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Music Blog
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DANCING
WITH
THE
NOISE

Trish Keenan, Broadcast

PESSIMIST, Bristol 2.0


Il y a quelque semaines je me remémorais les souvenirs de l' âge d'or bristolien au sujet de la musique de Farai. Massive Attack et le rôle de cette ville y tenaient ainsi une large place par les liens que l'on pouvaient tirer entre notre époque et les 90's, économiques, raciaux, sociaux et musicaux bien sûr . Je mentionnais le passionnant ouvrage couvrant tout cela, "En dehors de la zone de confort" de Mélissa Cheman. Le disque et son auteur dont il va être question peut faire figure d' épilogue parfait à ce récit très proche de nous dans le temps. Une histoire absolument pas terminée.

De Pessimist les lecteurs fidèles savent que son nom apparaissait de plus en plus dans ce blog ces derniers mois. Classé l'an dernier avec son fabuleux ep "Balaklava" le bonhomme s' est récemment vu recevoir encore les honneurs dans le top de la mi-année pour ses deux derniers eps. Entre temps le petit détail qui tue est apparu, signature chez les autres habitués de DWTN, Blackest Ever Black (Carla Dal Forno, F Ingers, Raime, Tropic Of Cancer, Regis, Cut Hands etc etc). Parfois certaines successions de faits se révèlent découler d'une logique imparable. En musique comme en ailleurs. Kristian Jabs aka Pessimist a largement sa place au sein de cette écurie qui offre un univers sombre où l' ésotérisme et le romantisme transpirent par tous les pores aux travers de références télévisuelles, cinématographiques et musicales comme le dub, l'indus, l' inévitable post-punk, le gothique et l'esprit Do It Yourself. L' ensemble cachant à peine un fort ressentiment politique et contestataire (le projet Tomorrow The Rain Will Fall Upwards). Une autre référence ne venant pas à l' esprit systématiquement mais fortement revendiquée par le patron du label, Kirin Sande, explique encore mieux le rapprochement avec Pessimist. La jungle avec son air vicié, son agressivité et la complexité de ses rythmiques.

Jabs qui dit ne pas aimer se conformer aux tendances afin de ne pas assumer le statut de producteur expérimental ne fera donc absolument pas tache chez les têtes chercheuses non conformiste de Blackest Ever Black. Enfant du Drum & Bass des 90's sa musique est un exemple typique du Dark & Drum fils putassier de la techno et de la jungle atmosphérique. Son tout nouvel album au titre éponyme est lui aussi un enfant putassier de l'une de mes marottes 90's, l'un de mes disques préférés de tous les temps, "Black Secret Technology" de Guy Called Gerald. Je sais, j' exagère un peu mais comme je me suis aperçu récemment que ce disque prodigieux n' a jamais été cité dans ce blog j'en profite. Plus directement dans la filiation on peut citer Photek. Beats répétitifs développant un minimalisme intransigeant instaurant ainsi un climat lourd, suffocant et théâtrale. C' est une rythmique obstinée qui tient parfaitement le rôle d' ossature. Droit dans ses bottes Pessimist fait aussi preuve d'une imagination débordante quand il s' agit d' envelopper la colonne vertébrale de textures astucieuses. Ces dernières sont à l' image des rythmiques, bien plus variées qu'il n'y parait. Des réminiscences techno côtoient d' autres plus ambient, indus voir l' acid-rave. Tout l' art et la maestria de Pessimist consiste à les utiliser à merveille pour offrir à chacun de ses titres une évolution constante et bluffante dont les titres de bon nombre de ses collègues du genre sont dépourvus. Premier essai en long format et totale réussite novatrice. Pessimist emprunte certains chemins découverts par ses collègues de label Raime et Regis et pousse l' exploration encore plus allant jusqu'à décrocher la timbale du grand disque drum& bass expérimental de la rentrée.


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