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  • Oneohtrix Point Never, disque résumé d'une oeuvre gigantesque.

    Plus de 13 ans de carrière, près d' une vingtaine d' album si on compte certaines collaborations, les différents pseudos et les BO. Et le temps qui fait son oeuvre, inexorablement. Qu 'avait-il encore à nous dire le bon Daniel Lopatin si vénéré par ici depuis les débuts de ce blog? Lopatin est quelqu' un d' intelligent et de lucide. Il sait qu' il a entamé un tournant décisif dans sa carrière depuis 2017 et la BO "Good Time". Avec le récent "Magic Oneohtrix Point Never" il semble confirmer qu 'il partage avec bon nombre de ses fans historique le constat. Va falloir du changement tant ce disque évoque l' arrivée au bout du merveilleux chemin de traverse entamé depuis longtemps. Alors on dira juste que ce disque est le "vrai" regard en arrière sur les magnifiques et novateurs paysages sonores qu' il nous a offert depuis 13 ans. On peut y voir comme c' est le cas depuis "Good Time" une pause dans une course effrénée créative. Une pause qui semble s' éterniser tant l' homme nous avait habituer à une grande vitesse d' évolution . J' écris "vrai" parce que le disque somme de ces années-là aurait du être "Age Of" mais que voulez-vous, Lopatin n' a pas pu s' empêcher d' innover encore un petit peu dans son art. Plus pop et surtout saupoudré d' une énorme couche Baroque. Alors il va être encore question d' oubli, de la nostalgie et de l' étrange façon dont nos goûts et nos souvenirs musicaux se construisent. D 'une volonté diffuse de ne pas répéter gratuitement le passé mais en l' évoquant de participer à la construction d'un futur proche et d' illustrer le présent. Nous allons traverser des sensations d' isolement, de solitude, mélanger le faux et le vrai. De l' histoire d'un gamin découvrant le monde à travers la radio, comme celui de James Ferraro qui percevait dans sa chambre à coucher le son à peine audible de la radio familiale. "Magic Oneohtrix Point Never" c' est bien évidemment ce retour sur les courants de pensée et genres musicaux dont Lopatin est une pièce centrale. Un catalyseur si ce n' est un génial investigateur. L' Hypnagogique Pop, l' Hauntology, le Maximalism la Vaporwave et la Deconstructed Club/Post-Club. Tout y est comme le dit si justement le bonhomme: "(...) Pop baroque maximaliste avec des paillettes athmosphériques" Les affinités pop sont encore plus présentes que dans "Age Of" et ce qui est en soit l' un des éléments qui peut rendre ce disque un brin décevant pour les fans historiques amoureux d' innovations et de remises en question. Non pas que Lopatin fasse fausse route en tâtant de la pop par opportunisme après des années d' underground et de musiques plus complexes mais parce que du Oneohtrix Point Never à la sauce pop ça a déjà été fait. Mais pas par Lopatin himself. Son influence a été tellement immense et rapide que nous en avons déjà entendu du OPN dans le mainstream et bien d' autres courants tout autant novateur que le bonhomme. Et puis il y a aussi un autre élément lié à la pop qui peut expliquer la déception des fans originaux bien habitués aux concepts développés par OPN et le quiproquo qui semble se développer voir s' accentuer chez les autres. Je l' avais déjà évoquer au sujet de John Maus (ici) ou d' Ariel Pink. Le fond de pensée critique et de réflexion provenant de Hypnagogic-Pop, de la Vaporwave ou proche de L' Hauntologie aurait tendance à se dissoudre quand il est confronté ou mélangé à certains traits caractéristique de la Pop. En résumé ces trois courants semblent voir la forme Rétro-Vintage éclipser le fond franchement pas passéiste. Finalement le seul tord de Lopatin depuis son virage plus "mainstream", "plus abordable", est seulement d' avoir été un brin en retard par rapport à son importance et son impact chez ses contemporains. A sa décharge faut dire qu' il était parti tellement loin sur les chemins de traverses créatifs qu'il n' avait plus en vue les autoroutes où son nouveau pote The Weeknd et tout une pelleté de suiveurs faisaient retentir leur goût commun pour la synth-pop 80's sur les ondes mondiales. Le clip du titre "Lost But Never Alone" l' illustre parfaitement tant l' imagerie 80's Vaporwave et Hypna semble avoir été mille fois vue avant que l' un des rois du courant nous en offre un exemple. Et puis il y a aussi ses dignes héritiers, les jeunots Sophie et Arca entre autres qui ont pousser les réflexions Lopatinesques encore plus loin vers les cieux jusqu' à parfois fait évoluer ce dernier. De ce dernier disque et des précédents c' est de bien ça que l'on peut le taxer. L' élément de surprise qui faisait tant le charme et surtout la force d' impact de Lopatin a disparu et il semble à présent qu' il en a conscience. On était parti de l' Hypnagogic-Pop tendance New Age, une New Age de plus en plus modernisée, puis il est passé par la Vaporwave pour déboucher sur la bombe Hypergrunge et le CyberRock du gigantesque "Garden Of Delete". Et voilà qu' avec ce disque nous avons un peu de tout rassemblé tel une mixtape avec les derniers rajouts en date, la pop à forte connotations 80's. L' art idiotsyncratique que Lopatin avait élevé au plus haut semble n' être plus gage de chef d' oeuvre et il faut plutot se tourner vers la Deconstructed-Club pour y retrouver les sensations de surprises et de révolution novatrice. Même l' instabilité des titres si caractéristique et tellement fertile pour la réflexion semble être devenue une marque de fabrique trop attendue et moins percutante. Mais le bonhomme n' est pas semble-t-il épuisé tant ce disque recèle encore bien de moments majestueux et troublants à faire pâlir les suiveurs. Le roi n' est pas mort. On dira juste qu 'il se repose après bien d' aventures plus belles les une que les autres.

  • ANA ROXANNE, beauté absolue.

    Elle a débarqué dans mon quotidien comme si de rien n' était. Bien sûr la rencontre était par le biais d' un disque mais Ana Roxanne s' est immédiatement initiée dans mon intime tellement sa musique en est remplie. Et 2019 de se clôturer avec l' américaine en troisième place du Top DWTN des Ep/singles. Depuis son premier ep "~~~" l' attente était grande et la question toute simple, le petit miracle des 6 titres de "~~~" allait-il se répéter? Ana Roxanne a grandi à l' intérieur de la communauté Philippine de la ville d' Oakland aux Etats Unis. La petite Roxanne grandie aux sons des Cd R'n'B de sa mère et par la pratique assidue du Karaoké se dirige rapidement au chant jazz. De ce passé subsiste une reprise d' un titre de Whitney Houston dans "~~~". Si on ajoute à ça un passif au sein de la chorale du coin on comprend très vite ce qui apparaît dans sa pratique du chant que l'on peut qualifier de fondamentalement dévotionnel. Toujours dans le domaine de la dévotion Roxanne raconte que sa rencontre avec la musique Hindoustani au cours d'un voyage en Inde l' a changé à jamais. Elle ajoute à cet événement fondateur sa découverte du premier Alicia Keys et ses études en musique analogique jumelées à une autre découverte, celle d' Alice Coltrane. Et ça on comprend que ça marque, question d' expérience personnelle. En 2017 elle publie en catimini son "~~~" qui sera très vite repéré par MatthewDavid et ressortira donc en 2019 sur le label de ce dernier. La grosse écurie indie Kranky craque à son tour et voilà son nom qui apparaît au milieu de pas mal de nos chouchoux, Grouper, Dedekind Cut, Demen, Stars Of Lid et MJ Guider entre autres. "Because of Flower" arrive donc à point nommé pour confirmer que sa musique est le fruit d' un long parcours d' apprentissage et d' heureuses rencontres stylistiques et spirituels. Immédiatement on comprend que la belle a poursuivi son petit bonhomme de chemin qu' elle semble tracer seule dans le monde de la musique. Et enfin et surtout qu' elle a consolidé les bases de son art jusqu'à atteindre un savoir faire inespéré. "Because of Flower" est un disque d'une beauté absolue. Entre décors gigantesque et un chant totalement émouvant. C' est aussi une preuve solide que la jeune américaine est en perpétuelle évolution. Plus assuré et plus ouvert que son prédécesseur il offre des pièces admirablement structurées, spacieuses et ambient. Une ambient enrobée de chuchotements Pop. Les bases New Age, Ambient et son goût pour les Sound Collage que "~~~" dévoilait sont toujours présentes mais Roxanne délivre de nouvelles influences qu' elle transforme avec des manières très personnelles. Par exemple le somptueux "Venus" parmi d' autres titres évoque fortement la musique médiévale et ses airs éthérés. Ce titre tisse aussi et surtout un lien entre la dernière recrue de Kranky et le passé du label. Bien sûr qu' en matière d' éthéré MJ Guider et Liz Harris de Grouper peuvent faire office de grandes sœurs mais il faut remonter le temps encore plus loin et va nous revenir des souvenirs Post-Rock version Kranky avec Labradford pour le calme et les ambiances lentes. Toujours post-punk la guitare fait une apparition chez Roxanne avec des impression très Tortoise. L' une des grandes nouveauté est également l' empreinte nouvelle d'une certaine Dream Pop et de ses filles, l' Ethereal Wave et l'Ambient Pop. On peut évoquer Julia Holter pour la voix lente et hypnotique, Julianna Barwick pour les textures flotantes mais enfin et surtout nos vieux amours de chez 4AD par les senteurs gothiques et médiévales. Ce disque comme tant d' autres adorés par ici est sous le haut patronage des This Mortal Coil, Dead Can Dance et bien sûr Cocteau Twins. On perçoit même un spectre bristolien très Portishead. Ce qui était caché parce que juste chuchoté sur " ~~~" est dorénavant la thématique ouvertement assumée autour de laquelle Roxanne compose. Le disque débute par une citation du philosophe chinois Lao Tzu expliquant les liens entre l' intersexualité et l' harmonie. L' artiste médite sur l' identité, le genre et l' amour. Elle nous parle aussi du corps et de l' enfermement qu' il peut représenter et ce avec fragile sincérité et empathie. Avec ce premier album Ana Roxanne emporte tout sur son passage et offre le disque parfait pour les moments d' évasions entre ceux de combats dans un avenir proche. Disque d' évasion encore pour affronter les confinements successifs qui nous attendent pendant très longtemps. PS: L' un des mes Coltrane préféré. Typiquement New Age

  • MJ GUIDER, Bayou éthérée

    Après Liz Harris de Grouper, The Slaves, White Poppy, Julia Holter parfois, Paper Dollhouse, Tropic Of Cancer ou Julianna Barwick récemment, voici encore une fois une enfant ensorcelante et rêveuse de Mamie Elizabeth Fraser. Encore une fois l' écossaise voit apparaître une de ses progénitures de l' autre coté de l' Atlantique et encore une fois elle peut en être fière. MJ Guider a parfois les traits de sa mère spirituelle et de ses Cocteau Twins mais que les traits. L' enfant ne sombre pas dans le mimétisme facile et nous offre le disque éthéré parfait pour passer ce putain d' été flippant et caniculaire. Selon le dossier de presse l' intrigante Mélissa Guion (je sais, vous allez le lire partout de la plume de nos critiques feignants), ce bel objet artistique qu'est "Precious System" a été inspiré par la confrontation de paysages très variés et en un sens opposés de sa Louisiane natale. Plutot que de confrontation le terme de métissage ou d' association serait plus approprié. La musique de MJ Guider c 'est une promenade entre friche industrielle et la nature la plus sauvage possible. Si on imagine la rencontre entre Le Bayou et les traces de l' oeuvre humaine que sont les usines désaffectées, le mobilier urbain et les zones commerciales laissés à l' abandon, je pense que par réflexe on imaginerait très peu un quelconque lien avec les landes glaciale du Royaume Uni post industriel du début80's. Et on penserait surtout pas à la pop éthérée des gothiques Cocteau Twins. Jazz, Blues, Doctor John ou plus récemment et en version urbaine moderne le fêlé de Lyl Wayne. Bref toute une gamme de musiques chaudes, enfiévrées voir agressives sauf à quelque chose sobre provenant d'un âge glaciaire. Le sentiment dystopique de la rencontre entre l' homme moderne et la nature est encore présent sur un disque en cette année 2016. Si il existe des différences de son et de manières entre la vision de Mélissa Guion plus "archaïque" et celle de personnes plus influencées par la révolution numérique 'Herndon, Arca) le sujet de la rencontre technologie-nature/corps est bel et bien là. Si le sentiment de désolation lié à la dystopie pointe son nez il est teinté d'un certain optimisme caché. A l' instar d'une Herndon ou d' un Arca un espoir allié à une certaine combativité pour croire en l' avenir. Si les deux artistes cités partent au front contre le cynisme et la peur tel des guérrier MJ Guider et ses soeurs de la fratrie Frazer font plutot office de vieux sages zen et sensibles laissant le temps faire son oeuvre. la nature reprend ses droits et les herbes sauvages envahissent les usine et magasins désertés pendant que la brume des matins du bayou remplace les nuages de pollution. Après des débuts en total solo MJ Guider s' est adjoint l' aide de deux musiciens pour son album. Son premier ep "Green Plastic" sorti en 2014 apparaissait plus timide avec des titres à la production hypnagogiques et tirant plus sur une ambient à la rythmique transparente. Mélissa Guion entre-temps a pris de l' assurance et sa musique s' en ressent. Les rythmiques sont ce coup-ci plus fortes, les ambiances moins furtive et la voix totalement plus présente et affirmée. Un poil plus pop mais comme ses soeurs du nouveau millénaire cet aspect n'est pas autant vivace ouvertement que pour Cocteau Twins. Les appétences pop moins souhaitées sont peut être l'une des raisons qui explique que MJ Guider et compagnies ne tombent pas dans le mimétisme parentale. Si leur musique reste charmeuse elle refuse malgré tout toute les envies de drague et de facilité nostalgique dont d' autres n' hésitent pas (Grimes). Ce refus permet ainsi une singularité collant bien plus à notre époque. Le charme va opérer un très long moment et ce disque absolument pas revivaliste risque bien se retrouver dans bon nombre de top courageux de fin d' année.

  • WORKING MEN'S CLUB, et si il existait deux formes de revival? Celui des bourges et celui des prolos.

    C' est la dernière hype anglaise de l'indie . Comme souvent une formation au senteur rétrogaga. A l' instar de certaines formations apparues ces derniers temps tel les Shame, Idles, The Murder Capital ou les champions Fontaines.D.C., les Working Men's Club lorgnaient sévèrement sur l' âge d' or Post-Punk comme le prouvait leur premier single "Bad Blood". Un single à la recette revival franchement mille fois entendue depuis 20 ans tant les gamins piochaient sans gènes à la fois dans l' histoire américaine et anglaise du genre. Une voix et un phrasé rappelant un étrange mix entre Tom Verlaine de Television et un Mark E Smith jeunot. Des guitares aux senteurs Television (encore) rencontrant Joy Division avec un goût pour le funk rappelant les Talking Heads . Bref, que du classique rétro-gaga. A ceci de particulier que les Working Men's Club avaient coché l' option Funk dans le catalogue de vente sur internet par le biais duquel bon nombre d' autres se contentent de piocher afin de monter un groupe tel des fashions victims dénuées de personnalité tentant de masquer leur manque en la matière. Et le conformisme de guetter. Et pire que ça, on semblait tomber un peu plus dans les affres du rétro-gaga. Cette recette qui possédait des ingrédients amenant à la danse évoquait une formation plus récente et elle aussi grande adepte du pillage historique Post-Punk, LCD Soundsystem. Manquait l' électro pour s' afficher comme le "digne" successeur de James Murphy mais il était claire que les Working se différenciaient de la sorte de leurs contemporains britanniques et Irlandais plus adeptes d' un post-punk originel plus politisé et personnel. Plus encrés dans leur présent. Donc on pouvait dire des Working King's Men , et encore après l' écoute de leur récent album par instant, qu 'ils faisaient du LCD Soundsystem. Un LCD Soundsystem qui en son temps ne faisait rien d' autre que du Eno/Post-Punk post Daft Punk. Oui je sais, on est arrivé au truculent moment où des revivaliste pillent d' autres revivaliste et le rock indie de se mordre la queue. Mais depuis la sortie de leur premier album éponyme tout ce qui n' était qu' une redite de la triste régression indie à guitare entamée depuis 20 ans devient un sujet bien plus complexe. Et Les Working Men's Club de trouver chez votre serviteur une miraculeuse indulgence. A cela il y a plusieurs explications. D' abord l' attachante personnalité de leur leader, Syd Minsky-Sargeant. Un gamin d' à peine 20 ans. Né à Londres il se fait virer de ses logements sociaux pour atterrir dans un trou perdu du Nord de l' Angleterre, Todmorden. Bref passer en un rien de temps du tout au rien et le gosse de s' ennuyer ferme dans la campagne avec pour seule distraction les passages irréguliers du bus et la musique. Cette dernière va devenir sa bouée. Mais attention aux apparences si Todmorden semble éloignée de tout c' est aussi une petite ville où les habitants tentent de recréer une vraie vie communautaire rurale. Par exemple c' est là-bas qu' a vu le jour l' une des premières expérience mondiale d' autosuffisance alimentaire. Et en matière culturelle aussi ses habitants tentent d' échapper à la triste vie que leur réserve le Néo-libéralisme. Il existe deux salles de concerts à tendances selles aussi communautaires dont le fameux pub Golden Lion. Et jeune Syd a du pas mal y trainer. Passionné de musique et doté d'un sacré caractère que certain caractérise par le termes de "grande gueule" dans la plus pure tradition du "North", Syd part pour la proche Manchester afin d' y poursuivre ses études de musique mais visiblement les écoles d' arts aussi n' en ont plus voulu de lui par la suite. Douloureuse expérience mais vous avouez qu' en matière d' expérience musicale Manchester se révèle être un sacré puits de science au vu de son passif. D' après ce que l'on entend le petit Syd s' est entiché pour les périodes pré-Britpop plutot que l' ère Oasis avec ses guitares triomphantes. La Britpop qu' il semble mépriser au plus haut point. Sa musique révèle surtout un fort penchant pour Factory Records. Et un large spectre Factory Records! Autant celui des début de Joy Division/Section 25 qui adoraient le Krautrock et fricotait avec l' indus/dark que celui synthpop de New Order et de l' Hacienda en pleine explosion Acide sous haute influence Detroit. Madchester devrais-je dire tant l' album surprend avec des voix oniriques et des guitares Baggy venues du tréfonds des 80's. Pour résumer un peu trop on a envie de dire que ces gamins tente d' offrir une mixtape New Order en ne puisant que dans "Movement" et "Technique", deux disques tellement différents l'un de l' autre. Mais à Factory et Manchester s' ajoute une autre ville référence du Nord. Sheffield! L' écoute des titres de l' album font tourner les regards vers Sheffield indubitablement. Encore une fois après l' album époustouflant dans un autre domaine de Rian Treanor (ici) . La proto électronique des Cabaret Voltaire et la synthpop de Human League y côtoient les senteurs mancunienne du "Technique" de New order. Et celà va jusqu' au chant de Minsky-Sargeant qui est l' épine dorsale du groupe et sa musique. Bien sûr que Mark E Smith reste une référence mais Ian Curtis est abandonné au profit d' un Jarvis Coker de Pulp, lui aussi de Sheffield. Comme ses illustres aîné il impose sa forte personnalité aux chansons allant jusqu' à pourrir un présentateur BBC avec tout le charme des grandes gueules du Nord. Cela n' a pas été dit ailleurs mais la North-Touch du gamin avec le traitement de sa voix et surtout son phrasé évoque en moi les souvenirs du chanteur de l' une de mes marottes ado, Dave "The Wrekked Train" Randall des Lo Fidelity Allstars. Ce n' est bien sûr pas du Big Beat et le disco/funk apparaît que fugacement via les touches Techno et Acid House mais écouter "Valleys" évoque des fantômes mutants des légendaires "Kasparov's Revenge" ou "Blister on my Brain". L' autre raison de mon indulgence est le fait qu' entre le single et l' album le groupe continue d' évoluer et enrichit donc sa palette. On peut déceler des traces des débuts de Simple Minds New Wave par exemple ou des riffs typiquement Orange Juice. Visiblement Minsky semble avoir écouter les derniers album des Horrors. Mais ce sont surtout les synthés qui ont pris le pouvoir avec une vraie maîtrise en matière de production. C' est que Minsky-Sargeant conscient des limites d'un post-punk un peu trop limité en influence vira une partie des troupes au profit de la guitariste Mairead O'Connor Moonlandingz grande copine de la Fat White Family dont les Working Men's Club firent également la première partie. Si on rajoute le très judicieux choix comme producteur de l' ex Add N To X Ross Orton (Artic Monkeys, The Fall) on comprend très vite que la troisième raison de mon affection pour cette formation est qu' elle a compris qu' elle devait s' échapper du carcan Post-Post-Punk actuel pour ne pas par exemple suivre la pitoyable trajectoire des Idles. Ainsi cette jeune formation offre des hymnes flatteurs et palpitants tellement la petite surprise guette l' auditeur à chaque croisement de rue. La musique sous haute influence de la personnalité de Minsky offre la sensation d' être coincé dans les carcans de la vie quotidienne du Nord mais de vouloir s' en sortir. Ses paroles nous plonge dans un océan d' émotions conflictuels à l' image de la vie mouvementée de son leader et on oscille entre espoir et désespoir. Espoir des lendemains qui chantent et dystopie. C' est ici que l'on peut voir ce qui sépare définitivement la démarche des jeunes Working Men's Club de celle d'un James Murphy déjà vieux à son apogée. Entre le revivaliste s des 00's et ceux des 20's. Chez LCD Soundsystem il n' y avait pas cette volonté de changement et de destruction que l'on perçoit chez Minsky-Sargeant. Peut-être que l' explication est que les revival se succédant n' ont pas tous les même caractéristiques. Que certains seraient plus porteur en terme d' espoir que d' autres plus teintés de cynisme et de désespoir. Peut être faut-il voir du côté des origines sociales. Même si ils ont écouté les même disques il y a un monde entre le Murphy New Yorkais trentenaire issu de la classe moyenne et ce gamin provenant la working-class anglaise grandi dans le Nord du pays. Comme il y a un monde entre les Strokes issues de la grande bourgeoisie New Yorkaise écoutant Television et les Fontaines.D.C. adulant aussi la clique de Tom Verlaine mais étant imprégné de la culture socialiste bohème de leur quartier populaire. Dans l' article sur les Idles dans lequel les classes sociales sont aussi abordées je mettais la citation suivante de Lias Saoudi: "Pour moi, le post-post-punk classe moyenne représente un effondrement dans la nostalgie, né d'un refus du présent, dans un monde où le futur a été pratiquement annulé." Les Working Men's Club de Minsky-Sargeant à l' instar des Fontaines.D.C. démontrent que le post-post-Punk de classe inférieur est moins l' appel à la nostalgie et un cocon passéiste pour ne pas voir la catastrophe arriver que bel et bien le désir de participer à ce que doit être le futur tout en s' appuyant sur les grandes leçons du passé comme bases solides. Peut-être parce que ces gens-là ont plus rien à perdre dorénavant alors que tous les James Murphy du monde sans s' en rendre compte s' accroche à leurs acquis en passe de sombrer aussi. L' album des Working Men's Club est profondément touchant même si il est imparfait, que parfois il sombre dans des redites trop entendues ou qu'il évoque un peu trop Lcd Soundsystem. Cette dernière remarque est à minimiser tant LCD Soundsystem s' est accaparé des pans entiers de l' histoire jusqu' à chasser dans nos esprits les originaux et ainsi parasiter notre référenciel par sa proximité historique. Touchant ce premier album parce que l'on y découvre des gamins qui n' ayant plus que pour bagage l' historique de la musique et pour modèle des prédécesseurs qui ont laisser tomber tout espoir, tentent malgré tout, de sortir du marasme rétro-gaga pour participer à nouveau à un futur probable. C' est parfois maladroit, pas encore abouti, mais ça a au moins le mérite d' avancer un timide pas là où d' autres courant ont définitivement pris leurs quartiers, l' inconnu et le combat. Et pour la bonne bouche ma vieille marotte:

  • En passant: DJ Rashad, premier hit footwork grand-public ?

    Résumé des épisodes précédents, http://dancingwiththenoise.blogspot.fr/2012/04/en-passant-addison-groove-et-le.html http://dancingwiththenoise.blogspot.fr/2012/04/en-passant-traxman.html http://dancingwiththenoise.blogspot.fr/2013/02/en-passant-slava-et-young-smoke-le.html Finalement ne manquait-il pas "le tube" au footwork pour qu'il quitte la sphère underground pour l' overground. Comprenez, un plus large public, et plus particulièrement le milieu indie européen par exemple. Et bien le voilà le putain de morceau susceptible de mettre sur toutes les langues le mot "footwork". Si je dis ça c'est pas pour rien car récemment je suis tombé sur une chronique d'un illustre critique français travaillant pour un non moins illustre hebdo autrefois mensuel et bimensuel. La brave homme nous pondait à propos de la tuerie de Slava "On it" un petit papier totalement à coté de la plaque et qui démontrait surtout le retard d'une partie de la critique française. Au printemps dernier le passage à la Vilette de Dj Spinn et Rashad était quasiment passé inaperçu et prouvait que nos rock-critiques hexagonaux passaient à coté une nouvelle fois comme ils l' avait fait avec le dubstep il y a une dizaine d'année. Mais revenons au "tube" de la footwork tant espéré et c'est DJ Rashad qui s'y est collé. Pas surprenant de la part du bonhomme qui nous avait comblé avec son album de l' an dernier (classé 33 ème dans le top 2012 de DWTN). En fait d'un album c' était plutot une sorte de compilation tellement les titres partaient dans tous les sens et qu'en définitive manquait la cohésion dont avait fait preuve Traxman de son coté avec LE grand album footwork jusqu'à présent ("Da mind of Traxman"). Rashad nous balance ce coup-ci un ep 4 titres ,"Rollin", et ainsi le format court rend encore plus évidant le talent du Chicagoan. Les samples vocaux sont moins massacrés qu' à l' accoutumé et certaines sonorités de la rythmique semblent avoir été le fruit d'un travail de production plus important apportant ainsi une sophistication remplaçant la touche lo-fi des débuts. Vivement un album entièrement réussi cette fois-ci.

  • DJ EARL nous offre un fantasme, ONEOHTRIX POINT NEVER version footwork

    Il Il y a deux ans disparaissait l'un des piliers de la scène Footwork, DJ Rashad. L' effet sur cette scène s' apparenta à un deuxième coup de projecteur médiatique dont bénéficièrent les originaux de Chicago mais aussi leurs enfants à travers le globe. Je me suis déjà penché ici sur l'invasion planétaire et hors des barrières stylistiques du footwork. Sur son poids et son influence. Le crew de Rashad, Teklife, a mis du temps pour se remettre de cette mort prématurée. Artistiquement cela s' est traduit par un désir de renouvellement et une ouverture à des Dj provenant d' autres univers que le petit monde du ghetto de Chicago. 2015 et 2016 ont vu aussi Teklife avec DJ Spinn, Tripletrain ou le petit génie Dj Taye partir dans tous les sens et parfois se perdre dans la redite. Chose impensable pour un genre en permanente évolution et recherche de nouveautés à sampler. Ils avaient au moins le mérite de ne pas se reposer sur leurs lauriers et l' héritage Rashad, ce-dernier certainement étouffant par son importance et le rôle de meneur du bonhomme. Taso et Paypal s' en sortaient mieux peut-être parce qu' arrivés plus tardivement et s' étant construit en-dehors de la famille Teklife. Il y a avait probablement un travail de deuil à effectuer. Le salut d'un footwork en perpétuelle mutations nous est venue de l'extérieur du crew de façon plus ordonnée et réussie. Dj Clent, Jlin, Dj Diamond et papi RP Boo nous ont épatés par leurs trouvailles, leurs goûts du risques et leur curiosité innés à ce style depuis toujours de toutes formes musicales en matière de sample. Glacial et orchestral pour Jlin, électronique de tout temps pour Clent et post-internet pour Paypal. Ce dernier étant peut-être le plus libre d' esprit de Teklife. La grammaire du genre s' est vue elle aussi réorganisée par l' afflux de vocabulaires étrangers. Finalement, cet été 2016 aura enfin vu le renouveau de Teklife avec la sortie du génial "Open your eyes" de Dj Earl. Ce disque est symbolique de la quête d' univers nouveaux par la scène Footwork et des capacités du genre à utiliser toutes sortes d' ingrédients. L' aspect entre-soi des productions Teklife post-Rashad a disparu. Faut-dire qu'un sacré larron a été appelé à se mêler à la famille. Le bon Daniel Lopatin d' Oneohtrix Point Never. Il doit être facile à imaginer pour le lecteur assidu de ce blog tout ce que comportait comme excitation et impatience l' annonce de cette collaboration au mois de Juin. Pour moi la collision Lopatin/Footwork relevait du fantasme musicale absolu. A ce propos manque plus que la rencontre Footwork/Noise/Post-club/Post-internet. Si Oneohtrix n'est présent qu' au crédit de trois titres sur huit la démarche vers l'univers des synthés et du détournement via les samples se fait présente sur les autres collaborations de Earl et son travail solo. On retrouve par exemple les manières jazzy (version free) du footworks mais sans en passer nécessairement et naïvement par l'utilisation de sample soul/funk/jazz du passé trop utilisés depuis les 80's et les 90's. Le footwork offre encore et toujours sa capacité avant-gardiste à chercher l'inconnu. Le titre "Smoking Reggie" voit toute la palette Lopatin apparaître. Synthés stridents et répétitifs devenant planant puis subissant une attaque de sample agressifs un brin inattendus. Sur "Rachett" il accentue la physionomie oppressante innée du footwork et libère la liberté artistique de Earl et de ses comparses. Enfin sur "Let's Work" l' art du détournement Lopatinesque nous offre un sample incongru (saxo soprano?) qui très vicieusement cache le passage d'une rythmique typique footwork à quelque chose de plus techno. On frôle un "mauvais goût" aux oreilles chastes (ou devrais-je dire réac?) et nous nous retrouvons oppressé sur le mode orientale. "Drumatic", titre sans OPN mais avec MoonDoctor, évoque Lopatin malgré tout. Earl récupère les sonorités synthés de ce dernier et son art du carambolage de samples immiscés dans des rythmes explosés puis réassemblés sans mode d' emploi. Pour les amateurs d' Oneohtrix on peut le voir comme ça, influence de Lopatin sur le footwork, mais pour les amoureux et les connaisseurs du genre chicagoans il s' avère que les choses ne sont pas si simples. On précisera aussi que l' une des premières artistes électro et d' avant-garde a s' inspirer de la rythmique Footwork et à le revendiquer n'est autre que Laurel Halo, proche de Lopatin. Les rythmes fracassés et l'utilisation de sample elle aussi proche de la collision chez OPN ont certainement été influencée par la découverte du style par le bon Daniel puisqu'elles n' étaient pas présente à ses débuts. Ce disque n'est pas une collaboration artificielle ou simplement incongrue. L' histoire en l' atteste. Si "Smoke dat green" avec Taso est du footwork de très haut niveau on peut tout de même citer "Fukk it up" avec Manny et Taye comme étant le maillon faible des huit titres. On retrouve en effet un peu tous les travers et le sur-place du Teklife post-Rashad d'il y a un an. Une recette devenue trop facile pour ses génies, bref on s' emmerde un peu. "Lotta A$$" souffre un peu des même tares mais fini par passer un peu plus. Mais si il faut décerner en conclusion le titre de joyaux d'un disque qui est déjà l'une des réussites footwork de 2016 et ce un titre sans apport de Lopatin c' est bien à cette merveille de "All INN" qu'il se doit d' en appeler. Une pure rythmique footwork se voit servir de fusée à une navette analogique nous emmenant planer dans des paysage à la fois lugubres, futuristes et limite dystopique. Planer à 160 Bpm. Drôle de sensation. Ma lubie de rythme frénétique copulant avec l' éthérée commence à prendre forme. Merci à Taye de nous faire rencontrer encore une fois l' intrigante Suzie Analogue comme collaboratrice.

  • TASO ou, effet boomerang pour le footwork.

    2016 restera comme une très bonne année footwork. Je vous avais parlé de Dj Earl et de sa collaboration fructueuse avec Oneohtrix Point Never ou encore des multiples relectures footwork tirant vers le haut des titres d' autres artistes passionnés par ce genre (Factory Floor par Jlin, Oneohtrix par Earl et Jessy Lanza par Spinn et Taye). Et que dire du footwork foutraque du japonais Foodman et du retour inespéré de Dj Diamond. Mais pour être encore plus précis 2016 a été surtout comme l' année du retour en force réussi et du renouvellement de la scène originale de Chicago. Deux après la mort de Rashad il semble dorénavant acquis que le crew Teklife s' est enfin remi de ce drame et que chaque membre ose réenclencher la marche avant en se démarquant de la figure tutélaire de Rashad. Alors que le genre n' en finissait toujours pas de voir son influence mondiale grandir la scène de Chicago semblait effectivement être en état de choc. Pour en sortir il en fallait passer par la mutation. Earl et compagnie sont, soit allés voir du côté de leurs compatriotes états-uniens et des autres courants de ce pays ou bien, soit en creusant au plus profond les nombreuses pistes découvertes par Rashad. L' homme dont il est question ici opta pour une autre option. Taso je vous en avait déjà souvent parlé , classé régulièrement dans les tops de ce blog, j' ai toujours eut une affection particulière pour son "Teklife Till Tha Next Life" de 2014. Si le suivant ("Vol.2") semblait lui aussi marqué par le saut du "trauma Rashad" il se révélait aussi que Taso par son lieu de vie (San Francisco) possédait un certain recule par rapport aux chicagoans ce qui lui permettait une vision plus personnelle. Son tout récent et très bien nommé "New Start" confirme cela et Anastasios Ioannis Skalkos III nous offre un exemple parfait de l' effet boomerang en matière de musique. Tel l' arme de chasse Taso nous dévoilent un footwork lancé de Chicago pour faire le tour du monde il y a bientôt 7 ans et qui revient au point de départ imprégné de tous les paysages sonores et les manipulations rencontrés depuis. En 7 titres le footwork de Taso aborde l' art du breakbeat Jungle ("Bussin"), évoque l'influence du genre sur la scène dubstep et grime anglaise et européenne. Si les bases du genre déposées par Rashad, RP Boo et les autres sont bien là, BPM à 160, samples vocaux aigus sur-employés et art du synthé rayonnant (mais que devient Young Smoke un des grand adeptes de cette technique?) Taso réussit ici l'une des révolutions génétiques parmi les plus abouties et bluffantes. Dommage qu'il soit sorti trop tard pour être présent dans le top 2016 parce que, la place aurait été très très haute!!!

  • Teklife remixe Jessy Lanza

    Récemment Dj Earl après sa collaboration avec le bonhomme pour son propre album s' était permis un remixe génial d' Onéohtrix Point Never qui se révélait être la cerise sur le gateau. Deux de ses compères Teklife (que l'on ne présente plus tant ce collectif est omniprésent dans ce blog depuis 5 ans) ont fait de même avec une autre artiste en vue. Dj Spinn et Taye se sont attaqués au "Could Be U" de Jessy Lanza et le moins que l'on puisse dire c'est que si dans cet exercice Earl faisait dans le surplus intéressant tellement l'original était grandiose nos deux bonshommes propulse littéralement le titre de Lanza bien au-dessus de l'original question modernité. Nos deux Teklife réalise ici la même performance que celle de Jlin avec un titre des Factory Floor. Rendre le remixe bien plus intéressant que la première version. J' avais bien aimé le disque de Lanza mais comme vous avez pu le remarquer il a été classé dans le top des failles spacio-temporelles. Un peu trop rétro à mon goût sur la longueur et franchement pas assez aventureux. Peut être aussi qu' à force de la voir s' afficher partout avec son t-shirt Teklife et clamer partout son amour pour le footwork et Holly Herndon j' espérais un grand chambardement footwork et expérimental dans son électro-pop et son r'n'b. Qu' à cela ne tienne, Spinn et Taye viennent de nous offrir l' étrange et l' aventureux tant espéré chez la Canadienne et ceci est d' hors et déjà dispo sur un ep de remixe de cette dernière. Autre pépite présente à choper car fort bien modernisatrice d'une oeuvre de Lanza, le titre remixé par DVA. Bref Jessy, je t' aime bien mais si tu pouvais la prochaine fois filé la prod de ton disque à ceux-là plutot qu'au gentil mais rébarbatif et nostalgico-gaga Jeremy Greenspan des Junior Boys ça nous ferait le plus grand bien.

  • SKY H1, beauté belge.

    Je sais très peu de chose sur Sky H1 si ce n'est que la découverte de son premier ep s' apparente à un énorme coup de coeur. Un son moderne au service d' une musique majestueuse et sensible piochant un peu partout dans ce que DWTN aime actuellement. Cette belge réussit dès la première tentative. Le peu qu'il est facile à glaner au sujet de cette jeunette c'est sa proximité de la clique Bala, un collectif auquel appartient l'une des découvertes de 2015, l' anglo-chilien Kamixlo (classé dans le top ep du blog), Endgame et probablement Lexxi (déjà vu chez Elysia Crampton). Une compilation des artistes Bala parue en Juin avait déjà vu mes oreilles être attirées par un titre de la Belge absent du ep. Compilation dispo ici dans l' article sur Kablam. Que Sky H1 ait signé sur le sous-label Codes créé par Visionist avec PAN n'est pas surprenant. Il s' agit bien de Grime ambient et dystopique comme chez l' anglais mais pas seulement. Un aspect vaporeux et des voix plus présente la distingue. Mélancolique mais moins lyrique. Sur certains titres un effet hypnotique sournois apparaît et vous vous retrouvez à planer et onduler. Il y a chez elle un sens de la retenue remarquable. Donc encore une fois Codes fait très fort et se hisse au niveau de PAN version ep uniquement. Kamixlo et sa tuerie "Demonico" en 2015, Ling et son "Attachment" en Février et aussi classé dans le top mi-annuel et enfin ce "Motion" bruxellois. Je ne peux que vous recommander de guetter chaque apparition de ces pochettes si caractéristiques symbole du label. Et encore plus de suivre de très près cette nouvelle arrivée dans l'univers de la musique moderniste. L' explosif "Demonico" de Kamixlo Ling

  • MENZI, déflagration dark du Gqom.

    Autant le dire tout de suite, Menzi en matière de Gqom ,voir également dans tout ce qui touche les dancefloor mondiaux, a littéralement plié le game pour l' année à venir ! Et pour cela, il lui aura fallu un seul ep d' à peine 6 titres. Je vous l' avais annoncé (ici). L' annonce de son premier ep était devenu LE buzz pour quiconque connait le courant Gqom et sait à quel point le label Hakuna Kulala est devenu le label phare en avant garde musicale. "Impazamo" est sorti le 10 avril et depuis votre serviteur ne s' en remet toujours pas. Menzi Shabane est originaire du canton d' Umlazi dans la banlieue de Durban, épicentre de la scène Gqom qui se propage à travers les dancefloors mondiaux depuis 5 ans et dont je vous parle depuis si longtemps (ici). C' est l'un des pionnier de la scène puisqu' il avait déjà été croisé au sein du duo Infamous Boiz et qu 'il apporta à de nombreuses occasions ses talents de producteurs à des gloires locales. Son nom circulait mais jamais en terme de sortie discographique sérieuse. Le label Gqom Oh! était carrément passé à côté sans que cela n' amenuise l' importance que ce label possède dans la propagation du Gqom et la découverte de ses talents. A vrai dire et au vu du gqom brut et originel produit par le label, avec ses sons de percussions bruts et hypnotiques fabriqués sur des boites à rythmes bas de gamme , Menzi n' y a pas vraiment sa place. Par contre, et cet ep le prouve parfaitement, seul l' ougandais Hakuna Kulala et ses velléités futuriste et avant gardistes était l' antre idéal. Tout comme les artistes présents chez Hakuna Kulala Menzi pratique le déconstructivisme quand il s' agit de composer. A l' instar de Slikback avec un large panel de style et courant électro allant du breakbeat en passant par le footwork et le Kuduro, Menzi dissèque quant à lui le Gqom pour mieux le renouveler et le plonger dans un bain cyberpunk. Encore une fois on peut parler de Deconstructed Club au sujet d' un artiste en avance tel Menzi. Les même techniques, les mêmes manières et quasiment les même effets sauf qu' avec ce disque le Sud Africain obtient l' équilibre parfait entre le Post-Club pas toujours dansant et le Gqom qui a fait ses preuves pour cette activité. Le premier morceau qui donne son nom à l' ep commence avec une intro cinématographique digne de Rabit ou Chino Amobi produit par Lotic ou Arca puis la rythmique entre en jeu et on se retrouve en plein territoire Gqom. Comme dans le post-club et chez Hakuna Kulala Menzi apporte un soin particulièrement méticuleux à l' élaboration sonore. Soin bien moindre dans la version brut de décoffrage présente chez les artistes GQOM Oh! et l' ensemble de la scène même si chez les concurrents du label Goon Club Stars les Rudeboyz et Dj Lag on a par le passé constaté d' énormes progrès en la matière. Il y a également d' étonnante similitudes entre ces manières et le tout récent chef d'oeuvre de "Rough Kuduro" de Nazar (voir ici). Au delà de la profondeur et du travail effectué sur les sonorités c' est le parfum post industriel qui rapproche tout ces artistes malgré les kilomètres les séparant. "Impazamo"propulse le gqom dans l' ère post -indus lui apportant une connotation dramatique et effrayante . Attendez-vous à être terrifié par des cris venus de nul-part en pénétrant dans les ténèbres d'une usine en ruine afin de participer à une cérémonie de chamanisme hypermoderne. Les nouveautés apportées au Gqom par Menzi ne manquent pas. Les voix de "Minimal Surge" intensifient encore plus la tension instaurée par le premier titre. Des voix malmenées et possédant un affolement fortement communicatif. L' utilisation de motifs drone dans "Underground Abaphansi" atteint elle aussi une force rarement croisée chez ses prédécesseurs de Durban. Et que dire du voyage trans galactique que le Gqom subit avec les deux tueries "QGM Dance" et "Zulu Warior". Il n' a jamais atteint un tel niveau dramatique, une tel explosion sonore. Le Gqom se fait Noise comme jamais et on serait pas surpris qu' un Vatican Shadow nous en balance en plein milieu de ses set Indus-Techno. C 'est sur ces deux titres que l'on repère les fils qui relie l' africain du sud à l' angolais Nazar. Entre les deux champs de guerre on croise une vieille connaissance en la personne d' Ecko Bazz sur "GQOM Terra" pour ce qui apparait une vraie-fausse accalmie. On ressort de cet ep anéanti mais avec la seule et puissante envie d'y retourner. Menzi? Le virtuose qu'il manquait au Gqom.

  • HYPH11e, NAHASH & SVBKVLT: l' Asie conquiert les dancefloors du futur, après l' Afrique.

    Voici enfin venu le premier album de Tess Sun aka Hyph11e. Et comme prévu c' est un cataclysme qui va ravager les dancefloors mondiaux. Après l' Afrique et le binome de label Hakuna Kulala/Nyege Nyege c' est au tour des déjà repérés par ici SVBKVLT de Shangaï de bousculer la cartographie des dancefloors avec pour étendart le "Aperture" d' Hyph11e. L' Europe est à la traine et on va franchement pas pleurer mais plutot laisser les échoués du rétro sombrer. Occupons-nous plutot de ces asiatiques et de la belle chinoise qui propulsent les dancefloor dans le futur. SVBKVLT, un label avant gardiste à la conquête du monde L' an dernier SVBKVLT s' est invité en bonne place de notre top Label. Bien au chaud à côté d' Hakuna Kulala et Nyege Nyege. Et pour cause. D' abord parce que ce label a des liens étroits avec les génies africains mais pas seulement. Comme les deux autres il est devenu l' un de mes fournisseurs officiels en matière de musique moderne et futuriste. 2019 a donc vu SVBKVLT devenir un habitué de DWTN et le top album n' y a pas échappé avec la présence des efforts de Gabber Modus Operandi et 33EMYBW. Deux gigantesque claques où le gabber, l' IDM et le footwork se voyaient fourvoyés par les sales manières Post-Club et la Jungle avec le Grime rajeunir à vue d' oeil pour le meilleur et surtout une fraîche originalité . Progressivement le Gqom et le singeli vont taper l' incruste dans les playlists et les productions des asiatiques. Et ça aurait pu être encore plus beau si seulement votre serviteur avait eu le temps de pondre un top compile. SVBKVLT avait en effet sorti son essentiel "Cache01", une compilation assommant la concurrence par sa richesse et sa diversité. Mais d' où vient SVBKVLT ? D' abord ce fut un club devenu légendaire, le Shelter de Shangaï. Situé dans ancien Bunker anti-nucléaire le Shelter était managé par un type venant de Manchester, Gary Williams. Et oui brave gens, il y a toujours un type de Manchester dans les bons coups cités par ce blog. Question de culture et de feeling. Et bien sûr l' anglais et ses potes asiatiques ne tardèrent pas à fonder un label. En 2016 la belle aventure du Shelter commencée par des soirées Dubstep cessa et laissa place au ALL dans un autre endroit de Shangaï. Pendant ce temps-là SVBKVLT grossissait délaissant le Grime et le Dubstep pour devenir un repère en matière de Decobstructed Club/Post Club. A partir de 2018 les choses devinrent vraiment sérieuses avec les ep d' Osheyack, 33EMYBW et de Zaliva-D. La Chine ne fut plus une destination aux seuls attraits exotiques en matières de dancefloor mais réellement une boussole avant gardiste à surveiller de très près. 2019 sera donc l' année tournant avec les albums de 33EMYBW et des Indonésiens de Gabber Modus Operandi. 2019 sera aussi l' année du rapprochement inattendu entre les trois plus grandes écuries en matière de musique dancefloor du futur. La Chine et l' Afrique, une histoire qui s' écrit aussi via l' économie par une nouvelle colonisation qui ne veut pas dire son nom mais l' histoire dont il est question ici est évidemment le bon côté du rapprochement de ces deux peuples éloignés géographiquement et culturellement. Les artiste SVBKVLT se mirent donc à trainer au festival Nyege Nyege et très vite rencontrèrent les artiste du label frere Hakuna Kulala. Deux ep collaboratifs virent le jour. "Slip A" chez Hakuna Kulala avec Slikback, 33EMYBW, Osheyack et Yen Tek, puis pour SVBKVLT "Slip B" avec toujours Slikback et Hyph11e. La Playlist DWTN de SVBKVLT La surprise française de SVBKVLT 2020 chez SVBKVLT offre une sacrée surprise pour nous français. Déjà croisé dans certains DjMix de la clique Raphaël Valensi aka Nahash sauve l' honneur national en matière de Deconstructed Club/Post Club avec son "Flowers Of Revolution". Autant vous le dire immédiatement Nahash est d' hors et déjà la révélation française de cette terrible année. Une bombe faisant s' entrechoquer les genres tel que la Jungle, le Gabber, le Reggaeton ou la Drum&Bass pour les transposer dans le futur. Enfin dans un disque français il y a tout ce que l'on aime par ici. Une bombe musicale mais aussi une bombe politique. Dans ce domaine aussi Nahash sauve l' honneur. Laissons le type s' expliquer et si on rajoute que les sons utilisés par le bonhomme ne trahissent absolument ses origines en préférant aller voir ailleurs sans œillères on comprend pourquoi DWTN vient de trouver son idole frenchy. «Je lisais et regardais des documentaires sur Haïti et Cuba, et j'essayais d'imaginer ce que seraient ces pays sans aucune influence occidentale» "Les sons durs et industriels que j'ai utilisés pour parler de ce qui se passe lorsque la dure réalité du néolibéralisme prend le contrôle d'un pays qui pourrait très bien s'en passer." C' est un disque à la fois conflictuel mais aussi charmeur avec ses instants de calme. Percutant sans être assommant il vous réveille autant le corps que l' esprit. Virulent et réfléchi. Parfait pour cette époque où une forme d' autoritarisme certaine ne se cache plus. Le premier grand disque français de Deconstructed Club qui, à l' heure où j' écris, n' a toujours pas une seule chronique made in France. Le jour d' après ressemble aux tristes jours d' avant chez la critique française aussi! Nahash offre à son nouveau label un disque appelé à devenir un classique de son catalogue. Hyph11e, la bombe dancefloor 2020 Il ne faut pas faire attention à l' âge de Tess Sun, trente ans. Son assencion est assez rapide dans un certain sens. Grandi à Hebei en Chine elle débarqua à Shangaï qu' en 2015 après un triste parcours tracé d' avance par ses parents de beaucoup d' enfants chinois. Ecole, leçon de piano pour le bagage culturel obligatoire dans certaine classe moyenne de la société, université où elle découvre tardivement internet puis carrière dans une compagnie aérienne. Mais seulement voilà en 2013 la jeune chinoise se révolte face à l' autoritarisme parentale typique de la société chinoise et décide de tout plaquer pour travailler dans un studio d' enregistrement. Vers 2014 elle assiste à un Dj Mix du producteur japonais Dubstep Goth Trad et c' est la révalation électro. A peine deux plus tard le déménagement pour Shangaï et sa rencontre avec la clique SVBKVLT. La voici plongée pendant de longues nuits dans le bain Grime/Industrial/Dubstep typique des soirées SVBKVLT. A peine deux après son introduction dans l' univers électro elle se retrouve dans une plaque tournante de la Deconstructed Club/ Ppost Club alors en pleine montée de sève. Très vite SVBKLT la repèrent et tombent sur son titanesque titre "Black Pepper". 2017 voit la sortie de son premier Ep "Vanishing Cinema" et immédiatement on s' apperçoit que la crème Deconstructed Club s' intéresse à cette nouvelle venue par l' intermédiaire de remix signés M.E.S.H. et Tzusing. A peine un an plus tard c' est une petite consécration quand le radar humain en matière d' innovation et talent musicaux Kode 9 accompagné de la légende Burial la mettent dans leur mixtape Fabriclive. En 2019 avec la troupe SVBKVLT elle se rend au Nyege Nyege Festival et se lie avec les champions du coin. Immédiatement le ep collaboratif avec Slikback sort et on comprend très vite qu' elle possède une carrure de la même dimension du Kenyan résidant en Ouganda. 2020 voit donc la consécration officialisée de l' une des reines de la Deconstructed Club par la sortie de ce phénoménal "Aperture". Hyph11e démontre qu' elle est arrivé à maturation et possède un rare talent pour produire une musique où ses influences se fusionnent avec maîtrise tout en laissant transparaitre une personnalité solide et forte via un monologue intérieur sans faux-semblant. A la fois cyber-sonqiue et profondément humaine la musique d' Hyph11e charme par ce difficile assemblage de Transe diffusé à la manière d'une harpe, de breaks industriels hachés et de voix saccagées. Le gamelan n' est pas loin non plus. Demeurent depuis ses débuts cette fascination plus forte qu' ailleurs en territoire Deconstructed Club pour le footwork et la jungle. L'une des particularités d' Hyph1e face aux autres est ce sentiment d' écouter une musique par le prisme d'un stromboscope alors que les autres démontre une certaine linéarité. Les rythmes sont syncopés, irréguliers et en même temps légers, prêts à s' envoler. La thématique du trou , des angles morts de nos personnalités, semble guider de plus en plus cette artiste. Sous la première couche sonore riche semble exister un vide obscure. Avec Hyph11e et son "Departure" SVBKVLT s' affirme comme l'un des leaders mondiaux en matière d' avant garde électro et offre la dynamite moderniste pour faire sauter les dancefloor mondiaux si ce n' est nos confinements domestiques. Et Hyph11e de taper l' incruste parmi la déjà vieille garde avant gardiste féminine, Les Herndon, Halo et compagnie.

  • ANCIENT METHODS revient faire mal.

    Tiens! Je n'ai jamais écrit sur Ancient Methods. Ou si peu ! J' avais bien un peu parlé vite fait de ses supers remix (The Soft Moon sous sa patte reprend de sa vigueur perdue depuis longtemps) et notamment celui de Powell. J' ai également bien sûr abordé et classé le monstrueux ep inaugural du duo qu' il forme avec CindyTalk, In The Mouth Of The Wolf. Par ci et par là. Il est temps que Michael Wolkenhaupt ait droit de citer dans ce blog en son seul nom tant ses productions multiples me retournent systématique la tête. Vient de sortir sur Persephonic Sirens un 4 titres à la fois bourrin dark et vicieusement réfléchi. Bref, comme ce qu'il fait depuis toujours, de la techno industrielle un brin complexe. Le précédent, le juste nommé "La saignée", marquait déjà un passage à l' échelon supérieur du peloton des producteurs du genre. Le récent "The First Siren" confirme et on espère vivement un format plus long juste histoire que les projecteurs se tourne sur lui tant ce gars nous épate systématiquement. In The Mouth Of The Wolf Powell c' est déjà monstrueux, mais Powell version Ancient Methods on frise la jouissance apoplexique!

  • La terre s' arrête de tourner, nos mancuniens préférés reviennent!!!

    Depuis quelques jours la rumeur enflait mais cette fois-ci le doute est évacué et la nouvelle est tellement sûr qu' elle est encore plus belle. Les numéros un du top DWTN 2014 viennent de sortir leur dernier album. Il s' appelle "Wonderland" et on peut même écouter un extrait en streaming. Nos rois de la déstructuration annoncent un retour aux affaires plus axé sur le dancefloor que sur l' ambient. Avec ces petits vicieux ne vous attendez pas non plus à danser...tout à fait normalement. Ne vous attendez pas non plus à du revival mais plutot à retrouver de vieux souvenirs totalement déchiquetés, autopsiés puis modifiés génétiquement. Le titre "Source" avec ses faux airs jungle et ragga est déjà une véritable démonstration à l'instar de leurs eps de la série Testpressing. D' ailleurs avec eux comme avec Modern Love une bonne nouvelle n' arrivant jamais seul le label annonce pour décembre la sortie CD de l' album agrémentée des Testpressing regroupés pour la première fois. Vous l' aurez compris, on parle de l'une des formations les plus importantes de l' expérimentation électro en tout genre, les DEMDIKE STARE !!!!!!!!!

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