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SARAH DAVACHI, les sons en liberté.


Parfois il faut savoir être patient. Prendre son temps et laisser le temps aux artistes de développer leur oeuvre. Au sujet de Sarah Davachi cette banalité tellement galvaudée de nos jours reprend toutes ses lettres de noblesse. Son premier album date de 2013 et depuis 7 lui ont succédé. Si ses premiers efforts peinait à la faire sortir du peloton de la scène d' avant-garde mondiale on ne peut plus négliger la belle canadienne depuis peu. Parti de la case de gentille outsider elle est devenue un phare majeur pour le reste des troupes et au delà. Premier coup de semence, "All my circles run" l' an dernier. Découvert trop tardivement par votre serviteur ce disque échappa injustement au traditionnel top annuel. Depuis ce loupé votre serviteur avait fermement l' intention de guetter la moindre actualité concernant Davachi histoire de remettre les pendules à l' heure via une chronique devenue obligatoire par la progression hallucinante de la canadienne. Coup de bol en matière de timming, le suivant déboule ces jours-ci. "Let night comes on bells end the day" confirme que Sarah Davachi a franchi un palier supérieur en terme d' intérêt et de beauté et tutoie les sommets.

Pour décrire les écoutes des deux derniers albums de Sarah Davachi en 2018 on peut évoquer des souvenirs vieux de 30 ans. Tomber sur ces disques risque d'en laisser plus d'un sur les carreaux de la forte stimulation numérique musicale actuelle et sur ses effets indésirables ainsi que ceux du consumérisme musicale. Ici le "CONsommateur" de musique ne va pas trouver le culte de l' immédiateté dont certains l'ont rendu dépendant. La musique de cette canadienne est une véritable ôde à la lenteur, au silence et à l' art minimaliste. Pour les plus vieux comme pour ceux ignorant qu'on invite fortement à s' y plonger, Davachi refait dans un certain sens le coup du Talk Talk fin 80's début 90's. Quand Mark Hollis et sa clique décidèrent d' abandonner les charts pour un virage à 180° miraculeux et salvateur. Ce qui marquait le plus chez les anglais à la sortie de "Spirit of Eden" et surtout quand ce "monstre" instigateur du terme "post-rock" de "Laughing Stock" apparu c' était ce ressenti de lenteur commun avec Davachi. Un coup d' arrêt net après les folles courses poursuites pop des tueries tel "Such of Shame" ou "It's my life" qui symbolisaient ce groupe pour une grosse majorité. On peut certes dire que le goût affirmé pour la lenteur et le minimalisme est une bien plus une norme dans l' ambient et le drone que dans la synth-pop anglaise des 80's mais avec ses deux derniers album Davachi réussit par sa maestria à provoquer le même choc inattendu en un lieu pourtant fait pour ça. Davachi qui n'en a pas fini avec son doctorat de musicologie à UCLA voue un grand amour depuis longtemps pour les musiques ésotériques. Amour qui entraîna un intérêt tout aussi grand pour la phénoménologie des sons. Ce qu'ils peuvent révéler comme surprises et imprévisibilité quand on daigne leur laisser un peu plus de liberté au lieu de les dompter beaucoup trop. Dans "All my Circles Run" c' étaient ceux provenant d'un piano, des cordes et des voix. Dans le récent "Let Night comes on Bells end the day" c' est au tour du mellotron et de l'orgue électronique d' être sur le devant la scène. A chaque fois Davachi adore isoler totalement les instruments pour guetter et travailler les surprises qui pourraient passer sous silence dans des musiques favorisant un peu trop l' immédiateté. Elle se concentre beaucoup plus sur les espaces et les tons au cours de ses improvisations. Fait important, elle peut tout aussi bien délivrer une musique tonale ou atonale. Le plus souvent on se retrouve donc face à des sortes de jaillissements flegmatiques de vaguelettes harmoniques qui se révèlent totalement imposantes quand on daigne observer avec méticulosité. La référence à Mark Hollis et ses potes se justifie amplement tellement le post-rock auquel ils ont dans un sens donné naissance transpire de ces drones minimalistes. Par contre on est très loin de leurs manières jazzy et plus près de la musique Baroque et du coup du progressive rock. La musique de Davachi a une puissance insoupçonnée quand on ne se borne qu' aux apparences. C 'est l'une des plus belles de 2018 et devient donc depuis quelques mois une expérience sonore et personnelle à ne surtout pas rater. Une fois de plus l' ambient se révèle être l'un des genres majeurs en plein renouvellement après quelques années de statu-co. Comme le montre sa présence de plus en plus forte dans ce blog l' ambient à la patate et attire de nouveau parce qu'elle se pose comme l'une des plus parfaite alternative au marasme ambiant.



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