top of page
nico-1 bis.jpg
Music Blog
& OTHER

DANCING
WITH
THE
NOISE

Nico

CLAUDE SPEEED, déconstruction des 90's. De la rave à Oneohtrix Point Never en passant par le pos


On avait déjà croiser ce rouquin, écossais fatalement, au moment de la sortie du plus beau titre de Kuedo, "Work live and sleep in collapsing space". Il nous avait offert un remix particulièrement réussi lui permettant de signer illico chez Planet Mu. Un premier ep nous le présenta comme une nouvelle étoile dans la galaxie du Oneohtrix Point Never première perriode, celle des synthés planant et new age. Voici venu le temps du format long et le moins que l'on puisse dire c' est que notre rouquin tout en continuant de suivre de loin l' américain dans ses approches hauntologiques trace son propre chemin.

Par son origine Speeed n' a pas tout à fait les même références que Lopantin et c'est bel et bien ceci qui sert avant tout comme gage de différence. L' écossais se rapprocherait plus pour ses connaissances historiques européennes du dancefloor mutant d' un Lee Gamble ou d' un Lorenzo Senni. Une sorte d' alter ego version club de Leyland Kirbye . On retrouve dans son "Infinity Ultra" quelques traces de rave comme Gamble, des mutations trance digne de Senni et même de gros résidus hardcore. Je parlais d' Hauntologie et donc de questionnement à nos souvenirs mais Speed s' occupe aussi de notre présent dystopique et technologique comme le dévoilent certains de ses attraits vaporwave et maximalistes. Il raconte avoir voulu créer "un espace abstrait pour traiter l' oppression, la confusion et la folie de l' âge contemporain". Et de préciser en parlant de "tristesse des rave". Ce qui l' intéresse en fait, ce serait de décrire l' avant et l' après dancefloor avec les éléments de language trafiqués de ce dernier. Afin d' atteindre cette "abstraction" il passe d'un mode ambient à un autre beaucoup plus noisy et développe ainsi chez l' auditeur la même inquiétude étouffée que nous ressentons en chacun de nous comme dans la société dans son ensemble. Il réussit la parfaite et rare symbiose entre le disque au vertu cicatrisante et celui qui ne nous épargne aucunes turpitudes de la triste réalité. Speeed c' est un peu comme une machine à laver, rinçage et essorage compris. Les textures dancefloor 90's subissent un véritable toilettage moderniste et déformant. Les textures mais aussi les mélodies. Il faut préciser au sujet de ces dernières que bon nombres d' entre elles risquent surprendre par leurs origines. L' écossais ne se contente pas du dancefloor des 90's, il maltraite également d' autres choses de la même époque bien connues par ici . Au détour de "Moonchord Supermagic" ne vous frottez pas les oreilles si vous pensez Boards Of Canada. "Entering the zone" quant à lui vous fera bien sûr penser à Lopatin mais un Lopatin jouant avec un batteur post-rock. Et que dire du petit bijou à la fin du disque, "Dream Dream". Animal Collective qui fait du shoegaze grandiloquent façon M83. On peut soupçonner à juste titre l' écossais d' avoir un passif indie puisqu'il débuta dans une formation post-rock. Qui plus est dans la patrie de Mogwai. Les guitares de sa jeunesse on les retrouve sur "800 Super Nyc" mais elles aussi subissent le même sort que les éléments de language des club. Comme Mogwai il use du spectre entier de l' art de la distortion pour apaiser comme pour électriser. "Infinity Ultra" est à la fois une libération maximaliste de pulsions refoulées et un baume hypnagogique aux senteurs nostalgiques. Premier essai transformé pour cet enfant illégitime de Daniel Lopatin et de Mogwai !


 RECENT POSTS

bottom of page