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  • MOIN, réinvention Post Hardcore

    A peine plus d' un an après le pénétrant "Moot!" ( ici ) les Raime ( par là) toujours accompagnés de Valentina Magaletti continue de rénover un certain rock et renforce les bases d' un virage artistique radical et totalement réussi. "Paste" poursuit donc la trajectoire entamé par son prédécesseur et confirme amplement que ce projet est en rien une lubie sans conséquence d' une fameuse formation électronique. Le duo Raime qui semble bel et bien avoir abandonné toute velléités électroniques est en train depuis un an de nous offrir l' une des plus belles renaissances artistiques. Evidemment que la réussite du projet Moin repose en partie sur les talents déjà reconnus du duo mais avec ce nouvel album il apparaît encore plus indiscutable le rôle primordial pris par Magaletti. Tout simplement l' une des plus grandes batteuses du moment avec ses influences provenant de la musique concrète et de la No Wave. Les Moin affinent encore plus leurs choix et resserrent encore plus les rangs dans la même direction. Si le premier pouvait parfois sembler hésiter encore celui-ci indique le chemin clairement ce qui à le charme d' amplifier encore plus l' effet de tension. Curieusement, mais peut être pas vraiment par une certaine logique, on a l' impression que leur espèce de mixe de Post Rock, Post Punk et de Post Hardcore tente de revenir à l' essentiel, le New York fin 70's début 80's en pleine No Wave. Les souvenirs de Slint et Fugazi, les héros de leur jeunesse rurale proche de Reading, semblent s' atténuer pour laisser place à un intérêt croissant pour Sonic Youth et une utilisation décomplexée de leur savoir faire électro. L' attrait de Moin qui m' attire le plus, outre la réussite artistique du projet, est ce qu' ils réussissent à produire comme réinvention de vieux courants. Leurs bagages Dark Ambient, Ambient Dub et Post Industriels s' emparent de leur nostalgie et lui filant de bon gros coups de pieds au cul la propulse dans une direction inédites. Magaletti semble systématiquement tenir la barre quand les deux Raime s' occupent des voiles majestueuses de ce navire attaquant sans hésitations les déferlantes d' un océan déchaîné. Il est sûr qu 'avec ces deux-là, leurs maîtrises parfaites dans l' utilisation de sample et dans l' art de la production typique de l' électro, se révèlent être des atouts ultime pour rajouter une tension nouvelle là où des formations au parcours "rock" plus classique seraient incapables de renouveller le genre. Après Girl Band/Gilla Band Moin nous offre encore une fois l' opportunité que tout n' est pas si mal barré pour les guitares et que leur sauvegarde sur les devants de la scène passe par l' ouverture vers les autres courants et surtout d' oublier de leur propre histoire les autoroutes pour préférer les chemins traverses oubliés un temps.

  • BEST OF 2024

    Voici enfin venu le moment du bilan annuel. Avant tout je tenais à m' excuser mais faute de temps il m' a été impossible de chroniquer tout ce que j' aurai désiré au cours de ce très bon cru 2024. Qu' à cela ne tienne vous trouverez pour chaque disque une petite description que j'ose espérer aussi juste qu'un vraie chronique. En attendant quoi penser de l' année musicale 2024. Elle est marquée, divine surprise, par le grand retour de ces bonnes vieilles guitares. Le Rock ou quel que soit son appellation a enfin compris que pour redevenir un brin pertinent il faut se réinventer. On l' avait vu revenir depuis quelques années ce retour en grâce mais on peinait à y croire après tant d' années de revivalsstériles en tout genre . Bien sûr ils ne sont pas encore très nombreux à réellement révolutionner le vieux machin (Moin, Still House Corner) mais quand on observe les jeunes pouces indies (Dummy, Julie) on sent bien que certaines sales manies rétrogagas sont délaissées et qu'une nouvelle fraîcheur s' installe. Autre fait marquant et celui là aussi on la sentit venir depuis longtemps c' est cette gigantesque réinitialisation du logiciel DreamPop. Une remise à zéro salvatrice toujours bâti sur des fondations anciennes mais probablement mieux choisis parmi les plus solides et à même de pouvoir permettre de nouvelles directions dans la construction de l' héritage de ce courant. Il y a deux ans sortait la traduction du gigantesque "A contre courant" de Martin Aston après son petit succès dans le monde anglo-saxon. Livre ingurgité à deux reprises et offerts plusieurs fois pour ma part cette somme relate l' aventure du label 4Ad et la vision sans borne et avant gardiste de son créateur Ivo. Ne cherchez pas plus loin pour votre prochaine lecture et en observant ce top annuel vous allez réellement comprendre l' influence majeur que les artistes 4AD ont fait peser sur certains en 2024. Jabu, Tristwch Y Fenowod, Spivak, Man Rei et Milan.W ne sont que la partie immergée de l' iceberg. 2024 a vu également de vieilles têtes revenir des tréfonds de nos souvenirs. The Cure après des années de tournées s' est enfin décidé à retrouver les sujets du studio et quelle surprise que ce retour triomphant aux bonnes vieilles valeurs avec une voix absolument intacte et donc toujours majestueuse. Si Saint Etienne nous a également surpris peut on vraiment employer le vocabulaire de l' étonnement pour Nick Cave and The Bad Seeds avec leur parfait dernier album tout comme pour Beth Gibbons et Kim Gordon. De véritables valeurs sûrs. Si les guitares se portent à merveille on est forcé de constater que côté électro ça plafonne un peu et que l'innovation s' est faite bien discrète. Si un Zuli maintient l' espoir côté Deconstructed Club le vent frais nous est venu du Brésil avec Dj Anderson Do Paraiso et son Baile Funk givrant quand le label Prìncipe via Nidia a plus que bien sauvé les meubles européens. Une certaines vision de l' Ambient domine toujours les débats mais cette année marque également une certaines stagnation dans ce courant. On pourrait bien évidemment citer assurément les valeurs sûr apparues ces dernières années, Jessica Pratt, Cindy Lee, Nala Sinephro et la géante Klein. 2024 a bel et bien été un bon cru mais il faudra attendre pour s' assurer que la bascule opérée au bénéficie d'une Indie Music sinistrée il n'y pas si longtemps n' est pas un feu de paille. Et bien sûr la mixtape annuelle Let's go! MOIN You Never End Troisième album pour nos chouchous et clairement celui de la consécration artistique. Disque avant gardiste par excellence ce "You never End" dépasse de très loin les deux premiers déjà adorés par ici. Je vous invite à vous plonger dans les archives du blog ( ici pour débuter ) pour constater l'immense chemin parcouru par Tom Halstead et Joe Andrews. Depuis leur duo Dark Ambient Raime jusqu'à leur retour assumé à leurs premières amours Post Hardcore avec la rencontre de la reine des percussionnistes Valentina Magaletti (que l'on va recroiser très vite dans ce top). Avec celui ci Moin n'hésite pas à ouvrir les portes à des invités vocaux venant de territoires éloignés et cela paye sans jamais devenir l'artifice d'un groupe instrumental en panne d' inspiration. Bien au contraire. Avec des sonorités moins agressives leurs guitares semblent avoir étendu leurs palettes à perte de vue. Certains invités tel Coby Sey ( ici ) dévoilent les liens secrets entre cette musique venue du rock et passée par le goût des textures du Dark Ambient avec une part de l' histoire UK Bass et de courants assez éloignés. On est définitivement au-delà du simple Post Hardcore, Post oui, mais Post absolument tout, donc ... un providentiel futur sans frontières stylistiques. STILL HOUSE PLANTS If I don't make it, I love u Deuxième du Top et deuxième album prouvant que les guitares ont encore des choses nouvelles à nous raconter quand elles ne sont plus entre les mains des neuneus rétrogagas. Imaginez un groupe d' écossais fans du Post Rock jazzy de la première heure (Tortoise) mais ne négligeant pas le Post Hardcore façon Shellac et Slint. Bref un groupe rejetant le carcan Noise dans lequel certains suiveurs à la vue basse des grands Mogwai avait enfermé le Post Rock. Un groupe qui se remémore judicieusement tout aussi bien les grandes heure de la No Wave que celles du Free Jazz. Un groupe qui n'a pas peur d' utiliser l' électronique pour l' enregistrement et qui décide simplement de faire appel à une chanteuse sous hautes influences R'n'b. Rajouter à ça un vrai goût du risque prononcé (suicidaire?) façon Scott Walker et This Heat et vous obtenez l' un des groupes à guitares les plus révolutionnaires de leur génération. David Kennedy et Finlay Clark s' amusent à vous manipuler et tirer au bord du précipice en jouant avec vos nerfs quand la voix de Jessica Hickie Kallenbach vous rattrape au dernier moment tout en vous déchirant le cœur . TRISTWCH Y FENYWOD Tristwch Y Fenywod Ça fait quelques années que de nombreuses formations britanniques lorgnent sur le passé Folk de leur pays. L' an dernier la formation irlandaise Lankum avait emporté tous les suffrages de la presse Indie. Par ici on avait juste trouver cela gentillet tout en se méfiant et pestant contre toute forme de revivalisme et ce, quelque soit le style musicale. Tristwch Y Fenywod ce sont trois sorcières semblant provenir du Moyen Âge qui, plutot que faire dans le tourisme culturel facile à la Lankum, ont préféré faire un petit détour par le Post Industriel pour nous offrir leur version d' un Néo Folk totalement revigoré. Fan de Curent 93 et de la Nico post "Chelsea Girl" (la meilleure) , c' est pour vous. Immanquablement le trio avec ses paroles cryptiques incantatoires en gallois et son instrumentation faite de cordes et de percussions venus de la nuit des temps et passés par la centrifugeuse moderniste de l' électronique possède une aura Gohtique qui ne pourra qu' évoquer aux braves la meilleur période du légendaire label 4AD (Dead Cab Dance et Cocteau Twins) . Et en cette année de retour Curesque ça peut ne pas tomber plus mal. Juste une question de zeitgeist. Ce trio comporte une vieille tête bien connue par ici, Gwretsien Ferch Lisbeth aka The Ephemeron Loop ( ici ) . La révélation Dream Pop Electro Industrielle de 2022. Immanquablement cette dernière comme à l' accoutumé dans ses œuvre s précédentes plonge le Folk à papa dans un univers Queer et Punk revigorant. Magnifique. CINDY LEE Diamond Jubilee On va pas y passer des heures le dernier Cindy Lee est prodigieux. Tellement prévisible depuis longtemps ( voir ici ). Par sa qualité et sa quantité (32 titres!). Et bien évidemment l' habituel quiproquo entre revivalisme Indie Pop Psy et Hypnagogic Pop ( ici ) va ressurgir aussi. Quand les réac aiment par ignorance et réflexe pavlovien ce que les modernismes aiment par goût de la nouveauté et de la singularité. Cindy Lee est nostalgique comme Ariel Pink autrefois mais comme Pink également Cindy Lee nous délivre une vision nostalgique qui ne se contente pas de recopier mais réécrit l' histoire à base d' expérimentation sonore et d' une vision vidée de tout dogmatisme abrutissant. Sur certains titres on peut même imaginer John Maus et Pink oubliant leur tourisme politique affligeant. Pour bien comprendre la différence entre Cindy Lee et les rétrogaga et ainsi prouver son importance on se contentera juste de le rapprocher de ses illustres alter égo britanniques proto Hauntologic Music des 90's, Stereolab et Broadcast. JABU A Soft and Gatherable Star (do you have peace) Ne me demandez pas à quoi ressemble le nouvel album de Jabu. Je pourrai évidement tenter de décrire cette musique en citant 4AD et les Cocteaux Twins. Je peux encore vous expliquer en quoi mêler l' héritage Dream Pop à celui de l' Ambient sous haut patronage Trip Hop (Bristol lieu d' origine oblige) se révèle être une recette miraculeuse assurée de toucher droit au cœur mais en définitive j' échouerai dans ma démarche. Les Hysterical Love Project nous avaient fait la même l' an dernier en nous hérissant le poil avec beaucoup d' ingrédients en commun mais Jabu en nous plongeant dans des états rarement croisés en musique va encore plus loin. La prise émotionnelle est tel qu' il faut aller vers des disques qui laisser personnes indemne tel le "Berlin" de Lou Reed ou ceux de Nico ou pour continuer dans cette sphère le terrifique "Music For A New Society" de John Cale. Si ces derniers ont fait cauchemarder certains celui de Jabu va les cueillir à l' aube et plonger encore plus profond dans un états second par son charme vénéneux. La réponse britannique à une certaines scène australienne Indie vénérée ici tel HTRK ou YL Hooi s' était faite attendre. Elle est arrivée et on s' en remet toujours pas. MAN REI Thread Pas remis du précédent et de sa Dream Pop venue de nul part mais quant même un petit peu assurément via 4AD? On remet ça. Et version encore plus brumeuse. Encore plus éthérée et impressionniste. Plus Ambient, limite New Age. Jabu vous a touché tout en vous mettant mal à l'aise par certaines sensations et souvenirs enfouis, Man Rei va vous apaiser et finir par vous emporter vers le pays des songes sans vous endormir. Chose étrange Kristin Reiman aka Man Rei nous vient par ses origines d' Europe de l' Est et plus précisément d' Estonie. Et ça se ressent. Les braves connaisseurs de 4AD me voient venir j' espère, même si la corde est grosse, 4AD-Europe de l' Est etc etc Bref syndrome Voix Bulgares absolu. Une nouvelle fois on cite les Cocteau tout en omettant pas que Man Rei est tombé elle aussi un jour sur leur disque en collaboration avec Harold Budd, le merveilleux "The Moon And The Melodies". DJ ANDERSON DO PARAISO Queridão On ne se remet toujours pas de ce Baile Funk brésilien basculant des soirée chaudes des favelas vers des ambiances plus sombres. Innovation sans bornes. Un de nos futurs possibles. Critique à lire ici . NALA SINEPHRO Endlessness Digne héritière des Pharoah Sanders, Alice Coltrane et bien sûr Sun Ra, Nala Sinephro rajeunit le jazz spirituel à grande rasade d' électronique. Effets garantis. NIDIA & VALENTINA Estradas Quand l' égérie du grand label Prìncipe ( ici ) rencontre celle de Moin, Valentina Magaletti, la Batida en voit des vertes et pas mûres et nous décollons très haut en direction de Dancefloors inconnus et jubilatoires. Et pour clore la redite avec le numéro 1 de ce top on n' oubliera pas qu' à la production on retrouve Tom Halstead KLEIN Marked Ça en deviendrait presque ennuyeux. Klein est encore classée dans le Top de ce blog mais à chaque sortie discographique de la belle ce ne peut être qu' une évidence. Klein est une génie du collage sonore et de bien d' autres choses. Ce coup-ci elle s' amuse avec les sonorités des guitares du Noise Rock et de Métal jusqu' à évoquer sa version obligatoirement très personnelle d'un Shoegaze méconnaissable. Ses paysages sonores sont encore plus sombres, plus rêches et radical. Comme on le disait des Autechre à une autre époque, cet musique cassant tous les codes, est TOUT. Et TOUT le reste... de la merde. AESON ZERVAS S-t On n' a plus trop de nouvelles du pape de l' Hauntology Leyland Kirby aka The Caretaker ( ici ) mais qu'à cela ne tienne. En 2025 on retrouver son alter égo grecque en matière de questionnement sur la nostalgie et sur la perte de mémoire. Le même tourbillon mémorielle que celui ressenti autrefois avec l' anglais s' empare de nous avec ce premier album d' Aeson Zervas. Construit à partir d' extraits provenant du passé folk de son pays et de musiques classiques aux origines inconnues ce disque hypnotise puis devient une merveilleuse machine à remonter le temps et à explorer notre psyché. JAWNINO 40 Enfin du concret avec cette première mixtape tonitruante offerte par le plus grand espoir du Grime. Jawnino rénove de fond en comble le Grime vieillissant et cela fait du bien. Ce proche de Klein et de Dean Blunt , y'a jamais de hasard, s' empare du passé et le propulse vers l' inconnu. Il se révèle être l' un des plus fins et plus perspicaces observateurs du Londres des 20's. MILAN W. Leave Another Day L' artiste anversois est passé par tous les styles depuis une dizaine d' année, Synthpop, IDM, Ambient Pop, Krautrock, Hypnagogic Pop etc etc. En 2024 il s' est décidé à opérer un virage radical vers une Dream Pop à fleur de peau très 80's sans que ça soit du revivalisme facile. Plutot que de lorgner sur des évidences tel The Smiths, Milan Warmoeskerken aka Milan W nous délivre une version toute personnelle aux multiples influences. Encore une fois les Cocteaux Twins et une frange du catalogue 4AD sont évoqués mais pas seulement. Les guitares rappelleront souvent Felt ou Eyeless In Gaza. Un peu à la manière de Jabu (voir plus haut) le belge semble avoir retenu les leçons d' artistes apparus beaucoup plus récemment tel la clique australienne CS+Kreme et HTRK ou le perfide Dean Blunt. Beauté absolue. KIM GORDON The Collective En cette année voyant les guitares se réinventer la reine ne pouvait ne pas être. Deuxième effort de notre boomer préférée et deuxième chef d' œuvre mêlant l' héritage Noise Rock New Yorkais avec le Hip Hop et l' Indus. Chronique ici . ASTRID SONNE Great Doubt Avec cet album la multiple instrumentiste danoise atteint enfin les sommets qu'on lui prédisait depuis des années. Brassage styliste, voix enfin mis en avant et assumé, cet album est peut être un peu long dans sa mise en bouche mais révèle des trésors de recherches et de trouvailles au fil des écoutes. THE CURE Songs Of A Lost World Le Come Back de 2024. L' entame d' album parmi les plus émouvantes de ces dernières années. Plus de deux minutes de musique sans paroles jusqu' à ce que cette voix intacte venu d' un passé lointain vous cueille pour vous replonger dans la mélancolie de votre adolescence. On retrouve The Cure dans ce qu'il a toujours su faire de mieux. Oublié les tubes parfois pathétiques ou gentillets dont le Top 50 nous abreuvait et retour vers la trilogie ultime (Seventeen Seconds, Faith, Pornography) et son merveilleux épilogue "Desintegration". NICK CAVE & The Bad Seeds Will God Question récurrente depuis 40 ans. Est-ce qu'il y a une chose que Nick Cave et ses Bad Seeds ne savent pas faire? Réponse : Oui...des mauvais disques. BILL RYDER-JONES Iechyd Da Remettre au goût du jour cette Chamber Pop un brin Lo-fi qui nous avait tant charmé autrefois (les 90's) est l' un des exploits 2024 . Merci à cet ancien The Coral. Chronique ici . JESSICA PRATT Here In The Pitch Pourquoi le Folk de Jessica Pratt n' est jamais rébarbatif ni trop passéiste? Pourquoi je l' associe systématiquement à des courants jouant eux aussi à merveille avec le passé et la nostalgie sans tomber dans le piège rétrogaga tel l' Hypnagogic Pop ou l' Hauntology? 12 ans de carrière, 4 albums et toujours pas le moindre élément de réponse si ce n' est ce songwritting parfait et cette voix envoûtante. Ce dernier album la voit reluquer la Californie des Beach Boys, les Walker Brother ou Van Dykes Park. DUMMY Free Energy S'emparer d'un très large spectre de tout ce que les 90's nous offerte jusqu' à titiller la fibre Baggy Sound/Madchester et Shoegaze des plus braves d' entre nous sans que cela ne fasse une compilation générationnelle facile et devenir l' une des formation les plus digne de l' héritage de Stereolab ce n' était absolument pas gagné. Dummy, médaille d' or de l' Indie Pop/Rock 2024. SPIVAK Big 2007 Facts Quatre albums et la pépite Dream Pop chypriote semble toujours passer sous les radars de la presse Indie. Quel bande de con! Comment nous faire des tonnes sur des pelletés d' artistes recrachant du vieux Folk ou de la vieille Indie music sans personnalité et être incapable de voir plus loin que son centre ville social et culturel. Et puis vous en connaissez des jeunes pousses capable de reprendre les très vilains Jane's Addiction et d' en faire une merveille? Probablement son meilleur album pour Maria Spivak qui n' en finit pas d' offrir l' une des plus belles et touchantes rénovations d'un si vieux courant. Et devinez quoi...fan de des Cocteau Twins jetez-vous dessus! Frisson garanti. JULIE My Anti Aircraft Friend Comme Dummy les Julie se sont abreuvés de tout ce qu' il se faisait de bien dans l' Indie 90's, Shoegaze, Slaker Rock, Noise Pop et un brin du surestimé Grunge (ben oui parce que mis à part le blondinet de Seattle vous pouvez me citer un groupe de ce courant qui tienne encore la route? Le premier qui cite Pearl Jam c' est beigne assuré!). Et comme Dummy leur vision portée sur leur très jeunes épaules colle parfaitement à notre époque à force de brassage et d' une vision très personnelle. Disque parfait, certes ça a le goût du passé, mais la date de péremption n' est pas près dépassé. DJ E Chuquimamani Condori Plus de nouvelles depuis 4 ans mais 2024 voit Elysia Crampton ( ici ) aka Chuquimamani-Condori aka E+E reprendre sa place dans un top annuel de ce blog qui lui doit tant depuis plus de douze ans. Chronique ici CS + KREME The Butterfly Drinks The Tears Of the Tortoise Les autres grands génies de la scène de Narrm près de Brisbane tant vénérée ici (HTRK, Jonnine, YLhooi) nous reviennent et nous plonge dans un psychédélisme Folk habituel chez leurs amis mais inédit pour le duo. Disque envoutant qui nous fera oublier l' ennui ressenti par instant avec le précédent. BETH GIBBONS Lives Outgrown Enfin le vrai premier album solo de la légende bristollienne. Si le Trip Hop est très loin et les expérimentations électros Krautrock de ses deux comparses de la formation que vous savez sont très loin la si touchante Beth Gibbons nous offre une Chamber Folk qui touche là où ça fait du bien ...l' âme! MANNEQUIN PUSSY I Got Heaven Quand les vilains petits canards deviennent des anges de l'indie Pop Rock tendance lourde. Y'avait rien à espérer de ce groupe et puis... le miracle et ... un tube imparable dans un meilleur monde. Chronique ici ZULI Lambda L' égyptiens semble décélérer le rythme mais pour encore mieux déchiqueter le passé des Dancefloors et délivrer le meilleur album 2024 de Deconstructed Club. JLIN Akoma Retour de la reine du Footwork. Chronique ici SAINT ETIENNE The Night Un peu comme avec celui de la clique à Robert Smith , le retour de la belle Sarah Cracknell et de ses deux comparses est une divine surprise. Probablement leur meilleur depuis plus de vingt ans. Ambient, méditatif et toujours expérimental par ses collage sonore cet album offrira également les pépites Pop dont Saint Etienne a toujours eu le secret. DAWUNA Naya Si comme moi vous aviez un fort penchant pour les slows dégoulinants de Prince et D' Angelo mais que vous pensez qu' en 2024 ça serait génial de les tordre dans un R'n'b tordu et complexe à souhait façon Thirza alors Ian Mugerwa aka Dawuna est votre homme depuis des années. A peine remis de son "Glass Lit Dream" de 2020 on se doit d' écouter ce faux LP vrai Ep qu 'est "Naya". BIANCA SCOUT Pattern Damage Chronique ici NAEMI Dust Devil JONNINE Southside Girl On l' adore et une nouvelle fois elle nous cajole. SARAH DAVACHI The Head as Form'd in the Crier's Choir Sarah Davachi reste en cette année la reine du Drone et d'une certaine vision progressive de l' instrumentation classique. Les disques s' alignent et l' œuvre de l' artiste canadienne devient colossale au fil des années. MK GEE Two Star & The Dream Police Ce type, la grosse hype depuis quelques mois, ose se replonger dans le classicisme rock le plus rédhibitoire. Eric Clapton adore ses talents de guitariste c' est dire. Malgré cela il nous offre une relecture du passé malaxée par le R'n'B et basée sur une expérimentation assez bluffante. On se pince le nez parfois quand à d' autres instants on est charmé. Parfois il évoque certains grands moments Sophisti Pop . Affaire à suivre. ARAB STRAP I'm totally fine with it 👍 don't give a fuck anymore 👍 C' est dans les vieux futs écossais que l' on fait la meilleur musique aux odeurs de bière chaude , de fin de soirée pathétique ou de réveil difficile. TIM REAPER & KLOKE In Full Effect Comment oser nous offrir cet Jungle digne de son âge d' or en 2024. Et en plus c' est tout sauf passéiste. On prend! SMOTE A Grand Stream THE SMILE Wall Of Eyes & CutOuts Tom Yorke et son comparse Jonny Greenwood avec Tom Skinner nous auront offert deux très bons albums et on va finir par se demander si franchement ce serait pas mieux si ils oubliaient leur vieux machin qui s' appelle Radiotruc ou quelque chose qui sonne comme ça tellement The Smile fait largement l' affaire. BONUS Le disque qu'on sait pas pourquoi on a aimé. Peut être que c' est seulement que ça faisait du bien sans surtout pas chercher à savoir pourquoi. CLAIRO Charm Le disque que l'on a détesté aimer et puis aussi parce qu'il faut toujours être ami avec les vieux potes. FONTAINES D.C. Romance Le titre accroche cœur de vieilles connaissances dont on attendait presque plus rien. Quand une chanteuse de variétoche 2.0 pour ado et bisounours macronisés dont on s' en tapait royalement devient une icone en quelque seconde en fricotant avec de vieille gloire French Touch sur une tout autant vieille scie remise au goût du jour. La détonante musique de pub venue d' un groupe que l'on apprécie reprenant un très vieux souvenir d' enfance française. Ou, Amanda Lear reprise par les Punk Queer de Special Interest sous le haut patronage de Kevin Shields (My Bloody Valentine)

  • RAIME ou, le vide rebel orchestré

    Le duo Raime sortira le 10 Juin la suite tant attendue de leur "Quarter Turns Over A Living Line". Enfin l' occasion d' écrire sur eux. De jeter à la face de ce monde tellement drogué de remplissage à tout va mon amour pour ces farouches créateurs de beautés avec presque rien. La musique de Raime est l'une des plus belles au point d' être devenue depuis 5 ans l' encre retenant mon petit navire personnel ballotté par la tempête. Comment définir la musique à la singularité miraculeuse depuis ses débuts de ce duo formé par Joe Andrews et Tom Halstead ? Comment expliquer la fascination de certains et comment faire partager ce bonheur et cette vision rebelle de la musique ? Écouter Raime c' est un peu comme écouter le bourdonnement sourd de votre système auditif rencontrant (enfin?) le silence après le déluge sonore d'un concert. Un bourdonnement sourd qui peut être accompagné d'une aura Dark après moult stimulus divertissants . Du Lugubre/sobre après le trop plein. Le lugubre et le sobre ne sont pas synonymes d' ennuie. Loin de là. C' est un peu aussi le même bourdonnement, en moindre peut-être, qui accompagne la sensation étrange d' apaisement que l'on ressent en rentrant dans notre appartement silencieux après avoir passé la journée enveloppé dans le bruit de la vie moderne. Du monde moderne. Circulation, machine, la musique omniprésente (bar, centre commerciaux), l' autre musique aussi, celle du flux d'information de toute forme médiatique (Internet, radio, télé, téléphone). La musique Raime semblant si glauque, étouffante et dark devient finalement sur la longueur une bouffée d' oxygène face au reste. Ces instants décrits plus haut sont importants. La musique de Raime l' est donc devenu naturellement. Surtout que le monde en accélérant sans cesse développe sur nous tous une pression irrésistible. On ressent une peur du vide. Peur de louper quelque chose, de ne pas profiter de la vie face à une offre pléthorique. Et pourtant, toutes ces sollicitations, par leur rythme effréné et leur accumulation remplissent-elle vraiment le "vide". Ce monde consumériste n 'aime pas le vide. Surtout il ne faut pas donner du temps pour écouter ce bruit sourd. Faut du storytelling. Du divertissement facile. De la joie et de la bonne humeur. Des histoires sans fin et surtout sans morale. Du divertissement imposé dans le seul et unique but de ne surtout pas se pauser sur le bord de la route. Ça pourrait donner des envies aux autres conducteurs et ça créerait un bouchon. En musique cela donne une avalanche de disque, de nouvelles formations, du buzz sans cesse. Surtout quand l' offre peine à combler le vide. Les artiste doivent difficilement s'y faire une place alors ils ne se pausent plus sur le bord de la route de peur de perdre leur place. Plus le temps de prendre son temps pour trouver l' originalité. Alors on tape dans le passé. Plus facile et plus assimilable comme divertissement. Écouter Raime c' est un peu dire stop et merde à la musique divertissante, mille fois entendue et remplisseuse. La première fois face à Raime on a l'impression de regarder un film consistant en un seul plan fixe. Sans dialogue. Sans action? Pas vraiment. Peut-être est-elle hors champ et risque traverser l' écran à tout instant. Une histoire sans but, un manque total de storytelling. Pas de quoi danser. Pas de quoi chantonner. L' héritage anti-pop/rock/divertissement obligatoire d'un certain post-punk est ici. Celui des Throwbing Gristle ou des This Heat par exemple. Il y a aussi du John Cage et son acte révolutionnaire à caractère zen ,4' 33". Le "fameux" coup du silence joué par un orchestre avec sa mise en scène et sa composition. La leçon de Cage c' était qu'il y a toujours du son . De la musique. Les premiers spectateurs de la chose s' aperçurent qu'il y avait bel et bien une musique malgré le silence de l' orchestre. Les gouttes de pluie tapant sur le toit du théâtre et même les bruits des spectateurs eux même. Respiration, toux, frottement des vêtements. Raime c' est une rythmique dub ou doom. Lourde , pesante et étouffante comme le silence épais décrit plus haut. Toujours dans la répétition. On pense à tous ces "fanfarons" de la musique du style gothique ou industrielle. "Faith" de Cure par exemple mais en encore plus désertique et fantomatique que l'original. . Elle ne va pas s' accélérer la rythmique . Pas s' arrêter non plus. A peine si elle va subir des soubresauts. Cette rythmique semble être squattée par des sons extérieurs. Tel ceux de l'expérimentation de Cage. Au tout début du groupe (ses deux premiers ep) ce n'était que sample trafiqués par l' électronique, des nappes de synthés terrifiantes, des cris ou encore des sons déjà aperçus dans le grime ou la Witch House. Comme dans ces deux dernières l' oeuvre de Raime est symbolique d' utopies brisées dans le futur. D' un avenir incertain où les grains de sables ont définitivement bazardé la machine à combler du vide. Plus envie de se divertir à moindre frais en terme d' investissement personnel. Dès leur premier album, "Quarter Turns Over A Living Line", l' acoustique s' est pointé. Grattages maladroits de corde de guitare. La boite à rythme remplacé par des sons de percussion en apparence "moins artificiels" mais toujours un peu trafiqués tout de même. C 'est devenu plus rêche, plus "rock" et c 'était prévisible. Parallèlement nos deux bonshommes ont copiné avec Pete Swanson le Pape du boucan noise. C'était le single/split "Positive/Elsie". Les Raime cachés sous le pseudo Moin y délivrait leur version lente et lourde du noise du père Swanson. Plus tard Moin s' offrit un ep pour lui tout seul et ainsi renda hommage au post-punk qu'ils chérissent. This Heat, comment pouvait-il en être autrement question intransigeance et indépendance d' esprit. Mais il y avait un fort relent Albinesque. Sur le prochain "Tooth" c'est encore plus le cas. Raime avec ses cordes de guitare hésitantes répétitives et leurs airs post-rock c 'est un peu comme du Godspeed Black Emperor ou du Mogwai qui bloquent ou refusent l' embrasement sonore obligatoire en festival pour finalement laisser la place à la musique de l' extérieur, celle de John Cage. Et qu'est-ce qui arriverait si ces deux formations faisaient ça? Leur post-rock redeviendrait ce qu'il a toujours été. Du post-punk. Raime a le cul entre deux chaises. L' électro moderne et le post punk. Qu'ils y restent ! C'est la meilleur des positions ! L' ennuie n'est pas au programme sur "Tooth" comme sur toute la discographies de ces enchanteurs des ténèbres. Les Raime sont maîtres absolus de la subtilité. Le détail qui va vous emporter vers les cieux. Le silence en modèle, le refus de la facilité et le goût de la lenteur pour toucher un raffinement devenu chez les autres utopique. Petit conseil : Tenter la découverte de ce groupe chronologiquement. Gardez Tooth pour la fin et débutez par les deux ep et le premier album. L 'effet va être une véritable claque. PS : BLACKEST EVER BLACK, un label droit dans ses bottes. Label fondé par Kiran Sande en 2010 BEB est devenu une référence en matière de musique dark et intransigeante. Créé à l' occasion du premier ep de Raime il n' a eut de cesse de nous offrir des merveilles jusqu'au point de concurrencer en terme de quantité et de qualité les autres labels chassant dans des styles plus variés. Chez BEB jamais de faute de goût. Bon nombre des artistes préférés de DWTN sont passés par ce label. Depuis deux ans le label est en permanence dans mon top perso. La liste est lourde, hallucinante: Raime, Pete Swanson, le génial Regis, la beauté glaciale de Tropic Of Cancer, Prurient/Vatican Shadow, Black Rain, Cut Hands, Dalhous etc etc Récemment le label est parti hors d' Europe et des USA pour dénicher une bande de copains australiens tous plus originaux et talentueux les un que les autres. Les hypnagogico-dark F ingers, la prometteuse Carla Dal Forno, les félés de Tarcar ou les bouffeurs de champignon Tarquin Magnet. On y trouve même Jac Berocal et les héros légendaires de Ike Yard et quelques autres pépites du passé.

  • DUMMY, expérimentation rétrogaga jouissive.

    Après un premier album en apparence sans surprises mais assez intriguant et complexe la formation provenant de Los Angeles revient avec l' émerveillant "Free Energy". La divine surprise du moment en provenance d' un rock Indie qui voit se poursuivre son fragile renouveau artistique. Depuis sa sortie en 2021 "Mandatory Enjoyment" des Dummy se révélaient être l' oeuvre d' une formation au style et à la personnalité difficilement classables. Un disque bien plus sibyllin qu' il n' y paraissait. Une sorte de cheval de Troie. Avec ses rythmiques Krautrock, ses claviers évoquant la Pop 60's et la musique Lounge, il paraissait évident que l' on avait affaire à des fans de Stereolab et parfois Broadcast et pas vraiment à une énième formation sans réelle personnalité adepte de la copie facile d' illustres aînés? Les neuneus adeptes du vintage se ruèrent sur "Mandatory Enjoyment" sans réellement saisir la portée de ce disque. Faute de détenir le mot clé caché par la référence Stereolab. Pour les habitués de ce blog, avant d' être une simple lubie Rétrogaga 90's Indie Pop gentillette, Stereolab est surtout l' un des groupes précurseurs de l' Hauntology aux côtés de Broadcast. Je vous invite à vite vous jeter sur ce vieux post de 2016 ( ici ) ou à taper dans le moteur de recherche du blog le mot clé justement. On rappellera juste ici que la Hauntology Music se différencie de l' exercice rétrogaga simplet car il interroge le présent en utilisant la nostalgie non pas pour son seul intérêt réac de doudou mais pour évoquer un futur qui n' a pas eu lieu en tentant de reconstruire un utopisme perdu à l' heure du néolibéralisme triomphant. La composante Rétro-futuriste de Stereolab n' était pas seulement un simple déguisement vintage mais plutot une tentative de redonner goût à l' avenir par des gauchiste avérés refusant la terrible sentence ânonnée après la chute du mur de Berlin, " la fin de l' histoire ". Le capitalisme a gagné et " There is no alternative " . Avec "Free Energy" Dummy se révèle appartenir pour de bon à l' univers Hauntologique. Moins perfide que Dean Blunt, moins vintage et tordu qu'un Ariel Pink ou un John Maus (les deux représentant de la version ricaine que l'on appela "Hypnagogic Pop"). Ces derniers mois nous avons vu apparaître une pelleté d' artistes et formations jouant donc cette carte afin d' échapper au rétrogaga et interroger réellement sur le présent jusqu' à tenter de changer les choses. Dummy est la version Indie Rock et Pop d' une Bianca Scout ( ici ) ou de Space Afrika. Beaucoup plus fun mais non moins pertinent parce que fondamentalement le fruit d' expérimentations stylistiques et sonores. La palette référentielle s' est considérablement élargie avec ce deuxième album et sans que cela ne devienne un assemblage grossier cache-misère. Les rats de discothèque Dummy ont pris leur temps et dévoilent une certaine maestria dans l' art d' emprunter sans copier éhontément rejetant d' autres rats aux oubliettes tel les Horrors (pourtant assez pertinents par instant). Dès la sortie de "Free Energy" beaucoup de la critique neuneus conformistes du net se sont rués sur l'un des très rare buzzer référentiel mis à leur disposition par leur esprit simpliste, "Shoegaze!!!!!" . Suivi du nom du groupe qu'ils auraient probablement détester ou mépriser en 91, "My Bloody Valentine". Remarquez, ça change un peu de la tarte à la crème Post Punk. Un peu court bande de branleurs. Evidemment que le dernier Dummy a des senteurs "Loveless" mais elles ne sont pas caricaturales et enfin il faut veiller à préciser que le poids de la formation de Kevin Shields est axé sur un seul titre. Et quel titre. Avec des rythmiques délaissant le Krautrock pour aller se faufiler dans des univers plus dansant les Dummy rappelle l' importance du morceau clôturant "Loveless". Le gigantesque "Soon". Titre ultime pour votre serviteur, le pont ultime entre les deux courants majeurs de la musique Indie fin 80's début 90's. Deux courants portés plus ou moins aux nus et très vite raillés. Assassinés par une certaine vision rockiste et réac pour laisser la place net aux revivalistes dont la Britpop. Mais deux courants aux portées considérables encore visibles de nos jours, le Shoegaze bien sûr et le Baggy Sound des Stone Roses, Happy Mondays et les Charlatans. Il suffit d' écouter "Soonish" pour réaliser que les Dummy dans leur passion shoegaze sont allés là où si peu des prédécesseurs revivalistes du genre sont allés. Le dancefloor. On ne peut également pas clore ce pont entre la scène Shoegaze et Madchester sans parler des sous estimés Chapterhouse. Mais réduire "Free Energy" à un simple changement de paramétrage nostalgico-gaga grossier en direction d'un seul autre courant du passé est une erreur comme le dévoile "Blue Dada". Avec son intro basée sur un rythme typiquement Baggy et ses voix éthérées qui font place à un retour surprenant du Krautrock accompagné de drones et larsens en tout genre ce titre résume parfaitement ce qu' est ce disque. Plus loin "Godspin" invoquera le Field Recording sur "Opaline Bubbletear" quand certaines senteurs New Age risquent vous surprendre au détour d'un "Opaline Bubbletear" avant de replonger chez MBV et Lush. Juste avant "Unshaped Road" laisse à entrevoir ce que donnerait un vieux banger Baggy Madchester entre les mains des Girl Band/Gilla Band. Nos sommes confrontés à un Kaléidoscope foncièrement moderniste des 90's. Une vision déformée par le prisme de courants pas réellement associables à cette époque et qui ont la côte de nos jours car ils se sont renouvelés. Délaissant le rétro futurisme du premier album les Dummy opte pour le psychédélisme via ses textures sonores mais dans les us et coutumes de la composition on sent une approche qui a plus à voir avec l' Ambient et l' expérimentation. Certains sons vont réellement surprendre l' auditeur par leur nouveauté et la production joue un rôle très important pour se différencier du peloton tant elle ne cesse de tenter et de trouver. Alternant ainsi des titres abrasifs parfois Noise Pop avec d' autres plus calmes et planant cet album psychédélique à la vision large et doté d' un songwritting hors pair à l' efficacité redoutable me rappelle un autre des 90's par sa richesse et sa diversité. Découvrir "Free Energy" en 2024 peut permettre aux jeunots de ressentir les même émotions perçues par le quinqua plus de trente ans auparavant à une autre de ces formations honteusement sous estimé. C' est la même sensation jouissive et addictive d' ouvrir une mystérieuse boite à surprise qu' autrefois avec le "Everything's allright Forever" des Boo Radleys. Comme les Liverpuldiens Dummy révèlent non seulement être dotés d'une sincère et forte curiosité dénuée d' arrière pensée mais en plus savent partager leur savoir tout en l' enrichissant à leur tour. Peut être en plus charmeurs et trompeurs Dummy appartient bel et bien à cet petite galaxie de formations apparues récemment qui renouvellent enfin et véritablement l' Indie tel les merveilleux Still House Plant ou Squid. Bonus, les ponts entre le Baggy Sound/Madchester et le Shoegaze

  • BEST OF 2019

    Je tiens tout d' abord à m' excuser pour le faible nombre de chroniques dans le deuxième semestre de l' année écoulée. On fait pas toujours ce que l'on veut mais si le temps est venu trop souvent à me manquer pour écrire sur la musique rassurez-vous! Il en est resté suffisamment pour me permettre de partir fouiner sur le net et écouter des merveilles. Question de survie. Curieuse année que 2019. Très souvent surprenante. Si parfois les déceptions et le découragement pouvaient l' emporter elle fut d'une certaine manière, que certains trouveront ambiguë, rassurante et teinté d' espoir. En 2019 comme en 2018 le monde s' est donc révélé fort complexe et riche. En musique comme pour le reste. Entre fuite en avant, déni, repli sur soi pour les uns, et réveil révolutionnaire, lucidité et ouverture d' esprit avec une grande dose de courage pour les autres. Bien évidemment ce sont ces derniers en matière de musique qui m' ont donné le plus d' entrain pour affronter les péripéties de la vie dans un monde où tout n' en fini pas d' accélérer. Chez DWTN on a fait comme toujours. Pas d' œillères, un goût immodéré pour la nouveauté d' où qu' elle vienne et une soif gigantesque de musique. Une bien curieuse année que cette année 2019 qui voit un "presque" vieillard et une "presque" vieillarde squatter le podium du top album parmi la jeune garde qui habituellement monopolise les tops annuels du blog. Jamais on ne remerciera assez Warren Ellis d' avoir rattraper à temps Nick Cave avant que les mains crochues d' un destin ,déjà bien assez salopard avec lui, ne balance notre plus grand rockeur en activité dans le formole vintage . Votre serviteur avait déjà en 2016 beaucoup hésité à le classer parmi les "modernistes" plus que dans la catégorie "Vieux monuments" tellement l' australien suite au drame que vous savez s' était renouvelé. Avec "Ghosteen" plus de doute. En abandonnant les territoires foulés depuis bientôt 40 ans Cave avec Ellis s' est retrouvé une seconde jeunesse. Et si ça suffisait pas une autre vieille référence de mon adolescence est venue nous cueillir sur le territoire de la réinvention et de la jeunesse d' esprit. Kim Gordon est allée à grand coup de footwork, de post-club et d' indus bien au delà des paysages Sonic Youthiens dans lesquel ses ex congénères roupillent pépère. Si PJ Harvey et Bjork restent nos reines, la Gordon demeurera à jamais la plus punk des Reines Mères. A l' image de ces deux héros de mon adolescence c' est une infime partie des guitares rocks qui a enfin retrouvé le chemin de l' avant laissant le reste du monde indie dans un état de lobotomie vintage et de sclérose nombriliste qui ne fait plus du tout illusion. Même aux pires gougnafiers rock-critiques. Quitte d' ailleurs à abandonner un temps les cordes pour l' électroniques. Des plus jeunes mais tout autant cramés par la vie que Cave ont suivi leurs traces, The Fat White Family. L' Irlande quant à elle a tapé très fort à coup de réinvention chez Girl Band et avec une inespérée fraîcheur post-punk pour Fontaines DC et The Murder Capital. Chez les voisins Black Midi auront aussi fait très fort quand nos deux gars de Sleaford Mods, ils viennent de pondre l' album définitif de leur recette faite de trois bouts de ficelles, de beaucoup d' authenticité et de lucidité sociale. Mais laissons de côté le vieux monde occidental blanc et allons voir là où la musique a continué sa marche en avant de plus belle. avec un goût certain pour le brassage des genres et des cultures. Mais où allez-vous me dire? Et bien ...partout! Encore une fois le top annuel de DWTN traverse les mers et les océans à la vitesse du numérique. L' Afrique est au sommet. Que ce soit par sa diaspora ou sur ses terres elle est à la pointe. A peine remis du Gqom qui s' est infiltrée jusqu'à la pop r'n'b de Beyonce et le monde putride de Disney par la grace de DJ Lag, c' est le Singeli qui marque pas sa nouveauté et sa puissance novatrice. On le retrouve dans 4 albums classés. Version originale chez Duke, Sisso et Jay Mitta, puis version du futur avec le champion Slikback . Cherchez pas le futur des dancefloor, c' est chez ce jeune Kenyan et son label Hakuna Kulala au sein duquel on trouve LE disque Hip Hop avant gardiste de 2019, celui de Debmaster & MC Yallah. Pour en finir avec le Singeli faisons un détour par la France !!! Si si je vous jure, on a un compatriote à la pointe qui tâte du Singeli, Judgitzu aka Julien Hairon. Cet ethnomusicologue se revendiquant du punk et fondateur du label Les Cartes Sonores vient tout simplement de redorer notre blason national avec probablement LE grand single dancefloor de 2019 et une magnifique promesse pour l' avenir. L' Afrique continue également son appropriation du Post-Club via NON Worldwide avec Angel-Ho et Nkisi quand ce style continue par ailleurs son emprise mondiale (Amazondotcom, Elvin Brandhi). La diaspora africaine n' est pas en reste non plus. Quand Dj Nigga Fox, Nazar et DJ Firmeza portent le Kuduro portugais aux sommets c' est du côté de l' Angleterre et d' une de ses ressortissants Nigériennes que l' album de l' année est à aller chercher. Klein est la grande dame de l' année avec son "Lifetime". Premier "vrai" album et aboutissement réussi de ses recherches sonores mêlant Gospel, musique de film et expérimentations vocales. Un grand disque exigeant et teinté d'une salvatrice spiritualité moderne. De la Soul version 3D. A noter aussi qu' Outre Atlantique les senteurs africaines redorent le blason du jazz chez Angel Bat David et du collage sonore de Yatta. Et tout ça c' était pour l' Afrique Noire parce qu'il y a aussi le Maghreb et le Moyen Orient voisin! L' an dernier Deanna Abdelkader et surtout Zuli avaient cassé les idées reçues sur la région. En 2019, si l' iranien Sote a continué son travail en profondeur de mariage entre modernité et tradition, c' est chez l' égyptien 1127 et le saoudien Msylma que cette partie du globe a laissé loin derrière elle les occidentaux en matière d' électro pointu. Msylma se targuant de pouvoir être le seul et improbable enfant légitime que Scott Walker et Autechre ont eu ensemble. La diaspora joue aussi son rôle de passeuse entre les cultures avec la copine du club Chai, DJ Haram. Côté Amérique Latine il faut faire un détour impromptu par le Canada (!) pour le puissant brassage musicale détonnant et politique des Pelada. Et l' Asie dans tout ça? La chinoise 33EMYBW effectue avec talent elle aussi un fantastique travail de mixage culturel, temporel et géographique (y'a du footwork), et ce, sur sur le mode Post-Club bien sûr. L' indonésien Gabber Modus Operandi surprend tous les idiots du bon goût en remettant le très mal vu Gabber au goût du jour en le saupoudrant de Footwork et de Gamelan ! Revenons chez les occidentaux pour conclure cette belle revue des effectifs qui ont brillé en 2019. Toujours dans l' avant garde mais sur le socle d'une instrumentalisation classique Kali Malone nous a émerveillé avec son orgue et ses drones comme auparavant Sarah Davachi qui de son côté poursuit son petit bonhomme de chemin. Laura Cannell et Polly Wright se sont attaquées au premier des instruments, la voix, pour offrir un disque d' une beauté à couper le souffle. Côtés nouvelles têtes qui ont fait très fort dès la première fois on se doit de citer en premier lieu le berlinois XIN et son alliage à la fois bruitiste et planant fait de Drum& bass, de Hardcore et de Dubstep. Juste derrière lui on ne peut oublier la passionnante Loraine James et sa musique très personnelle faite de tout ce que l' Angleterre a produit ces trente dernières années (Dub, grime, jungle) et de manies de ses idoles de jeunesse, DJ Rashad et Laura Halo. On n' oubliera pas d' autres nouveaux venus moins tapageurs mais tout autant prometteurs, la française Malibu et l' américaine Ana Roxanne. 2019 a aussi prouvé que certains artistes adorés par ici sont de réelles valeurs sûrs. Holly Herndon s' est faite plus docile et facile d' accès sans pour autant cesser l' expérimentation tout comme les These New Puritans qui sont ,eux aussi, partis sur ces chemins hasardeux. Carla Dal Forno, Rian Treanor, Alessandro Cortini, Moor Mother, Not Waving en compagnie étonnante Mark Lanegan et quelques autres têtes bien connues de ce blog sont à rajoutés aux deux premiers. Les amours de jeunesse de ce blog tel le footwork sont comme d' habitude présents avec le retour inattendu de Dj Nate et celui de W00dy. PS: Comme il ne vous l' a pas échappé le 31 Décembre 2019 clôturait une décennie. Et qui dit décennie dit Top de la décennie. Alors...Patience ! TOP ALBUM 1. KLEIN Lifetime 2. GIRL BAND The Talkies 3. NICK CAVE & THE BAD SEEDS Ghosteen 4. MSYLMA Dhil-un Taht Shajarat Al-zaqum 5. BLACK MIDI Schlagenhein 6.SLIKBACK Lasaneku/Tomo 7. LORAINE JAMES 8. XIN Melts Into Love 9. HOLLY HERNDON Proto 10. KALI MALONE The Sacrificial Code 11. NKISI 7 Directions 12. MOOR MOTHER Analog Fluids Of Sonic Black Holes 13. CARLA DAL FORNO Look Up Sharp 14. FAT WHITE FAMILY Serfs Up ! 15. 1127 Tqaseem Mqamat El Haram 16. DUKE Uingizaji Hewa 17. LAURA CANNELL- POLLY WRIGHT Sing As The Crow Files 18. DJ NIGGA FOX Cartas Na Manga 19. KIM GORDON No Home Record 20. RIAN TREANOR ATAXIA 21. YATTA Wahala 22. FENNESZ Live At The Jazz Cafe 23. THE CARETAKER Everywhere At The End Of Time Stage 6 24. MC YALLAH & DEBMASTER Kubali 25. THESE NEW PURITANS Inside The rose 26. NOT WAVING & DARK MARK (Mark Lanegan) Downwelling 27. PELADA Movimiento Para Cambio 28. ALESSANDRO CORTINI Volume Massimo 29. AMNESIA SCANNER & BILL KOULIGAS Lexachast 30. CATERINA BARBIERI Ecstatic Computation 31. HELM Chemical Flowers 32. ANGEL BAT DAWID The Oracle 33. RICHARD DAWSON 2020 34. SLEAFORD MODS Eton Alive 35. 33EMYBW Arthropods 36. FKA TWIGS Magdalene 37. JAY MITTA Tatizo Pesa 38. KING MIDAS SOUND Solitude 39. DIS FIG Purge 40. GABBER MODUS OPERANDI HOXXXYA 41. SOTE Parallel Persia 42. SISSO MATESO 43. NIVHEK After Its Own Death/ Walking In A Spiral Towards The House 44. BARKER Utility 45. SARAH DAVACHI Pale Bloom 46. DJ NATTE Take Off Mode 47. ANGEL-HO Death Becomes Her 48. HTRK Venus In Leo 49. LOGOS Imperial Flood 50. BILLIE EILISH When We All Fall Asleep, Where Do We Go? TOP EP & SINGLES 1. JUDGITZU Umeme/Kelele 2. JONNINE Supernatural 3. ANA ROXANNE ~~~ 4. ANDY STOTT It Should Be Us 5. DJ LAG-OKZHARP Steam RoomS 6. WOODY My Diary 7. MALIBU One Life 8. NAZAR Enclave 9. LOFT And Departt From Mono Games 10. DJ FIRMEZA Ardeu 11. AMAZONDOTCOM Mirror River 12. LEE GAMBLE In A Paravental Scale 13. DJ HARAM Grace 14. LEILA BORDREUIL Headflush 15. ELVIN BRANDHI Shelf Life & RAIME Planted TOP LABEL Mais avant la liste annuelle des meilleurs labels il faut avant tout parler de la bad news de 2019. RIP BLACKEST EVER BLACK Comment aborder en quelques mots l' histoire de l' un des labels parmi les plus importants de la décennie écoulée? Impossible tant ce label a tenu de haute volée l' un des rôles fondamental que tout bon label doit tenir. Celui de défricheur et dealer préféré de votre serviteur en matière de musique électronique ténébreuse et audacieuse. Raime, Tropic Of Cancer, Pessimist, et la plus belle des pépittes, Carla Dal Forno avec dans un premier temps F Inger puis en solo par la suite. Créé il y a tout juste 10 ans par Kiran Sande, alors journaliste à Fact Magazine, BEB était devenu un des piliers des chroniques de ce blog. Les points de départs de cette aventures au travers des parties sombres de la musique et des sentiments humains furent deux influences majeurs remises aux goût du jour en cette fin 10's par une pelletée d' artistes. Bien avant les guitareux british ou ricains à la mode de nos jours ce label s' est toujours inscrit dans la lignée du post-punk le plus aventureux de la fin 70's début 80's. Et ce avec une certaine prédilection pour le Gothique, l' indus et les expérimentations les plus extrèmes. Mais loin de se borner à une époque précise et une niche stylistique Kiran Sande était aussi un enfant de la Jungle et de la culture électro des dancefloor apparue à la fin des 80's. Raime en surfant sur l' aspect dystopique et moderniste de la jungle tout en lorgnant sur les penchants sombres de l' indus et du gothique reste et demeurera à tout jamais comme l' archétype de la production Blackest Ever Black. Un classique absolu, "Quarter Turns Over a Living Line", puis un savant travail d' exhumation et de détournement de tout qui a pu passer par les dancefloors ces trente dernières années. Tropic Of Cancer servira de pendent plus "pop" mais toujours ô combien minimal à Raime et finira de tisser par l' intermédiaire d'un de ses membres les liens ténus unissant BEB à l' Hospital de Dominick Fernow. Cut Hands quant à lui entrainera l' esprit BEB en territoire tribal et la légende Régis y trouvera un abris digne de son immense talent. Dans le cahier des charges post punk BEB remplira avec talent la case curiosité et dépaysement en dénichant vers l' Australie sa trouvaille la plus belle, ou du moins la plus reconnue, Carla Dal Forno. Jamais on ne se remettra par ici de la rencontre nocturne de l' ambient infantile et terrifique de F INGER, le trio que la belle héritière de Nico formait avec Tarquin Manek et Samuel Karmel. Tout comme les premières publications sous son seul nom qui vont faire tant parler d' elle dans le petit monde indie jusque-là rétif aux sorties du label. Par la suite BEB offrira les collages sonores gauchistes de Tomorrow the Rain Will Fall Upwards (également un hommage caché à l' une des figures tutélaire du label Rowland S. Howard et un lein avec les cousins de HTRK) , la Drum'n'bass minimal de Pessimist, Ossia et ira jusqu' aux confins de la Russie dégoter тпсб avec son mariage détonnant de Jungle et d' ambient givrée. On aura même droit au fenchie de service en la personne de Jac Berrocal En faisant preuve à la fois de diversité et d' un profond respect de sa ligne éditoriale BEB est entré dans la légende des grands labels du passé et même si la tristesse d' un départ prématuré est persceptible elle se lie aussi au sentiment rassurant de ne pas observer à l' avenir à un de ces trop nombreux naufrage que l' histoire des labels indépendant nous a offert autrefois. Blackest Ever Black en 10 disques RAIME Quarter Turns Over a Living Line TROPIC OF CANCER Restless Idylls CUT HANDS Festival Of The Dead F INGER Hyde Before Dinner REGIS Manbeit RAIME Tooth CARLA DAL FORNO You Know What It's Life TOMORROW THE RAIN Will Fall Upwards PESSIMIST Eponyme тпсб Sekundenschlaf Playlist BLACKEST EVER BLACK LES PETITS JEUNES (qui ont fait beaucoup parler d' eux) HAKUNA KULALA, Ouganda (Slikback, MC Yallah & Debmaster, Villaelvin) SVBKVLT, Chine (33EMYBW, Gabber Moddus Operandi Slikback, Hyph11e) PRINCIPE DISCOS, Portugal (Dj Nervoso, Dj Marfox, Nidia Minaj, DJ Nigga Fox), DJ Firmeza (*) N.A.A.F.I. Mexique (Debit, Lechuga Zafiro, Omaar, Imaabs, Zut Zut) (*) HALCYON VEIL (USA)(Rabit & Chino Amobi, Msylma, Imaginary Forces, Mistress, Conspiracion Progresso) CLUB CHAI USA (Foozool, 8Ulentina, Jasmine Infinity) THE DEATH OF RAVE Royaume Uni(Teresa Winter, Rian Treanor, Gàbor Làzàr, The Sprawl, Sam Kidell) NYEGE NYEGE Ouganda (Bampa Pana) NON WORLDWIDE No Country (Alex Zhang Huntai, Chino Amobi, Farai, Dedekind Cut, Faka, Why Be, Klein, Embaci) GQOM OH ! (Afrique du Sud) (Dominowe, Citizen Boyz, Cruel Boyz, Forgotten Souls, TLC Fam) (Ceux qu'on aime bien mais qui n'ont pas fait grand chose) DREAM CATALOGUE (2814, Telepath, Equip) SUBTEXT (FIS, Emptyset, Paul Jebanasam) DIAGONAL (Powell, Not Waving, Elon Katz, Evol, Container, N.M.O, NHK Yx Koyxen, In The Mouth Of The Wolf, Russel Haswell) ORANGE MILK RECORDS (Giant Claw, Death's Dynamic Shroud, Jerry Paper, Uq Why, Dj WWWW, Foodman) LES GROS (Ceux qui ont fait leurs preuves) PLANET MU (RP Boo, Kuedo, DJ Nate, Ziur, Ital Tek, WWWings, Asher Levitas, Antwood, Jlin, Sami Baha, etc etc etc) PAN & Lost Codes (Label de Visionist) (Pelada, Amnsesia Scanner, Rashad Becker , Yves Tumor, Valerio Tricoli, M.E.S.H., ADR, Lee Gamble, Lotic, Visionist, Helm, Objekt, Kamixlo, Sky H1, Ling) TRI ANGLE (LOFT, Roly Porter, Brood Ma, Katie Gately, Rabit, Vessel, Holy Other, Balam Acab, Evian Christ, FIS, SD Laika etc...) HOSPITAL PRODUCTION (Shifted, Prurient/Vatican Shadow, Ninos Du Brasil, Dedekind Cut, Alessandro Cortini, Clay Rendering, Silent Servant) MODERN LOVE (Demdike Stare, Andy Stott, Low Jack, Miles, Millie & Andrea) HYPERDUB (Teklife, Jessy Lanza, Dj Taye, Babyfather/Dean Blunt, Burial, DVA, Endgame, Fatima Al Qadiri, Laurel Halo) TYPE RECORDINGS (Shapednoise, Basic Rythm, Kane Ikin, Insha, Zelienople, Sylvain Chauveau, Pete Swanson) NIGHT SLUGS & FADE TO MIND (Kelela, Kingdom, Nguzunguzu) & (Jam City, Girl Unit, L-Vis 1988, Egyptrixx) TOP FAILLES SPATIO TEMPORELLES Ils sont jeunes (ou parfois vieux) et font de la musique d'une autre époque. C'est franchement bien foutu et même parfois prodigieux mais seulement voilà...Merde !!! On est en ... 2017 et on les aime non sans gène. Faut vivre avec le futur! 1. JESSICA PRATT Quiet Signs 2. FONTAINES D.C. Dogrel 3. THE MURDER CAPITAL When I Have Fears 4. BOY HARSHER Careful 5. CHAI Punk 6. MICHAEL KIWANUKA Kiwanuka 7. WANISHING POINT The Age Of immunology 8. THE COMET IS COMING Trust In The Lifeforce of The Deep Mistery 9. JAMES BLAKE Assume From 10. ANGEL OLSEN All Mirrors TOP MONUMENTS HISTORIQUES Aussi beaux que l' architecture moderne même si c'est pas toujours révolutionnaire. Mais! Ça tient et ça tiendra toujours la route. Surtout, que la jeunesse prenne garde de ne pas y squatter trop longtemps. Eux, ils savent faire, vous les jeun's, prenez modèle mais surtout surtout, NE PAS COPIER, ça ferait du Made in China pour nouveaux riches. Vivez votre temps et préparez le futur! 1.HENRYK GORECKI - BETH GIBBONS, POLISH NATIONAL RADIO SYMPHONY ORCHESTRA Symphony N°3 2.BILL CALLAHAN Shepherd In A Sheepskin Vest 3.AUTECHRE WARP Tapes 89-93 4.PURPLE MOUNTAINS Eponyme 5.COSEY FANNI TUTTI Tutti 6.SUNN O))) Life Metal 7. DEERHUNTER Why Hasn't Everything Already Disappeared 8. CLINIC Wheeltappers And Shunters 9. STEVE MASON About The Light 10. THE CHEMICAL BROTHERS No Geography ​

  • MANNEQUIN PUSSY, la surprenante métamorphose.

    Ma première écoute des Mannequin Pussy c' était à l' occasion de leur deuxième album "Romantic". Et la sentence fut "ça casse pas trois pattes à un canard". La deuxième fois, poussé par une chronique typiquement Chauvino-Pitchforkienne de leur troisième, "Patience", la sentence fut "même le canard ferait mieux". Pour la troisième fois, il y a quelques jours avec "I Got Heaven", la sentence devint : "Putain ! " et de filer m' ingurgiter le canard, plumes comprises, en guise de pénitence. Vous l' aurez compris tel le palmipède déjà cité, Mannequin Pussy est l' exemple parfait de ces groupes patauds et lourdauds qui tanguent sur une crête tout en hésitant sur quel chemin prendre. Ils sont tombés souvent dans le précipice de l' insignifiance quand ce n' était pas celui de la grandiloquence putassière. Mais cette fois non seulement ils ont filé droit mais ont miraculeusement réussi un merveilleux envol inespéré. Ce fut long, 14 ans de carrière, mais on est bien plus que simplement agréablement surpris par la tournure que prend leur carrière. "I Got Heaven" les propulse en tête d' un peloton Indie américain d' où s' échappent depuis quelques mois des formations enfin pertinentes et bluffantes après des années de marasme rétrogaga. Ce disque est puissant. C 'en est même la caractéristique principal. Ce disque est également terriblement accrocheur. Bref il est Power Pop tout simplement. Ce n'est pas pas la première fois ces derniers mois que ce courant qui a connu plusieurs incarnations au cours de l' histoire réapparaît dans mes pensées à l' écoute de certains groupes ricains. La Power Pop désignant un style mêlant mélodies accrocheuses et puissances sonores semble être un peu comme le monstre du Loch Ness. Alternant les périodes d' absences et celles d' apparitions courtes mais tonitruantes. Première vague dans les 70's avec les géniaux Big Star ou les Rasperries et Badfingers. Suivront celle des 80's très grand public amenant même à un certains dégoût (The Beat ou The Knack) et enfin et surtout beaucoup plus digérable et pertinente celle en provenance de l' Indie des 90's, Lemonheads, The Posies, Weezer, Matthew Sweat, Teenage Fanclub et Sugar. Toutes ces formations sous la grande influence des Primitives et des Replacements qui les avaient précédé de peu. Depuis des mois l' Amérique semble vouloir y regoûter. Et pas seulement. Bien évidemment il ne s' agit pas réellement d' un Revival en bonne et due forme mais certains aspects transpirent chez certaine formations Indie qui ont la côte tel Hotline TNT, Alvvays ou les Coréens de Parannoul. Pour la plus part il faut faire preuve d' une certaine connaissance dans le domaine pour discerner les éléments Power Pop de ceux provenant de la Noise Pop voir d' un Shoegaze aguicheur. En fait c' est le trait caractéristique de cette nouvelle génération qui ne veut (ou peut) plus assumer des aspiration rétros faciles et simplistes. Les 90's dans le viseur ils ne se contentent pas de copier une ou deux références stylistiques mais de brasser tout un ensemble d' influences parfois éloignées d' une manière réellement inédite. Il semble qu' une nouvelle fois on assiste à une réponse à l' autre dans l' éternel dialogue parfois houleux entre l' Amérique et le Royaume Uni. Ces derniers nous ont dégoupillé le retour d'un Post Punk qui à présent tourne à l' overdose et voilà que les yankees en tapant eux aussi dans le passé amène l' Indie Music à tenter de se renouveler enfin. Les Mannequin Pussy n' échappe pas à ce phénomène Outre Atlantique et eux aussi amènent parfois à repenser à la Power Pop. Comme les autres ce ne sont à proprement parlé que des sensations évoquant la Power Pop mais il est indéniable que leur production puissante est ce qui en rapproche le plus et ce avec une certaine maîtrise des crochets Pop. Leur penchent Power Pop s' était déjà révélé sur le précédent "Patience" mais à l' époque comme je l' évoquais plus haut les Mannequin Pussy faisaient preuve d' une certaine maladresse si ce n'est d' un passage en force totalement grossier et pataud dans leur évolution et leur songwritting. Hésitant donc entre Hardcore Punk, Power Pop et des affinités Indie Pop jusqu' à en faire trop ou pas assez. Ce disque par moment évoquait l' aguichante Power Pop 90's mais également le rock FM de l' époque qui profita du phénomène Nirvana pour nous asséner sa musique pseudo Indie Rock Grunge Métal mais calibrée pour les stades et les radios (Soundgarden, Alice In Chains). Ce qui marque avant tout le virage opéré et surtout l' élévation du niveau dans "I got Heaven" c' est un savoir faire enfin atteint et leur habilité inédites dans l' alternance de textures sonores et la variété des compositions. On peut véritablement parler d' un Crossover stylistique encré dans les 90's qui ne semble pas forcé. Toujours adeptes de titres débridés ils oublient enfin leurs gros sabots quand ils décident de passer au Mi-Tempo typiquement Indie. Le titre inaugural qui donne son nom à l' album est la plus parfaite illustration. "I Got Heaven" débute dans la plus pure tradition Punk Hardcore puis subitement opte pour un refrain Indie 90's introspectif et planant très Shoegaze. Peu après "Nothing Like" suggérera encore plus My Bloody Valentine et leurs compères de l' époque. Des titres comme le très Pixien "Loud Park", "I Don't Know You" et "Sometimes" dressent quant à eux un très large tableau de ce qu' était la diversité Indie dans les 90's. "OK! OK? OK! OK?", "Aching" et "Of Her" coche l' obligatoire case Punk Hardcore mais face au reste de l' album ces trois titres , peut être par soucis et une volonté de ne pas passer pour des vendus aux yeux de leur scène d' origine, par leur aspect "conformiste" en deviennent un brin anecdotiques et surtout révélateur du virage opéré. Révélateur comme l' est également le sens général des paroles de la leader du groupe, Marisa Dabice. Bluffante par sa capacité de passer de la vocifération Punk au chant fragile et éthéré elle assume également qu' auparavant elle et ses comparses avaient probablement bien de mal à abandonner leurs laisses. Celles du patriarcat, de la religion, des carcans stylistiques et des velléités commerciales. "I got Heaven", imprégné enfin d' une réelle énergie féministe qui n' aligne plus les clichés un peu trop facile, devient un symbole de libération. Plus du tout adepte de l' emphase surjouée par le passé Dabice se révèle bravache et n' hésite plus à afficher ses propres contradiction et celle de son groupe. Mannequin Pussy avec leur quatrième album a donc franchi un cap jusqu' à nous offrir l' une des plus belles réussites de l' Indie de ce début d' année. On peut certes s' interroger sur les motivations réelles, opportunisme ou libération artistique comme suggéré par les paroles, d' une formation qui semblait se chercher maladroitement depuis très (trop?) longtemps. En attendant ne boudons pas notre plaisir tant ce disque est jubilatoire par sa force et son art de conjuguer le passé sur un mode totalement affranchi et un brin original.

  • CINDY LEE, dysphorie pop ou, la vie après l' indie music des Women.

    Qui se souvient du groupe Women? En fait tous ceux qui l' ont écouté au début des 10's. Women était le cas typique de la formule gagnante d'un groupe d' indie en pleine rétromanie. Un référenciel ad hoc sans faute de goût selon la doxa "indie". D' abord un amour puissant et assumé envers les matrices 60's du courant, le Velvet Underground pour l' âme et The Beach Boys pour les voix. Une connaissance parfaite du post-punk, l' intransigeance des Swell Maps, le goût du risque des This Heat et le savoir pop accrocheur sans avoir vraiment l' air d' y toucher des Wire. Et enfin une éducation faite pendant les 90's sous les règne de Pavement et de Sonic Youth. Ajoutons à cela un certain talent, un chanteur à l' âme torturé avec la petite dose du truc en plus et ces canadiens avaient tout pour devenir Deerhunter à la place de Deerhunter dans le coeur des indies boys. Mais seulement voilà, l' aventure s' est clôturée en eau de boudin quand les membres se sont mis également à plagier les deux frangins d' Oasis en plein concert. Comprenez pas la musique des mancuniens mais l' art de se foutre sur la gueule en famille à tout moment. Et surtout au plus mauvais. Après le désastre la partie rythmique fila former le maladroitement nommé Viet Cong pour finir par s' appeler Preoccupations et continuer un intéressant travail de déconstruction post punk sous les projecteurs des médias indies. Pendant un temps on ne su pas trop ce que devenait le chanteur Patrick Flegel. A vrai dire tout le monde s' en foutait un peu du bonhomme dans les site indie tant ses anciens comparses faisaient parler d' eux en peignant dans le sens du poil le nostalgico-gaga. Oubliant de plus en plus les 60's et les 90's en lorgnant de plus en plus sur la période 1978-83 britannique devenue alors la grande marotte à la mode les Viet Cong/Preoccupations voyaient chez eux le charme des Women disparaître au profit de manières adéquates pour taper l' incruste dans festivals nostalgiques. 10 ans après le grand et émouvant "Public Stain" des Women on sait enfin qui dans le groupe s' accrochait aux 60's pop d'un Brian Wilson et aux 90's de Sonic Youth. Patrick Flegel ! Et on sait aussi que l' un des petits trucs charmants en plus, une certaine fragilité alors indéfinissable des Women, c' était aussi lui! Sur le tout récent cinquième album de Cindy Lee beaucoup d' aspects semblent rendre justice au solitaire et nous redonner ce que ses anciens collaborateurs ont perdu. Cindy Lee qui semble avoir d' abord été un groupe puis devenu progressivement un projet solo s' évade de l' autoroute indie et offre un chemin de traverse franchement intriguant et charmeur. Je serai réducteur et un brin feignasse, voir carrément salopard, je ne pourrais pas m' empêcher pour présenter ce "What's tonight to Eternity" de vous balancer uniquement sa pierre angulaire. Un vieux titre des Sonic Youth qui n 'était rien d' autre qu' une magnifique reprise. Dégeulasse de résumer l' affaire Cindy Lee par ce qui va suivre tant Flegel a considérablement développé et approfondi ce qui peut se révéler être le concept musicale. Détruire la pop mainstream 60's par des manières punk et post-punk de Sonic Youth. Abordons tout de suite la singularité de Cindy Lee face aux légendaire "Superstar" de la clique New Yorkaise. Bien sûr qu' il y est beaucoup question du destin tragique de Karen Carpenter et de ce que recèle comme lâchetés, mensonges, manipulations et autres secrets peu glorieux de l' arrière salle de la pop mainstream et du showbuisness. Bien sûr aussi que comme le note le dossier de presse le travail de Flegel en solo est "l' exploration permanente de l' art, de la guitare électrique" et qu' il s' agit en grande partie des habitus Sonic Youthiens. Mais la fin de la citation apporte un vaste sujet pas vraiment abordé chez Thurston Moore et compagnie: "(...) l' identité Queer et l' expression de Genre." Patrick Flegel explique avoir désiré assumer totalement son identité transgenre après l' épisode Women en passant par la transformation de son apparence dans un premier temps . Le merveilleux "What's tonight to eternity" déroule la suite du processus en étant une juste et émouvante description de la dysphorie , la détresse psychologique des transgenre. La musique est à l' image des émotions brossées par Flegel. On ne tombe jamais dans la caricature facilement classable stylistiquement. Il apporte une dicersification et une richesse sans rompre le juste et fragile équilibre enfin obtenu après 5 albums. Ses aspirations pop sont parfaitement contrebalancée par sa maîtrise du bruit et l'on ne sait jamais réellement de quel côté on va tomber.. Les accroches pop spectrales sont ainsi suffisamment maltraitées pour ne pas permettre une nostalgie rance et un poil trop sage. Le chant androgyne et la texture du son flirte beaucoup trop avec le surréalisme pour que le nostalgico-gaga ne retrouve son cocon aseptisé. Si on ne peut pas vraiment le classer dans ces deux styles il est très clair que Cindy Lee est proche de l' Hauntology music et de l' Hypnagogic Pop par bien des aspects. Entre nostalgie et volonté de quitter définitivement un passé pas si rose que ça. Souvent on pense à des Broadcast produit par Lee Renaldo et Moore. Ou bien à une version mutante parfaite d' Ariel Pink enfumé croisé avec son faux frêre John Maus et ses synthés tonitruants. A d' autres moment avec cette voix fantomatique et une production volontairement abîmée à The Caretaker de James Kirby et son travail sur la mémoire si ce n' est pas à la production de Yves Tumor. En fait c' est bien dans ce courageux largage des amarres indies pour voguer sur les mers convoitées par ce blog qu' une grande partie du charme de Cindy Lee demeure. Repenser aux récents travaux de ses ex camarades de Women apporte un nouvel éclairage et une réponse clair à ce qui à fait dépérir l' indie music. On peut être nostalgique mais dans ce cas faire de la musique doit réclamer une sacrée dose de remise en soi, d' ouverture d' esprit et de réflexion envers certaines chose mal vues ou intimidante dans la doxa Indie. Il est vrai que pour cela il faut du temps et Patrick Flegel l' a pris mais les 9 titres puissants de cet album donne un ensemble difficilement inclassable pour servir de canot de secours aux derniers rescapés du naufrage indie avant le naufrage définitif qui selon les dernières observations risque fort bien de se resumer au tout dernier Tame Impala. Une forme aguichante mais sans fond. Et bien Cindy Lee offre les deux et déchire les coeurs.

  • JLIN, quand le Footwork fout le bordel à l' auditorium.

    "The most exciting music is one that physically demands the body to move in unfamiliar ways" ("La musique la plus excitante est celle qui oblige physiquement le corps à bouger d'une manière inconnue") Steve Goodman Aka KODE 9 Après 6 longues années d' attente Jlin revient au format album studio classique. La reine du Footwork était attendue au tournant. Quelle orientation pouvait-elle bien prendre après les titanesques "Dark Energye" et "Black Origami" ? Allait-elle continuer d' amener le Footwork en territoires éloignés de son lieu d' origine ou opérer un retour au source? "Akoma" perpétue les bonnes habitudes prise dès le début de sa carrière et amène le style musicale chicagoan au-delà de toute espérance. (Pour les retardataires utilisez le mot clé histoire de rattraper le temps perdu) Au cours des 6 années séparant "Akoma" et "Black Origami" Jlin n' a pas cessé d' évoluer . Deux ep passionnants, "Embryo" qui la voyait s' approcher inexorablement de l' IDM d' Autechre et Aphex Twins et enfin "Perspective" l' an dernier qui confirmait ses accointances pour le minimalisme et le Glitch. Avec ce dernier elle franchissait un palier supplémentaire en collaborant avec le Third Coast Percussion Ensemble jusqu' à devenir finaliste du prix Pulitzer. Auparavant elle avait publié "Autobiography", musique composée pour le spectacle de danse contemporaine de Wayne McGregor. Le statut de Jlin a continué quant à lui de grandir et le grand espoir du Footwork est devenue une référence absolue en matière d' avant gardisme musical jusqu' à sortir du cadre unique de son courant d' origine. Pas pour rien que son nom a été associé à la crème des crèmes dans le domaine et quelque soit le genre, SOPHIE, Ben Frost, Holly Herndon et la reine Bjork. Et ne parlons de la vénération que lui voue Aphex Twin. Avouons tout de suite qu' "Akoma" n' atteint pas immédiatement l' intensité de ses deux prédécesseurs en matière de choc futuriste et de surprise mais on peut mettre cela sur le compte justement des Ep's qui ont ponctué l' intermède en nous dévoilant progressivement les développements artistiques de l' américaine. Il faut rappeler pour les néophytes à quel point la sortie de "Dark Energy" atteignait comme de très rares exceptions avant lui les sommets révolutionnaires des dancefloors. Un véritable cathaclysme digne de celui provoqué par la Jungle 20 ans plus tôt. Moins clinquant et désarçonnant mais bien plus diversifiée et accessible. Le quidam peut ainsi toujours s' accrocher à des sonorités un brin moins étranges tel celles lorgnant sur le Jazz, le Trap, le classique Moderne avec le minimalisme et les passés Techno de Detroit et de la Rave. A vouloir colorer son Footwork expérimental d' une multiple palette Jlin ne perd pas non plus son encrage dans le genre qui l' a vu naître. Au fil des titres Jlin nous entraîne dans une pérégrination l' amenant des Dancehall de Chicago pour aller sur les Dancefloors européens en passant par des salles bien plus institutionnelles et académiques. Et en chacun des lieux et styles cités elle fout le bordel et casse les préjugés et le conformisme tout en poussant à entamer une danse de Saint Guy inédite. Au fil des 11 titres on va en croiser du beau monde. Bjork ouvre le bal suivi par le quatuor Kronos et enfin l' un des papes du Minimalisme, Philip Glass en personne. Mais avec Jlin la collaboration n' est pas un simple cache misère divertissant comme chez tant d' autres. A l'images de la voix de Bjork à peine reconnaissable l' américaine ne la joue pas petit bras ou fan trop respectueuse. Son art et sa maîtrise sont si forte que c' est bien elle qui vampirise les artistes cités. Si sa musique mérite toujours une attention particulière tant les détails sont importants elle se révèle toujours aussi dérangeante, stimulante et hypnotique qu' aux premiers jours. Le chemin parcouru depuis son apparition sur la légendaire compilation Bangs & Works Vol.2 de Planet Mu est gigantesque et le palier franchi par "Arkhoma" encore phénoménal. Jlin avait marqué la décennie précédente et ce disque est une affirmation sans contestation possible que les 20's seront encore celles de la reine du Footwork.

  • BIANCA SCOUT, étrange musique hantologique du présent.

    Dans le radar de ce blog depuis belle lurette Bianca Scout délivre enfin le grand disque espéré. Un bien étrange songe musicale dont on en sort pas indemne. Cela fait 10 ans que le nom apparaissait régulièrement dans l' Underground. De Bianca Scout jusqu' à présent on ne savait seulement qu' elle possédait un sacré carnet d' adresse tant elle illuminait de sa présence les travaux des autres. Et quels "autres". Croisée aux côté des merveilleux Mica Levi, Coby Sey, Space Afrika, Klein et bien d' autres on prévoyait que tôt ou tard cette danseuse de formation souvent dans l' hombre allait à son tour avoir droit à la lumière de l' avant garde Ambient. Restait à savoir de quelle manière. La native de Newcastle en est partie très vite pour rejoindre le Sud de Londres. D' abord connue pour ses prestations dans la sphère de la danse elle s' est donc très vite acoquinée avec le gratin cité plus haut. Suivrons trois albums solo sortis en catimini et encore très difficilement trouvables. Sans faire de bruit elle creusait son sillon. Souvent une Ambient à base de collage sonore lorgnant plus ou moins sur la Pop. En parallèle on la verra collaborer en duo avec Martyn Reid au sein du projet Synthpop Marina Zispin ou encore aux côtés d' Elena Isolini pour une Ambient Pop aux senteurs Folk. 2023 marque un tournant qualitatif. Scout franchit un palier avec son quatrième, "The Heart Of Anchoress". Découvert trop tardivement par votre serviteur il en fallu peu pour qu'il tape l' incruste dans mon Top annuel. "The Heart Of Anchoress" voyait Bianca Scout cesser de tâtonner pour atteindre une réelle maîtrise. Plus assurée elle délivrait une Ambient parfois Pop aux sonorités fortement Hypnagogic Pop mais finalement Hantologique parce que travaillant sur la nostalgie sans l' être réellement. (Pour les retardataires sur ce sujet allez ici et là) Enregistré en partie dans une église afin de bénéficier de son orgue cette musique éthérée ne cachait pas ainsi l' influence de la nostalgie sur son autrice mais évitait que ce sentiment commun à tous ne devienne donc un refuge définitif s' approchant en définitive d' une prison . Bianca Scout n' effectue pas un repli sur le passé mais affronte le présent tout en domestiquant les spectres musicaux d' autrefois. Le récent "Pattern Damage" fait plus que confirmer la progression opérée par le précédent. Il l' accélèrent et la renforce. La palette stylistique dévoilée sur les dix années écoulées s' est concentrée en seulement 12 titres et ce avec une maestria rare. Electro Dark ("Desert"), la Musique de Chambre ("Forest Spirit" et "Lead Us") ou la DreamPop Lo-Fi. À certains moment on peut penser à l' Illbient quand en parallèle l' utilisation des techniques Chopped & Screwed confirme la largesse d' esprit et la curiosité de Scout. "Passage" est un clin d' oeil R&B appuyé à la version alternative du genre que nous offrent le duo magique Tirzah et Mica Levi. C' est donc une Ambient Pop bien plus complexe qu' elle en a l' air lorgnant sur la musique Classique mais surtout imprégnée de l' esprit Post Punk. Et c'est peut être bien cet état d' esprit qui fait tout le charme quand il est au service d' une musique faussement rêveuse et pas rétrogaga. Bianca Scout affronte sans fausse pudeur l' époque de troubles profonds que nous vivons, cette succession de trop plein numérique et de vide existentiel comme l' illustrent ses paroles incisives assez détonante dans l' Ambient. C' est à la fois hypnagogique et anesthésiant mais surtout pas soporifique quand Bianca Scout nous raconte un terrifique présent dystopique et technocratique. Selon ses dires ce disque aborde les traumatismes et l' importance des réponses qu' on leur apporte. Des réponses qui parfois ne poursuivent qu' une boucle infernale quitte à entraîner des traumatismes chez les autres et soi même. J' ai beaucoup penser à Leyland Kirby aka The Caretaker tant la musique de Bianca Scout possède ses senteurs et sonorités profondément Hauntologic. Mais à la différence de son compatriotes ce n' est pas vraiment une relecture d'un passé lointain et identifiable affirmant la disparition d'un futur (Derrida) mais l' utilisation d'un passé flou dépourvue d'une vénération isolationniste pour mieux décrypter et traverser le présent. Moins cynique, plus combatif. Album d'une beauté foudroyante "Pattern Damage" s' inscrit parfaitement dans le renouveau apporté par une certaine scène britannique expérimental les pieds bien encrés dans le bitume de nos villes. Les Space Afrika, Klein, Coby Sey ou encore Tirzah. Il est à noter qu' après Space Afrika, Jack Muir et la très étrange Hip Hop Ambient du non moins bizarre Yungwester le jeune label mancuniens Sferic tape fort encore une fois et ravive à merveille la flamme de l' histoire musicale tant vénérée ici de cette cité anglaise et est appelé à devenir une boussole essentiel pour la musique britannique dans son ensemble.

  • CHUQUIMAMANI-CONDORI aka ELYSIA CRAMPTON, retour tonitruant.

    Disque sorti en catimini à la fin de l' année dernière et qui plus est sous l' un de ses pseudos le moins connu, la dernière oeuvre d' Elysia Chuquimia Crampton est encore un sommet et justifie une fois de plus la vénération quasi obsessionnelle dont jouit l' artiste américaine dans ce blog depuis près de 10 ans. On n' avait plus vraiment de nouvelles d' Elysia Crampton depuis son gigantesque "Orcorara" de 2020 (ici) si ce n'est les comptes rendus des multiples expositions artistiques auxquels elle avait participé (Centre d' Arts Contemporains de Genève, MOMA de New York). L' attente parut longue et on commença à s' inquiéter et spéculer sur le fait que l' artiste d' origine Aymara-Bolivienne née aux états Unis ne cesse de produire de la musique préférant les salles expos et les arts visuels. On hésita même à en parler au passé et commencer à dresser le bilan d' une carrière mirifique à l' influence gigantesque tant on était habitué à son rythme effréné de production (environ un album par an). Pour ceux qui ont loupé les débuts de la grande histoire d' amour qui unit ce blog avec Crampton on vous conseillera d' utiliser son mot clé afin de rattraper le temps perdu mais comme on est gentil on va faire le petit résumé de l' un des personnage les plus marquant de l' avant garde électro. Cette artiste multicarte apparu aux débuts des 10's marqua les esprits dès 2013 avec "The Light That You Gave Me To See You" enregistré sous le pseudo E+E. Avec de faibles moyens tel des échantillonneurs et des synthés ce disque au fortes senteurs d' électro Latine et de Cumbia Digital se révélera au fil des années comme l' une des pierres philosophales de la Deconstructed Club (par là). Disque en avance sur son temps il fut suivi du tout autant essentiel "American Drift" sous l' étiquette Elysia Crampton. C' est réellement avec ce dernier qu' elle acquit une reconnaissance mondiale dans le milieu alternatif. Elle y dévoilait sa fibre d' historienne de la musique et de sa culture au travers de titres abordant l' histoire de la Virginie mêlée à ses origines latines. Au fil des sorties discographiques elle ne cessa de s' interroger sur ses racines Aymara et de nous questionner sur le passé et le présent colonial ainsi que sur le sujet LGBT. La musique de Crampton est restée jusqu' à présent assez difficile à définir mais peut aisément être résumée comme être l' un plus beau mariage de l' avant gardisme électro avec la Folk Sud Américaine. Le présent et le passé. Ses Sound Collage et ses expérimentations ont produit une musique aux forts pouvoirs psychédéliques susceptible parfois de charmer le milieu Indie. Sorti uniquement sur Bandcamp sous le nouveau pseudo de Chuquimamani-Condori ce disque intitulé "DJ E" marque un virage affirmé vers une radicalité artistique encore plus assumée. Dans ses très rares interviews Crampton a souvent déclaté vouloir aller vers une musique "plus moche" parce que sans compromis. Pour le coup c' est réussi mais tout dépend bien sûr ce que l'on entend par "musique moche". Il faut comprendre par "Moche" que la volonté de Crampton est de créer une musique allant à l' encontre de ce que les médias et l' industrie tentent de nous imposer. Soit une musique "agréable", "d' ambiance" (rien à voir avec l' Ambient en tant que genre artistique et plus avec un but "utilitaire"). Une musique suffisamment discrète pour ne pas perturber nos petites vies de consommateurs et votre productivité. Peu de chance de retrouver un des 7 titres de "DJ E" dans une playlist spotify diffusée dans les Open Space des grandes entreprises ou les robinets à clip et les radios. Pour arriver à ses fin Crampton/Chuquimamani-Condori a décidé de ne pas masteriser ses titres. En évitant la compression une fois le titre terminé les contrastes sonores ne sont pas atténués comme nos oreilles de consommateurs y ont été habituées. Le choc peut se révéler assez perturbant et il faut un certain temps d' acclimatation pour pouvoir percer à jour les multi couches sonores qui parfois flirte avec l' atonalité. Par traitement numérique et compression hors mastering elle superpose donc les couches et les samples jusqu' à parvenir à un miraculeux équilibre de la dissonance. Il est très difficile parfois de trouver l' origine stylistique et quels instruments sont utilisés à force d'un immense travail d' hachage et de distorsion même si certains courants musicaux latino-américain sont assez identifiables tel les boliviens Saya, Caporal ou Huañyo. Crampton afin d' expliquer cette superposition dit s' être inspirée d' un rite ancestral Aymara: "le son de nos cérémonies de l'eau, les 40 groupes jouant leurs mélodies en même temps pour créer la cacophonie de la première aurore et l'appel de l'étoile du matin Vénus". L' auditeur se retrouve confronter à un brouillard sonore opaque désorientant amenant à une profusion de sentiments multiples et incontrôlables. Progressivement de cette mélasse hallucinatoire , et si l' auditeur veuille bien s' en donner la peine, filtre une lumière et des couleurs hypnotique susceptible de vous élever pour atteindre une plénitude jubilatoire. Crampton réussit à amener jusqu' à une sorte de catharsis rarement atteinte. Elysia Crampton nous avait manqué au cours de ces 4 dernières années et elle nous revient encore plus passionnante et intègre. Malgré plus de dix de carrière c'est une proposition encore et toujours enrichissante et révolutionnaire que celle de cette artiste.

  • JLIN, quand le Footwork fout la merde sur les Dancefloors il évoque ...Autechre!

    La reine Jlin nous avait laissé sans nouvelles depuis 2018 avec sa bande originale "Autobiography" pour le chorégraphe Wayne McGregor. Recluse dans son château-laboratoire sa seule missive reçue de sa part durant ces trois années fut le titre prodigieux "JSLOIPNHIE" produit avec la regrettée et géniale SOPHIE. Titre pour le non moins important "meilleur festival du monde" Unsound. Cette fin d' année la voit enfin revenir sérieusement aux affaires par le biais d'une vraie sortie discographique. "Embryo", ep de 4 titres, est probablement un tournant dans sa carrière. Même si cela reste à confirmer, il peut s' agir également d' une échappée stylistique sans lendemain, Jlin s' y renouvelle assez profondément et il en restera toujours des traces dans ses œuvres à venir. Jlin s' empare de l' héritage électro 90's et offre une cure de jouvence sonore et inédite dans le petit monde Footwork qui l' avait vu naître. A ce jour "Embryo" est peut être son disque le plus ouvertement Deconstructed Club dans une carrière qui l' avait vu s' éloigner de ses congénères Footwork pour s' emparer de tout ce peut être appeler "percussion" de par le monde. Beaucoup de sonorités Acide et un étonnant 4/4 tentant de se faufiler dans sa frénésie rythmique habituelles la voient s' approcher du Detroit légendaire 90's. Faut dire que les similitudes entre sa ville d'origine Gary dans l' Indiana et celle de la capitale Industrielle du Michigan sont nombreuses en matière de friches industrielles laissées à l' abandon et déshumanisées. "Embryo" est à la fois frénétique et sombre, euphorique et pessimiste. C' est peut être l' apparition de sons réellement électro s dancefloors croisés dans l' IDM mais les comparaisons avec un Aphex Twin et Autechre se multiplient ces derniers jours dans les chroniques. Totalement justifiées ces comparaisons peuvent se révéler un brin réductrices tant Jlin ne plagie jamais et son art n' appartient qu' à elle. Même en s' emparant d' éléments du passé identifiables par instant elle reste et demeure l' une des artistes les plus innovantes de notre époque. Hâte de voir la suite surtout que la Reine Footwork annonce travailler enfin sur le successeur de l' immense "Black Origami".

  • BILL RYDER-JONES, une merveille Chamber Pop.

    Il faut parfois du temps à un artiste pour produire un chef d' oeuvre. Cela fait 28 ans que Billy Ryder-Jones traîne sa bosse dans le milieu Indie britannique. Avec son 5 ème album "Iechyd Da" il nous offre la merveille absolue que l'on attendait pas vraiment de lui en solo et plus du tout de son ancien groupe The Coral. La carrière de Bill Ryder-Jones a débuté quand à 13 ans il incorpore le groupe de ses potes d' école qui allait devenir The Coral. La formation de Liverpool sera très vite appelée à devenir le fer de lance du revival des guitares en Grande Bretagne aux côté des Libertines à la suite des ricains The Strokes et White Stripes. The Coral se démarquèrent très vite de leur tumultueux compatriotes londoniens en délaissant le Garage Rock pour aller vers plus de psychédélisme et une production plus pop avec le très lourd héritage liverpoolien musicale à porter. Assez vite Ryder-Jones rencontra de très sérieux problèmes psychiques au cours des tournées ce qui l' amènera à quitter le groupe une première fois avant de revenir en studio pour le chef d' oeuvre "Roots & Echoes" auquel il donne une patine Baroc Pop en composant certains arrangements de cordes. Il se sépare du groupe définitivement en 2008 toujours à cause de ses difficultés à entrer sur scène mais également parce que les velléités commerciales du groupe devenaient trop forte à ses yeux. Débarrassé des tournées épuisantes et des emmerdes promotionnelles Ryder-Jones se remet rapidement à la musique en signant plusieurs B.O. pour finalement passer aux albums studios classiques et ainsi s' affirmer. Un premier, "If", confirme ses accointances pour les cordes et les univers des compositeurs de musique de film. Se dévoilent également les influences de Nick Cave, Syd Barrett et les trop vite oubliés gallois de Gorky's Zygotic Mynci. Un deuxième, "A Bad Wind Blows In My Heart", le voit s'orienter vers le Folk d' un Bill Callahan (Smog) pour ensuite avec le suivant revenir un peu plus près du Rock de ses débuts sous l' influence des Strokes mais aussi celles d' autres gallois Super Furry Animals. Et ce avec un léger accent Slacker Rock à la Pavement. C 'est avec le quatrième album que Ryder-Jones commença à vraiment me titiller les oreilles. Faut dire qu' avec "Yawn" il touchait certaines de mes cordes sensibles quand des sonorités Shoegaze accompagnait un chant évoquant le légendaire Michael Head (The Pale Fountains, Shack) et flirtant parfois avec l'univers des Cure. En parallèle de sa carrière solo on verra Ryder-Jones se mettre à la production pour plusieurs groupes dont son idole Michael Head et participer à l' aventure Chamber Pop The Last Shadow Puppets tout en accompagnant sur scène les Arctic Monckeys en tournée. Bref vous l' aurez compris Ryder-Jones sans réellement être sous les feux des projecteurs a construit une de ces solides carrières underground susceptibles à tout instant de se propulser aux sommets par ténacité et intégrité. Avec "Iechyd Da" c' est exactement ce qu' il vient de se passer. Immense succès critique et commercial tellement mérité. Mettons très vite l' aspect comptable de côté parce qu' il y a tant à dire sur ce nouveau joyaux Chamber Pop de la couronne. Denrée en provenance de Grande Bretagne devenue bien rare. "Iechyd Da" est un solide bon en avant créatif pour un artiste qui faisait jusqu' à présent dans le bel ouvrage artisanal sans grandes prétentions. Ryder-Jones affiche dorénavant une sacré ambition et réussit là où beaucoup se sont plantés. On peut même avancer qu' il dépasse largement le projet The Last Shadow Puppets des stars Alex Turner et Miles Kane auquel il avait participé. Ce disque offre une forme de dualité assez surprenante mais réussie. Profondément émouvant tant son auteur se met à nu comme par exemple quand il nous parle du poids du confinement sur ses problèmes psychiques. C' est également le cas lorsque flotte sur certaines paroles le fantôme d'un frère mort trop tôt. Sa voix douce et blessée rajoute en trouble quand elle aborde des sujets souvent lourds. Une voix touchante qui évoquera pour les plus anciens une autre tout autant déchirante, celle du regretté Mark Linkous de Sparklehorse. L' emploi d' une esthétique acoustique par la guitare notamment amplifie encore plus le lien avec l' américain décédé en 2012. Face à autant de délicatesse et de fragilité Ryder-Jones opte en contrepoint pour des orchestrations de cordes et des cuivres majestueux apportant à l' ensemble une teinte très cinématographique et lyrique. Sa production se révèle parfaite et paradoxalement puissante. C' est mélancolique et à la fois exaltant. Épique et Humble. Douceur et grandiloquence ne donne pas toujours de bons mariages mais dans le cas de "Iechyd Da" cela ne sonne absolument pas faux. Ce type nous raconte ses petits et gros problèmes personnels mais on est jamais dans l' auto apitoiement avec des chansons délivrant une fantastique soif de vivre. Ses tristes petites histoires par un tour de magie deviennent universelles et une soif de vivre puissante s' empare de l' auditeur qui peut dorénavant retourner au front du quotidien. Ryder-Jones se retourne sur le passé douloureux, sonde au fond de lui même et y puise un optimisme lucide salvateur. Ce disque regorge de merveilles tel "We Don't Need" avec son début terriblement intimiste à la Sparklehorse jusqu' à surgissent des chœurs d' enfants angéliques. Et que dire du monument "This is Can`t Go" qui va vous emporter très haut tout. Sur ce dernier on ne peut pas ne pas penser aux "Deserter`s Songs" de Mercury Rev ou certains moments des Flaming Lips. A d' autre occasions l' orchestration typiquement britannique suggérera un autre trésor caché de la couronne, Richard Hawley (sur "It's today Rain"). On peut citer encore "Nothing To Be Done" qui voit le retour des chœurs d' enfants. Et quand Ryder-Jones décide de se taire c' est pour faire place à la légende Michael Head déclamant "Ulysse" de James Joyce ("...And The Sea..."). Encore un instant où le temps s' arrête d' autant plus si on connait le passé de Head, mille fois condamné mais renaissant toujours de ses cendres. Parfois Ryder-Jones se dévoile taquin et érudit comme quand il cite The Velvet Underground après avoir débuté "I Know That's Like This" sur un sample de la brésilienne Gal Costa. Il sait calmer le jeu et éviter la surcharge comme sur "If Tomorrow starts without You" ou "I hold Something in my Hand" qui prouvent qu' il n'est pas seulement question d' une simple question d' emballage via la production mais que ses compositions possèdent des bases solides. "Iechyd Da" signifie en gallois "Bonne Santé". Comment ne pas la retrouver ou au moins un morale doublé d' un optimiste dont on a besoin plus que jamais de nos jours. Avec ce disque Bill Ryder-Jones s' inscrit immédiatement dans la grande histoire de la Chamber Pop britannique parmi les trésors déchirants que sont entre autres le "Coles Corner" de Richard Hawley, l' "Apple Venus Vol.1" d' XTC et le "Promenade" de Divine Comedy qui fête ces jours-ci son trentième anniversaire. Sans vraiment rien inventer et en utilisant des bouts de ficelles déjà entendus ailleurs qu' il magnifie, ce qui pourrait sembler être du toupet ou du cynisme mais qui tient bien plus d'un cri du cœur d' érudit respectueux, Ryder-Jones vient simplement de nous offrir un classique . PS : Chroniquer Bill Ryder-Jones m' a mis d' excellente humeur donc voici certains artistes cités.

  • DJ ANDERSON DO PARAÌSO, le côté obscur du Baile Funk.

    L' an dernier, toujours affamé de nouvelles sonorités innovantes, DWTN s' était rué sur la version hallucinatoire et terrifiante du Baile Funk brésilien offerte par DJ K (ici) . A peine remis de ma découverte nommée dorénavant le Bruxeria Sound, le label ougandais Nyege Nyege déjà découvreur de DJ K annonçait en grande pompe une nouvelle recrue issue de la scène Baile Funk brésilienne. Et les plus avertis des observateurs du label nous prédisaient une encore plus grande claque tant la version promise du Baile Funk était totalement différente et originale jusqu' à battre en brèche les idées reçues. Le premier album du petit dernier au sein de l' écurie Nyege vient enfin de sortir et disons-le immédiatement. Les annonces n' étaient pas du buzz pour pas grand chose mais bel et bien le coup de vent annonçant une sacrée tempête. Mais avant de s' attaquer au phénomène il est utile de passer par un petit cour d' histoire sur ce que l' on nomme le Baile Funk histoire aussi corriger quelques petites boulettes vues par ci par là. Déjà une chose à préciser pour les aficionados du Funk américain il n' y en a quasiment plus aucunes traces dans ce que l'on appelle le Baile Funk ou Funk Carioca. Même si les Dj des 70's à l' origine du genre passaient du Funk et de la Soul, devant l' affaiblissement des deux courants dans les 80's, ils se tournèrent vers le Hip Hop et l' électro avec une forte prédilection pour la Miami Bass. Assez vite ils développèrent leur propre version en ajoutant des sonorités provenant des instruments de percussion afro-américains et en remplaçant également l' anglais par le portugais. A forte teneur sociale par ses lyrics le "Funk" remporta un gros succès dans les favelas sous les regards réprobateurs des classes riches et moyennes du pays. La version plus commerciale apparue fut le Funk Melody et bien sûr la Pop Mainstream commença par emprunt à vampiriser le courant. En réaction le "Funk" eut bien sûr sa version plus brutale et gangsta avec le Funk Proibidão. Plus tard un autre sous genre débarqua, le Funk Ostentação. Marqué par le Pop Rap d' alors mais toujours sous forte connotation Gangsta il domina les 10's. Le "Funk" brésilien devenu mouvement de masse parti de Rio (d' où souvent l' appellation Carioca à présent réductrice) se propagea et c' est tout le brésil qui vit les Dj essaimer dans les Baile (fêtes de rue) au cours des années. Dj Anderson Do Paraìso malgré son jeune âge de 27 ans est déjà une légende du Baile Funk. Il a grandi dans la grande Belo Horizonte, grande ville située à l' intérieur des terres et assez éloignée des images d' épinal rattachées à Rio. Ne partageant en commun évidemment avec la cité côtière que les favelas et leurs pauvreté . Ceci expliquera peut être ce qui va suivre. Il débute vers 15 ans en assistant aux Baile (fêtes de rue) du quartier Serrão. A Belo Horizonte il est au cœur pour prendre une part immense à l' une des plus passionnantes évolutions du Baile Funk, le Funk BH. Avec une approche franchement plus minimaliste lui et ses potes vont rendre le Funk plus éthéré et atmosphérique. Le rythme habituellement proche des 150 BPM diminue jusqu' à 90 pour stagner la plus part du temps vers les 130. Les MC délaisse un tant soit peu l' univers Gangsta et mysogine tout en perpétuant la contestation sociale des origines. Ainsi il n' est pas rares de voir la sexualité être abordée d' une manière bien plus progressive avec parfois des lyrics pro LGBT accompagnés d'une vision franchement plus optimiste et combative. Immédiatement à l' écoute de cette claque qu' est "Queridão" l' auditeur va être surpris par les choix sonores en matière de sample opérés par Anderson. Aux côtés du traditionnel outillage électro et l' usage systématique de la réverbération la surprise provient de l'instrumentation classique. Flûtes retravaillées, pianos et cordes en tout genre eux aussi maltraités. Le Baile Funk devient plus solennel jusqu' à être menaçant. Si cette musique demeure toujours très urbaine elle prend une tournure très fantomatique et étrange entre les mains d' Anderson. On ne sait plus très bien si le meilleur endroit pour l' écouter demeure le dancefloor d' une favela ou singulièrement notre fauteuil à la lueur d' une bougie. Avec DJ K on pouvait encore s' imaginer se trémousser en bermuda une bière à la main dans une Baile en pleine période carnavalesque sous l' effet d'une quelconque substance hallucinogène face à une profusion de beat. Chez Anderson c' est l' hiver et à tout instant vous êtes susceptible de frissonner de peur tant il est maître pour délivrer une musique très forte en suspens. Pour cela il joue sans cesse avec le silence. C' est avec une méticulosité infinie et un sens de l' économie louable qu' il va se contenter de peu pour maintenir une pression énorme. La surcharge présente chez la concurrence brésilienne n' a pas de raison d' être du côté de Belo Horizonte. Le phrasé rap ou surtout le chant typiquement brésilien ne jurent en aucunes façons avec cette musique si lugubre. On dit toujours que les contraires s' attirent et ici le mariage est un succès. Ne cherchez pas de disques autant novateurs. Vous n' en trouverez pas ou si peu tant cette musique semble venue de nul part. Si pour certains le Baile Funk peut se révéler être une musique un brin difficile par manque d' habitude ou simplement par éloignement culturel celui-ci par ses prétentions expérimentale exposées avec une facilité déconcertante est susceptible de vous emporter très loin jusqu' à redéfinir toutes nos conceptions et les diktats musicaux contemporain un peu comme le footwork en son temps.

  • KIM GORDON, quand les boomers n' en sont pas.

    Le royaume musical imaginaire de Dancing With The Noise possède l' étrange particularité de contenir trois reines. Une islandaise, une bristolienne et une éternelle jeune fille du Dorset. Devant l' état de forme de ces trois reines toujours passionnantes et pas encore grabataires J' avais presque oublié de vous rappeler qu'il existait aussi une reine mère. Une reine mère encore plus cool, courageuse et percutante que ses trois filles. Symbole absolu d' indépendance, de féminisme et de liberté artistique totale. Vendredi dernier, journée mondiale des droits des femmes (pas un hasard), Kim Gordon, 70 ans, sortait son deuxième album solo. Probablement l' un des disques parmi les plus bluffants et judicieux en ce timide début d' année. Le premier sorti en 2019, "No Home Record" m'avait sidéré au point de le classer dans mon top 20 annuel (ici). Comment, après 30 ans de carrière au sein de Sonic Youth avec la réussite que l'on sait, pouvait-elle encore nous surprendre et nous secouer? Nous épater de nouveau par son intégrité, sa passion pour l'expérimentation, sa curiosité à tout épreuve pour les nouvelles musique de "djeuns" tel le Footwork ou la Deconstructed Club. Sur une musique innovante sans compromis , elle dépeignait d'un œil acerbe et lucide notre époque. Souvent les membres de groupes essentiels peinent à atteindre en solo les cimes tutoyés collectivement. Bien sûr il y a des exceptions (Van Morrison, Peter Gabriel et Morrissey si on ne veut pas être trop regardant). Depuis la séparation je ne veux pas être médisant mais que ce soit pour Thurston Moore ou Lee Ranaldo il m' en a fallu du courage pour suivre la suite de leurs carrières discographiques. Plonger dans l' après Sonic Youth revenait parfois à rendre visite le dimanche à ce vieux tonton qui a loupé le virage numérique et qui s' obstine sur ses vieille lubies (le rock classique pour Lee et encore les cordes en tout genre pour Thurston). Et parfois les vieux tontons boomers ça dit des conneries ou des banalités vide de sens en fin de repas. Tonton Moore quant à lui nous a fait la totale, crise de la cinquantaine en larguant la Kim pour une bien plus jeune. Quel con. On ne largue pas Kim Gordon. Alors comment expliquer la réussite du récent "The Collective" après l' époustouflant "No Home Records" de 2019 ? Pourquoi est-elle toujours pertinente quand les deux autres délivrent des œuvres certes réussies mais franchement pas rafraîchissantes ni réellement nécessaires. Comment cette femme âgée de 70 ans peut en 2024 devenir une référence des "Djeuns" sur Tik Tok. Des quatre Sonic Youth Gordon a toujours fait figure de la moderniste curieuse de ce qui se faisait en dehors du milieu Rock et Punk. Une vraie Mods déguisée en Punk Arty. Rappelez-vous sa place plus importante dans le processus de création du "The Whitey Album" sous le nom de Ciccone Youth. Projet parallèle de la bande des quatre dans lequel l' instrumentation classique Punk subissait l' ajout de technique Hip Hop. Plus tard elle fera des pieds et des mains pour chanter en duo avec Chuck D de Public Enemy sur "Kool Thing". Quand les deux gars se préoccupaient des accordages et des structures elle privilégiait le travail sur les textures et avait une approche bien plus corporelle de la musique. Autre particularité expliquant qu' elle s' échappe du carcan Rock/Punk assez facilement afin de se renouveler et tenter d' autres aventures c' est qu' elle était l' exemple typique de la musicienne assise le cul entre deux chaises. Trop arty et ésotérique pour les rockeurs et trop punk et tapageuse pour le milieu des salles d' expos. On rajoutera qu'en plus de fréquenter le gratin Indie qu' elle aimait traîner aux défilés de la mode mais avouons immédiatement que c' est un truc pas tout à fait louable et surtout d' un intérêt assez quelconque en définitive. Limite agaçant. On préférera surtout rappeler son flaire imparable cinéphile pour repérer les futurs grands réalisateurs pour les clip de Sonic Youth. En 2024 Kim Gordon fait dans le Trap, dérivé sudiste du Hip Hop apparu dans les 00's et toujours d' actualité au point qu'on le croise souvent dans ce blog. Et voila cette bassiste qui s' amuse à en faire voir de toutes les couleurs aux rythmes arrachés d' une bonne vieille TR 808. Les synthés ont le pouvoir mais eux aussi subissent une véritable torture jusqu' à en devenir abrasifs et suppliants. Le climat et les sonorités sont évidemment Post Industriel et accompagnent sa poésie avant gardiste qu' elle entonne parfois en rapant sur son éternel ton apathique . Parfois une guitare s' en mêle ("Psychedelic Orgasm") mais que les fans de Sonic Youth ne se trompent pas. Kim a bel et bien tourné la page. Avec le soutien de Justin Raisen qu' ici on connait pour son excellent travail avec le Roi Yves Tumor, Gordon hybride à tour de bras tout ce lui passe dans sa tête. Numérique, synthétique et organique. Gordon n' a jamais été du genre à se pincer le nez et faire sa puriste intégriste. La forme moderne rejoint le fond contemporain et les objectifs sont atteins. La musique de Gordon ne fait pas son âge. Maintes fois ici j' ai relevé à quel point l' utilisation d' une vieille musique rendait le discourt anecdotique qu' il soit juste ou pas. En France on a ces derniers temps la gentille hype Gwendoline (ici) qui par ses textes possède un certain fond critique et lucide mais perd de sa force à cause d'une musique profondément rétro (New Wave) jusqu' à en devenir caricaturale. DWTN préférera toujours vous proposer Oï The Ox, Pö ou Mandy, Indiana qui pour le coup se présente comme les dignes petits enfants de Kim Gordon. Des quatre Sonic Youth il fallait bien avouer qu'une fois passer les attitudes grandes gueules de Moore c' était bel et bien Gordon qui tenait le rôle principal de chroniqueuse acerbe de la vie américaine. La plus engagée. Déjà à l' époque dans ses paroles Gordon démontrait un talent certain pour s' emparer de sujets maintes fois rabattus jusqu' à la caricature pour les rendre à nouveau intéressant et frais. En 2024 elle n' a rien perdu de son art de déconstruire le quotidien pour nous le balancer dans la tronche. Et le constat est encore plus terrible qu'il y a 30 ans. Encore en 2024 elle a ce petit truc en plus qui fait d' elle une fille super cool mais aussi distante qui en un instant va vous toucher au plus profond de vous et vous amener à une réelle remise en question. J' en connais beaucoup d' homme de mon âge pour qui le travail de déconstruction du patriarcat a commencé ou au moins été accéléré avec l' écoute de cette grande féministe. Elle lâche pas le combat la Kim quand le temps d' un "I m a Man" elle s' attaque à la masculinité toxique. Ailleurs elle n' en finit pas de remettre en question les normes sociétales, de sexe, de genre, de l' âge et bien sûr musicales. Son pays en prend bien sûr pour son grade comme toujours quand elle s' attaque à la passion américaine pour les armes à feu au nom d' une liberté qui a bon dos. Si il est avéré que notre septuagénaire surfe sur les réseaux sociaux il est aussi certain qu' elle en dresse un constat absolument imparable pour la raison même qu'elle y a été. Non pas comme nombres de ses amis boomers qui n' en finissent pas de répéter finalement ce que la télé, concurrente du net, leur remplie le cerveau comme jugements trop caricaturaux et réducteurs jusqu' à en devenir totalement inefficaces face aux maux numériques réellement malsains. Kim Gordon est donc par son âge une boomeuse comme tant d' autres. Malheureusement ce terme désignant une classe d' âge précise est devenu une insulte. Bien évidemment DWTN va ne pas vous faire l' injure d' essentialiser une classe d' âge et rentrer dans une guerre des générations. D' autant plus que si certains sont tentés de prendre partie chez les plus jeunes et certains vieux dont moi même. C' est surtout pour rappeler le fait que nos médias et pouvoirs sont monopolisés par les mauvais boomers. On ne voit qu' eux et leur déni sur leurs responsabilités quant à l' état du monde qu'ils laisseront. Leurs ignorances crasses parfois bien désirées et cultivées. Eux et beaucoup trop de leurs enfants conformistes et réacs avant même de devenir adulte. Cette culpabilité devenue déni puis mépris et enfin geste suicidaire. Ils aimeraient bien que surtout on n' aille pas cracher sur leur tombe en mettant à mal leur héritage putride et réac. Kim Gordon était déjà en avance il y a trente ans et continue de voir plus loin. Quand elle s' attarde sur les objets de la vie tel les cadeaux ringards que sa générations adorait s ' offrir on y constate qu' un jugement acerbe sûr vis à vis de sa génération et un simple conseil faite aux plus jeune. Elle fustige toutes ces années de quête d'acceptation, de réussite et d'affirmation boomeuse au détriment de tout le reste et au final d' une assez grande futilité devant le triste résultat. Elle est la preuve vivante que mal vieillir s' évite parfois dès le plus jeune âge. Fille de l'underground des 60's et des 70's, reine de celui des 80's et 90's, elle traverse le temps sans rien changer de ses valeurs tout en continuant la critique. L' engouement récent la concernant chez les jeunes générations via Tik Tok n' est absolument pas une surprise. Un juste salaire du travail de sape entrepris il y a si longtemps. "The Collective" s' empare de vous, vous perturbe, vous trouble, vous agresse mais aussi vous grandit et vous amène à aller voir plus loin. Comme les monuments discographiques de Sonic Youth autrefois Kim Gordon réussit le même exploit en solo. Avec la même fraîcheur, âpreté et l' intransigeance de ceux qui ne vous prennent pas pour des crétins quand les autres ne désirent que vous endormir.

  • BEST OF 2023

    DWTN est de retour après plus d'un an d' absence. Avant de passer en revue l' année 2023 je tenais à remercier tous les lecteurs pour leurs petits messages au cours des derniers mois écoulés. 2023, RETOUR HAUNTOLOGIQUE et MODERNISTE DES 90's. Quid de l' année 2023? Une bien étrange et trompeuse année musicale. Par exemple les premières places de ce top sont trustées par des noms coutumiers des exercices précédents . Cela suffirait à paraître être un indicateur assombrissant en terme de renouvellement et si en plus on se penche sur la nature même des genres musicaux présents l' affaire devient un poil plus déprimante. Mais à y regarde de plus près, ces premières constatations sont assez mystificatrices. Certes il faut aller à la septième place pour découvrir de nouveau noms mais ensuite c' est une avalanche de nouvelles formations et d' artistes débutants. Quant aux styles musicaux évoqués on va très vite constater qu' ils ont subi de sacrées transformations. En effet un terrible constat peut apparaître : que ce top sent les 90's. Rien que l' évocation du nom de la numéro 1 suffirait à faire suggérer aux plus perfides que le Top annuel de DWTN a des faux airs de Uncut ou Q Magazine. Deux cas typiques de média musicaux surfant sur la niche commerciale générationnelle nostalgique des 80's et 90's. Et si en plus on tente de nommer ces genres qui ont le vent en poupe en 2023 alors on frise la correctionnelle en terme de rétromanie. L' éternel retour du Shoegaze, encore une fois me direz vous, celui encore plus bluffant et triomphale du Trip Hop et enfin, cette terrible année a vu le retour en grâce inespéré de l' Indie Music à guitares. Mais que les rétrogagas de tout poil ne se réjouissent pas trop. D' abord votre serviteur n' a pas viré sa cuti sous le poids des années en sombrant à son tour dans une forme de nostalgie sénile mais surtout ces trois courants se sont donc vus remis au gout du jour d'une manière totalement réjouissante et pertinente. Dans ce blog cela fait quelques mois ,si ce n' est des années, que l'on voyait venir une remise au goût du jour progressive du Trip Hop. Je ne vais pas vous énumérer les articles y faisant référence (si ce n'est ce lien vers une compilation du genre pour les novices) préférant en lieu et place proposer de vous jeter sur les mots clés. Si on se réfère aux trente premier du Top c' est une bonne dizaine de disque auxquels on peut aisément rapprocher le Trip Hop. Parfois l' évidence s'impose mais souvent le lien est plus discret mais toujours bel et bien réel. Enfin et surtout, et que ce soit pour le Trip Hop et les deux autres fausses vraies réminiscences , le Shoegaze ou l' Indie music à guitare, nous sommes parfois assez loin du simple exercice rétro de copiage. Même les médias les moins avertis et observateurs en terme d' expérimentations et d' avancées stylistiques commencent enfin à y regarder de plus près incommodés qu'ils sont par la puanteur pestilentielle du rétrogaga qu'ils ont eux même favorisé depuis 15 ans. Pitchfork au sujet du shoegaze (ici) a bien compris que l'on en avait pas fini avec le shoegaze et que ce courant tant critiqué autrefois est tout simplement l'un des plus influent depuis trente ans. On ne peut pas vraiment en dire autant du Grunge et de la Britpop qui l' avaient supplanté dans les cœurs de la critique Rock de l' époque. Cette musique à la fois mélancolique et bruitiste redevient la bande son parfaite pour l' époque contemporaine et les jeunes générations. Par exemple il vous suffit de surfer sur Tik Tok, loin d' être un réseau social pour quadra et quinqua, pour tomber en extase devant la popularité hallucinante de Slowdive chez les millennials. Mais enfin et surtout, et le plus rassurant, c' est que dorénavant ces courants musicaux datés ne sont plus recrachés sous formes de futile copie conforme. Hotline ou Bar Italia nous refourguent les 90's Indie Rock d' une façon assez particulière. Ça a l' odeur, la couleur, le goût mais il y a un ingrédient supplémentaire qui change tout et ne fera pas de vous un junkie monomaniaque du vintage. Dans un article (ici) maladroit et incomplet mais assez éclairant un jeune type des inrocks a (enfin!) cerné que ce soit chez Bar Italia ou d' autres que l' approche Hauntologique était omniprésente plutot que le simple exercice revivaliste. On va pas être trop dur avec le garçon pour ses oublis (l' hypnagogic-pop et son cousinage avec l' Hauntology et plus particulièrement l' année de la sortie d'un Yves Tumor) et rappelez que sa réflexion a déjà été faite et observée il y a plus de 10 ans par un vieux con (ici pour l' exemple). Petite mixtape faite maison avec la plupart des artistes classés. TOP ALBUM 1. PJ HARVEY - I Inside the Old Year Dying Que DWTN classe la reine PJ Harvey numéro 1 de l' année est une surprise à bien des égards. Que vient foutre l' une de mes idoles des 90's et 00's dans un top habituellement réservé aux nouvelles têtes? D' autant plus surprenant que son précédent album "The Hope Six Demolition Project" m' avait laissé de marbre et pour être plus franc, j' envisageais le début de la fin en matière de réelle pertinence pour la belle du Dorsey. A la différence d'une Bjork, PJ Harvey afin de ne pas paraître rébarbative et dépassée, n' a jamais brillé dans l' art de s' entourer des nouvelles têtes chercheuses du moment pour moderniser le son. Toujours le même entourage depuis des années avec pour le dernier les vieux complices Flood et John Parish. Seulement voilà. PJ Harvey, tout en puisant dans le passé sans tomber dans les travers revivalistes Folk et rock, continue de se renouveler et nous offre un album à la fois novateur et pertinent. Après une telle carrière ils sont peu nombreux à en être encore capable. Ce disque agit comme un baume parfait pour affronter notre époque chancelante et chaotique. 2. LAUREL HALO Atlas Cela fait près de 12 ans que Laurel Halo conjugue l' Ambient à toutes les sauces pour notre plus grand plaisir. Avec "Atlas" elle confirme son virage jazzy et classique entamé avec la bande son "Possessed" allant jusqu' à totalement reconfigurer le paradigme Ambient. Laurel Halo, comme en 2012 avec son merveilleux "Quarantine", apparait comme une éclaircie miraculeuse dans une scène musicale où sein de laquelle se profilait une overdose nauséeuse face à l' avalanche de productions pas franchement judicieuse et intéressante pendant et post periode Covid. 3. YVES TUMOR - Praise a Lord Who Chews but Which Does Not Consume; (Or Simply, Hot Between Worlds) Mais que peut encore rajouter DWTN au sujet d' Yves Tumor? Allez voir par ici et vous comprendrez que ce type dont le vrai nom à l' état civile est Bowie jouit ici comme son illustre homonyme d'une vénération absolue. Le dernier album en date n' est probablement pas à mon avis son meilleur, mais il représentera à l' avenir la porte d' accès ultime pour entrer dans cet univers si riche et bien plus complexe que laisse présager l' accueil et les succès critiques reçus depuis quelques temps. Le retour en grâce artistique des guitares de l' Indie music lui doit beaucoup. 4. KLEIN Touched By An Angel Même cas de figure que le précédent. Génie absolue Klein continue d' atteindre les cimes de l' expérimentation jusqu' à demeurer encore et toujours indéfinissable. Certes cette musique demeure difficile d' accès mais c' est justement parce qu' il s' agit d'une œuvre fortement personnelle et semblant venue de nul mais pouvant s' adresser à tout le monde. Que son nom et celui de Tumor soient encore associés plus de 7 ans après leur première apparition commune dans ce blog (ici) en dit long sur leurs importances respectives et sur le fait que, "parfois", ce blog ne se trompe pas. En 2016, on était pas nombreux à parier et en faire des tonnes sur eux. En 2023 ils sont devenus des évidences. 5. TIRZAH Trip9love...??? Encore un nom habitué des top annuels de ce blog. Voici probablement son meilleur album. Avec la gigantesque Mica Levi à la production ce disque aux apparences si simples est totalement révolutionnaire ,et/ou parce que, sans compromis. Avec un courage absolu les deux copines repoussent les limites de leur art. On a beau écouté des dizaines de fois on ne découvre jamais comment expérimentation et émotion peuvent se marier autant magistralement. 6. ONEOHTRIX POINT NEVER Again Encore l' une des icônes absolue de ce blog. Je vous l' avais écrit plus haut mais ce top est trusté par les têtes connus. On pensait Daniel Lopatin un peu égaré depuis ses deux précédents albums mais il n' en était rien. Oubliant un peu ses velléités Synthpop acquises par sa collaboration avec Weekend, le voici piochant dans son gigantesque " Garden Of Delete" jusqu' à parfois retrouver la magie novatrice et réflexive de ses Eccojams. Comme certains l' on évoqué, on se demande si cette fois Lopatin n' a pas définitivement réécrit avec succès le dogme d'un genre comme son amie Laurel Halo (avec l' Ambient). Celui du Progressif. Qu' il soit électro, rock ou que sais-je encore. 7. PÖ Cociage Première nouvelle tête dans ce top. Provenant de la galaxie Nyege Nyege/Hakuna KUlala, (NDLR, un top DWTN sans représentant des deux labels Ougandais c' est comme un repas sans fromage), Pö résume à elle seule tout que nous offrent ces artistes et cet univers. Expérimentation, mélange stylistique, puissance et critique acerbe sans compromis du monde post colonial. Elle marie à merveille tous nos pêchés mignon tel l' Ambient, Dark Ambient, Indus, le Gqom, la Deconstructed Club et la culture musicale Est Africaine. 8. HYSTERICAL LOVE PROJECT Lashes L' une des plus belles découvertes 2023. Ce duo en provenance de Nouvelle Zélande évoque leurs illustres congénères de l' hémisphère Sud en matière de rénovation Ambient Pop, HTRK. Mais des HTRK lorgnant à la fois la Dream Pop, le Shoegaze et le Trip Hop sans jamais tomber dans la redite facile. Un des exemples parfait de ce que j' écrivais en introduction à ce top en matière de vieux styles musicaux remis au goût du jour et tournés vers le futur. Des trésors de trouvailles en matière de production qui parfois proviennent d' univers variés et éloignés tel le Breakbeat, l' UK Bass ou la Drum & Bass atmosphérique. La liste en faveur de l' hémisphère Sud commence à devenir longue en terme d' artistes salvateurs aux dons avérés dans le rôle de dealers en matière de frissons absolus, HTRK bien sûr, CS + Kreme, Clara Dal Forno, YL Hooi, Laila Sakini, F Ingers etc etc. 9. THE MURDER CAPITAL Gigi's Recovery Disque parfait et déchirant, le deuxième album de ces irlandais a de quoi faire rougir leurs compatriotes de Fontaines D.C. . Je serai mauvaise langue j' ajouterai qu' il serait parfait en tant que chant du cygne d'un revival Post Punk qui n' a que trop duré. 10. NIECY BLUES Exit Simulation Autre grande découverte de l' année. Comme les précédents les influences sont multiples et mariées d' une manière totalement innovante avec des us et coutumes totalement Ambient. Trip Hop (encore), la Dream Pop cousine du Shoegaze (encore), le Gospel, la Soul et le R'n'B. Ce disque est le croisement ultime et totalement personnel de deux autres grands disques cités plus haut, le Yves Tumor et le Laurel Halo. 11. A.S.O A.s.o Encore du Trip Hop mais bien plus complexe qu' il n'y parait. Ce duo berlinois ne se contente pas de piocher dans les récapitulatifs du seul genre, c' est carrément toute une époque (les 90's agonisantes et résumée facilement par la BO du film de The Beach) qui est appelée pour nous offrir des pépites de songwritting. Des chansons susceptibles de filer le frisson aux plus aguerris des vieux cons à qui on ne la fait plus en revival. Il y a chez ce duo un truc ensorceleur et malicieusement moderniste dans cette capacité de s' emparer de tout un pan du passé pour évoquer un futur évanoui et auparavant kidnappé par les revivalistes de tout bord. Ce petit quelque chose avec lequel les Hauntologistes de la première heure (Broadcast, Leyland Kirby, Focus Group) nous sauvèrent de la rétromanie réac pendant les 00's. 12. JONNINE Maritz La moitié d' HTRK nous revient avec ses pépites gorgées d' humanité comme elle seule sait le faire. Des chansons fragiles et au charme unique parce que parfois imparfaites. Depuis ses débuts solo elle s' obstine à se passer d'un travail de production minimum susceptible de cacher les imperfections mais garde ainsi une puissance émotionnelle sans pareil. Parfois on pense à Carla Dal Forno, à d' autres instants à John Cale et au final il plane sur son album l' aura d'un spectre que les deux noms cités ont eu en commun. Celui d' une Nico transfigurée. 13. SQUID O Monolith Apparu à la suite de Black Midi Squid confirme tous les espoirs en abandonnant lentement le Post Punk et le Prog pour tâter de l' electronica glitch et du Folk. Ce groupe depuis ses débuts ne cesse d' évoluer et offre avec ce deuxième album l' une des très rares possibilités à l' Indie Rock de se sortir définitivement de l'ornière passéiste. Ils semblent reprendre d' une façon malicieuse les choses où Radiohead les avait laissé après "Kid A". 14. NONDI_ Flood City Trax Venue de nul part cette petite sœur de Jlin et Jana Rush plonge le Footwork et le passé électro de Detroit dans une marmite psychédélique et en tire une potion magique impressionniste totalement singulière. Pas sûr que les battle de Chicago apprécient par contre idéal pour panser les plaies et quitter ce monde de merde. 15. MANDY, INDIANNA I'Ve Seen A Way Exemple parfait de ces jeunes formation s' emparant du passé afin de mieux le détourner en direction d'un futur post apocalyptique. Une française et trois mancuniens pour une énorme gifle Post Industriel, punk, electro, EBM etc etc. Finalement que l' association entre une fille de chez nous et trois types de MANCHESTER produise l' un des disque les plus acerbes et juste sur notre époque ne semble pas si incongru. La France d' aujourd'hui après 7 années de Macronisme Néolibérale et autoritaire ressemble tant par certains aspects à l' Angleterre du Nord sous le joug Thatchérien pendant l' âge d' or musicale de Manchester. Un âge d'or qui transpire sans cesse dans leur musique par ses aspect Dark et Post Industriel sans que cela ne vire au plagiat tant cette formation voit et pioche plus loin. La production moderniste du Daniel Fox de Girl Band/Gilla Band y est bien sûr pour beaucoup avec un son abrasif au possible mais également les paroles de Valentine Caulfield bien encrées dans notre affreux présents. 16. BAR ITALIA Tracey Denim & The Twist Comment font-ils pour rendre jouissif ce que l'on a cessé d' écouter depuis trente ans? Et qui plus est sur deux albums la même année. La réponse se trouve dans l' article les concernant cité plus haut. Je rajouterai qu'il y a un certain talent baignant dans un "je m'en foutisme" symbolique d'une formation connaissant ses forces et ne se prenant pas pour les messies d' une cause Indie qu'ils ont déjà un peu sauvé. 17. HONOUR Alaafia Musique faite de collage qui possède d' hors et déjà la force spirituelle des disques Klein l' art d' Honour va foutre un sacré bordel dans vos certitudes. Comme chez l' anglaise l' univers de cet américain ne ressemble à rien. Le Hip Hop est défiguré par de sale manies Hypnagogic Pop sans que cela ne sonne réellement comme tel. Pour orienter le quidam on peut citer les merveilleux Space Afrika, Laurel Halo ou Dean Blunt qu' en définitive il se retrouvera tout de même en terre totalement inconnue. 18. JUDGITZU Sator Arapo Notre ethnomusicologue national continue son exploration du Singeli Tanzanien et a décidé de l' hybrider avec ses racines celtiques et d' autres passion tel le Gabber et ses découvertes asiatiques. Les BPM poussés à 170 il nous propulse sur un dancefloor imaginaire où tradition et modernisme s' accouple en pleine partouze mondialiste. 19. WATER FROM YOUR EYES Everyone’s Crushed Serait-ce la réponse américaine aux attendrissant et surprenant Jockstrap anglais. Probablement. Encore un exemple parfait de ces jeunes formations qui ont le toupet de ne plus vraiment respecter les illustres aînés tout en retenant parfaitement les leçons initiées. 20. SLOWDIVE everything is alive L' une de ces très rares reformations assurément pertinentes. Et en plus les millenials adepte de Tik Tok les kiffent. Slowdive nous refait le coup de "Pygmalion" en entraînant plus profondément son Shoegaze en terre Ambient par l' utilisation assurée d'une Electro de bon aloi. Le temps n' a pas de prise sur les 5 de Reading comme sur la reine du Dorsey. 21. ML BUCH Suntub Cette danoise continue d' épater en empruntant les vieilles manies des chansons d' autrefois (70'S ET 80'S) pour les tremper dans notre présent synthétique et Ambient. 22. RAINY MILLER & SPACE AFRIKA A Grisaille Wedding Casting trois étoiles pour cette collaboration entre Rainy Miller et le duo de choc Space Afrika. Ici encore le Trip Hop subit une cure de jouvence en passant dans un filtre de musique concrète et de sonorités indus. Et quel plaisir de retrouver Icebo Violet, Mica Levi, Coby Sey et Voice Actor. 23. L'RAIN I Kill Your Dog On l' avait découvert avec l'intriguant "Fatigue" dans lequel l' expérimentation jouait la trouble fête dans une mixture Psychédélique et R'n'B. Elle poursuit et développe encore plus sa recette et fait plus que confirmer les espoirs placées en elle. L'Rain en empruntant au Prog Rock, au Soft Rocker et même à du complexe façon Drone étonne encore une fois et offre une cure de jouvence à l'Indie Pop. 24. JAMES HOLDEN Imagine This Is A High Dimensional Space Of All Possibilities Encore un disque parfait pour Holden après 20 de carrière. Toujours sa passion pour la Kosmisch Music et sa maitrise des synthés pour délivrer une musique parfois motorik, souvent psychédélique et comme chez beaucoup, un brin Shoegaze et Dreampop. 25. DJ K Panico No Submundo Nouvelle scène, nouveau genre. Les gens bien informés appelle ça le Bruxeria Sound. En provenance des favelas de Sao Paulo on retrouve un Baile Funk hallucinatoire via une production qui plébiscite des sons imprévisibles et terrorisants venus de nul part. Il se passe quelque chose là-bas de très fort en matière de rénovation de la musique Dancefloor. 26. ONE MORE GRAIN Modern Music 27. YUNGWEBSTER Yungwebster 28. NOURISHED BY TIME Erotic Probiotic 2 29. HOTLINE TNT Cartwheel 30. TZUSING 绿帽 Green Hat 31. PARANNOUL After the Magic 32. NABIHAH IQBAL Dreamer 33. BILLY WOODS & KENNY SEGAL Maps 34. TITANIC Vidrio 35. LEE GAMBLE Models 36. HYPERDAWN Steady 37. KABEAUSHE The Coming of Gaze 38. RAT HEART ENSEMBLE Northern Luv Songs 4 Wen Ur Life_s A Mes 39. FEVER RAY Radical Romantics 40. FLESH & THE DREAM Choose Mortality TOP EP TARA CLERKIN TRIO The Turning Ground ICEBOY VIOLET Not a Dream But a Controlled Explosion JLIN Perspectives NAHASH A snake in your house

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