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DANCING
WITH
THE
NOISE

Nico

KLARA LEWIS, quand sculpter la peinture devient une musique. Quand "une fille de" fait comme papa.


Petit coup de coeur du moment. Par honnêteté je vais vous avouez qu' avec cette suédoise brune, le cliché en prend un coup et il ne va pas être le seul, donc je devais vous dire que cette Klara Lewis et bien ... j' avais pas trop aimé son premier disque. De plus, c 'est une "fille de". Fatalement on devient suspicieux. Vicieusement ma réception peu enthousiaste de "Eet" en 2014 et son statut hérité génétiquement s' entremêlaient. Du coup l' attention diminua et un aspect de son travail ne m' apparu pas tel l' évidence qu' il aurait du revêtir. "Too" a considérablement changé mon point de vu et le charme opère définitivement.


Qu'est ce qu'il ne m' avait plus plu dans "Eet" ? Peut être, son apparence de travail scolaire. Je retrouvai trop les marques du professorat de Tim Hecker ou de Matmos. Trop carré, peu de surprises, peu de risques ?


Deux ans plus tard cette impression a totalement disparu. Et "Too" confirme. Pas vraiment scolaire au sens du terme "copiage" ou "rabâchage" mais plutot symbolique de ce truc des jeune ados qui se replient derrière leurs leçons et habitudes comportementales scolaires plus par timidité que mimétisme et sagesse sous l' autorité.


"Too" nous offre la belle musique d'un jeune femme de 23 ans. Elle devait alors avoir à peine 20 ans au moment de l' enregistrement de "Eet". En trois ans on change, surtout au début de la vie adulte. Elle s' affirme considérablement sur son dernier album. Ne passe plus par des repères "pop" ou plutot mélodiques. Elle ose franchement mettre au premier plan son travail minimaliste sur l' aspect multidimensionnel de la musique et renforce d' autant et miraculeusement la capacité d' évocation des atmosphères crées. Elle travaille beaucoup à partir de sons venus de n'importe où. Cinéma, radio, nature etc etc. Sa musique repose également beaucoup sur des rythmiques bien de notre époque. Ni putassières, ni ennuyeuses.


On est à cheval entre quelque chose de très Boards of Canada pour les ambiances facilement assimilables et ludiques d'une part et de l' autre un aspect défricheur plus intellectuel et conceptuel de l' expérimentation pure. Le dernier "Love Streams" de Tim Hecker mais réenregistré avec les matériaux de "Ravendeath, 1972". Ainsi des instants imperméables s' intègrent, se lient, se succèdent parfaitement les uns aux autres et donnent ainsi naissance à une musique ambient réellement hédoniste et sans compromis. A déguster sans modération.

Je sais comment fonctionne l' âme humaine. Faut vous aguicher avec du people. C'est une "fille de ". Mais la fifille à qui ? Faut vous donnez la motivation de plonger dans une musique inconnu ou peu appréciée.


Le truc qui fait que vous allez écouter la belle Klara. En même temps son papa justement sort un disque avec ses copains. Pas plus mauvais ou meilleur que les précédents. Je chérie surtout ce groupe pour l' apport des concepts artistiques dans le post-punk de leurs premiers disques. Disques présents dans tous les livres référentiels et classement historique. Leur manière de récupérer la rage punk et de la faire mariner avec des notions philosophiques, littéraires, politique et artistiques. De faire une musique originale, révolutionnaire et avant-gardiste. Une musique belle par la forme et encore plus grande sur le fond.


40 ans après la fifille fait exactement la même chose que le groupe paternel en son temps sauf qu' à présent "tout le monde" aime ce groupe. Sa musique parait moins étrange. Plus "abordable". Il est souvent cité ou évoqué, il est devenu une référence à prononcer en société pour se la péter aussi. Tout peut s' approprier et être détourné. Mais peu vont vouloir écouter celui de la fille. Peu vont être en mesure de l' apprécier la fifille. De la partager au plus grand nombre. Et pourtant.

Écouter "Too", ou des disques contemporains similaires comme Huerco S ou Raime, a la même teneur, participe de la même volonté, du même engagement en terme d' effort et d' abandon des manies de consommateur feignant que cette société du spectacle nous a rendu.

C'est ça la patine du temps. C'est ça qui fait que faire du Pavement ou du Bowie ou encore du shoegaze des années après sera toujours moins pertinent que les originaux. "Plus facile". Même si c'est "super bien fait". Moins intéressant, moins juste et surtout un brin faux et opportuniste. Contre productif?

Le curseur de ce qui est underground, novateur, pertinent, rebelle ou dangereux s' est déplacé. Il se déplacera toujours. Tout le monde dit aimer le groupe du papa Lewis. Mais l'aurait-il vraiment aimé ce putain groupe en 1978. Aurait-il seulement chercher à trouver et écouter ce genre de musique beaucoup moins facile que maintenant. Question très difficile et certains vont vous dire qu'elle est impossible. Inutile même. Est-il si inutile de savoir si votre comportement en 2016 est digne ,ou du moins semblable, à celui des héros du passé auxquels vous vous référez pour différentes raisons. En privé comme en public. La réponse est finalement dans la façon qu'on les gens d' apprécier les "nouvelles" musiques ou celle jugé plus "expérimentales". Leur désir de nouveauté, leur façon d' écouter, parler et diffuser de la musique.


Certains vont dire, ou plutot penser de la musique de Klara Lewis (par peur d' être pris pour un fermé d' esprit) qu'elle est "pour salle d' expo d' art moderne", "chiante car trop intello", "chiante car faussement intello", "de snob", "prétentieuse", "pas cool", "pas facile", "peu divertissante", "remplira pas une salle ou un festival" ou que sais-je encore.

Sachez que ces gens aurait détester le groupe de papa Graham Lewis en leur temps. Ou tout au juste les auraient méprisé. Tout les termes cités plus haut c'est ce qui était reprocher par la presse et une grosse partie du public vers 1977-80.

Et oui. Vous connaissez tous son papa. Son groupe ou sa musique. Car cette belle suédoise est aussi anglaise par son papa. Et son papa jouait donc dans ...ça!

PS : Un super live de Klara Lewis.


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