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Nico

Méditation tordue(1913-2013):The Knife, Igor Stravinsky&Malcolm McLaren ou "Dansons dans les bois"



Parfois certains événements de notre temps rappellent d' autres du passé et il est très tentant et facile de tisser des liens entre deux époques différentes. Exercice plus qu' hasardeux voir même risqué parce que fait trop rapidement il peut fausser son objectif caché. Le décryptage via le passé de l' actualité pour au final tenter de voir de quoi notre avenir sera fait. Qu'est ce qui nous attend après 2013.

Mon esprit malade par l' intermédiaire de la musique , j' admet aussi peut être sous l' effet des fortes chaleurs de ce mois de juillet 2013, m' a amené à succomber à cet exercice dangereux. 2013 s' est mise à ressembler tristement à 1913. Quand on sait ce qui a suivi à 1913 il y a de quoi flipper. Remarquez avant même cela, ne vous arrive-t-il pas de flipper déjà pour l'avenir?



Printemps 2013, un groupe suédois sort un disque sublime que l'on peut aisément qualifier de tarabiscoté et brut de décoffrage face à la majorité des productions contemporaines écoutées par la plus part. Un morceau difficile d' accès de près de 20 minute glissé au milieu du disque en atteste. L' ambiance faite de sons modernes provenant de la technologie de 2013 mêlés et des rythmes parfois tribaux et polyrythmiques évoque une étrange confrontation entre le passé et le futur. Notre civilisation face à celles de nos lointains ancêtres. Notre société connue dite "plus évoluées" et complexe face à la leur, jugée souvent plus "grégaire" , "sauvage" et "obscure". A ce propos, pourquoi ce disque plaît autant à moi et à d' autres? D' autres disques sorti en 2013 n'ont-ils pas aussi dans leur contenu des évocations "tribales" ? Pourquoi ce fréquent retour aux sources de nos civilisations via la musique?

C' est peut-être bien aussi parce que justement dans notre époque si difficile à décrypter et face à un avenir plus qu' incertain nous avons besoin de revenir à la simplicité qu' évoque le mode de vie de nos ancêtres.


Le groupe dont il question est The Knife. Groupe phare depuis une dizaine d' années. Toujours au cours de ce printemps 2013 ils ont entamé une tournée à travers le monde pour promouvoir le si justement nommé "Shaking the habitual". Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'ils en ont bousculé des habitudes. Ils ont tout simplement foutu un sacré bordel. Leurs prestations ont provoqué moult réactions violentes, apporté l' incompréhension et jeté le trouble dans l'esprit étriqué de bon nombre. Leurs concerts (ici) ne ressemblaient justement pas à des concerts. Peu de musique jouée "live" et surtout un énorme travail de chorégraphie beaucoup plus proche d'une performance complexe issue de l' art contemporain et de rites païens obscures que de l' héroïsme facile et démago des prestations rock.



Quelques jours après je regarde sur Arte un programme qui était très loin d' être susceptible d' évoquer le groupe suédois synth-pop à ses débuts. Et d'un coup mon cerveau fait big bang et une étonnante association par l' intermédiaire des mots voit le jour dans mon esprit à travers différents genres musicaux et leurs époques .

Spectacle, musique, scandale, révolutionnaire, tribal, ethnique, rites païens, polyrythmie...

2013 égale...1913§

The Knife et ... Le Sacre du Printemps de Stravinsky!!!


Cette soirée célébrait un triple anniversaire , le centenaire du théâtre des Champs Elysées et ceux d' une chorégraphie de Nijinsky et du "Sacre du printemps" d' Igor Stravinsky, oeuvres créées pour l'occasion.

En regardant ces deux vidéos il n'apparaît plus aussi tordu de rapprocher l' oeuvre en son temps scandaleuse et novatrice de Stravinsky (ici) et le dernier Knife et la tournée qui suivi.


Mais pour être encore plus complet , entre Le Sacre Du Printemps et le dernier disque des Knife bon nombres de choses dans l' histoire du rock ont évoqué la tribalité via leur rythmique. Souvent il était question d'un désir de retour aux sources guidé par la nostalgie de temps prétendus meilleurs . Une sorte d' alternative à ce que le triste présent offrait et cela entraînait régulièrement le scandale. Pour certains ces oeuvres étaient choquantes car considérées comme un exemple de régression de la civilisation. Et pourtant, à l'image du ballet de Stravinsky inspiré du folklore russe, certains retours en arrière via des emprunts aux musique tribales ou à leur imagerie jugées primitives par l' occident (amérindiennes ou africaines) se sont révéler être le terreau d' innovations sans précédents amenant une nouvelle forme de liberté artistique.



N'y voyez de ma part aucunes allusions volontaires et malencontreuses entre les horreurs de Gary Glitter (ici) et le sujet du Sacre du Printemps qui avait lui aussi fait scandale en 1913 (rite païen consistant en un sacrifice d'une jeune fille en fleur).



Ce titre de John Congo de 1971 a été repris et adapté par ...les Happy Mondays! Remarquez que Shaun Ryder et ses acolytes des Mondays s'inspirent de ce titre et ses percussions tribales de l'introduction c'est pas si étonnant que ça. Bez n' était-il pas tout simplement le chamane du village préparant un breuvage hallucinogène afin que les guerriers de la cause Madchester puissent pour effectuer leurs rites initiatiques et voyager au pays des esprits????



Et que dire de la pochette du premier Slits.


Et c'est là que mon esprit tordu (ou on dira plus honnêtement ...lettré) a tissé des liens avec le vilain petit canard roi dans l' art de foutre le bordel, Sir Malcolm McLaren. Mais que vient faire le manager des Sex Pistols dans un post sur Stavinsky, The Knife et la tribalité en musique?

C'est que la rouquin avait après le punk a continué son rôle de manager anarchiste-situationniste et tenta à nouveau via un autre retour aux sources du rock de changer son époque et l'industrie du disque. Mais cette fois-ci il alla encore plus loin que son époque préférée ,le rocks des 50's. Il décida de se détacher de l'influence jugée dorénavant "nocive" américaine (car trop assimilable au capitalisme) pour aller chercher encore plus profondément dans les origines. Sa démarche lui fit rencontrer le piratage et l' Afrique.

Il se passionna d' abord pour ça:


Et il décida de l'utiliser pour pervertir la pop mainstream et ça donna ça!


Après s' être engueulé avec le fameux Adam (le titre précédent influencé par les idées de McLaren a été écrit après leur séparation), ce petit renard rouquin de McLaren garda les musiciens d' origine et décida donc de promulguer la piratage de la musique en faisant la publicité des cassettes audio vierges le permettant.

Et comme il était pervers ce diable de Malcolm, il remplaça le beau Adam par tout aussi belle mineur de 14 ans(!) Annabella Lwin qu'il tenta de faire dépuceler par un des membres du groupe dans un but de cohésion pour le groupe (encore (!) un truc proche inspiré des sacrifice païens ). Heureusement sans succès je vous rassure.



Je sais que McLaren peut paraître un sacré manipulateur doublé d'une belle petite ordure mais c' était aussi un sacré génie en avance sur son temps comme l'illustre ce clip. Le titre s' appelle "C30, C60,C90 go!" du nom des cassettes vierges en hommage au récent piratage qu'elles permettaient. (Pour les plus jeunes ces chiffres indiquaient leur durée).


L' autre élément de la vidéo indiquant l' aspect visionnaire du bonhomme c' était la deuxième nouveauté qu'offrait la cassette. Avant, l' écoute d'un disque était réservée au foyer à cause de l' encombrement occasionné par une platine. McLaren avait compris avant beaucoup d' autres que la mobilité offerte par les cassettes allait changer à jamais le mode d' écoute de la musique et par conséquence, la façon de faire de la musique, la vendre et la musique en elle même.

Quelques mois avant le walkman et près de trente ans avant le format MP3 McLaren nous avait annoncé le Ipod.



Laissons de coté McLaren et finissons-en avec les rythmes tribaux. La démarche de The Knife n' est pas isolée en 2013 comme l' attestent ces trois morceaux aux fortes consonances tribales. Ce sont-ils tous passé le mot? Je ne sais pas mais une chose est sûr, les musiques qui marquent profondément le sont justement parce que souvent elle porte en elle l' air du temps qui les a vu naître et qu' également elle transcende leur époque via parfois l' emprunt aux musiques du passés. Après cette petite digression il apparaît évident et troublant qu'entre la démarche d'un Stravinsky en 1913 et celles des Knife et des autres, les liens sont plus étroits qu'il n'y parait à première vue. 2013 ressemble-t-il tant que ça à 1913, l' année précédente de ce que vous savez? Brrrrr...


De là à danser autour d'un feu dans les bois dans la tenue d' Adam peinturluré de piments naturels pour repartir sur de bonne base et partir en guerre contre notre triste et oppressant monde actuel ...


Alors si il y en a qui ont fait dans le tribal et que la mode New Age des rites s'est du coup rappliquée c'est bien eux !



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