Troisième album pour notre australienne préférée et probablement son meilleur. "Come Around", une beauté désarmante d'une apparente simplicité par une des plus importante artiste de la scène Indie de ces dix dernières années.
Celle que j'avais affublé du terme "d' oracle de l' âme" est une bénédiction depuis ses débuts. Tout ce qu'elle a entrepris touche en plein cœur systématiquement. Que ce soit en solo ou avec F Ingers Tarcar.
Carla Dal Forno est l' une de ces rares artistes qui réussissent à chaque nouvel album de vous émouvoir et charmer comme à la première rencontre.
Pour cela, celle qui a résidé à Berlin et Londres pour finalement revenir sur son île natale, n'a pas besoin de tout révolutionner. Quelques petites touches de nouveauté suffisent. Sorti sur son propre label "Come Around" dévoile une Dal Forno qui va à l' essentiel en épurant encore plus sa musique.
Toujours menés par une basse implacable et charmeuse, ses titres évoquent encore plus qu'autrefois la Lo-fi des Young Marble Giants sans perdre son caractère foncièrement Dream Pop et leur propre personnalité.
Cette ancienne du regretté label Blackest Ever Black (ici) continue de nous prouver que l'on peut s'inscrire dans la tradition du Post Punk en respectant ses valeurs sans pour autant tomber dans le caricaturisme à guitare qui monopolise le revival de ce courant.
C' est dans cette état d' esprit qu' elle s' évertue donc à vouloir écrire des sortes de Dream Pop qui ne cherchent pas à déboussoler l' auditeur par un voile éthéré de sons abstraits ou déformés. Une Dream Pop qui se déguise tour à tour ou tout à la fois en Minimal Wave, Trip Hop, Hypnagogic Pop ou Ambient Pop.
Plus on s' immerge dans cet univers sonore à nul autre pareil plus on constate la diversité et la complexité de l' art de Dal Forno en total contradiction avec son apparence simpliste. Cela ne saute pas aux oreilles mais elle semble s' inspirer également fortement d' une Dark Ambient bien plus agressive, étrange et plus lugubre que ce que laisserait penser la première rencontre. Evidemment ceux qui la suivent depuis ses débuts ou les habitués de Blackest Ever Black n' en seront pas surpris tant il semble que ce disque est une version brut et directe des cauchemars et rêves infantiles de F Ingers et des ambiances de Raime et Tropic Of Cancer.
Est-il encore utile dans ce blog de tenter de vous jeter à corps perdu dans toute cette galaxie de groupes australiens tournant autour de Blackest et qui ne cessent de me charmer depuis des années, HTRK, CS + Creme, Laila Sakini, YL Hooi etc etc.
La nature complexe et inédite de l' univers de Dal Forno est perceptible depuis longtemps et d' une certaine logique explique en grande partie que cette musique charme autant mais se révèle encore plus quand la spécialiste (son ep "Top Of The Pops") de l' exercice décide de faire une nouvelle reprise.
Ce coup-ci elle brille une nouvelle fois par la sûreté et son savoir encyclopédique des musiques venant de nul part. Déjà connaître la légendaire formation expérimentale et psychédélique The United States Of America n' est pas une chose courante mais voir une artiste offrir une version totalement bluffante d' originalité et de grande classe de leur titre "The Garden Of Earthly Delights" subjugue et charme encore plus.
Rentrer dans ses chansons c' est toujours comme rentrer comme dans un rêve mais un rêve à la désarmante et brutale apparence de la réalité.
Comme toujours elle nous met face à nous même en ne nous épargnant pas les non dits et les petits mensonges de notre psyché. Avec une sourde désinvolture elle continue tel une oracle dévoiler nos tourments et les tactiques que notre cerveau va mettre en place pour y échapper.
Essentiel.
PS
Quand j' en aurai fini avec la série sur la Britpop il faudra vraiment un jour que je vous parle dans la rubriques Great Classics de l' inusable et venu de nul part album au titre éponyme des United States Of America, folie expérimentale et psychédélique so 60's.
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