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DANCING
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Nico

SOHO REZANEJAD, transcendance sombre.


Je peste souvent contre l' univers rock critique et plus particulièrement celui qui se revendique de l' héritage indie. Anglo-saxon ou français. Son passéisme, son manque d'ouverture et de curiosité , ses complexes de supériorité à peine cachés. Mais la découverte de ce disque dépasse largement le simple coup de colère et la mauvaise humeur face à sa très faible exposition médiatique. En recherchant des infos ce fut simplement une sidération intense qui m'emporta face au si faibles nombres d' articles. Comment est-ce possible à l' heure où nous dit-on tout est disponible sur le net? Comment ont-ils pu passé à côté? Si j' ai trouvé des chronique elles sont avant tout le fruit de site franchement mainstream ou fortement marqués stylistiquement (gothique, indus, dark). Ca en dit long sur l' état désastreux des troupes d' ayatollahs autoproclamés de la cause indie. Elle s' appelle Soho Rezanejad et en est à son déjà deuxième disque après un ep inaugural "Idolatry". Vous la connaissez probablement comme moi si vous vous êtes titillé le jonc sur la synth-pop cultivée des Lust For Youth (voir ici dans les archives du blog) . Lust For Youth qui avait réussit aux débuts à sauvaient leur revivalisme par un je ne sais quoi de courage des fous. Quelques années plus tard Rezanejad réussit le même tour de passe-passe. Partie de la synth-pop des Lust elle va encore plus loin en lorgnant sur un référentiel tout autre. Encore une fois le fantôme de Nico plane sur l' oeuvre d'une jeune pouce après Carla Dal Forno et Circuit des Yeux. Dans un sens découvrir le tout frais "Six Archetypes" revient à imaginer la ténébreuse allemande collaborer avec le crème post-punk peu avant sa fin tragique pour offrir un dernier chef d' oeuvre. On peut même aussi penser à Siouxsie Sioux et Liz Fraser accompagnant l' allemande tant le chant et les ambiances créées par Rezanejad évoquent les univers de ces deux artistes. Et puis histoire d'en rajouter une couche et titiller la fibre nostalgique en chacun de nous imaginez une nouvelle fois juste cette scène, Nico improvisant sur "Warzarwa" (Low) et enregistrant dans "son" Berlin avec Bowie et Eno derrière la console et les deux autres icônes en soutien. "Six Archetypes" ne brille pas toujours pas le goût acide et enthousiasmant de la nouveauté qu' il laisse dans la bouche mais ne peut pas non plus se résumer à une énième redite dénuée de fond. Tout d' abord la démarche de la danoise d' origine Iranienne s' appuie sur une très forte réflexion intellectuelle et artistique. Le titre de l' album s' inspire des théories du psychiatre Carl Jung pour définir les postures essentiels adoptées par les humains. Ce disque offre à qui veut bien se laisser emporter une expérience métaphysique rare en devenant un manifeste pour toutes sortes de révolutions personnelles ou collectives comme en atteste certaines traces des arts aux débuts de l' air soviétique. Musicalement Rezanejad évite l' aspect protocolaire tant répandu dans l' exercice revivaliste. Ainsi l' appel formaliste à des mélodies mille fois entendues et attendues se fait bien moins évidents. Si elles arrivent fatalement alors c' est d'une manière souvent nonchalante. La belle Soho prend son temps, aime égarer l' auditeur, jouer avec lui quitte à lui tendre des chausse-trappes là où tout semblait être écrit d' avance. Les moments de bravoure et d' impertinence sont nombreux et régulier tout au long des 14 titres. La relecture osée de l' hymne du Conseil de la Résistance Iranienne en clôture du disque reste d' hors et déjà comme l'un des plus beaux moments de l' année. L' ambient peut s' inviter puis laisser la place à du folklore Bulgare et Arménien là où on guettait l' exercice New Wave facile. Coil est encore une fois ,comme de nombreuses fois ces derniers mois, une référence venue de nul-part à citer pour boucler la boucle. Vous l' aurez compris, ce disque est absolument essentiel en ce début d' année tristounet.



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