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Chino Amobi, palme d' or surréaliste pour le post-club


Résumé des épisodes précédents, ici, et surtout par là pour plus d' explications sur sa musique, les idéologies, iles mportances culturelles, artistiques et politiques via sa grande copine Elysia Crampton)

Maintes fois cité ici l' américain d' origine Nigérienne nous offre enfin l' occasion de parler de lui plus précisément avec la sortie de son "vrai" deuxième album sous son vrai nom. Chino Amobi était déjà apparu dans la liste de fin d' année 2014 du blog sous le pseudo Diamond Black Hearted Boy. Depuis il est devenu incontournable. Associé déjà à Elysia Crampton (énième collaboration dans le dernier disque) ce très proche de Rabbit n' est rien d' autre que le big boss de NON, ce label diaspora dont je vous parle très souvent (Faka, Crampton, Farai etc etc). L' an dernier avec Rabbit leur mixtape dorénavant sorti sur disque, "Freedom from mental poisoning", il avait déjà tapé l' incruste dans le top (39ème). Son ep "Airport Music for Black Folk" sorti en plein été m' avait échappé et a donc raté une autre place d' honneur. En 2017 se sera non seulement en son seul nom mais dans le haut du panier tant "Paradiso" est un véritable succès.

Quelqu'un a parlé au sujet de Chino Amobi, de sa musique, et d'un bon nombres d' artistes présent chez NON, de post-américana. C 'est effectivement de cela dont il s' agit. Comme chez Crampton, Rabbit ou la clique du Club Chai on a à faire à quelqu'un qui n' est pas dans le faux-semblant ou l'ironie tel celles rencontrées trop souvent dans la scène indie vintage à guitare ou électro-pop américaine. Il nous parle du pays qui l'a vu grandir, un pays qui modèle le monde entier à son image. Il nous fait parcourir ce monde dans son véritable état actuel. Amobi a bel et bien les deux pieds et la tête en 2017 et ça fait mal autant de réalisme et de lucidité d'un seul coup. Sa musique est certes difficile d' accès mais elle comporte tellement de légitimité, de justesse, d' espoir qu'il serait dommage de passer à côté. Amobi est un roi du collage sonore et plus exactement de ce que l'on appelle l' Epic-collage. Sample musicaux à foison, sons du quotidien détournés aux origines multiples. Que ce soit des bruits de rue, jeux vidéos, médias, réseau sociaux etc etc. Sons agressifs, compressés, stridents. Tout ceci accompagné très souvent de Spoken word. Comme tant d' autres artistes cités ici il harmonise nos vies quotidiennes, notre humanité, avec la technologie omniprésente et les stimulis médiatiques. Plus directement que chez d' autres d' ailleurs sa musique stigmatise les angoisses brutales et la peur plus diffuse que l'on subit de manière artificiellement. L' indie boy tel un Ty Seagall ou Mac DeMarco s' enferme dans le passé pour ne pas voir ou fait tout simplement le clown sur fond de muzak lo-fi totalement inoffensive. Amobi observe, y trouve de la mocheté mais aussi de la beauté. C 'est souvent violent mais parfois contemplatif. Pour Amobi chaque être humain n'est pas une chose séparé du reste du monde, une sorte de nature morte/vivante changeant que très peu. L' environnement a toujours une influence sur l'individu, qu'il l' accepte ou pas. Inutile de chercher le cocon dans les postures ironiques et nihilistes. Il s'insurge donc, constate et dénonce à la fois. "Paradiso" est un disque cinématographique politique dans la grande tradition surréaliste. Surréalisme dystopique. Pendant une heure on suit une histoire. Un roman avec ses passages tristes ou rempli d' espérance, réalistes ou lyriques, adultes ou enfantins. Petit changement par rapport à ses oeuvres produites sous le pseudo de Diamond Black Hearted Boy les structures autrefois plus petites et répétée tendent à s' allonger ce qui permet une lecture plus posée. A l'image des styles et références présentes chez les artistes NON le cocktail Amobi est fait avec tous les ingrédients disponibles. Rien n' est inférieur, complexe ou trop inécoutable. PLus que Crampton on est très proche de l' agression industriel, noise. Le lien entre Hospital Production et NON Worldwide se confirme après les sorties communes de Dedekind Cut l' an dernier. Dominick Fernow (Vatican Shadow/Prurient) plane souvent sur le disque allant même jusqu'à évoquer son ancienne formation coldwave, Cold Cave ("Antikeimeinon"). Parfois les senteurs Hip Hop et surtout le spoken words rappelle Saul Williams produit par Death Grips. Metal comme chez Lopatin, afrique (Faka tape l'incruste), techno, pop ou r'n'b. Amobi a bien compris que pour parler d' une époque mondialisée mieux vaut ne pas se référer qu'à sa seule culture. La musique agit comme la diaspora de Non. Enrichissement totale. Chino Amobi avec ce chef- d' oeuvre lacère les déguisements sociaux de tous, le sang coule et purifie. Il rappelle ce qui veut être oublié par certains ou vécu/observé au quotidien intensément par d' autres. Les temps ont changé et si nous ne voyons que le mauvais il y a encore des motifs d' espérer, de combattre. L' histoire n'est jamais fini. Celle de Chino Amobi continue et devient essentielle.


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