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- En passant : Daniel Lopatin & Tim Hecker & ...Clinic
Double actualité pour le grand David Lopatin (Oneohtrix Point Never) puisque sortent ces jours-ci deux de ses nombreuses collaborations. La première, la plus réussie, est à découvrir sur le disque "Instrumental Tourist". Quand les deux mecs auteurs de deux des réussites de 2011 s' unissent ça ne peut qu'être intéressant. Lopatin ("Returnal" sous le pseudo d' Oneohtrix) et l' autre grand des musiques ambiant/drone, Tim Hecker ("Ravedeath 1972"). Si j' ai souvent parlé de Daniel Lopatin je ne vous conseille que fortement de goûter à la musique abstraite et éprise d'une totale liberté d' Hecker. Je l' oublie trop souvent ce diable d' Hecker. D' après le communiqué de presse l' objectif était de faire se confronter les deux univers très particuliers des deux hommes sous la forme d'une improvisation digne du free-jazz sans un réel travail de préparation à l' avance. On reconnaît très bien la patte de chacun de ses auteurs sur les titres. La méticulosité minimaliste faite du croisement de sons organiques avec l' art numérique coté Hecker et les nappes planantes plus lyrique et spacieuse d'un Lopatin. C' est un vrai plaisir. Un disque que l'on peut réécouter vitam eternam sans se lasser . Parfois même, on se surprend à fantasmer d'un concert commun à l'intérieur d'une magnifique cathédrale tellement l' endroit se prêterait au sentiment de plénitude et de recueillement qui se dégage de cette musique. Certes certains peuvent rester sur leur faim mais plus j' écoute cet album et plus je constate deux faits. Primo l' explication de cette probable déception, l' annonce de cet "dream team" des temps actuels a provoqué une excitation tellement forte qu'elle est capable de fausser l' appréciation de ce disque à sa juste mesure et de vous faire passer à coté de ce qui se trame, le futur! Secundo, il ne faut pas résumer ce disque qu 'au fait qu'il est le fruit de l' association de deux noms synonyme de " grand talent", ce disque est à écouter absolu pour lui même. Parce qu' à l' intérieur de chaque titre de ce disque se profilent probablement des idées que l'on va retrouver dans les futurs chef-d' œuvres que seront immanquablement les disque solos de ces deux génies. Autre collaboration pour Lopatin, son rôle de producteur des vénérables anciens du rock indie, Clinic. La patte de l' américain se fait moins reconnaissable au premier abord mais pour les connaisseurs des oeuvres passés des Liverpuldiens la différence et leur évolution sous l'influence de Lopatin saute aux yeux. Peut-être pas leur meilleur album mais probablement celui où ils font le plus preuve d' audace et où l'urgence a fait place aux divagation et à la réflexion. Moins direct et percutant que les précédents "FreeReign" c' est du Clinic qui a fumé de l' herbe en écoutant de la Kosmicshmusic ou l' ambient de Brian Eno. Plus que correcte pour un groupe qui avait tendance à se répéter un peu trop mais toujours grande classe.
- En passant : Holly Herndon (suite), la révélation.
Retour sur ce qui restera comme la révélation 2012. Premier album et claque absolue. Holly Herndon ne fait pas dans la demie mesure. C'est avec un fantastique toupet que cette originaire de San Francisco tente de réconcilier deux mondes séparés depuis des lustres. Dans mon premier post sur l' américaine je racontais ne pas en savoir grand chose. Tel une épidémie son nom est depuis apparu à travers toute la blogosphère mondiale et elle s' est enfin dévoilée dans quelques interviews. Même Pitchfork s'est raccroché de justesse au wagon et après un article très léger les fans de Maria Minerva et Laurel Halo (artistes quasi ignorées par le site américains) guettent avec attention la chronique de l'album d' Herndon. Comprenez, vont-ils enfin mettre sur un vrai pied d' estale et porter un éclairage médiatique tant justifié et réel sur une artiste mélangeant sans complexes "musiques savantes" & pop music? Les mêmes avantages dont bénéficient sans arrêt des dizaines d' artistes étiqueté du vicieux label "best new muscic" que certains leur attribue un peu trop rapidement sans tenir compte de leur très faible sens de l' expérimentation (une musique au final bonne mais absolument pas révolutionnaire car trop souvent déjà vue)? Bref, Holly Herndon aura-t-elle droit à l' abattage médiatique des Billy Ocean, DIIV,Grizzly Bear et autres Passion Pit? Je disais du dernier Ital-tek qu'il était un de ces albums qui résumaient parfaitement l' année écoulée. Le "Movement" d ' Herndon en est un autre avec sa volonté affirmée d' afficher la passion pour l' expérimental et les musiques plus "facile" d' accès. L' écoute de l' album est très révélateur de sa volonté de casser les cloisons entraînant le surplace de la pop musique actuelle. "Movement" est une alternance des différents penchant de la dame et aussi des passions que DWTN tente de faire partager. Pourquoi une setlist d'un mix ne contiendrait-elle pas une tuerie indie-pop et un bout de La Monte Young encadrant un titre shoegaze sur une rythmique électro et qu'il finirait par du Holy Other mélangé à de la musique concrète? L'album commence ("Terminal") avec un travail des voix rappelant fortement ceux Julia Holter et Laurel Halo , l' accompagnement électronique épuré est très proche de celui d'un Actress. Déboule ensuite le coté dancefloor d' Herndon, "Fade" avec ses voix échappées de la witch-house et du label Tri-angle. Grouper et Julianna Barwick balancées sur une piste de danse. Le néophyte pourra se permettre de citer les suédois de The Kniffe et on ne lui en voudra pas. "Breathe" reprend ensuite la face expérimental avec des gémissements simulant une aspiration difficile. Quelqu'un est-il en train d' agoniser en s' étouffant ? On se remémore alors très bien les gémissements émis par l' acteur Ed Harris dans le film "Abyss" quand ce dernier après avoir respirer un composant ressemblant au liquide amniotique reprend difficilement contact avec l' air ambiant. Retour à la vie ou tout simplement naissance comme celle du nouveau-né. Le moment de bravoure que sont les deux titres suivants arrive enfin. Là aussi beaucoup de Laurel Halo dans la première partie du diptyque qu' est Control and/Movement et toujours ces voix venues des entrailles.Le terrain est à présent préparée pour la montée en puissance qu'est la fin de ce sacré diptyque. Une boucle de sample " acid house" nous servira de guide. Nous étions au fond des océans avec Ed Harris dans un temple extra-terrestre et nous voilà d'un coup les bras au ciel en plein dancefloor. La vie enfin. Des sons inhabituels (les voix trafiquées) dans la dance et la pop mêlées à des rythme typiques du dancefloor? Ne pourrait-on pas y voir un cousinage avec les dernières oeuvres du grand Pete Swanson ? "Dilato" fruit de travail "académique" clôture l' album. Le terme " académique" est à sa juste place puisque beaucoup des matériaux de l'album ont été réalisé à l' occasion des hautes études en musique électronique d' Holly Herndon. Et ici aussi on entrevoit tout le travail de réconciliation entre deux mondes de la musique, l' académisme des musiques savantes et l' hédonisme des pistes de danse et la pop. Pendant ses études elle déposa ses valises du coté de Berlin et y officia comme Dj. Le jour c' était Stockhausen et le soir Ellen Alien. Holly Herndon : "Je pense qu'il y a eu une séparation dans le passé, mais c'est quelque chose que j'essaie de concilier, et je suis en train de brouiller les lignes de plus en plus.(...) Ce n'est pas nécessairement une décision consciente quand je m'assois pour composer, mais c'est certainement quelque chose pour laquelle j'ai lutté dans le passé , en essayant de trouver un moyen pour que ces choses vivent côte à côte, parce que je ne pense pas qu' elles doivent être aussi séparées. " Et pour cela il a du lui en falloir du courage pour affronter certaines idées fausses qui ont la vie dure, du coup certains mots peuvent provoquer les réac de tout poil des deux camps : ""Le portable (l'ordinateur) peut faire des choses qu'aucun autre instrument n'a jamais été en mesure de le faire, et je pense aussi que c'est l'instrument le plus personnel que le monde ait jamais vu". Combien sont-ils a vouloir ainsi abolir les frontières de leur différentes passions de la musique? A le faire réellement sans que cela ne se révèle n' être qu'un posture non suivie dans les actes? Actress, Halo bien sûr mais aussi Daniel Lopatin, Vessel, Maria Minerva et tant d' autres abordé dans ce blog. A la différence d' Halo et d' Actress, la belle Holly Herndon tente avec "Movement" d' allier le cerveau avec notre corps d'une façon moins subtile mais celà se révèle tout autant efficace. Si Herndon reconnaît pourtant que cela peut déstabiliser elle pense également aussi que l' aspect "coq à l' âne" de "Movement" est fort adapté à sa vision et à sa façon d' appréhender la musique. "Et dans un sens, je pense que c'est un peu risqué, car il est toujours demander à l'auditeur de changer de vitesse, assez spectaculairement, mais c'était la seule façon pour pouvoir vraiment communiquer mon esthétique et mon goût". Par la suite elle explique que le public peut gérer ses changements de style musicaux par ses nouvelles aptitudes en matière d' adaptation acquises avec l' ère du tout numérique et l' utilisation d' internet. Autre sujet maintes fois abordé ici même. En résumé Holly Herndon est bien l'une de ces artistes apparus depuis deux ou trois ans qui nous réconfortent dans l' espoir que nous nourrissons, que la musique reprenne sa marche en avant en quête de la "vrai" nouveauté. Cela passe par une débauche de curiosités , une ouverture d' esprit et un courage artistique rares, qualités présentes ici et fort contagieuses à l' écoute de cette claque futuriste. Un album réussi et résolument tourné vers l' avenir.
- En passant : James Ferraro n'aime pas les sushis.
L' empêcheur de tourner en rond effectue son grand retour avec "Sushi". Moins d'un an après "Silica Gel" sorti sous le pseudo de Bodyguard, aidé d' une tête déjà croisée dans le petit monde Vaporwave/Hypnagogic Pop en la personne de Sean Bowie aka Teams, le virage stylistique déjà amorcé avec "Far Side Virtual" continue. Donc, terminé le travail sur les sons et la nostalgie des 80's. La critique du consumérisme toujours présente dans ses oeuvres se fait parfois moins clair et j' avoue qu'à l' écoute de "Sushi" certaines pistes de lecture de sa recherche artistique ont pu m' échapper mais cet album se révèle tout autant passionnant que ses prédécesseurs. La critique de la société de consommation actuelle et de la surabondance de biens qui en découle reste tout de même bien présente dans le travail de Ferraro. Prendre par exemple le nom de l'un des plats à succès fer de lance de la restauration rapide franchisée (bref comprenez bouffe de merde fabriquée selon un procédé industrielle) est un vrai symbole. Dans le même sens, ses textures sonores agressives et surchargées vous rappelleront les étales surchargées de couleurs aveuglantes de nos supermarchés. Tout comme son maître étalon Ariel Pink, le frisé à la veste en jean 80's continue de faire dans le recyclage des ordures ménagères de la pop musique. Ce coup-ci on a même droit aux Spice Girls. Outre les mégères anglaises des 90's Ferraro continue son pillage du R'n'b et le gangstarap, les deux styles conquérant de la même époque. Avec "Silica gel" en début d' année il avait réussi le tour de passe-passe de produire avec ses samples de cette musique trop souvent tape à l' œil et inoffensive des paysages urbains angoissant bien plus proche de la Witch House et de la Dark Ambient que du monde d'une Mariah Carey ou plus proche de 2012 d'une Lady Gaga. Il réédite cette exploit avec "Sushi" d'une manière plus fluide. Certains titres composés d' interventions sonores dissonantes et l' apparition de rythmes saccadés proche du 4 temps évoquera pour certains habitués de ce blog le footwork ou d' autres musique de danse issus des ghettos et des dancefloors. Bon de là à espérer que "Sushi" va se retrouver sur les pistes de danse de la planète il reste de la marge. La musique de Ferraro comme d' habitude n'est pas facile d' accès et ne rechercher avec elle que le pure plaisir auditif premier degré comme c'est le cas avec les trois quart de la production musicale risque de déboucher sur une bien mauvaise expérience. Mieux vaut ainsi évaluer le disque en tenant compte de la démarche artistique du bonhomme et de bien se mettre en tête que l'une des particularités à coté de laquelle il ne faut pas passer est son humour second degré omniprésent. Ferraro et son travail continue de nous interroger sur notre société, la musique et la passion que cette dernière alimente en nous et ainsi il nous offre sur un plateau bon nombre de pistes à explorer pour l' avenir.
- En passant: Holly Herndon
C'est la claque absolue. Holly Herndon qu'elle s'appelle. Je sais juste qu'elle poursuit actuellement un doctorat en informatique musicale, qu'elle est originaire du Tennessee et a effectué un séjour du coté de Berlin.C' est souvent de l'IDM minimaliste teintée de bruits industriels balancée sur un dancefloor via des sonorités house made in Detroit de la grande époque. Elle effectue un très gros travail sur sa voix et elle utilise pour celà des synthés de sa fabrication . Elle doit sortir son premier album via le label RVNG Intl le 12 Novembre mais vous pouvez d' hors et déjà découvrir cette beauté qu'est "Movement" ici. En attendant d'en savoir plus voici son single "Fade" et un travail sur le thème de l' automobile, endroit selon elle où on écoute le plus de musique.
- ANDY STOTT, ou Manchester sera toujours le Manchester de 1980.Ou celui de 1988 ... ou Bristol 1994?!
Le nom d' Andy Stott était depuis pas mal de temps sur toutes les lèvres dans le domaine électro-dub. L' an dernier il avait cueilli votre serviteur avec deux ep délivrant une espèce de Dub Techno aux couleurs indus vaporeuse et complexe. Le magnifique "Passed Me By" et "We stay Together" pouvant servir de remplaçant parfait pour aficionados Shoegaze frustrés perdu sur le dancefloor de 2011. Bien évidemment qu' une nouvelle fois la localisation de ce Dj/Producteur en rajoutait aux attentes de votre serviteur au vue de ma fixette personnel à tout ce qui a attrait ou provient de Manchester. Question d' éducation musicale et autre. Si 2011 a vu Andy Stott me cueillir alors 2012 le voit carrément me foutre une grosse raclée bien givrée. "Luxury Problems" est sorti le 29 octobre dernier et depuis ne cesse de squatter mes oreilles. Je pensais que le passionnant "RIP" d' Actress serait appelé a demeurer l' album de l' année en électro tant il tutoyait les sommets mais la dernière sortie du passionnant label Modern Love ,qui nous a déjà offert les terrifiques et géniaux Demdike Stare, va probablement se hisser plus haut. Mais avant de disséquer plus précisément ce monstre génétiquement modifié qu'est "Luxury Problem" il conviendrait de raconter le parcours sinueux et discret de l'un des producteurs les plus avant-gardistes et essentiels ces dernières années. Rapidement le brave Andy est devenu un dj et producteur réputé sur Manchester pour sa techno très minimal, une sorte de mix entre microhouse et Dub Techno. Mais à coté de cela, et ce qui explique après coup beaucoup de chose sur la folle liberté artistique du gars, Stott a joué en tant que bassiste dans des formations post-punk. Donc une salvatrice tendance à la curiosité et à l' ouverture d' esprit. Dès 2006 il publie son premier album dans cette vaine,"Merciless". Son premier et unique label jusqu'à présent sera donc Modern Love également de Manchester et ceci a son importance tant ce label va concentrer les talents novateurs mancuniens de l' époque. Quand Stott signe chez ces anciens salariés d'une boutique de disque (Pelicanneck devenu Boomkat) il y fait la rencontre de l'autre grand génie du label, Miles Whittaker aka Miles et moitié des tout aussi géniaux Demdike Stare. Ces deux là vont devenir les booster de la fusée Modern Love. Une fusée à tête chercheuse, autant capable de creuser le passé pour déterrer un sacré combustible par leur penchant hauntologique. Velléités hauntologique très utiles au décollage afin d' explorer les territoires inconnus et vastes de l'univers électro. Tout va y passer.Dark ambient, dub, drone, drum & bass, microhouse, dub techno, industrial etc etc. Sous les pseudos rigolo de Millie & Andrea Stott et Wittaker vont se confronter à cette bonne vielle Jungle, au breakbeat, l'UK Bass, le trap et même, même le papa du footwork, le juke. Alors bien sûr aux cotés de Whittaker et de son confrêre Sean Canty des Demdike Stare, puis plus tard de leur pote à tous, le maître incontesté de l' Hauntologique, Sir Leyland Kirby avec son projet The Stranger (en plus des Caretacker), comment voulez-vous messieurs & mesdames que Stott ne prenne pas la tangente pour l' inconnu. Et l' inconnu va être découvert par Stott au moment de son premier virage artistique. Et quel virage! En 2011 déboulent deux ep's en à peine 6 mois qui vont emporter tout sur leur passage. "Passed Me By" et "We stay Together" voient ANdy Stott s' échapper du peloton Dub Techno qui commençait sérieusement à lézarder sur la route de l' évolution quitte à tomber dans l' auto-complaisance typique des genres en passe de s' éteindre en terme d' innovation. "Passed Me By" et "We stay Together" offre une musique bien plus personnelle et étrange. Stott ralentissait les BPM et usait de techniques Lo-Fi et l' auditeur de découvrir une forme préhistorique mais provenant du futur. Sous forte influence du "Splazsh" d' Actress Andy Stott donnait l' impression de plonger le dancefloor dans les tréfonds tout en engourdissant les danseurs par de fortes doses d' une potion qu' il venait d' inventer. Un an donc après ce chamboulement Stott allait-il poursuivre sa course folle à l' innovation ou marquer un temps d' arrêt et labourer les même terres que celles découvertes avec "Passed Me By" et "We stay Together"? Non. "Luxury Problems" est bel et bien un grand pas en avant. Commençons par une évidence pour tout bon Manchester addict. Manchester quelque soit l' année sera toujours le Manchester de 1980. On ne peut s' empêcher tout au long des 8 titres de penser à l' air glaciale et novateur qui venant du cimetière hébergeant Ian Curtis balayait les rues mancuniennes vers 1980 pour s' engouffrer dans les bureaux de Factory Records. Et Pas seulement. Ce qui était un petit courant d' air sur "Passed Me By"/ "We stay Together" devient un grand coup de vent. Avec "Luxury Problems" Stott se le fait sien ce coup de vent glacial et le souffle dans l' Hacienda de 1988 désertée. A moins que Stott l' ai plongé dans un océan sonore ou flotte les pensées moroses et déchirantes de Curtis avec les corps des danseurs désarticulés tel des fantômes de l' été 88. Des souvenirs Indus de la cité du "North" et des 70's sont filtrés comme jamais et ils semblent avoir été enfermés dans les cloisons et les fondations du club haut lieu de Madchester et de l' expansion de la culture Dancefloor. Stott semblent les avoir écouter et repéré pour les recracher et jouer avec sur le Dancefloor. A la fois sombre avec ses atmosphères offrant une étrange impression d' éclat élégant et blafard, ce disque offre de grands espace étonnamment. Alternant entre le Downtempo et des accélérations bienvenues ce disque révèle une belle et petite nouveauté dans la musique de Stott. La voix irréelle et magnifique d' une certaine Alison Skidmore. Alors qu' il était difficile d' y penser à part l' élément Dub sur les deux ep's mais l' ajout de cette voix évoque irrémédiablement Bristol 1994!!! Oui le Trip Hop tant moqué injustement de nos jours par certains. Étrange impression de retrouver des Portishead s' étant plongé dans le "Mezzanine" Post Industriel des Massive Attack. A d' autres instant on s' aperçoit que Stott ne se contente pas de piller son héritage régional et qu' il a écouté bien d' autres chose comme certaines sensations Jungle ou rave sans parler de l'influence toujours plus grande de Burial sur la scène anglaise électro reboostée depuis. Avec tout ce que je vous ai écrit vous comprenez bien que vous soyez bizarrement nostalgico-gaga de Manchester, tant cette ville a toujours conjugué héritage et innovation (sauf avec les neuneus Oasis bien sûr), ou jeune fan avide du passé, du présent et du futur, que le dernier album d' Andy Stott est à peine sorti un classique essentiel en provenance de cette bonne vieille ville qui nous a déjà tant offert.
- En passant : Pete Swanson, le retour du futur.
L' essentiel Pete Swanson nous revient avec un nouvel ep passionnant dans la droite lignée de son fantastique "Man with Potentiel" de l' année dernière. L' innovant Swanson y continue son travail expérimental fruit de la rencontre entre la rythmique techno et la noise héritière de l' ancien groupe du bonhomme, Yellow Swans. Avec lui on regarde le futur et l' intitulé de ce blog ("Daning with the noise") prend tout son sens.
- En passant, Arca secoue le cocotier et les noix de coco de tomber sur les revivalistes.
Depuis que je me suis lancé dans ce blog en début d' année j' ai beaucoup parlé d' artistes qui m' avait charmé avant sa création. Histoire de partager les découvertes faites et totalement occultée dans les médias et sites classiques complètement à la ramasse. Aujourd' hui on va parler d' une claque absolue totalement inconnue il y a encore quelques semaines. Voir quelques jours. Le pseudo Arca depuis quelques mois était un nom repéré mais vraiment gravé dans ma mémoire. Un nom que j' oubliai assez vite après l' avoir lu dans des articles concernant des artistes bien connu par ici. Des artistes justement porteur de la nouveauté musicale tant recherchée et désirée. A mon retour de la route du rock j' avais quelques espoir (ici) dans ce festival en matière de défrichement musical. Bref malgré les revivals dont l'indie a tant la faiblesse de s' amouracher il y avait encore quelques artistes tentant de retrouver le chemin du futur et de chercher l' originalité. Willis Earl Bearl, Colin Stetson ou The XX et Savages d' une certaine manière. Oubliez tout ! Non pas que les artistes de la Route Du Rock 2012 défendus ne soient de gros réac mais en matière de vraie aventure sonore et de modernisme un type à peine connu a avec à peine deux ep sortis à quelques semaines d' intervalle mis la barre très haut. Pour ceux qui savent nous sommes plus ou moins face à la même intensité en matière de choc de la nouveauté qu' un "Loveless" ou la découverte d' un Aphex Twin. Son nom c' est Arca et je peine pour découvrir sa vraie identité. Tout juste si je sais à présent qu' il est vénézuélien . Mais si une chose est sûr c' est que ses deux ep "Stretch 1 & 2" sortis cette année m' ont ramassé à la petite cuillère. Sa musique semble venir de nul part même si on peut parler de Hip Hop mutant. Ses sonorités souvent électro évoque un "Far Side Vurtuel" de James Ferraro maltraité et il est pratiquement sûr que ce Arca a écouté Rustie. Peut être est-ce une hallucination auditive ou un producteur malin un brin vicieux, la suite nous le dira, mais une chose est sûr, il est plus que rafraîchissant de plonger dans cette musique aux contours et motivations étranges.
- En passant : Vessel & Trevor Horn, ZTT, Art of Noise.
Je sais très peu de chose sur Vessel sauf que je crève d' impatience pour son premier album prévu d' ici quelques jours. Je connais à peine une dizaine de titres mais une chose est sûr, la musique de ce type me rend tout chose et risque de faire parler d' elle . Un grand mystère entoure ce jeune anglais d' à peine 22 ans et l' attente est très grande sur la toile . Une compilation sortie l' an dernier et disséminée sur le net avait attiré mon attention. En plus y 'a des fois des noms qui interpellent et le sien rajoute encore plus de magie à l' ensemble. Seb Gainsborough qu'il se nomme. Je coupe court tout de suite aux mauvaises habitudes franchouillardes acquises ces dernier temps il ne s' agit pas d'un énième descendant opportuniste de la famille Gainsbourg/Birkin. On en est bien loin du reste. Le bonhomme appartient au collectif Young Echo de Bristol, sa ville d'origine. Pour décrire et trouver des équivalences dans le passé à ce que la découverte de la musique de Vessel peut faire ressentir et susciter certains journalistes british n' hésitent pas à citer uniquement de grands noms de l' électro.Autechre, LFO, Aphex Twin et les encore plus vieux Art Of Noise.Rien de moins. Cela peut porter à discussion à première vue mais c'est vrai que les oeuvres de Vessel donnent à l' instar des grands noms cités les même sensations fortes en matière d' innovation ,d' aventures sonores et de surprise. Bref avec lui comme du temps des autres on rentre de plein pied dans l' inconnu . La musique de Vessel peut bien sûr être identifiée. Une sorte de nouvelle IDM malaxant de la house, de la techno et du dubstep.La première écoute peut paraître difficile mais l 'aspect dansant vous raccroche aussi sec et plus on persiste plus l' inventivité et le talent de Vessel vous explose à la gueule. Signé sur les géniaux Tri Angle le jeune Bristolien et son univers me rappelle beaucoup son compagnon de label Holy Other. Même classe, même intransigeance artistique. Rappel sur l'un des plus importants labels de notre époque ici ! PS: Certains citent Art of Noise à propos de Vessel et du caractère novateur de sa production. C' est tiré par les cheveux mais comment ne pas reparler de cette claque auditive reçue entre l' enfance et l' adolescence qu' était Art Of Noise et surtout évoquer également les productions révolutionnaires de Trevor Horn avec Paul Morley au sein de leur label ZTT. Comment enfin et surtout ne pas vous raconter la fameuse anecdote concernant le Fairlight CMI avec lequel Trevor Horn a révolutionné la production pop dans les 80's. Trevor qui? Le Fairlight quoi? Le Fairlight CMI c' était ça: Et Trevor Horn le visionnaire c' était ça avant l' aventure ZTT Records: En fait le fairlight CMI ( Computer Music Instrument) était tout simplement le premier synthétiseur-échantillonneur polyphonique numérique et il permettait ainsi l' utilisation de samples dans la musique. A l' époque, c' était tout simplement révolutionnaire. D' autres avaient déjà utilisé au début des 80's ce joujou pour producteur mais son prix d' achat étant particulièrement onéreux pour les petits labels indépendants issus du post-punk il était donc plutot réservé aux grandes maisons de disques et aux artistes à succés déjà établis. Peter Gabriel par exemple s ' en était doté pour ses albums et ceux de Kate Bush. Rares étaient aussi les producteurs qui avaient compris tout le potentiel que ce nouvel outil pouvait apporter à la création musicale. En fait en Angleterre ils étaient deux au début des 80's à s' y intéresser de près. Trevor Horn et un autre producteur vivant dans le Nord du pays. Horn étant patron de son label ZTT il ne lui fut pas trop dur d' acquérir le Fairlight. L' autre type du Nord n' avait quant à lui pas cette chance n' ayant pas l' unique pouvoir décisionnel au sein de son label indépendant. D' autant plus que ses collaborateurs préféraient investir l' argent dans un tout autre projet, une salle de concert faisant aussi office de discothèque et de lieu de création vidéo. Le conflit généré par ce désaccord poussa le pauvre producteur du Nord hors du label alors qu' il avait pris une part importante avec ses idées novatrices dans l' ascension vers le succés du petit label. Trevor Horn utilisa donc le Fairlight pour la production de Art of Noise et il apparu assez évident que l'utilisation de l'instrument influença en grande partie la suite des travaux qui suivirent au sein de son label. Exemple : le "petit" tube révolutionnaire ci dessous . Et puis tant que j' y suis, faut que je vous avoue une passion difficile à assumer toujours en provenance de ZTT et qui a participé à mon éducation auditive. Mais au fait. vous voulez peut-être savoir qui était le producteur du Nord de L' Angleterre? Le pauvre type dont on se demande bien ce qu' il se serait passé s'il avait possédé le Fairlight CMI version 2 dès 1982 ? Il s' appelait Martin Hannett...son label c' était Factory et le fameux projet qui brisa ses rêves de producteur portait l'intitulé Fac 51. C' est à dire l' Haçienda, tout simplement.
- Ariel Pink Haunted Graffiti, celui qui avait la solution.
Ariel Pink's Haunted Graffiti sort ces jours-ci "Mature Themes". Voilà qui tombe plutot bien pour DWTN puisqu'il s'agit de l' artiste le plus cité dans ce blog. Mais pourquoi Ariel Pink ( aka Ariel Markus Rosenberg dans le civil ) est-il autant présent dans ce blog ? Pourquoi est-il selon moi l'un des artistes contemporains les plus importants de la musique? L' égal d' un Brian Eno, du Velvet ou encore de Bowie et Radiohead. Pourquoi faut-il se jeter sur son nouveau disque mais aussi sur toutes ses oeuvres passées. J' avais adoré son "Before Today" de 2010 mais je crois bien que ce sont ses productions antérieurs qui m'ont le plus chamboulé. Je ne pense pas que l'on puisse affirmer que "Before Today" soit moins "bon" que les débuts de Pink. Sa présence est très logique dans le cheminement de la carrière de Pink et son aspect plus "commercial" n' affaiblit pas les énormes qualités de ses chansons. Le génial songwriting de Rosemberg apparaissait simplement plus visible à un plus grand nombre. L' aspect commercial provenant d'une production plus léchée a juste quelque peu étouffé la réflexion de Pink développée au cours de la première décennie du siècle (la première partie de sa carrière). Une réflexion axée en grande partie sur l' expérimentation sonore. Ariel Pink n'est pas né le jours où Pitchfork a étiqueté "Best New Music" sa très habile relecture du "Brocken English" de Marianne Faithfull, "Round & Round" . Et ce pour une très simple raison. A cette époque , 2010, Ariel Pink avait déjà laissé son empreinte dans l' histoire et changé la donne. Il a posé les bonnes questions sur notre époque et nous a même donné les solutions. Et le plus beau, c'est qu'il a été suivi ! Je vais tenter de vous l' expliquer. Le bonhomme est souvent dépeint comme un cinglé. Ariel Pink fou furieux? Pas tant que ça. Et puis ce n'est pas le lot des génies en avance sur leur temps d' être taxés de folie par leurs contemporains? Ariel Pink malgré les apparences a été l'un des premiers à tirer un triste constat sur les maux dont souffrait la création musicale depuis le début des 00's.Omniprésence du passé et manque cruel d'innovation. On ne faisait que du recyclage en perdant la saveur et la force des originaux. La place de la nouveauté et de l' expérimentation était réduite à une peau de chagrin face aux revivalismes en tout genre. Ariel Pink dit à longueur d' interview que la pop-music et son âge d'or c'est fini. Terminé. Que l'on est resté bloqué sur les 70's et les 80's. Devant de tel déclaration certains de ses détracteurs n'ont vu en lui qu' un cynique de plus. Ariel Pink est-il cynique? Oui. Mais un cynique malicieux. Dès 2002 le californien en faisant preuve d'une terrible mais salvatrice lucidité est ainsi devenu l'une des principales alternatives . Une porte de sortie sur l' avenir. Il le dit lui-même,"Je tire la sonnette d' alarme". Tous les Black Keys du monde ont-ils seulement tenté de faire de même? Non. Tel des élèves bien fayots Ils ont récités parfaitement leurs leçons et obtenu les bons points distribués par des instituteurs et bon nombre de leur camardes. Le cynisme est souvent le fruit de la réflexion et n'est pas un défaut à l' origine. Il le devient quand il n'est pas accompagné d'espoir et de la volonté de changer les choses. Quand c'est le cas c'est ce qu'on appelle le conservatisme et ce dernier peut dévier sur la pensée réactionnaire. Lisez certaines interview de Jack "C' était mieux avant" White des White Stripes. C'est le premier a déclaré que l' histoire patine et que fait-il? Toujours la même rengaine et en plus de pire en pire au fil des années. Ariel Pink quant à lui devait être l'élève rêveur du fond de classe qui se demandait où nous mènent toutes les sempiternelles récitations des fables de La Fontaine . Je disais "malgré les apparences" à propos du rôle de rénovateur de Pink. Pourquoi? Parce que la musique de Pink fait daté quand on la découvre. Des transmissions radios du passé qui reviennent sur terre déformées par un long périple à travers l' espace. Une musique tellement imprégnée de nostalgie qu'il a lui-même affublé son travail du terme de "Rétro-licious". Un pote m' a dit un jour que c' était "kitch!" et il avait en partie raison .Et c'est ça le grand paradoxe quand on ne va pas au fond de la pensée d' Ariel Pink et qu'on ne s' arrête qu' aux apparences de "Round & Round". Ce goût pour le passé interroge notre présent. C' est Kitch et révolutionnaire. Kitch ? Oui. On y trouve toutes les époques et en plus pas toujours des choses faciles à assumer en société. Et c'est justement ça aussi qui différencie un Pink de la majorité des groupes indie qui cartonnent de nos jours. Il apporte un sacré coup de balais dans le petit monde indie ultra référencé. Tout le temps les même références. Avec Pink c'est pas toujours du tout premier choix reconnu par les ouvrages du style "les 1001 disques qu'il faut écouter" ou "Le rock Indie pour les nuls". En agissant de la sorte il évite de tomber dans les travers du savoir encyclopédique "officiel" et la sanctuarisation qu'à entraîner le flux d' archives musicales d' internet. Ce même flux qui par sa taille a tendance à étouffer l' imagination . Les gamins perdus dans cet océan sont tentés de s' accrocher et d'utiliser qu'un petit nombre de références institutionnalisées et limitent ainsi la diversité et la prise de risque nécessaire au renouvellement. Ariel Pink ferait-il les poubelles de l' histoire? Oh que oui et sans gènes en plus. Mais ce n' est pas qu'une simple forme de snobisme. Il s' intéresse à toutes les musiques et pas que "l'histoire officiel". Écoutez "Mature Themes". La fin prog-rock de "Early Birds of Babylon", "Live it up" et ses relents de musique publicitaire. Parfois même certains trucs pourraient servir de générique pour les sitcom des 70's-80's. Tout est bon. Et le truc c'est que ça marche. En interrogeant notre mémoire auditive Ariel Pink affirme qu'il n'y a pas que les amours assumés qui ont pénétré notre subconscient . Toutes les musiques entendues l'ont pénétré et influencent encore nos goûts. Un fan indie vous racontera que son adolescence a été bercée par la voix de Morissey, les La's, le Velvet etc. C' est vrai mais pas uniquement. Les jingle radio et télé, la muzack des ascenseurs et des supermarchés, les hits du Top 50 de notre adolescence, la voix de Chantal Goya. Certains journalistes (Wire magazine) parlent à juste titre d' asservissement à la musique. Un asservissement inconscient qui commence dès la petite enfance.Êtes-vous vraiment sûr que ce n'est qu'en écoutant "Spaniard" des Boo Radleys (http://www.youtube.com/watch?v=BxxIbfye31Q) que votre oreille s'est formée et habituée au timbre particulier des trompettes? Peut-être que vos parents écoutaient eux aussi dans les 70's Georges Jouvin. Georges Jouvin?: http://www.youtube.com/watch?v=UZdG2skZS5o Êtes-vous sûr qu' au cours de vos soirées de trentenaires et de quadra c'est que par ironie et nostalgie surjouée que vous vous assénez Corinne Charby ou Steph de Monac ? C'est peut-être bien aussi parce que ça vous fait du bien? Autant qu' en écoutant les vénérables "Sunday Morning" ou "Blue Monday". Ariel Pink admet sans hontes que lui aussi est asservi à la musique de son enfance. Aux sons, à la productions, aux instruments alors à la mode. Le dernier titre de "Mature themes" est une reprise. Et pas la reprise d'un sommité indie ou pop. Il date de 1979 et ne sera jamais classé dans le top 70's de Pitchfork. Mais par contre il est moins question ici de son inconscient et d' asservissement mais plus d'une passion musicale purement désirée, recherchée. Il a parfois défini ses chansons comme des pastiches et c'est peut-être l'une des idées les plus importantes à avoir à l' esprit quand on écoute le type. Il y a une énorme différence entre un pastiche et la simple copie.Le pastiche peut comporter certaines notions artistiques. Pink fait-il du post-modernisme? Oui mais un post-modernisme qui a la qualité rare de nos jours de ne pas servir de cache misère au manque de personnalité et à la non volonté d' évoluer. Comme Thurston Moore disait de Merzbow, Ariel Pink "c'est un courageux.Il monte aù front". Ce type par nostalgie d' une époque révolue a ouvert de nouvelles portes et chose hallucinante Ariel Pink a réussit à ré-enclencher la marche avant. D'autres ont suivi ses pas . L'hypnagogic-pop tant traitée dans ces pages c' est lui . Ces mélodies baignant dans une purée de sons abstraits lo-fi rappelant le psychédélisme et pouvant postuler au titre de filles illégitimes coté musique du shoegaze et du post-rock ( les deux derniers courant novateurs indies) et coté art contemporain de DADA , des surréalistes et du Pop Art. John Maus(son faux frêre),James Ferraro("je voulais reproduire les sons que je percevais dans ma chambre quand j'entendais la radio à travers la porte fernée"), Oneohtrix Point Never, Pocahaunted, Sun Araw,Mark Mc Guyre, Rangers, Gary War, Holy Other, Maria Minerva, etc etc. Tous sont des enfants de Pink. Et pas seulement * (Cf à la fin de l' article). Ariel Pink nous donne également un sacré coup de pied au cul. On ne peut plus se contenter d' écouter un Black Keys et les White Stripes ou faire comme The Smiths en se contentant de dire, "c'est bien foutu". Oui ça l'est. Oui c' est jouissif et puissant parfois. Mais ça reste qu'une resucée de ce qui a été fait. Ce n'est pas de l' expérimentation. Pour le beau Ariel l' expérimentation est un état d' esprit résumé dans cette phrase : "La musique est une question à laquelle il faut répondre. Cette question a toujours été présente jusqu'à un certain moment où elle a disparu". Les yeux dans le rétro par hantise du futur n'est pas une réponse. Et le futur tant craint justement? Et bien faut juste l' écrire pour qu'il soit meilleur. Il faut croire en lui. Ce n' est pas surprenant que Pink et d' autres (Emeralds) donne dans le rétro-futurisme. Une musique porteuse dans les 70's et 80's d' espoir. Il nous donne envie de redécouvrir l'inconnu et peu importe si le milieu indie et le mainstream ne se posent plus la fameuse question. Laissons les patiner. Continuons ce que nous faisions autrefois. Rappelons-nous pourquoi nous écoutions de l' indie music. Explorons les marges à la recherche de la nouveauté sans oeillère. Découvrons le matin la nouvelle musique issue des ghettos de Chicago (la footwork), passons logiquement ensuite l' après-midi à disséquer le coupé-décalé d' Afrique Centrale en se souvenant du frisson ressenti lors d'une rencontre avec la diaspora Ivoirienne d' Angoulême et on terminera par un bon drone des Yellow Swans (Pete Swanson). Si bien sûr on a pas plongé dans l'univers noisy de Merzbow d'ici là. Avouez que c'est plus passionnant et revigorant que la sempiternel indie-music des 80's et 90's. Avec lui il s' est passé quelque chose de fort. Quelque chose d' important. De vital. A titre personnel j' ai revécu des moments de ma vie de passionné que je croyais définitivement ancrés dans le passé. Cette époque magique de la musique ou sa découverte allait de paire avec l'innovation conjuguée au présent et pas seulement au passé. Je repense à tous ces moment en sa compagnie et celles de ses suiveurs déjà cités plus haut.Toutes ces soirées passée dans la pénombre de mon appart de quadra avec le casque sur les oreilles. Je me suis remis à y croire. Je me retrouvais là comme un gosse a décortiquer les disques qui ont précédé "Before Today", les"Worm Copy", "The Doldrums", "House Arrest" . A résister pour ne pas me mettre à danser seul dans le salon et réveiller ainsi l'amour de ma vie et la boule de poil qui partagent ma vie. A ne pas beugler mon effarement devant ce monstrueux "Trepaned Hearth". Un morceau épique et révolutionnaire digne du "Mc Arthur Park" de Richard Harris, du " " des Beatles, du "Good vibration" des Beach Boys ou que sais-je encore comme "classique". Je n' étais pas à la quête de mes vingts ans. Non, je redécouvrais l' émotion ressentie et l' intense sensation quand un jour je suis tombé sur ça http://www.youtube.com/watch?v=eGPhUr-T6UM. Ou sur ça http://www.youtube.com/watch?v=vDK2svrGG_c. Cette étrange et bouleversante sensation. Un mélange de joie, de peur, de désir, de malaise,d' incompréhension puis au final de PLAISIR!!!.Le plongeon vers l' inconnu sans possibilité de revenir en arrière. Je reconnais que rentrer dans l'univers d' Ariel Pink c' est pas du gâteau et qu'en plus on peut passer un peu à coté de l' essentiel en ne s' attachant qu'à ses réels talents de compositeurs et de chanteur avec sa ligne clair inaugurée depuis "Before Today". Le byrdsien "Only my Dreams" pour la cuvée 2012. Mais ses autres disques à d' autres moments rappellent aussi ces grands disques révolutionnaires du passé qui ont divisé les avis. Cette catégorie d'oeuvres singulières qui en ont dérouté plus d'un. Celles des Coltrane, Captain Beefheart ou My Bloody Valentine en son temps. Je comprends la frustration ressentie par certains devant le son crado de ses premiers disques enregistrés à la sauce lo-fi . De gargantuesque fourre-tout composés de chansons sidérantes aux mélodies majestueuses noyées dans une bouillie brumeuse de réverbérations. Écoutez bien ces disques. Les "Doldrums", "Worn Copy" . Analysez bien les caractéristiques d'une production qui peut sembler pourrie mais où réside l'intérêt d' Ariel Pink. Le son est plats, les tonalités graves sont atténuées et on ne voit surnager que les gammes du milieu. Les sonorités sont fuyantes et les compos sont truffées d' incohérence stylistique. Dans une même chanson une mélodie incongrue tape l'incruste au milieu d' une autre. Ce n'est pas un pure hasard. Ariel Pink explique qu'il a voulu recréer les premiers amours pop de l' enfant qu'il était. Nos premiers amours adolescents. Des amours rencontrés via les stations radios de la bande am , l' oreille collé au transistor. Et qu' arrive-t-il parfois quand on écoute la radio? Des interférences surviennent. Ariel pink ne les a pas oublié d'où les fameuses mélodies incongrues et la présence de jingle et d' extrait d' émissions. A l' heure d' internet la radio comme Thème nouveau d'inspiration? Y a pas un groupe qui ne cesse d' en parler dans ces interviews actuellement? Et si ! Animal Collective à propos de son récent "Centipede Hz". Ariel Pink fait ça depuis 2002. Le bonhomme nous vient de Beverly Hills et est issu d' un couple divorcé. Il est passé par des écoles d' art et l'université d'où il a gardé la notion de concept artistique. Chose essentiels dans l' histoire de la musique mais souvent négligée au profit de la caricature("sex, drug & rock'n'roll"). Le jeune Ariel est très vite un obsessionnel de la pop musique. Un geek musical. L' équivalent musicale d'un Quentin Tatrantino dans sa boutique de location vidéo. Une véritable éponge qui absorbe tout. Un fana de toutes les pop musiques ! Sans discriminations ni a priori. Il peut tout aussi bien écouter du rock, de la pop 60's et du Mickael Jackson que de la pop d' URSS ou d' Ethiopie des 80's.C'est un enfant d'internet en matière d'influences artistique mais pas seulement. Il est aussi le fruit du nouveau mode de consommation de la musique que la révolution numérique a entraîné. L' époque ou un disque s' écoutait du début à la fin est fini. C'est le règne du mode shuffle. On passe d'un artiste à un autre très vite. D'un genre à un autre sans tenir compte des frontières géographique, sociales ou chronologiques. Bien sûr beaucoup d' autres artistes disent ça aussi mais avec Pink on en prend réellement conscience qu'à son écoute. Au début des 2000's il se met à enregistrer ses chansons dans sa chambre avec les moyens du bord. Par manque de moyen probablement mais aussi par volonté artistique affirmée contre le système industriel du monde de la musique. "Par rébellion" dit-il. Pour lui le mode Lo-fi permet beaucoup de choses. C'est pas pour rien que le jeune Markus Rosemberg vénère l'un des chantres du lo-fi, R Stevie Moore http://en.wikipedia.org/wiki/R._Stevie_Moore Selon Rosemberg avec la lo-fi, l' amateurisme, le faible niveau technique et les erreurs qui en résultent permettent l' expérimentation qui seule est capable de faire progresser la création musicale. Pour lui ce n'est pas nécessaire de savoir chanter ou maîtriser un instrument. Ce qui est utile c' est de domestiquer l' enregistrement. Le studio est l'unique instrument à connaître. Brian Eno doit applaudir à deux mains. Encore selon lui c'est cette notion qui a totalement disparu depuis les 90's et qui apporté le statu-quo et le revivalisme triomphant décrié plus haut. Donc au début des 2000's Ariel Pink enregistre seul ses titres dans le quasi anonymat et sort à un rythme effréné des albums prodigieux de recherches et de trouvailles sonores en tout genre. C' est le fruit d' un travail en vase clos où toutes les parties instrumentales sont de ses mains et enregistrées sur une simple table de mixage 8 pistes.Le songwritting est déjà quant à lui fabuleux. 2002: "FF>>", "House Arrest" et "Lover Boy". L 'énorme "Worn Copy" en 2003, "The Doldrums"2004,"Scared Famous" et "Underground" plus tard . Et puis...Plus rien pendant 5 longues années. La légende veut que le début de la reconnaissance commence par une cassette DAT retrouvée sur le sol du tour bus des Animal Collective. Les Animaux craquent et s' ensuit en 2005 des rééditions sur leur label PawTracks. Pink se fait aussi des copains avec qui il collabore. John Maus, Gary War. Il joue également dans Holy Shit aux cotés de Christopher Owens(Girls). Ariel Pink décide ne plus se la jouer en solo et monte autour de lui ce qui va devenir Ariel Pink Haunted Graffiti. Les débuts sont laborieux mais il se décide enfin de passer par un vrai studio et quitte Paw Track pour 4AD. Il se calme un peu sur les expérimentations et c' est ainsi que "Before Today" voit le jour 2010 et l'influent Pitchfork fait de lui une star indie. "Mature themes" déboule à présent. Beaucoup disent qu'il s'agit d'un retour à son époque lo-fi. Oui et non. Et si c' était une sorte de préquelle pour le nouveau public drainé par "Before Today"? Pourquoi pas. La ligne claire est bien représentée avec les deux tueries "Mature themes" et "Only my dream" mais on trouve aussi tout ce qui fait l' intéret de "Worn Copy" et "Doldrums". Le rigolo "Schnitzel", les mélodies incongrues au milieu d' une autre avec le magnifique "Symphony of the Nymph", les musiques de spot publicitaire de "Is this the best spot?". Son amour pour la pop éthiopienne repointe son nez avec réussite sur "Driftwood". Les claviers sont encore plus présents et leur aspect new wave rappellent Cure en version moins cul-sérré que l' original . Plus psychédélique que gothique. L' hypnagogic-pop est bien représentée avec l'opiacée "Nostradamus & Me". L'aspect Kitch-rétro de Pink est toujours là mais contre-caré par le psychédélisme et la vision kaléidoscopique qui se dégage de l'ensemble. "Mature Themes" est comme ses prédécesseurs une mosaïque formée par des tonnes et des tonnes d'idées. Bonnes ou mauvaises peu importe. Un disque d' Ariel Pink est toujours un grand voyage où on en prend plein les yeux. Que ce soit sur autoroute ou sur des chemins abandonnés cahotiques. Ariel Pink a remis dans la pop-music et le rock ce qui leur manquait tant. Ce qui fait que The Velvet Underground, Wire, Bowie/Eno, Autechre, This Heat, Throbbing Gristtle et d' autres sont de grands groupes et pas seulement pour leurs capacités technique ou vocales et leur songwriting. Le concept artistique! *L' hypnagogic-pop fille d' Ariel Pink? Assurément. Et quelle progéniture ! Quel déscendance ! L' hypna-pop et tout ce qu'elle a engendré ou annoncé. Rendez-vous compte de tout les courants que ce type seul dans sa chambre a provoqué directement ou indirectement. La chillwave (Neon Indian, Toro y Moi,Washed Out, Com Truise Ducktails, Teen Daze, Washed Out), la Witch House (Salem, Zola Jesus, Balam Acab,oOoOO, Holy Other, Amanda Brown du label Not Not Fun et de LA Vampire), l' Hauntology (Leyland Kirby aka Caretaker, Demdike Stare, Vatican Snare) On peut même retrouver l'influence d' élément hypna-pop dans un style pourtant opposé à première vue. Des anciens de l' hypna se retrouvent ainsi assez souvent dans l' indie-beach. Ces mecs ont abandonné la production lo-fi dronesque de l' hypna-pop et l' expérimentation dont elle était porteuse et se sont retrouvés ainsi à reproduire quelque chose de très ressemblant à la Beach music californienne des 60's (Brian Wilson et Phil Spector) et ce, en cherchant simplement des conditions d'une production meilleure. Ariel Pink en tête d'ailleurs(sa ligne clair), mais aussi des membres de Real Estate, de Best Coast (une ex Pocahaunted). D' autres toujours dans l' indie-beach et n' ayant pas participé à l' aventure hypna en ont incorporé dans leurs oeuvres . Et pas des moindres, Panda Bear, Wavves, Beach House. Même chez le simple auditeur Pink a changé quelque chose. Ce gôut réaffirmé pour l' expérimental ça vient un peu de lui. Ecouter à nouveau de l' électro IDM (Actress, Flying Lotus), ne pas tenir compte de l'outrance du maximalism (Rustie), l' ambient de Tim Hecker, du hip hop aventurier(Shabazz Palaces,). Bref , tout ce qui fait de NEUF!!!
- En passant : Maria Minerva, troisième
La belle estonienne nous revient avec son troisième album en à peine deux ans. C'est son plus abouti et déjà pour moi le préféré. Si vous avez raté les épisodes précédent c' est ici que ça se passe : http://dancingwiththenoise.blogspot.fr/2012/01/belles-du-seigneur-l-hypnagogic-pop.html Alors il est comment le "Will happiness find me" de la Ariel Pink au féminin? Je sais. Ce leitmotiv va revenir souvent à travers les chroniques mais la bénéfique maltraitance que fait subir Ariel Pink à la pop est bien la même chez l' estonienne sauf que cette fois c' est l' électro qui la subit sans ménagements. Elle aussi à l' instar du fou californien va piocher dans les poubelles de la dance-music sans discernement pour offrir finalement une musique qui semble venir de nulle part et qui nous veut que du bien. Et puis il y a toujours cette voix lointaine à laquelle il fait bon se raccrocher . Trois albums au compteur et je ne m'en lasse toujours pas. Si le monde est un cauchemar alors Maria Minerva comme nos mères pendant l' enfance a le don de nous chuchoter à l' oreille pour nous faire sortir de ce sommeil agité et tomber aussitôt dans de majestueux songes. Le son est un poil plus propres que ses précédents LP mais le charme opère encore. Les éléments pop se font plus présents et il peut même arriver qu'un phrasé rap surprennent les habitués Parfois des samples tombés de nulle part nous cueillent et amènent un peu plus d' étrangeté à l'ensemble.
- En passant: Holy Other
J' ai récupéré le premier album de Holy Other depuis quelques jours et depuis, je ne cesse de m'y plonger. Rappelez-vous la semaine dernière. D'après les médias la France a subi une très forte vague de chaleur. La Canicule était de retour sur le territoire. Sur toute la France? Non ! Pas chez moi. Merci Holy Other pour son grand premier album "Held". Mais qui est Holy Other à l' état civile? On sait très peu de chose de lui et pourtant depuis 2010 et son deuxième ep "With U" chez Tri Angle c'est un ami proche. Très proche même. Petit rappel sur le fantastique label Tri Angle spécialisé dans la Witch House ici . Sa ville d' origine ? Manchester ! Autre petit rappel pour les amoureux de la ville ici . Son véritable nom? Un mystère. Sa Dark Ambiant sou poudrée de dubstep nous ramène à l' ère des glaciations. Mais attention. Si à la première écoute on ne relève que les paysages désolés d'une carte postale sonore les suivantes vous taquinent l' épine dorsale et c' est tout votre corps qui est touché. Son emploi de voix adultes et enfantines à contre-courant dans l' electro-dark touche profondément. C' est bien une musique froide mais une musique qui fait dans l' affectif, le sentiment. Le travail en lui même d' Holy Other fait preuve d' une sensibilité rarement croisée ces derniers temps. C'est un travail de précision tout au long de l' album. On se rappelle les premières fois avec Board of Canada. Si musicalement le rapport avec les écossais est éloigné l' effet ressenti à la découverte de "Held" est de la même intensité.Il a élargi sa palette sonore depuis "With U" et tutoie les sommets comme le prouve ce dantesque "Love Some1". Peut-être le morceau par lequel il faut commencer pour découvrir le bonhomme. Une succession de nappes de plus en plus épaisses et nombreuses qui vous élèvent très haut et qui sans crier gare vous laisse suspendu dans les airs. Comme en apesanteur. Avec l' Actress "Held" est assurément l'une des réussites électroniques de cette année.
- Route du rock 2012
La 22 ème édition de la Route du Rock qui s' est clôturée Dimanche soir aura été un bon cru. Certainement pas l'une des meilleurs années mais tout de même une édition plus que correct même si il manquait peut-être la surprise que seules les grandes années offrent.L' ensemble des groupes ont confirmé ce que l' on attendait d' eux et ce que j' avais écrit précédemment (ici). Avant d' attaquer le cas par cas adoptons une vue d' ensemble des différents concerts et essayons de voir si la RDR avec sa programmation défricheuse et aventureuse colle encore à son époque comme par le passé et peut permettre de décrypter les soubresauts que la musique connaît ou connaîtra. On peut dire que oui. Cette année j' ai beaucoup passé de temps à observer les réactions du public et ce fut très intéressant. Presque autant que les concerts en eux même. Au final très peu de groupes ont fait l'unanimité et certains ont parfois révélé un certain clivage parmi les spectateurs. J' ai de très bonne nouvelles. Primo, le revivalisme fait de moins en moins d' adeptes. Une certaines lassitude s'est installé devant les redites. Parfois à raison (Hanni El Kathib), parfois à tort (Savages). Deuxio, le public de la RDR est vraiment un public à part dans l'univers des festivals d' été. J'en veux pour preuve la forte affluence pour la musique hors des chemins balisés de Colin Stetson. Tercio, la vieille Europe est dans les choux et l' Amérique donne le La. Et c'est encore plus visible à travers les médias spécialisés. Heureusement que Savages sauve l' honneur. Il faut peut-être préciser justement que Savages, formation franco-anglaise et une des révélations 2012, a d' abord été repéré par des blogs ricains et c'est qu'une fois que Pitchfork a abordé le sujet que le buzz est monté en Europe. La presse européennes ne sait même plus repérer les nouvelles tendances et évolutions qui existe en ses terres et se révèle être totalement à coté de la plaque. Enfin et surtout, elle fait preuve d'une énorme frigidité en matière critique et d'un aveuglement total. Encenser des groupes à la musique facile mais vite périmée semble être son truc. Breton et Alt J nous ont prouvé que, malgré les superlatifs à tout va et le battage exagéré, si musicalement ça le fait pas ça finit toujours par se voir. Et ça s'est vu terriblement dans leurs cas. Attaquons d' abord ceux que l'on oubliera avec un peu de chance. Les trois déjà cités, Alt J , Breton et Hanni El Kathib. Pour les premiers on peut argumenter leur jeune âges mais franchement je cherche encore ce qu' a cette musique. Leur prestation était hésitante, une ou deux chansons et c' est tout. Qu' ont-ils à nous raconter ces jeunots? Rien. Et dire que certains les comparent au grand Beta Band en matière d' audace. Ils ont du confondre avec Django Django. Ces derniers méritaient amplement leur place sur la grande scène . Alt J ne fait jamais preuve d' audace et si celà en est c' est juste du light pour adolescent pré-pubère. Breton. Quoi dire sur Breton. Ont-ils eut du succés? Oui un petit peu. Faut dire que les occasions de remuer des fesses étaient rares cette années et passer à l' heure ou le taux d' alcoolémie bat tous les records dans les premiers rangs y aide. On est moins regardant avec le trop plein de houblon. Que ces types nous pondent une musique clipée assez superficielle n' est pas étonnant. A l'origine elle était juste faite pour accompagner les courts métrages du collectif. Pourquoi est-elle devenu propice aux superlatifs chez la plus part des critique rock en Europes? Un vrai mystère. Prenez le moins bon de Klaxon, le caricatural des Foals et une touche d'Hot Chip sur le retour et vous avez le triste résumé. Et je vous parle à peine de leur agaçant chanteur. Le roi de la démagogie avec son public. Entre un : "ça fait dix mois que l'on attendait ça" et avant chaque morceaux le vulgaire "c'est cadeau pour vous" je me suis demandé si c' était pas le fils caché de Bono et de Céline Dion. Heureusement que Stephen Malkmus a prouvé le lendemain que l'on pouvait parler entre les morceaux sans tomber dans le ridicule et le sirupeux. De toute façon si je vais voir un concert c' est pas pour me faire cirer les chaussures ou me faire caresser dans le sens du poil, je préférerais toujours le naturel et l' honneteté. Même si c' est glacial. Plutot Hope Sandoval silencieuse dans la quasi obscurité que Patrick Bruel qui me taille une pipe sous les projecteurs. Et Hanni El Kathib dans tout ça? Rien sauf une question. Pourquoi lui et pas un autre? Parce que en matière de musique c'est du vu mille fois et au final j'ose juste espérer que ce qui a poussé la presse française à le sortir du lot n' est pas tout simplement le gôut pour un exotisme nauséeux par ses origines ethniques râres dans le genre rock garage. Des groupes comme lui il y en a exactement 145967 à travers le monde. J'en suis sûr, je les ai compté. A présent les claques-révélations de 2012. Savages. Les doutes ont été vite dissipés. Jenny Beth est l' antithèse de ceux que j' ai étripé précédemment. Il faillait voir ce putain de regard pour comprendre que tous les Alt J et Breton de la terre ne sont que du vide. Oui, elle ressemble à la fille cachée de Siouxie et Ian Curtis avec sa coupe de cheveux et sa gestuelle. Oui, sa musique ressemble fortement à tout ce que j' adore, Pop Group, Swell Maps, Raincoats, The Slits. Oui c' est du revivalisme. Bien sûr que celà en est. Mais un putain de revivalisme bien dans notre époque. Le post-punk joué et vécu comme ça aura toujours sa place dans toutes les époques de l' histoire. Je ne sais pas si sur disque ça le fera dans quelques mois mais j' ai savouré chaque minute du concert. J' ai été retourné par ce que dégageaient ces quatre filles ce soir-là. L' urgence, l' authenticité, la puissance. Elles vivent leur post-punk et ne se contentent pas faire à la manière de. Musicalement ce qui marque c' est la fluidité avec laquelle chaque titre emporte tout sur son passage et l' expérimentation que recèle certaines compos quand on y regarde de plus près. Révélation du festival. Autre claque, autre continent et autre révélation. Willis Earl Bear. Un type qui a vécu dans la rue se pointe face à nous avec "Nobody" inscrit sur son t-shirt. Tout est dit. Plus rien ne sera comme avant. Il appuie sur la touche lecture d'un antique magnéto pas vu depuis les cours d' anglais de Madame Freissange au collège d' Objat début 80's. La musique part et le looser des uns devient un héros magnifique pour d' autres. Un sauveur. Tour à tour percutant, planant et déchirant le set du type restera gravé dans ma mémoire. Tout comme Savages Willis Earl Bearl n' essaie pas d' être un autre ou une époque révolue. Il est lui même.Il est 2012. Il est tout ! Certains vieux bougons ont pesté contre le système scénique rudimentaire du bonhomme rappelant celui de John Maus. Les cons. De toute façon Willis s'empara sur un morceau de sa guitare pour nous pondre un vieux blues et leur claquer le beignet. Magnifique. Et que dire de ce carambolage entre cette electro-shoegaze-drone et sa soul déchirante. Un pure fantasme. A suivre...
- Manchester 2012, quoi de neuf ?
On a beau faire, on a beau dire, on y revient toujours à cette putain de ville. Bien sûr que Manchester 2012 c'est pas Manchester 76 et encore moins Madchester 88, mais que voulez-vous? C 'est plus fort que moi. Serait-ce de la nostalgie de se tourner encore et toujours vers cette foutu ville du Nord de l' Angleterre? Oui, un petit peu. C'est aussi par affection et parce que l'on sait ce que l'on doit aux berges du Mersey et qu' avec ces types-là c' est quand tu ne t'y attends pas que déboule le coup de boule. Depuis deux ou trois ans la ville s' est enfin remise de la grande fiesta 90's et du monstre Oasis. "Mersey Paradise" qu'il disait Ian Brown. Existe-t-il encore ce paradis salvateur pour bon nombre de fans de musique? Oui. De nouveaux noms apparaissent. Il y a toujours cette vitalité que bon nombre d' autres villes pairaient cher pour la posséder. Je ne suis pas dupe de moi même. Si les groupes de cet article n' avaient pas pour origine la ville voisine de Liverpool m' intéresserais-je à eux ? Pour certains d' entre eux oui. Pour d' autres probablement pas. Le mainstream ne vous parle en ce moment que de la reformation d' un quatuor mancuniens légendaire. Il faut de l' obstination pour ne pas tomber dans la nostalgie tellement ce groupe a compté. Oublions les 300 000 spectateurs imbibés de l' Heaton Park (reformation des Stone Roses) , préservons nos plaisirs de jeunesses, vivons dans le présent et l' avenir. Pour commencer l'un des albums de la rentrée en provenance de Manchester . DWTN piaffe d' impatience depuis le fabuleux "With U" de 2011 et Holy Other va faire parler de plus en plus . J' ai déjà fait l' éloge du fabuleux "With U" ici . Frisson toujours. Vous voulez une voix capable de vous faire trembler et une musique qui fait traverser la désolation des grandes villes et au final atterir sur un dancefloor surchauffé. Marque de fabrique de l' histoire mancunienne. C' est la "claque" Moses Gold qu'il vous faut ! A Manchester les traces de l'industrie sont encore bien présentes. Je ne parlerais pas ici de Demdike Stare tellement je l' ai tant fait par le passé. Peut-être un futur article rien que pour eux? Ce groupe énorme le mérite amplement mais abordons ensuite un jeune groupe très proche d' eux par une musique aventureuse, TVO. Si on parle bruit industriel on peut penser aussi shoegaze et noise. Ces deux styles dans leur version made in Manchester n'ont pas trop fait parler d' eux. Et bien ce n'est plus le cas avec les très bons The Louche. Je vous avait parlé des Money devenus Meke Menete ici . Ils nous étaient apparus en même temps que Wu Lyf. Même peut-être avant si je me souviens bien. Si ces derniers ont su faire parler d' eux Meke Menete n' a pas bénéficié du même buzz. L' album se fait attendre mais cette beauté nous fera encore patienter des années si il le faut. Il y a aussi un autre qui à l' instar de Money avait changé de nom et nous fait patienter depuis 1 ou 2 ans. Quelques titres par-ci par là, des prestations réussies , un ep en Avril et la BO d' un film expérimental. Christian Aids tarde à sortir un vrai album. Christian AIDS a changé lui aussi de patronyme l' année dernière pour devenir Stay +. Judicieux pour éviter un malheureux amalgame avec une saloperie trop bien connue de tous (Acquired immune deficiency syndrome) mais très mauvais pour que le buzz vous concernant se maintienne comme ce fut le cas pour Meke Menete/Monet.Voici le film en question où l'on entend pas mal de ses compos et un de ses singles à la suite.On est ici dans la catégorie musique pour dancefloors givrés. Restons encore un peu sur les décombres de l' Hacienda et goutons du UK-garage des XXXY qui a à son actif 2 ep pour 2012 et remémorons nous son "Ordinary Thing" de 2010. Stay + tourne souvent avec les jeunots de Water Signs. ça tombe bien, ils sont aussi de Manchester et font parfaitement le pont entre Stay + et Meke Menete/Money. Entre le dancefloor et la fausse froideur à la Ian Curtis. Manchester ville de Ian Curtis. Oui, mais aussi celle de ce bon vieux gros Morissey. Il nous fallait bien un truc qui y fasse penser. Voici "Rhein" de Father Sculptor. Morissey, Ian Curtis, l' Hacienda...Ne trouvez-vous pas qu'il nous manque un peu de féminité dans ce monde de brute? Oui mais seulement voilà. A Manchester les jolies jeunes filles sont différentes de ce que l' on pourait imaginer ailleurs. Il n'y a qu' à Manchester qu'un groupe de fille peut-être tenté de faire une musique austère digne des oeuvre du mysogine Mark E Smith. Pins qu' elles s' appellent. Aussi belles que les Dum Dum Girls mais bien plus portée sur les trippes de la nature humaine que sur le soleil, la plage et les surfeurs. Le climat y est pour quelque chose certainement. Les groupes passionnant pulullent à Manchester et il y en a pour tous les goûts. Hurts(mouais), Delphic(oui!), Egyptian Hip Hop, les très bons D/R/U/G/S et Star Slinger, les pathétiques Ting Tings, la dance cool des No Ceremony,etc etc. Finissons en beauté avec D/R/U/G/S et les trucs bizarroïdes de Star Slinger qui nous avait épaté en 2010 avec son homage à Liz Phraser et Cocteau Twins pour ensuite nous réchauffer début 2011 avec son micro-tube "Mornin'" .
- 48° 56' 88'' N , 1° 92' 57'' O.: Route du Rock 2012
Revue des effectifs et prévisions météo. Ça commence à sentir bon. Le meilleur des festivals d' été se rapproche à grands pas et c' est le moment que Dance With The Noise choisit pour délaisser la série abordant les éditions précédentes et se pencher sur la future 22ème édition de la Route du Rock. Prenons connaissance par ordre chronologique de ce qui nous attend. Les probables révélations, les prévisibles déceptions (rares) et les confirmations . Les premiers titres entendus dans l' enceinte du fort donne toujours le ton de l' édition à venir. J' ose espérer que cette année le "Analog Wheel" des Yeti Lane nous emportera très loin et que ces derniers confirmeront tout le bien que l'on pense d' eux . Ils peuvent aisément prétendre être l' une des meilleurs formations musicales dans l' hexagone avec ses influences krautrock bien digérées. Yeti et certains autres artistes français présents cette année vont apporter la preuve irréfutable que oui c'est possible ! On peut produire une musique passionnante en France mais seulement quand on fait preuve de courage en abandonnant la copie des formations étrangères pop-rock et le format songwriting classique pour prendre la porte de sortie que représentent des musiques plus aventurières (souvent le krautrock). Juste après le groupe de l' ex de Cyan et Ben déboulera l'un des buzz du moment. Alt J. J' ai écouté l' album sorti en Mai et j' avoue n' attendre pas grand chose. Une fois passé la stupeur provenant de l' habituelle disproportion entre les louanges lues et le résultat on tentera de se laisser convaincre sans trop y croire. Deux ou trois bonnes chansons repérées sur l' album mais surtout une musique mille fois entendue et d' un classicisme désarmant. Une musique faite de l' assemblage de pleins de choses elles aussi trop entendues ces dernières années et au final un truc qui me parait totalement aseptisé, coupé de notre époque, juste une belle bande-son pour un apéritif dînatoire de bobo. C 'est avec un petit peu le même état d' esprit que j' assisterai à la prestation de Patrick Watson. Son live dans le Palais du Grand Large nous avait emballé en 2007 et puis ce fut une succession de petites déceptions avec les deux derniers albums. On suivra tout de même de près le live en souvenir de 2007 et on espérera que le gigantesque saxophone de son pote Colin Stetson apparaîtra sur scène pour une collaboration scénique teintée d' expérimentation. L' expérimentation et le goût du risque, ce qui manque peut-être le plus à Watson, Alt-J et les autres appréhensions pour 2012 décrite plus loin. La suite se révélera bien plus prometteuse. Le Roi de France himself nous rendra alors visite pour la première de ses deux représentations. Certains diront "Encore Dominique A à la route du rock" mais après 20 ans de carrière pourquoi a-t-on toujours la même impression ressentie un certain soir du début des 90's en écoutant Bernard Lenoir et si bien décrite en une seule phrase dans un forum cette hiver , "en France on a qu'un bon groupe de rock, Dominique A!" ?. Son virage vers une musique plus directe du dernier album risque bien de faire mouche auprès d' un nouveau du public. Après un roi on reste avec l' aristocratie et place à Sir Jason"J.Spacemen" Pierce pour sa deuxième RDR après 14 ans d' attente et le formidable concert de 98. Et ici aussi peu de risque d' être déçu, la claque sera au rendez-vous surtout que son dernier "Sweat Heart..." est digne du légendaire "Ladies & gentlemen...". The Soft Moon n' aura plus qu' à nous ramasser à la petite cuillère avec son post-punk noise/indus tourné vers l' expérimentation et le future. J' espérais le voir depuis son album éponyme de 2010 et il s'en fallut de peu en 2011 mais 2012 sera la bonne. François Floret le directeur de la RDR a déclaré que le groupe de Luis Vasquez était un pétage de plomb financier en matière de programmation. Je dirai plutot un caprice amplement justifié pour probablement l' une des révélations qui tient plus de la confirmation dorénavant. On finira la première journée avec le vieux Squarepusher qui, même s'il n' a plus son aura des 90's, mérite toujours que l'on s' attarde sur l' idm de cet avatar schizo d'Aphex Twin en espérant un set autant intègre que celui de Richard D James en 2011. J' oubliai un autre concert sur la petite scène ce premier jour mais étant de bonne humeur et désirant le rester je n' aborderai pas le cas de Civil Civic. Chronique-t-on les fast-food dans le guide Michelin? Non, alors cette resucée de Sonic Youth version 00's juste bonne à faire tituber un peu plus les fêtards ivres au fond d'un bouge Haut-Viennois ne passera pas par moi. Reconnu qu'en France et en Italie, c'est tout dire, cette musique me fait parfois penser à une sorte de bastard pop sans âme faite avec des instruments. Le Samedi commencera au Palais du grand large après la flânerie annuelle sur la plage Bon Secours qui se révèlera cette année particulièrement intéressante avec un mix signé du courageux et adoré label La Station Radar.Faute de la magique Je suis le petit chevalier, on ne peut pas tout avoir, l' artiste qui les représentera sera Ela Orleans sans qu'on y perde beaucoup. A voir. Memoryhouse essaiera ensuite de nous convaincre qu' ils ne sont pas que des Beach House de deuxième division et puis ce sera le retour du Roi de France pour sa relecture du plus grand album français de ces trente dernières années, "La Fossette". Je suis toujours sceptique sur la démarche à la mode qui est pour certains artistes de reproduire en live et dans son intégralité leurs chefs-d'oeuvres d'antan mais j' avoue que je ne cracherai pour rien au monde sur l' occasion et d' après ce que l'on m'a dit, la magie de 1991-92 reste intacte. Retour au fort avec une autre bonne surprise française de l' année 2012, Egyptology. Juste histoire de renâcler, c' est plus fort que moi, j' aurai préféré voir les formations plus aventureuses et qui ont précédé les françaises dans le retour de la Kosmische Muzik (krautrock). Je pense à Emerald, Mark McGuyres, Oneohtrix Point Never, Laurel Halo et bien d' autres. On avait eu Jaumet et Turzi l' année dernière dans la version française, cette année ce sera donc Egyptology et ne faisons pas la fine bouche, ilsdevraient nous ravir eux aussi cette année.Veronica Falls suivra et on dégustera tranquillou cette gentille twee-pop parfaite pour un concert en extérieur, qu'il soit pluvieux ou ensoleillé. On évitera juste de ne pas abuser et de trop tomber dans la nostalgie de nos 20 ans et croire que "c'était mieux avant". Nostalgie toujours mais cette fois-ci moins nunuche et plutot version post-punk révolutionnaire avec Savages et sa chanteuse française. Un article dans Pitchfork plus la mention "Best new music" pour son unique mais très bon single, les autres médias se contentent de suivre comme d' habitude et c' est le buzz mondial assuré. ça peut le faire à l'image du puissant "Husbands" mais cela tiendra-t-il sur la longueur d'un concert et sur celle d'un probable album d'ici peu? A voir, mais il est clair que Savages tombe pile poile au moment où la Scène Danoise remet le bon Post-punk (The Fall, Wire, Siouxie) des origines au gôut du jour avec des groupes comme Lower, Iceage ou les hypnagogic-pop Girlseecker entre autres. Viendra ensuite l'une des révélations si ce n'est La révélation RDR2012 si vous n'êtes pas bien sûr des habitués de DWTN. Lower Dens.http://dancingwiththenoise.blogspot.fr/2012/01/en-passant-lower-dens-le-retour.html. Histoire surtout pour les retardataires de découvrir certains titres de leur inaugural et trop sous estimé "Twin Hand Movement" de 2010, digne prédécesseur du génial "Nootropics". Ce sera enfin le tour de la tête d' affiche de l' édition et beaucoup de questions en suspend depuis leur premier album auront un début de réponse. Jamie et ses talents de chercheurs en sonorité vont-t-il prendre encore plus de place au sein des XX et faire ainsi évoluer le songwriting des deux autres ? Ils sont très attendus comme l'a encore démontré le dévoilement du premier morceau du prochain album et l' hallucinant raz de marée médiatique en une seule journée sur le net. Confirmeront-ils ou donneront-ils raison à leurs détracteurs. Pour une fois DWTN ne se mouillera pas tellement ce groupe est à mes yeux capable de tout, du pire comme du fabuleux. Une fois la frénésie autour de XX passée et en attendant la hype Breton ils seront moins nombreux pour Mark Lannegan. On s' y attardera tout de même juste histoire de déguster les sordides histoires de l'ex Screamming Trees et enfin de se préparer à la guerre critique et d' aiguiser nos arguments pour les polémiques d'après concerts des derniers de ce deuxième jour. ça risque d' être chaud entre les pro Breton et les antis. On sera une bonne fois pour toute fixé sur leur cas. Depuis un an on nous annonce des miracles, l' album sans attraits particuliers une fois sorti on nous a seriné que c' est avant tout un groupe de scène. Impression de déjà vu l' année dernière avec les Suuns. On y croit tellement peu que finalement la bonne surprise ce sera eux. On peut toujours rêver mais est-ce que leur truc trop peu innovant , une sorte de Block Party politique et arty, suffira-t-il? Il y aura aussi Willis Earl Beal sur la petite scène. Ce sera Le Loner de 2012 . Sa folk lo-fi rachitique teinté de blues fera-t-elle le même effet que son alter égo de l' année dernière,Dirty Beaches ? Y 'a des chances et on loupera pas l' occasion du grand frisson. Et puis j' ose imaginer les histoires bizarres que lui et Lannegan pourront se raconter backstage. Les bouteilles de Jack Daniels en frémissent déjà. On ne loupera pas Daniel Fitoussi sur la plage Bon Secours et sa musique répététive digne des grands noms adorés ici (Riley,Reich,Conrad,La Monte Young). Le Dimanche sera probablement le jour ou les amateurs de paysages musicaux inexplorés et étranges ne rateront pas les prestations sur la petite scène de la tour. D' abord l' étrange Judah Warsky (ex Turzi et Chicros) nous prouvera une fois de plus que la virtuosité technique n' est pas utile pour nous faire voyager très loin et atteindre les sommets. Il n' a composé que d'une main son album et cela lui suffit amplement pour évoquer soit un intriguant croisement entre Granddady, Robert Wyatt et du drone répététif ("Painkillers and alcohol") ou bien à d' autres moments le légendaire "Outside Dream Syndicate" de Tony Conrad & Faust avec "Asleep in a train" . Judah Warsky, peut-être l' autre grand disque français 2012 avec le Yéti Lane.Donc, l'une des probable révélations de la RDR 2012. Plus tard ce sera au tour du génial Colin Stetson avec son gros engin (comprenez un saxophone mesdemoiselles !) de nous faire décoller.Grand moment attendu depuis longtemps. J'en ai parlé précédemment ici http://dancingwiththenoise.blogspot.fr/2012/01/en-passant-colin-stetson.html Cloud Nothing sera à suivre sur la grande scène avec leur power-pop toute droit sortie des 90's . L' équivalent nostalgique version indie américaines de Veronica Falls. Donc, on goûte mais on ne s'excite pas trop, c' est juste une bonne vieille recette de mémé. Pas un truc novateur. Tiens justement, on parlait des 90's et bien je crains que le principal intérêt du public pour assister à la prestation de Stephen malkmus ne soit encore la nostalgie. Dommage car si ce n'est pas Pavement au complet j'ose espérer que lui et ses Jicks évoqueront leur méconnu "Face the true" de 2005. Dernier grand disque du bonhomme. Il sera enfin venu le temps pour l' évidence de 2012, Chromatics est un grand groupe et a sorti l'un des meilleurs albums. http://dancingwiththenoise.blogspot.fr/2012/03/en-passant-chromatics.html Et puis...Et puis!!! Nous entendrons Mazzy Star . J' ai bien dit "entendrons" et pas "regarderons". Si vous êtes trentenaire ou quadra et que le prénom Hope vous évoque pas seulement des souvenirs musicaux mais aussi et surtout des souvenirs de libido solitaire dans la pénombre d'un dortoir sachez une chose. Vous ne verrez pas Hope Sandoval. Le groupe jouera dans la pénombre et l'on aura plus qu' à nous concentrez sur la musique pour savoir si la magie Mazzy Star encore présente sur le Ep de 2011 opère toujours comme à la grande époque. Suivront les Walkmen. L'un des meilleurs groupes US depuis 15 ans. Un fantasme pour moi. Et pour plein de raisons . Juste deux par exemple. Parmi les membres on peut trouver des anciens des Jonathan Fire Eater, LE groupe qui aurait du être les Strokes à la place des Strokes dans le revivalisme rock des 00's. L 'autre raison? Une chanson bien précise. S'ils le font je vous promets à tous que l' apocalypse va nous tomber dessus ce 12 Aout 2012 peu avant minuit.Pourquoi ? Ce morceau est peut-être l'un des meilleurs de tous les temps. Un morceau que seul les chiffres de vente séparent d' un "Smell like teen spirits". Un trésor. Une merveille. Hanni el Kathib cloturera cette 22 ème édition et j' avoue que je n' attend absolument rien de ce buzz à la française fortement symbolique de tous les maux qui ronge l' industrie de la musique en France. Devant son garage rock maintes fois entendu depuis 50 ans on pourra toujours disserter sur les liens entre certains labels indépendants d' ici et certains hebdomadaires, sur la frilosité et le manque de curiosité de certains programateurs de festivals et tourneurs qui suivent sans trop vraiment remettre en question les deux premiers. Hanni el Kathib c'est juste une solution de secours pour l'industrie du disque de chez nous. Les Black Keys et leur musique centrée sur le passé sont à la mode et plaisent au public français pas réputé pour son goût de l' innovation et comme ils sont devenus quasi inabordables pour que tout ce petit monde en profite certains ont mis en avant le brave Hanni comme d' autres cherche à placer leur produit sur un marché déserté par les multinationales. La copie est toujours plus abordable. Et comme il ne plait qu'en France alors le bonhomme restera accessible, pas de concurence avec l' étranger qui s'en désintéresse donc des cachets plus abordables. Le problème c'est quand les Hanni El Kathib prennent trop de place et que les Judah Warsky peine du coup à trouver une vraie visibilité dans les médias et sur scène. Rendez-vous fin Aout pour le compte rendu du meilleur des festivals d' été et pour finir un petit résumé de mes attentes façon prévision météos pour la RDR 2012. Soleil : Lower dens, Chromatics, Yéti Lane, Spiritualized, The Soft Moon, XX, Dominique A, The Walmen, Colin Stetson. Quelques passages nuageux possible mais beau temps: Sqarepusher, Egyptologie, Willis Earl Beal, Judah Warsky, Mazzy Star, Savages Maussade: Cloud nothings, Memory House, Ela Orléans, Fitoussi, Don nino, Steven Malkmus,Patrick Watson, Mark Lanegan Band Pluie: Alt-J, Breton Tempête: Hanni El Kathib
- 48° 56' 88'' N , 1° 92' 57'' O. Quatrième épisode : Route du Rock 1999, et Dieu nous parla.
Petite perle en provenance de l' INA sur l' édition 99. Et oui jeune gens, la scène était plus petite, il y a bien eu de l' herbe sur le site et l' horrible Bx de chez Citroen a bel et bien existé. Ce n' était pas des légendes. L'arrivée de musiques électroniques à Saint Père que le reportage traite avait déjà été abordé dans les épisode 2 & 3. Vidéo disparue Quel est mon meilleur moment de l' édition 99 ? Ce n' est pas un concert. Ce n' est pas non plus une quelconque aventure sexuelle avec une chêvre ou une expérimentation stupéfiante qu'un festival de rock peut amener à vivre. C' est une rencontre. Une simple rencontre d' une petite demie heure avec peut-être la personne la plus fautive de mes séjours annuels à la Route du Rock.Une rencontre qui me renforça dans ma vision de la vie et plus particulièrement celle de la musique. Une de ces râres rencontres qui vous marquent à vie. Les douves du fort, 11 heure du matin, le 15 Aout 1999. Le grand ami basque (cf épisode 3) s' approche de moi et de mon pote Seb . On a tous les deux la tête dans le cul et on s' attend pas à ce qu'il va nous tomber dessus. Il se plante donc devant les deux petits branleurs et adopte sa gestuelle typique qui n' appartient qu'à lui seul. Il se frotte ses mains pour ensuite les faire claquer fortement fier de son effet et nous annonce texto sans aucune préparation psychologique que ce type déclaration aurait du nécéssiter après une dure nuit d' excés ceci : "Ce soir avant l' ouverture des portes on a rendez-vous avec Lenoir pour une interview". BOUM !!! dans nos petites têtes. Un bob tombe d' une tête à gauche, un cri incompréhensible s' échappe à droite. S' ensuivit des gesticulations, des enlaçades et encore des cris incompréhensibles. Comment ça ?! "Nous petits vermiceaux du Limousin nous allions converser avec Dieu Le Père ?" Ben ouais. Depuis on est redevable à vie de l' ami Basque. La rencontre fut un rêve éveillée et une grande leçon de vie. C' était un professeur combattant en face d' élèves studieux. Nous reçumes les dix commendements de Bernard Lenoir et on n'aura de cesse la volonté de professer à notre tour la bonne parole. La nouveauté pour le fort cette année-là est la présence d'une deuxieme scène sous l' immense chapiteau au fond du site. Petite scène malheureusement trop petite et inaccessible pour la majorité. C' est l'une des incongruité de l' histoire du festival qui l'inaugura et le peu que j' en ai vu c'était plutot pas mal. Michel Houellebecq à la RDR, ou comment un écrivain pas encore très réputé se tranforme en une étonnante rockstar poursuivi par des non moins surprennantes groupies. Et je crains malheureusement pour ces dernières qu'il n'en ait profité le salop! C' est Etienne Charry qui lui succèdera et c' était pas mal non plus. A noter la très grosse présence en 99 des effectifs du label de Bertrand Burgalat , Tricatel. Premier concert sur la grande scène et première claque de l' édition 99. De droles d' individus venant de Liverpool m' électrise avec leur rock tendu et leurs blouses hospitalières. Un signe du destin pour mon avenir professionnel ? Certainement puisque dès que j' ai reçu mes première tenues de travail des années plus tard j' ai pas pu m' empécher de jouer à la rockstar devant ma glace sur fond de Clinic. Clinic ? L' une des révélations 99. Le deuxième concert ? Deuxième très très très grosse claque. Les gentils et "sâges" écossais qui vous font coucou ci-dessous. Arab Strap ! On les connaissait déjà et beaucoup s' inquiétait de la difficulté de transposer leur chanson arrache-coeur sur la grande scène d'un festival d' été. Oui mais voilà. La Route du rock et son public ne sont pas comme les autres et c'est là "LA" particularité du truc. Ce qui le ferait pas ailleurs le fait souvent à Saint Père. Il faisait beau et encore bien jour mais la noirceur d' Arab Strap trouva parfaitement sa place dans le fort. Il faut aussi préciser que c' est depuis la prestation d' Aidan Moffat que le record jamais battu de bière ingurgitée sur scène a été établi. Je ne me souviens pas bien des suivants, Red Snapper, si ce n'est que leur concert ne m' emballa pas vraiment. Peut-être que la corde Trip Hop avait été trop tirée depuis quelques années. Le genre arrivait à épuisement avec une certaine lassitude de ma part et ce malgré leurs belles orchestrations jazzys. Quatrième concert? Autre claque énorme de 99. Dj Shadows. J' étais fan du bonhomme et je me souviens m' être bien disputé avec les nostalgiques(réac?) du rock à guitares qui pensait qu'un simple dj derrière ses platines n' avait pas sa place dans un festival d' été. Que ce n' était pas un "vrai concert". Comme pour Arab Strap le roi du sampling batta en brèche les idées reçues de certains. Si Gus Gus avait dynamité l' édition de 97 ce ne fut pas le cas pour 99. C' est bien simple, je ne me rappelais même pas les avoir revu. Par contre je me souviens bien des Freestylers et de leur breakbeat entêtant. Bon souvenir pour ces représentant d'un genre adoré à l' époque. Deuxième jour: L'un des fait marquant à la RDR 99 ça a été aussi et inévitablement l' arrivée de la pluie. Absente jusqu'à présent. Si elle a su se montrer timide en épargnant les concerts il est obligé de constater que depuis elle se montre un peu trop la poufiasse. Peut-être qu'elle aussi aime la musique pas comme les autres. Fin de l' hommage météo à Alain Gilolot-Pétré disparu cette année-là. Sporto Kantes à la RDR 99? Sans intéret comme sur leurs disques. Muse sera la découverte des organisateurs. Premier concert en France alors que leur premier album n' est pas encore sorti. Et bien je suis forcé d' avouer que j' ai aimé leur premier concert au fort. Malgré les rellants de Jeff Buckley et le pompiérisme qui commençait à apparaitre. Ils en faisaient déjà des tonnes et il était facile d' imaginer un avenir radieux pour eux et bien déprimant pour nous. Leurs défauts d' alors étaient selon moi juste le fruit d' un trop lein d' engouement juvénile et j' avais encore en tête la leçon des débuts de Radiohead ("Creep"). Si Radiohead a fini par ne plus être un simple groupe de stade en adoptant une vision plus large Muse s' est contenté de réciter toujours la même recette depuis. Le deuxième concert est d' après moi celui de l' une des plus belles entrées sur scène de l' histoire Malouïne et demeure donc l' un de mes meilleurs moments. Alors bien sûr il faut d' abord préciser quelques petits trucs. Primo je me suis éveillé à la musique pendant Madchester. Deuxio : j' adore les branleurs surtout s'ils sont british. Tercio : dès que le mot baggy apparait j'avoue n'être pas toujours très objectif. Que voulez -vous, on porte toujours dans son coeur la musique de ses 18 ans. Quand la bande de branleurs des Regular Fries(quel nom!) déboula sur la scène ce fut un joyeux bordel et je regretta un peu moins de n' avoir jamais vu les Happy Mondays & les Stone Roses en live. Tout était parfait. De vrai cinglé comme je les aime. Ce n' était pas un simple groupe de rock qui déboulait mais un véritable gang de voyou. Ils avaient tout compris à l' art de se mettre le public breton dans la poche. Il suffisait juste de lui lancer des canettes de bière pleines. Enfin fallait-il juste les récupérer avec les mains et non avec le cuir chevelu. Suivra dans la nuit l'une de ces prestations dont même de nos jours je ne sait trop quoi en penser. Archive était attendu comme les messies et malgré de très grands moments de pure plaisir le concert ressembla un peu à leur deuxième album et surtout à la suite de leur carrière. Les fautes de gouts cassèrent parfois l' élan que le premier album avait occasionné et on alterna entre le sublime et le mauvais. Le groupe ne deviendra vraiment populaire en France que bien après et certains habitués prirent leur évolution comme un coup de couteau dans le dos de l' indie musique. En gros comment passer du Fort Saint Pierre à Luc Besson. La vraie-fausse déception d' Archive fut très vite oubliée grace au groupe qui les avait précédé. Les éternels Tindersticks. C' était ma première fois avec eux et malgré déjà un amour intense je ne pensais pas que l'émotion ressentie cette fois-là allait se reéditer comme à chaque fois depuis. Pareil que pour Arab Strap. Horaire trop précoce pour ce style de musique mélancolique et pourtant ça la fait à 100%. Un autre par contre était programmé à la bonne heure pour la déprime alcoolisée. Juste après trop de pintes éclusées jusqu'à plus soif pour pouvoir se planter le nez au ciel, se moucher dans les étoiles et pisser comme on pleure sur les femmes infidèles. Oula! On se calme et je tiens à vous rassurer tout de suite. Jacques Brel n' est jamais venu jouer au fort Saint Père étant indisponible pour d' obscures raisons mais il y avait bel et bien un peu de lui avec Arno ce soir-là. Parfois agaçant, parfois déchirant . Gros frisson quand il fit taire une dizaines de milliers d' autres types eux aussi bourrés avec ce tire-larme. On clotura avec la jungle de Roni Size et je me souviens avoir été un peu dessus. La fatigue sans doute. Pour le dernier jour j' ai déjà parlé du moment fort, la rencontre avec Dieu. Restent les concerts du jour. Experimental pop group, oublié! Erik Arnaud, oublié! Deus, oublié! Bon je pousse un peu pour les belges mais j' ai toujours pensé que la côte de popularité qu'ils bénificiaient ne France tenait plus de leur patrie d'origine très proche de la notre que du niveau de leurs chansons. Leur deux premiers albums sont pas mal mais franchement ils ne méritent pas les éloges que j' entends depuis plus de dix ans. Et je crois bien que leur concert de 99 m' avait conforté dans mon jugement. Vint enfin la tête d' affiche de la RDR 99 . j' ai beaucoup parlé de ce groupe quand je dréssais le contexte musicale des éditions précedentes. Blur est l' un des symboles des 90's agonisantes. Blur avait en partie créer le machin Britpop et venait de l' enterrer avec coup sur coup leur album éponyme et "13". J' avais laissé un peu tomber l' affaire et je n'espérais plus un nouveau chef d'oeuvre de leur part. "Think thank" arrivera que deux ans plus tard pour me contredire. Mon rapport haine-passion avec le personnage de Damon Albarn culmina pendant cette petit heure en 99. Ce merdeux alterna les bons cotés comme les mauvais de sa carrière . Les moments d'autocaricature britpop et starsystem succédaient à ceux de prise de risque commerciale et d' honneteté que l'indie musique doit être porteuse. Un coup je te la joue Ray Davies pour midinette un autre je me souviens être fan des slackers de Pavement. Ce mec est et restera l' un de mes personnages préférés dans l' histoire indie parce que l' un des plus complexes et plus passionnant à suivre. Des années après il persiste le petit merdeux qui m' a piqué Justin Frichman. Bon okay. Je reconnais que je fantasme sur la Justine mais quand je revois le live de la reformation intéréssée & nostalgique teintée d' anglocentrisme de Blur en 2010 la schizophrénie de 99 me reprend. Il s' agit bel et bien du même type qui nous fait découvrir de la bonne musique africaine ultra confidentielle via son propre label et qui est capable les mélanges les plus improbables avec ses multiples collaborations (Gorillaz). Leur succédera la dernière claque de 99 et si le bon Damon est fan de worldmusic je fais mon pari que ce soir-là lui aussi craqua un petit peu pour Nitin Sawhney. Redevenons un peu plus sérieux et adoptons une vue d' ensemble sur tout ce bordel qu' est l' histoire musicale. Je parle beaucoup du revivalisme qui règne depuis les 2000's dans ce blog. La nostalgie ou une vision post-moderne a toujours existé. C' est pas un vieux fan de Roxy Music première periode(comprenez celle de Eno) qui peut mentir en prétendant le contraire mais je crois bien que l'un des plus dignes représentants et précurseurs du revivalisme dominant fit son apparition à l' occasion de la route du rock 99. Si vous vous étiez pointé cette été là et que vous m'auriez parlé de cette histoire de revivalisme triomphant dans la musique j'aurai rigolé bêtement. Je vous aurais dit que ce n'était pas possible et qu'il se trouve toujours des artistes pour faire aller la musique de l' avant et qu' ils auraient inévitablement un peu du devant de la scène. Quand on a vu les Rythmes Digitales au fort Saint Père on a apprécié mais sans plus. Certes les synthés et l 'imagerie 80's ramenait une touche rafraîchissante mais c' était juste un truc cocasse et amusant. Pas un truc révolutionnaire. Pas une grosse claque. On se demandait déjà pourquoi était-il autant obnubilé par le passé et beaucoup moins par le futur. Si Jacques Lu Cont faisait preuve d' originalité à l' époque et que sa démarche se rapprochait d' un concept intéressant proche du rétro-futurisme il est à présent évident que cela n' avait son charme qu'un temps et que ses suiveurs allaient en abusaient jusqu' à l' écoeurement. Monopolisant ainsi la place disponible pour des truc plus novateurs. L' effet de surprise passé il nous sembla qu' à la longue le set se montra bien vite répétitifs et surtout que si le concept d' origine en faisait preuve le fond et la forme était totalement dénué d' originalité au final . Sa relecture d'un passé manquait parfois du recule nécessaire à la différenciation entre réappropriation créative et simple recopiage. Transposer une époque à une autre est souvent une erreur parce qu' aucune ne se ressemble vraiment et celà sonne faux au bout du compte. De plus la force et la puissance qu'un mouvement ou un genre est porteur au début perd toujours de son impacte avec les années et les relectures. Si on m' avait dit à la fin de cette Route Du Rock 99 que son concert prédisait la décennie musicale suivante je pense que je me serai éffondré de désespoir.