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Trish Keenan, Broadcast

COLLEEN vole au dessus de tout.Bonus: Kaitlyn Aurelia Smith


Cécile Schott aka Colleen a laissé de côté sa viole de gambe pour faire mumuse avec des synthés et le bonnes vieilles pédales Moog. Dit comme ça ça peut laisser indifférent ou, à peine titiller l' esprit et la curiosité. Oui mais. Colleen vient de nous offrir l'un des plus beaux disques de Dream pop de l'année. Et c'est peu dire que d' affirmer que son prochain disque va réconcilier certains avec ce terme devenu symbole de parodie et de cliché, un mot clé pour tout bon apéritif dînatoire pour poseur qui se respecte. Tout ce que l'on déteste ici. Ce style est tant saturée depuis quelques années en redites sans réel intérêt où tout ce ressemble, s' auto-caricature, tourne en rond, ressasse le même référentiel jusqu'à en être devenu un genre mort synonyme d' indigestion. Je préfère de toute façon parler d' ambient pop à son sujet tant elle s'inscrit dans une tradition moins portée sur le songwritting classique pop du genre dream . La dream pop chez elle se conjugue au présent par la recherche et l' expérimentation. Laissons à d' autres Charlotte Gainsbourg faire fructifier l' héritage familiale.

Colleen nous offre l' une des pierres angulaires d'une carrière déjà riche en pépites et réussit l' exploit de rejoindre au panthéon du genre notre fierté national Air mais aussi les grands noms du passé, Arthur Russel ou dans une certaine mesure David Sylvian . On peut dire de Colleen qu' il s' agit de notre Julia Holter made in France. En huit titres son changement de priorité en instrumentation s' accompagne d'une curiosité dans l' expérimentation rares et passionnantes. Sans toutefois perdre en capacité d' émouvoir. Il faut dire que ce disque dévoile une artiste se livrant corps et âmes comme jamais peut être. Parfois, un fantôme surprenant à la symbolique tellement dramatique flotte porté par la voix de SChott. Celui déjà croisé chez une Lana Dal Forno. Le spectre des spectres de la musique moderne de ces 40 dernières années. Qu'elle soit expérimentale ou pop. Nico. Selon les infos il a été enregistré juste après le Bataclan et est donc marqué par la proximité de la parisienne avec ce drame. "A flame my love, a frequency" dissertant sur la vie et la mort, la nature et la solitude, réussit l' exploit d' être un baume contre toute la merde qui a fini de nous exploser à la figure ce soir-là. Colleen plutot que de sombrer dans l' apitoiement nous donne de l' espoir, la force de s'ouvrir au monde pour éviter tout cloisonnement et atteindre une lucidité salvatrice. Si nous détournons nos regards de la saleté pour regarder nos pieds nous la détournons aussi un peu de la beauté qui sauvera en apportant les solutions. C' est un peu le message qu' elle délivre. Ses boucles électroniques évoquant la tête chercheuse Delia Derbyshire et les grandes heures de la BBC Radiophonic Workshop s' apparentent aux méandres d'un fleuve en cru nous emportant tous. N' aillons pas peur des senteurs concrete de son électronique , ne fermons pas les yeux et les oreilles, laissons nous être porté et écoutons tous les "bruits", et qui sait? Ce fleuve qui nous fait si peur nous amènera à la branche salvatrice auquel il faudra s' agripper pour en sortir.

Bonus: Proche des travaux de Colleen par certaines références et sonorités au passé électronique et également thématique (découvrons la vie et la mort sur un mode voyageur curieux de tout) il est aussi conseillé d' écouter le dernier disque de Kaitlin Aurelia Smith. Peut être plus abouti que son précédent album (classé dans le top des failles spatio-temporelle 2016) son récent "The Kid" convainc un peu plus malgré de forte connotations 70's vintage. Et quelle pochette


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