tekvision Dj MANNY Greenlight DJ MC Lowend Jungle LE POINT ... DOMINICK FERNOW Il ne se passe pas un mois sans une sortie du bonhomme sous un de ses multiples pseudos. Et comme en général on est rarement déçu face à sa production pléthorique il est difficile de pouvoir le chroniquer autant qu' il le mériterait. Le boss du label Hospital Productions est un véritable stackhanoviste de la cause dark/indus/noise et même au delà tant le bonhomme a les idées larges. Donc tel le point route ou météo il devient vital de créer dans cette nouvelle rubrique du blog, le Point Fernow ! VATICAN SHADOW En Mai le ep "Rubbish of The Floodwaters, en Août c' est "Luxor Necropolitics" qui "illumine" nos journées avec notamment un remix monstrueux de son classique "More of The Same" et enfin cet automne c ' est partouze avec Ancient Methods pour un single qui éclate tout! PRURIENT Un poil plus calme sous ce pseudo, limite feignasse le père Fernow. Depuis le début d' année juste une réédition, celle de son ep génialement bruitiste déjà sorti en 2016 "Unknow Rain". Mais attention le bonhomme annonce un album de 15 titres d' ici décembre. RAIN FOREST SPIRITUAL ENSLAVEMENT C' est peut être le projet le plus mystérieux de Dominick Fernow. Plus ambient qu' indus ou électro il nous a régalé toute cette année avec pas moins de 7 sorties sous ce nom. Je vous rassure je n' ai pas tout écouté tant cela ce chiffrerait en un nombre d' heure d' écoute hallucinant mais un seul suffira pour vous convaincre que Rain Forest Spiritual Enslavement est autant digne d' intérêt que les autres pseudos du bonhomme. Si pas plus en cette année 2017 avec l' album "Ambient Black Magic".
- BEST OF 2017
TOP ALBUM 1. JLIN Black Origam 2. ARCA Arca 3. CHINO AMOBI Paradiso 4. CIRCUIT DES YEUX Reaching For Indigo 5. LAUREL HALO Dust 6. LEE GAMBLE Mnestic Pressure 7. BJORK Utopia 8. SINJIN HAWKE First Opus 9. LEYLAND jAMES KIRBY We, So Tired Of All The Darkness In Your Lives 10. EQUIKNOXX Colon Man 11. JOHN MAUS Screen Memories 12. SLOWDIVE Slowdive 13. M.E.S.H. Hesaitix 14. JANA RUSH Pariah 15. MHYSA Fantasii 16. FEVER RAY Plunge 17. NOVO LINE Dyad 18. EKIN FIL Ghosts Inside 19. GAS Narkopop 20. KELLY LEE OWENS Kelle Lee Owens 21.SOTE Sacred Horror in Design 22. PAN DAIJING Lack 23. VISIBLE CLOAKS Reassemblage 24. SLEAFORD MODS English Tapas 25. COLLEEN A Flame My Love, A Frequency 26.CLAUDE SPEED Infinity Ultra 27. NINOS DU BRASIL Vida Eterna 28. YVES TUMOR Experiencing The Deposit Of Faith 29. KARA-LIS COVERDALE Grafts 30. ARIEL PINK Dedicated To Bobby Jameson 31. BING & RUTH No Home Of The Mind 32. GABOR LAZAR Crisis of Representation 33. RABIT Les Fleurs Du Mal 34. F INGERS Awkwardly Blissing Out 35. PERC Bitter Music 36. VISIONIST Value 37. DEMEN Nektyr Music 38. PESSIMIST Pessimist 39. PHILIPPE HALLAIS An American Hero 40. $HIT & $HINE Total $hit 41. RAINFOREST SPIRITUAL ENSLAVEMENT Ambient Black Magic 42. LORDE Melodrama 43. JASSS Weighless 44. PENELOPE TRAPPES Penelope One 45. EMPTYSET Borders 46. NOT WAVING Good Luck 47. NIDIA MINAJ Nidia E Mia, Nidia e Fudida 48. NMESH Pharma 49. ALESSANDRO CORTINI Avanti 50. SECOND WOMAN S/W LISTE DES REMPLACANTS RAFAEL ANTON IRISSARI The Shameless Years TERESA WINTER Untitled Death KAILIN Fracture TURINN 18 And A Half Minute Gates KAIRON; IRSE ! Ruination COLIN STETSON All This i Do For Glory ZIUR U Feel Anything MARY OCHER The West Against The People BLANCK MASS World Eater FOREST SWORDS Compassion Récapitulatif 1. JLIN Black Origam 2. ARCA Arca 3. CHINO AMOBI Paradiso 4. CIRCUIT DES YEUX Reaching For Indigo 5. LAUREL HALO Dust 6. LEE GAMBLE Mnestic Pressure 7. BJORK Utopia 8. SINJIN HAWKE First Opus 9. LEYLAND jAMES KIRBY We, So Tired Of All The Darkness In Your Lives 10. EQUIKNOXX Colon Man 11. JOHN MAUS Screen Memories 12. SLOWDIVE Slowdive 13. M.E.S.H. Hesaitix 14. JANA RUSH Pariah 15. MHYSA Fantasii 16. FEVER RAY Plunge 17. NOVO LINE Dyad 18. EKIN FIL Ghosts Inside 19. GAS Narkopop 20. KELLY LEE OWENS Kelle Lee Owens 21.SOTE Sacred Horror in Design 22. PAN DAIJING Lack 23. VISIBLE CLOAKS Reassemblage 24. SLEAFORD MODS English Tapas 25. COLLEEN A Flame My Love, A Frequency 26.CLAUDE SPEED Infinity Ultra 27. NINOS DU BRASIL Vida Eterna 28. YVES TUMOR Experiencing The Deposit Of Faith 29. KARA-LIS COVERDALE Grafts 30. ARIEL PINK Dedicated To Bobby Jameson 31. BING & RUTH No Home Of The Mind 32. GABOR LAZAR Crisis of Representation 33. RABIT Les Fleurs Du Mal 34. F INGERS Awkwardly Blissing Out 35. PERC Bitter Music 36. VISIONIST Value 37. DEMEN Nektyr Music 38. PESSIMIST Pessimist 39. PHILIPPE HALLAIS An American Hero 40. $HIT & $HINE Total $hit 41. RAINFOREST SPIRITUAL ENSLAVEMENT Ambient Black Magic 42. LORDE Melodrama 43. JASSS Weighless 44. PENELOPE TRAPPES Penelope One 45. EMPTYSET Borders 46. NOT WAVING Good Luck 47. NIDIA MINAJ Nidia E Mia, Nidia e Fudida 48. NMESH Pharma 49. ALESSANDRO CORTINI Avanti 50. SECOND WOMAN S/W TOP EP & SINGLE 1. ex aequo KLEIN Tommy & FARAI Kisswell 3. CARLA DAL FORNO The Garden 4. LANARK ARTEFAX Whities 11 5. KELORA Boy 6. DEDEKIND CUT The Expanding Domain 7. DAVY KEHOE Short Passing game 8. AMNESIA SCANNER AS Truth 9. PATTEN Requiem * 10. SADAF Shell 11. CS + KREME 12. ELYSIA CRAMPTON Spots Y Escupitajo 13. DOON KANDA (JESSE KANDA) Heart 14. KARYYN Quanta 1 15. M O R S E Vol. 1 * 16. PESSIMIST Pagans & Through the Fog 17. YALLI (RAIME) Dread Risk/U-Eff-O 18. DOMINOWE Siya Thakatha * 19. ANCIENT METHODS The First Siren * 20. VATICAN SHADOW Rubbish Of The Floodwaters 21. SUNDAN ARCHIVES Sundan Archives 22. BURIAL Subtemple 23. NOT WAVING Populist POWELL New Beta Vol.1 24. MMPH Dear God 25. BEN FROST Threshold of Faith 26. FATIMA AL QADIRI Shaneera 27. LAKKER Eris Harmonia 28. DJ NIGGA FOX 15 Barras 29. REGIS The Master Side 30. SAMUEL KERRIDGE The Silence Between Us HORS COMPETITION BRIAN ENO & KEVIN SHIELDS "Only once away my son" TOP 5 REEDITIONS AKIRA RABELAIS Spellewauerynsherde BRIAN ENO "Here comes the warm jets"; "Taking tiger mountain";"Before and after science" ALICE COLTRANE World Spiritualy Classics 1 ZAZOU/BIKAYE/CY1 Noir et Blanc THE NECESSARIES Event Horizon (Le meilleur disque 2017 de guitares indie est sorti il y a 35 ans et fait la nique à tous les pompeurs et même les Smiths avec un an d' avance. Arthur Russel oblige!) TOP 5 COMPILATION CLUB CHAI Vol. 1 VISCERAL MINDS #2 PAN Mono No Aware SOUNDS OF SISSO Nyege Nyege Tapes TEKLIFE On Life TOP LABEL Les petits jeunes ou moins médiatisés GQOM OH ! (Dominowe, Citizen Boyz, Cruel Boyz, Forgotten Souls, TLC Fam) BLACKEST EVER BLACK (Raime, Tropic Of Cancer, Carla Dal Forno, Pete Swanson, F Inger, Tomorrow the Rain Will Fall Upwards, Regis, Cut Hands) ORANGE MILK RECORDS (Giant Claw, Death's Dynamic Shroud, Jerry Paper, Uq Why, Dj WWWW, Foodman) PRINCIPE DISCOS (Dj Nervoso, Dj Marfox, Nidia Minaj, DJ Nigga Fox) SUBTEXT (FIS, Emptyset, Paul Jebanasam) DIAGONAL (Powell, Not Waving, Elon Katz, Evol, Container, N.M.O, NHK Yx Koyxen, In The Mouth Of The Wolf, Russel Haswell) HALCYON VEIL (Rabit & Chino Amobi, Imaginary Forces, Mistress, Conspiracion Progresso) DREAM CATALOGUE (2814, Telepath, Equip) Les gros. Ceux qui ont fait leurs preuves. PLANET MU (RP Boo, Kuedo, Ital Tek, WWWings, Asher Levitas, Antwood, Jlin, Sami Baha, etc etc etc) PAN & Lost Codes (Label de Visionist) (le prochain Rashad Becker s' annonce énorme, Yves Tumor, Valerio Tricoli, M.E.S.H., ADR, Lee Gamble, Lotic, Visionist, Helm, Objekt, Kamixlo, Sky H1, Ling) TRI ANGLE (Roly Porter, Brood Ma, Katie Gately, Rabit, Vessel, Holy Other, Balam Acab, Evian Christ, FIS, SD Laika etc...) HOSPITAL PRODUCTION (Shifted, Prurient/Vatican Shadow, Ninos Du Brasil, Dedekind Cut, Alessandro Cortini, Clay Rendering, Silent Servant) MODERN LOVE (Demdike Stare, Andy Stott, Low Jack, Miles, Millie & Andrea) HYPERDUB (Teklife, Jessy Lanza, Dj Taye, Babyfather/Dean Blunt, Burial, DVA, Endgame, Fatima Al Qadiri, Laurel Halo) TYPE RECORDINGS (Shapednoise, Basic Rythm, Kane Ikin, Insha, Zelienople, Sylvain Chauveau, Pete Swanson) NIGHT SLUGS & FADE TO MIND (Kelela, Kingdom, Nguzunguzu) & (Jam City, Girl Unit, L-Vis 1988, Egyptrixx) TOP FAILLES SPATIO TEMPORELLES Ils sont jeunes (ou parfois vieux) et font de la musique d'une autre époque. C'est franchement bien foutu et même parfois prodigieux mais seulement voilà...Merde !!! On est en ... 2017 et on les aime non sans gène. Faut vivre avec le futur! KAITLYN AURELIA SMITH The Kid THE MOONLANDINGZ Interplanetery Class Classics FATHER JOHN MISTY Pure Comedy JANE WEATHER Modern Kosmology MOUNT EERIE A Crow Looked At Me KING KRULE The Ooz THE HORRORS V JUANA MOLINA Halo JAMES HOLDEN & THE ANIMAL SPIRITS The Animal Spirits JEFRE CANTU-LEDESMA On The Echoing Green TOP 10 DES MONUMENTS HISTORIQUES Aussi beaux que l' architecture moderne même si c'est pas toujours révolutionnaire. Mais! Ca tient et ça tiendra toujours la route. Surtout, que la jeunesse prenne garde de ne pas y squatter trop longtemps. Eux, ils savent faire, vous les jeun's, prenez modèle mais surtout surtout, NE PAS COPIER, ça ferait du Made in China pour nouveaux riches. Vivez votre temps et préparez le futur! RYUICHI SAKAMOTO Async RICHARD DAWSON Peasant WILLIAM BASINSKY A Shadow In Time BRIAN ENO Reflection ROBYN HITCHCOCK Robyn Hytchcock Mod et Britpopeux un jour, Mod et Britpopeux toujours!!! PAUL WELLER A kind Revolution NOEL GALLAGHER'S HIGH FLYING BIRDS Who Built The Moon Le temps passe vite et certains commencent à radoter bien tôt mais c'est toujours bon ACTRESS AZD FOR TET New Energy La drogue c'est pas bien mais pour certains... ça conserve PETER PERRET How The West Was Won MICHAEL HEAD & THE REAL ELASTIC BAND Adios Senor Pussicat
- LES IMMANQUABLES JANVIER-JUIN 2017
PLAYLIST SPOTIFY des immanquables Top 30 albums Chronique en cliquant sur * ARCA Arca * JLIN Black Origami * LAUREL HALO Dust * CLUB CHAI Vol.1 * GAS Narkopop * BING & RUTH No Home Of The Mind * SLOWDIVE Slowdive * PHILIPPE HALLAIS A American Hero * CHINO AMOBI Paradiso * LAWRENCE ENGLISH Cruel Optimism * DEMEN Nektyr * SINJIN HAWKE First Opus * VISIBLE CLOAKS Reassemblage PAN Mono No Aware SLEAFORD MODS English Tapas GÀBOR LÀZÀR Crisis of Representation * FÈLICIA ATKINSON Hand In Hand PERC Bitter Music * SHIT & SHINE Total Shit PENELOPE TRAPPES Penelope One * KARA-LIS COVERDALE Grafts JEFRE CANTU-LEDESMA On The Echoing Green * FOREST SWORDS Compassion TEKLIFE On Life * KELLY LEE OWENS Kelly Lee Owens * BLANCK MASS World Eater MARY OCHER The West Against The People EMPTYSET Borders KAIRON; IRSE! Ruination * COLIN STETSON All This I Do For Glory LE RETARDATAIRE QU' IL FALLAIT ATTENDRE NIDIA MINAJ Nidia é Ma, Nidia é Fudida LE DISQUE POUR FAIRE CHIER LES SNOBES LORDE Melodrama * TOP Eps FARAI Kisswell * MMPH Dear God VATICAN SHADOW Rubbish Of The Floodwaters PATTEN Requiem * AMNESIA SCANNER AS Truth DOMINOWE Siya Thakatha * ANCIENT METHODS The First Siren * BURIAL Subtemple ELYSIA CRAMPTON Spots Y Escupitajo DOON KANDA (JESSE KANDA) Heart PESSIMIST Pagans & Through the Fog YALLI (RAIME) Dread Risk/U-Eff-O NOT WAVING Populist POWELL New Beta Vol.1 M O R S E Vol. 1 * DAVY KEHOE Short Passing game MIXTAPE DEMDIKE STARE Circulation * FAWKES Death is the Goddess mixtape * Celui de 2016 qui a déboulé trop tard pour être classé à l' époque. TASO New Start * LES MONUMENTS HISTORIQUES BRIAN ENO Reflection RYUICHI SAKAMOTO Async RICHARD DAWSON Peasant TOP FAILLES SPATIO-TEMPORELLES: TEMPLES Volcano THE MOONLANDINGZ Interplanetery Class Classics FATHER JOHN MISTY Pure Comedy Le disque pour quadra inconsolable encore amoureux de Trish Keenan et de ses Broadcast) JANE WEATHER Modern Kosmology LE LIVE DISPO CHEZ VOUS: JULIA HOLTER In The Same Room *
- Teklife On Life, la compile gigantesque
Teklife vient de sortir une compile et le moins que l'on puisse dire c' est qu' elle est tout simplement ESSENTIELLE et qu' elle remet les points sur les i à ceux qui prévoyait la chute, l'inintérêt ou l' enlisement artistique du genre. Ceux qui n' avait vu en ce style né à Chicago qu'un simple machin fonctionnel pour danser et une sorte de pastille documentaire sociale un brin exotique vont devoir une bonne fois pour toute la cracher cette foutue réalité: LE Footwork est la musique la plus révolutionnaire, avant-gardiste et innovatrice de ces 10 dernières années. Je vous avais parlé récemment du prodigieux album de Taso qui prouvait à quel point le footwork était en pleine mutation et que ce n' était pas qu'une simple hype stylistique. En 23 titres Teklife réussit l' exploit à offrir le Bangs & Works de l' ère post-Rashad. Sept ans à peine après la compilation publié par Planet Mu le crew devenu label rassemble la crème de la crème et reproduit le même choc. Choc parce que le footwork qui est ici présenté n' a plus beaucoup de chose à voir avec celui découvert en 2010. Mutation dans les manières et la production. La chaleur et le passéisme des samples d' autrefois disparaissent au profit de la puissance et du réalisme digital déjà croisée et associé au footwork ailleurs . Ils y vont franco sur la manipulation sonore via une production qui n' a plus rien à envier aux laborantins européens et leurs drone ou ambient. Le fameux rythme concassé est lui aussi bien transfiguré depuis 2010. Des titres comme le "3 Fine Hoez" de Dj Deon et Boylan ou "L's Up For Rashad" font référence aux débuts Acid House avec le bon vieux synthé Rolland passé à la moulinette numérique du laptop et des logiciels. Rashad ou Traxman avait déjà exploré cette époque-là et les jeunots vont plus loin. Certains titres paraissent daté face à l' avalanche d' innovation mais ce n' est qu'en apparence car eux aussi recèlent des signes de métamorphose. RP Boo avec "Let's go" semble ainsi anachronique au début mais s' avère effroyablement intéressant ensuite. Mel G et Sirr TMO nous offre un monstrueux et dévastateur "Kant fuck with us", une espèce de croisement génétique footwork entre Lorenzo Senni, le maximalisme de Rustie et Colin Stetson!!! Dj Paypal fait du footwork comme Rashad Becker fait de la musique, comme personne d' autre avant. En plus il se permet un truc inconcevable, il se prend pour John Cage , il baisse le son quand c' est pas le moment quite à nous laissez pantois de conformisme. Une nouvelle fois on peut autant danser dessus que l' écouter sagement dans son fauteuil tant les détails et les idées lumineuses ne cessent d' intriguer, d' happer l' auditeur dans ce labyrinthe sonore. Non, le footwork n'est pas qu'une machine à danser, c' est aussi un terreau fertile si ce n'est un fantastique dopant pour l' évolution de toutes les formes musicale comme l' avait prouvé Jlin et ses percussion africaine.
- Holly Herndon ? La grande dame de la décénnie.
Cinquième article sur l' artiste américaine (les précédents sont ici , ici, ici et ici sans parler des classements annuels et des référence dans d'autres articles). Mais que voulez-vous? Vous penser peut-être que DWTN en fait trop sur cette petite rousse au regard perçant. Si je vous dis que c'est l'un des plus grands disque de la décennie me croirez-vous ? Avez-vous seulement écouté son dernier album "Plateform"? Peut-être pas. Pas le temps ou tout simplement pas l'envie. Mais vous avez sans doute écouté des disques comme "Fun House"(The Stooges), "Low" et "Heroes" de Bowie, "A Love Supreme" de Coltrane, "Loveless" de MBV, "Trout Mask Replica" du Captain, "White light/White Heat" de Loulou et sa clique, "Trans Europe express" des robots boches, "Metal Box" d'un autre roux génial, Silver Apples et leur éponyme, "Blue Monday", "Sergent Pepper", les disques d' Arthur Russel, Monoton, Joy Division, Herbie Hancock, "Kid A", "Dummy", "Marquee Moon". Bien sûr. Je reconnais qu'il en manque de ces putains de grands disques et artistes qui ont participer à écrire la grande histoire, des génies sans qui notre présent ne serait pas tout à fait le même. Des gens, des visions, des oeuvres qui ont influencé, influencent et influenceront ,au grand jour ou en sous-terrain, la musique pour encore très longtemps. Et bien voilà sombre être vivant dans l' obscurité et les tréfonds de l'ignorance faute simplement de n'avoir pas encore écouté le dernier Herndon. Voilà tout ce que vous avez ratez. Que n'ai-je pas encore écrit sur Holly Herndon? Que c'est le croisement d'une Bjork et d'un Brian Eno pour notre époque? C'est une évidence. "Plateform" est le disque à écouter absolument pour répondre à cette simple question :"C'est quoi la musique des années dix du 21 ème siècle". Vous aurez l'air malin dans 30 ou 40 ans ceux qui répondront Arcade Fire, du garage pop, de la soul, du blues, du hip-hop ou que sais-je encore. Les jeunots vous diront: "Mais c'est pas des trucs du 20 ème siècle? Et dis-donc papy, t'as pas perdu un peu trop de ton temps à resté accroché au siècle qui t' as vu naître toi et ton rock et pas assez à celui qui t' as vu mourir, toi et encore ton putain de sclérosé de rock à guitare et d' électro à synthé?" Notre époque est encombrée de redite, de nostalgie et de pré-mâchage. Loi ultime du capitalisme, donnez leur ce qu'il réclame, et tant pis si c'est du déjà vu, du facile ,du pétochard et de l'inutile. Constat mille fois abordé dans ce blog. Le 20 ème siècle musical n'en finit pas d' effectuer des rappels devant un public ne croyant plus en rien pour des raisons franchement méprisable et dénuée de réflexion. Ce monde a besoin de changement et pour cela il n'y pas trente six solutions. Innovation, courage, réflexion et indépendance face aux poids des idées reçues, du passé et de la facilité. "Platefortm" c'est tout ce qu'il faut. C'est le souffle de l'inconnu, du zéro compromis et de la révolution. Holly Herndon , quant à elle, n' a jamais regretté le passé, n'a jamais pris peur face au futur et aux nouvelles technologies. Elle les adore et les prend tel quel. Ce n'est pas non plus une illuminée aveugle des dérives du modernisme mais pour autant elle ne veut pas jeter le bébé avec l' eau du bain et apporte la lucidité nécessaire en cest temps confus sur un plateau. La technologie est-elle bonne ou mauvaise pour la musique? Pour Herndon c'est plus que clair. "Ni l'un, ni l'autre. C'est l' extension de la pensée humaine". Une autre fois elle a dit "une extension de la société porteur de notre savoir et de nos motivation". Avec ses dérives comme la surveillance constante de donnée informatiques, les inégalités qu'elle crée ou qu'elle ne peut éliminer. Thèmes récurents du grand disque qu'elle vient de nous offrir. Et pour les adorateurs sous éclairés du culte d'une quelconque "authenticité" uniquement retrouvable dans les cordes d'une guitare ou de cuivre, des technologies qu'il faudrait leur rappeler ne datent pas de la nuit des temps et certainement pas inscrit dans le génome humain mais pour la plus part transformées au cours du 20ème siècle par les progrès technique. Ce même progrès qu'ils ne veulent plus aujourd' hui et qui leur fait si peur. Herndon leur balance à la gueule "l' ordinateur est l'instrument de l' hyper émotionnel". Holly Herndon annonce à tous les toxicos du passé, les feignants du futur, les commerçants de la nostalgie une terrible réalité pour eux. Pas d'une manière vraiment provocante ni agressive mais avec réflexion et intelligence. Ils auront beau faire l' autruche, le futur est déjà dans le présent. Prêt à se jeter sur eux et les engloutir dans sa gueule béante, direction les chiottes du passé via les intestins de l' accoutumance et l'usure du temps et des sucs gastriques. Liz Harris le rappelait dans son dernier disque. Sa voix et sa guitare sans âges, si réconfortantes et sans dangers pour certains, se voyaient ainsi parasité par le beep d'un four micro-onde. Moment de vie ultime pour les uns, gadget ou accident à ne pas reproduire pour les autres . Holly Herndon a laissé tomber la guitare de Liz et en gardant la voix humaine s'empare du son de l' appareil électroménager pour réinventer la pop-music. A l'instar de Daniel Lopatin (Oneohtrix Point Never) la décontextualisation et l' empreinte technologique ouvrent les pistes, chamboulent tout pour innover. Elle aussi utilise les sons informatique mais pas seulement. Le sable que l'on gratte sous nos chaussures ou le chewing gum qui éclate et colle au basque deviennent la sonnette de "A day in the life" voir carrément ses violons. Le chien de Pet Sound et finalement ses choeurs su "authentiquement humains"pour ceux qui préfèrent le Brian Wilson. Les premiers synthés et première batterie électronique de Kraftwerk pour ceux savent la premier ère de la prise au pouvoir de l' électro est close et que l'on est passé à la seconde. Vous pouvez jeter vos Rolland, ça fait vingt ans qu'ils ont rejoint les Fender au musée de l'institutionnalisation et de la récupération mercantile. Les Choeurs chez Herndon sont même parfois remplacée par un bâillement passé par la laptop. Le Laptop, sa marotte depuis ses débuts : "Le laptop est l'instrument qui peut faire des chose qu'aucun autre instrument n'a pu jusqu'à présent. Et je pense aussi qu'il est l'instrument le plus personnel que le monde ait vu". Bon bien sûr mieux vaut qu'il soit entre de bonnes mains et pas celle de Booba. Inventivité totale et sans bornes. Je reconnais que moi aussi j' ai pensé à Lucille devenue orphelline depuis que BB King s'en est allé. Mais de là à scotcher éternellement dessus faut pas abuser. Certains parlent à son sujet de Laurie Anderson et de son bijou légendaire mariant avec succès pop et expérimentation avant-guardiste , "O superman". En plein dedans ! A ce sujet Holly Herndon pose des mots sur ce qui n' effleure même pas certains esprits dans les surproductions et surconsommations de musiques actuellement. Sur ce que doit être les musiques pop après leurs prise de pouvoir du 20ème siècle. Des évidences que tous au moment de créer ou d' écouter de la musique nous devrions avoir en tête. "Je ne veux pas revenir à un espace traditionnel nostalgique. J'aime l'idée de travailler avec des choses qui sont certes connues des gens mais avec plus de fantaisie. Nous ne devons pas recréer quelque chose de vieux pour toucher les gens". Herndon parle ici de la zone de confort désiré plus ou moins par le publique et que trop de musiciens cherchent à recréer tel quel pour charmer. Par calcul ou par ignorance et manque de discernement. Ce que veut Herndon c' est ce que tous les artistes importants cités plus haut ont désiré et réussit à faire. Redéfinir ces zones de confort. Encore une fois. Réinventer la pop. Ses crochets, ses manières, ses symboles. La faire coller au plus près de condition humaine de son époque. Dépasser le stade du simple divertissement. Holly herndon y réussit magistralement dans "Plateform". D' abord par sa façon de raconter une histoire, de nous conter des émotions. Rarement et depuis longtemps on a croisé des manières autant libres et courageuses que juste et actuelles. Les mélodies fabuleuses semblent venue de nul-part, se faufilant entre des rythmes disloqués et des beats sophistiqués et glaçants. Toutes ces composantes tournent autour de l' auditeur comme le font les objets dans son clip pour "Chorus". De la musique tri-dimensionnelle. Normal, la demoiselle le dit elle même : "Je pense souvent aux morceaux d'une manière visuelle, peut-être sculpturale". John Lydon quand il créa PIL avait en tête la capacité de la production jamaïquaine à agir sur nos corps et aussi dans ce but les nouveaux outils technologiques offert par le Krautrock et Suicide. 35 ans après c'est la même chose et pourtant que le chemin parcouru en territoire étranger semble gigantesque après écoute de "Plateform". Herndon pense aussi à l' effet de la musique sur nos corps, nos sens et notre cerveau mais en plus elle les exploitent comme jamais auparavant. La musique qu'elle crée n'aurait pas pu exister sans les ordinateurs, mais la démarche qu'elle entreprend est la même que celle de ses illustres ancêtres.
- FOOTWORK forever, les 40 essentiels de DWTN (2010-2018)
Depuis sa création en 2012 (et même avant sur les réseaux socios) ce blog n' a pas cessé de propager la bonne parole Footwork. Pour les derniers arrivés on va faire un rattrapage rapide. Pour les bons souvenirs des lecteurs assidus de ce blog voici quelques exemples sur la première adresse (ici, là, ici, là, ici, là ). Pour la deuxième adresse y'a qu' à taper le mot magique dans le moteur de recherche. Le Footwork c' est quoi? Ma première rencontre avec le Footwork. Début 2011 Une danse et une musique. La danse, suffit de taper footwork-battle -chicago sur Youtube et vous allez en prendre plein les mirettes jusqu'à être totalement hypnotisé. La musique? Inspirée d' abord par la danse les deux se sont mises finalement à s' auto-influencer. Une musique faite de si peu mais à la richesse artistique grande susceptible d' enfoncer les portes de l'imagination de tous au delà des salles de battle et de Chicago qui l' a vu naître. Une musique au potentiel gigantesque en terme d' innovation et d' influence. Les Bpm à 160, les rythmiques qui à l' origine étaient celle de la Juke, ont abandonné le 4/4 pour lui préférer des sous-basses lo-fi et la polyrhythmie. Des samples venus de partout (Soul, Hip Hop, Techno, BO, Acid House etc etc ) dans lesquels les vocaux sont répétés intensément. Une étonnante sensation où la frénésie se mêle à celle de planer porté par un veritable mur de son venu de l' espace. Certains n'y ont d' abord vu qu'une énième variante de musique "urbaine" avec comme unique but celui de servir des battle de danse. D' autres ont compris que ce putain de Footwork était la meilleur chose nouvelle qui soit arrivé à toute la musique depuis le Dubstep des Burial et compagnies. Le moment fabuleux quand des liens se tissent entre musique populaire et avant garde. On pouvait évoquer à la fois l' héritage House et Ghetto-House tout comme John Cage. Le Footwork a pris son temps pour arrivé à maturation. Ce ne fut pas un effet de mode passager sujet à une hype rapidement éteinte. On cite RP Boo et son "11-47-99" aussi connu sous le nom de "The Godzilla Ttack" en lien avec la musique samplée. Comme d' habitude ce n'est pas aussi simple et même controversé. On dit que le Dj Slugo accrédité sur cette vidéo s' était vu offrir le titre par Boo sans que ce dernier s' aperçoive du potentiel du machin. Mais c'est une bonne piste pour débuter l' arbre généalogique d' autant plus que la clique Teklife Rashad en tête ont toujours avancé RP Boo comme figure tutélaire. A la fin des 00's beaucoup de dj se mettent à suivre le chemin trouvé accidentellement par Boo. Dj Rashad, Traxman, Clent et de vieux routiers tel Traxman. Le machin se développe d' abord et uniquement sur Chicago puis Internet change la donne d'un truc qui n' aurait jamais dépassé les frontières de leurs quartiers ou alors que trop tardivement. Des producteurs électro se souvenant sentimentalement de l' apport pour les dancefloors par cette ville tombent sur les vidéos de battle. En tête d' eux Mike Paradinas le patron de Planet Mu. Ce dernier sort le 6 Décembre 2010 sur son label la légendaire "Bangs & Works Vol 1: A Chicago Footwork Compilation". Il ne faut pas oublier que juste avant Paradinas avait sorti un autre grand disque important dans la découverte mondiale du footwork, "The Crack Capone" de Dj Roc aussi chez Planet Mu. Machinedrum, Addison Groove, Kuedo et Ital Tek injectent du footwork dans leur électro européenne et s' occupent de l' après-vente dans leur set list de mix. Même les Mouse On Mars s'intéressent aux machins. Immédiatement Dj Rashad va occuper la place centrale avec son crew Teklife et propager la bonne parole à travers le globe. Si l' accueil est enthousiaste pour certains, la majorité des médias une fois l' aspect exotique et hype passé, méprise ou en parle avec des pincettes sur le nez. Trop underground, trop centré sur la danse, trop éloigné des habitudes d' écoutes blanches. Rashad sera celui qui créera le passage entre les formats classiques de la chanson et du rap avec le footwork d' origine. De 2010 à 2013 on aime à parler de Footwork sur les grand sites tel Pitchfork mais sans réellement apporter l' intéret qu'il mérite. Les deux premiers albums réellement diffusés de Rashad ne sont pas chroniqués jusqu'à ce que "Double Cup" décroche les honneurs. Le troupeau des suiveurs suivra. Cartographie réalisée par des Japonais sur l' histoire du genre et sur son implantation mondiale. (Voir ici si problème de vue) L' accueil en France est pathétique tellement un certain complexe de supériorité ou tout simplement de l'ignorance et un manque de curiosité traditionnel règnent. Date à retenir pour notre pitoyable pays, 22 Octobre 2011 pour le premier passage de Rashad sur Paris mais enfin et surtout celle qui retiendra le plus d' attention, son mix avec Spinn à la Villette Sonique le 27 Mai 2012 (Grand merci à Etienne Blanchot qui va manquer à un festival en voie de neuneuïfication indie). Le 26 Avril 2014 Rashad nous quittent et certains annonce déjà la fin du footwork. Faut dire que pendant très longtemps le footwork ne se résuma pour une grosse majorité qu' à lui. Les Dj Nate, Diamond, Clent, Traxman, Spinn, RP Boo, Earl, Manny, Taso etc etc sont à peine cités et traités dignement. Mais peu importe. Dès 2012 le footwork se conjugue à toutes les langues et à tous les sauces et il n' y a bien qu'en France que l'on ne voit rien venir. Japon (Paisley Park, Foodman), Russie, Espagne, Argentine, Serbie.Partout le mouvement prend et s' amplifie dans la plus totale indifférence du mainstream et des médias "indie". Bien sûr que Teklife marque un temps d' arrêt tellement le départ de Rashad fait mal mais le footwork recelait suffisamment de force en lui pour dépasser ce drame. Deux ans après un nom présent sur la Bangs & Works de 2010 refait surface et récolte un succès critique et une attention aussi fortes que Rashad. C' est une fille, la première, et elle va faire taire les mauvaises langues et solidifer définitivement le statut d' avant gardiste du footwork. Jlin devient la reine. Depuis le Footwork n' en fini pas son lent et profond travail d' influence sur la chose musicale. On le croise chez les rappeurs tel Chance The Rapper mais aussi chez Aphex Twin et Bjork dans leurs setlist de mix, dans l' IDM, le glitch, l' Uk Bass, le Grime, les expérimentations d'un Gabor Lazar, Mark Fell, Aylu, la clique Orange Milk Records, la vaporwave, Rian Treanor et que sais-je encore. Depuis 2010 je me gave de footwork. Depuis la passion ne s' éteins pas. J' aurai pu vous offrir un classement des meilleurs mixtapes et ne parlons pas des formats courts (Ep). Un simple mais gargantuesque au vue de sa richesse Top 40 fera l' affaire. Avec la compile Spotify vous vous apercevrez très vite que le footwork ne répond pas à un schéma simple répété ad nauseam d' artiste en artiste. Non. Il est d'une diversité fabuleuse et peut s' écouter aussi bien sur une piste de battle que dans son salon. 1. DJ RASHAD Teklife vol.1 2. JLIN Black Origami 3. TRAXMAN Da MinD Of Traxman 4. RP BOO Legacy 5. DJ EARL Open Your Eyes 6. DJ CLENT Last bus To Lake Park 7. JLIN Dark Energy 8. DJ RASHAD Double Cup 9. TASO Teklife Till Tha Next Life Vol.1 10 YOUNG SMOKE Space Zone 11. DJ TAYE Still Trippin' 12. JANA RUSH Pariah 13. DJ ROC The Crack Capone 14. DJ DIAMOND Flight Muzik 15. DJ PAYPAL Sold Out 16. DJ MANNY Green Light 17. PAISLEY PARKS Бh○§† 18. DJ NATE Da Trak Genius 19. EQ WHY Chitokyo Mixtape 20. DJ RASHAD Just A Tate Vol. 1 21. RP BOO Fingers, Bank Pads & Shoe Prints 22. DJ DIAMOND Footwork Or Die 23. DJ ROC Practice What U Preach 24. TASO New Start 25. DJ TAYE Overdose On Teklife 26. TRAXMAN Da Mind Of Traxman Vol.2 27. DJ PAYPAL Drake Edits 28. DJ EARL Audio Fixx 29. SLAVA Raw Solution 30. DJ ORANGE JULIUS The Grove 31. DJ SPINN Teklife Vol.2: What You Need 32. HEAVY + EARL Audio Fixx 2 33. LOS & SWISHA JBW 2K 16 34. DJ SPALDIN Heavy On Da Footwork 35. DJ CLAP Best NighT Fever 36. KUSH JONES Momentum 37. CAKEDOG Menace In The Phantom 38. DJ CHAP Sunken City 39. AYLU Walden 40. CAKEDOG Werks Un petit dernier pour la route ROOTLESS Tell Me The Truth COMPILATION Les deux bibles: BANGS & WORKS Vol 1 & 2 A chicago Footwork Compilation RECAPITULATIF 1. DJ RASHAD Teklife Volume 1 2. JLIN Black Origami 3. TRAXMAN Da MinD Of Traxman 4. RP BOO Legacy 5. DJ EARL Open Your Eyes 6. DJ CLENT Last bus To Lake Park 7. JLIN Dark Energy 8. DJ RASHAD Double Cup 9. TASO Teklife Till Tha Next Life Vol.1 10 YOUNG SMOKE Space Zone 11. DJ TAYE Still Trippin' 12. JANA RUSH Pariah 13. DJ ROC The Crack Capone 14. DJ DIAMOND Flight Muzik 15. DJ PAYPAL Sold Out 16. DJ MANNY Green Light 17. PAISLEY PARKS Бh○§† 18. DJ NATE Da Trak Genius 19. EQ WHY Chitokyo Mixtape 20. DJ RASHAD Just A Tate Vol. 1 21. RP BOO Fingers, Bank Pads & Shoe Prints 22. DJ DIAMOND Footwork Or Die 23. DJ ROC Practice What U Preach 24. TASO New Start 25. DJ TAYE Overdose On Teklife 26. TRAXMAN Da Mind Of Traxman Vol.2 27. DJ PAYPAL Drake Edits 28. DJ EARL Audio Fixx 29. SLAVA Raw Solution 30. DJ ORANGE JULIUS The Grove 31. DJ SPINN Teklife Vol.2: What You Need 32. HEAVY + EARL Audio Fixx 2 33. LOS & SWISHA JBW 2K 16 34. DJ SPALDING Heavy On Da Footwork 35. DJ CLAP Best NighT Fever 36. KUSH JONES Momentum 37. CAKEDOG Menace In The Phantom 38. DJ CHAP Sunken City 39. AYLU Walden 40. CAKEDOG Werks L' histoire du Footwork vu par un des pionniers.
- GIRL BAND aka GILLA BAND, redécouvrir la musique.
Ils ont changé leur nom mais certainement pas leurs belles manières. Girl Band est devenu Gilla Band et se fend de son troisième album. Alors sept ans après leur premier, une pause nécessité par la santé fragile de son chanteur, un retour aux affaires en 2019 avec le très grand "The Talkies" à quoi devait-on s' attendre? Réponse simple. Au disque rock le plus innovant et iconoclaste de l' année. Pour ceux qui ne savent pas Girl Band aka Gilla Band est probablement l' une des plus belles choses qui soient arrivée ces dernières années aux guitares. Ils ont tout explosé à commencer par les structures conventionnelles de ce que devait être une chanson "Rock". Dès leur début ils revendiquaient vouloir utiliser les guitares avec les us et coutumes de électro ou l' Ambient. Girl Band a abandonné progressivement toutes les habitudes qui enferment tant de leurs congénères. Comme autrefois un Kevin Shields de My Bloody Valentine ils ont mis au centre la texture sonore en s'appuyant sur ce que les nouvelles technologies et leur imagination leur offraient. Sans non plus oublier un savoir faire certain dans la composition pour la réinventer. Plutot que singer le Shoegaze ils se sont tournés vers le Noise tout en se reposant sur leur passion pour la No Wave sans chercher à réellement singer d' autres courants et époques. Avec eux on peut parler de nouvelles conceptions sonores, de multifonctionnalité, du studio roi des instruments. Je sais que penser le studio comme un instrument à part entière n' est pas nouveau, Brian Eno, mais dans le petit monde du rock à guitares c' est denrée rare. Si leur discographie est petite par son nombre elle est devenu d' hors et déjà un monument de progressisme et de courage. Leur sens inné de l'évolution et leur refus du statu co amène à toujours plus de fraîcheur et d' innovation. Se rend-t-on réellement compte du poids prix par cette formation sur la scène Indie ces dernières années ? D' abord sur la merveilleuse vague irlandaise qui déferle, Fontaines D.C., The Murder City et tout récemment les merveilleux Just Mustard (ici). Mais pas seulement. Leur nom apparait de plus en plus dans les interview de jeunes formations prometteuses voir confirmées. Ce groupe a débloqué bon nombre de mentalités engourdies après des années de redite à la vues basses. On ne s'était pas trompé ce soir du 14 août 2015 (ici) quand ils déboulèrent sur la petite scène de la Route du Rock amenant une fulgurance de fraîcheur au milieu d'un petit monde Indie emprisonné dans le simple calcul référentiel nostalgico gaga. "Most Normal" vient de sortir et l'évidence est sous nos yeux. Girl Band appartient à la caste des grands groupes révolutionnaire. My Bloody Valentine, Sonic Youth, Radiohead et quelques autres. Plonger dans ce disque va vous faire ressentir des émotions d'une intensité aussi grande qu'avec les groupes cités. Encore plus étrange que ses deux prédécesseurs, encore plus bouleversant et déstabilisant. Vous n'en sortirez pas de cette terra incognita sans reconsidérer totalement votre approche de la musique . Les comparaisons du chanteur écorché vif Dara Kiely avec Mark E Smith sont caduques. Celles sur une supposée resucée des Liars complètement stupides tant les irlandais ont dépassé les ricains. Se contenter de définir leur musique comme étant un mix de Post Punk (facilité) et de Noise se révèle infiniment insuffisant. Il y a du Nurse Witn Wound dans ce jaillissement de bruit provenant des tréfonds de nos âmes, du Coil dans cette façon de terroriser avec n' importe quelle source sonores pour mieux nous élever de la merde quotidienne. De toutes façon ce groupe est devenu bien trop original et inclassable pour pouvoir le relier au passé si facilement. Cette musique est un tel brassage d' ingrédients, d'idées nouvelles, et qui plus est porté par un collectif de personnalités fortes et ouvertes d'esprit, que toutes affiliation réductrice est stupide. Leur parcours démontre tout cela. D' abord sous le nom Harrows ce ne fut qu' un énième groupe suceur des Strokes mais très vite ils sont sortis du carcan Indie et se sont imbibés de James Chance & The Contortion, Bad Brains, Neu ! et The Chemical Brothers. Quand d' autres se contentaient de tenter d' agréger péniblement deux ou trois vieilles références provenant du même puit. Par exemple, au lieu d'en remettre une couche sur son chanteur capable de vous emporter très loin par sa puissance et son talent immense de songwritter surréaliste, parlons du bassiste Dan Fox. Fox est devenu depuis longtemps le producteur attitré de son propre groupe. Et pas n'importe quel producteur. L'un des meilleurs de sa génération. Du même acabit qu' un BJ Burton avec Low. Les rythmiques d' Adam Faulkner à la batterie se révèlent être les des plus puissantes et les plus riches en variations depuis des lustres. Alan Duggan sort de sa guitare des sons tellement inédits et effarants que l' on peine à concevoir qu' ils proviennent d' un instrument usé jusqu' à la corde depuis 50 ans. Avec Girl Band aka Gilla Band l' auditeur n' est pas un pantin à qui on assène des évidences faciles, il devient acteur tant son imagination est stimulée. La marque des grands disques révolutionnaires. "Most Normal" est l' un des grands albums de l' année tout style confondu, probablement un classique dans les années à venir et ce groupe inévitablement une future légende comme le sont dorénavant Sonic Youth ou My Bloody Valentine.
- BEST OF 2020
Quoi dire sur cette putain d' année 2020. Franchement pas envie de revenir sur ce que nous avons tous vécu. Pas trop de temps pour le blabla et en attendant de le rajouter voici le Best Of 2020. TOP ALBUM 1. DUMA - Duma 2. HYPH11E - Aperture 3. ANA ROXANNE - Because Of A Flower 4. CS + KREME - Snoopy 5. YVES TUMOR - Heaven To A Tortured Mind 6. SLIKBACK - /// & ///II 7. NAZAR - Guerilla 8. ELYSIA CRAMPTON - Orcorara 2010 9. MJ GUIDER - Sour Cherry bell 10. LYRA PRAMUK - Fountain 11. SPEAKER MUSIC – Black Nationalist Sonic Weaponry 12. HEATHER LEIGH – Glory Days 13. NÌDIA – Não Fales Nela Que A Mentes 14. KLEIN - Frozen 15. RIAN TREANOR – File Under UK Metaplasm 16. DJ Python – Mas Amable 17. SARAH DAVACHI - Cantus, descant 18. ARCA - Kick I 19. Oneohtrix Point Never – Magic Oneohtrix Point Never 20. NAHASH - Flowers Of The Revolution 21. LAILA SAKINI - Vivienne 22. GOOD SAD HAPPY BAD - Shades 23. PHELIMUNCASI - Phelimuncasi 2013-2019 24. METAL PREYERS - Metal Preyers 25. ROLY PORTER - Kistvaen 26. Dijit – Hyperattention: Selected Dijital Works Vol. 1 27. THE BUG FEAT. DIS FIG - In Blue 28. BEATRICE DILLON - Workaround 29. AUTECHRE - SIGN & PLUS 30. KELLY LEE OWENS - Inner Song 31 EARTHEATER - Phoenix: Flames Are Dew Upon My Skin 32. SPECIAL INTEREST - The Passion Of 33. SAULT - Unitled (Rise & Black Is) 34. BLACKSEA NÃO MAYA - Màquina De Vénus 35. JULIANNA BARWICK - Healing is a Miracle 36. SPACE AFRIKA - Hybtwibt? 37. LORENZO SENNI - Scacco Matto 38. BILL NACE - Both 39. JONNINE Blue Hills 40. CYNDY LEE - What's Tonight To Eternity 41. JAM CITY - Pillowland 42. REGIS - Hidden In This Is The Light Tahat You Miss 43. ULLA - Tumbling Towards A Wall 44. MICA LEVI - Ruff Dog 45. SPIVAK - Μετά Το Ρέιβ 46. NIAGARA - Pais & Filhos 47. DESIRE MAREA - Desire 48. LAUREL HALO - Possessed 49. FLORA YIN-WONG - Holy Palm 50. ACTRESS - Karma & Desire TOP FAILLES SPATIO-TEMPORELLES Ils sont jeunes (ou parfois vieux) et font de la musique d'une autre époque. C'est franchement bien foutu et même parfois prodigieux mais seulement voilà...Merde !!! On est en ... 2017 et on les aime non sans gène. Faut vivre avec le futur! FONTAINES D.C. A Hero's Death PORRIDGE RADIO Every bad BAXTER DURY The Night Cancers THE MICROPHONES Microphones In 2020 PERFUME GENIUS Set My Heart On Fire Immediately WORKING MEN'S CLUB Eponyme ADRIANNE LENKER Songs & Instrumentals RUN THE JEWELS RTJ4 KING GRULE Man Alive! DUVAL TIMOTHY Help TOP MONUMENTS HISTORIQUES Aussi beaux que l' architecture moderne même si c'est pas toujours révolutionnaire. Mais! Ça tient et ça tiendra toujours la route. Surtout, que la jeunesse prenne garde de ne pas y squatter trop longtemps. Eux, ils savent faire, vous les jeun's, prenez modèle mais surtout surtout, NE PAS COPIER, ça ferait du Made in China pour nouveaux riches. Vivez votre temps et préparez le futur! FIONA APPLE Fetch The Bolt Cutters CABARET VOLTAIRE Shadow Of Fear POLE fading TIM BURGESS I Love The New Sky BILL CALLAHAN Gold Record SUFJAN STEVENS The Ascension WIRE Mind Hive CARIBOU Suddendly JARV IS Beyond The Pale DOVES The Universal Want TOP EP & SINGLES MENZI Impazamo LORAINE JAMES Nothing & New Year's Substitution 2 BULLION We Had A Good Time & Heaven Is Over METAL PREYERS/TEETH AGENCY Boötes Void MARK FELL & WILL GUTHRIE Infomdings/Diffractions SLICBACK/SODA PLAINS Eponyme MOOR MOTHER & YATTA Dial Up NKISI Initiation DJ LYCOX Kizas Do Ly ACTRESS 88 NIDÌA Nidia AMAZONDOTCOM & SIETE CATORCE Vague Currency Subreal JASSS Whities 027 DEENA ABDELWAHED Dhakar KARENN Music Sounds Better With Shoe TOP LABEL LES PETITS JEUNES (qui ont fait beaucoup parler d' eux) HAKUNA KULALA,Ouganda (Slikback, MC Yallah & Debmaster, Villaelvin, Wulffluw XCIV) NYEGE NYEGE, Ouganda (Bampa Pana, HHY & The Kampala Unit, Duma, Metal Preyers, Phelimuncasi) SVBKVLT, Chine (Hyph11e, Nahash, Osheyack, Seven Orbits, 33EMYBW, Gabber Moddus Operandi, Slikback, Gooooose & DJ Scotch Egg) N.A.A.F.I. Mexique HALCYON VEIL, USA (LA Timpa, Rabit & Chino Amobi, Msylma, Imaginary Forces, Mistress, Conspiracion Progresso) CLUB CHAI, USA (Foozool, 8Ulentina, Jasmine Infinity) THE DEATH OF RAVE Royaume Uni(Teresa Winter, Rian Treanor, Gàbor Làzàr, The Sprawl, Sam Kidell) NON WORLDWIDE, No Country (Alex Zhang Huntai, Chino Amobi, Farai, Dedekind Cut, Faka, Why Be, Klein, Embaci) GQOM OH !, (Afrique du Sud) (Dominowe, Citizen Boyz, Cruel Boyz, Forgotten Souls, TLC Fam) LE PETIT JEUNE DEVENU VRAIMENT GROS PRINCIPE DISCOS, Portugal ( Nidia Minaj, Niagara, Blacksea Não Maya, A.K. Adrix, Dj Lycos, DJ Nervoso, Dj Marfox, , DJ Nigga Fox), DJ Firmeza ) Après une hype médiatique et un effet de mode il y a quelques mois les Princìpe de Lisbonne semblent attirer un peu moins les arrivistes et autres caricaturistes de la critique. Et c' est tant mieux dans un sens. Ainsi le label portugais a pu finaliser son identité dans la sérénité et surtout ses artistes s' épanouir jusqu' à tutoyer les sommets. Princìpe possède probablement l' un des catalogues parmi les plus riches, solides et diversifiés. Limiter ce label à la seule étiquette "Batida" est devenu une gageure tant les artistes ont enrichi leur palette stylistique. Les nouveautés 2020 du label nous ont fait découvrir encore plus des genres comme la Tarraxinha ou la Zomba allant jusqu' à faire muter les genres cités. Entre avant gardisme et rôle de curateur des cultures africaines, portugaises et caribéennes les artistes Princìpe squattent une nouvelle fois le top DWTN en cette année 2020 qui est devenue en quelque sorte celle de la consécration. Pour en savoir plus sur Prìncipe, voir ici. Ceux qu'on aime bien mais qui n'ont pas fait grand chose. DREAM CATALOGUE (2814, Telepath, Equip) SUBTEXT (FIS, Emptyset, Paul Jebanasam) DIAGONAL (Sote, Powell, Not Waving, Elon Katz, Evol, Container, N.M.O, NHK Yx Koyxen, In The Mouth Of The Wolf, Russel Haswell) ORANGE MILK RECORDS (Giant Claw, Death's Dynamic Shroud, Jerry Paper, Uq Why, Dj WWWW, Foodman) TYPE RECORDINGS (Shapednoise, Basic Rythm, Kane Ikin, Insha, Zelienople, Sylvain Chauveau, Pete Swanson) NIGHT SLUGS & FADE TO MIND (Kelela, Kingdom, Nguzunguzu) & (Jam City, Girl Unit, L-Vis 1988, Egyptrixx) LES GROS (Ceux qui ont fait leurs preuves) PLANET MU (Rian Treanor, Speaker Music, Gabor Lazar, RP Boo, Kuedo, DJ Nate, Ziur, Ital Tek, WWWings, Asher Levitas, Antwood, Jlin, Sami Baha, etc etc etc) PAN & Lost Codes (Label de Visionist) (Eartheather, Arca, Beatrice Dillon, Pelada, Amnsesia Scanner, Rashad Becker , Yves Tumor, Valerio Tricoli, M.E.S.H., ADR, Lee Gamble, Lotic, Visionist, Helm, Objekt, Kamixlo, Sky H1, Ling) HOSPITAL PRODUCTION (Shifted, Prurient/Vatican Shadow, Ninos Du Brasil, Dedekind Cut, Alessandro Cortini, Clay Rendering, Silent Servant) MODERN LOVE (Flora Yin-Wong, Leila, Demdike Stare, Andy Stott, Low Jack, Miles, Millie & Andrea) HYPERDUB (The Bug & DIS FIG, Loraine James, Nazar, Mhyza, Teklife, Jessy Lanza, Dj Taye, Babyfather/Dean Blunt, Burial, DVA, Endgame, Fatima Al Qadiri, Laurel Halo) WARP (Autechre, Lorenzo Senni, Oneohtrix Point Never, Yves Tumor, Boards Of Canada, Aphex Twin, !!!, Broadcast, Flying Lotus, LFO, Nightmares on Wax, Patten, Rustie, Seefeel, Squarepusher, Tortoise, Drexciya, Brian Eno etc etc etc) RIP Tri Angle 2019 avait vu un des labels phare du blog disparaître, Blackest Ever Black. Malheureusement 2020 aura vu la fin de l' aventure Tri Angle. Autre label essentiel dans l' histoire du blog. Jetez-vous ici ! LES RETOURS INESPÉRÉS MARIA MINERVA Soft Power SALEM Fires in Heaven 2020 a vu nous revenir deux vieilles connaissances du blog. Retour touchant parce que voulez-vous, on est un brin sentimental avec nos marottes passées par ici. Des artistes qui avait compté aux débuts du blog et ont eut une influence grande sur les suivants ou sur le blog en lui-même. Ce fut d' abord la belle estonienne Maria Minerva (Lire ici) à se rappeler à nos bons souvenirs après 6 ans de silence. La déesse de l'Hypnagogic-Pop et de l' Hauntology n' a rien perdu de son étrange art vaporeux et délivre un exercice de Outsider House qui réanime l' envoûtement qu' elle suscita aux début des 10's. Bien sûr le charme original a perdu mais on est loin d' un retour raté. Le deuxième grand retour est quant à lui totalement une réelle surprise tant on ne misait plus rien sur cette formation. Faut dire que les rares nouvelles reçues provenaient plus de la rubrique Faits divers et drogues en tout genre. Les Salem furent les têtes de gondole de ce style proche de l' Hypnagogic Pop et l' Hauntology appelé Witch House. Et ici on a adoré la Witch House et Salem parce qu' il y a avait également dans leurs gènes des lubies du blog tel le Shoegaze, le Chopped & Screwed et la Darkwave. Salem étaient bien sûr les champions du genre et ceux qui ont reçu le plus de lumière médiatique mais le blog a aussi bien kiffé les Holy Other, oOoOO, Balam Acab et White Ring. Avec "Fires in Heaven" Salem démontre qu' ils n' étaient pas morts avec le départ de la membre fondatrice Heather Marlatt et qu' ils avaient encore beaucoup à nous montrer. Histoire de rattraper le gachis que furent leurs dix années de silence et de galères en tout genre. Parfois leur musique peut sembler en 2020 larguée, grossière, facile et mille fois entendue. Faut dire que l' influence de Salem et de la Witch House est énorme sur les musiques produites ces dernières années et que le hiatus a permis à certains de prendre la place qui leur était du. Mais en 2020 Salem a encore beaucoup de chose à nous et n' ont pas trop perdu de leur talent. Mais peut être aussi parce que le monde de 2020 ressemble et n' est que l' enfant de celui de 2010. En 2010 le désespoir de la génération n' était accompagné que d' un très léger réveil de la volonté de changer les choses et d' affronter le réel. Réveil incarné alors par Salem en musique. RÉÉDITIONS, COMPILATIONS & PLUS LEILA - Like Weather ARCA - &&&& PJ Harvey - Dry YOUNG MARBLE GIANT - Colossal Youth SVBKVLT - Cache 01 & 02 PALE SAINTS - The Comforts Of Madness YELLOW SWANS - Going Places & Being There DEAN BLUNT - Roaches 2012-2019 KARA-LIS COVERDALE Grafts SOUL JAZZ RECORDS presents Black Riots : Early Jungle, Rave & Hardcore SLEAFORD MODS - All That Glue POLE - 1,2 & 3 ROWLAND S. HOWARD - Teenage Snuff Film PRINCE - Sign O' The Times COIL - Music To Play In The Dark THE STYLE COUNCIL - Long Hot Summers/ The Story Of Style Council MATT JOHNSON AKA THE THE - See Without Being Seen LUOMO - Vocalcity MAXIMUM JOY - Station M.X.J.Y LES DISQUES DU CREPUSCULE - From Brussels With Love Un dernier pour la route RYUICHI SAKAMOTO Hidariude No Yume HORS CONCOURS DEMDIKE STARE Embedded Content DEMDIKE STARE & JON COLLIN Sketches Of Everything/Fragments Of Nothing