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Trish Keenan, Broadcast

LORDE, le beau disque mainstream qui fout la honte à l' indie


Il ya de ça 4 ans face tapage médiatique entourant le premier album de la Néo-Zélandaise le premier réflexe était de passer son chemin. Réflexe typique d' indie-boy grandi dans les 80's et les 90's, juste méfiant envers le mainstream. "Juste méfiant" j' ai écrit, pas fermé ni dédaigneux, ce qui le sépare du snob ou de l'élitiste comme on en croise que trop dans l'indie. Et puis un beau jour, entre les rayons conserve et gâteaux (fatalement), sa voix et son minimalisme m' avait touché en plein coeur. Ma bonne vieille manie de toujours "écouter" et non pas "subir" ou "mépriser" ce que diffuse les radios ou les centre commerciaux. De toujours espérer et croire en ce truc tout couillon, toute chanson d' où qu' elle vienne peut changer votre vie, alors pourquoi s' obstiner à ne scruter qu'un seule direction. Et tant pis si il vous semble que tout ce que je viens d' écrire tombe dans la caricature du critique qui se la joue "vous voyez, je ne suis pas si fermé que ça, j' écoute aussi les trucs des beaufs!" . De toute façon vous n' écouterez jamais ce disque parce que vous êtes sans le savoir déjà mort d'une certaine manière . Ou devenu très vieux trop tôt. Ou encore que la musique, "c'est pas votre truc!", tout simplement. Ou dans la posture etc etc... Sur "Mélodrama" il y a le titre qui fera tomber bien des masques obscènes décrits plus hauts. Pour certains le monde parait si simple même si ils passent leurs temps à afficher le contraire : "Les gens biens aiment Mercury Rev et l'indie , les gens moins bien aiment Lorde et la pop". Que vont-ils penser, faire, quand ils tomberont à leurs tours aux supermarket du coin sur ce "Liability". Chanté par Mercury Rev ou les Flaming Lips c' est une tuerie, par Lorde ce serait "fatalement" une niaiserie? Les similitudes qui trahissent bien des mensonges. Un autre, et pas le premier péquenaud venu avait vu en Lorde l' avenir de la musique, Bowie. Avec son deuxième album on s' aperçoit 4 ans plus tard que l' appréciation de la légende anglaise n' était pas du tout le fruit de son affaiblissement psychologique et physique qu'il devait déjà subir à l' époque. Lorde a le truc qu'il manquait tant à la pop depuis des lustres. Le truc que frôla en son temps Fiona Apple. Mais là où Apple semblait ne jamais réellement assumer ses penchants pop et mainstream Lorde y va franco sans le calculer. Ecouter Lorde c' est rencontrer une certaine forme de fragilité fascinante très râre bien sûr dans la pop commerciale mais également devenu précieuse là où on penserait la rencontrer systématiquement, l' indie music. Il y a chez Lorde quelque chose que je ne retrouve plus dans l'indie, qu' elle soit pop ou synthé. Alors que LCD System ou Arcade Fire envoient la grosse artillerie putassière, rétro et festivalière annonçant leur album à venir, où des vieux émotifs sentimentaux deviennent des caricatures (Granddady), que les jeunots tombent un à un dans le vintage pasticheur, ce disque de Lorde débarque et casse tous les préjugés. Pas besoin d' être ado boutonneux pour apprécier ce "Mélodrama", suffit juste de se rappeler de ce moment-là de notre vie. Lorde vous replonge à ce difficile instant de nos vies, le passage ado-adulte. Sa singularité minimaliste reste sa marque de fabrique dans la pop commerciale comme aussi après avoir traiter les inquiétudes et les affres adolescentes elle s' attaque à des choses que ses congénères grosses vendeuses délaissent, trouver sa place dans le monde adulte. Elle parle de concept album dont le thème est le rôle de la fête chez l' ado, l' avant et les espoirs qu' elle porte, le pendant et l' après avec le désespoir possible. Lorde dit aux gamins, "ça va peut être pas être la fiesta toute la vie" et se demande pourquoi ce machin tient une place prépondérante dans leurs vies, la sortie du week-end, la soirée de fin d' année. Elle l' explique si bien et si sobrement, "Je suis en feu!". Et il n'y a bien sûr ici pas que connotation sexuelle. Il y a donc tout ça dans ce disque, avouez que c' est un sacré morceau de vie. Le fond bien sûr mais aussi la manière. Et quelle manière. Avec des "chansonnettes" courageuses et bizarroides qui prouvent qu'il y a derrière la musique de Lorde pas qu' une simple réunion brainstorming de scribouillard sous les ordres des cyniques directeurs marketing en quête de l' argent de poche des mioches. A ce propos un des grands chieurs de tubes formatés, le gerbant Max Martin, après avoir collaboré pour le titre génial "Green Light" a parlé de : "un cas d'écriture de morceau incorrecte". Les mots employés par cet hideux personnages et son jugement à deux balles suffisent à faire office de médaille et de distinction, ce dont Lorde s' est empressée de raconter fièrement créant la colère du suédois. L' ambiance parait toujours mélencolique comme dans un rêve gothique/dark et en même temps ce disque est touffu de trouvailles et d' intrusions riches et variées. Disque de l'année, non, mais disque à prescrire à toutes personnes atteintes de snobisme, d' élitisme et de vieillissement précoce afin qu' elles retrouvent une chose en commun avec toutes les autres et qui sait, se déghetoïser.


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