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Haley Fohr aka Circuit Des Yeux

KELLY LEE OWENS: deuxième album, deuxième petite réussite !



A l' annonce de la future sortie de son deuxième album je m' étais dit que la Galloise avait intérêt à avoir mis le paquet pour nous charmer une deuxième fois. Rappelez-vous 2017 et nos premiers émois pour la dame. Sans trop de battage la petite souris avait trusté les platines et c' était faite sa petite place. Par ici on parlait de "gentil" petit disque cocon à l' indéfinissable étrangeté. Finalement ce tant attendu deuxième effort soufrera d' un double handicap en plus d' une attente un brin vicieuse. Le covid reporta sa date de sortie dans un but de solidarité avec les disquaires. Le premier handicap était qu' en gros on attendait pas grand chose tant le charme du premier reposait sur des bases bien fragiles et qu' à tout instant Owens pouvait vite être rattrapé par le peloton. "Inner City" répond à nos doutes sans réellement les disperser malgré certains gages. Si tous les morceaux présents ne vont pas franchement souffler par leur caractéristique innovante la galloise a continué à cultiver le petit sillon de 2017. Allant même jusqu' à l' approfondir avec la sensibilité particulière dont elle est porteuse depuis ses début. Plus profond est bien le mot juste pour différencier le dernier disque du premier. Plus profond et plus sombre comme l' atteste l' une des vraies et solides réussites d' "Inner City" qu' est l' ambigue "Corner of my city". Toujours teinté de l' onirisme hypnotique cher à la dame ce dernier titre offre un visage dystopique inédit. Le rétro-futurisme perd le penchant madeleine de Proust réconfortant tant redouté par ici qu' Owens développait auparavant. Ainsi la présence de son compatriote John Cale renforce un sentiment de malaise pré-apocalyptique. Un John Cale dans une forme éclatante comme rarement entendu depuis très longtemps. On ne peut ne pas penser au chef d' oeuvre dystopique et désolé du vétéran tant adulé par votre serviteur, "Music For New Society". Autres vraies réussites du disque, "On" et "Night" avec l' art singulier et maîtrisé d' Owens de passer en un titre d'une Dream Pop ennivrante au dancefloor via des crochets techno toujours bluffants. "Night" offrant lui aussi le même visage plus sombre que "Corner of my city". Avant elle faisait penser à ANdy Stott, à présent il y a un petit quelque chose de Laurel Halo indéfinissable.

Sur le reste de l' album Owens peut paraître un brin insipide mais surprendra les auditeurs les plus exigeant par un répertoire bien plus riche que présageait le premier album. En fait cet aspect insipide qui transparaît fait partie aussi du charme. Cette capacité qu' ont certains disques à nous happer via le charme de leur aspect "chasse au trésor" qu' ils portent en eux quand des morceaux merveilleux alternent avec d' autres beaucoup moins marquants. Peut être bien aussi que les loupés de cet albums représentent les "compromis douloureux" de toutes relations qu' Owens dit avoir voulu décrire.

En fait si je devais comparer Kelly Lee Owens pour décrire les sensations et réflexions qu' elle provoque chez moi ce ne serait pas du côté électro mais post-punk qu' il faudrait aller chercher. Des groupe comme Fontaines DC ou The MUrder Capital. Je ressens un savant mélange de frustration de l' assoiffé d' innovation et finalement de satisfaction parce que cette musique a vraiment quelque chose de fortement personnel et unique. Et si c' est unique c' est que fatalement Owens et les irlandais développent quelque chose d'inédit pouvant certes ne pas sauter aux oreilles à la première rencontre mais bel et bien réel.





Bonus: le plus grand disque de John Cale en solo n' est peut être pas Paris 1919. Peut être bien mon chouchou.

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